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#1 07-01-2012 14:38:12

Noucho
Membre
Inscription : 29-05-2010

[Récit + liste] Traversée Alpes du Sud, été 2011, 17 jours

Salut. Janvier est là et les esprits des randonneurs vagabondent, tantôt vers le futur, tantôt vers le passé. J'apporte ma pierre à l'édifice avec un descriptif de ma rando de l'été dernier, dans les Alpes du sud. J'ai traversé les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence en deux grosses semaines. L'itinéraire s'est naturellement découpé en 5 tronçons de 3/4 jours chacun, avec les points de ravito suivants :

  1. Bardonecchia -> Les Deux Alpes (Venosc)

  2. Les Deux Alpes -> La Chapelle-en-Valgaudemar

  3. La Chapelle -> Chorges (Lac de Serre-Ponçon)

  4. Chorges -> Digne-les-Bains

  5. Digne -> Rougon (dans le Verdon)

Voir la google map associée (avec une couleur différente pour chaque tronçon).
En gros donc, une traversée est/ouest pour le tronçon 1, puis plein sud jusqu'au Verdon, en passant successivement par l'ouest des Ecrins, le Champsaur, le lac de Serre-Ponçon, le massif des Monges, et un bout de la Route Napoléon, jusqu'aux Gorges du Verdon. L'ambiance change beaucoup au cours du trajet, de la moyenne montagne rude des Ecrins aux collines de Provence. J'aime bien ça, on a d'autant plus l'impression d'avoir vu du pays.

Dans ce post je me concentre principalement sur l'itinéraire. Les retours MUL proprement dits (matos, expérience...) auront lieu, soit jamais, soit dans un post ultérieur. Les kilométrages et dénivelés proviennent de mon tracé sous openrunner, je ne garantis pas leur exactitude mais ils doivent donner une idée. De même, l'itinéraire google est fait de mémoire et peut contenir de petites inexactitudes.

Quelques généralités sur mon parcours.

J'ai fait le tronçon 1 avec un ami, les tronçons 2 à 4 tout seul, et le tronçon 5 avec ma copine. Ce format s'est avéré excellent. Le lancement de voyage passe plus facilement avec un pote, on ressent moins le poids du départ et on fait provision de bons souvenirs partagés ; s'ensuit un cœur de trajet plus solitaire et réflexif, et enfin un atterrissage en douceur avec sa chérie, l'esprit bien relaxé par le voyage antérieur.
Seul pendant 8 jours, j'ai beaucoup apprécié la solitude, et aussi par effet de contraste le plaisir qu'on prend aux une ou deux discussions quotidiennes avec le randonneur de passage, le paysan ou le berger rencontrés au coin du chemin. Lorsqu'on est avide de paroles, tous ces échanges deviennent soudain beaucoup plus précieux.
Par contre, le fait d'avoir un rendez-vous fixe prévu d'avance (avec ma copine, à Digne) s'est aussi avéré contraignant car j'avais prévu mon itinéraire un peu juste (douze jours et demie pour les 4 premiers tronçons). Résultat, j'ai eu en permanence le besoin d'avancer, même lorsque mon corps réclamait quelque repos. J'ai dû marcher en moyenne pas loin de 10 heures par jour, et j'ai pris une seule demi-journée de repos sur les 12 premiers jours. Donc arrivée au bivouac très souvent au crépuscule, avec à peine le temps de casser une graine et de lire 10 pages de mon bouquin avant de tomber épuisé... Si bien que paradoxalement j'ai eu assez peu de temps « seul avec moi-même » pour contempler le paysage, laisser mon esprit vagabonder, ou simplement faire une bonne sieste au soleil ! Je regrette donc de ne pas avoir prévu un ou deux jours de plus pour cet itinéraire.

Tronçon 1 : Bardonecchia → Venosc (Les Deux Alpes). 78 km, +6600m, -6900m
Un très bel itinéraire en traversée est/ouest, à la frontière entre Dauphiné et Savoie.

col du goléon
vallée étroiteemparis

Au départ de Bardonecchia (en Italie, bien desservie par les trains SNCF), on remonte la verdoyante Vallée Etroite, dominée en son fond par l'imposant Mont Thabor. On s'élève progressivement, dans un paysage de plus en plus pelé (cf photo), jusqu'au sommet du Thabor (3178m). Magnifique panorama sur les Ecrins et un peu de la Vanoise. Beaucoup de monde! Redescente par le GR jusqu'au refuge des Drayères au-milieu des rhododendrons.
De là, on continue vers l'ouest et le col des Rochilles, puis on passe la route du col du Galibier, pour remonter la combe de Mortavieille jusqu'au Col du Goléon (2873m). Cette montée est belle et complètement déserte (chemin peu marqué). En haut, on bascule sur le lac du Goléon (descente chiante dans des pentes herbeuses), avec une vue imprenable sur la Meije et l'aiguille du Goléon (cf panorama).
En option, nous sommes montés en aller-retour à l'aiguille du Goléon (3427m) qui domine le lac. C'est une randonnée alpine avec petit passage sur glacier (en pratique, un gros névé peu pentu!) et remontée finale d'arête facile mais exposée (on doit mettre les mains). Du sommet on voit les Aiguilles d'Arves en énoorme plan, les Ecrins en face, et le plateau des Emparis tout en bas. (Si on ne fait pas l'aiguille, ça enlève 1000m de déniv aux chiffres indiqués.)
Du lac du Goléon, nous sommes remontés au Cruq des Aiguilles puis on a traversé à flanc jusqu'au signal de la Grave (vue plein axe sur la Meije!) pour redescendre sur le hameau du Chazelet. Là on récupère le GR50 qui traverse le verdoyant plateau d'Emparis (photo) et redescend sur le lac du Chambon, au village de Mizoën. Cette descente est franchement magnifique.
Le lac du Chambon est le point d'arrivée logique de cet itinéraire: connexions vers Bourg d'Oisans puis Grenoble. J'y ai abandonné mon pote, et ai continué ma rando plein sud en montant aux Deux Alpes (ravito au-milieu des voitures et des néons, le choc absolu!), puis en redescendant sur Venosc.

Tronçon 2 : Venosc (Les Deux Alpes) → La Chapelle en Valgaudemar. 43 km, +3600m, -3600m

deux alpesvers le col de la vaurze

Principalement le tronçon ouest du GR54 (Tour de l'Oisans): Col de la Muzelle (2613m), Valjouffrey, col de la Vaurze (2500m). Je ne m'étends pas trop, le tour de l'Oisans est un must bien connu sur ce forum. Pour gagner du temps, j'ai dédaigné le col de Côte Belle sur le GR, préférant contourner la vallée bifide du Valjouffrey. C'est à mon avis un très bon plan : le Valjouffrey est une vallée alpine magnifique et préservée... et on gagne 500 m de déniv wink Les deux cols de ce tronçon (Muzelle, Vaurze) m'ont paru bien vachards. D'autant plus que j'étais un peu émoussé ces jours-ci, comme en témoigne l'anecdote suivante :
En redescendant du col de la Vaurze dans le Valgaudemar, j'ai encore voulu gagner du temps en shuntant la longue boucle du GR vers le refuge des Souffles... à l'aide des petits chemins bien visibles sur la carte IGN au 25,000ème. Deux heures plus tard, soit à huit heures du soir, les petits chemins définitivement perdus, j'étais résolument coincé entre : la pente descendue depuis deux heures, le lit abrupt d'un torrent, et une forêt en pente absolument impénétrable (j'ai essayé!). D'humeur exécrable, voire légèrement soucieuse, voire franchement flippée, j'ai fini par sortir du lit du torrent en remontant un talus foireux à coups de piolet... Comme quoi ça sert les piolets ! Et les GR aussi...

Tronçon 3 : La Chapelle en Valgaudemar → Chorges (lac de Serre-Ponçon). 60 km, +4000m, -4100m

fontfroidechampsaur

La première partie de ce tronçon est très belle, qui relie la Chapelle en Valgaudemar à la vallée du Champsaur. De la Chapelle, on part vers le sud dans le vallon de Navette (ou de l'Aup). On passe d'abord les ruines du vieux Navette, puis on s'élève dans les alpages jusqu'à perdre le chemin. Très belle vue au nord sur les sommets du Valgaudemar (cf photo), et au sud vers le massif du Vieux Chaillol. On monte à vue, au fond à droite du vallon, vers le col de Fontfroide (2630 m). Attention, vu d'en bas ce col est peu marqué ! Je l'ai confondu avec son voisin de droite, un collu bien dessiné mais qui s'est avéré être un fameux cul-de-sac, l'autre côté étant une falaise dominant un vallon stérile. Sa visite m'a toutefois permis de voir d'apercevoir des bouquetins dans les falaises, donc je ne me plains pas. A qui me plaindrais-je, d'ailleurs ?
Du col de Fontfroide on bascule dans le Champsaur. Le décor change radicalement : les pics sont plus bas tout d'un coup, et on se met à apercevoir des vaches partout. Le Champsaur est un plaine franchement agricole. Après être redescendu sur Molines-en-Champsaur (vallée de la Séveraissette), j'ai rejoint la « grande » vallée du Champsaur par le col de l'Echelle. La montée à ce col et la vue au sommet, sur le Champsaur et le massif du Devoluy, sont superbes (cf photo).
La seconde partie du tronçon est un peu moins intéressante. Une fois dans le Champsaur, j'ai tracé au plus court jusqu'à Chorges, en passant par Ancelle. Au menu de cette intéressante journée, pas mal de route goudronnée et un énoooorme orage dans ma face, le premier, assaisonné de grêle et qui avait la bonne idée d'avancer exactement dans la même direction que moi et à la même vitesse. Tiens ! J'aurais peut-être dû m'arrêter pour le laisser passer !?
Note en passant : Depuis la Chapelle vers le Champsaur, une alternative plus alpine serait de remonter le vallon de Navette tout droit jusqu'à la pointe des Moutières, qu'on passerait en traversée. On peut même enchaîner sur une montée au Vieux Chaillol. Ca fait très haute montagne, je ne l'ai pas senti étant seul et pas forcément bien équipé. Mais ça avait l'air beauuu…

Tronçon 4 : Chorges → Digne-les-Bains. 86 km, +4100m, -4400m

serre-ponconles monges

Là, avec trois jours pour rejoindre Digne dans les temps, j'ai vraiment dû faire au plus court. Je ne vous recommande donc pas trop mon itinéraire exact : il y a eu pas mal de route goudronnée (au moins 20km) alors que je déteste ça (le bitume me démonte les genoux) ! Cela dit, la ligne générale de l'itinéraire est recommandable, traversant une série d'endroits très beaux qu'il serait bon de découvrir avec un ou deux jours supplémentaires :

  • Les abords ouest du Lac de Serre-Ponçon, eaux turquoises, montagnes et soleil (cf photo).

  • La montagne de Val-Haut et le massif des Monges : alors là, découverte absolue, je n'en avais jamais entendu parler ! C'est super sauvage et désert, les paysages évoquent certains coins du massif central (cf photo). Je n'y ai rencontré personne hormis un berger de retour du marché. Il ne laisse plus ses moutons seuls sur les crêtes, à cause d'une meute de loups qui y rôde... tongue

  • Les crêtes de Haute Provence, tout autour de Digne. Je n'y étais jamais passé, et leur réputation n'est pas usurpée : c'est très très beau.

Anecdote sur ce tronçon, mon second orage de grêle de la rando. Alors lui, il m'a carrément fait peur. Les machins faisaient 2-3 cm de diamètre. Malgré le pauvre arbre sous lequel j'avais couru dare-dare, je m'en suis pris un sur le crâne et je l'ai senti passer. En repartant j'ai mis au point un geste de protection hyper technique: s'accroupir dans le poncho et ramener son sac sur la tête. Mais la grêle n'est pas revenue. Une heure plus tard, en haut de la montagne, Digne et les crêtes s'offraient à mes regards sous un ciel immaculé, dans les rayons d'or de la fin d'après midi. Moi je le savais dès le début, que ça allait se dégager !

Tronçon 5 : Digne-les-Bains → Rougon (sur Verdon). 62 km, +2800m, -2700m

entragesrougon

Encore un gros changement d'ambiance au sud de Digne. Ca devient vraiment provençal, les montagnes font place aux collines. Sur notre itinéraire nous avons croisé beaucoup de beaux arbres, de vieilles pierres, et pas mal d'animaux, biches et autres cervidés que j'apercevais généralement du coin de l'oeil, déjà en fuite, après que ma copine me les eût pointés du doigt depuis dix secondes (moi j'les vois jamais les bestiaux!). Le village d'Entrages, à 5 km de Digne, est magnifique (cf photo).
On a suivi un tronçon de la route Napoléon, empruntée par ce dernier lors de son retour de l'ile d'Elbe. Ce qui nous a permis de constater que lui et son escorte sont remontés à un train absolument fou (Golfe-Juan – Grenoble en 8 jours par la montagne!). Comme quoi MUL ou pas, tant qu'il y a l'envie... Ce chemin “de Napoléon” entre Digne et Castellane est depuis peu marqué en rouge et blanc, comme les GR et PR.
Mais contrairement à Napoléon qui venait directement de Castellane, notre itinéraire nous a ensuite emmenés à Blieux, joli village au pied du Mourre de Chanier, et dont je recommande le petit camping fleuri. De Blieux, plus qu'une montée sur les flancs arides et venteux du Mourre de Chanier, et en basculant on découvre la majestueuse vallée du Verdon, au niveau du Point Sublime (cf photo, à Rougon). La rive nord du Verdon marque la fin des Alpes de Haute Provence... et de mon voyage, jusqu'à la prochaine fois.

Dernière modification par Noucho (26-09-2012 13:02:39)

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#2 07-01-2012 15:40:54

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Traversée Alpes du Sud, été 2011, 17 jours

Merci pour ce récit et les belles photos. Tu es effectivement passé par des coins bien sympas.

Un petit retour sur le matos utilisé (qui expliquerait peut-être en partie le sentiment que tu as eu d'avoir trop poussé)?

Dernière modification par Kam (07-01-2012 15:41:24)

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#3 07-01-2012 15:48:41

Cacahouete
Membre
Lieu : Yvelines
Inscription : 30-06-2011

Re : [Récit + liste] Traversée Alpes du Sud, été 2011, 17 jours

+1 pour un retour matos, pourquoi t'es tu senti limité ?

Note en passant : Depuis la Chapelle vers le Champsaur, une alternative plus alpine serait de remonter le vallon de Navette tout droit jusqu'à la pointe des Moutières, qu'on passerait en traversée. On peut même enchaîner sur une montée au Vieux Chaillol. Ca fait très haute montagne, je ne l'ai pas senti étant seul et pas forcément bien équipé. Mais ça avait l'air beauuu…

Et, en effet sur les photo on voit vraiment la différence entre le tronçon 5 et les précédents, c'est sympas.

Dernière modification par Cacahouete (07-01-2012 15:49:12)


Autant être heureux et ne pas se tourmenter, puisque le pire est certain. Clément Rosset

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#4 08-01-2012 07:10:43

jpopeck
Ours marcheur
Lieu : Versailles
Inscription : 01-05-2007
Site Web

Re : [Récit + liste] Traversée Alpes du Sud, été 2011, 17 jours

En tout cas chouettes photos


Traversée du GR5 Jura - Vosges - Alpes
http://www.gr5.fr

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#5 08-01-2012 12:39:09

tomi
Qui ça ?
Lieu : Belledonne + Euskal Herria
Inscription : 02-09-2008

Re : [Récit + liste] Traversée Alpes du Sud, été 2011, 17 jours

Merci pour ces photos.

J'ai bien aimé le ton de ton récit ainsi qu'une ou deux réflexions personnelles dans lesquelles je me suis un peu retrouvé.

Dommage que tu n'aies pas eu le temps et-ou l'envie de monter au Vieux Chaillol, beau et facile 3000 d'où tu as une superbe vue au nord sur les Ecrins et au sud sur la cuvette de Gap, avec le Champsaur (j'ai de la belle-famille à la Motte en Champsaur à côté de Molines) à tes pieds.

thomas


Monsieur Miko, attendez, vous ne pouvez pas faire ça ! - Toi pas t'inquiéter, Miko pouvoir.  (Vuillemin)

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#6 08-01-2012 12:57:24

Noucho
Membre
Inscription : 29-05-2010

Re : [Récit + liste] Traversée Alpes du Sud, été 2011, 17 jours

Bon, va pour le matos ! Etant donnés les standards de ce forum, je le qualifierais de 3 saisons alpin classique, non optimisé... ;-)
Total du sac sans bouffe ni eau: environ 7kg, répartis comme tel :
liste rando

Voilà. Pour l'eau, j'avais deux bouteilles plastiques de 50 cl (dans les poches extérieures du sac) et une poche platypus de 2L (avec un simple bouchon), que je remplissais de façon variable. Pour la nourriture, du grand classique pour 3 ou 4 jours. Typiquement: muesli, lait en poudre, café, pain, fromage, saucisson, semoule, soupe minute, barres, fruits secs, chocolat, etc.
Tout à plein, je devais arriver vers les 12 kg, soit à peu près ma limite personnelle de confort.

Les contraintes de montagne (veste imper en sus du poncho, piolet, minicrampons) ont ajouté un certain poids, pas forcément très utilisé au final. Je pense surtout aux minicrampons qui ne sont sortis que sur le glacier Lombard (à l'aiguille du Goléon), et ça passait aussi bien sans ! Résultat je reste indécis sur leur efficacité. Le piolet a peu servi, mais il a *bien* servi, pour me sortir du lit d'un torent. Là je l'ai franchement béni car sans lui, vu l'heure tardive et mon état de lucidité, j'aurais peut-être quand même tenté de remonter ce talus casse-gueule (pierres mal enchassées dans de la terre friable)...
La veste imper fait un peu doublon avec le poncho, mais je ne me résous pas à ne prendre qu'un poncho en montagne.

La polaire sans manches n'a presque pas servi. Son but était de permettre une petite couche thermique pendant l'effort, mais en pratique j'ai très peu eu froid pendant l'effort, ou alors j'ai mis la veste imper (je suis frileux des bras). Gadget inutile.

Le sursac de bivi en event est un peu lourd (420g) comparé à d'autres (dans les 300g). J'ai pris de l'event après avoir lu partout que sa respirabilité est franchement un plus pour les sursacs... j'ai pu constater que ce n'est pas une matière miracle pour autant (pas mal de condensation intérieure les nuits de pluie). Quant à prendre un sursac simplement déperlant avec le petit poncho-tarp... a posteriori je pense que ça doit pouvoir se faire, mais être pas mal plus contraignant. Pas de regrets.

Le réchaud à gaz n'est pas le plus léger, la cartouche non plus. Mais les campingaz sont les cartouches qui se vendent partout en France, donc pour moi hors de question de prendre un autre système de valves. Par contre, passer à l'alcool ou au bois... pourquoi pas ! Mon pote avait fabriqué un petit réchaud à bois en boîtes de conserve. Résultat mitigé (c'est long, ça fume, ça prend une fois sur deux, à la fin on sort quand même le réchaud à gaz) mais on s'est tellement marrés à chercher du combustible (la vache c'est nul, le mouton c'est bon) que de retour à la maison j'ai fabriqué mes deux premiers réchauds à bois. Affaire à suivre pour moi :-)

Après, de mon point de vue, mes possibilités d'allègement deviennent plus restreintes ou contraignantes :

  • Racheter du matos plus léger. J'ai pas mal d'objets qui pèsent bien plus (50 à 100%) que leurs équivalents ultralégers : veste imper-respi, haubannage de tente (racheté depuis!), sac à dos, piolet, frontale... Le truc c'est que ce matos me sert (très occasionnellement sad ) pour un peu d'alpi facile ou de ski de rando, donc j'aime bien qu'il soit un tout petit plus costaud : Sac plus résistant, tête de piolet en acier, etc. Et je trouve ça un peu futile de tout avoir en double... Quant à mon APN, désormais hors-service (sable sur la plage!), je le remplacerai clairement par un plus léger.

  • La trousse de secours pourrait être un peu dégraissée... mais pas tant. L'elasto et la crème anti-inflammatoire sont ses composants les plus lourds, et sont pour moi nécessaires. Bon, peut-être que les piles de rechange ne sont pas si importantes en rando dans les Alpes... La trousse air france elle-même est un peu lourde, mais j'aime bien avoir une trousse qui contient tout, et qui rende l'accès pratique. J'ai déjà trop de petits trucs en vrac dans mon sac.

  • Au niveau thermique, je ne pense pas pouvoir beaucoup m'alléger non plus sur ce genre de rando. Je suis assez frileux, et à 2500m (mon bivouac le plus haut cet été) j'étais content d'avoir toutes mes couches. Je n'ai jamais eu besoin de mettre la doudoune dans le sac de couchage, donc il y aurait éventuellement une ou deux centaines de grammes à gagner en comptant la doudoune comme élément constitutif du système de couchage... m'enfin ce n'est pas une priorité pour le moment, et j'aime bien avoir cette petite marge.

  • Les chaussures Quechua sont très confortables, légères, résistantes, et avec un bon déroulé. Je ne les ressens pas comme un handicap, comparé par exemple à des chaussures de trail : pour moi elles permettent d'être vraiment passe-partout (pierriers, neige) sans trop se poser de questions, et en fin de journée je les remercie de tenir un peu mes chevilles. Par contre elles ont fini trempées plusieurs fois, mais l'eau s'infiltrait surtout par les jambes donc difficile de jauger leur étanchéité réelle.

A tout dire je ne me sens pas mal en l'état. Ces 7 kilos de base (6 sans le matos montagne) me sèyent tant que je n'ai pas besoin d'être beaucoup plus longtemps en autonomie (jusqu'à une semaine, je pense). Mais ça ne m'empêchera pas de chercher comment m'alléger un peu plus, en bon sysyphe ultra-léger ! wink
En fait pour l'instant j'ai plutôt noté des objets qui m'ont manqué (oui, je vais m'alourdir encore un peu!) :

  • Des guêtres. J'avais un poncho, pas de pantalon de pluie ; résultat le ruissellement le long des jambes remplit les pompes d'eau en 30 min à peine. De petites guêtres imperméables devraient considérablement ralentir cette invasion aqueuse (pour peu que mes pompes soient *vraiment* imperméables) !

  • Une petite planche à découper pour ma bouffe. En pratique, j'imagine un truc genre couvercle de tupperware. C'est du luxe assumé, j'en ai eu souvent envie en manipulant mon sac à fromage tout gras !

  • Un matelas autogonflant au-lieu du Z-lite. Le Z-lite se fait trop défoncer en servant de dos à mon sac à dos ; il a beaucoup perdu en volume et en confort. Et pour moi le matelas bonifie grandement la qualité de mes nuits, et donc de ma récupération.

Allez j'arrête là, étant à court d'idées et en retard pour déjeuner.
A+, et dans l'attente de vos réactions !

edit: je voulais dire 'chaussures de trail' (pas de 'trek')

Dernière modification par Noucho (09-01-2012 10:33:00)

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#7 08-01-2012 17:19:02

Cacahouete
Membre
Lieu : Yvelines
Inscription : 30-06-2011

Re : [Récit + liste] Traversée Alpes du Sud, été 2011, 17 jours

Amha, l'un des ensembles à changer est l'abri / sursac.

Pour 630g tu n'a pas le confort, d'une shangri-la 1 par exemple, qui pèse moins lourd.
Si tu changeais ton sursac pour un X-Bivy par ex, qui reponds à une utilisation avec tarp, tu gagnerais près de 300g.

Le réchaud à gaz n'est pas le plus léger, la cartouche non plus. Mais les campingaz sont les cartouches qui se vendent partout en France, donc pour moi hors de question de prendre un autre système de valves. Par contre, passer à l'alcool ou au bois...

Sur ce coups là, je pense que le passage au P3RS (14g !) serais aussi un bon plan, et gratuit. Il existe beaucoup d'avantage à l'alcool: tu prends la quantité exact dont tu as besoin, ravitaillement aisé, léger,...

Le pantalon thermique vraiment utile à cette saison ?

Pour moi, la pharma est overkill mais c'est très subjectif.

Enfin tu as une veste imper-respi, ET le poncho.
Opte pour un coupe-vent, plus léger et combine avec le poncho en cas de pluie.
(edit: ok, je viens de relire, et je vois que tu l'a justifie avec les vents de montagne, désolé)

Dernière modification par Cacahouete (08-01-2012 17:21:04)


Autant être heureux et ne pas se tourmenter, puisque le pire est certain. Clément Rosset

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#8 08-01-2012 23:22:07

Noucho
Membre
Inscription : 29-05-2010

Re : [Récit + liste] Traversée Alpes du Sud, été 2011, 17 jours

tomi a écrit :

J'ai bien aimé le ton de ton récit ainsi qu'une ou deux réflexions personnelles dans lesquelles je me suis un peu retrouvé.

Ah ça me fait plaisir, merci !

tomi a écrit :

Dommage que tu n'aies pas eu le temps et-ou l'envie de monter au Vieux Chaillol, beau et facile 3000 d'où tu as une superbe vue au nord sur les Ecrins et au sud sur la cuvette de Gap, avec le Champsaur (j'ai de la belle-famille à la Motte en Champsaur à côté de Molines) à tes pieds.

Oui, c'est mon regret de cette rando. Effectivement j'étais trop à la bourre pour y remonter après être descendu jusqu'à Molines.
Pour pouvoir monter au Vieux Chaillol avec mon timing, la seule solution eût été de passer par là (et j'en profite pour répondre à la question de Cacahouete) :
pointe des moutieresmoutieres-vieux chaillolgros plan
La pointe des Moutières, donc, est la grosse arête presque plate qu'on voit à gauche sur les photos. J'avais imaginé monter au col sur sa droite, passer la pointe en traversée puis redescendre sur l'autre versant du massif, vers le Lac des Selliers, et trouver le meilleur crapahut jusqu'au Col de Riou Beyrou et l'arête sud du Vieux Chaillol, évitant ainsi d'avoir à redescendre dans la vallée pour monter au Vieux Chaillol. Sur la deuxième photo, que j'ai prise pendant la montée au Col de Fontfroide, le Vieux Chaillol est le pic le plus à droite (mais là il est vu du nord).
L'idée de cette traversée m'était venue de lectures sur les forums, mais à vrai dire je n'avais presque pas vu de photos de ce fond de vallon en été (c'est plutôt un truc de ski de rando à la base). Et arrivé devant, comment dire... il est quand même bien impressionnant. L'itinéraire plausible fait un grand zig-zag "neige - cailloux - neige" pour monter au col, et la partie de cailloux déneigée a l'air d'éboulis pentus bien foireux (troisième photo, au zoom). Bref, ne voulant pas perdre plusieurs heures à commencer à monter "pour voir", j'ai directement opté pour le col de Fontfroide pour passer dans le Champsaur. De toute façon, seul sur ce type de terrain ç'aurait été franchement borderline.
Et voilà pourquoi, monsieur, je n'ai pas été au Vieux Chaillol ! Au lieu de quoi j'ai passé les trois jours suivants à photographier la Vieille Chagasse (petit surnom trouvé suite à ma mésaventure), vu qu'il reste visible de très loin, jusque dans les Monges. smile

Dernière modification par Noucho (26-09-2012 13:06:30)

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#9 08-01-2012 23:52:03

Noucho
Membre
Inscription : 29-05-2010

Re : [Récit + liste] Traversée Alpes du Sud, été 2011, 17 jours

Cacahouete a écrit :

Amha, l'un des ensembles à changer est l'abri / sursac.
Pour 630g tu n'a pas le confort, d'une shangri-la 1 par exemple, qui pèse moins lourd.
Si tu changeais ton sursac pour un X-Bivy par ex, qui reponds à une utilisation avec tarp, tu gagnerais près de 300g.

Pour la shangri-la, au-niveau du poids tu as raison, mais j'ai été séduit par le tarp et la proximité qu'il crée avec l'extérieur.
Pour le X-Bivy, je me suis beauuucoup tâté de le prendre, avant d'acheter le sursac en event. Parce que je n'étais pas sûr de sa compatibilité avec un micro-tarp comme le golite. Après coup, comme je raconte en longueur ici, je pense que ça peut marcher avec un sursac déperlant, mais c'est plus contraignant : s'il pleut on doit vraiment rabaisser le tarp, on peut moins gigoter hors du tarp pour trouver une position confortable, on peut pas dormir sans monter le tarp... Malgré tout cela, je garde l'option dans un coin de ma tête. smile

Cacahouete a écrit :

Sur ce coups là, je pense que le passage au P3RS (14g !) serais aussi un bon plan, et gratuit. Il existe beaucoup d'avantage à l'alcool: tu prends la quantité exact dont tu as besoin, ravitaillement aisé, léger,...
Le pantalon thermique vraiment utile à cette saison ?
Pour moi, la pharma est overkill mais c'est très subjectif.

Oui, l'alcool a l'air bien pratique. Si le bois me déçoit j'essaierai certainement.

Le futal n'est pas "thermique" au sens propre du terme, il est juste lourd. Je l'aime bien car il est costaud. Effectivement, en Provence vers 14 h j'ai parfois eu un peu chaud wink, mais comme je peux aérer les tibias (façon baigneur) c'est resté supportable. Des jambes amovibles seraient clairement un plus.
Edit : Ah tu parles du capilene ! Ouais, on peut clairement s'en passer. Mais je trouve qu'il rajoute pas mal de confort : Chaleur au bivouac, évite de trop suer des jambes la nuit, protège le sac de couchage, et sert de vêtement sec après une grosse pluie ou un lavage du futal (je l'ai fait une fois, même moi je ne supportais plus son odeur!). Lui je le garde !

La pharma/secours... je pense que tu as raison. Par exemple je peux me passer des piles de rechange: ça se voit quand une lampe se met à flancher et la civilisation n'est jamais loin. Certains petits produits pourraient aussi être supprimés: épingles à nourrice (c'est vrai que ça sert à rien!), superglu (ça c'était si les semelles des pompes se décollent), filtres à café (ça c'était si je ne trouvais que de l'eau turbide).
Cela dit, le plus gros du poids vient de l'elastoplast et de l'anti-inflammatoire qui, eux, me servent activement (je suis toujours en délicatesse avec mes genoux, et là j'avais en plus un reste d'entorse à la cheville qui a empiré au fil des jours). A partir de là je fais moins d'efforts d'optimisation wink

Dernière modification par Noucho (09-01-2012 00:01:51)

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