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#51 08-01-2013 18:48:40

Yno
Suseïa
Inscription : 20-05-2009

Re : Se connecter ou se déconnecter?

Moi je pense que ce qui nous rassemble, c'est qu'on a tous une aspiration vers quelque chose d'inconnu, et notre réponse va dans la même direction : c'est cette "connection" dont Fred parle. Cette sensations (je parle ressenti, pas forcément adrénaline), cette démarche, on la partage mieux avec les gens qui ont la même sensibilité. smile

Quand fred parle (à l'écrit certes) de ses randos, je comprend bien mieux son état d'esprit que la personne dont l'âme ne vibre pas aux mêmes harmonies (arts, sport co, alcool, boulot ... roll ) Après, rien n'empèche d'être sensible à différents "moyens de connection". (plus ou moins fortement)

C'est là où je pense Fred que tu fais erreur dans ton premier message : tu dis "Vous êtes les seules personnes capables de me comprendre. Toutes les personnes qui m'entourent et que j'aime de tout mon coeur ne savent pas, ne me comprennent pas, n'ont jamais vécu la Connexion" Moi je pense simplement que les gens qui t'entourent dans la "vraie vie" ont la même quête que toi, (elle est assez universelle, désolé pour ton sentiment d'unicité tongue ) mais utilisent un moyen trop différent du tien pour se "connecter" pour que vous arriviez à partager sur ce sujet ô combien sensible et personnel. (il y a malheureusement aussi des gens qui ont arrêté d'avancer, moi je trouve ça triste mad )

Ici, on aborde plusieurs points :
- la connection "personelle"
- le partage

Concernant le partage, Rl est magique : le dénominateur commun est gros. Fred t'es branché en courant continu, t'es entier, sans ces compromis que tu execres tant. (les messages de jeanjacques, hichpic et bien d'autres me font le même effet) Si on n'est pas sur la même phase, risque d'éléctrocution lol lol lol . Sur RL, on donne et on recoit, on partage, chacun à sa mesure, les #43 à 49 le montrent de belle façon.

Dans la vraie vie, c'est pas pareil, c'est plus compliqué, mais c'est possible. Une amie me parle de son job en maison de retraite avec les yeux qui pétillent, je comprend que sa quête la pousse dans cette direction, je trouve ça beau, mais les propos de Fred me parlent mieux.

Bref, vive la Vie, smile
Yno.

Dernière modification par Yno (08-01-2013 18:51:47)


Je lève les yeux vers les hauteurs ...
Débarrassons nous de tout ce qui n'est pas nécessaire. Voyageons légers. [Grand-Pas]

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#52 09-01-2013 20:00:45

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Re : Se connecter ou se déconnecter?

Bon là, on est en train de se demander ce que veut dire Fred. Il n'est que lire son intro

fredlafouine a écrit :

Évoluer dans des espaces sauvages. Et vivre la Connexion.

Juste mes synapses, via mon corps en interface directe avec la Nature.
Simplifier, épurer, et me connecter. Voilà ma raison d'être, ma quête.

... Suis-je le seul? smile

Et il demande s'il est le seul. Etant sur RL, il se doute bien que tout RL n'est pas comme lui. Et Fred rentrait d'un trip solitaire en Islande dont la fin prématurée le laissait sur sa faim, niveau synapses sad  !

Donc je pense que c'est une connection bien particulière, il y a quelque chose de mystique la-dedans (on peut l'être sans référence à une religion, voir Bataille ou Cioran). Je pense aussi aux allusions d' Oli-v-ier également en Islande ou il dit avoir marché des heures et des heures, sans but précis, jusqu'à plus soif.

Ne suis pas psy mais le père Freud nommait cela "le sentiment océanique", l'impression, la certitude de ne faire qu'un avec la nature. Ca lui était à lui complètement étranger, et disait être aussi fermé à tout plaisir musical, qui est connu pour susciter aussi ce type de sentiments.

Moi je pense très sincèrement que de la nature nous faisons partie totalement, mais que la vie sociale nous l'a fait oublier; et que c'est peut-être l'objet de notre quête, ce retour possible (=liberté), mais pour un temps seulement. Je vois souvent la haute montagne comme un vrai désert, il faut qu'il le soit pour se retrouver, connecté à elle. Mais on ne peut faire que la traverser, pas y vivre.

Je préviens les sursauts d'Eraz   wink ! en disant clairement que je n'ai pas de foi, au pire Panthéiste genre Spinoza. Et que je m'excuse de ce brin d'analyse sauvage, la demande et question posées par fred m'y autorisant je pense, non sans avoir au tout début (https://www.randonner-leger.org/forum/v … 56#p275956) relevé l'extrême intimité du message. J'efface le post s'il le souhaite.

Cordialement

(Edit)

Dernière modification par profil supprimé 5 (09-01-2013 22:18:57)

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#53 09-01-2013 22:36:19

fredlafouine
Fouinez!
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Re : Se connecter ou se déconnecter?

"Sentiment océanique". C'est beau non? Romain Rolland, pas Sigmund.
Le sentiment océanique se définit comme la volonté de faire un avec le monde hors de toute croyance religieuse.

Mais ce n'est pas ce dont je parle. Je dirais plutôt : La Connexion se définit comme un état de faire corps avec la Nature.

Note : Plutôt paradoxal et un poil ironique si l'on prend pour exemple l'Islande, vu l'importance de l'impact récent de l'homme sur la flore et la faune locale. C'est un fait que je n'explique pas. Peut-être que la Nature a suffisamment repris ses droits sur ce territoire. Peut-être que là ce sentiment est encore plus fort, car justement la Nature y reprend ses droits, en live. smile

@Yno : Je pense sincèrement que mon entourage proche n'a jamais vécu cette connexion, n'est pas conscient de son existence, et ça ne le perturbe pas plus que ça. Moi non plus d'ailleurs, ça ne me perturbe pas plus que ça. Au contraire. La vie nous réserve de belles surprises non?

Je n'interviens pas beaucoup sur cette discussion, ce qui ne m'empêche pas de la trouver très plaisante.

wink


´·.¸¸.·´¯`·.¸ ><((((((º>

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#54 09-01-2013 23:26:10

oli_v_ier
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Re : Se connecter ou se déconnecter?

miguel a écrit :

Donc je pense que c'est une connection bien particulière, il y a quelque chose de mystique la-dedans (on peut l'être sans référence à une religion, voir Bataille ou Cioran). Je pense aussi aux allusions d' Oli-v-ier également en Islande ou il dit avoir marché des heures et des heures, sans but précis, jusqu'à plus soif.

Je ne sais pas si c'est mystique, mais c'est très fort comme sensation. J'ai essayé de le décrire quelque part dans ce fil, Hysope m'avait posé la question.
"I'm just an animal right now" ... "natural connection" on entend dire Andrew dans sa conférence à National Géographic, pour moi ça se rapproche très près de ce que décrit Fred.


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#55 10-01-2013 00:11:37

Phil67
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Re : Se connecter ou se déconnecter?

oli_v_ier a écrit :
miguel a écrit :

Donc je pense que c'est une connection bien particulière, il y a quelque chose de mystique la-dedans (on peut l'être sans référence à une religion, voir Bataille ou Cioran). Je pense aussi aux allusions d' Oli-v-ier également en Islande ou il dit avoir marché des heures et des heures, sans but précis, jusqu'à plus soif.

Je ne sais pas si c'est mystique, mais c'est très fort comme sensation. J'ai essayé de le décrire quelque part dans ce fil, Hysope m'avait posé la question.
"I'm just an animal right now" ... "natural connection" on entend dire Andrew dans sa conférence à National Géographic, pour moi ça se rapproche très près de ce que décrit Fred.

Plus prosaïquement, plutôt qu'une sorte de "connexion" plus ou moins mystique, si çà n'était ni plus ni moins que le fameux "état de conscience modifié" que l'on retrouve dans beaucoup d'autres activités : sports à risques, sports de glisse, sports d'endurance, etc.

C'est un état que l'on peut rencontrer en situation de "stress maîtrisé" ou lorsque la technique et la gestuelle sont totalement en harmonie avec les éléments (grimpe, glisse, équilibre, effort...). L'esprit bascule dans un état d'hyper-vigilance (mais sans devoir faire d'effort de concentration), le temps ralentit, le corps s'efface et se met automatiquement en phase avec l'esprit et l'environnement extérieur.

Difficile à décrire auprès de ceux qui n'ont pas connus cet état de conscience modifié sans passer pour un illuminé (idem pour les expériences extracorporelles), mais c'est quelque chose de relativement connu (encore entendu récemment dans une interview de Reinhold Messner) et les scientifiques s'y intéressent sérieusement...

C'est un phénomène addictif recherché par de nombreux pratiquants. Au début ce "basculement" du mode de fonctionnement du cerveau est relativement aléatoire, mais avec la pratique il paraît que c'est de plus en plus fréquent.


(Pour les sceptiques : je n'ai rien bu ce soir et j'ai déjà expérimenté le phénomène à plusieurs reprises dans différents contextes.)

Dernière modification par Phil67 (10-01-2013 00:13:09)


Le contenu de ce message ne reflète pas nécessairement le point de vue de son auteur. wink

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#56 10-01-2013 00:26:34

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Re : Se connecter ou se déconnecter?

fredlafouine a écrit :

"Sentiment océanique". C'est beau non? Romain Rolland, pas Sigmund.
Le sentiment océanique se définit comme la volonté de faire un avec le monde hors de toute croyance religieuse.

Mais ce n'est pas ce dont je parle. Je dirais plutôt : La Connexion se définit comme un état de faire corps avec la Nature.

C'est une autre manière de le dire .... L'étonnant est que tu utilise le terme de "connecter" et que lorsque tu te connecte à RL, tu puisse retrouver ou reconvoquer cet état particulier, yes ?

Tu as raison, je connaissais l'étude de Freud mais sans me souvenir de qui c'était.



oli_v_ier a écrit :
miguel a écrit :

... il y a quelque chose de mystique la-dedans ...

Je ne sais pas si c'est mystique, mais c'est très fort comme sensation. J'ai essayé de le décrire quelque part dans ce fil, Hysope m'avait posé la question.
"I'm just an animal right now" ... "natural connection" on entend dire Andrew dans sa conférence à National Géographic, pour moi ça se rapproche très près de ce que décrit Fred.


Décidément!! lol


Par mystique il faut simplement entendre la volonté de faire Un avec quelque chose, ici la nature. Et dès lors que l'on aurait un penchant Panthéiste identifiant la nature toute entière au "créateur" (sans le personnifier), alors ce dernier  est DANS le monde, il EST le monde, Créé donc,  et non Transcendant, Incréé comme le Dieu de l'église. Sur le mode Panthéiste, le créateur est donc atteignable par l'homme, ce qui valut à Spinoza l'excommunication majeure sans espoir de retour, et qui a toujours fait peser le soupçon sur les mystiques chrétiens car ils prétendait atteindre Dieu en ligne directe (Maître Eckhart excommunié, d'Avila en Prison, etc...).

Rien de bien méchant donc lol , on ne fait plus de prison pour çà Fred wink !

Il reste que ces états sont rares, précieux et personnels, imprévus et c'est rare de les entendre évoqués. Pour ma part je dirai qu'ils assemblent les choses, nous unifient, alors que la vie "sociale" nous disperse et atomise en unités distinctes. Dans ce contexte c'est vrai que RL peut faire je joint et maintenir vif le souvenir.

Edit: @phil67. je pense que ce qui est évoqué ici par Fred et Oli-v-ier relève pour les sportifs de l'"état de grâce" des grands moments. Ici un lien mais on retombe toujours sur des histoires d'hormones qui ne rendent plus compte de la magie et la naïveté de ces moments. http://www.psychologies.com/Therapies/D … s-de-grace

Dernière modification par profil supprimé 5 (10-01-2013 00:43:20)

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#57 10-01-2013 00:56:41

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Re : Se connecter ou se déconnecter?

miguel a écrit :
fredlafouine a écrit :

"Sentiment océanique". C'est beau non? Romain Rolland, pas Sigmund.
Le sentiment océanique se définit comme la volonté de faire un avec le monde hors de toute croyance religieuse.

Mais ce n'est pas ce dont je parle. Je dirais plutôt : La Connexion se définit comme un état de faire corps avec la Nature.

C'est une autre manière de le dire, c'est tout. L'étonnant est que tu utilise le terme de "connecter" et que lorsque tu te connecte à RL, tu puisse retrouver ou reconvoquer cet état particulier, yes ?

Tu as raison, je connaissais l'étude de Freud mais sans me souvenir de qui c'était.

oli_v_ier a écrit :
miguel a écrit :

... il y a quelque chose de mystique la-dedans ...

"I'm just an animal right now" ... "natural connection"


la vie "sociale" nous disperse et atomise en unités distinctes. Dans ce contexte c'est vrai que RL peut faire je joint et maintenir vif le souvenir.

Pour ma part  je m'envisagerai définitivement "unifié" physiquement parlant avec la "Nature"  le jour ou mes pairs disperseront mes cendres au creux d'une vague sympa dans  la première rivière la plus proche de  mon dernier lieu de vie terrestre. Pour l'instant j'ai de plus en plus de mal a vivre la "connexion" avec la Nature tant le  froid  l'humidité ou la chaleur du "grand extérieur" m'est devenu pénible à supporter sans l'assistance de mon bardas de babiole  top  classe moderne indispensable à ma protection et donc mon confort d'homme moderne.
Et tant pis pour Freud. tongue

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#58 10-01-2013 01:04:14

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Re : Se connecter ou se déconnecter?

Il s'en fichait pas mal, simple curiosité pour lui. De toute façon ce sont des épiphénomènes qui ne durent pas mais qui vous marquent. Faut que tu change de jeu Reveric, c'est quoi ce spleen?

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#59 10-01-2013 01:22:00

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Re : Se connecter ou se déconnecter?

miguel a écrit :

Il s'en fichait pas mal, simple curiosité pour lui. De toute façon ce sont des épiphénomènes qui ne durent pas mais qui vous marquent. Faut que tu change de jeu Reveric, c'est quoi ce spleen?

le jeu ? heuu. j'ai pas fait de philo dans mes études secondaires malheureusement mais il y a très certainement quelqu'un d'éclairé sur la liste pour me donner le courant  de pensée (moderne où pas)   qui  cernerait approximativement mes quelques certitudes mal ébauchées (évidemment) sur  ce bas monde.
Un truc genre très Terre a Terre. Pas ras les pâquerette quand même.
Du Nietzsche croisé avec du Thoreau peut être.
faudrait que je creuse mais je n'aurai pas le temps de tout lire ...
Mais je ne perd jamais le moral car je le retrouve tout le temps wink
HS:
Le mélange ( Ni+Th) peut fluctuer chaque jour en fonction de la température extérieur à 8 h00 quand j'enfourche mon vélo pour aller au chagrin , de l'heure du levé du soleil ( pas bon les solstices d'hiver pour moi), et du premier pied qui a touché le sol le matin ( le gauche c'est mieux). wink
Reste que j'ai manqué plusieurs occasions de "m'unifier" dans ma jeunesse au cours de mes virons dans l'Alpe un peu "osé".
Mais que je n'ai jamais ressenti la "connection" en question dont parle FredlF.
J'estime seulement avoir eu de la chance rétrospectivement dans mon inconscience. "Chance" qui tient à quelques  petit détails dans la pratique qui était la mienne comme le ( bon) coefficient d'adhérence des quelques centimètre carré du matériaux de ma  semelle de chausson avec le calcaire urgoniens. Et j'en passe. J'estime donc  faire donc du "sursis" depuis un certains temps (en attendant, et faute de lion ou autre grand prédateur dans le Nature qui m'entoure, le premier 4*4 qui me bousculera sur mon clou pour gagner trois places dans le bouchon qui l'attend 100 mètre plus loin).

Dernière modification par Profil supprimé 8 (10-01-2013 01:48:52)

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#60 10-01-2013 01:24:32

Phil67
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Re : Se connecter ou se déconnecter?

miguel a écrit :

Edit: @phil67. je pense que ce qui est évoqué ici par Fred et Oli-v-ier relève pour les sportifs de l'"état de grâce" des grands moments. Ici un lien mais on retombe toujours sur des histoires d'hormones qui ne rendent plus compte de la magie et la naïveté de ces moments. http://www.psychologies.com/Therapies/D … s-de-grace

L'article en lien parle a priori des phénomènes très classiques déclenchés par les endorphines et / ou l'adrénaline : c'est assez "classique" pour peu que l'on pratique un sport d'endurance. On plane tranquillement avec le cerveau qui baigne dans son jus d'hormones et l'état reste similaire aux états d'extase assez connus (dont sexuel tongue).

Je viens de retrouver le terme qui recouvre l'"état de conscience modifié" qui est encore différent et que j'essayais de décrire : le "flow"

Csikszentmihalyi a identifié les caractéristiques accompagnant et décrivant l'expérience du flow. Ce sont les suivantes :

    Objectifs clairs : les attentes et les règles régissant l'activité sont perçues correctement et les objectifs fixés sont atteignables avec les compétences de l'acteur
    Équilibre entre la difficulté de l'activité et les compétences de l'acteur (l'activité n'est ni trop facile ni trop difficile, elle constitue un défi motivant)
    L'activité est en soi source de satisfaction (elle n'est donc pas perçue comme une corvée)
    Haut degré de concentration sur un champ limité de conscience (hyperfocus)
    Une perte du sentiment de conscience de soi, disparition de la distance entre le sujet et l'objet
    Distorsion de la perception du temps
    Rétroaction directe et immédiate. Les réussites et difficultés au cours du processus sont immédiatement repérés et le comportement ajusté en fonction.
    Sensation de contrôle de soi et de l'environnement

La réunion de tous ces phénomènes n'est pas nécessaire pour conduire au flow. Les 3 premiers décrivent des caractéristiques de l'activité propices au flow, les 5 derniers décrivent plutôt l'état de conscience modifié qu'implique le flow.

...

Heutte & Fenouillet (2010) retiennent qu’il y aurait 4 dimensions du Flow :

- FlowD1  : Sentiment de maîtrise/contrôle de l'activité – absorption cognitive Knowing the activity is doable - that the skills are adequate, and neither anxious or bored (Csikszentmihalyi, 2004)

- FlowD2  : Perception altérée du temps Timeliness - thoroughly focused on present, don't notice time passing (Csikszentmihalyi, 2004)

- FlowD3  : Absence de préoccupation à propos du soi - dilatation de l'ego Loss of self-consciousness Sense of serenity - no worries about self, feeling of growing beyond the boundaries of ego afterwards feeling of transcending ego in ways not thought possible (Csikszentmihalyi, 2004)

- FlowD4 : Sentiment de bien-être - activité autotélique Intrinsic motivation - whatever produces "Flow" becomes its own reward Sense of ecstasy - of being outside everyday reality (Csikszentmihalyi, 2004)


L'article Wikipedia en lien est nettement plus complet avec quelques exemples illustrant bien ce que j'ai pu ressentir dans d'autres contextes (notamment descente en pente raide "engagée" -à mon petit niveau- où le basculement dans "un univers parallèle" est assez différent des effets habituels des endorphines en sport) :

Un autre exemple a été donné par le pilote de Formule 1 Ayrton Senna, qui, durant les qualifications du grand prix de Monaco 1988, a déclaré avoir l'impression de piloter la voiture au-delà de ses limites. "J'étais déjà en pole position, [...] et je continuais. Tout à coup j'avais deux secondes d'avance sur tout le monde, même sur mon binôme qui avait la même voiture. Et tout à coup j'ai réalisé que je ne conduisais plus la voiture consciemment. Je la conduisait comme instinctivement, mais j'étais dans une autre dimension. J'étais comme dans un tunnel. Pas seulement dans le tunnel sous l'hôtel : tout le circuit était un tunnel. Je continuais et continuais, encore et encore et encore et encore. J'avais largement dépassé la limite mais j'étais toujours capable de trouver plus."


On retrouve le même concept dans la spiritualité orientale et certains arts martiaux...

Dernière modification par Phil67 (10-01-2013 01:26:16)


Le contenu de ce message ne reflète pas nécessairement le point de vue de son auteur. wink

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#61 10-01-2013 01:42:32

oli_v_ier
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Re : Se connecter ou se déconnecter?

Phil67 a écrit :
oli_v_ier a écrit :

Je ne sais pas si c'est mystique, mais c'est très fort comme sensation. J'ai essayé de le décrire quelque part dans ce fil, Hysope m'avait posé la question.
"I'm just an animal right now" ... "natural connection" on entend dire Andrew dans sa conférence à National Géographic, pour moi ça se rapproche très près de ce que décrit Fred.

Plus prosaïquement, plutôt qu'une sorte de "connexion" plus ou moins mystique, si çà n'était ni plus ni moins que le fameux "état de conscience modifié" que l'on retrouve dans beaucoup d'autres activités : sports à risques, sports de glisse, sports d'endurance, etc.

C'est un état que l'on peut rencontrer en situation de "stress maîtrisé" ou lorsque la technique et la gestuelle sont totalement en harmonie avec les éléments (grimpe, glisse, équilibre, effort...). L'esprit bascule dans un état d'hyper-vigilance (mais sans devoir faire d'effort de concentration), le temps ralentit, le corps s'efface et se met automatiquement en phase avec l'esprit et l'environnement extérieur.

Ca, ça me parle, même si je ne l'ai vécu qu'une seule fois de façon certaine. Je raconte un peu pour illustrer (je ne crois pas en avoir déjà parlé ici). Totalement novice en rando à l'époque, je me suis mis en tête de grimper un sommet, en improvisant.
Le cheminement est devenu progressivement de plus en plus difficile, mais j'ai poursuivi ma montée, jusqu'à me retrouver totalement incapable de descendre par où je suis monté (traversée sur éboulis au dessus d'une paroi). Problème: je suis arrivé au pied d'une barre rocheuse. Gros malaise, vertige, nausée, stress général au point que mon corps devienne douloureux. J'ai laissé mon sac, soufflé 30 minutes pour reprendre mes esprits, j'ai grimpé la barre rocheuse plus facilement que je le pensais, je suis redescendu prendre mon sac (25kg tongue ), j'ai grimpé la barre rocheuse, dans un état psychique un peu spécial, mais c'est la suite qui m'a fait plonger dans cette hyper-vigilance un peu surnaturelle. Je suis arrivé sur une crête, avec derrière moi ce que je ne pouvais pas redescendre, et devant moi une paroi verticale de 30m qui menait sur les plus hautes neiges d'un glacier. Impossible de descendre par là aussi, donc. Mais j'ai l'idée saugrenue que sans mon sac, je pourrai peut-être descendre quelques mètres, puis sauter... Me voilà donc en train de descendre mon sac après avoir noué ensemble tout ce que j'ai de ficelle sur moi, dont celle de mon porte-carte... , pour descendre mon sac jusqu'au glacier. Le sac a à peine descendu 4m avant qu'une ficelle cède (celle du porte carte n'a pas supporté les 25kg roll), je tombe sur le cul, j'entends un bruit métallique peu après et un chhhhhhiiiiii qui s'évanouit. Je me relève et je distingue à peine mon sac devenu tout petit et en train de dévaler le glacier, il heurte un bloc qui dépasse, fait un immense vol plané, glisse encore et s'arrête brutalement dans des blocs... Là je ne me souviens plus à quoi j'ai pensé, je me suis engagé dans la paroi en désescalade, et ce qu'il s'est passé là dans mon cerveau ressemble exactement à ce que tu décris Phil67. La paroi n'était pas verticale, mais surplombante, et humide, horrible. Je me suis retrouvé à faire des mouvements et tenter des trucs comme si plus rien n'était impossible, comme au ralenti. Sans aucune nervosité, relax, dans un état second, mais efficace. Percevant une quantité fabuleuse de choses dans les moindres détails. C'est une chose que je ne pourrai jamais oublier. Je me rappelle l'avoir recherché pendant un certain temps, mais je pense que c'est du passé.
La fin de l'histoire: j'ai rejoins le haut du glacier, puis taillé des marches jusqu'à rejoindre mon sac et récupérer les affaires éparpillées (dont le bidon d'essence cabossé que j'ai utilisée au village d'igloo il y a une semaine smile ), je suis redescendu de mon état second progressivement au fur et à mesure que la pente s'aplatissait, avec l'impression de venir d'une autre planète.

La connexion vécue en 2008 en Islande n'était pas ma première du genre et était différente de ce que je décris ci-dessus, plus douce, moins intense, mais peut-être aussi forte, à la réflexion.


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
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#62 10-01-2013 02:03:31

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Re : Se connecter ou se déconnecter?

reveric a écrit :
miguel a écrit :

Il s'en fichait pas mal, simple curiosité pour lui. De toute façon ce sont des épiphénomènes qui ne durent pas mais qui vous marquent. Faut que tu change de jeu Reveric, c'est quoi ce spleen?

le jeu ? heuu....

Jeu= toutes ces activités que l'on s'inventent pour tacher d'oublier les parce-chocs que la vie nous concocte et qui séparent deux parties...de jeu.

Oui, il y a moults états de conscience modifiés. Dernièrement des scientifiques ont étudié les fonctionnements cérébraux des moines tibétains, 8 dan au moins de méditation boudhiste!. C'est les rois du bonheur sur commande, en overdose permanente de dopamine! lol !

J'adore ta vision d'unification finale d'avec la nature, et je suis d'accord avec toi sur une chose: c'est bien la seule tangible, l'autre est un moment de bonheur qui ne dure pas. Dommage que tu ne connaisse pas, mais gare, elle ne prévient pas.

Edit: @phil67, j'ai lu dernièrement un article sur Sport et Vie qui parlait de "ZONE", que l'on trouve en effet dans wikipédia "Le concept d'"être dans la zone" durant une performance athlétique correspond à la description du flux de Csíkszentmihályi...."

Pour le dire vite, j'opine que l'espèce humaine cherche et trouve tout un tas de pratiques voir de substances pour atteindre un chouia de "transcendance", c'est à dire échapper quelques temps à sa condition de base. Ce que je trouve paradoxal c'est que beaucoup, dont je suis, la trouve en mettant en jeu leur existence même. Peut-être parce que c'est la seule liberté que nous ayons vraiment?

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#63 10-01-2013 20:49:12

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Re : Se connecter ou se déconnecter?

miguel a écrit :
reveric a écrit :
miguel a écrit :

Il s'en fichait pas mal, simple curiosité pour lui. De toute façon ce sont des épiphénomènes qui ne durent pas mais qui vous marquent. Faut que tu change de jeu Reveric, c'est quoi ce spleen?

le jeu ? heuu....

Jeu= toutes ces activités que l'on s'inventent pour tacher d'oublier les parce-chocs que la vie nous concocte et qui séparent deux parties...de jeu.
des moines tibétains, . C'est les rois du bonheur sur commande,  lol !
L'espèce humaine cherche et trouve tout un tas de pratiques voir de substances pour atteindre un chouia de "transcendance", c'est à dire échapper quelques temps à sa condition de base. Ce que je trouve paradoxal c'est que beaucoup, dont je suis, la trouve en mettant en jeu leur existence même.

Pour ce qui est d'approcher la "connexion" de manière volontaire ( partir et surtout  revenir en bon état avec ou sans "substance" et dans une démarche précise car codifié et encadré) par contre je suis d'accord  : les ermites ou non de toute religion et de tout coin du globe tiennent eux aussi  le haut du pavé.
Je n'en ai croisé qu'un dans les calanques dans les année 79/80 qui vivait dans une grotte rive gauche du sentier en descendant à L'Oule.
Il parlait allemand et nous avions à sa demande troquer de la nourriture contre des oeufs qu'il possédait.
C'était en fait un architecte allemand qui tentait de recréer dans la dénuement le plus complet ( il était vêtu d'un pagne) ce que pouvait être le mobilier humain du temps des hommes " des cavernes". Il avait tenu comme ça de longs mois seul avec des grosse phase de méditation.
Quand au "jeu" et au fait de tenter d'échapper à sa condition de base  je crois savoir que les psy appelle ça pour certains comportement de certains individus  "la mise en danger permanente". C'est plutôt le fait d'individu masculin et relativement jeune. Ca prend beaucoup de forme. Un genre de rituel qui permet d"évacuer un stress ou une énergie débordante.
J'y suis passé mais ça m'a passé sans trop de dégât ni pour moi ni pour les autres mais sans ce sentiment de  "connexion" que certains vives.
Reste que B. Pascal  se demandait déjà à son époque si tout le malheur des hommes ne venait pas d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre.
A t il connu la "connexion" cet illustre personnage ?  hmm

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#64 11-01-2013 00:53:35

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Re : Se connecter ou se déconnecter?

reveric a écrit :

Reste que B. Pascal  se demandait déjà à son époque si tout le malheur des hommes ne venait pas d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre.
A t il connu la "connexion" cet illustre personnage ?  hmm

Certainement, c'est de notoriété! http://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Pascal

Je pense qu'il est dangereux d'aller à la recherche des ces "connections", d'aucun diraient "extases", ou "ravissements" qui sont les termes premiers mais trop connotés religieusement. Ca peut conduire comme tu le dis à prendre des risques, dépasser les limites. Finalement un peu ce que faisaient les mystiques, se priver de sommeil, s'infliger mille pénitences, car çà ne vient pas sur commande.
Mais il n'avaient semble-t-il pas longtemps la ligne directe, et c'était un grand malheur pour eux quand çà fichait le camp.

A mon avis, pour les moines d'aujourd'hui et leur méditation, c'est encore d'un autre ordre, moins violent, une forme de sérénité alors que pour les anciens c'était vraiment la grosse patate!

Est-ce que Fred a réinventé quelque chose avec la "connection", ben je ne crois pas, dans la mystique on y met ce que l'on v(o)eux roll . Et puis on parle d'états de conscience modifiés, mais même pour l'état de conscience "normal", c'est très difficile de dire ce que c'est "la conscience". Les neurologues et autres psy se cassent les dents sur cette simple question, alors les modifiés....
Après ce n'est pas donné à tous le monde ces trucs, il faut surement avoir quelques aptitudes cachées.

Je n'aime pas prendre des risques comme tels, mais mon goût pour l'escalade et la montagne les font intervenir, leur gestion fait partie du plaisir que ces activités procurent, ce n'est pas l'"ordalie" des ados qui s'en remettent au destin, à la chance ou à l'ange gardien. En fait, ces milieux nous rappelle notre précarité.

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#65 11-01-2013 08:40:43

fredlafouine
Fouinez!
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Re : Se connecter ou se déconnecter?

Oui bon sinon on peut tout simplement évoluer dans un espace sauvage en autonomie complète avec du matériel en adéquation avec ses propres aptitudes et les nécessités du terrain, pas obligé de pratiquer une activité à risque. Je ne pense que ce soit nécessaire. C’est peut-être un catalyseur, mais je pense qu’il s’agit d’autre chose (il ne s’agit pas d’une montée d’adrénaline).

Quand je marche du lever au coucher du soleil plusieurs jours d'affilée, il y a un moment où il se passe un truc.

C'est subtil, mais je ne suis pas tout-à-fait le même. Je vis une parenthèse, un moment privilégié où ma conscience et mes sens sont d'avantage éveillés.


smile


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#66 11-01-2013 10:26:15

xackurush
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Re : Se connecter ou se déconnecter?

Skurka parle aussi de cette connection sur son blog partie 1 de l'article mais sans rentrer dans les détails ni expliquer.
Pour ma part, il y a une grande différence entre la connection dont parle Fred et la sensation du shoot d'adrénaline lorsque l'on pratique une activité style vtt de descente, ski ou tout sport faisant intervenir l'adrénaline. La connection, c'est plus diffus, ça dure longtemps et c'est pas lié du tout avec la "dangerosité" de l'exercice. Ca m'arrive parfois lorsque je cours ou marche sur de longues durées, mais c'est pas automatique.

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#67 11-01-2013 11:45:06

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Re : Se connecter ou se déconnecter?

fredlafouine a écrit :

il ne s’agit pas d’une montée d’adrénaline.
C'est subtil, mais je ne suis pas tout-à-fait le même. Je vis une parenthèse, un moment privilégié où ma conscience et mes sens sont d'avantage éveillés.
smile

endorphine alors ! wink
faut que tente les grand espace type Islande ( bien que le mode solitaire me pose problème quand même ) ! y a pas de raison que ça marche pas avec moi ! tongue

Dernière modification par Profil supprimé 8 (11-01-2013 12:10:20)

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