Mais avant ça, un petit mot. C'était mon premier voyage à vélo et mon premier voyage au Japon. Les deux nouveautés m'ont ravi. Le Japon est vraiment un pays idéal pour faire du vélo au niveau infrastructure. Et tant au niveau paysage qu'au niveau culturel, c'est un émerveillement perpétuel.
Le fait de faire 18 jours de vélo a été assez difficile pour moi. Je n'arrivais pas à récupérer d'un jour à l'autre comme je peux le faire quand je suis en rando à pied. Malgré tout j'ai réussi à prendre du plaisir et j'en garde un très bon souvenir. Ceci dit, je pense que mon prochain projet se fera à pied, notamment à cause de la logistique du voyage en avion avec le vélo (la flemme).
Maintenant, la FAQ.
L'itinéraire
Le Japon a la réputation d'être très urbanisé. C'est vrai pour le littoral (et encore, pas partout), mais l'intérieur des terres est beaucoup plus sauvage bien que parcouru par un réseau routier qui reste assez dense. Par contre c'est très montagneux, même si c'est de la moyenne montagne sauf dans les Alpes japonaises. Même le long des côtes c'est rarement (jamais) plat, donc globalement c'est assez fatiguant.
Je n'ai pas réussi à trouver de carte qui me convenait, donc j'ai tout fait avec google maps. La couverture est très bonne, toutes les routes sont indiquées, street view est passé partout et en mode courbe de niveaux on a le minimum vital pour savoir à quoi s'attendre.
Je trouve que mon itinéraire (voir le premier post) est plutôt pas mal pour quelque chose d'improvisé. Shikoku est très sauvage et très tranquille, c'est vraiment parfait pour faire du vélo. La péninsule de Kii est plus urbanisée sur le littoral, mais l'intérieur est là aussi très sympa, que ce soit au niveau des paysages ou au niveau culturel. Dommage que sur la fin j'ai été obligé de suivre la côte (pas de route traversant les montagnes). La dernière portion est celle où j'ai le plus roulé en ville (normal vu que j'étais entre Osaka et Tokyo), mais j'ai pu tourner autour du Fuji et aller sur la péninsule de Kii (mon coup de coeur).
Les routes
La première chose à savoir est qu'on roule à gauche. C'est un peu perturbant les premiers kilomètres ou quand on est fatigué. Mais finalement le seul moment où j'ai failli avoir un accident à cause de ça est le premier jour où je suis retourné au boulot après mon retour en France (j'y vais en vélo), vu que je me suis engagé dans une grande rue à contre-sens (la fatiqgue...).
Au Japon c'était moins grave les quelques fois où je me suis trompé de sens vu que les vélo roule un peu n'importe comment. J'ai souvent croisé des jeunes allant en cours à vélo à contre-sens sur la route. Heureusement, les japonais roulent plutôt bien et sont assez prudents. D'ailleurs, les limitations de vitesse sont plus basses qu'en France : 40km/h en ville, 60 en campagne (40 dès que ça tourne, donc en montagne), 100 sur autoroute. Du coup même si les limitations ne sont pas toujours respectées (je me suis réguliérement fait doubler alors que j'étais à 40 ou plus sur un route avec cette limitation), la vitesse globale reste plus basse qu'en France.
On a souvent l'idée d'un Japon envahit par les voitures. C'est vrai... en ville. Mais dès qu'on en sort, la circulation est globalement très calme. En dehors des zones très urbanisées (généralement le long des littoraux proches des grandes villes), on est plutôt tranquille.
L'état des routes varie globalement de bon à très bon (en même temps les japonais sont fans de travaux publiques, donc ils retapent souvent leurs routes). Il n'y a que sur certaines routes secondaires de montagne que j'ai eu droit à de mauvais revêtements.
Boire, manger et se soulager
Le truc le plus pratique du Japon, c'est probablement leurs conbinis, ces petites supérettes ouvertes 24h/24 7j/7. Les franchises que j'ai le plus rencontré sont Family Mart, Lawson, Circle K et 7-Eleven (pas à Shikoku). Ils proposent le strict nécessaire pour (sur)vivre et sont le meilleur ami du cycliste. Je n'ai que très rarement porté plus d'un repas d'avance dans mes sacoches. On peut y acheter des "plateaux repas" (bento, environ 5€) qu'ils peuvent même faire chauffer, des en-cas divers et variés (miam les onigiris pour moins de 1,5€ pièce), ont des toilettes. Certains (souvent des Family Mart) proposent un coin où s'assoir pour manger avec souvent des prises électriques.
Il est normal de rentrer dans un conbini, d'utiliser leurs toilettes (gratuites et toujours propre) et de repartir aussi sec. Mais sinon, il y a très souvent des toilettes publiques (là aussi toujours propres) disséminées un peu partout.
Entre les conbinis et les toilettes publiques, il est difficile de se trouver en rade d'eau. Mais si ça vous arrive, pas de panique ! Dans tous les hameaux, et à tous les coins de rue (voir plus) dans les villes, il y a des distributeurs de boisson. Bon, par contre faut savoir ce qu'on prend, parce que certaines ont littéralement le goût de produit pour chiottes.
Autres
Les japonais utilisent beaucoup les espèces pour régler leurs achats. Mais dans tous les conbinis se trouve un ATM qui accepte très souvent les cartes internationales. Il y a des frais d'environ 1,2% (si je me souviens bien).
Dormir
En dehors des villes, il y a soit de la forêt, soit des champs cultivés (et souvent des rizières). Il est donc difficile de trouver un endroit ou camper en pleine campagne (mais pas impossible). Par contre, toutes les villes ont de petits parcs qui proposent souvent des espaces où planter la tente est possible et avec des toilettes.
Vu que j'avais la flemme de planter la tarp, j'ai fait au plus simple : je m'arrangeais pour trouver un abri tous les soirs. Une seule fois je n'ai pas trouvé là où j'avais prévu (et encore, j'ai pas vraiment cherché). Espace pic-nique, toilettes, pergola... Facile de trouver un coin plus ou moins discret pour la nuit, avec toujours des toilettes à proximité pour la douche. Par contre attention aux moustiques...
En France, je ne ferais pas ça. Mais le sentiment de sécurité au Japon est assez impressionnant. Je n'ai jamais été embêté (sauf la fois avec les jeunes, et c'était rien), alors que j'ai dormi dans des parcs au milieu de grandes villes.
Sinon, pour dormir à moindre frais en ville, je vois trois solutions :
- internet café : entre 20 et 25€ la nuit, pas de réservation, pas de lit. C'est bon pour dépanner.
- auberge de jeunesse : un poil plus cher, et besoin de réserver
- hôtel capsule : même gamme de prix, pas besoin de réserver. C'est une expérience à faire.
Technologie et communications
Vu qu'ils ont des toilettes haute-technologie, il y a très souvent des prises électriques (ne serait-ce que pour chauffer les sièges). Du coup je laissais ma batterie externe charger discrétement pendant la nuit et je rechargeais les autres appareil depuis la batterie.
A Kyoto j'ai acheté une carte SIM uniquement internet : 30€ pour 5Go sur 21 jours. C'est un peu cher par rapport aux prix en France mais ça reste raisonnable. Le réseau est disponible partout (une seule fois je ne l'ai pas eu alors que j'en avais un peu besoin). Ca permet largement de charger Google Maps et d'avoir les infos qu'on veut.
Communiquer
Pas grand chose à dire à part rappeler que les japonais ne parle que japonais. Avec un peu de chance ils parlent quelques mots d'anglais. En ville c'est un peu moins pire.
Transporter son vélo
Aucun problème dans les ferry. Il y a un léger surcout, mais ça reste raisonnable.
Pour les trains c'est plus compliqué. Normalement un vélo complêtement emballé passe, mais ma mésaventure du dernier jour montre que parfois c'est un peu plus compliqué. Le problème est surtout pour les shinkansen, je pense que pour les trains normaux il n'y a aucun souci.
Pour l'avion, avec KLufthansa j'ai payé un surplus de 0€, donc ça va. J'ai emballé le vélo dans une sacoche non rigide avec des blocs de mousses (cf. second post), aucun problème à signaler.
]]>J'ai aussi fait des modifs techniques et visuelles, du coup si vous avez des remarques et/ou des bugs à faire remonter je suis preneur.
]]>Je n'ai toujours pas de balance donc je ne mets aucun poids. Ca me permet de rappeler que pour moi la MUL n'est pas qu'une affaire de poids, mais aussi et surtout de simplicité. Là dessus je pense que je suis pas trop mal, j'ai du mal à voir ce que j'aurais pu retirer de cette liste. L'étape suivante (et la plus coûteuse) serait de remplacer certains objets pour gagner un peu de poids, mais je ne fais pas assez de vélo/cyclotourisme pour vouloir y passer mon temps et mon argent.
Je vais publier en début de semaine un récapitulatif d'infos sur le Japon qui me semblent utiles pour qui voudrait y aller faire du vélo (ou de la rando, dans une moindre mesure). Certaines infos expliqueront une partie de mes choix dans cette liste.
Vélo | ||
Vélo | D4 Triban 520 | Milieu-bas de gamme, cintre plat |
Porte-bagage | Premier prix D4 | |
Sacoche étanche | 20l | Premier prix D4 |
Sac à dos étanche | 22l | Exped Typhoon |
Sacoche de guidon | ||
Sacoche de selle | 0.5l | |
Chambres à air x2 | Dans sacoche de selle | |
Kit outil | Dans sacoche de selle | |
Recouvre selle | Protège la selle et mon fessier | |
Pompe + porte-pompe | Sans manomètre | |
Gourde | 0.6l | |
Couchage | ||
Abri | ||
Sardines x8 | ||
Bâtons | Bouts de bâtons de rando car rien d'autre à dispo | |
Polycree | Le même que 'habitude, qui commence à partir en morceau | |
Matelas | ||
Sac de couchage | Quilt Cumulus 350 | |
Sac de compression | 13l | Trop grand, mais que ça en stock |
Vêtements | ||
Paire de chaussettes | Change pour la nuit | |
Caleçon | Pour la nuit | |
Short | Pour me balader une fois posé et pour la nuit | |
MC merinos | Pour me balader une fois posé et pour la nuit | |
ML merinos | Pour la nuit (quasiment jamais mis en dynamique) | |
Chaussures | Pour me balader | |
Veste imper | Premier prix D4 (utilisée une seule fois) | |
Collant | Pas utilisé sauf pour m'essuyer | |
Sur moi | ||
Casque | ||
Casquette | Peu utilisé, mais nécessaire pour protéger mes lunettes de la pluie | |
T-shirt | Premier prix D4 spécial vélo | |
Cuissard | Premier prix D4 spécial vélo | |
Chaussettes | Premier prix D4 spécial vélo | |
Chaussures vélo | Shimano pour pédales auto | |
Gants | ||
Électronique | ||
Téléphone | smartphone OnePlus One | |
Chargeur | ||
Cable USB x2 | ||
Adaptateur | ||
Liseuse | ||
APN | Sony RX100 | |
Pochette APN | Merci florencia | |
Batterie APN | ||
Batterie externe | ||
Misc | ||
Boules quies | ||
Pharmacie | Pas grand chose | |
PQ | De secours, pas utlisé | |
Cuillère plastique | ||
Couteau | ||
Savon | ||
Brosse à dent | ||
Dentifrice | ||
Frontale | ||
Papiers + sous + CB | Dans ziplock | |
Cotons tiges | ||
Crème solaire | Super nécessiare | |
Carnet + stylo |
Quelques remarques et précisions :
Vélo + matos vélo
Sur le vélo j'ai changé les pédales pour remettre des pédales auto Shimano (il me restait les chaussures de mon autre vélo). Ce sont des pédales mixtes avec un côté plat, donc c'est pas mal.
J'ai aussi changé le développement pour passer du 11-25 au 11-28 (heureusement).
Je suis très content de ma monture qui m'a donné toute satisfaction. Le cintre plat est à mon goût bien mieux que le cintre de course pour du cyclotourisme. Il y a de quoi mettre les porte-bagage aussi, pratique.
La sacoche étanche a bien fait son job durant la seule journée pluvieuse. Construction simple, fermeture par enroulement, facile d'accès... Exactement ce qu'il me fallait.
Le sac à dos est étanche aussi. Je l'avais pris pour pouvoir me balader avec, mais je ne m'en suis jamais servi comme ça (pas eu peur de me faire voler quelque chose, vive le Japon).
Le recouvre-selle m'a bien sauvé le fessier je pense. La selle d'origine est un peu dur pour le peu de kilomètres que j'avais fait avant de partir.
J'aurais préféré une pompe avec manomètre, même si j'aurais pu/du m'arrêter dans un magasin de vélo pour vérifier la pression.
Les 0.6l de la gourde était assez, mais j'aurais bien aimé avoir 1l pour avoir un peu plus de marge. Je bois beaucoup.
Couchage
Je ne me suis pas servi de mon abri ni de mes sardines. Mais bon, ça m'a servi d'oreiller...
Cumulus 350 globalement un peu trop chaud, même si une nuit ou deux j'ai eu un peu frais.
Vêtements
J'aurais dû prendre un change pour le vélo pour pouvoir laver et faire sécher mes affaires. Le Japon est trop humide pour que ça sèche en une nuit, et le cuissard mouillé m'irrite trop pour m'inciter à le nettoyer.
Électronique
J'ai acheté la batterie externe (7000mAh) juste avant de partir. Ça me permettait de ne pas être trop stressé par la gestion de l'énergie, sachant que je trouvais facilement de l'électricité au moins deux soirs sur trois. Je me servais beaucoup de mon téléphone pour gérer mon itinéraire (cartes, GPS, météo, etc.). A noter que le fait de ne pas avoir à trop regarder à la dépense en électricité ne m'a pas poussé à la modération quant à l'usage d'internet, c'est peut-être un peu dommage.
J'aurais pu me passer de la seconde batterie de l'APN, mais avec ça manie de s'allumer tout seul il pouvait rapidement se décharger sans que je le sache.
Comme toujours j'avais ma liseuse avec moi. Elle m'apportait un confort de lecture non négligeable pour les heures passer à lire. Je maintiens que c'est bien mieux qu'un téléphone pour l'usage que j'en ai, donc je ne perçois pas ça comme un poids superflu.
Misc
PQ inutile vu toutes les toilettes publiques.
J'avais une frontale globalement un peu grosse, mais pour un ou deux tunnels j'étais bien content de l'avoir.
J'ai fait le Kumano Kodo à pied, j'en garde un souvenir merveilleux !
]]>Je me lève tôt pour voir le lever de soleil sur le Fuji, mais c'est un peu nuageux au début. Il y a déjà plein de monde sur la plage, notamment plein de pêcheurs qui se préparent à utiliser les barques. A 4h30, ils grimpent tous dans les barques, quittent le rivage et attendent à quelques mètres de là. Quelques minutes plus tard, quelqu'un resté sur la rive donne le top départ et les pêcheurs partent tous en ramant à toute allure... Jusqu'à se poser sur la rive en face, à une centaine de mètre de là, pour se mettre à pêcher.
Le début de la matinée consiste à suivre tranquillement les rives des lacs et à m'arrêter tous les 100m pour prendre une photo. Le lac Sai est très sympa, le lac Kawaguchi aussi bien qu'il soit un peu plus urbanisé. Le lac Yamanaka s'atteint après quelques kilomètres d'une route passante et n'offre pas de vue fantastique.
Je franchis un petit col et dois maintenant redescendre vers l'océan. Le début de la descente est jouissif, une des meilleures de mon parcours ; ensuite je rejoins une route plus passante en faux plat descendant. Rien de passionnant. Je rejoins le littoral à Numazu, et après quelques kilomètres je quitte la route principale pour rester sur le littoral et m'engager sur la péninsule d'Izu. La route est calme et les paysages sympa, j'aime beaucoup. La route ne cesse de monter et descendre le long des côtes volcaniques.
J'arrive assez tôt au cap Mihama, une avancé de sable avec des arbres qui protège une petite baie. Je décide de me poser ici pour la nuit et de profiter du Pacifique pour me baigner. D'ailleurs, on nous ment : le Pacifique, il est FROID. Ensuite je me pose au soleil sur la digue pour lire.
En début de soirée commence un vacarme impressionnant à base de musiques à fond et de cornes de brumes. La digue est large et avec des arbres, donc je ne vois pas la baie et je ne sais pas ce qu'il se passe. Puis voilà que débarquent des dizaines de voitures remplies de familles, des grands-parents aux petits-enfants.
Je suis le mouvement et je vais voir de l’autre côté ce qu'il se passe. Quatre bateaux tournent en rond dans la petite baie, et les gens sont là pour les saluer eux et leurs équipages. C'est assez rigolo de voir ces bateaux tourner avec de la musique, on se croirait au cirque nautique. Deux japonaises m'expliquent (difficilement, à base de rébus avec Google Images) que ce sont des thoniers qui sont en train de prier pour le sanctuaire shinto qu'il y a sur la digue. Ils partent pour un mois, donc les familles viennent dire au revoir. C'est cool d'être témoin de ça.
Je me pose sur la digue pour dormir, avec le Pacifique qui me sépare du Fuji. L'un des plus beaux bivouacs que j'ai jamais fait.
Le Fuji après que les nuages se sont un peu dissipés. Sur la rive d'en face on distingue les barques des pêcheurs.
Cap Mihama. Je vais dormir sur la digue juste devant le batiment qu'on voit au bout du cap.
Les bâteaux qui tournent en rond
Coucher de soleil sur le Pacifique
Jour 15 : Cap Mihama - Kawazu (110km)
Je me réveille assez tôt pour voir le lever de soleil sur le Fuji. Malheureusement, les nuages arrivent juste avant le soleil...
Je continue à suivre le littoral sur une petite route charmante. Plus loin je rejoins une route plus importante, mais la circulation reste tout à fait acceptable. Les paysages de côtes volcaniques déchiquetées sont superbes et il fait grand beau. Je suis heureux d'être là. Je prends mon temps et vais voir à droite à gauche ce qu'il y a voir : un cap volcanique, une plage, une ancienne carrière souterraine (impressionnant)... A un moment je vois un panneau "Ishibu Tanada". Je n'ai pas de réseau pour savoir ce que c'est, mais je suis curieux donc je vais voir. Je me perds un peu, puis je me retrouve au milieu d'un champ de rizières en terrasse avec un moulin à eau au milieu et une vue sur le Pacifique. La classe. Par contre c'est raide !
Je quitte la route principale pour suivre la côte jusqu'à l’extrême sud de la péninsule. Beau littoral.
Le reste de la journée consiste à continuer au bord de l'eau jusqu'à Kawazu. Le ciel au dessus de la péninsule devient de plus en plus menaçant. Je monte (et c'est raide !) jusqu'à un premier parc qui est fermé pour la nuit. Je continue jusqu'au tout petit parc de la mine, où une source d'eau chaude jailli. Je m'installe ici pour la nuit, même si j'ai un peu de mal à trouver un coin qui ne soit pas trop lumineux. Il pleut bien durant la nuit.
Ancienne carrière de pierres utilisées pour les châteaux
Ilot volcanique avec des marches taillées pour y monter
Source chaude du parc de la mine
Jour 16 : Kawazu - Hiratsuka (105km)
Dernière vraie journée de vélo, vu que demain il ne s'agira que de rejoindre Tokyo...
Ça commence par un faux plat montant jusqu'à une célèbre portion de route (cf. photos). Mais avant ça, je tourne pour aller voir quelques cascades. C'est désert, j'en profite. De retour sur la route, je monte dans le pont circulaire (c'est rigolo) et continue la montée qui est maintenant bien plus sévère. Le ciel se dégage petit à petit. Passage du tunnel-col et descente vers la cascade de Joren. Elle est plutôt jolie (surtout que j'y passe entre deux cars de touristes, donc c'est assez calme) et il y a un champ de wasabi juste à côté.
Je termine ma descente jusqu'à Izu avant d'attaquer mon dernier col. J'y vais doucement (pour savourer, hein ). Rizières, montagnes et forêts... Au revoir. La fin est un peu raide. De l'autre côté une descente tortueuse m'amène au Pacifique, que je suis toute la fin de journée. Rien d'intéressant, et routes passantes.
Je suis maintenant dans la banlieue éloignée de Tokyo (60km). C'est très urbanisé. Pour dormir, je décide de tester un "internet café" : pour une vingtaine d'euro j'ai un box assez grand pour que je puisse m'allonger, un fauteuil confortable, un ordi et des boissons à volonté. C'est pas la meilleure nuit du monde, mais c'est typiquement japonais. L'un des cyclotouriste japonais que j'ai croisé m'avait dit qu'il dormait dans ce genre de truc en cas de pluie.
Première vue sur le pont circulaire
100Y/0.85€ pour trois cailloux (oui oui) qu'on peut jeter l'un après l'autre. Si l'un d'entre eux reste sur le gros rocher, ton vœu sera exaucé.
Dernière cascade accessible en vélo
Jour 17 : Hiratsuka - Tokyo (60km)
Derniers coups de pédales...
Je pars vers 8h. Y'a des voitures partout, je zig-zag entre chaussée et trottoirs (les vélos roulent un peu n'importe où au Japon), je n'avance pas et c'est insupportable. Je passe par un gros temple encore désert. Le ciel est encore nuageux, mais je viens d'apprendre que la saison des pluies avait officiellement commencé, donc c'est pour ça que c'est souvent couvert. Mais pas de pluie pour moi, cool.
Sinon rien de spécial à raconter pour cette journée, si ce n'est que je me fais encore avoir par les routes qui deviennent interdites au vélo sans prévenir. Je dois passer par les petites routes, ce qui en soit ne me dérange pas mais me fait perdre un temps fou vu que je dois vérifier ma position et mon itinéraire sur mon téléphone bien trop souvent.
J'ai décidé d'aller dans le quartier de Shinjuku de Tokyo, connu pour sa vie nocturne. Je vais y passer deux nuits dans un hôtel capsule (c'est aussi typiquement japonais, alors je voulais tester). Au menu, soirée linguistiques au bar avec des américains et des australiens (d'après ce qu'il m'ont raconté, la différence culturelle entre le "cunt" australien et le "motherfucker" américain mérite une thèse), resto typiques dans les petites rues, découvertes des sakés locaux...
Spécialité japonaise : les travails inutiles. Ici, trois gardiens de parking là où un stop ferait l'affaire.
Pachinko. Juste après cette photo plusieurs employés viendront s'assurer que je ne prends pas de photos.
Golden Gai (quartier de 100m² avec plus de 100 bars)
Retour à Kyoto
Une dernière anecdote pour la route : en voulant prendre le shinkansen pour rejoindre Kyoto, je me suis fait refouler à cause de mon vélo ("trop grand"). Après 3h (littéralement) d'explications, négociations et essais divers et variés, plusieurs employés décident de démonter mon vélo et de le mettre dans des cartons. Heureusement qu'ensuite ils m'aident à monter dans le train... Mais mon vélo prend maintenant deux fois plus de place qu'initialement et j'ai mobilisé jusqu'à huit (!!) employés simultanément. La logique japonaise... Avant cette solution, ils m'avaient proposé de passer par un transporteur pour l'envoyer à Kyoto, sans garantie que je l'ai avant mon départ en avion et pour la modique somme de 400€ (pour un vélo en valant 500 neuf). C'est typiquement japonais ça, un savant mélange de respect débile des règles et de serviabilité presque dérangeante.
Je reste une journée/deux nuits à Kyoto où je me balade un peu, donc je mets ici quelques photos.
Vélo empaqueté par les employés
Hello,
encore merci pour ce récit qui donne une vue originale du Japon, et les photos qu'on peut voir en grand. Trop bien !
Merci.
Pour les photos, je sais que je vais me faire taper dessus par certains, mais j'ai abandonné l'idée de les héberger sur RL (trop long, trop chiant). Du coup ça me permet d'être moins regardant sur leur taille et de les proposer en deux versions.
]]>encore merci pour ce récit qui donne une vue originale du Japon, et les photos qu'on peut voir en grand. Trop bien !
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