[Récit + liste] HRP 2016 d'Est en Ouest - J'y étais presque!

Eloi · 18-10-2016 19:39:17

J15 : Port de la Bonaigua – Port de Rius jeudi 28/07
Prévu : 17,5km ; 1508m de D+ et 1597m de D-
Réalisé : 21.5km ; 2008m de D+ et 1597m de D-
Réveil à 5h30. Il fait noir dans la cabane. J’ai bien dormi malgré la présence d’un rongeur et le fait que j’étais couché sur un empilement de : Matelas mousse qui s’écrase bien, polycree, matelas Néoair que j’ai eu la flemme de gonfler. Résultat, j’ai transpiré. Petit déjener avec pas mal de thé et du gateau breton. Je quitte la cabane à 6h25. Des chevaux ont remplacé les vaches. Je descends par un chemin bien balisé depuis le Port de la Bonaigua jusqu’à la piste en fond de vallon (Val de Ruda). Je suis cette piste à un très bon rythme. A un moment donné, ça biffurque et le tracé GPX, toujours inspiré de Véron, m’invite à monter à flanc à main droite. Je m’exécute et me retrouve de nouveau en Halloufing + Isaring. Ça devient tendu tendu. Je m’insulte, j’insulte véron. C’est du pierrier + rhododendron + gypse et c’est de plus en plus raide. Arrive un moment où ça deviendrait trop dangereux de faire demi-tour. Ce n’est plus vraiment du pierrier, mais de la falaise plus verticale, avec toujours de l’herbe et du rhododendron. Je mesure l’étendue de ma connerie quand j’en arrive à m’accrocher au rhododendron et au gypse pour me hisser. En dehors de la rando je fais de l’escalade, du coup j’ai le pied et la main assez sûres dans ce genre de terrain, mais finalement si ça n’avait pas été le cas, j’aurais sans doute fait demi-tour bien avant que ça ne devienne dangereux.
J’arrive sur un replat. Je peux continuer à suivre les délires de Véron et monter de ce replat dans le même genre de terrain. Je regarde à ma gauche. Le replat me permet d’atteindre le chemin normal, celui qui est très bien balisé et que je n’aurais jamais du quitter. J’ai bien du perdre une demi-heure dans cette affaire. De retour sur un vrai chemin, je reprends mon allure de sprinteur. J’ai la caisse, et dans un coin de ma tête je me dis que je dois re-gagner la demi-heure que j’ai perdu. Pour situer les choses, ce passage tendax se situe entre la fin de la piste et le col « Coth deth Tuc Gran de Sendrosa »
Je reprends un peu d’eau au refuge Colomers. J’y reste le moins longtemps possible car il s’en échappe par les fenêtres ouvertes du Pink Floyd à plein volume. Je crois que c’est Wish You Were Here. Pourtant j’aime bien cette musique. Je me souviens qu’en 2013 avec Sonic on avait piqueniqué à l’intérieur de ce refuge. Il y avait aussi du Pink Floyd à fond et je pense que c’était le même album.
Il est 10h. Je déjeune au lac de deth Cap deth Port. A la restanque je fais le plein d’eau, puis je rejoins la cabane absente de mes cartes, mais très bien indiquée par Florencia. Je trouve la cabane. Il y a 4 chevaux du côté ombragé. C’est justement le côté où il y a la porte. Je ne connais pas bien les chevaux, je préfère attendre qu’ils partent d’eux même. Je descends à la rivière, j’y fais lessive et toilette complètes. Les taons me cherchent des noises, on dirait que les chevaux sont des habitués des lieux. Je me laisse un peu sécher au soleil (surtout mes vêtements). Les chevaux n’ont pas bougé. Je m’approche un peu mais pas trop. L’un commence à venir vers moi. Je décampe. Il n’approche pas plus, mais ses comparses l’ont suivi comme des moutons. Du coup ça libère un peu d’espace entre eux et la porte de la cabane. J’y fonce en espérant qu’elle s’ouvrira facilement. C’est le cas. A l’intérieur, c’est la grosse déception. Je ne dormirai pas là ce soir. Ça pue le crottin, le sol en est recouvert , le peu de mobilier est cassé et au sol. Je suppose que quelqu’un a un jour oublié de fermer la porte. Je suis embêté, si je veux dormir légalement sans m’exposer à une amande, je dois soit faire demi-tour et espérer qu’il reste de la place au Refuge de la Restanque, ou alors descendre à la Cabane de Pontet de Rius. Dans les deux cas c’est un retour en arrière, ça ne m’enchante pas. Sinon je peux aller de l’avant et quitter la réserve. C’est au Port de Rius, en haut de cette vallée, 500m plus haut. J’y vais, il est encore très tôt. Arrivé au lac de Rius, je rencotre un français et un groupe de deux anglais. Tous viennent de l’Hospital de Vielha. Ils envisagent de dormir là. Je les informe qu’ils sont dans la réserve et que le bivouac n’y est pas autorisé. Du coup le français vise la cabane des chevaux. Elle apparait sur sa super carte espagnole que tout le monde a ici mais que je n’ai pas trouvé en version numérique. Je lui montre mes photos de cette cabane et il décide de prendre le risque de bivouaquer là. Pour ma part, je continue vers le Port de Rius, puis je cherche du plat en me dirigeant vers le sud du col. Je trouve finalement mon bonheur, non loin du petit lac miniature et tiède où je me baigne.

Au réveil

Val de Ruda

Aux alentours des Lacs de Cloto

Refuge Colomers

Estany de les Mangades

Estany des Monges

Lac deth Cap deth Port

Era Restanca

Intérieur de la cabane

Les fautifs

Lac de Rius sous un certain angle

Lac de Rius sous un autre angle

Bivouac

kodiak · 18-10-2016 21:58:08

Eloi a écrit :

je réalise qu’en fait cette petite montée fait quand même 1000m de D+.

Eloi a écrit :

... l’Izaring (course à flanc de pierrier) et le Halloufing ( mode sanglier). Ces termes m’ont été enseignés par mon oncle adepte de ces pratiques. Il fait d’ailleurs aussi du Crêting (= parcourir les crêtes).

J'ai mis un bout de temps à comprendre le khalloufing. Bravo l'oncle!

Eloi a écrit :

...sa super carte espagnole que tout le monde a ici mais que je n’ai pas trouvé en version numérique.

Quelle carte?

Eloi · 18-10-2016 22:14:39

kodiak a écrit :

Eloi a écrit :
...sa super carte espagnole que tout le monde a ici mais que je n’ai pas trouvé en version numérique.
Quelle carte?

J'ai vu ce type de cartes dans ce coin là, mais aussi du côté du Mont Perdu par la suite. C'est au moins du 1:25000, ça mentionne bien plus d'informations que le fond de carte espagnol qu'on peut voir sur Openrunner. On y trouve plein de chemins, de cabanes...
voici un bout de carte pris en photo vers le Mont Perdu :

samol · 18-10-2016 22:34:40

Il s'agit des cartes Alpina au 1/30000 qui sont disponibles sur les principaux massifs espagnols.
Le fond de carte ressemble aux cartes Alpina 1/30000 (disponibles sur les principaux massifs espagnols) mais sans certains sentiers ni l'indication de points d'intérêts (grotte, escalade, ....)

Dernière modification par samol (18-10-2016 22:38:51)

thanjuzo · 18-10-2016 23:02:16

miam

Je n'ai peut-être pas bien regardé : on ne voit pas le chemin sur tes photos. Est-il net / creusé tel un GR alpin ?

Eloi · 18-10-2016 23:25:14

thanjuzo a écrit :

miam
Je n'ai peut-être pas bien regardé : on ne voit pas le chemin sur tes photos. Est-il net / creusé tel un GR alpin ?

Tout dépend : ça va de pas de chemin du tout à de la piste, voir par endroits de la route.

kodiak · 19-10-2016 00:01:39

Ça ressemble à la carto des éditions PRAMES S.A., de Saragosse. Leurs cartes au 1/25.000e et 1/40.000e (exemple ci-dessous) datent des années 2000-2008 et sont toutes épuisées. Ils ont semble-t-il lancé en 2015-16 une nouvelle série baptisée "Top25" ( ), que je n'ai jamais tenu en mains.

lataboge · 19-10-2016 12:39:16

Ils sont pourtant sympa les chevaux en montagne

Eloi · 20-10-2016 19:51:04

J16 : Port de Rius – Ibonet de Remuñe : Vendredi 29/07
Réveil à 5h30, petit déjeuner, départ 6h35. J’ai passé un peu de temps à éponger à la serviette l’abri, mais il reste encore beaucoup d’eau. Descente jusqu’à Vielha : RAS. J’y prends de l’eau et profite du réseau pour constater que d’après mon suivi GPS par la balise Capturs , je suis encore au refuge de la Restanque ou Colomers. Puis je pars vers Molières. Au début ça va. En 2013 on avait fait l’erreur d’écoute Véron et de marcher rive droite de la rivière : C’était un sous-bois humide avec quelques vestiges de cairns, et il avait fallu traverser une zone marécageuse (et deux fois la rivière) pour rejoindre le bon chemin. Cette fois je suis les balises qui semblent récentes et qui restent bien rive gauche.
Au début de cette montée, ça va, j’ai plutôt la forme. Mais peu à peu je sens la fatigue, et j’ai de plus en plus mal au dos, entre le bas des omoplates. Je ne sais pas si c’est le sac sans report sur les hanches. J'en arrive rêver d’un bon zpack à dos filet. Anthony me l’a bien vendu.
Arrivé au refuge de Mollières, j’entre, j’ouvre tout pour aérer, je fais sécher la couette et l’abri sur la rambarde et je m’étends sur une couchette. Ça fait du bien. Cette escale aura duré 45 minutes.
Je reprends. Ça me semble de plus en plus dur, entre l’épuisement et le mal de dos.
Je marche sur quelques névés, ça passe bien, mais le dernier, avant l’arête, est bien raide. Ça tient bien et il y a de belles empruntes, mais il ne faut pas se louper. De l’autre côté, après quelques pas d’escalade, je m’offre quelques centaines de m de D- en ramasse. C’est toujours ça de gagné. Puis repos et repas au bord d’un lac (Ibones de l’Escaleta), je m’adosse sur un caillou en forme de transat. Le sitpad aide à rendre la chose confortable. Le soleil donne tout ce qu’il peut. Le ciel est vaguement voilé, ce qui diffuse pas mal le rayonnement, mais de plus, il y a une trouée, juste là où il y a le soleil, j’ai donc l’impression de prendre double dose d’UV.
Je descends au Plan d’Aiguallus où j’ai prévu de bivouaquer. Il y a un monde fou et des centaines de vaches. OK, je vais donc maintenir mon avance sur le programme. Je descends dans la foule de plus en plus dense (tout est relatif bien sûr c’est pas non plus le métro aux heures de pointe) jusqu’au parking de la Besurta. J’ai tout juste le temps de finir un coca qu’un bus arrive. Pour 2€10 il m’emmène à l’Hospital de Benasque. Le bus va plus vite qu’un marcheur, du coup quand il débusque des marmottes, elles sont encore bien visible quand on passe à côté. A chaque fois les enfants dans le bus crient « mira, mira », ce qui veut dire « regarde, regarde » pour les non-hispanophones. Je trouve ça chouette, du coup je souris, et ce sourire me fait venir les larmes. Du coup je m’efforce de les contenir, ce n’est pas convenable.
L’Hospital de Benasque est horrible. C’est un truc à touriste qui doit accueillir des skieurs en hivers et des randonneurs en été. On y trouve de la boutique à souvenirs, restaurant, bar, hotel. Le tout est alimenté par des groupes électrogènes qu’on sent bien en arrivant.
Je ne m’y attarde pas, je n’ai pas vu d’eau gratuite à première vue et je n’ai pas envie d’approfondir mes recherches. Je traverse la rivière, monte rejoindre la route, la suis un peu puis la quitte pour m’engager dans la vallée de Remuñe. Beaucoup d’eau, beaucoup de végétation. Le ciel est du genre de ceux qui précèdent un orage. Je marche avec l’objectif de bivouaquer à la première occasion. Elle se présente à l’Ibonet de Remune. Un petit lac pas bien terrible pour la baignade, un pierrier plein de marmottes, je sens bien que je suis chez elles. Il tombe quelques gouttes, puis de petites averses. Principalement quand je me décide à sortir de l’abri pour manger dans une position confortable, c’est un peu énervant.
Je me demande si le Col inférieur du Litérole passe sans crampons. Je me demande aussi si le Perdiguère est une bonne alternative.

Au réveil, en regardant vers l'Est

Puis en regardant vers l'Ouest

Espitau de Vielha

En arrivant près du refuge de Molières

Un petit coup d'oeil en arrière avant le Col de Molières

Voilà par où ça passe. Dernier névé + escalade avant le col

Dernier coup d'oeil vers l'Est avant de franchir le col. J'aime bien cette photo, même si elle est un peu déformée par le mode panoramique.

Premier coup d'oeil vers l'Ouest depuis le col

Coucou!

Plan d'Aigualluts et ses vaches

Bivouac à l'Ibonet de Remuñe

[EDIT] ajout de photos (j'ai cliqué sur "valider" trop tôt et par erreur)

Dernière modification par Eloi (20-10-2016 19:59:34)

Magne2 · 20-10-2016 20:15:55

super réussi tes marmottes , bravo

pour le mal au dos cela me fait la même chose sur les sacs sans report de charge

Eloi · 20-10-2016 20:50:07

J17 : Ibonet de Remuñe – Lac Caillauas : Samedi 30/07
Réveil 5h30. J’ai bien dormi. La tente est presque sèche. J’estime m’être bien avancé hier alors je repousse le réveil à 6h. Départ à 7h.
J’ai pris double dose de gaufres au miel et je le ressens lors de la première ascension. L’impression d’être ivre, des renvois goût miel. Je fais une petite pause pour reposer mon ventre. Après 500 ou 600m j’arrive au Portal de Remuñe au-dessus de l’Ibon blan du Litérole. Pas mal de neige, je vois que le col inférieur du litérole n’est pas praticable, je décide donc d’enchainer les 3000 (Perdiguère et Royo) pour atteindre le col inférieur par le haut.
J’étais super ramolo jusqu’ici, mais maintenant ça va. Je me sens plus en forme. Je sympathise avec deux espagnols. Parfois je marche devant eux, parfois je les suis, chacun son tour de chercher où ça passe. En montant nous voyons une petite avalanche de blocs de neige dans le col inférieur, ça me conforte dans ma décision de le contourner. Arrivé au pic du Perdiguère, il ya du monde. 2 barres de céréales, une gorgée d’eau, je repars direction le col supérieur du litérole. Là je retrouve un groupe que j’avais vu de l’autre côté du lac. J’aurais pu m’éviter le Perdiguère et monter directement ici. Bon, la vue était sympa, ça valait le coup.
Je poursuis vers le Pic Royo. Celui-là, il est costaud et très aérien. Arrivé au col inférieur du litérole, je m’offre une petite séance de ramasse, puis marche jusqu’au refuge du Portillon. Il est 13h. Je commande une omelette complète. Elle est bonne et bien garnie de fromage et lardons, mais bien trop salée à mon goût, du coup j’éponge la carafe d’eau. Je demande à la gardienne si on peut passer le Col des Gourgs blancs sans équipement. Elle me répond qu’elle ne connait pas ce col, en fait je crois qu’elle n’est ni montagnarde, ni du coin. Elle a du se faire héliporter ici. En revanche, elle m’annonce que la météo sur Luchon prévoit de l’orage dans l’après-midi. Je repars, monte au tusse de Montarqué, descends au col du pluviomètre. Là, j’ai la caisse. Peut-être grâce à l’omelette. Je me dirige vers le col des Gourgs Blancs et y croise un couple d’Américains de Chicago. Ils ont des sacs blancs en cuben comme celui de Yann (vous savez, son espèce de sac à gravas). Eux aussi marchent depuis deux semaines. Ils me disent que demain je croiserai un ami à eux, il porte le même sac à dos. Le col passe bien. Derrière, il y a un chemin agréable, mais quand on ne le trouve pas dès le début, c’est Cairn-land. Je joue à « l’un de ces cairn indique un chemin. Saurais-tu deviner lequel ? » et je perds. L’orage approche, je suis content d’avoir franchi le col. J’arrive au lac Caillauas vers 17h. Je n’y trouve pas mes amis, mais je sympathise avec deux pêcheurs qui me proposent une soirée friture. Puis mes amis arrivent, ils ont planté leur tente à peine en dessous, il y a une source à deux pas, c’est le pied. Lavage, popote, je réintègre ma semaine de bouffe et laisse quelques trucs à redescendre.
Je parle à mes amis de mon dos qui me fait mal, de ma fatigue, du fait que je vais certainement avoir un rythme de marche lamentable, que j’hésite à redescendre avec eux, que je ne sais pas pourquoi je fais ça.

Cette journée fut stressante. Déjà je n’ai pas eu de réseau de la journée alors que j’étais attendu le soir. Avec ça, je n’étais pas sûr de pouvoir passer le Col inférieur du Litérole. Et je n’étais pas non plus sûr de pouvoir le contourner, ça dépendait de la météo. Ensuite, je n’étais pas sûr de pouvoir passer le col des Gourgs Blancs, et ni la gardienne du refuge ni les deux randonneurs que j’ai croisé en y montant ne m’ont rassuré là-dessus. J’étais donc d’autant plus heureux de retrouver mes amis le soir.

C'est aussi la journée où je n'ai pas assez bu, ce qui est à mon avis à l'origine de la douleur qui m'a fait arrêter une semaine plus tard. En altitude il fait plus froid, surtout quand le ciel est couvert et qu'il y a un peu de vent. J'ai peu bu du réveil jusqu'au lac du Litérole. Je suis parti du lac avec un litre d'eau, il était 9h20, et j'ai du m'en contenter jusqu'au refuge du Portillon à 13h.

Au fond, c'est Forca de Remuñe

Le même vu d'un peu plus haut

Ibon blanc du Litérole, et derrière de gauche à droite : Le Perdigère, le col supérieur du Litérole, le Pic Royo et le col inférieur du litérole bien enneigé.

En montant au Perdiguère, un coup d'oeil en arrière.

Vue sur le Lac du Portillon en descendant du Perdiguère

Refuge du Portillon, météo aléatoire

Après le Col du Pluviomètre, au loin le Col des Gourgs Blancs et à sa gauche le Tuca de O
[EDIT] Le Tuca de O s'appelle aussi le Pic de Jean Arlaud, et à sa droite on voit le pic des Gourgs Blancs qui le dépasse de 60m. (merci Lataboge)

Le couple d'américains

Lac des Isclots

La météo

Bivouac

Dernière modification par Eloi (21-10-2016 12:40:55)

Eloi · 20-10-2016 20:54:23

Magne2 a écrit :

super réussi tes marmottes , bravo
pour le mal au dos cela me fait la même chose sur les sacs sans report de charge

J'adore mon sac à dos (KS40) mais dans sa conception, c'est une outre molle. Je n'ai pas de matelas mousse pour le rigidifier, seulement un sitpad Gossamer trop mou pour rigidifier quoi que ce soir. De plus, avec une semaine de bouffe (et je mange pas mal), j'étais souvent à la limite de confort de ce sac.

Mais sans vouloir tuer le suspense, j'ai trouvé une tout autre cause à mon mal de dos.

Eloi · 20-10-2016 21:19:02

J18 : Lac Caillauas – Vado de Bachimala : Dimanche 31/07
Réveil à 6h30, faut pas déconner. Il fait doux et il n’y a pas de vent, mais on est dans le brouillard. On commence à marcher un peu après 7h30. On est pris en sandwich entre le brouillard en bas et les nuages en haut. Olga descend au parking et Vladimir continue avec moi jusqu’à jeudi (Ce sont de faux noms). Nos chemins se séparent alors qu’Vladimir et moi nous engageons sur un sentier en balcon qui démarre par un local du barrage à traverser, puis alterne entre sentier taillé dans la falaise et passerelles métalliques. De là, nous voyons Olga disparaitre dans le brouillard. Au bout du chemin, nous trouvons la cabane de Prat Caseneuve qui semble fantastique. C’est amusant, nous suivons un vague sentier non-balisé et tout juste un peu cairné, et par moment nous tombons sur un magnifique panneau avec des explications sur la faune, la flore, l’histoire. Ce qui est amusant aussi, c'est que je n'ai plus mal au dos et je ne suis plus fatigué. Ce devait être un effet de la solitude.
Le sentier nous amène au col frontalier qui s’appelle « Port d’Aygues Tortes » sur les cartes françaises et « Puerto de Bachimala » sur les cartes espagnoles. En chemin nous croisons un américain de Chicago avec un sac à dos en cuben blanc. Je lui dis que j’ai rencontré ses amis la veille. IL est américain, donc enthousiaste, avenant, sympa. Il nous dit comment est le col et ce qui nous attend derrière.
Après le col nous descendons en longeant le torrent. Il y a du vent, les nuages sont encore bien là. Nous croisons un groupe de HRPistes français qui nous donnent de bons renseignements sur l’état d’enneigement pour la suite. Nous déjeunons à la cabane d’Anes Cruz, ensuite nous montons le vallon sur la droite en suivant les conseils de Zorey. La moitié de la montée se fait sous la pluie et le vent. Lors de la descente de l’autre côté, le soleil revient. C’est cool d’avoir froid en montée et chaud en descente ! 800m plus bas, nous arrivons à Vado de Bachimala. L’endroit est plat, traversé par des rivières qui se rejoignent, et bouseux à souhait. On trouve un coin avec moins de bouses, mais j’en ai quand même une à 10 cm de la tente et l’odeur rappelle la campagne. Il est très tôt, autour de 15h. Lavage, lessive, thé, kouign amann, dîner, dodo tôt.

Les nuages sont joueurs

Vladimir et Olga entre deux couches de nuage

Le chemin en balcon

Les nuages continuent à jouer

Cabane de Prat Caseneuve

Entre le col aux multiples noms et la cabane d'Anes Cruz

Bivouac à Vado de Bachimala.

[EDIT] ajout de photos

Dernière modification par Eloi (20-10-2016 22:37:00)

ventcalme · 20-10-2016 22:00:10

Bonjour Eloi,

Ton récit progresse vite. Je vois que tu traces. C'est rythmé et précis. Ponctué d'un humour bienveillant. Par exemple, j'ai bien ri en lisant ceci :

Eloi a écrit :

Je demande à la gardienne si on peut passer le Col des Gourgs blancs sans équipement. Elle me répond qu’elle ne connait pas ce col, en fait je crois qu’elle n’est ni montagnarde, ni du coin. Elle a du se faire héliporter ici.

Je suppose qu'à la fin du récit, tu feras une petite synthèse de ton experience avec la balise Sigfox. Es-tu passé par de nombreuses "zones blanches" (sans reseau) ?

florencia · 20-10-2016 22:07:52

Salut Eloi,

Il était possible de rejoindre directement le Paso de la Gatera depuis le Port d’Aygues-Tortes, sans redescendre à la cabane d’Añes Cruces, ça ne t’as pas tenté ? 500 m de D+ et D- d’économiser , avec une vue sympa tout du long

Elle a du se faire héliporter ici

J'ai l'impression que c'est la même personne croisée l'année dernière
Si c'est le cas, ce serait quand même un peu triste, cela voudrait dire qu'en un an, elle n'en saurait pas plus sur les cols qui l'entourent et les conditions requisent pour les passer. Ce qui, vu l'emplacement du Portillon, est embêtant

Flo

kodiak · 20-10-2016 22:18:46

Eloi a écrit :

Je joue à « l’un de ces cairn indique un chemin. Saurais-tu deviner lequel ? » et je perds.

La rando pyrénéenne résumée en quelques mots.

Je continue d'enrichir mon vocabulaire. Après le Halloufing, le Cairn-Land!

J'avais oublié que tu avais un proto de balise Capturs. Je serai intéressé (et probablement pas le seul) par tes impressions.

Eloi · 20-10-2016 22:54:45

@ Ventcalme et Kodiak : Concernant la balise Capturs, j'ai eu des zones blanches. La plus étendue était entre Urdiceto et le Mont Perdu, soit environ 30-35km parcourus en un jour et demi. Les autres pouvaient faire 10 à 15km, soit une demi-journée.
Globalement, ça fonctionnait très bien dans les Pyrénées Orientales, puis j'ai commencé à avoir des zones blanches après l'Andorre. Tant que la couverture Sigfox ne sera pas renforcée par de nouvelles antennes, il ne faudra pas considérer cette balise comme un élément de sécurité. Toutefois l'interface en ligne permet aux personnes qui me suivent d'avoir les informations suivantes :
- Dernier signal reçu il y a X heures
- Dernière position GPS il y a Y heures
Ainsi, lorsque je traversait une zone blanche, on ne me voyait pas comme étant immobile.
En dehors de ça, je n'ai pas pu tester réellement l'autonomie car voyant que je n'étais plus localisé, j'ai rechargé la balise au Port de la Bonaigua.
Les proches qui me suivaient, et qui suivaient Anthony au début, étaient ravis de cet outil, et certains étaient accros.

@ Florencia : si j'avais su !
Cela dit, il y avait un vent glacial et on était content de quitter le col.

Eloi · 21-10-2016 17:09:58

J19 : Vado de Bachimala – San Quilez : Lundi 01/08
Prévu : 18km, 987 de D+, 1633 de D-
Réalisé : 25km, 1600 de D+, 1633 de D-
Réveil à 6h. Nez froid, tente et couette humides, thé au feu de bois, on décolle à 6h55. On descend le long de la rivière. On doit trouver un chemin à droite. On ne le trouve pas, on fait demi-tour et on monte par un autre sentier. On monte les 600m en environ 1h30. Isards, marmottes, vaches et brebis. On atteint la crête qu’on suit jusqu’au pic d’Urdiceto. De là on descend en suivant une crête un peu merdique et aérienne. Elle nous amène à un sentier qui descend vers la piste. On la suit jusqu’au lac « Embalse de Urdiceto » ou nous piqueniquons et faisons sécher notre matos. Il est midi.
On descend ensuite cette piste sans grand intérêt jusqu’à la route qu’on longe jusqu’à Parzan. On fait un tour à l’un des nombreux supermarchés de ce village. Une nectarine et un coca plus tard, on monte vers Chisagues par la route. Ça nous avance pour demain. On poursuit jusqu’au-delà de San Quilez au niveau d’un parking. On se lave dans un ruisseau (Barranco des Escarners). On s’est avancé de 7km et 600m de D+ sur l’itinéraire prévu. Ça devrait nous permettre d’atteindre le balcon de la pineta demain soir et de pouvoir réduire les 2-3 dernières étapes avant le ravito suivant. C’était une étape un peu merdique car beaucoup de piste, route, piste, c’est souvent ça sur les étapes qui nous font descendre bas (1000m)

Depuis le Tuquet de Cauarère, vue sur massif du Mont Perdu au fond.

Ibon de Urdiceto, souvenirs d'un nouvel an sous igloos

Bivouac

Magic Manu · 21-10-2016 17:24:16

Les bivouacs ont l'air bien sympas. Le chemin en balcon est un peu vertigineux pour moi !

Eloi · 21-10-2016 17:27:21

J20 : San Quilez – Port de Anisclo : mardi 2/08
La nuit fut calme, pas de vent. La tente est sèche, bonheur. J’optimise le temps. J’ai dormi avec mon pantalon lavé la veille au soir. Je fais chauffer l’eau à l’alcool pendant que je replie la couette et le matelas. J’optimise tellement qu’à 6h40 je suis prêt et j’attends Vladimir. On monte encore 300m sur piste jusqu’à un autre parking. De là montée débonnaire sur sentier plein de marmottes jusqu’à un petit col (Collada las Coronetas), puis descente derrière dans un vallon étonnant (Plana Fonda). Plat et herbeux, bordé par une arrête rocheuse, avec vue sur le massif du Mont Perdu. On en prend plein les yeux. On descend vers la cabane de la Larri. On croise un espagnol qui fait la traversée dans l’autre sens. Il nous parle du chemin qu’il a descendu du Port d’Anisclo jusqu’au refuge de la Pineta. Il dit qu’en descente c’est « fuck », mais qu’en montée c’est « double-fuck ». On n’a pas prévu de passer par là, mais on jette un œil à la carte et heureusement : Le sentier qu’on pensait prendre demain pour contourner le Mont Perdu depuis le Balcon de la Pineta se prend bien plus bas, et on n’a qu’une confiance limité dans le fait qu’il passera bien. On décide donc de descendre au fond de la vallée de la Pineta et de monter 1100m de sentier classé double fuck. La descente vers le fond de la vallée est en forêt de gros arbres. Ensuite c’est un bref retour à la civilisation. Des parkings, campings, buvettes, colos, du bruit, des gaz d’échappement, des mouchoirs derrières les arbres, … Juste avant d’attaquer la montée, on se fait une orgie de fraises des bois. Après 300m de montée, on est encore en forêt, on en profite pour déjeuner. Le lomo ajouté par ma copine au ravitaillement est excellent. On reprend. La moitié de la montée se fait donc à l’ombre des arbres, ce qui est appréciable. Ensuite c’est dégagé, avec une superbe vue sur la vallée de la pineta et son balcon. Un léger vent nous permet de ne pas crever de chaud. On atteint le col d’Anisclo et on découvre les canyons de l’autre côté. On décide de s’installer un peu plus bas, sur des terrasses naturelles près du ruisseau. Il est 16h. Toilette et lessive, je prends même un rapide bain (elle est froide). On s’est bien avancé aujourd’hui. Le refuge de Goritz qui devait être notre point de chute demain sera atteint dans la matinée.
Reçu un TEXTO de ma copine. Elle s’inquiète pour mon dos. C’est Olga qui lui en a parlé. Mon frère aussi s’inquiète car ma copine lui en a parlé. Je les rassure, c’est un mal psychologique.

Plana Fonda

En montant vers le Port d'Ansisclo, vue sur la Vallée de la Pineta

De l'autre côté du col

Dernière modification par Eloi (29-01-2019 12:35:27)

Eloi · 25-10-2016 20:59:02

J21 : Port de Anisclo – Aguas Tuertas (Ouest de la vire des fleurs) : mercredi 03/08
Comme d’habitude, réveil à 6h, tout est parfaitement sec, c’est super ! Je me prépare et déjeune rapidement, puis je profite de mon avance sur Vladimir pour réaliser quelques photos avec le pied dans la lumière matinale. Le matin aussi, le canyon est beau. On décolle vers 7h. 500m de descente dans le canyon jusqu’à la Palanca de Fuenblanca (cabane et source), puis on prend le couloir de droite, le vallon qui remonte au col de Gorritz. 600m environ. Du Col de Gorritz on descend sur le refuge du même nom. C’est noir de monde. On photographie la carte d’un randonneur anglophone et on prend de l’eau. On repart en direction du col del Descargador. Avant le col on découvre Faja Luenga et sa Fuente Fria. Une oasis dans ce monde de roche. Terrain plat herbeux, source, ruisseau. Un paradis du bivouac avec vue sur le massif du Mont Perdu.
Après le col, on contourne le Plano San Fertus pour atteindre le Col de Millaris où on déjeune. Il est exactement midi. Puis on descend traverser le Plano de Millaris pour en sortir par le Sud. Un cirque à descendre, un autre Plano à descendre et on se retrouve dans l’enfer ! Mondarruego. Sur la carte, c’est une grande zone très plate qu’on doit traverser pour atteindre le départ Est de la vire des Fleurs. Dans la réalité, c’est plein de failles calcaires qu’on contourne ou qu’on traverse par le fond. Il y a des cairns partout, ce qui revient au même que pas de cairn du tout. On met un temps fou et finalement on trouve le départ de la vire et on n’est pas déçu. Vue plongeante sur le bras de Canyon qui remonte vers le Refuge de Goritz, puis sur le Canyon d’Oredessa. C’est vertigineux ! Au bout d’un moment on pense voir le vignemale, mais ce n’est pas lui.
A la sortie de la vire, on fait une petite pause SMS/barre de céréales/eau/carte. Puis on fait quelques centaines de mètres vers le Nord pour atteindre Aguas Tuertas, petit paradis plein d’isards, marmottes, gypaètes, faucons, choucas… C’est un plat herbeux parcouru par un ruisseau en serpentins, dont certains bras sont stagnants, donc chauds. Il y a une source un peu plus haut. Lavage, café, je retourne au bord du canyon en galopant avec les izards, pour recevoir un texto et en envoyer un autre. Il n’y a pas de réseau à Aguas Tuertas. On monte les abris, séance de bronzette sur le matelas, repas, dodo.

Le canyon au petit matin

Le soleil arrive

On a descendu un bout de canyon jusqu'à la palanca de fuenblaca, maintenant on remonte cet autre canyon en direction du col de Gorritz

On émerge du canyon, un peu avant le col

Pause photo au col de Gorritz

Petite pause à Faja Luenga. Il faut que j'y retourne un jour pour bivouaquer.

Plano de Millaris

Un isard

Un autre

On a enfin trouvé le début de la Vire des Fleurs, premier contact visuel avec le Canyon d'Ordessa.

Encore des isards

Des Edelweiss

Aguas Tuertas

denq · 28-10-2016 11:36:58

Salut Eloi!
Belle rando, ça donne envie de se lancer sur la HRP! Le mal de dos à un lien avec le titre, je présume?

Eloi · 28-10-2016 11:38:12

denq a écrit :

Salut Eloi!
Belle rando, ça donne envie de se lancer sur la HRP! Le mal de dos à un lien avec le titre, je présume?

Absolument pas, c'est un tendon d'Achille mal hydraté qui m'a fait abandonner.

Dernière modification par Eloi (11-11-2017 14:21:10)

enrico · 28-10-2016 11:43:55

Superbe, l'edelweiss

Eloi · 28-10-2016 18:12:31

J22 : Aguas Tuertas – Ibon Alto del Batanes Jeudi 04/08
Réveil, toile humide mais couette sèche. Départ 7h.
Montée au col 2728 entourés d’isards. De l’autre côté nous attend un chemin dans une vire. On loupe le départ de ce chemin, mais on s’entête et on tente de le rattrapper plus loin, mais c’est impossible. En fait on marche au dessus de la vire. On perd 1h30, ce qui génère un peu de tension. Demi-tour, on chope le bon chemin. La vire est sympa, grottes à bivouac avec vue sur le Vignemale. On quitte la vire et on suit les cairns qui mènent en ligne de niveau au col 2518, mais re-galère. Les cairns et flèches blanches nous mènent un poil trop à l’Est, à un autre col. Ici, la descente est vraiment raide et croulante. On finit par rejoindre le chemin qui selon les carte descend tout droit au fond de la vallée, mais en fait il nous mène au Col de Boucharro. Ça tombe bien pour Vladimir, c’est là qu’il va. Moi ça me va aussi, je préfère suivre un chemin réel quitte à rallonger un peu la sauce.
On fait nos adieux au Col, puis je descends la vallée vers St Nicolas (-900m). Vu la foule, je me dis que St-Nicolas doit être un gros parking à touristes. En descendant, je croise pas mal de gens qui ont un truc à me demander, si le col est encore loin, s’il y a un lac dans telle direction. On couple d’espagnols me demande même s’il y a « water for swimming » au col. J’enfile mes lunettes de soleil, j’ignore les gens et je fonce. Parfois je cours même.
Comme je m’y attendais, St Nicolas, c’est un grand parking, un camping, plein de monde, quelques bâtiments dont un resto-bar, le tout alimenté en énergie par un groupe électrogène puant alors qu’ici le paysage est gâté par une ligne à haute tension. J’ai besoin d’eau. Je fais un très rapide tour des lieux, je ne vois rien qui ressemble à une fontaine alors je file, je fuis. Je remonte la vallée, le long de la rivière. Je marche sur le GR11. Mon tendon d’Achille gauche me fait mal, mais je fonce quand même. Le large chemin au bord de la rivière se transforme en piste forestière que je suis jusqu’au refuge Pastores del Vado. Je pensais y faire une halte pour manger, mais c’est plein de bouses et de gens. Je continue et m’arrête 100m plus haut à 14h pour manger et reposer mon tendon. Je reprends la route, dépasse deux vachers puis leur troupeau. Je croise plein de gens. Le refuge Labaza avec un très gros groupe devant. Je continue jusqu’à ce que mon tracé quitte le GR11. Je me dis qu’avec mon tendon je devrais peut-être rester sur le GR, mais la descente jusqu’à Banos de Panticosa m’ajouterai alors du dénivelé. Je décide donc de faire ce que j’avais prévu. J’atteins l’Ibon Bajo del Bataves : pas d’herbe à plat. Je monte 80m de plus à l’Ibon Alto. C’est pas génial non plus mais il y a une zone d’herbe un peu penchée où j’installe la Trailstar à la hâte. Il est 17h et la pluie commence à tomber. Je me baignerais bien mais le soleil est derrière les nuages et le vent est frisquet. Tant pis, je me laverai demain. Je suis en avance d’environ 700m de D+ et 7-8km par rapport au prévisionnel. C’est pas dégueu, mais demain, c’est « isaring » hors sentier, ça craint. Dehors il y a 3 bêtes sauvages qui ressemblent à des mouflons. Ils ont des colliers émetteurs et l’un d’eux (un mâle) est un peu curieux. Quand il a peur, il siffle comme une marmotte.

Vue vers l'Est depuis le col à 2728m entre Pico de Escuzana et Pico Mondarruego

Vue vers l'Ouest depuis ce même col

Depuis la vire de Escuzana

Un coup d'oeil en arrière

...

Refuge Labaza

Mes voisins de bivouac : de gauche à droite, Segola, Lisa et Joan. (clic)

Bivouac en pente devant le Vignemale

Ibon Alto de Batanes

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