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#1 21-12-2011 18:58:54

tomi
Qui ça ?
Lieu : Belledonne + Euskal Herria
Inscription : 02-09-2008

Chartreuse - Un petit tour à la Dent de Crolles

Avant l'arrivée de la neige et pour faire fructifier au mieux un jour de congé de semaine, évitant ainsi la cohue habituelle du week-end sur cette montagne, je décide début décembre de passer une journée à la Dent de Crolles, second sommet de Chartreuse par l'altitude (2062 mètres) et montagne emblématique de la région grenobloise.

Départ à vélo depuis un hameau du Grésivaudan, vallée s'étendant entre Grenoble et Chambéry, un peu avant dix heures et arrivée au col du Coq (1434 mètres) une heure quarante minutes plus tard, après dix-neuf kilomètres et quelques onze cents mètres de dénivelée.
Cinq minutes pour camoufler et attacher le vélo sous un sapin, sortir le sac des sacoches et me voilà parti à travers bois sur le sentier horizontal qui débouche au pied du "Pré qui tue" cher aux spéléologues -640 mètres de dénivelée pour 2,4 kilomètres.

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Le Pré qui tue, le sommet est en haut à droite

Montée tranquille et régulière sous un vent de sud aux rafales prononcées qui rafraîchit au fur et à mesure que je m'élève. Le sommet est encore visible mais lorsque je débouche près de la croix une heure après le départ je suis au milieu des nuages qui défilent et il fait vraiment frais.

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Vue sur le bassin grenoblois prise 150 mètres sous le sommet

Je me mets à l'abri une minute entre les trois murets de pierre montés au fil des ans par les hordes de "summiters" et bivouaqueurs pour enfiler un coupe-vent et redescends en suivant la prairie sommitale orientée au nord afin de trouver un carré de pelouse abrité sous les pins pour casser la croûte.
Je croise et observe plusieurs groupes de chamois au pelage d'hiver brun foncé, une première pour moi en ces lieux, preuve que ces derniers prospèrent en l'absence de prédateurs réguliers et malgré l'importante fréquentation humaine de ces lieux. Ceux-ci sont même étonnamment peu farouches, mères et éterlous s'égaillent un moment à ma vue tandis que les mâles dominants coursent quelques arrivistes aux dents longues, visiblement pas gênés par ma présence.

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Depuis ma place de casse-croûte, vue sur les Lances de Malissard derrière le bosquet de pins,
troisième sommet de Chartreuse à 2045 mètres

Trois quarts d'heure de repas plus tard, comme il me reste du temps avant la nuit, je décide de rallonger la boucle prévue -descente par le sentier de la face ouest qui passe au trou du Glas- par le discret sangle qui passe au pied de ce que P. Sombardier a nommé dans un de ces ouvrages "l'Arche à l'Aiguille".
En Chartreuse un sangle est une bande de terre en milieu de falaise, souvent fréquentée par les chamois qui y trouvent calme et passages, parfois les moutons qui peuvent y être parqués grâce à une barrière placée à chaque extrêmité et quelques bipèdes évidemment. Tous ces passants arrivent à force par créer une sente voire un sentier marqué mais ces cheminements restent souvent exposés, à fortiori quand ils sont enneigés.
Pour l'anecdote j'avais emprunté ce sentier "secret" il y a quelques vingt-cinq ans du sud vers le nord sans voir cette arche qui ne se découvre que dans le sens de circulation nord-sud, sauf à se retourner au moment idoine.

Auparavant je fais un petit aller-retour au belvedère qui permet de photographier le centre du massif de Chartreuse et notamment son point culminant, Chamechaude :

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Au centre, Chamechaude, 2083 mètres

Après ce petit intermède je repère au jugé le départ du sangle et arrive assez vite devant le trou :

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L'Arche à l'Aiguille, apparition spectaculaire au détour d'un virage du sentier

J'accède au trou, qui est très fréquenté depuis la parution du bouquin de Sombardier et depuis le bouche-à-oreille qui a suivi. Les traces qui sillonnent sa base l'attestent, ce que ne laisserait pas penser l'étroitesse du sentier courant à son pied.

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En approchant du trou pour le traverser

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Le pont

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Vue par la fenêtre sur Perquelin, hameau de Saint-Pierre de Chartreuse

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Le pilier nord...

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...à peine quarante centimètres de large à la base !

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Vue sur la Scia et la Chartreuse intérieure depuis la fenêtre

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L'envers de l'Arche

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Dernière photo avant de rejoindre le sentier du sangle

Après la petite séance de photos je récupère le sentier
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qui longe la base de la falaise supérieure et franchit de beaux encorbellements
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avant de regagner le large sentier patiné de la voie normale qui passe devant l'entrée du Trou du Glas :

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Depuis le porche d'entrée du Trou du Glas, vue sur le Grand Som au fond avec l'arête de la Suiffière sur son côté gauche et la Scia à droite qui retient un rayon de soleil quelques instants

Le réseau spéléologique du Glas a été inventé et écumé pendant douze ans par l'équipe de Pierre Chevalier et de Fernand Petzl de 1935 à 1948 de façon quasi obsessionnelle, avec à la clef un record mondial de profondeur, d'un peu plus de 600 mètres à l'époque.
Pour plus de détails, lire le passionnant livre que P. Chevalier avait publié la même année (Escalades souterraines, 1948).
F. Petzl est bien évidemment le créateur (avec son fils) de la marque éponyme dont le siège social et l'usine source sont situés à Crolles, village qui s'étend au pied de cette Dent....de Crolles.
Pierre Chevalier, alpiniste et spéléologue émérite, décédé en 2001 dans sa quatre-vingt dix-septième année et Fernand Petzl mort en 2003 à l'âge de quatre-vingt dix ans, deux exemples parmi d'autres pour continuer à pratiquer passionnément la nature...

Je rejoins le col du Coq et mon vélo autour de seize heures et en moins de cinquante minutes d'une descente tranquille par la route du plateau des Petites Roches je suis de retour à la maison juste avant que la nuit ne tombe.

Une balade très dépaysante donc, même pour moi qui connais bien ce secteur -fait ce sommet dans les trois cents fois à la louche- à proximité d'une zone à forte densité humaine, réalisable sans problème par une courte journée d'automne et sans toucher à la voiture.
Un petit moment hors du monde...

En ce qui concerne l'équipement, j'avais bourré dans un petit sac d'une dizaine de litres destiné au trail gants, doudoune, pantalon, bouteille isotherme, casse-croûte complet, jumelles, appareil photo etc...

Sac Houdini Patagonia : dans les 500 grammes
Coupe-vent Nine trail Patagonia : 120 grammes
Pantalon épais softshell Eider : dans les 4-500 grammes
Doudoune Montbell : 200 grammes
Gants softshell Outdoor Research
Un morceau de Z-lite en guise de fauteuil club
Jumelles 10X40 : 285 grammes
Appareil photo dans sa housse 580 grammes
Bouteille isotherme acier 1/2 litre

Sur moi, short de trail et t.s. manches longues mérino Patagonia, bonnet mérino, chaussures basses d'approche à semelles Vibram.

Vélo et sacoches : dans les 25 kilos à vide  lol .

thomas

Dernière modification par tomi (31-12-2011 22:12:21)


Monsieur Miko, attendez, vous ne pouvez pas faire ça ! - Toi pas t'inquiéter, Miko pouvoir.  (Vuillemin)

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#2 21-12-2011 20:25:25

tich
Membre
Lieu : Ariège
Inscription : 19-11-2009

Re : Chartreuse - Un petit tour à la Dent de Crolles

C'est une belle escapade que tu nous fait partager tomi,
j'aime le récit et les vues rapprochées, l'ambiance est là !
Merci  wink .


Allez oust du lest  lol

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#3 21-12-2011 20:54:02

chouxrave
Membre
Lieu : Bugey
Inscription : 13-10-2006

Re : Chartreuse - Un petit tour à la Dent de Crolles

Ni inondé, ni enfumé, joli !!  lol

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#4 21-12-2011 20:58:03

Nicodime
Membre
Inscription : 26-04-2010

Re : Chartreuse - Un petit tour à la Dent de Crolles

Ca me donne bien envie d'aller  là bas !

Surtout que je connais pas vraiment l'autre coté...    lol


«Peu m'importe qu'il soit blanc, noir, jaune ou indien. Il suffit qu'il soit un homme, il ne peut rien être de pire.»
Mark Twain

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