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#1 05-05-2013 20:22:27
- MonsieurHenri
- Pessimiste
- Lieu : 74
- Inscription : 10-03-2010
[Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
(cliquer sur l'image ci-dessous pour accéder directement au texte du récit)
Dernière modification par MonsieurHenri (04-04-2016 20:45:49)
Mont-Blanc ; Ecrins ; Vercors 1 ; Vanoise ; Beaufortain ; Vercors 2 ; Queyras ; Mercantour
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#2 05-05-2013 20:32:59
- Hareotoko
- But alors....
- Lieu : Hte Normandie
- Inscription : 08-01-2013
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Salut M'sieur
Et bah voilà, çà va te refiler la patate et l'envie de refaire des choses...
Cordialement
Quand Bruce Banner est énervé, il devient Hulk. Quand Hulk est énervé, il devient......Chuck Norris.
Bénir....ramollit ; Maudire.....tonifie.
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#3 05-05-2013 21:20:24
- MonsieurHenri
- Pessimiste
- Lieu : 74
- Inscription : 10-03-2010
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Dernière modification par MonsieurHenri (04-04-2016 20:39:30)
Mont-Blanc ; Ecrins ; Vercors 1 ; Vanoise ; Beaufortain ; Vercors 2 ; Queyras ; Mercantour
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#4 05-05-2013 21:36:52
- Phil67
- Nouveau membre
- Lieu : Tres Tabernae
- Inscription : 04-10-2011
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Raaahhh... j'adore les photos de paysages qui auraient leur place dans une expo (d'art abstrait) !
(Le lecteur attentif n'aura pas de mal à trouver les intrus dans la série. )
Dernière modification par Phil67 (05-05-2013 21:37:52)
Le contenu de ce message ne reflète pas nécessairement le point de vue de son auteur.
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#5 05-05-2013 22:51:02
- mz
- Toutou fou
- Inscription : 01-09-2009
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Belles photos
Pour rebondir en marge de la discution amorcée sur ton trombi, et en relation avec ces premières photo, je suis en pleine lecture de ce livre. Jared Diamond y explique que les paysage Islandais sont ceux qui ont été le plus modifié par l'homme en Europe. Pour faire court, lorsque les premiers Viking se sont installés sur l'île, ils ont déboisé trop rapidement la fôret par rapport à sa vitesse de regénération, faisant quasiment disparaitre tous les arbres de l'île. De plus, les sols Islandais sont particulièrement sensible à l'érosion, car composés de fines particules déposées lors des éruptions volcaniques. En implantant des fermes sur les landes du centre de l'île, les animaux d'élevage ont fragilisé les sol, qui ont été mis à nus. La pluie et le vent ont alors lessivé les sols et emporté les fines particules le composant, ce qui a l'origine des déserts actuels au centre de l'île.
Une lecture à conseiller, donc
Canus Follus
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#6 06-05-2013 08:53:18
- chouxrave
- Membre
- Lieu : Bugey
- Inscription : 13-10-2006
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Ah, c'est le pied !
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#7 06-05-2013 09:22:36
- Nyckeau
- Palmipède de combat
- Inscription : 24-03-2011
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Je comprends pourquoi tu as tant de mal en France : tu as manifestement pris ton pied là bas (et même les deux... ).
La perfection du voyage est de voyager sans bagage
Henry David Thoreau
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#8 06-05-2013 09:28:04
- velox
- R.I.P
- Inscription : 21-08-2006
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Ah, enfin un CR écrit avec les pieds.
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#9 06-05-2013 10:38:04
- ThiX
- Ermite sociable
- Lieu : Far East (Lorraine)
- Inscription : 24-07-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
J'aime...
MonsieurHenri à pied d'oeuvre.
Une série de photos de mise en bouche... Je fais le pied de grue sur ce fil.
En éMULation
Trombi
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#10 06-05-2013 11:00:58
- Caroline73
- Membre
- Lieu : Savoie
- Inscription : 06-12-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
J'adore tes récits, toujours super bien montés. Je suis avec attention la suite de l'histoire! (surtout que je vais aussi mettre mes pieds dans toutes ces traces fin Aout ^^)
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#11 06-05-2013 12:09:01
- CLeC
- Membre
- Lieu : IdF
- Inscription : 06-11-2011
- Site Web
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Effectivement cette première série amusante et bien vue donne envie de voir la suite !
4981875N - 0698785E - 1761m
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#12 06-05-2013 12:44:33
- MonsieurHenri
- Pessimiste
- Lieu : 74
- Inscription : 10-03-2010
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
***doublon***
Dernière modification par MonsieurHenri (06-05-2013 20:11:26)
Mont-Blanc ; Ecrins ; Vercors 1 ; Vanoise ; Beaufortain ; Vercors 2 ; Queyras ; Mercantour
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#13 06-05-2013 12:45:31
- MonsieurHenri
- Pessimiste
- Lieu : 74
- Inscription : 10-03-2010
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Un petit retour sur ma traversée de l'Islande l'été passé (2012). C'était peu avant fredlafouine, les conditions étaient très différentes, on pourrait croire qu'on est parti à 3 mois d'intervalle. Mais non.
Préparation
J'ai lu tous les fils concernant l'Islande sur le forum, on apprends beaucoup de choses. J'ai lu plusieurs récits sur Internet, dont l'intégralité du blog de Bigfoot, qui en plus d'être instructif, est plein d'humour.
Je me suis penché sur les cartes, numériques et papier.
S'agissant de ma première rando hors de la France, je me suis rencardé sur le trajet. (avions, cars, aéroports...)
Je crois que c'est ce qui m'a le plus inquiété.
Pour la rando en elle-même pas tellement.
Concernant le matériel et la bouffe, je me suis aperçu que ce que j'utilise habituellement dans les Alpes l'été entre 2000m et 3000m allait très bien. J'y ai adjoint des sandales en plastique pour les gués et des gants de ménage. Des cartes SD et des batteries en plus pour les souvenirs. Un arceau en plus pour la toile de tente afin d'avoir une résistance accrue face au vent. Des bouteille de 50cl en plus de la poche à eau. C'est à peu près tout.
Sur l'itinéraire je ne savais pas trop quoi faire. Beaucoup de trucs me tentaient, je savais pas quoi choisir. J'ai finalement opté pour la classique Nord-Sud de Myvatn à Skogar. Je ne regrette pas mon choix, cet itinéraire est une belle première approche de l'Islande à mon avis. On y goûte et en même temps on limite les risques et les incertitudes car c'est un itinéraire qui a déjà été parcouru et sur lequel on peut trouver des d'infos.
J'ai estimé comme j'ai pu la longueur des étapes, mais ne marchant jamais sur le plat, j'étais paumé. J'ai finalement quasi tout piqué à Simon, je lui ai fait confiance.
Voilà voilà. Bon, on y va ?
Musique
A partir de maintenant, pour vous mettre un peu plus dans ma peau, je vous invite à écouter cet album pendant la lecture.
J-1 : Transports en communs
Je pars de chez moi à 17h, chargé comme un mulet. (ça commence bien )
Direction Annecy pour prendre mon TGV pour Paris, où j’arrive à 22h. Une heure et demie de RER et de car (l'angoisse) et je suis enfin à l’aéroport ou je vais passer la nuit. Je zone un peu et grappille quelques heures de sommeil...
Tout ce merdier m'a épuisé. J'en ai déjà plein le cul.
ça donne vachement envie non.
J1 : Paris – Akureyri
Vers 4h et demi du matin, je rejoins l’enregistrement qui ouvre tout juste, en ayant pris soin au préalable de saucissonner mon sac à dos dans de la cellophane alimentaire. J’ai l’air hagard et la bouche pâteuse. Contrôles, attente, lever de soleil sur l’aéroport CDG et départ pour l’Islande, enfin. Waaa !
Le trajet au-dessus de la mer de nuage est splendide, je reste la tête collée au hublot tout le long malgré mes yeux qui cherchent inexorablement à se fermer. Je découvre la délicate langue islandaise et prends toute la mesure de ma compréhension quasi-inexistante des langues étrangères.
Peu après le décollage, l’hôtesse me demande quelque chose en anglais. Comme je la vois payer des canons aux autres passagers, je devine le propos et réponds très poliment et dans mon meilleur anglais « Can I have some water please ? » Elle me fait signe que oui, et me tends un pot de yaourt. Ah. Bon.
Bien longtemps après avoir digéré mon yaourt aux myrtilles, enfin, je vois l'’Islande ! La première vue que j’en ai est un grand champ de lave chaotique qui se jette dans la mer. Mon premier souvenir ? Cette pensée qui me fouette le cerveau : « Je vais y rester ça fait pas un pli. »
Je récupère mes bagages et sort de l’aéroport. Grand coup de vent qui me glace sur place. Ni une, ni deux, je retourne dans le hall de l’aéroport pour m’habiller. L’air du parfait niais qui découvre que l’Islande c’est froid et venté , je sors tout ce que j’ai de chaud : pull, doudoune, veste, keffieh, gants, bonnet. Le tout serré à fond. Je n’ai pas un cm² de peau nue qui dépasse. Rebelote à l’extérieur avec un petit rire gras face au vent.
L’air d’un bibendum je prends le Flybus – le car qui fait la navette entre Keflavík et Reykjavík – non sans passer devant une harde de mâles islandais dans la force de l’âge. Bière locale à la main, cheveux blond, bâtis comme des vikings, l'air un peu consanguins... et en t-shirt.
Des tarés quoi.
En descendant au terminal du flybus je demande au chauffeur : « Where is the bus to go to the local airport please ? » (je finis toutes mes phrases en anglais par « please », je ne sais pas pourquoi)
Un autre chauffeur tout à côté me répond quelque chose en anglais que je ne comprends pas. Je le fais répéter. Au bout de la quatrième fois, j'acquiesce d'un air entendu. J'ai rien compris mais s'il me parle ça doit être bon. Je monte dans son mini-bus on verra bien.
J’arrive en 15 minutes à l’aéroport intérieur, j'ai bien fait d'aller avec lui. Le vol pour Akureyri (dans le nord du pays) est à 14h, j’ai du temps devant moi, j’en profite pour manger des yaourts aux myrtilles à la consigne et pour envoyer quelques cartes postales.
Le trajet en avion est plutôt marrant dans ce coucou à hélices, j’adore. On se pose au milieu d'un fjord et je dois faire du stop pour rejoindre Akureyri. Deux adolescentes m’y conduisent et gloussent quand je dis que je suis français.
A Akureyri c’est le parcours du combattant. Mon sac à dos plein à craquer commence sérieusement à me peser sur les épaules. Je me tape 1 ou 2 kilomètres à pieds jusqu’au supermarché où je perd toute notion de régime alimentaire équilibré. Et rebelote jusqu’au camping, un cabas d'une demi-tonne dans chaque main. Dur. Petite pause sur un banc. Un snickers. Un chat se frotte contre ma jambe.
Je fais un saut à la bibliothèque pour envoyer quelques mails avant de commencer l'aventure. Je tente la carte de la corporation internationale des bibliothécaires pour avoir accès au net gratuitement. Ça marche.
Au camping, je plante ma tente dans un coin et me laisse tomber comme une loque. Marre.
Mais il y a une piscine en face, je me motive à bouger. Passage obligé dans les douches (communes) où de jolis panneaux avec schémas explicatifs nous montrent comment prendre une douche. Désormais instruit sur l’intérêt de se laver les pieds et le kiki, je vais me baigner dans une eau à 38°C. C’est assez jouissif. Je tente le coup dans le bassin à 43°C avec les petits vieux mais c’est quand même un peu chaud. Ils y resteront encore une bonne heure. Moi 10 minutes.
Retour au camping un peu avant 23h pour ma première nuit sans nuit en terre d’Islande, je suis complètement explosé. Je m’endors en dix secondes.
J2 : Akureyri - Reykjahlyð : L’Islande oui, mais à bicyclette !
Départ avant l’aube pour choper mon car pour Mývatn. Je croise plusieurs randonneurs à l'arrêt de bus. Il y en a deux qui portent le sac d'un troisième pour qu'il puisse l'enfiler. J'hallucine un peu et vais me fumer une petite clope à l'écart.
Le car nous emmène à Reykjahlyð après quelques arrêts prévus et imprévus.
Une fois sur place, je me déleste enfin de près de 10 kg à l’office du tourisme après avoir tout fourré dans un sac poubelle sous l’œil circonspect des touristes. Je le récupérerais dans une semaine. Puis direction le camping Hlíd, un peu à l’écart du village, entre colline herbeuse et coulée de lave. Je plante la tente sur la colline en haut du camping. Balcon avec vue. La classe.
L’après-midi je loue un vélo pour jouer au touriste sur le Námafjall et le site de Hverir. C’est superbe. L’odeur ambiante ne laisse aucun doute, je suis en Islande. Le gaz qui s’échappe du sol et responsable de cette abominable odeur d’œuf pourri se crée lorsque le souffre entre au contact de l’air créant du sulfure d’hydrogène. C'est probablement cancérigène et j’en inspire à plein poumons. Les couleurs dues aux dépôts de souffre sont incroyables. Je m’approche prudemment de plusieurs fumerolles, le sol est chaud et ça sonne creux. Un coup de vent et le sulfure d’hydrogène m’enveloppe. Bon aller, je retourne là où c'est autorisé.
Je descends ensuite droit sur le site fréquenté de Hverir en manquant de me casser le figure à plusieurs reprises.
Les marres de boue sont d’un bleu pétrole magnifique. Il s’agit en fait d’argile bouillonnante, formée à base de scories volcaniques décomposées par l’acide sulfurique. (on mourra moins bêtes )
J’y reste un moment et finis quand même par me rentrer. Trop de touristes tue le tourisme.
Petit passage dans les douches communes du camping. Je me félicite d'y aller avant les autres, les pommeaux sont très rapprochés et à plusieurs ils doivent se laver cul-contre-cul. Le guide du routard indique : « douches sulfureuses ». C'est des marrants au guide du routard.
J3 : Reykjahlyð – Graenavatn : parcours touristique
Ce matin je me réveille sous une légère bruine. Chier. Mais le temps de partir et ça s’arrête. Cool.
Après un passage à la supérette de Reykjahlyð pour acheter un deuxième bonnet (j’ai perdu le premier la veille), je prends la direction de Grjótagjá pour voir la source d’eau chaude née au niveau de la faille qui sépare la plaque nord-américaines de la plaque eurasienne. Très impressionnant. L’eau est très chaude, environ 50°C, autrefois les islandais s’y baignaient mais aujourd’hui les guides y font cuire des œufs à la coque. True story.
De là je décide bêtement de tirer tout droit en direction du volcan Hverfell, que je vois poindre à l'horizon. Erreur monumentale puisque je me retrouve au milieu du chaos d’un champ de lave à l’état brut. Le genre râpe à fromage instable où tu te nique les godasses et les genoux. Le temps de sortir de là j'en ai déjà plein le cul. Je fais quand même la courte et rapide ascension du Hverfell et j’arrive au sommet avant midi. Le vent m’arrache mon caleçon et je cherche frénétiquement mon bonnet. En vain.
L’Islande vient de me voler 2 bonnets en 2 jours. La poisse. Je fais un tour le long du cratère et fini par redescendre au parking. Objectif : remonter en stop à Reykjahlyð racheter un bonnet. A cette heure, pas grand monde s’en va, je me dirige donc directement vers un couple pour le demander s’ils peuvent m'emmener à Reykjahlyð. « Pas de soucis on attends que la belle-mère redescende du volcan. » Merde alors, des suisses !
Une fois la belle-mère arrivée, on y va et me revoilà à mon point de départ. Je retourne à la supérette pour la deuxième fois de la journée pour acheter mon troisième bonnet. J’ai l’impression de faire l’économie du bonnet islandais à moi tout seul.
Je stoppe à nouveau, en direction de Dimmuborgir. Je suis pris par un jeune couple d’islandais, je ne comprends pas un traître mot de leur anglais. Ouais c'est ça, thank you à vous aussi.
Le site touristique de Dimmuborgir est blindé de monde. L'angoisse pour un asocial maladif tel que moi. Il y a ici des colonnes de laves figées qui ont finies par émerger du sol au fil de l’érosion. (en gros )
C’est assez étonnant. Je me caille un peu. A un moment donné je vois un panneau « Difficult path » sur la droite. Aller hop, soyons joueur.
Je pique-nique au milieu d’un gouffre, bien à l’abri du vent. Puis après une courte sieste je repars, ce soir je vais jusqu’au camping de Graenavatn. Une bonne douche chaude me réconfortera ! C’est par la route bitumée, j’essaie de faire du stop mais en vain. Le temps se couvre sérieusement et avec ce vent j'ai les abricots comme des raisins de Corinthe. Le lac Mývatn est sur ma droite, ça reste superbe. (quand même!)
Mais pas une voiture ne s’arrête et c’est les jambes en coton que j’arrive à Graenavatn en début de soirée. Et là, c’est le drame. Pas de camping. Et merde.
Elle m'avait fait rêver tout l'après-midi cette douche chaude. Choc psychologique de niveau 8. Il se remet à pleuvoir. Niveau 9. Je sonne à la porte d’une ferme pour en savoir un peu plus ou pour me faire offrir une douche chaude mais le gars qui m’ouvre m’explique comme dans les films d'horreur que le camping est fermé depuis plus de dix ans. Oula !
je suis vraiment pas à jour. Je m’assois sur ma douche chaude, fait le plein d’eau (froide) chez le mec et repars me trouver un coin pénard. Je finis par me caler dans un champ d’herbe juste derrière une coulée de lave. Je monte ma petite tente et en ressortant de sous mon dernier arceau, je m’aperçois qu’un troupeau de vache m’a encerclé. Une crise cardiaque plus tard, je les chasse nonchalamment du bout du bras. Mais au lieu de partir, elles s’avancent vers moi.
C'est quoi ce cirque ? Je me penche pour vérifier un truc… non non c’est bon, c’est bien des dames.
Pas question de me laisser faire, déjà que j'ai les boules de pas avoir eu ma douche chaude... Je me mets en colère et elles se mettent à galoper comme des chevaux... Des vaches au galop, on aura tout vu.
J4 : Graenavatn – Botni : Seul au monde, enfin !
La nuit a été excellente et ce matin le ciel se dégage. Cette fois ça y est, je m’apprête à m’enfoncer au cœur de l’Islande.
L’objectif du jour se trouve au pied du Sellandafjall que je distingue en petit à l’horizon. Il y a bien une piste mais tirer tout droit dans le désert de Sellónd, c'est plus marrant. Je croise quelques moutons. Le berger va galérer pour les récupérer. Mon sac me nique un peu les épaules, pas l'habitude d'un sac aussi lourd.
Au cours de la matinée le ciel devient d’un beau bleu immaculé et le soleil illumine la plaine désertique de Sellónd. Je branche mon MP3 et écoute Sigur Ros. Une fois. Puis deux. Puis toute la journée en boucle.
Je décolle. J’arrive vers 14h au pied du Sellandafjall. Je fais le plein d’eau et m’arrête pour manger un morceau abrité derrière un morceau de lave. Il y a un grand soleil mais je dois quand même enfiler ma doudoune. Je devais dormir ici, mais je me sens en forme, j’ai envie de continuer. Je repars donc en direction du refuge de Botni.
Après-midi serein avec Sigur Ros à fond dans les oreilles et les plaines désertiques pour seul horizon. L’impression d’être le seul être vivant au monde, plus rien d’autre n’existe que moi et cet océan de sable, de scories et de lichen. Parfois je traverse une coulée de lave, aussitôt remplacée par une bande d’herbe vierge. Trois moutons. Du sable. Des scories. Et ainsi de suite en différent à chaque fois.
Quelques heures avant d’arriver à Botni, j’entre dans un immense champ de lave, Utbruni. La piste zigzague pour se frayer un chemin mais je continue à tracer tout droit, laissant l’empreinte de mes pas dans le sable échoué ici ou là. J’arrive au refuge en pleine forme malgré la double-étape, tout heureux de trouver un petit lac dans lequel je m’octroie un petit bain. C’est qu’avec ce sable et ce vent, j’ai le visage d’un charbonnier. Le lac est un peu vaseux mais un sentiment de liberté jamais atteint m’envahit alors que je suis là, seul et nu comme au premier jour, au milieu de ce champ de lave stérile qui s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés.
Trois gros 4x4 arrivent peu après, les mecs me demandent sèchement leur chemin et repartent sans demander leur reste. Bande de cons. J’espère que vous tomberez en panne d’essence.
Sinon ce petit refuge vaut tous les 4*** du monde. Petite soirée à bouquiner et à admirer le soleil couchant, une tisane à la main. Une pensée pour ma copine qui me manque et que j'aimerais avoir à mes côtés. Une dernière tisane et je m'endors, en paix. Le bonheur tient à peu de choses.
Durant la nuit je vais énormément rêver. Le schéma va se répéter tout le long de mon séjour. Ne penser à rien la journée, mais faire une multitude de rêves la nuit. Je n'aurais jamais autant fait de rêves qu'en Islande. Le cerveau humain est d'une étrange complexité.
J5 : Botni - Dyngjufell : les sables du désert
Départ tardif sous un ciel immaculé, le soleil darde ses rayons sur mon petit royaume de lave. Je passe quelques heures à sortir de l’Utbruni. C’est juste incroyable.
Je tire à travers ce chaos en essayant de repérer les piquets de la piste. Aussitôt vu, aussitôt perdus. J’avance à vue en direction de l'Askja et du Dyngjufjöll Ytri qui commencent à grandir à l’horizon. J’entre dans un immense désert volcanique : l'Odáðahraun. Odáðahraun signifie « Désert des Crimes » et doit son nom aux criminels qui venaient autrefois s’y cacher. Le soleil cogne mais le vent souffle fort et je garde mon keffieh autour du cou. A midi, je monte sur une dune et profite d’une vue qui me laisse extatique. Du sable à gauche, du sable à devant, du sable à droite : l'Odáðahraun. En arrière-plan des volcans minuscules maintenant familiers : Sellandafjall et Bláfjall. Ils me paraissent être à des centaines de lieues d’ici. J’y étais il y a moins de 2 jours et pourtant j’ai l’impression que cela fait des semaines.
L’après-midi j’entre dans le canyon de Dyngjufell, mon bivouac du jour. En fin d’après-midi j’arrive au refuge. Il est occupé par un groupe. Je me lave dans le ruisseau qui a creusé la lave et je patauge tout nu une bonne heure dans l’eau qui coule sur le sable noir. Flic, flac, floc. Ici à l’abri du vent il fait chaud, où va-t-on. Ce pays me rend complètement gaga.
Puis je m’éloigne un peu du refuge pour planter mon bivouac au milieu du sable. Je ne vous raconte pas toute la complexité de planter des sardines dans du sable. Dans la soirée, une femme du groupe qui squatte le refuge m’apporte du ragoût. Des allemands. Le ragoût est excellent. « Danke Sheun. » Nuit réparatrice en prévision de la journée montagneuse de demain. Soleil couchant dans le Dyngjufjalladur. Le vent tombe pour la nuit mais j'ai du sable dans les oreilles. Encore beaucoup de rêves.
J6 : Dyngjufell – Dreki : Séquence émotion
Ce matin il gèle ! Le ciel est bleu et mes valseuses doivent avoir la même couleur. Polaire, gants, keffieh et bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, j’entreprends l’ascension de l’Askja. L’objectif de la matinée : le col du Jonsskarð, porte d’entrée du cratère. Je monte et retrouve enfin des sensations connues quand mes muscles se mettent en mouvement pour gravir les pentes de ce volcan. Je suis tout content. L'air un peu idiot sans doute aussi.
Je traverse plusieurs petits plateaux et plusieurs petits ruisseau. Plus je monte, plus mon environnement s’assombrit, jusqu’à parvenir à un noir profond. C’est beau. De temps à autre une tache de mousse verte fluo dans un talweg égaie ma matinée. Puis j’atteins la neige. Le contraste avec le sol volcanique d’un noir de geais est saisissant. Je traverse un ou deux névés gelés. Ici les ruisselets d’eau de fonte sont gelés comme des cristaux de diamants étincelants sous un soleil d’une pureté absolue.
Le col se fait désirer et j'y arrive au milieu de la matinée.
Je dévore un spectacle d’une puissance étonnante : le cratère et la caldeira de l’Askja. Plusieurs km² de lave originelle. Devant moi s’étend le chaos. Je tremble d’excitation. Et c’est la descente sur les fesses dans la caldeira. Je longe le cratère par la gauche, prenant soin de rester sur la partie en neige. Et d’un coup, je suis obligé de m’arrêter.
Les larmes me montent aux yeux. (si si)
Tout tremblotant je retiens comme je peux ce flot de liquide inattendu avant de craquer. Je sanglote et rie en même temps. Un choc émotionnel de niveau 10 assez soudain. La magie de l’Islande m’envoûte et me transforme. C'est surréaliste. Je viens au monde pour la deuxième fois. Un homme neuf. Un nouveau flux coule dans mes veines, des zones oubliées de mon cerveau sont reconnectées. Entier.
On ne se moque pas, je vous l'écris comme je l'ai vécu sur le moment.
Arrivé au nord de la caldeira, je traverse le Goðahraun pour rejoindre le cratère Viti. J’entre en plein dans ce qui fut il n’y a pas si longtemps de la lave en fusion. Les formes sont incroyables, des masses de plusieurs mètres figées dans leur mouvement. C'est juste magnifique. On dirait un peu des bouses de vaches géantes en fait. Je saute de bouse en bouse jusqu’au parking où je ne m’arrête pas.
Il est midi, direction Viti pour la pause déjeuner. La zone est assez fréquentée et tout le monde s’agglutine au bord du cratère. Imaginez un trou de 50m de diamètre avec au fond, de l’eau laiteuse entourée de fumerolles. La descente est assez casse-gueule mais bon, à fond les ballons !
En bas, c’est l’infection. L’air est saturé de souffre. Mais s’il faut puer pour être là, je me sacrifie de bon cœur. Je suis seul au bord du lac et tout le monde me regarde. L’impression d’être épié : il va y aller ou pas ? J’avoue que l’endroit n’inspire pas confiance. Un gros solfatare à ma gauche, des dépôts de souffre à ma droite et devant, un lac qui pue et qui fait des bulles. Je me mets en caleçon et j’enfile mes sandalettes en plastique pour faire quelques pas sur la berge. Jusque-là, tout va bien.
Je m’enfonce dans l’eau. Je remue une vase couleur rouille qui vient tâcher la surface bleu pâle de l’eau.
J’en ai jusqu’à la taille, je regarde un peu autour de moi, hésitant
, je fais la moue et me jette à l’eau ! Ce qu’elle est bonne ! L’eau est à 22-23 °C , c’est génial. Il y a plein de bulles autour de moi qui font plop plop devant mon visage. Ça pue encore plus. Je reste 20 minutes à nager dans le lac et plusieurs personnes commencent à arriver. Ah les salauds.
Je ressors et m’installe sur la berge pour déjeuner. Autant vous dire que manger au milieu de cette infection sensorielle relève de l’exploit. Petite sieste au soleil de 2h et au milieu de l’après-midi, je redécolle à grand peine. C’est que je dois encore rejoindre le camping de Dreki. Pour ce faire il faut remonter sur la Caldeira à l’Est. Vue imprenable sur le lac Öskjuvatn. Pour la petite histoire, en 1907, deux géologues sont parti étudier le lac en barque et on ne les a jamais retrouvés. Paraît qu'ils ont été bouffé par le monstre du Loch Ness.
Du haut de la caldeira on découvre le désert de sable du Vikursandur et le volcan Herðubreid planté au milieu du désert Odáðahraun. L'Herðubreid est un volcan tout à fait original car de forme cylindrique. (c'est fou) Des pentes verticales et un plateau sommital relativement horizontal. Ici les couleurs sont superbe, du jaune sable au noir, c’est juste splendide. Avec Sigur Ros dans les oreilles
, je fais la descente en courant, mes pieds s’enfonçant dans plusieurs centimètres de pierres ponces. J’ai l’impression d’être dans un désert du sud, en Égypte ou ailleurs.
Et finalement l’arrivée sur Dreki.
Un camping top la classe planté au milieu du désert. Pas de pelouse tondue ni de carrés symétrique. Plante ta tente ou tu veux, démerdes-toi. Pas mal de 4x4 et peu de randonneurs ici. Je donne mon numéro de portable (qui ne capte rien ) et le lieu de mes prochains bivouacs par sécurité. Si je ne suis pas à Nyidalur dans 3 jours, ils déclenchent le branle-bas de combat, plan Vigipirate, alerte rouge et Sarkozy. Dans les douches je croise un polonais. Je vous le dis parce que c’est important pour la suite de l’histoire.
Petite soirée tranquille au bord du ruisseau, après 5 minutes précises de douche chaude. Les personnes en voiture sortent table pliante et compagnie, je reste humblement le cul sur le sol devant mon lyophilisé. Personne ne vient m’offrir de ragoût d’agneau. Pas même un verre de rouge. Bande de cons.
J7 : Dreki - Flaeöur : Du sable jusque dans le caleçon
Départ matinal sur les coups de 9h. Encore un ciel limpide et du vent. Avant de partir je fais le stock d’eau. 6,5L au total. De quoi tenir 2 jours. Je crois, j'ai pas calculé avant si ça le faisait.
Vers le lac Dynguvatn, je me retrouve au milieu d’un champ de pierres ponce. J’ai l’impression de marcher sur du polystyrène. Plus tard je retrouve la piste et le sable qui me colle au cul. (true story)
Au bout de quelques heures je commence à saturer. Je pédale dans la semoule. Le sable entre dans mes chaussures et je suis régulièrement obligé de m’arrêter pour les vider car il n’y a plus la place pour mes orteils. Quel merdier.
Un 4x4 s’arrête pour me demander si j’ai besoin de quelque chose. « Oui, d’un aspirateur géant. »
Au loin le Vatnajökull me nargue.
Vers midi j’aperçois une tempête de sable et je trouve ça génial. Mais plus tard pour la pause déjeuner, je trouve ça méga-chiant. Quelqu’un peut-il m’expliquer comment beurrer mes tartines dans une tempête de sable ?
Plus je m’enfonce dans le Jökulsaráurar - le désert de sable local - plus ça devient un vrai merdier. C’est comme être dans le brouillard sauf que c’est du sable qui fouette le visage. Ça dure plusieurs heures, le sable bouche hermétiquement chacun de mes orifices.
Puis je dois traverser une rivière glaciaire de plusieurs dizaine de mètre de large, un truc énorme avec plein de ramifications. J’arrive à me débrouiller pour passer au sec, je dois être aimé des dieux. ça me prends deux fois plus de temps mais c’est pas grave, je suis super fier de moi.
Sauf que plus loin il y a encore un morceau de la rivière que je n’avais pas vu. Et là, plus moyen de batifoler, faut se tremper. L’eau glaciale est saturée de sédiments et moi je suis là comme un con tout seul au milieu de cette zone inondable en train de remplir mes poumons de sable.
Je me plains pour faire genre mais en vrai je trouve ça trop cool.
Après avoir traversé les 4m de flotte qui me séparaient de la berge, je longe le Vatnajökull en direction des reliefs à l’Est. Dans le tas je devrais arriver à Flaeöur, mon étape du jour. Une heure avant d’arriver, une caravane de camions s’arrête pour me demander si j’ai besoin de quelque chose. Cette fois pas question de faire le malin. « Can I have some water please ? »
Je discute un moment avec eux le temps qu’un des camions fasse le plein, très sympa ces allemands. « Vous allez rouler encore longtemps ? – Non, peut-être 40 kilomètres. Et vous, vous marchez encore longtemps ? – Ouais, au moins 4 kilomètres. »
Ils repartent et je me retrouve avec 2L d’eau en rab. D’un coup c’est le grand luxe, ce soir c’est la fête du slip.
Petit bivouac à Flaeöur dans du sable noir. (oui ! encore !)
Je plante la tente comme je peux derrière un gros rocher pour me protéger du vent, sans oublier le petit rituel d’environ une heure consistant à récolter des bombes pour arrimer les sardines et des plus petites, au bord de la tente, pour éviter que le sable m’engloutisse. (mais ça ne marche pas du tout ) J’ai de la flotte à gogo et je bois tout mon soûl. Petite toilette dans l’eau noire, un petit lyophilisé, encore du sable dans mes affaires et ma bouffe et c’est bon, je suis prêt à faire du dodo. Non loin, le doux clapotis de l’eau. Mince, j'ai oublié de faire pipi. (super intéressant)
Je remets du sable partout en me recouchant. Demain matin, je traverserais cette zone les pieds au sec. (astuce dans le prochain épisode)
J8 : Flaeöur – Kistufell : L’homme qui marchait plus vite que les voitures
Une nuit bien bonne et une matinée toujours ensoleillée. J’étends mon duvet sur mon gros rocher et déjeune tranquillement au soleil. On n’est pas bien là ?
Je traverse en une bonne heure la rivière qui coulait à flot hier. C’est ça qui est bien avec les rivières glaciaires. La nuit le glacier ne fond pas et donc les rivières ne coulent plus. Malin non ?
Une heure après, de l’autre côté, je croise les allemands d’hier qui finissent leur petit dèj’. Un youhou de la main plus tard je grimpe dans les Urðarháls. La piste est complètement défoncée. Derrière moi j’entends les allemands qui me suivent de près en camion. De temps à autre je les vois derrière moi. Au début je me fais un petit jeu en essayant d’accélérer le pas pour rester devant le plus possible. Et au bout d’une heure je reprends mon rythme habituel. Même en marchant normalement je vais plus vite. Une ou deux fois ils arrivent presque à me rattraper mais en vain, je repasse en tête comme un éclaireur. On se marre bien et notre petit jeu dure toute la matinée. Ils ne me dépassent définitivement qu’aux abords du refuge de Kistufell. J’ai bien marché aujourd’hui, il est 14h et j’ai fini ma journée.
Le temps de déjeuner dans le refuge, de lire le livre d’or et de faire le plein de flotte à un névé, j’entends toquer à la porte. (ah?) Je sors ouvrir la porte et je tombe sur le polonais de Dreki. (celui des douches, aaaah )
« Oh, it’s you !! Mais… Kistufell là ? » (hoho)
Pas de pot, il était polonais et n’a pas compris ma super blague. Ah ces étrangers !
Je me paie le luxe d’une douche chaude sur le péron grâce à mes bouteilles d’eau que j’ai mis à chauffer au soleil tout l’après-midi derrière la vitre du refuge. Sur le moment je me sens comme McGyver, fabriquer de l’eau chaude comme ça c’est beau non ? Des rangers viennent nous rendre visite en fin d’aprèm alors que je suis encore cul-nu au milieu de mes bouteilles vides. (- Hello ! - euh, hello...)
Pas très causants, ils repartent assez vite. Leur chien m’a bavé dessus.
Je passe toute la soirée à discuter avec Bartlomièj qui se révèle être un bon compagnon de refuge islandais. La différence de langue nous offre de bonnes tranches de rire. Nasdrovia Bartlomièj !
J9 : Kistufell – Snapadalur : 40 kilomètres à pieds, ça use, ça use !
Ce matin je me lève tôt ! (on s'en tape mais c'est important)
Départ à 5h et quelques donc.
Bartlomièj est dans le coltar, il se rendort. Moi je décolle, l’idée est de passer le maximum de rivières avant que le glacier ne fonde. Je traverse une dizaine de lit de rivière et vers 9h30 la dernière se gonfle devant moi ! Je suis même obligé de taper un sprint pour passer avant que l’eau n’arrive. Assister à la naissance d’une rivière est un spectacle peu commun. Après la zone des rivières glacières, la piste traverse des zones familières : champs de lave, sable noir, mélange tout en nuance de sable et de lave…
ça à l'air chiant dit comme ça mais pas du tout.
Vers 10h j’arrive à Gaesavotn et retrouve un brin de verdure. Ça ne dure pas car je retourne dans une mer de cailloux. Je traverse ce qui sera une de mes 2 plus grosse rivière : de l’eau jusqu’aux cuisses et beaucoup de courant. Il faut avancer prudemment et lentement dans une eau à quelques degrés. Je ne vois pas mes pieds bien sûr, l'eau est grise. Faut faire gaffe. Quand j’arrive de l’autre côté, je suis frigorifié, je ne sens plus mes pieds. Je me dépêche de me remettre en marche pour réactiver la circulation sanguine.
En début d’aprèm je m’arrête au milieu du désert pour déjeuner. Je marche depuis environ 8h. Je m’étonne moi-même. Une petite sieste plus tard, je repars en direction du Vonaskarð. Je croise plusieurs rivières et quelques zones humides où je trouve plein de plumes d’oiseaux. Je tombe même sur des sables mouvant que je m’empresse de dépasser, toute une technique. Encore de la mousse verte fluo. En fin d’après-midi j’arrive enfin au col du Vonaskarð, j’en ai plein l'oignon. Mais c’était décidé, ce soir je me baigne à Snapadalur, dans la source d’eau chaude ! Je descends dans le splendide Vonaskarð, une grande pleine inondable coincé entre le Vatnajökull et le Tungnafelljökull. Je traverse encore plusieurs rivières et je choisis de rester en sandalettes pour ne pas avoir à déchausser sans arrêt. Avec le pantalon relevé sur les genoux j'ai la classe internationale.
J’arrive au pied de Snapadalur, je sens que j’approche. Encore une dernière montée, je suis nase. Et la voilà, plus chaude que le feu des sept enfers. Et bien quoiqu'on en dise, je trouve que ça a de l'allure.
ça fume et l’eau est pleine d’algue. Sous le vent, l’air devient subitement chaud et moite. L’eau est bouillante, il faut aller plus bas. Un petit réservoir a été sommairement réalisé de main d’homme au confluent de la source d’eau chaude et d’un ruisseau de fonte. Un névé de 2m s’impose juste à côté. Il est 18h30 et l’ombre des montagnes s’allonge. Il commence à faire froid. Ni une ni deux, me voilà en caleçon dans ma baignoire ! C’est le super pied. Le mélange des deux eaux n’est pas très homogène, j’oscille entre courant glacial et courant brûlant. Mes pieds, qui sont côté chaud, sont tout rouges. Par moment je saute hors de l’eau pour échapper de peu à la brûlure. C’est ludique, il ne manque plus que le petit canard jaune en plastique.
Je plante la tente tout près, non sans avoir passé 2h à récolter des pierres pour mes sardines et pour construire un paravent digne de ce nom. Si vous voyez une vingtaine de grosse pierre à 20m sur la droite du hot spot (c'est comme ça qu'on dit), c’est mon ouvrage ! Ce soir je m’endors tranquillement, épuisé par ma journée mais satisfait et content. La vue sur le Vatnajökull est splendide, la lune est un disque brillant au-dessus de la ligne du glacier. Encore une journée incroyable. Méditation. Le vide dans ma tête. C’est reposant.
Encore des rêves cette nuit...
J10 : Snapadalur – Nyidalur : A la bouffe !
Ce matin je fais la grâce matinée en mangeant toute la bouffe qui me reste. J’ai seulement 17 km à faire pour rejoindre le camping de Nyidalur où m’attends mon sac de bouffe. Les doigts dans le nez. Je m'arrache de ma grâce mat' sur les coups de midi, pour le col de l'Eggia. Au passage je reste un moment dans la zone chaude de Snapadalur. Les couleurs sont incroyables. La rencontre de la glace, du feu, de l’eau, de l’air et de la terre. Un concentré de matière.
Je continue en direction du col, je distingue le cairn de Simon. Mais arrivé là je me rends compte que je ne suis pas du bon côté du sommet. J’aurais dû être à gauche. Il ne me reste plus qu’à monter dessus, quel dommage. C’est un peu casse-gueule dans le pierrier mais la vue au sommet me récompense largement. Je peux voir devant moi la ligne de crête des Mjóháls, le canyon de Nyidalur sur la droite, coincé entre les crêtes et le Tungnafell. Derrière moi le col multicolore de l'Eggia, Snapadalur et le Vonaskarð encerclé par le Vatnajökull. J'aime bien ça fait "Terre du Milieu" tous ces noms.
Je quitte à regret ce panorama pour rejoindre le sentier qui court sur les Mjóháls. Pour ce faire, je suis obligé de descendre tout droit la face ouest de l’Eggiar. 300m de dénivelé tout droit dans un gros pierrier qui nique. Arrivé en bas, la couture de mes godasses a lâchée à deux endroits. Bravo, bien joué.
La traversée est superbe, je surplombe le canyon et découvre petit à petit l’immensité du Sprengisandur, un des plus grand désert d’Islande. En parcourant la crête, je m'arrête un moment pour admirer une langue glaciaire du Tungnafelljökull et une montagne orangée extraordinaire : Háhyrna. A mesure que j'avance, je vois grossir un glacier circulaire à l'horizon. Environ 900 km² de glace. 30 fois plus grand que la Mer de Glace. Mais un nain à côté du Vatnajökull et ses 8 000 km².
Arrivé au bout des Mjóháls, je découvre au loin le camping de Nyidalur et la petite piste d’atterrissage. Un dernier regard en arrière et j’attaque la dernière descente.
Je serre tout à fond.
Bretelles du sac à dos : check. Sangle ventrale : check. Lacets : check. Bâtons : check. Everything is okay ? GO ! GO ! GO !
J'arrive au camping tout transpirant. Ce soir : bouffe à gogo et douche chaude illimitée ! Je récupère mes 10 kg de bouffe auprès de la gardienne, ça me fait tout bizarre. La dernière fois que j'ai vu ce sac poubelle saucissonné dans du scotch me semble remonter à une éternité. Je me revoie encore à côté de la supérette à empaqueter en vrac mon poisson séché, mon beurre, mes lyos mon chocolat et ma pâte d'amande sous le regard ahuri des touristes.
Je plante ma toile de tente dans de la mousse et croise Bartlomièj. On discute un moment et je lui montre les photos de Snapadalur. Il avait choisi de contourner le Tungnafelljökull par le nord, en suivant la piste. Apparemment ce n'est pas extraordinaire. Ce soir je finis mon bouquin et j'organise ma bouffe tout autour de moi. J'ai 2 jours de rab, je vais pouvoir me faire péter le bide.
J11 : Nyidalur – Skrokkalda : Tiens, encore du sable !
Ce matin encore du soleil et du vent. Je suis le premier à partir du camping. Au bout de 5 minutes je traverse une rivière.
Avec toute cette nourriture, le sac pèse des tonnes, c'est dur de se réhabituer au poids. J’entame la traversée du Sprengisandur, le plus grand désert d'Europe. En islandais cela veut dire « Désert du galop ». Principal passage pour traverser le pays, le Sprengisandur était très redouté. Cette traversée se faisait à cheval et relevait d'un véritable exploit tant les zones de pâturage sont inexistantes, les attaques de bandits fréquentes et les tempêtes de sables parfois intenses. Le désert n'a été traversé en voiture que très tardivement, en 1933.
On s'en tape un peu des cours d'histoire mais ça fait le mec un peu cultivé, c'est bon pour avec les filles, donc je laisse.
Contrairement aux déserts traversés dans le nord, les paysages sont assez monotones. l'Hofsjökull à droite ne bouge pas d'un poil et le sable me colle aux basque plus que jamais. J'avance à grandes enjambées toute la matinée sur la piste, déjeune face à l'Hofsjökull et je repars difficilement.
Je quitte la piste et tire à travers en suivant de petits piquets oranges. Je commence à fatiguer. Marcher dans le sable m'épuise. J'ai mal au genou gauche. Le temps est long. Je change de musique pour garder Sigur Ros intact dans ma mémoire sensorielle. Je fini par m'arrêter en début de soirée au pied du volcan Skrokkalda, au milieu du désert. Il y a du sable partout, je terrasse le sol sous ma tente comme je peux. En vain. Je vais faire le plein d'eau et une brève toilette à une centaine de mètre, près d'un petit court d'eau plein d'algues. Je m'enfonce dans le sol. Des sables mouvants. Et merde. Je me retrouve à faire un détour de 500 m pour arriver jusqu'à la flotte. Et il y a quand même des sables mouvants. Je suis pieds nus et j'essaie de marcher le plus souplement possible en privilégiant la moindre touffe d'herbe ou de mousse. Enfin j'arrive près de l'eau, je me lave et rempli mes bouteilles en plastique. Je ressors aussi vite que possible et rejoins ma tente qui claque au vent. La fermeture éclair est pétée. RAAAAH PUTAIN !! Le sable s'engouffre de partout ! Je passe la soirée sous ma tente, un peu blasé.
J12 : Skokkalda – Rivière Tungna : Petit coup de mou
Ce matin je repars dans le sable et le vent. Je suis tendu. C'est fou ce qu'on peut s'énerver juste pour du sable.
J'ai toujours mal au genou, je m’efforce d'avancer à petits pas. Je dois rejoindre Versalir à 25 km d'ici, ça va. J'aurais du sable dans la tronche et dans les godasses toute la journée. Un début de tendinite au mollet droit. J'ai l'impression que mon corps commence à craquer. Je traverse une rivière près du lac Kvislavatn et fait une petite pause dans un algéco planté là. Je me demande vraiment ce qu'il fait là, paumé au milieu de rien. J'arrive à Versalir vers 14h, je m'arrête pour manger au milieu des moucherons. Rien d’excitant. La grange est fermée, pas moyen de l'ouvrir.
Et merde. Je finis par repartir en suivant la rivière Tungna, je me retrouve dans du sable encore et toujours. Je ne suis sur aucun sentier. Des traces de renard polaires, je suis tout content. J'ai mal partout, des ampoules comme des œufs de poule aux pieds et vraiment marre de tout ce sable. C'est trop demandé un peu d'herbe ?
Je m'arrête près d’un coude de la rivière. La F26 est au loin, je vois les nuages de poussière soulevés par les 4x4 qui passent de temps à autre. Une fois la tente montée et arrimée au sol avec de gros cailloux, je me jette à l'eau. Elle n'est pas si froide, ou alors c'est moi qui me suit habitué. Quoi qu'il en soit elle est profonde et j'en profite pour faire quelques brasses pour détendre mes articulations. Ça me détend, je me calme. La tension me quitte peu à peu et je ressors de l'eau tout revigoré.
J'ai faim.
Petite soirée tranquilou à bouquiner au soleil dans mon duvet, le dos appuyé sur un rocher. Je m'occupe de mes ampoules et goûte un repos bien mérité.
J13 : Tungna - Landmannalaugar : Choc civilisationnel
Ce matin au réveil la météo est la même que depuis 10 jours : du soleil et du vent. Mais j'ai encore mal à mes articulations et mes ampoules me déchirent les pieds. Je marche comme un petit vieux. La journée va être longue.
Je rejoins la piste F26, ce qui n'a strictement rien d'excitant. Au milieu de la matinée je prends la décision de faire de l’autostop. Une heure plus tard, un 4x4 me dépose près du lac Krókslón. La zone n'est pas des plus magnifique car occupée par des centrales hydroélectriques. Je déjeune près de la cascade Sigoldufoss. Je repars en stoppant et un couple d'allemands me prend finalement à l'arrière de leur 4x4 au milieu de tout leur barda. Je suis chahuté et manque de me casser la figure à chaque nid de poule. Je me tiens une main plaquée sur le toit pour éviter de rebondir à chaque fois. C'est le bordel mais je m'amuse comme un petit four.
D'autant que le paysage redevient cool. De la lave, des couleurs de fou... Le moral grimpe en flèche !
L'arrivée à Landmannalaugar me coupe le souffle. Il y a au moins 500 tentes ici ! On dirait Woodstock en beaucoup moins hippie. Je me contrôle, me parle à moi-même pour me rassurer. « Juste une nuit et après tu te casse. »
J'achète 2 pommes au trop célère Mountain Mall, le bus Into The Wild qui fait office de supérette. Mes premiers fruits depuis 12 jours. Le jus me coule dans la gorge comme le plus doux des nectars. Je passe me renseigner sur la météo des prochains jours : du gris, du vent et des averses. Je suis vexé, habitué au soleil je commence à avoir certaines exigences.
Je profite des sanitaires pour faire un peu de lessive au savon. Il y a énormément de monde mais j'arrive à me trouver un petit coin près d'un cours d'eau, sans vis-à-vis. Nickel. Je soigne mes ampoules qui n'ont pas l'air de vouloir guérir et avale deux cacheton d'anti-inflammatoire. J'ai mal partout.
J14 : Landmannalaugar – Hvanngil : Décors de cinéma
Je démarre sous une épaisse couverture nuageuse.
Je vais lentement, comme un petit vieux rongé par l'arthrite. Chaque pas me vrille, mes ampoules me déchirent la chair. Puis au bout d'un moment la douleur passe au second plan. Je m'y habitue, l'accepte comme une vieille amie plutôt que de la combattre. Je repars d'un bon pas tout en mitraillant tout ce que je vois. Je joue à saute-mouton avec un couple d'allemands. Je vais plus vite qu'eux, mais je m'arrête toutes les 30 secondes pour prendre des photos et ils me dépassent à leur tour. Ce petit jeu va durer 2 jours.
Je grimpe les montagnes du Landmannalaugar le cœur au ventre, les couleurs sont juste extraordinaires. On dirait un décor de cinéma, des images de synthèse trafiquées sous photoshop. Ça fume de partout aussi loin que je peux voir. Les colonnes de fumée fusionnent avec les nuages. Il fait sombre sous ce ciel gris mais les couleurs resplendissent comme en plein soleil. Dieu quelles nuances.
Le sol est instable, tout part en miette, c'est vraiment casse-gueule, il faut traverser tout un tas de ravins. Habitué aux sentiers alpins, je suis dans mon élément. L’astuce ? Tenir fermement ses bâtons et courir. Ne pas essayer de se freiner, mais contrôler la descente en souplesse. Hop hop on se laisse entraîner par son propre poids, les pieds et les bâtons ne servent qu'à garder le contrôle de la trajectoire. Les gens me regardent passer en faisant des yeux ronds. Ah ah ! je vous nique tous bande de cons !
Je profite d'une belle éclaircie à midi pour déjeuner sous un rayon de soleil face à ce spectacle incroyable. Mais ça caille un peu alors je repars assez vite. J'ai déjà attendu trop longtemps, la douleur se refait sentir. Aller amie souffrance, accompagne-moi et porte moi !
Je rejoins je ne sais par quel miracle le lac Álftavatn trouve même le courage de monter jusqu'au camping de Hvanngil. Je retrouve avec grand bonheur un peu de verdure et m'offre le luxe d'une nuit au milieu de l'herbe. Le camping est très sympa, tout petit et modeste, il n'y a pas grand monde. Le top du top.
Petite douche chaude expéditive et salutations à 4 françaises installées tout à côté et au dodo. Je suis cassé.
[
J15 : Hvanngil – Þorsmork : Last day !
Ce matin je démarre difficilement et sous la flotte. Ça ne durera pas mais le ciel restera chargé toute la journée, la bruine s'invitant de temps à autre. Le vent forcit encore et ça caille. Bonnet, gants, polaire et keffieh sont de sortie toute la journée. Les paysages sont superbe mais différents d'hier. Le noir volcanique contraste avec de jeunes volcans couvert de verdure. La zone reste montagneuse et je fatigue. J'ai très mal au poignet gauche, aux 2 genoux et à la cheville droite. A midi j'arrive au camping d'Emstrur, où je déjeune dans un dortoir en bois, j'ai froid. J'y fais une sieste de 15 minutes dans mon duvet, juste de quoi me donner un coup de fouet. Je croise à nouveau mon couple d'allemands. Youhou c'est moi.
Je repars et traverse une zone de canyon. C’est long, c’est dur, mais c'est beau.
Une ultime rivière à traverser et j'entre dans la forêt de Þorsmork. Des arbustes tout rachitiques tordus par le vent. Mes premiers arbres depuis 12 jours. J'arrive enfin en début de soirée au camping de Þorsmork, où je plante ma tente au fond d'un grand champ. Tout le monde s'est entassé dans une petite parcelle, je ne les comprends pas. Il y a toute cette place et ils s'agglutinent tentes contre tentes. Allez comprendre. En revenant de ma douche et du sauna (héhé), je vois une deuxième tente montée dans mon champ. C’est qui ces punks ?
Oh ! mon couple d'allemands ! Héhéhé.
Le gérant du camping parle super bien le français, il a fait ses études en France. Je discute aussi avec lui un moment. Il me déconseille très fortement de rejoindre Skógar demain, la météo est annoncée mauvaise. Je n’insiste pas. Je discute un moment avec les allemands et passe la soirée sous ma tente pour réfléchir à ce que je vais faire les prochains jours.
Fin du séjour sous la flotte
Le lendemain je prends un car de Þorsmork à Seljarlandfoss, d'où je fait du stop sur le route n°1 pour Vík. Il pleut. Il vente. J'ai mal partout. Je suis fatigué. J’ai froid. A peine arrivé au carrefour je suis pris par un couple d'américain avec un couple de stoppeurs espagnols. Je ne pige absolument rien à ce qu'ils me racontent. Tant qu'ils vont à Vík je m’en fous. J’y arrive en début de soirée, c’est glauque à mourir.
Passage à la supérette encore plus glauque et direction le camping. Une douche et dodo. Fatigué.
La météo est crasseuse, je ne reste qu'une journée à Vík pour aller voir la plage de sable noir. Je fais le plein de cailloux souvenirs et observe les macareux moines entre 2 bourrasques de vent et de pluie. Je passe le plus clair de mon temps sous la tente à bouquiner et à manger des cochonneries. Question régime de remise en forme on a vu mieux.
Je vais squatter internet au bureau de poste histoire de donner des nouvelles à mon entourage.
Le lendemain je fais de l’autostop pour Reykjavík. Je rencontre 2 françaises fort sympathiques avec qui je n'ai pas le temps de discuter très longtemps car elles sont prises en stop par un islandais. Malheureux comme un curé loin des enfants, j'attends 45 minutes sous la pluie avant d'être pris à mon tour par une famille d'anglo-canadiens. Je salope un peu leur belle voiture de location. Je ferais les 4h de trajet avec eux, dont des arrêts touristiques. On rigole bien et le trajet passe comme une lettre à la poste.
Ils me déposent généreusement au camping de Reykjavík, où je retrouve Bartlomièj et les allemands en camion qui m'avaient donné de l'eau. En rentrant de la douche, j'aperçois aussi mon couple d'allemands !
On discute un moment. Ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul avec une tête de déterré et une démarche de papy bourré d'arthrite. Le lendemain je fais un peu de tourisme dans la ville et assiste à la gaypride annuelle. Ouais, bof. Je ne suis pas du tout dedans et la musique est à chier. Je retrouve par hasard sur la famille anglo-canadienne dans un cinéma, puis je rentre trempé à ma tente.
Le lendemain matin je passe la matinée au Sundlaug , la piscine municipale de Reykjavík. Tous les bassins sont chauds bien sûr. Il y a des bassins d'eau très chaude, jusqu'à 44°C. C'est chaud. Très chaud. Je retrouve encore une fois mon couple d'allemands avec qui je passe un bon moment, on s'éclate à descendre le grand toboggan comme des gosses. Ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à avoir le corps tout défoncé. L’après-midi je vais à une séance de cinéma projetée en français. Je me retrouve tout seul dans la salle avec une suissesse. Elle est avec un ami et sont en voiture. Je passe le reste de mon temps avec eux, ils me ramènent à l'aéroport et nous nous offrons un petit resto à Keflavík. Notre avion de retour est à 1h du matin. Ça y est, je quitte l'Islande. Sous la pluie. Juste pour faire chier.
Ressenti
C'est sans conteste c'est la partie nord que j'ai préféré. Landmannalaugar c'est magnifique esthétiquement mais il y a du monde alors ça m'a un peu gâché le délire du mec tout seul dan le désert.
La marche dans ce pays à quelque chose de méditatif, je ne peux que le recommander. J’ai passé beaucoup de temps à « méditer » sans le vouloir, ça change les perspectives. La marche a quelque chose de l’ordre de la transe. On marche, seul, un pas devant l’autre, heures après heures, des jours durant, dans un décor lunaire, sans penser à rien. Et avec Sigur Ros aussi , rien de tel pour vous faire planer.
Il y a une phrase que j’aime beaucoup et dont je ne mesurais pas toute l’étendue jusque là. C’est tiré du Seigneur des Anneaux, quand Bilbo (qui est un grand voyageur) dit à Frodon : " Il est fort dangereux de sortir de chez soi Frodon, on prends la route et si l’on ne regarde pas où l’on mets les pieds, on ne sait pas jusqu’où cela peut nous mener. "
Retour matos
Je mettrais une liste à jour prochainement.
Mais je suis satisfait de l'ensemble. Comme je l'utilise à l'année je le connais et je sais qu'il me va bien. Rien à redire.
Ah si, j'aurais dû prendre du sparadrap pour pas avoir d'ampoules. Un oubli bête.
Moins de piles pour le GPS, je l'ai quasi pas utilisé. 1 paire de piles m'a fait tout le trajet et elles étaient encore pleine à mon arrivée. Si j'avais eu mauvais temps, il en serais sans doute allé autrement. Là je me suis orienté avec les volcans.
Dernière modification par MonsieurHenri (06-05-2013 20:28:23)
Mont-Blanc ; Ecrins ; Vercors 1 ; Vanoise ; Beaufortain ; Vercors 2 ; Queyras ; Mercantour
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#14 06-05-2013 13:37:51
- CLeC
- Membre
- Lieu : IdF
- Inscription : 06-11-2011
- Site Web
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Merci pour ce riche CR !
4981875N - 0698785E - 1761m
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#15 06-05-2013 13:50:26
- ThiX
- Ermite sociable
- Lieu : Far East (Lorraine)
- Inscription : 24-07-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Merci pour ce CR, vraiment très sympa à lire... depuis le temps qu'on l'attendais
... et pile à l'heure pour la pause déjeuner
En éMULation
Trombi
Hors ligne
#16 06-05-2013 15:14:44
- Nyckeau
- Palmipède de combat
- Inscription : 24-03-2011
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
CR magnifique, ça donne vraiment envie.
Ton "éveil spirituel" (sensation de re-naître) et tes rêves me parlent beaucoup.
C'est fort d'émotions, et il est normal que tu sois revenu changé.
La perfection du voyage est de voyager sans bagage
Henry David Thoreau
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#17 06-05-2013 18:28:26
- to-ny
- Membre
- Lieu : Lorraine
- Inscription : 20-06-2011
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Hello MonsieurHenri,
Et oui dis donc c'est vrai j'avais presque oublié que tu était en plein préparatifs quans je suis parti...
Ton CR est de toute beauté et tes photos magnifiques...MERCI pour ce grand moment de plaisir...Vraiment sympa...
to-ny
" Ni dieu,ni maître,je respecte le vent qui me porte "
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#18 06-05-2013 19:05:44
- DBL
- Membre
- Lieu : Bruxelles
- Inscription : 23-03-2008
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Ben moi j'ai plus envie d'aller bosser demain! Merci pour ce partage, les petits détails qui rendent ce récit drôle et passionnant, et les super photos.
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#19 06-05-2013 19:27:52
- fiannae
- Membre
- Lieu : Paris
- Inscription : 17-08-2008
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Hello,
Post 12 et 13 similaires !?! Photos quasi identiques au jour 2. Est-ce normal ?
Merci pour ces photos islandaises ensoleillées.... les dieux t'ont vraiment accompagné. Et cela nous permet d'apprécier de superbes couleurs.
Alors ces rêves ? Spirituels ? Erotico-spirituels ? Prémonitoires ? Introspectifs ? Jardin secret ?
+F.
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#20 06-05-2013 20:25:40
- MonsieurHenri
- Pessimiste
- Lieu : 74
- Inscription : 10-03-2010
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Hello,
Post 12 et 13 similaires !?! Photos quasi identiques au jour 2. Est-ce normal ?
Merci pour ces photos islandaises ensoleillées.... les dieux t'ont vraiment accompagné. Et cela nous permet d'apprécier de superbes couleurs.
Alors ces rêves ? Spirituels ? Erotico-spirituels ? Prémonitoires ? Introspectifs ? Jardin secret ?
+F.
La faute à une connexion wifi pérave qui me déconnecte régulièrement. Je corrige...
Les rêves c'est un peu tout ça.
Beaucoup n’avaient ni queue ni tête (nettement plus que d'habitude, je veux dire). Mais la plupart ont eu un sens caché je crois, qui restera mon jardin secret.
Mont-Blanc ; Ecrins ; Vercors 1 ; Vanoise ; Beaufortain ; Vercors 2 ; Queyras ; Mercantour
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#21 06-05-2013 20:41:54
- cazor
- Membre
- Lieu : tarascon 13
- Inscription : 30-08-2011
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Bonsoir à tous
Je viens de voyager merci à toi pour ce moment trés agréable j'en est pris plein les yeux que c'est beau.
Bravo
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#22 06-05-2013 20:47:28
- chouxrave
- Membre
- Lieu : Bugey
- Inscription : 13-10-2006
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Vraiment super top. D'autant plus que ton récit on l'a deux fois ; une version à 11h44 et l'autre de 11h45 !
EDIT : Grilled pendant que je lisais ; c'est corrigé.
Dernière modification par chouxrave (06-05-2013 20:48:00)
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#23 06-05-2013 21:25:39
- ventcalme
- Membre
- Lieu : Bzh
- Inscription : 29-10-2011
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Très drôle
Et puis félicitation pour ton soutien actif à l'artisanat islandais : 2 nouveaux bonnets en 2 jours, ça relance l'activité économique !
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#24 07-05-2013 12:08:25
- bencas
- Membre
- Lieu : Mons - Belgique
- Inscription : 09-03-2011
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
Merci pour le retour et les chouettes photos.
Ben
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#25 07-05-2013 14:12:47
- claudius
- Membre
- Inscription : 02-02-2009
Re : [Récit + liste] Traversée de l'Islande 2012
vraiment super...belles photos.
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