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#26 18-09-2009 17:58:09
- LeNovice
- Membre
- Lieu : Toulouse
- Inscription : 28-08-2008
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Comment avez-vous fait pour avoir une météo aussi sympa ?
Faut-il signer avec son sang un vieux formulaire en parchemin à l'Office du tourisme des Pyrénées ?
devise de la MUL fanatique : "rien c'est déjà trop"
devise d'Audiard (je crois) : "la brute qui marche va beaucoup plus loin que le sage qui réfléchit."
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#27 18-09-2009 19:51:13
- Sebastopol
- Membre
- Lieu : Limoges
- Inscription : 19-04-2006
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Malheureusement non
C'es vrai que la météo a été incroyable, pas une seule grosse dépression pendant toute la traversée.
Par contre des orages quasi quotidiens.
Le grand-père de ma compagne (Commingeois) n'en revenait pas du bol que nous avons eu Il m'a dit n'avoir presque jamais vu ça (Il a 85 ans dont une partie passée en montagne)
La réelle prouesse de cette traversée, c'est de ne (presque) pas avoir eu de brouillard dans le Pays-Basque
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#28 19-09-2009 11:55:15
- Hermelin
- Vieux MUstéLidé
- Inscription : 03-09-2008
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Magnifiques photos de nos chères Pyrénées, et récit bien alléchant.
Vivement la suite..
Bravo et merci !
Nous avons pris aussi un bel orage à Estaubé, mais sous la tente.
C'était au début du mois d'août. Des éclairs électriques couraient dans tous les sens sur le sol.
Impressionnant... Et un petit veau qui avait élu domicile près de notre tente s'est mis à meugler de terreur en appelant maman ! Cela nous a beaucoup touchés. Dans de telles circonstances, les ressemblances entre les êtres vivants sont plus grandes que les différences !
"Quand le chameau de nos efforts s'enfonce dans la boue, qu'importe que la destination soit proche ou lointaine".
Ustad Khalilullah Khalili.
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#29 20-09-2009 19:46:20
- Sebastopol
- Membre
- Lieu : Limoges
- Inscription : 19-04-2006
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Jour 16:
Piste d'Urdizeto (2050 m) juste avant le paso de los caballos – Refuge d'Estos (1895 m) – (Départ 8h05 - arrivée 18h05)
+ 1330 m - 1460 m
Nous nous levons à 7 h 00.
Nous terminons la fin de la piste qui est toujours aussi pénible.
Nous atteignons le paso de los caballos (2314 m) où nous trouvons un sentier qui descend vers l'est.
Ce matin, la luminosité est formidable. Nous sommes seuls et nous profitons d'une vue très jolie sur le massif des Posets.
Le sentier est très bon et on descend rapidement.
A partir de la « cabane aux épinards » décrite dans le topo de Veron, la marche devient moins intéressante puisque nous trouvons une piste (que nous coupons à plusieurs reprises) et qui nous amène à Viados. L'endroit est très paisible. Nous arrivons à Viados vers 11h30 et la chaleur commence déjà à être importante.
En redescendant du Paso de los caballos
« La cabane aux épinards » face au massif des Posets en descendant sur Viados
Nous décidons de manger au refuge qui a bonne presse niveau gastronomie. Nous trouvons deux « mamies » en train de s'affairer...hum ça sent bon. Mais après voir attendu une heure, nous apprenons que le déjeuner est servi à 14h30... On se retourne finalement, un peu déçus, vers notre pain quotidien.
Nous nous remettons en marche et passons à travers les granges de Viados pour arriver à un sentier quasi horizontal qui suit la vallée d'Anescruzes. L'endroit est très beau.
Nous montons jusqu'à un confluent où nous laissons le chemin qui monte au col d'Aigues Tortes pour nous diriger vers le col de Gistain que nous finissons par atteindre à 16h00.
La vue sur le massif de la Maladeta est très belle (c'est la première fois que nous voyons ce massif de ce côté)
Montée au col de Gistain / Chistau (2590 m)
Vue sur la vallée d'Estos et sur le massif de la Maladeta depuis le col de Gistain
Après 30 minutes de pause, nous descendons la vallée d'Estos, d'abord dans un terrain très pierreux puis dans des prairies très jolies. Nous croisons plusieurs champs d'iris sauvages.
L'arrivée au refuge d'Estos est assez interminable: le chemin descend, monte, descend, etc.
Arrivée au refuge d'Estos
Nous comptions dormir ici mais nous déchantons vite. L'endroit est très bruyant, les tenanciers pas très agréables et il est interdit de bivouaquer à côté. Bonjour l'ambiance ! Je déteste ce genre de refuge. Nous finissons par descendre dormir dans une pinède quelques centaines de mètres plus bas.
Demain, petite journée.
Jour 17:
Refuge d'Estos (1895 m) – Camping Aneto (1230 m) – (Départ 7h55 - arrivée 10h00)
0 m !!! - 665 m
La journée va être courte. Nous devons rejoindre mes parents pour un ravitaillement.
La marche n'est pas franchement intéressante. Il y a pas mal de piste.
Nous ne nous pressons pas.
Arrivés au camping, nous faisons une lessive complète et attendons mes parents qui arrivent en milieu de journée.
Nous les retrouvons avec plaisir et profitons du reste de l'après-midi pour faire un bon repas et buller.
Le soir, l'orage nous oblige à rentrer dans nos tentes assez précipitamment.
La nuit est bonne et nous sommes bien reposés.
En descendant vers le camping Aneto
Jour 18:
Refuge de Coronas (1970 m) – Entre la cabane de l'hospitalet et le refuge Conangles (1460 m) – (Départ 8h35 - arrivée 18h00)
+940 m - 1405 m
Ce matin , nous nous levons à 6h00. On se prépare en vitesse pour ne pas louper la navette qui monte à Coronas. La piste est très longue et nous ne regrettons pas notre choix: il n'y a rien à voir (un peu comme la piste d'Urdizeto).
De Coronas, on attaque la montée vers le col de Ballibierna (2728 m).
Il fait très beau et l'endroit est magnifique avec ses lacs.
Au niveau du premier lac, nous avons la surprise de trouver Olivier en train de plier sa tente.
Nous poursuivons la montée, le lac est superbe sous ce ciel bleu.
On arrive au deuxième lac et le terrain devient plus difficile pour la montée finale (caillasse et gros blocs).
Premier lac de Ballibierna
Premier lac de Ballibierna
Les lacs de Ballibierna vus du col
La redescente du col se fait elle aussi dans la caillasse et n'est pas plus aisée.
Suit le lac de Cap de Llauset, puis la montée au col des Estanyets (2521 m).
La vue est magnifique.
Lac de Cap de Llauset et col des Estanyets au fond
La descente se fait encore dans la caillasse, mais le paysage est magnifique: on enchaîne lac sur lac pour finalement trouver la cabane d'Anglos (2240 m) à côté de l'Estany Gran.
Nous sommes faces au massif des Besiberris: c'est splendide.
L'endroit serait magnifique pour bivouaquer mais nous n'avons guère le temps.
Nous retrouvons Olivier avec qui nous décidons de descendre jusqu'à la route de Vielha.
Estany Gran et cabane d'Anglos
La descente qui suit est très pénible et raide. C'est dans les bois, ça glisse et le sentier n'est pas en très bon état.
Je chute et me fait une belle peur. J'en suis juste pour un coude refait (qui va quand même me faire mal pendant plusieurs jours). Nous cherchons un replat pour nous poser mais n'en trouvons pas.
Ce n'est qu'après avoir passé la cabane de l'hospitalet (Beurk !) que nous trouvons un endroit sympa pour poser les tentes avec Olivier.
Cette nuit il va faire orage et il va bien pleuvoir. Encore une fois la Shangri-La ne nous trahira pas.
A suivre...
edit: orthographe
edit 2: lien cassé
Dernière modification par Sebastopol (18-11-2009 20:21:44)
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#30 20-09-2009 20:00:09
- denq
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- Inscription : 30-05-2007
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Super rando! Juste une question , ça sert à quoi les poignées de tes bâtons?
Vaut mieux être un peu titane qu'un grand mulet...
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#31 20-09-2009 20:04:26
- Sebastopol
- Membre
- Lieu : Limoges
- Inscription : 19-04-2006
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
C'est les poignées de frein !
Plus sérieusement:
https://www.randonner-leger.org/forum/v … d=3041&p=2
A +
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#32 22-09-2009 21:54:47
- Matt81
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- Inscription : 22-02-2008
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Merci bien Sebastopol pour ce génialissime début de CR ... quel plaisir de suivre ce CR !
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#33 23-09-2009 17:20:23
- Sebastopol
- Membre
- Lieu : Limoges
- Inscription : 19-04-2006
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Jour 19:
Entre la cabane de l'hospitalet et le refuge Conangles (1460 m) – Cabane Pontet de Rius (1650 m) (Départ 8h45 - arrivée 17h45)
+985 m - 810 m
Après une nuit bien pluvieuse nous nous levons à 6h30. Nous discutons pas mal avec Olivier qui doit aller se ravitailler à Vielha. Finalement nous partons à 8h45 !
Nous voulons aller bivouaquer vers le lac de cap de port après la Restanca, pour aller nous ravitailler demain à Salardu.
Il fait frais dans les sous-bois vers Conangles mais on trouve vite la chaleur dès les premières pentes qui montent au port de Rius (2320 m). L'endroit est joli mais on trouve pas mal de monde ce qui ralentit un peu notre progression.
On arrive au col et nous poussons jusqu'au lac de Rius qui est un petit bijou.
On décide de s'y arrêter.
Vue en arrivant au port de Rius (vers l'Est)
On hésite sur la suite: val d'Artiès ou col del Estany del Mar. Le temps est très incertain: de la brume arrive du Val d'Aran et on « sent » l'orage.
On choisit la solution de sécurité (et de facilité) par le Val d'Artiès.
Bien nous en a pris...
On bascule dans le val et nous retrouvons dans la purée de pois puis rapidement sous la bruine.
Nous sommes à 30 minutes de la Restanca quand on entend les premiers coups de tonnerre.
Soudain c'est un véritable déluge qui s'abat sur nous. Nous choisissons de ne pas monter la tente et de presser le pas pour arriver au refuge.
Sur le barrage de la Restanca l'ambiance est hallucinante avec des hallebardes qui tombent et des coups de pétoires qui résonnent dans les parois en face de nous. En plus le brouillard est toujours là.
On a vraiment bien fait de ne pas passer par l'Estany del Mar...
On arrive au refuge (2000 m) qui est comble...c'est l'enfer.
On a le choix entre deux solutions: poursuivre vers Colomers et chercher un endroit de bivouac ou bien descendre directement dans la vallée. Nous consultons la météo qui n'est pas bonne et choisissons la deuxième solution.
On redescend (toujours sous la pluie) et arrivons à la cabane de Rius où il n'y a personne.
C'est rustique mais ça fera l'affaire.
Nous sommes secs (sauf les pieds): test concluant pour le matos de pluie.
On se fait un feu et on s'enfume complètement (la cheminée tire très mal).
On passe une bonne nuit. Demain c'est repos.
Jour 20:
Cabane Pontet de Rius (1650 m) - Baqueira (1500 m)
(Départ 8h30 - arrivée 13h00)
+ ??? m - ??? m
Ce matin c'est piste puis route pour descendre sur Artiès.
Rien à signaler, rien à voir...
Les montagnes sont toujours dans le mauvais temps.
On rejoint les parents d'Isabelle qui nous apporte notre ravitaillement.
On passe la nuit à Baqueira.
On espère meilleur temps pour demain car on emprunte une crête à plus de 2600 m et il paraît que l'arrivée à Alos de Isil est franchement galère par beau temps (alors par mauvais temps...)
Jour 21:
Baqueira (1500 m) - Granges Bordes de Pina (à côté Alos de Isil) (1460 m) -
(Départ 10h30 - arrivée 16h30)
+ 525 m - 530 m
On se fait un petit déjeuner gargantuesque à l'hôtel et on part.
Il ne fait pas beau. C'est décidé on ne va pas se mettre en galère: on va contourner par Montgarri (plus de 20 Km de piste...) On quitte les parents d'Isabelle et on prend la piste qui longe la Noguera Pallaresa. C'est long mais facile. Il n'y a pas grand chose à voir et on en profite pour beaucoup discuter.
Je suis un peu dégoûté: une bretelle de mon sac (Jam²) est en train de lâcher.
On retrouve finalement la route qui arrive de Alos de Isil (nous n'y passerons pas).
On franchit la passerelle de la Pena (1320 m) et on monte aux granges juste au-dessus.
Les granges nous permettront de passer la nuit si il fait vraiment mauvais.
On monte la tente et ça ne manque pas, l'orage revient et on se reprend une saucée qui nous oblige à rentrer. J'en profite pour faire de la couture: ça a tenu jusqu'à Banyuls
On joue aux cartes.
On se met finalement au lit mais le temps est toujours incertain.
On espère que ça va se calmer car ça fait deux jours qu'on se tape de la piste et de la route...
Heureusement qu'on a vu la famille.
Demain il FAUT qu'il fasse beau car l'itinéraire de détournement risque d'être super galère...
Vue vers l'ouest depuis les granges.
Il fait mauvais et on s'occupe (Merci Micolett pour le jeu de cartes)
Jour 22:
Granges Bordes de Pina (à côté Alos de Isil)(1460 m) – Abri Enric Pujol (2280 m)
(Départ 9h30 - arrivée 16h45)
+ 1210 m - 380 m
On se lève à 7h30 mais on hésite encore.
Finalement, ce n'est qu'à 9h30, après avoir estimé que le temps se remettait au beau, que nous prenons le chemin.
Le début de la montée est bien raide et est assez pénible (dans les bois).
Il faut être bien attentif pour ne pas se paumer (le sentier n'a pas l'air très emprunté).
A la sortie de la forêt on arrive sur une série de replats herbeux magnifiques.
Au-dessus le Barranco de Comamala (on va vers le haut de la cascade)
On arrive à un petit laquet après la cascade.
A partir de là, la montée devient plus raide. La progression est moins évidente car il faut traverser deux cuvettes encombrées de gros blocs.
C'est vraiment paumatoire et encore une fois il faut suivre le topo à la lettre.
On arrive finalement au col (2485 m).
Vers le col de la Cornella
Vue du col vers l'ouest. En bas, le laquet Bassa de Sobriu
Veron qualifie la descente de la façon suivante: « goulet herbeux puis pierreux, raide, délicat, demandant prudence et attention ». Ca donne envie
C'est vrai qu'il faut faire attention mais bon ça passe quand même facilement. Il en rajoute quand même des fois...
On descend et on passe au lac supérieur de la Tartera (2380 m)
Du col de la Cornella on voit le lac de la Tartera (à gauche)
Le col de la Cornella vue de l'est
La suite est très facile. On monte en 15 minutes au col Curios (2428 m)
puis à celui de Calberante (2610 m). De ce col, la vue est splendide sur l'Estany Major et sur sa digue naturelle. Nous amorçons la descente et nous arrêtons au bord du lac pour manger.
La couleur de l'eau est magnifique.
Lacs de Calberante et de la Gola vus depuis le col Curios
Estany Major vu depuis le col de Calberante
La suite de la descente se fait un peu au jugé.
C'est magnifique, il y a des lacs (noms ?) et des cascades partout. On aperçoit rapidement le refuge.
Lacs en descendant de l'Estany Major vers l'abri Enric Pujol. (On voit le refuge)
L'intérieur du refuge est très sympa (tout en bois). On tombe sur deux personnes sympas qui se font le mont Rouch.
On va se laver pendant qu'il y a encore du soleil.
Finalement, une caravane d'une bonne de quinzaine d'espagnols arrive vers 19h00 (il y a 10 places dans le refuge et ils ont trois minis tentes...)
Sans vouloir tomber dans le cliché, ils sont très bruyants et irrespectueux. D'ailleurs l'un d'entre eux viendra s'excuser pour ces camarades en décrivant des gens « plein de fric et n'ayant aucun respect ». Ca fait envie
Ce soir c'est boules quiès dans un refuge où nous sommes près de 20... (prévu pour 10).
Comme chaque soir, le « beau » temps arrive de France.
Lac de Llavera et le beau temps qui arrive d'Ariège...
A suivre...
edit: liens cassés
edit 2: lien cassé
Dernière modification par Sebastopol (23-02-2010 17:58:33)
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#34 01-10-2009 15:01:17
- Sebastopol
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Désolé de ne pas poursuivre le compte rendu, mais mon PC est out...
J'en commande un nouveau...
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#35 02-10-2009 15:15:31
- ucorsu
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
C'est frustrant Mais à l'impossible, nul n'est tenu
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#36 02-10-2009 17:31:08
- ESTAFF69
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Elle et belle notre nature ,et bien mis en évidence par les amoureux ,comme vous de cette dame . MERCI
tout vient a celui qui sait attendre
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#37 04-11-2009 18:33:35
- Sebastopol
- Membre
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- Inscription : 19-04-2006
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Ca y est enfin un PC neuf !
Jour 23:
Abri Enric Pujol (2280 m) – Refuge de Barbote (2438 m)
(Départ 8h45 - arrivée 18h30)
+ 1345 m - 1250 m
Nous nous levons ce matin à 7 h 00. L'ambiance dans le refuge est très (trop) bruyante et nous nous dépêchons de sortir. Il fait encore très beau ce matin mais la première partie de l'étape ne s'annonce pas des plus palpitantes. Nous devons en effet redescendre sur Tavascan pour nous ravitailler et il va y avoir beaucoup de piste et de route. Mais bon nous profitons de la descente pour admirer le Mont Rouch et la jolie vallée de la Roia de Mollas.
Le mont Rouch en descendant la vallée de la Roia de Mollas
Le torrent de la Roia de Mollas
A partir de maintenant nous tombons sur une route qui conduit sur Tavascan. Il fait chaud et les pieds commencent à faire mal. Nous tentons le stop, mais nous ne trouvons personne. Ce n'est qu'à 3 km de Tavascan que nous serons pris.
Le bourg en lui même ne présente pas d'attraits particuliers si ce n'est l'épicerie et le bar où nous faisons une pause bien méritée sous cette chaleur.
Nous repartons finalement par une piste qui nous mène au Pla de Boavi (1500 m).
L'endroit est charmant avec ses petits ruisseaux qui serpentent un peu partout et ses jolis arbres.
On aurait presque envie de faire la sieste.
La suite de l'itinéraire remonte la vallée de Sellente.
Le début se fait dans une forêt (on apprécie l'ombre) sur un excellent sentier en lacets.
On franchit le rio avant de trouver un premier replat puis un second qui nous mène au col de Sellente (2485 m). La montée au col est très facile et nous basculons dans le cirque de Barbote avec son lac magnifique et son refuge métallique (un peu semblable à celui du Mont Rouch)
Passerelle sur le riu de Sellente
Le refuge en lui-même est en très bon état (tout plaqué de bois à l'intérieur) et nous passons la soirée en compagnie d'un Catalan qui parcoure « la puerta del cel » qui passe par la Pica d'Estats.
Nous discutons longuement et apprécions le calme: ça change d'hier soir !
Jour 24:
Refuge de Barbote (2438 m) - Arcalis (2300 m)
(Départ 8h50 - arrivée 18h50)
+ 1420 m - 1610 m
Aujourd'hui nous passons dans trois pays !
Il ne fait pas chaud ce matin et on traîne un peu dans la refuge...
On se met finalement en marche et on contourne le lac.
On attaque la descente qui nous amène jusqu'au pont de la Molinassa (1800 m). On croise beaucoup de monde sur cet itinéraire de la Puerta del cel et un peu de tout... Cela devient vite pénible.
On remonte finalement vers le plat de Boet où nous décidons de faire une pause sur de la pelouse bien grasse. Mais rapidement nous sommes envahis par des vaches très peu farouches qui viennent fouiner jusque dans nos sacs. On en comprend la raison en voyant des gens leur donner à manger un peu plus loin...
Cirque de Barbote. En haut à gauche le col de Sellente. On voit le refuge sur la butte.
Arrivée au plat de Boet (1900 m)
On attaque la montée au col dans des pentes herbeuses qui cassent bien les mollets. A l'Ouest, les nuages deviennent menaçants et nous font nous interroger sur la suite de l'après-midi.
Parvenus au col, nous pouvons observer notre prochain objectif en face de nous: le port de Rat (600 m à descendre et à remonter directement de l'autre côté en passant par le haut de la vallée de Soulcem).
Montée vers le col de Boet (2509 m)
Le « lac » du port de Boet (versant ouest)
Descente dans la vallée de Soulcem
En face, le port de Rat (2540 m)
On s'embête pour trouver l'itinéraire passant par l'étang de Médécourbe ( décrit par Georges) et on emprunte finalement un autre sentier.
La descente est très pénible car raide, longue et humide (attention aux glissades).
On arrive en bas bien cassés et on hésite à remonter (les nuages sont toujours bien menaçants).
On attend une bonne heure que ça se décante et on prend finalement la direction du port de Rat.
La montée est facile et on jouit de belles vues sur le pic de Médécourbe.
On redescend finalement sur Arcalis et on entre en Andorre. On va piquer la tente sur une belle pelouse...la nuit va être bonne.
Dans la montée au col (à main droite) on voit la crête frontière avec l'Andorre.
Jour 25:
Arcalis (2300 m) - Refuge Coms de Jan (2218 m)
(Départ 8h55 - arrivée 17h05)
+ ? m - ? m pas d'altimètre aujourd'hui
Aujourd'hui, on doit récupérer un ravito enterré au-dessus d'El Serrat.
Il fait encore très beau ce matin (ça devient une habitude ) et on se met en marche par un sentier non indiqué sur la carte qui doit nous conduire au-dessus d'El Serrat. Nous alternons en fait portions sur sentier et sur routes
Nous parvenons finalement au ravito que l'on retrouve intact (enterré depuis un mois et demi).
On casse la croûte, et on prend la piste qui monte au refuge de Sorteny (1970 m). Le sentier longe d'abord le riu puis nous conduit en direction du col dels Meners. On rencontre un autre Hrpiste, Thibault, qui va nous accompagner pour les deux jours à venir.
La montée finale est raide et « super casse-pattes ».
Bivouac au plat d'Arcalis au milieu des remontées...
Montée au col de Meners, la petite échancrure au milieu à droite (2713 m)
En haut, la vue sur la haute vallée de Ransol est magnifique. Après avoir vu le Pas de la Case ou Andorre la Vieille, on a peine à imaginer qu'il s'agisse du même pays.
L'endroit est très sauvage et on croise de jolis lacs en descendant.
On arrive finalement après 500 m de descente au refuge Coms de Jan où Thibault nous rejoint peu après.
Il fait beau et on apprécie beaucoup le « lavage-baignade » ce soir.
Le refuge est très bien: lit, table, cheminée, grand luxe quoi !
En plus nous ne sommes que tous les trois: on passe une superbe soirée et une bonne nuit. Demain c'est la Pas de la Case...puis les Pyrénées Orientales.
Vue vers l'Est (du col dels Meners)
Petit laquet (sans nom) en suivant le riu dels Meners
edit: lien cassé
Dernière modification par Sebastopol (12-11-2009 22:47:09)
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#38 06-11-2009 10:10:26
- bongocero
- Oté la REUNION
- Lieu : ILE DE LA REUNION
- Inscription : 28-06-2006
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
youppie, je crois que nous attendions tous avec impatience la suite de votre récit (et des photos). Personnellement non seulement j'apprécie ton récit mais la précision des renseignements que tu donnes me sont d'une grande utilité dans ma préparation de HRP prévue l'été prochain. Merci mille fois.
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#39 06-11-2009 14:32:00
- Sebastopol
- Membre
- Lieu : Limoges
- Inscription : 19-04-2006
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Et bien c'est le but. Merci à toi .
Si cela peut servir à des personnes pour préparer une traversée c'est super. J'ai pour ma part beaucoup farfouiller sur le Net avant de partir cet été et j'étais content quand je trouvais des trucs détaillés.
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#40 09-11-2009 18:25:47
- Sebastopol
- Membre
- Lieu : Limoges
- Inscription : 19-04-2006
Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Jour 26:
Refuge Coms de Jan (2218 m) - Cabane de Cortal-Rousso (2110 m)
(Départ 8h30 - arrivée 20h00 )
+ 1260 m - 1185 m
Après une bonne nuit passée dans ce palace, nous prenons tous trois la direction de l'Est. Le départ est un peu hésitant et on décide finalement de tirer nous –mêmes notre propre itinéraire par une série de sentes à vaches. On arrive finalement sur la Serra de cabana sorda et on décide de piquer à vue dans le val d'Inclès.
La descente se fait facilement et nous arrivons dans le fond de la vallée. On espère pouvoir se prendre une boisson fraîche au camping mais on trouve tout fermé…
Nous décidons donc de remonter en direction du plat de Siscaro auquel nous parvenons assez rapidement. On se met un coup de pied aux fesses pour monter faire la pause déjeuner plus haut en aval du lac. Le lac est très joli et la montée au col Dret est facile.
Passage sur la Serra de Cabana Sorda
Val d'Inclès (en face le plat de Siscaro)
Traversée au-dessus du val d'Inclès
Du col Dret nous voyons la crête que nous allons suivre. C'est plutôt joli malgré les remontées de ski que l'on aperçoit au loin. On arrive finalement au pic del Maia (2614 m) où nous trouvons un…4X4 d'un hôtel de luxe qui monte 3 clients pomponnés et en tenue du soir. On croit avoir la berlue... C'est vraiment hallucinant et on se dépêche de partir d'ici. On ne fait pas le détour par Envalira et on pique directement sur le Pas de la Case. C'est toujours aussi moche mais on en profite au moins pour boire un coup et acheter de quoi améliorer l'ordinaire de la soirée à venir .
Le temps commence à changer et on se dépêche de partir. Le but est la cabane située au col du Puymorens, mais une fois arrivés sur place on trouve porte close.
On décide de poursuivre jusqu'à la cabane de Cortal-Grosso que nous trouvons ouverte.
C'est sommaire mais très propre (sol bétonné et eau à proximité). Nous passons une bonne et longue soirée avec Thibault et nous nous faisons péter la panse et apprécions un bon vin de la Rioja. Nous nous endormons comme des masses. On espère que le temps va s'arranger demain…
Vue vers le Sud à l'arrivée au port Dret (2564 m) On voit le sentier que l'on va emprunter
On entame la descente vers le Pas de la case
Jour 27:
Cabane de Cortal-Rousso (2110 m) - Lac des Bouillouses (2020 m)
(Départ 9h30 - arrivée 17h00 )
+ 655 m - 740 m
On se réveille sous un beau ciel bleu mais la lourdeur et la moiteur matinales nous laissent imaginer que la fin de journée risque d'être mouvementée.
On se met en chemin vers le col de Lanous. La montée se fait facilement et l'arrivée au col nous réserve une jolie vue sur le lac et sur le Carlit.
Mais les premiers nuages sont déjà là et on s'interroge sérieusement sur la pertinence de la montée au Carlit. D'un commun accord, nous décidons de renoncer et de passer par la Porteille de la Grave.
Nous descendons et passons sous le barrage qui est impressionnant. La suite de l'itinéraire longe le lac qui est magnifique (même s'il est artificiel). On croise beaucoup de campeurs en train de buller ou de pêcher au bord du lac. J'ai la surprise de tomber sur la personne qui tient le seul magasin de montagne de Limoges. C'est assez marrant.
On monte finalement à la Porteille dans l'idée de casser la croûte.
Montée au col de Lanous (2468 m )
Mais une fois arrivés, on entend les premiers « boums » dans le ciel. Les nuages se rapprochent rapidement…qu'est-ce que ça va vite !
C'est quasiment en courant qu'on amorce la descente. La grêle est sur nous et la température chute d'une vingtaine de degrés. On décide de monter l'abri. En deux minutes (montre en main) nous sommes au sec. C'est quand même un des gros avantages de ce genre de config.
On attend une vingtaine de minutes, que le gros de la troupe soit passé, pour redescendre.
On a finalement un court répit pour manger avant que les vannes ne s'ouvrent à nouveau et là c'est vraiment le déluge (test concluant pour notre matériel de pluie ). Le Carlit est dans la tourmente : on a fait le bon choix. Nous essuyons 2 heures de pluie diluvienne pour descendre sur les Bouillouses.
L'avantage, c'est que le lac est désert, ce qui est rare en cette saison. L'ambiance est très étrange avec cette pluie battante qui fouette le lac. On arrive finalement au refuge, secs sous nos vêtements (sauf les pieds…) et on retrouve finalement les parents de ma compagne venus nous accompagner pour les deux étapes suivantes. On décide de ne pas faire l'étape Bouillouses – Eyne car la météo n'est pas au beau et qu'en plus on connaît l'endroit et ça n'a rien de palpitant.
Ce soir ce sera donc resto et lit chaud à Mont-Louis. Demain on se repose…
On quitte Thibault qui arrête son périple ici.
Le temps se gâte à la Porteille de la Grave (2426 m )
Quand je vous disais qu'on s'était fait saucé !
Jour 28:
Route forestière après Eyne (1720 m) - Vallée d'Eyne (2250 m)
(Départ - arrivée )
+ 530 m - 0 m
Après une journée de repos nous repartons avec mes beaux-parents et un cousin de ma compagne.
Nous remontons la vallée d'Eyne pour aller dormir au niveau d'un des derniers confluents.
La journée est très courte et très facile.
Le temps est encore à l'orage en fin de journée. Demain, c'est itinéraire de crête: il faut qu'il fasse beau !
edit: liens cassés
Dernière modification par Sebastopol (18-11-2009 20:27:08)
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#41 10-11-2009 07:22:30
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#42 10-11-2009 13:13:53
- Draven
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
C'est vraiment magnifique !
Une petite question qui me taraude depuis longtemps au vue de vos HRP a tous... Vous faites comment au niveau de votre travail ? Pas mal sont étudiants donc ok, mais les autres ? Personnelement je me vois mal poser 4 semaines d'affilée l'été. Sans compter que le retour au monde " réel " doit ètre délicat après 1mois en montagne...
Réduire le sac, à défaut de pouvoir réduire son porteur...
FlickR
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#43 10-11-2009 13:30:44
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Effectivement le retour à la vie sociale est un peu raide...
Sinon j'ai croisé des gens de professions différentes et d'âges différents, mais peu de femmes.
Pour ma part, je suis instit.
@YOYO
Moi aussi j'ai envie de remettre ça
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#44 10-11-2009 13:38:34
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Vous faites comment au niveau de votre travail ?
C'est sûr...pour les personnes qui ont la chance (?) d'avoir un boulot, bien souvent ça dépend des relations qu'on a avec son employeur.
En 2006 j'ai pu m'arranger avec mon employeur et mes collègues parce que je bossais dans une petite structure où tout le monde se connaît et où l'ambiance est bonne...l'actualité nous apprend que c'est loin d'être partout pareil...
Depuis le 1er octobre, je suis jeune retraité, donc pour 2010 no problemo...:cool:
Quant au retour au "monde réel", c'est vrai qu'il y a un petit décalage...mais l'absence n'a pas été aussi longue pour oublier ce qui nous attend au retour!
Ceci dit, le mois ou le mois 1/2 passé "loin du bruit et de la fureur du monde" est d'une qualité rare...;)
Et toi, pas moyen de t'arranger avec tes collègues et tes patrons?
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#45 10-11-2009 13:42:47
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
@YOYO
Moi aussi j'ai envie de remettre ça
Départ 20 juin 2010....bienvenido!
Dernière modification par YOYO (14-01-2010 19:06:22)
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#46 12-11-2009 22:40:33
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Jour 29:
Vallée d'Eyne (2250 m) - Ull de Terr (2220 m)
(Départ 7h30 - arrivée 17h00 )
+ 1010 m - 895 m
La HRP emprunte aujourd'hui un sentier de crête. Des orages sont annoncés pour l'après-midi: il ne va pas falloir traîner. La montée au col de Nuria se fait à la fraîche. On surprend pas mal d'isards.
L'arrivée au col offre une jolie vue sur la vallée espagnole de Nuria et sur la Cerdagne de l'autre côté.
J'aperçois la crête que nous allons emprunter: le paysage est lunaire !
Une prochaine fois j'envisagerais bien de passer par la tour d'Eyne. On passe d'abord au pied du pic d'Eyne puis nous montons au pic Noufonts (2861 m). Les montées et descentes de ce parcours sont faciles et régulières. On jouit presque tout le temps d'une belle vue sur les deux versants, ce qui est très agréable. Nous finissons par arriver au col de Noucreus avec ses neuf croix (en souvenir de 9 montagnards foudroyés à cet endroit). D'ailleurs, le temps commence à se gâter...
Du col de Nuria (2683 m), vue vers la Cerdagne
Col de Nuria (2683 m) et Puig de Finestrelles
On passe ensuite au col de la Vaca avant de grimper au pic du même nom. Le ciel devant carrément menaçant et on profite rapidement d'une vue admirable sur les lacs de la Carança.
On commence à entendre les premiers coups de tonnerre. On accélère le pas pour passer le col de Tirapitz (2781 m) et atteindre la cabane qui est juste en-dessous. C'est sous la grêle que nous finissons par arriver. L'endroit est minuscule, sans fenêtre mais nous ne nous faisons pas prier.
Après avoir attendu une trentaine de minutes nous ressortons de ce trou et continuons à descendre.
Finalement le soleil fait une petite apparition qui nous permet de manger tranquillement.
Nous atteignons le col de la Marrana (2535 m) d'où nous plongeons sur Ull de Terr.
Le temps est de nouveau incertain mais on s'en moque, nous sommes arrivés. On pique les tentes à l'écart au niveau du torrent et on profite du refuge pour se taper un gros repas chaud: bon, copieux et accueil sympa.
Pic de la Vaca (2826 m) Le temps se gâte
Lacs de la Carança vus depuis le pic de la Vaca
Cabane (très rustique) vue depuis le col de Tirapitz (2781 m)
Jour 30:
Ull de Terr (2220 m) - Mariailles (1700 m)
(Départ 8h45 - arrivée 17h30 )
+ 530 m - 1010 m
La première partie de l'étape est inintéressante: il faut descendre du refuge pour prendre la route et remonter vers la station. Rien à voir circulez.
Ensuite nous attaquons la montée à la Porteille de Morens (2381m) qui se fait facilement.
On arrive sur le plat de Coma Armada (jolie vue sur le pic de la Dona à l'Ouest)
Le sentier part plein Est: c'est plat plat plat. Nous arrivons finalement à côté du Roc Colom.
Nous quittons la famille qui doit redescendre sur le col de Mantet.
Nous continuons et arrivons à une crête dentelée appelée « Esquerdes de Rotja » que nous allons suivre pendant 3 km.
Nous nous fourvoyons au début et nous retrouvons sur une sente à brebis pas très agréable mais nous décidons de continuer et retrouvons l'itinéraire un peu plus loin.
C'est vraiment une étape « paumatoire » et je n'ose pas imaginer ce que ce doit être par temps de brouillard.
On profite de coups d'oeil admirables sur le Canigou.
La portion suivante (Col de Roques-Blanches --> Col del Vent) est en revanche extrêmement pénible: ce n'est que de la piste. Au niveau du plat Guilhem deux possibilités s'offrent à nous: le Canigou par Mariailles ou bien la Serra de Roc Nègre (crête au sud du Canigou)
On ne connaît pas le pic catalan et on opte donc pour la première solution. La prochaine fois je passerai par la Sera de Roc Nègre qui aboutit au col de la Cirère.
L'abri du plat Guilhem est en très bon état.
Nous amorçons la descente sur Mariailles. L'accueil est sympathique et on se boit une bonne bière.
Nous allons finalement dormir à une maison forestière un peu plus haut où nous pouvons faire un bon feu en compagnie d'un randonneur (un autre Thibault) croisé hier.
Isards sur le plat de Coma Armada
Esquerdes de Rotja, depuis l'Est
Jour 31:
Mariailles (1700 m) - Maison forestière de l'Estanyol (1479 m)
(Départ 8h20 - arrivée 17h40 )
+ 1105 m - 1390 m
Aujour'hui c'est l'Olympe des Catalans. Je ne connais pas et j'ai hâte de découvrir ce sommet.
La première partie de la montée se fait en forêt et ne présente pas grand intérêt...
Ce n'est qu'une fois arrivé vers la cabane Arago (mauvais état) que l'on aperçoit le Canigou.
Il y a déjà beaucoup de monde (une vingtaine de personnes).
L'itinéraire amorce une série de lacets longuets. On découvre finalement la montée finale et ça a l'air super raide vu d'où nous sommes. Pas très rassurés nous approchons et attaquons la dernière portion. Finalement c'est facile et amusant.
Le Canigou
On parvient au sommet et là c'est l'hallucination totale au moins une trentaine de personnes sont sur le sommet. On comprend pourquoi en voyant la voie venant des Cortalets: des dizaines et des dizaines de personnes montent à la suite les unes des autres comme des chenilles processionnaires
Le sommet est très joli, la vue aussi, mais la cohue ambiante nous incite à vite décamper.
On descend à vitesse grand V vers le refuge.
Vue vers les sommets de l'étape Eyne - Ull de Terr (avant-hier)
Nous poursuivons la descente par une piste interminable. Nous avons quitté les « 2000 m » pour de bon: on a le coeur un peu gros.
La dernière portion est un sentier plat en balcon qui fait le tour d'un « cirque ». C'est assez long.
Nous arrivons finalement à l'abri de Pinatell (en super état mais occupé) puis à la maison forestière de L'Estanyol. C'est en bon état, il y a une fontaine et des tables et nous passons une bonne soirée.
On est est un peu triste de quitter la haute montagne. Mais on se console en se disant qu'il nous reste encore les Albères.
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#47 18-11-2009 19:52:04
- Sebastopol
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Jour 32:
Maison forestière de l'Estanyol (1479 m) - Amélie-les-bains (220 m)
(Départ 8h35 - arrivée 14h00 )
+ 245 m - 1505 m
La HRP passe normalement au gîte de Batère mais nous n'y passerons pas.
Nous quittons « notre » agréable petite maison forestière et attaquons la montée au col de la Cirère (1731 m) La dernière partie de l'ascension se fait dans le brouillard. Au col, le côté Nord est dans la purée de pois. Nous empruntons la crête qui mène à la tour de Batère. Le vent entraîne le brouillard dans notre direction: on surveille la boussole de près et on parvient finalement à la tour. L'ambiance est étrange: on n'a vraiment pas l'impression d'être dans les P.O.
Du col de la Cirère, vue vers le beau temps au Nord (Valmanya)
La suite de l'itinéraire est une descente interminable vers Amélie-les-Bains via des pistes et des bouts de routes. On réussit à ne pas se paumer ce qui n'est pas forcément évident.
La dernière descente se fait dans la canicule mais heureusement le sentier est assez ludique et on le fait en courant.
L'arrivée dans Amélie est problématique: on est obligé d'enjamber des clôtures alors que nous avons suivi l'itinéraire à la lettre.
On parvient finalement au camping où nous allons passer la nuit pour un prix dérisoire.
Après un bon repas dans le centre nous allons nous coucher: demain la montée va être raide pour aller au Roc de France.
Jour 33:
Camping Amélie-les-bains (220 m) - Las Illas (550 m)
(Départ 8h40 - arrivée 16h45 )
+ 1295 m - 960 m
La digestion de la pizza de hier soir est un peu rude mais les 1200 m de montée devraient soigner ça
En 15 minutes on arrive au départ du sentier au-dessus du garage.
Ca monte rapidement avant de redescendre au niveau du mas Can Felix. Heureusement il est encore tôt et nous évoluons à l'ombre. Par moment on aperçoit le Canigou qui est très massif vu d'ici.
Malheureusement la fontaine du mas est à sec
Au niveau du col del Ric (961 m)
Après une petite pause on reprend l'ascension. La chaleur commence à se pointer et nous suons à grosses gouttes. Vers 1300m, on quitte le gr10 et on suit un balisage jaune qui nous fait suivre la crête. On perd ce balisage et on monte au jugé vers le sommet du roc.
De là haut on aperçoit la mer ! C'est la première fois car au Canigou nous n'arrivions pas à la distinguer.
Nous décidons de manger ici malgré la chaleur (la montre indique 46 °c).
En arrivant vers le Ro c de France (1450 m) Ce n'est pas le sommet sur la photo (il est juste derrière).
La mer qu'on voit danser le long des ..... Ca sent la fin.
Après une bonne heure de pause nous descendons avec la ferme intention d'aller boire un bon coup à l'ermitage des Salines (1080 m). On a des ailes et on y arrive en 35 minute.
L'endroit est très mignon et on doit pouvoir bivouaquer (il y a une source indiquée) ou bien alors profiter du refuge et du resto à côté.
On savoure un bon cola bien frais et on se remet en chemin. La suite est moins interessante car on passe par de la route cimentée et de la piste. Nous décidons de descendre rapidement sur Las Illas via le col de Lly.
On dort au gîte où on apprécie une bonne douche.
On descend vers le col de Lly (713m). Nous sommes en Espagne.
Jour 34:
Las Illas (550 m) – Col de l'Ouillat (936 m)
(Départ 8h25 - arrivée 14h00 )
Pas d'altimètre aujourd'hui
La pire journée de la traversée: il n' y a absolument rien à voir.
Entre pistes, routes, chasseurs en 4X4, le Perthus, etc...
Guère de commentaires à faire sur cette étape.
Petit aperçu des « chemins sympas » d'aujourd'hui...
En revanche le col de l'Ouillat est un endroit sympa. On pique notre tente sous les pins et on décide de profiter de l'auberge. On retrouve Raphaz (du forum) qui entame sa traversée dans l'autre sens et Laurent qui boucle la sienne. La soirée est un peu irréelle: on partage nos expériences passées avec Laurent et on se rend compte à nouveau du chemin parcouru. Raphaz est bien « rassuré » de nous voir en aussi bonne forme. On discute aussi pas mal du matos, RL oblige .
C'est l'esprit serein que nous allons nous coucher.
Demain c'est la fin.
Repas gargantuesque à l'auberge. Raphaz (MUL) à gauche et Laurent à droite.
Jour 35:
Col de l'Ouillat (936 m) – Plage de Banyuls (0 m)
(Départ 8h30 - arrivée 16h00 )
Toujours pas d'altimètre aujourd'hui
On quitte Raphaz en lui souhaitant bonne chance et on monte en direction du pic Neulos.
On se chauffe rapidement et on arrive au pic, mais c'est la déception: les nuages nous masquent le Canigou et la côte.
Tant pis, on ne s'attarde pas. Dans notre précipitation, on se plante plusieurs fois mais on parvient finalement au pic Sailfort. Tout est grillé par la chaleur mais ça n'est pas grave, on voit notre but: Banyuls ! On se pose pour manger: dernière boîte de sardines Hummmm
La suite est une longue descente dans une fournaise indescriptible. Maintenant on a vraiment hâte d'arriver ! On passe au col des Gascons: cette fois Banyuls est vraiment proche.
On fait de l'eau à la fontaine des chasseurs et on attaque la descente finale dans les vignobles. On perd l'itinéraire mais ce n'est pas grave, maintenant on va tout droit !
On rentre dans Banyuls et là je suis littéralement assailli par une foultitude d'images qui me reviennent: le départ d'Hendaye et le Pays Basque, Ansabère, le Pic du Midi, la famille, le Vignemale, les rencontres, tous ces lacs magnifiques que nous avons croisés, tous ces cols que nous avons franchis...ça y est nous sommes arrivés.
Les émotions se mélangent, entre joie est tristesse, on sent quand même une boule au fond de notre gorge...c'est fini. On erre dans Banyuls pour trouver la plage, ça y est la voilà. On pose les sacs, on passe entre les gens sur la plage, certains interloqués, d'autres indifférents, et on se rue dans la mer.
Ca y est !!!
On retrouve Laurent et on discute un moment: nous avons quand même tous un peu les boules.
Laurent prend son train, il bosse demain... Nous avons nous encore quelques jours de vacances devant nous. Tant mieux, on sent qu'on a besoin d'un « sas » avant de revenir.
C'était magnifique. On a qu'une envie: recommencer !
Edit: orthographe
Dernière modification par Sebastopol (23-02-2010 18:03:23)
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#48 18-11-2009 20:18:22
- Sebastopol
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Je tiens vraiment à remercier Olivier pour ce forum ainsi que tous les Muls.
Cette traversée n'aurait pas été envisageable pour nous il y a quelques années, avec nos sac de Mulets. Ce n'est qu'après avoir compulsé cette mine d'or qu'est le forum, que nous avons pu songer à réaliser ce projet.
Le poids du sac a vraiment été un facteur décisif dans notre réussite: les douleurs ont été quasiment absentes tout au long de la rando.
Les différentes expériences sur le matos relatées sur le forum nous ont permis de choisir le matériel qui nous a semblé le plus adapté et je pense que nous ne nous sommes pas trompés.
La HRP est un bel itinéraire qui nous a permis d'évoluer dans des conditions assez sûres. On est en effet jamais trop loin d'un refuge. On recommencera avec plaisir en modifiant l'itinéraire.
Seule la dernière partie (après le Canigou) nous a semblé rébarbative.
Encore une fois merci à tous !
(Merci de me signaler si des liens vers les photos n'aboutissent plus )
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#49 18-11-2009 21:26:29
- YOYO
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
On a qu'une envie: recommencer !
Ben tiens !!!....;)
Merci pour le récit.
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#50 21-11-2009 19:04:28
- Pouz
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Re : Traversée des Pyrénées juillet août 2009
Sacrée traversée !
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