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#1 04-05-2017 14:06:40

pogo
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Inscription : 27-03-2017

[Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Bonjour,

Lecteur assidu de ce site et plus ou moins MUL depuis les années 70, préhistorique donc, je poste un CR. D’un côté l’exhibition internet me gêne, d’un autre j’ai tant de plaisir à lire vos CR… Bien que j’aie décidé pendant la marche de ne pas le faire car y penser a pollué mes premiers kilomètres, j’essaie après-coup quand même.
Il s’agit d’un parcours de 355 km effectué du 2 au 14 avril 2017, soit 13 jours, entre Langogne et Sète. C’est dans le sud du Massif Central.

Ma liste

Couchagetotal : 2607 g 
Big Agnes Fly creek UL 11008 gRAS. Bon matériel. 47 nuits maintenant.
Pochon plastique8 gPour le rangement à part du double-toit mouillé ou humide
Therm-a-rest Prolite regular472 g9ème année ; prochaine solution plus légère
Sac Valandré Lafayette M1071 gPlus que le poids officiel (1020 g) : saleté, problème de balance ?
2 sacs Ultra sil Nano Sea to Summit 8 l48 g (2 x 24 g)1 pour le Lafayette,  1 pour le matelas + vêtements
Cuisinetotal : 631 g 
Popote Titane Evernew 600ml + couvercle75 g 
Cuillère/fourchette Esblit19 gNeuve ; la fourchette ne sert à rien ; pas trouvé mieux avant de partir
Opinel 629 g 
Torchon vaisselle3 gDécoupé dans un vieux mouchoir tissu
Briquet minibic12 g 
Primus duo129 g 
Cartouche 230 entamée302 gJe compte 10 g par jour ; s’allège peu à peu
Bouteille Platypus 2 l38 g3 l = volume nécessaire pour moi, disons entre un début d’après-midi et le lendemain en fin de matinée ; sur cette marche 2l auraient suffi ; je n’ai pas dû souvent porter plus.
Bouteille Hépar 1 l24 gJe remplis l’Hépar au fur et à mesure avec la Platypus, pas pratique pour tout.
Vêtements dans le sactotal : 221 g 
Chaussettes basses Rywan47 g
Slip = pyjama43 g
T shirt = pyjama131 g
Vêmts parfois dans le sactotal : 802 g 
Veste Montane et sacoche331 gC’est fragile et je préfère avoir la sacoche (14 g)
Polaire The North Face471 gRécup. On doit pouvoir faire plus léger.
Diverstotal : 1032 g 
Lampe Petzl e-lite et piles34 gD’habitude pas de piles mais là ça va lâcher bientôt
Sifflet7 g 
Liseuse Sony PRS-T2160 gLecteur boulimique ; et seul, les soirées peuvent être longues, je garde !
Protection de ladite7 gPapier à bulles + 1 ziplock
APN Sony Cybershot171 gCapricieux depuis un orage au Canigou
Téléphone Samsung107 gJe n’ai pas de portable dans la vie ; ici pour rassurer les proches, depuis un an et la fin des cabines ; j’ai honte !
Chargeur dudit47 g
Trousse de toilette27 gMicro-fibre + brosse à dent manche coupé + savon + 2 mini ziplocks
Pharmacie164 gAnti-inflammatoires, chacun ses problèmes. Sinon presque rien
PQ11 gC’est un peu juste pour deux semaines et une végétation inadéquate…
Sac Vieux Campeur25 gPour toute la bouffe ; dois pouvoir mieux faire
Porte-monnaie11 g 
CNI, CB, Vitale, clés de chez moi, bout de crayon70 gAvec pochette ; 50 g de clés, qu’y puis-je ?
Cartes IGN au départ181 gPoids maximal, voir ci-dessous
Petit sac Vieux Campeur10 gPour cartes, papiers, APN, téléphone, etc.
Sac à dos  
Orsprey Aether 602170 gSans modif.
Total sans eau ni nourriture6661 gSans la veste et la polaire, constamment sur moi au début
Hors le sac à dos4491 g
Maxi porté10763 gAvec 2 l d’eau et 1,3 kg nourriture (3 j, voir ci-dessous), le sac, la veste, la polaire ; disons 11 kg maxi maxi mais très souvent moins.
Sur moitotal : 2056 g 
T shirt polyester Columbia180 gTrès content de ce produit ; 7 ans d’usage régulier et comme neuf
Pantalon D4316 gIdem. Une quinzaine d’années et prêt à repartir
Slip49 g 
Chaussettes D4 longues80 g 
Chaussures Merell878 gAchat Bon coin ; des basses confortables quasi neuves et vite détruites
Mouchoir à tout faire10 gEn tissu
Bâtons Petzl Charlet543 gVieux aussi ; j’ai hésité à les prendre ; indispensables finalement J8 !
 

Où je suis un mauvais MUL et je le sais.
-    Je commence par le pire, le sac à dos. J’ai aussi un OMM 45 + 10 au volume suffisant et pesant 1 kg de moins. Mais il porte tellement moins bien. L’Orsprey, que j’ai depuis 4 ans, est une merveille pour le portage.  Alors si à masse équivalente, j’ai l’impression que la charge est moins lourde avec un sac d’un kilo de plus, où se situe le choix MUL ? Oui, c’est subjectif. Et oui, je n’ai pas fini d’apprivoiser l’OMM.
-    La tente. Je pratique la tarp aussi un peu. Surtout l’été en montagne. C’est chouette, je suis d’accord. Mais le problème de la tarp ce sont les mini-bestioles. Elles m’aiment. Il y en a beaucoup moins en altitude.
-    Le réchaud. Je passerais bien au bois quand je ne suis pas en étage alpin mais j’hésite devant l’éventualité du mauvais temps. Comment faites-vous les réchaudboisistes quand il pleut sévère ? Moi, je peux toujours popoter, avec prudence, dans le mini-auvent de ma tente (ou sous la tarp).
Ceci dit, pour 2/3 jours, je pars souvent sans réchaud, ni popote, et mange froid, solution 100% UL.
-    Autre point : je ne renouvelle pas mon matériel pour du moins lourd s’il est encore utilisable. Je pousse mes affaires le plus loin possible. Mon Therm-a-rest n’est plus vraiment autogonflant par exemple ou mes chaussures sont souvent trouées. J’essaie d’être HUL (Humain UL) dans la vie de tous les jours. Le démarche MUL est sympa, rationnelle, ludique…, ce qui me convient. Mais pour moi, ça va au-delà de la marche.

Nourriture.
J’ai décidé de ne pas l’intégrer dans ma liste car je pars dans une région qui va me proposer de nombreux points de ravitaillement. Le poids va donc rester limité.
En gros :
-    le matin : 100 g env. de muesli (avec de l’eau) ; ou des biscuits.
-    à midi : du pain complet (environ 50 g ?), 1 tranche de saucisson (20 g, je suis quasi végétarien sinon), 50 g env. de fromage, un peu de sucré (chocolat (ma drogue), mes propres noix écalées mais ça ne dure qu’un temps, pâtes de fruits…)
-    le soir : soupe en sachet (env. 15 g), 1 plat (lyo, purée flocons, nouilles chinoises, semoule ou vermicelles à combiner avec la soupe qui sale ; 100 g en moyenne (?)), un peu de fromage et de sucré (chocolat !, etc.)
-    en journée : un peu de sucré le matin car mon petit déjeuner est souvent entre 5 et 6 h et même si je déjeune souvent entre 11 h et midi. Parfois un petit goûter sucré.
Ça doit tourner dans les 450 g par jour. Je ne compte pas les calories : je ne pars tout de même pas 3 semaines en autonomie complète en Patagonie… et je peux perdre deux ou trois kilos !
Je jette bien sûr tous les contenants inutiles. J’ai 2-3 élastiques (inf. à 1 g chaque) pour fermer sachet de soupe ou de muesli entamés.

Le printemps.
Je savais que j’allais passer plus ou moins de l’hiver au mont Lozère à des conditions plus chaudes plus au sud. Le contraste a été maximal. J’étais donc sous-équipé pour le froid (j’ai plutôt l’habitude ; si catastrophe je pense que le Lafayette pourrait me tirer d’affaire) et pour le soleil. Par ailleurs je ne prends pas de gants : si le froid est intenable pour les mains, j’enfile mes chaussettes de rechange. Mais je ne pratique pas la sortie hivernale montagnarde ou polaire.

Cartographie et itinéraire.
Mon itinéraire n’est pas fixé absolument. J’ai un billet TGV de retour à Montpellier. Ce ne sera pas difficile à rejoindre du Larzac, de Lodève, de Gignac ou, j’espère, de Sète. Je dois pouvoir improviser des variantes, m’adapter aux conditions, à ma forme ou méforme. Et je n’ai pas de smartphone. Donc j'emporte des cartes. Je les possède déjà. Voici mon plan cartographie.

De Langogne à La Garde-GuérinIGN 100 000Apportée au départPostée à Villefort J3
De La Garde-Guérin à La FageTOP 25 Mont LozèreAu départPostée à Ispagnac J5
La Fage à IspagnacPhotocopies de TOP 25Au départpoubelle
Gorges du TarnTOP 25P. restante IspagnacPostée au Rozier J7
Du Rozier à MillauIGN 25 000 AguessacP. restante IspagnacPostée à Millau J9
De Millau à La CavaleriePhotocopies de TOP 25P. restante Millaupoubelle
De La Cavalerie à SoubèsIGN 50 000 (de l’antique !)P. restante MillauPortée jusqu’à Sète
De Soubès à la merIGN 100 000P. restante Millau 
 

Pour toutes les sections pour lesquelles je n’ai pas de cartes au 25 000, j’ai les fichiers jpeg correspondants que lis ma liseuse. Et j’ai reporté sur mes 100 000 les géhères d’après Géoportail. Je n’allume ainsi presque jamais la liseuse pour consulter les 25 000 si je suis sur géhère. Avec des balises, c’est quand même très simple.


La marche.

La marche crée un flux de formes, couleurs, lumières, odeurs… Elle est jouissance des sens et stimulation de la pensée. C’est une expérience du réel. Du temps, de l’espace, de l’ombre et du vent, de la pluie, de la soif… Elle nous renvoie à nous-mêmes en nous ouvrant au monde. Les moments de grâce sont nombreux et imprévisibles. Chaque pas est un bonheur, chaque virage une aventure.
Tout CR passe donc à côté de l’essentiel, le tout est de le savoir. Restent les anecdotes et un cadre technique dont le partage entre passionné-es est un plaisir et souvent une leçon. Merci de me lire.

J1. 2 avril. 10km, D+ 340m, D- 50m.
Sorti du train vers 15h40, je rejoins le centre-ville, désert (c’est dimanche), sous un crachin poussé par un vent du nord hivernal. Une borne (Bayard ?) m‘offre de l’eau en sortie de Langogne et c’est parti.

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C’est le géhère sept-cent. Il s’appelle la regordane. Quand il y a un nom et une histoire, il y a cent fois plus de monde mais à cette époque je ne verrai personne. Deux heures de marche et des jambes déjà heureuses. Rituel de la recherche d’un coin pour poser la fly creek. Pas facile. Le départ d’un chemin d’exploitation forestière tombé en désuétude fera l’affaire. Bien débarrasser le sol des cailloux, branchettes, épines de pin agressives et autres objets que la nature place exprès pour trouer le papier à cigarette de sol de nos tentes plus ou moins MUL (j’ai un polycree pour la tarp mais avec la fly creek, je fais sans).

J2. 3 avril. 35 km, D+ 830m, D- 1190m.
À mon habitude lever et départ nocturnes, au réveil des oiseaux, moment magique que j’aime ne pas rater. Pas mal de forêt et du brouillard. Le parcours est modifié après Luc. Je suis consciencieusement les balises mais après une heure pas mal dénivelée, je suis encore face à Luc, en rive droite de l’Allier. Mais c’était beau. Mon but est quand même de descendre rapidement vers Villefort. Je court-circuite donc le nouveau détour après Laveyrune, ignorant son parcours, et prends l’ancien tracé, géhèrepé au début. La traversée du ruisseau bien chargé du Fraisse se fait pieds nus. Deux étaux m’enserrent les pieds. C’est bon d’avoir des sensations ! L’épicerie de La Bastide-Puylaurent complète mon déjeuner en fruits et légumes. Le vent du nord reste sévère et l’église offre un paravent sommaire. Qu’il fait froid ! Il est où le printemps, il est où ?
Il est après le passage de la crête qui, au-dessus de La Bastide, sépare les bassins de l’Atlantique et de la Méditerranée. La géographie me parle. Retour du soleil. Long trajet en descente globale. La ligne sncf du cévenol joue à cache-cache avec ses tunnels. La gardienne du gîte d’étape d’Albespeyres m’offre de l’eau. Échange sympathique. Deux motos tout-terrain me croisent sur une portion de géhère étroite. C’est moche. Et puis tiens, un golf ! Le green tente la fly creek mais faut pas rêver. Ce sera un beau petit carré d’herbe un peu en pente entre genêts et églantiers, près du parking-belvédère des gorges du Chassezac. Superbe soirée.

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J3. 4 avril. 27 km, D+ 1050m, D- 540m.
Passage fantomatique à la Garde-Guérin encore endormi(e). Descente par une draille assez caillouteuse sur le lac de Villefort. Puis la route jusqu’au village. Pas terrible mais court. Un thé au bistrot en attendant l’ouverture de la supérette (il y en deux en fait je crois). Voilà, c’est reparti avec de quoi manger pour trois jours, le temps de traverser le mont Lozère. Géhère soixante-douze et belle montée, la seule substantielle de tout le parcours. 800 mètres environ. C’est peu à mon goût (quel frimeur !) mais c’est bon à prendre.

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Sur les flancs du mont Lozère

De toute façon, ce n’est pas la grande forme et le vent est plus fort que jamais. Je vise la cabane-chalet de l’Aigle au pied du pic Cassini, un des principaux sommets du Lozère, immense échine de granit qui culmine à 1699 m et que j’espère suivre sur une vingtaine de kilomètres demain. Premières plaques de neige vers 1200 m, ça promet. Ce sont des restes de congères, parfois épaisses.
Voilà, je dois quitter le géhère. Pas mal de neige sur cette piste. Je suis sur l’ubac. 10 minutes plutôt chaotiques avec mes chaussures hyper basses et aux semelles pour trottoir parisien. Moment de doute. Je m’arrête et réfléchis. Il est à peine 14 h et j’ai largement le temps d’atteindre le chalet, quelles que soient les conditions. Mais demain ? Je serai plus haut, toujours sur l’ubac avant d’atteindre la crête, que je vais mettre trop longtemps à rejoindre et qui ne sera pas forcément déblayée. Et si le vent persiste, ça fait trois jours qu’il s’époumone, ce ne sera pas tenable là-haut sur une telle distance….
Allez, demi-tour, retour sur le géhère et passage de la crête au pré de la Dame (1450m) pour rejoindre l’adret, forcément moins enneigé et moins exposé à cette tramontane glaciale. Déjà pas simple d’y arriver, entre ou dans les congères. Et puis il n’y a pas de dame, dommage. Je prends la route pour rejoindre la petite station du mas de la barque, presque déserte. Je prends de l’eau, goûte et me bricole un itinéraire de remplacement, ce que c’est bien d’avoir la TOP 25. Ce sera plus long que prévu. Je décide donc d’avancer. Je croise un quad monté par un touriste qui a tout compris et son petit garçon. Parc national, mon postérieur.
Je connais déjà ce versant mais c’est magnifique. Les ruisseaux sont bien chargés. L’un d’eux est le Tarn. Un autre, celui des Pouzets, m’offre ses rives pour la nuit. En saison, c’est visiblement un squat à chevaux. Coin parfait avec de l’eau. Et un ciel changeant de toute beauté.

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J4. 5 avril. 36 km ; D+ 670 m, D- 970m.
Malgré l’abri de ma combe, le vent m’a envoyé de violentes rafales toute la nuit. Et ce matin, c’est pire encore. Je continue sur ces pistes du versant sud du Mont Lozère. La TOP 25 me propose un raccourci entre Montgros et Finiels. Je suis cette trace qui survit grâce à quelques vaches la trouvant encore utile. Merci les vaches. Arrivée dans un marécage. Sauts de motte en motte.
Je regagne de l’altitude avec le géhère soixante-dix et, de piste en piste, fais un passage sur la crête vers le signal des Laubies. Le vent terrifiant valide mon choix de la veille. Pas de regret.

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Sur les pistes du versant sud du Mont Lozère

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Crête du mont Lozère

Un petit kilomètre de soufflerie et retour en forêt où deux biches m’accueillent. En bonds gracieux elles font passer leur quintal au-dessus de barbelés tendus à 1 m 50 du sol. N’ont pas de sac. MUL les biches.
Je finis par rejoindre le géhère quarante-quatre comme prévu et n’ai plus qu’à me laisser descendre. Beau panorama en sortie de forêt sur les Cévennes, le Méjean et la vallée du Tarn. Conversation à La Fage avec un ancien. En quelques minutes curieuses et attentives nous allons bien loin. C’est un des grands bonheurs de la marche, ces rencontres furtives et sans autre enjeu que de se sentir humain. Je fais le plein d’eau « non contrôlée » à la fontaine. Je me donne encore une heure de marche avant de chercher un coin dodo. Mais la forêt de pins, en pente et au sol hostile me rejette jusque vers le col de Montmirat.

J5. 6 avril. 31 km, D+ 340m, D- 900m.
Et c’est reparti. Un petit bout du Sauveterre au lever du jour, juste ce qu’il me faut. Ces « grands » causses sont merveilleux. Puis descente sur le Tarn, dans une végétation de plus en plus méditerranéenne. Des fleurs partout, ça sent bon. Arrivée à Ispagnac, mon point de ravitaillement. C’est le jour de fermeture de la boulangerie et la supérette est fermée pour inventaire, belle coordination. Quel-le marcheur-se n’a connu ce déboire ? Il y a une boucherie. Et hop un paquet de chips, et il me reste un peu de sucré. Il est tôt, j’ai le temps de rejoindre Sainte-Enimie aujourd’hui. Et la forme arrive. Comme me l’a dit un jeune MUL, croisé il y a quelques années dans les Pyrénées, au bout de quelques jours, on devient une vraie machine à marcher. Je suis d’accord. Plus c’est long, plus c’est facile.
Me voilà donc dans les gorges du Tarn, que je compte descendre intégralement. C’est le « sentier linéaire du Tarn » m’apprend l’épicier de Sainte-Enimie, qui a participé un temps à débroussaillages et balisages.

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Dans les gorges du Tarn

La rivière est belle, il fait beau et c’est désert. Le sentier alterne parcours de rives forestières et fleuries et mini grimpettes plus caillouteuses pour surmonter des bouts de falaise. Ce que c’est chouette… mais peu favorable au camping. Après plusieurs explorations, je découvre une pelouse de rêve avec un rebord quasi plat peu avant Saint Chély. Merci les moutons, merci les chèvres.

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J6. 7 avril. 22 km, D+ 440m, D- 530m.
Journée entière dans les gorges. Je file, je me régale. Il fait beau et de plus en plus chaud. Je rencontre trois mouflettes aux yeux doux. Elles ne m’ont pas vu et grignotent des buissons sur un pierrier.
Passage à Hauterives, encore à l’ombre. Un village sans accès routier (la route est de l’autre côté du Tarn, en rive droite). On s’y bat pour avoir l’eau potable m’apprend un panneau revendicatif.
Je rachète un peu de frais à la petite épicerie de La Malène.

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Les Détroits

Un peu en avance sur mon programme, une impulsion m’arrête au camping des Vignes, quasi vide. Douche, lessive. Au bout de presque une semaine de marche, c’est utile. Et puis l’aimable gardienne me fournit de la colle puissante pour ressemeler mes chaussures. Une réparation qui va tenir presque jusqu’au bout.

J7. 8 avril. 27 km, D+ 1200m, D- 1240m.
Il faut que je trouve des kilomètres supplémentaires : je vais être coincé à Millau dans l’attente de l’ouverture de la poste lundi matin pour récupérer mes dernières cartes. C’est l’inconvénient de la poste restante.
Je décide donc de rejoindre Le Rozier par le bord du Méjean et les chemins de corniche. Grimpette par la route, que ne prend plus le géhère six, contrairement à ce qu’indique ma trop vieille TOP 25. Je joue avec les bornes : distances, dénivelés, et calcule mes moyennes de kilomètre en kilomètre. Il fait encore quasi nuit et le bitume est ainsi vite avalé. Joli pas entre falaises pour atteindre le plateau, où je fais fuir des chevreuils. Après la Bourgarie c’est le début d’un parcours entre deux lignes de falaises. Splendide. Il y a même avec une arche spectaculaire. En fin de matinée je commence à croiser quelques personnes qui marchent, les premières. C’est samedi.
Descente plein sud au Rozier. Il fait vraiment chaud et le soleil cogne. Je n’ai ni casquette, ni lunettes de soleil, ni crème solaire. Se trouve con le MUL parfois. Ravitaillement puis déjeuner à Peyreleau et à l’ombre, sur un escalier dans une belle ruelle médiévale.

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Peyreleau et le causse Noir

Je compte maintenant traverser le causse Noir en restant près de son rebord nord. Montée caniculaire dans le vallon de la Combe (où vont-ils chercher des noms pareils ?!). C’est un péhère. Puis parcours compliqué, sur des sites plus ou moins privés (comment savoir ?) avec passages de clôture. Mais que c’est beau. Le causse est vert et fleuri. La marqueterie de bois et de prairies à moutons me réjouit.

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Sur le causse Noir

C’est trop vite la descente sur La Cresse après passage au hameau perché et désert de Caylus. Je prends de l‘eau à une fontaine. Je m’arrêterai dès que possible. J’avise une prairie bien grasse juste avant le pont sur le Tarn. Miracle, le propriétaire plante ses patates sur le bord. Autorisation de camper chez lui et discussion potagère. Mais mauvaise idée : l’herbe est déjà habitée. Malgré mes précautions je repars le lendemain avec moult piqûres (je sens bon m’avait confié un aoûtat).

J8. 9 avril. 16km, D+ 520m, D- 510m.
½ journée de marche donc, avec deux mini collines à franchir pour atteindre Millau. Vu comme il fait chaud, ça me va, et l’hôtel sera bienvenu pour chercher la petite bête par un nettoyage de fond. Et c’est bien beau à cette saison. Nature et jardins rivalisent pour fleurs et odeurs.
Petite étape qu’anime quand même un combat homérique contre trois chiens, près d’une ferme. Je dois marcher à reculons en maniant mes bâtons comme des armes. Cela n’impressionne pas le plus hargneux, qui se prend un bon coup sur la truffe mais ne décroche pas tout de suite. C’est vraiment une des calamités du marcheur. J’ai quelques morsures à mon passif malgré ma prudence, jamais bien graves mais quand même.

J9. 10 avril. 33 km, D+ 840m, D- 350m.
Départ tardif : la poste n’ouvre qu’à 9 h. Au programme maintenant la traversée complète du Larzac vers le sud-sud-est. 45 km à vol de vautour, pas mal plus par les chemins.
J’arrive vite sur le plateau et ses panoramas gigantesques, encore vides de moutons. C’est ici le géhère soixante-et-onze D. Un beau nom. Belvédère sur le fameux viaduc. Avis mitigé : c’est beau et je peux m’esbaudir pour la prouesse technique mais une vallée est défigurée et, bien pire, des norias de camions et bagnoles en profitent.

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Sinon, mon seul problème aujourd’hui est le cagnard (oui, j’aurais pu acheter de la crème solaire à Millau, voire une casquette ; et puis quoi encore ?). Mes avant-bras sont déjà un peu cramés. Mon T shirt de change-pyjama me sert tour à tour de buff pour la tête et de manchon d’avant-bras. Parfois je lui adjoins mon T shirt principal mais gare à l’abdomen frit.
Des orages se constituent sur les Cévennes. Ciels somptueux et éclairs lointains.

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Quelques gouttes me rattrapent à La Cavalerie. Je parie sur une accalmie de soirée, rejoins une supérette lointaine où je croise une marcheuse sur le tour du Larzac, fais le plein d’eau et reprends la route. Bien joué : l’orage épargne cette zone et les lumières de fin d’après-midi sont sublimes. Cerise on the cake, une intuition me fait quitter le géhère et je découvre un coin parfait pour passer la nuit, plateforme enherbée près d’un oratoire séculaire.

J10. 11 avril. 28 km, D+ 240m, D- 390m.
Tiens du brouillard, ça change. Pas âme qui vive à L’Hospitalet. Malgré la visibilité courte, le trajet est varié et très beau (sauf l’A75 à traverser) jusqu’à La Couvertoirade, cité médiévale à remparts que je parcours de long en large (soit 100 m de diamètre !). Visite des toilettes publiques, au style plus récent. Déjeuner. Le brouillard s’évapore.

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La Couvertoirade

Je quitte les géhères soixante-et-onze et quelques et emprunte un géhèrepé vers le Cros. Peu avant Saint-Michel, j’explore de superbes prairies à vaches encore vides et finit par choisir le coin idéal. La fly creek me remercie.

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J11. 12 avril, 25 km, D+ 500m, D- 800m.
Je me suis éloigné hier soir du chemin et je n’aime pas revenir sur mes pas. Je coupe donc plein sud et rejoins une petite route qui me ramène à Saint-Michel. Je compte ensuite traverser le plateau hors chemins vers les Barasquettes où je dois retrouver du géhère. Les deux heures les plus incertaines de mon projet. Au pire, je suivrai les routes, largement désertes.
Ça commence bien, par un itinéraire VTT imprévu. Il tourne trop au Sud, je le quitte, m’engage hors-sentier, traverse des clôtures. Un panneau m’a expliqué hier que le Larzac est un plateau clôturé car les troupeaux de moutons vaquent ainsi sans berger et sans chien. Justement voilà des clochettes à mouton, les premières. Où sont les bêtes ? Je slalome entre des tas de cailloux et… je tombe sur le petit troupeau encore largement endormi. Tiens, deux moutons se mettent à aboyer : je suis nez à nez avec deux patous vraiment fâchés (pas de chien qu’y disaient). Impossible d’appliquer ma méthode habituelle : les laisser me renifler et partir tranquillement, je suis trop près du troupeau. J’oblique grave mais sans courir. L’un des chiens me suit et aboie sur mes talons. Ma moyenne s’élève méchamment. Ça dure, ça dure. Une clôture barbelée se laisse franchir de justesse par-dessus sans enlever le sac. Le patou aboie toujours dans mes talons. Bon, s’ils avaient voulu me manger, ce serait fait. Mais il reste une méchante tension. Je dois être à 500m maintenant du troupeau mais le chien continue. Puis hésite et s’arrête, à l’écoute de son collègue toujours en train d’aboyer là-bas auprès des moutons. Je continue seul. Ouf. Et heureusement car j’arrive sur une nouvelle clôture, bien haute et hérissée. Faut enlever le sac, le passer par-dessus et se glisser entre deux rangées de barbelés. C’est mieux sans spectateur.
Je reste tendu sur tout ce trajet, les oreilles aux aguets. L’orientation demande vigilance. Les pointillés de la TOP 25 (en noir et blanc sur ma liseuse) forment de jolis dessins à corriger et compléter. Nombreuses clôtures et voilà, retour sur le géhère. Tout s’est bien passé finalement. Comme d’habitude !

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Au bout du Larzac, avec les monts des Cévennes en toile de fond

Ce bout du Larzac est adorable : chaos rocheux, pelouses, forêts. Et c’est la descente. Pins et végétation méditerranéenne. Accueil charmant à Soubès, aussi bien au troquet qu’à l’épicerie. Ce que c’est bon cette attention.
Il fait encore bien chaud. Casse-croûte sur un petit col avant Fozières.

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Fozières et le Larzac qui s’éloigne

Je rejoins le géhère qui ramène de Compostelle. Joli parcours boisé à flanc avec des zones de blocs calcaires pour grimpeurs. Je visite le prieuré de Grandmont et m’y enquiers d’un coin d’herbe pour la nuit. Le propriétaire n’aime pas paraît-il. Pas grave, j’ai encore envie de marcher mais vu la végétation, ça va être difficile de trouver où camper. Ce sera sur la banquette chichement herbue d’une piste.

J12. 13 avril. 28 km, D+ 240m, D- 560m.
Je quitte peu à peu le Massif Central. Collinettes jusqu’à Saint-Jean-de-la-Blaquière, dont partent quelques pèlerins, c’est l’heure. C’est ici que je vois mes dernières balises rouges et blanches. La suite de mon trajet pour rejoindre la mer, puisque j’en ai le temps, est hétérogène et compliquée. Je cherche à éviter au maximum les routes ou a n’en emprunter que de petites. En région globalement habitée, le jeu n’est pas le même quand on sort des itinéraires balisés. C’est une région de vignes. C’est beau les vignes mais ça pue l’intrant à plein nez. Sans trop d’illusions, j’inspire à travers mon mouchoir à tout faire.
Je rejoins Gignac, puis un camping à la ferme : le Pélican. C’est une pinède. Je suis seul à l’exception d’une caravane allemande. Je passe plusieurs fois à côté mais je ne pense pas que le couple ait vu qu’il y avait quelqu’un d’autre. Curieuse sensation.

J13. 14 avril. 37 km, D+ 540m, D- 640m.
Je suis idéalement placé au Pélican avant une longue zone de collines sillonnée de pistes, dixit IGN. Je pars de nuit. J’aurai du temps pour faire face à d’éventuelles difficultés d’itinéraire… et j’aime ça, je l’ai déjà dit.
C’est facile jusqu’à Aumelas. Faut juste choisir la bonne piste. Puis la montée vers les ruines du Castellas est balisée péhère (pépère). Je dois limiter mes consultations de la carte au 25 000 sur la liseuse car la batterie est au bout. Je me fais un croquis sur l’envers de la carte 100 000 et photographie la liseuse avec l’APN, lui aussi au bout de sa batterie. Car c’est ensuite un dédale de collines. Mais une trace qui me semble principale suit pile poil ce que j’ai plus ou moins prévu. La chance. Et pas de clochettes à mouton. Et presque pas de clôture. Trop facile finalement.
Petit bout de route au mas d’Artémon et c’est reparti dans le caillou.

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Bergerie au pied de la montagne de la Moure

Je vise un immense champ d’éoliennes sur la crête de la montagne de la Moure. Premiers panneaux interdisant le passage mais pas de clôture alors… Puis, entre deux éoliennes, clôture sévère et pancarte explicite. Coincé. Allez, hop. J’escalade le portail et fait grimper ma moyenne. Pourvu que cette crête reste déserte, pourvu que ce ne soit pas long. Ce n’est pas long. Portail de sortie après un petit kilomètre. Descente caniculaire vers la plaine côtière et déjeuner à Poussan.

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Au bout la montagne de la Moure ; le bassin de Thau, Sète et la Méditerranée

Sète n’est plus loin. Je trouve une voie verte qui me fait éviter pas mal de route à Balaruc. Mais il faudra finir sur la D2. Qui passe à 4 voies. Il y a de la bagnole tout plein. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que je fais tache ! C’est le type de marche que nous fuyons toutes et tous mais j’y trouve aussi mon compte. J’avance vite, bien à gauche de la chaussée, fragile parmi les engins de mort. J’expose ma différence. Je frise l’arrogance. Orgueil de sortir du troupeau, d’exhiber un autre monde possible et toute cette sorte de choses. Et toujours plein de trucs à voir, à sentir, à comprendre, à penser. C’est ainsi aussi bien en haute montagne que dans la traversée des cités de mon biotope naturel, la banlieue parisienne. Et puis j’atteins ainsi un but cohérent : aller deux semaines vers le sud et la mer. Après tu peux plus. Ou faut savoir nager longtemps. J’enjambe donc le parapet de la digue du port de Sète, dévale les enrochements et trempe les doigts dans la Grande Bleue. Fait super beau.

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#2 04-05-2017 15:06:10

enrico
Membre
Lieu : Rhône-Alpes
Inscription : 13-08-2013

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Chouette retour et belle balade ! Merci  smile
Il y a quelques années, j'ai pas mal utilisé une Fly Creek UL1, tente que j'avais beaucoup apprécié avant de la remplacer par un abri mono-toile, certes beaucoup plus léger, mais plus rustique aussi.


"De côtes en vallons, de plaines en plateaux, marcher en silence, le regard en paix"

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#3 04-05-2017 20:56:29

Leni
Membre
Lieu : 83/06/05
Inscription : 22-03-2016

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

j'ai trouvé ton cr superbement écrit et rythmé. Bravo et merci pour ce bon partage  smile  smile

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#4 04-05-2017 21:53:45

wax
Membre
Inscription : 29-08-2006
Site Web

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Merci pour ce très beau compte rendu. J'ai également utilisé un sac Osprey Aether 60 et c'est vrai que le portage est excellent !  wink

w.


"Life is known only by those who have found a way to be comfortable with change and the unknown. Given the nature of life there might be no security but only ... adventure"

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#5 05-05-2017 00:06:07

thanjuzo
επίδοξος συνταξιούχος
Lieu : IdF
Inscription : 21-08-2015
Site Web

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

J'ai vu le même panneau Langogne, mais c'était au milieu et pas au début de la promenade. Encore la séquence exaltation à la lecture de ton récit, merci !

Dernière modification par thanjuzo (05-05-2017 00:06:20)

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#6 05-05-2017 13:24:07

gafyroots
Membre
Lieu : Dax
Inscription : 10-02-2017

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Merci pour ce CR! j'adore les Cévennes! yikes


Marcher, c'est retrouver son instinct primitif, sa place et sa vraie position, son équilibre mental et physique. C'est aller avec soi, sans autre recours que ses jambes et sa tête. Sans autre moteur que celui du coeur, celui du moral. J. Lanzmann

Liste 0°C au long court
Liste hivernale

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#7 05-05-2017 13:57:46

Rouquemoute
Membre
Inscription : 05-09-2015

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Merci pour le récit, moi aussi j'aime cette région ! Si tu as d'autres photos n'hésites pas à les mettre  big_smile
J'imagine que tu as pu apprécier les changement de reliefs et de végétations de notre beau Languedoc, si varié et plein de surprises.

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#8 05-05-2017 14:28:17

florencia
Membre
Lieu : 71
Inscription : 11-11-2011

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Merci pour ce retour très agréable à lire smile

Flo


Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

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#9 05-05-2017 16:51:45

DOM42
Membre
Lieu : Saint-Victor-sur-Loire
Inscription : 17-03-2009

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Un récit vraiment agréable à parcourir et qui donne envie de sortir les chaussures de rando  smile

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#10 05-05-2017 17:26:58

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Et bah, cela fait une bien belle balade qui donne envie, sympa l'hiver quand les sommets des montagnes sont trop enneigés.
Merci pour ce bol dair


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#11 05-05-2017 21:34:21

ester
Membre
Lieu : Bzh
Inscription : 24-08-2011

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Bonjour Pogo, smile

Bienvenue à toi !

Des petits détails :
- Il y a un sifflet intégré à la sangle pectorale de ton sàd, àmha... (le fermoir est à l'identique des gilets de sauvetage)

Pogo a écrit :

-Comment faites-vous les réchaudboisistes quand il pleut sévère ?

- Soit tu as prévu (et tu as un peu de bois sec), auquel cas réchaud posé à un demi-bras de la tente... soit tu manges froid...

Merci pour ce beau récit ! smile


Grâce à vous, j'avance ! merci !  smile

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#12 06-05-2017 09:04:44

pogo
Membre
Inscription : 27-03-2017

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Bonjour,

Merci pour vos messages plus que sympathiques.

... et merci Ester pour ta lecture pointilleuse. J'avais vu le sifflet sur l'OMM mais celui de l'Orsprey m'avait complètement échappé. Tu me fais gagner 7g, ça me plaît.
Quant au demi-bras, je note (gaffe au retour de flamme quand même non ? ; nos toiles s'enflamment avec une incroyable facilité (mauvais souvenir)).

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#13 06-05-2017 11:18:46

ester
Membre
Lieu : Bzh
Inscription : 24-08-2011

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

A un demi-bras ou à une longueur de bras, ça dépend aussi de la taille de ton réchaud. Face à l'ouverture, donc loin de la toile, ça permet de rester au sec. wink
Exemple à Bassiès, sous la pluie...

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Dernière modification par ester (06-05-2017 11:19:27)


Grâce à vous, j'avance ! merci !  smile

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#14 06-05-2017 21:49:29

Myrtille88
Membre
Lieu : Provence
Inscription : 30-09-2009

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Bonjour Pogo,

Un mul des années 70, ça ne se rate pas.
De plus cela aurait vraiment été dommage que tu nous caches ce compte-rendu wink vu des talents de conteur et tant pis pour l'exhibition tongue
surtout si finalement "tout compte-rendu passe à côté de l'essentiel", comme tu le dis si bien, ça ne peut pas faire de mal big_smile

j'ai vraiment aimé tout ce que tu racontes, et ponctué de "géhère", fallait-y penser roll

et puis cela aussi:

C’est un des grands bonheurs de la marche, ces rencontres furtives et sans autre enjeu que de se sentir humain

La marqueterie de bois et de prairies à moutons me réjouit.

Un coïncidance amusante, quand nous sommes passés à Ispagnac la supérette était aussi fermée car le gérant avait été victime d'une agression la veille

Je ne connais pas la Couvertoirade, très beau

Merci pour ta liste très détaillée,
A bientôt pour un prochain CR? wink

Myrtille

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#15 07-05-2017 12:07:28

pogo
Membre
Inscription : 27-03-2017

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

Très convaincant Ester. Merci.

Et merci Myrtille pour tes appréciations détaillées et chaleureuses. Il doit y avoir une malédiction à Ispagnac, charmant village au demeurant !

Pogo

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#16 07-05-2017 12:47:39

kodiak
Pas assez léger, mon fils!
Inscription : 09-06-2014

Re : [Récit + liste] Avril 2017, 13 jours de Langogne à Sète.

pogo a écrit :

Capricieux depuis un orage au Canigou

Belle devise!


Lâche ce clavier, attrape ton sac et pars marcher!
Il y a toujours un objet plus léger que celui que tu portes dans ton sac : celui que tu as eu le courage de laisser chez toi.
« Strong, light, cheap, pick two » (*)

| k

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