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#1 26-09-2013 14:44:25
- Caroline73
- Membre
- Lieu : Savoie
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[Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
J'ai toujours trouvé difficile de faire le récit d'un voyage... Je ne sais pas comment retranscrire le vécu, les émotions, comment savoir si on en dit trop ou pas assez. L'Islande a été durant ce séjour aussi merveilleuse qu'hostile, mes sentiments vis à vis d'elle ont été aussi chaotiques et changeant que le temps, je l'ai aimée autant que je l'ai détestée. Mais ce qui est sûr c'est que nous n'avons jamais été entre les deux! Maintenant, avec un début de recul, je me dis que c'était un bon voyage pour une première fois en Islande, ce pays qui n'est décidément pas comme les autres. Un voyage qui ouvre la porte à d'autres.
La liste de nourriture et de matériel viendra à la suite du récit mais pour en dire déjà quelques mots nous avions 12 kilos de nourriture par personne pour une autonomie de 21 jours, répartis entre le sac à dos et deux colis de nourriture qui ont voyagé en bus (mais rien n'est aussi simple vu tous les changements de programme du voyage...). Les sacs à dos, avec une autonomie maximale de 8 jours, 600g de nourriture par jour, soit environ 5 kilos de nourriture et 2 litres d'eau, faisaient entre 11 et 12 kilos.
Samedi 24 Août - De Lyon à Reykjavik
Longue journée de voyage. Ce sont toujours des journées que je trouve un peu spéciales, un peu surréalistes, des journées de transitions. On se laisse transporter sur des distances que l'esprit a du mal à assimiler en si peu de temps, d'où cette impression ni agréable ni désagréable de flotter... Le train nous mène à l'aéroport Charles de Gaulle où nous rejoignons notre couple d'amis. Le vol ne dure que 3h, le bel aperçu de la côte écossaise par le hublot valait à lui seul le voyage.
Nous voilà enfin sur les terres islandaises. Et... Il fait bien moche! Le temps c'est le truc qui me stresse le plus et me rend nerveuse. J'ai beau m'y être préparée ce n'est tout de même pas un truc agréable.
A Keflavik nous récupérons la voiture de location pour les deux premiers jours. A quatre c'est un moyen plus commode et moins cher de visiter un peu avant de rejoindre le nord du pays. Nous nous engageons sur la route 1 vers Reykjavik. On a beau dire ça fait quand même bizarre d'être là à quatre dans cette petite Polo avec nos sacs à dos et les ravitaillements qui prennent toute la place, à écouter de la musique islandaise à tue tête à 2800km de chez nous alors que ce matin nous étions à Lyon!
Arrivés au camping on s'enregistre vite fait, on achète cartes postales et cartouches de gaz puis on monte les tentes. Le camping est sympa et bien foutu, il y a peu de monde en cette période tardive de la saison. Nous décidons de sortir un peu en ville. Ce soir c'est la fête, fête de quoi nous l'ignorons, mais il y a des scènes de concert partout comme pour une fête de la musique. On s'empiffre de hot dog, le seul truc super bon et pas cher d'Islande!
Dimanche 25 Août - Cercle d'Or
Ce matin même temps qu'hier: moche et pluvieux. Pour le programme du jour j'ai fait dans le simple et classique: le Cercle d'Or. C'est notre premier voyage en Islande, ça fait un peu touriste de base mais faut quand même dire que ces trois sites sont magnifiques!
Nous voilà donc en route pour Thingvellir. Les grandes cicatrices des failles volcaniques sont impressionnantes et j'essaye d'imaginer à quoi ressemblait l'assemblée de l'Althing comme j'ai put la lire dans les sagas islandaises.
Nous partons ensuite pour le champ géothermique de Geysir. C'est très amusant de se promener à travers ce grand champ de sources chaudes, de ruissellements et de fumées... Presque partout l'eau est chaude, plus ou moins, parfois on peut la toucher, parfois des petits panneaux indiquant 80 à 100°C nous en dissuadent... Les couleurs dans les trous d'eau sont parfois d'un bleu vif très beau dû à la silice en suspension. On regarde Strokkur cracher son eau à 20 mètres plusieurs fois. Il entre en éruption quasiment toutes les 10 minutes.
Notre visite du Cercle d'Or se finit par la chute d'eau de Gullfoss. Il faisait déjà un peu meilleur à Geysir, là il commence à faire carrément du ciel bleu! Et dans ces conditions cette immense chute d'eau est... Waouuu... Les arcs en ciel vont et viennent au-dessus de l'immense cascade. Quand on bouge ils changent de place, sont plus ou moins larges, plus ou moins complets. On en profite longtemps. C'est très beau et hypnotique. Cette chute d'eau donne une forte impression de force et de sauvagerie. On a du mal à imaginer la quantité d'eau qui se déverse à chaque instant dans un grand bruit grondant. Nous profitons des multiples points de vue possibles, du plus près, où nous nous trouvons sous la brume d'eau projetée constamment, jusqu'au-dessus du site où nous pouvons voir en amont la longue rivière et en aval le début des gorges. Le beau temps se maintient.
A 18h30 nous prenons la route pour Akureyri: 475km. Le début est laborieux car avec ce soleil nous trouvons tout tellement beau... on s'arrête tous les 500m... Puis on roule pour de bon. Il fait nuit petit à petit. Une brève halte dans une station d'essence qui vient de fermer nous permet de manger des nouilles que les garçons vont courageusement faire cuire dehors... Il fait 3°C. Il fait froid. On arrive dans la nuit à l'entrée d'Akureyri. On campe dans un champs à l'entrée de la ville. Il est plus de minuit.
Thingvillir
Geysir et Strokkur
Gulfoss
Sur les bords de la route n°1
Lundi 26 Août - Dettifoss et les gorges de la Jökulsá á Fjöllum
Ce matin il fait beau, pas un grand ciel bleu mais bien beau tout de même. Le camp est levé plutôt vite, ce matin j'ai beaucoup d'énergie et hâte de voir ce que l'Islande a à nous offrir. En route pour Dettifoss. Deux heures de route plus tard nous arrivons sur les lieux. Les paysages sur la route nous en ont encore mis plein la vue. J'ai surtout aimé longer le fjord d'Akureyri, la ''capitale du Nord'', située à tout juste 50km du cercle polaire arctique. Le lac Myvatn est aussi très beau avec ses pseudo-volcans émergeant des eaux bleues.
En arrivant sur Detifoss les paysages se font désertiques. La chute d'eau est incroyablement impressionnante et violente. On reste un long moment à la regarder sous différents angles. On s'approche juste là où l'eau chute. Ça fait un gros bruit, un grondement sourd et constant. Sérieusement, même en l'ayant sous les yeux on n'arrive pas à penser que c'est réel... Cette chute d'eau donne une bonne idée de la démesure de la nature islandaise... On la dit la plus puissante d'Europe: 44m de hauteur, 100m de large, 500 000 tonnes de débris charriés par an, un débit de 500m3 par seconde...
On longe ensuite les gorges pour rejoindre quelques kilomètres plus loin Hafragilsfoss, plus petite avec ses 27m mais ça reste très impressionnant. Et personne ne vient jusque là. Les paysages des gorges sont fabuleux. Nous avons un premier aperçu des paysages lunaires de l'Islande faits de sable noir, de roches tranchantes aux formes bizarres et de végétation rare et rase. Une autre fois j'aimerais pouvoir faire la marche de deux jours qui permet de faire l'ensemble des gorges jusqu'à Ásbyrgi.
Nous sommes de retour à la voiture tout juste à l'heure prévue pour rentrer à Akureyri où nous devons rendre la voiture. On arrive pile à la fermeture de l'agence. La jeune femme qui y travaille nous propose spontanément de nous emmener au camping quand je lui demande des renseignements sur le lieu. Super! Car ça n'avait pas l'air tout prêt... Je doutais qu'elle ait une voiture où tout rentre mais en fait sa voiture est énorme. Nous apprendrons vite que tous les islandais ont des voitures énormes...
Au camping nous nous installons et prenons un long moment pour faire les paquets, refaire les sacs... Mais cette fois c'est bon, les deux paquets de ravitaillement sont prêts à être envoyés par bus à Nyidalur et Landmannalaugar. Nous collectons des informations diverses auprès de tout le monde puis nous préparons à manger après avoir planté les tentes. C'est là que nous discutons avec un très gentil géologue allemand qui parle un français impeccable. Il adore l'Islande, il y vient depuis de nombreuses années. Il répond gentiment à toutes nos questions sur le fonctionnement de diverses choses, nous dessine un croquis expliquant comment fonctionnent les geysers... Il voyage beaucoup, il a été au Groenland et nous parle des cathédrales de glace des icebergs... Le Groenland est certainement un des endroits que j'aimerais voir le plus au monde.
Akureyri et son fjord
Lac Myvatn
Dettifoss
Canyon de la Jökulsá á Fjöllum
Hafragilsfoss
Camping d'Akureyri
Mardi 27 Août - Arrêtés avant d'avoir commencé
Nous nous sommes levés tôt pour prendre le bus de Myvatn. Sur la route nous nous arrêtons à Godafoss. La chute d'eau est vraiment très belle. Elle est célèbre pour la légende qui s'y rattache et à laquelle elle doit son nom de ''chute des dieux'': en l'an 1000 le parlement décida de suivre l'avis de Þorgeir Þorkelsson et d'adopter le christianisme. En revenant dans sa contrée, celui-ci montra l'exemple en jetant ses idoles de l'ancienne religion nordique dans cette chute d'eau. C'est au magasin de souvenirs que nous déposons les colis à la vendeuse pour qu'elle les donne au chauffeur le soir. A plus tard les colis, on espère que vous ferez bonne route!
Arrivée à l'office du tourisme de Myvatn. Et c'est là que les ennuis commencent: tempête de neige annoncée vendredi...
S'en suit une longue discussion avec le ranger, un mec un peu bizarre avec un gros bonnet de laine dans l'office pourtant bien chauffé et l'air plutôt dépressif... On peut tenter d'y aller mais il y a toutes les chances qu'on soit évacués... On ne sait trop quoi dire... Puisque rien n'est sûr pour l'instant on va rester sur notre programme, on laisse donc le déroulement de la rando, nos noms et numéros de téléphones et décidons d'attendre de voir comment vont évoluer les choses car les rangers attendent un nouveau bulletin météo. En attendant direction les bains chauds de Myvatn. Ce n'est pas tout près, surtout quand on marche, mais c'est facile de les trouver vu la fumée qui s'en dégage et une fois dedans c'est juste trop bien!
Après la baignade nous engloutissons un bon repas à la cafeteria. C'est là que nous trouvons le message SMS des rangers: ils évacuent tout jeudi soir et nous demandent de renoncer... ... ... On est un peu sonnés, et surtout on a du mal à trouver un autre plan. Bouger en bus est très cher dans ce pays et vu la faible fréquence de passage c'est aussi bien compliqué. De plus nous ne savons pas jusque quand la tempête et ses conséquences vont bloquer les highlands... On décide de rester vers Myvatn et de reprendre jeudi le bus pour Akureyri.
En attendant nous partons faire un tour au volcan Hverfjall, la ''montagne de la source chaude'', un volcan isolé tout en cendres noires, très chouette. Puis nous poussons jusqu'aux formations de lave de Dimmuborgir, les ''châteaux sombres''. Puis les moucherons font empirer la situation, impossible de s'approcher du lac.
Les moucherons du lac Myvatn c'est quelques chose. Son nom ne signifie pas ''lac des mouches'' pour rien. C'est vraiment très pénible. On est obligés de s'entourer la tête avec les chèches façon bédouins pour s'en protéger. Mais même comme ça ils viennent se coller à nos figures. Wikipedia et la plupart des sites ne parlent que des extraordinaires populations d'oiseaux... Avec des jumelles alors, vu qu'on ne peut pas s'approcher du lac sans être harcelé par ces saletés...
Malgré tout nous posons le camp par là. Le Sellandafjall me nargue de loin, c'est à son pied que nous devrions être. Soirée morose dans la tente. Au moins il fait beau. On a du mal à croire à cette foutue tempête, même si le temps change très vite.
On entendra tout et son contraire sur le temps en septembre. Au fond c'est surtout une question de chance. Cette année a été pourrie, que ce soit en juin, en juillet, en août ou en septembre. L'année dernière il a fait beau pendant 3 mois... No comment.
Godafoss
Bains de Myvatn
volcan Hverfjall
Protection anti-mouches!
Dimmuborgir, les ''châteaux sombres''
Mercredi 28 Août - Lost in translation
Je traîne pour me lever, on petit déjeune, il fait un très beau temps. Les moucherons sont toujours là...
Nous prenons la direction d'Hverir, un site géodésique dans le même style que celui de Geysir, mais changeons d'avis pour aller directement au centre d'infos car nous avons beaucoup de choses à mettre au point. En chemin pourtant nous prenons notre temps, nous traînons beaucoup, le seul truc qui nous fait accélérer ce sont ces saloperies de mouches insupportables. On trace aussi droit que possible dans un espèce de maquis puis passons à coté du volcan gris d'hier. Les mouches nous poursuivent même une fois sorti du maquis, elles s'accrochent. La seule chose qui les fasse fuir un instant c'est le vent, mais il n'y a pas de vent ces jours-ci... No comment.
Arrivée à l'office du tourisme. Nous allons y rester jusqu'à la fermeture à 18h. Il n'y a pas de moucherons à l'intérieur! Nous essayons d'imaginer une autre destination. Les fjords me tentaient bien, mais il y fera trop froid d'après le ranger. A l'appui il nous montre des cartes de la couverture nuageuse des prochains jours. Pourquoi pas la péninsule de Snaefellsnes. D'après le ranger elle devrait être épargnée par le mauvais temps. On y trouve un tas de sites intéressants mais très touristiques. On se renseigne, on essaye de monter un truc avec l'aide de l'ordinateur mis à disposition dans l'office du tourisme... Quoi qu'il en soit nous faisons rapatrier les sacs de ravitaillement à Myvatn et on doit les attendre jusqu'à 19h30 demain... Génial...
Nous allons au camping le plus proche (rétrospectivement, apparemment non, il y en avait un autre tout aussi près). C'est amusant de voir un mini golf posé sur un champ de lave refroidi... Nous prenons deux nuits au camping.
Jeudi 29 Août - Toujours lost au pays des mouches
Aujourd'hui je ne me lève pas avant 13h. Pas envie. Je reste à comater dans mon monde. Pas envie de voir cette journée qui de toute manière ne servira à rien. Il fait toujours beau, mais avec ces moucherons impossible de marcher durablement dans le coin. Tempête mon cul. Il n'y a aucune tempête ici. Et chaque jour la carte à l'office du tourisme est moins alarmante. Alors je sais bien que la meteo est quasi impossible à prévoir en Islande à cause de l'insularité et de la situation géographique, mais ça fout bien les boules quand même.
Je me décide enfin à me lever pour aller prendre une douche. L'eau est froide... Putain de pays. Je me traîne jusqu'à l'office du tourisme à la suite de mes amis. Après mille nouvelles tergiversations nous décidons de prendre le bus demain matin pour Landmannalaugar, le dernier bus de la saison. Cette solution sauvegardera une partie du projet initial. Et puis les colis seront sur le passage vu qu'ils n'ont pas été rapatriés à Myvatn... No comment... L'idée est de faire une boucle au Nord de Landmannalaugar puis la traversée vers le sud jusqu'à Skogar. Pour limiter les frais supplémentaires il faudra annuler la voiture réservée pour les deux derniers jours pour aller voir le parc glaciaire de Skaftafell et les lacs glaciaires. Ça fait chier. Mais bon, on commence à avoir l'habitude.
A la sortie de l'office du tourisme on s'enfile deux hot dog chacun et une grande bouteille de coca. C'est rudement bon et je suis contente qu'on ait enfin pris une décision. J'espère qu'on s'y tiendra. Et que le bus ne sera pas bloqué dans la tempête...
Retour au camping. On touche l'eau du lac. Avant de se barrer en courant poursuivis par les moucherons... Il fait toujours beau... Voilà... C'était le passionnant récit de nos trois jours à Myvatn dans les mouches... Restez, partez pas, promis ça va redevenir intéressant à un moment ou un autre...
Vendredi 30 Août - Le dernier bus des highlands dans la tempête
A 8h nous attendons de pied ferme le bus pour Landmannalaugar. On est bien contents de partir enfin d'ici! Le bus arrive. ''Tu crois que c'est celui-là?'' ''En tout cas il a la gueule de l'emploi'' Le truc à des essuies dignes d'un tank! Nous sommes onze personnes, dont deux autres français, dans cet engin pour un voyage qui va durer 10h.
Un arrêt de ¾ d'heure nous permet d'admirer une superbe chute d'eau à la limite des highlands: Aldeyjarfoss. Elle est très belle pour plusieurs raisons: le contraste entre les eaux blanches et le basalte noir, les très marqués orgues basaltiques et l'étroitesse de la gorge qui se jette dans un grand bassin.
Puis on rentre dans le vif du sujet avec le début de plusieurs heures de route dans les higlands. Le paysage est génial. On a l'impression de traverser la lune. C'est désertique. C'est gris. Mais c'est vraiment tripant. Les traces de pas et les cairns me rendent jalouse. On devrait être à pied. Pas trace de tempête. Le ciel est blanc, chargé, mais calme. Je somnole par à coup et profite du paysage. A 13h le bus arrive à Nyidalur. Il y a 5km il faisait clair et là froid glacial et neige au refuge... Bonne nouvelle nos paquets sont là. On les cale dans la soute du bus. Quand on repart 20 minutes après il ne neige plus... On ne peut pas dire que ce soit la tempête... Mais ça caille! On reprend la route. Le bus fait un bruit d'enfer de batterie de casseroles. Cette partie du voyage est plus plate. Nous sommes maintenant dans le Sprengisandur sur la F26. On a l'impression de rouler sur la lune en bus...
On voit soudain une nappe brillante et blanche. Un grand glacier parsemé de montagne: Hofsjökull. C'est de lui que nait la Þjórsá, la plus longue rivière d'Islande. Sa glace capte la lumière. C'est magique. Une petite pause permet de l'admirer. Le bus est posé au milieu de nul part. Vers la fin du trajet des lacs apparaissent sur les bords de la piste. Leurs eaux sont laiteuses, au milieu des larges paysages gris l'effet est génial.
On nous avait dit d'aller au sud pour éviter la tempête. On ne l'a pas vue. On arrive enfin au camp de Landmannalaugar. Bonne nouvelle, on a retrouvé la tempête, elle est là...
On s'enregistre au camping. La responsable du site est amusée par le mauvais temps dehors. On installe les tentes. C'est galère avec ce vent de dingue... Un muret en pierre autour des tentes tente de limiter les risques... Pff... Mais tout cela ne nous empêche pas d'aller nous baigner dans les sources naturelles au bout du camping! Ça c'est bien! Être dans l'eau chaude jusqu'au cou alors que dehors il blizzarde et il neige... c'est une super sensation! Au bout d'1h30 il faut rentrer pour manger. Ça c'est moins bien... surtout que le local chauffé est vachement loin du bain et qu'avec ce blizzard crachotant constant les fringues sont mouillées... Nous nous faisons à manger dans la cuisine du refuge. On a pas le droit de manger dedans vu que nous dormons en tente.... Mais vu le temps dehors on va faire comme si, hein... Quand on s’apprête enfin à sortir, vers 23h30, nous tombons pile devant le spectacle d'une magnifique aurore boréale! Elle est immense, elle traverse tout le ciel et danse doucement. Nous la contemplons longtemps, tout le temps qu'elle dure, serrés les uns contre les autres, il fait un froid de dingue. Les islandais passent sans regarder... je suppose que pour eux c'est banal...
Aldeyjarfoss
Sprengisandur
Hofsjökull
Presque à Landmannalaugar
Landmannalaugar quand il fait tout pourri c'est moins photogénique...
Samedi 31 Août - En route pour Veidivotn
Cette nuit il a fait un sacré froid et un sacré vent. Pour ne pas trop souffrir des températures nous avons mis tous nos vêtements. Nous déjeunons dans le chalet du refuge, c'est tout aussi interdit qu'hier soir mais on va toujours faire comme si. Nous refaisons les sacs de nourriture pour avoir ce qu'il faut pour les sept prochains jours. On en sais pas trop pour combien de jours nous partons mais c'est le maximum, on avisera au fur et à mesure de la météo si on rentre plus tôt ou non. Le reste est laissé dans un petit container prévu à cet effet et sera récupéré à la fin de notre boucle.
Direction la cabane des rangers. La responsable du camp nous a suffisamment répété de nous y rendre avant de partir... Dans cette cabane nous trouvons Anna à qui nous expliquons notre randonnée. S'en suit un (très) long briefing. Elle veut tout savoir, plus que tout: nos noms, nos âges, la couleur de nos vêtements, la couleur de nos tentes, nos numéros de téléphone, un numéro à prévenir en France en cas d'urgence, elle prend en photo le tracé de notre itinéraire sur notre carte... Elle nous répète à de multiples reprises et sous diverses tournures qu'on doit l’appeler si: on a un problème, on change d'avis sur l'itinéraire, on rentre plus tôt... On doit laisser une trace de notre passage dans les guest book si on passe dans des cabanes non gardées, et surtout l’appeler dès qu'on a finit. Elle est gentille et visiblement inquiète alors nous nous prêtons de bonne grâce à l'exercice mais sur la fin nous trépignons un peu...
Il est 12h15. Enfin le départ. Facile, direction nord. Passé les abords du camp nous traversons de grands paysages quasi désertiques gris foncé et vert fluo. L'objectif de la première partie de la randonnée est de traverser la Tungnaa, rivière glaciaire née du Vatnajökull qui avec ses barrages constitue une des principales sources d'électricité du pays. Traverser cet obstacle encombrant n'est possible qu'au dessus d'un lac à 20km de là. Alors que sans cette rivière c'est juste à côté. Pour résumer, au lieu de faire 5km nous en avons 45 à faire... Alors que de nombreux marcheurs vont vers le sud de Landmannalaugar, vers le nord nous sommes seuls. Une voiture qui passe sur une piste non loin nous prend en photo...
Nous sommes presque sortis de la réserve naturelle de Fjallabak, ''au-delà des montagnes'', dans laquelle se situe Landmannalaugar, quand nous décidons de stopper pour ce soir à un inespéré abri de pierre devant un bras de la Tungnaa. On est heureux comme pas possible de notre découverte qui nous met à l'abri du vent. On profite de cette aubaine, on fait du thé, on fait les cons. On se décide à y monter les tentes l'une derrière l'autre. Ça rentre pile poil. Du grand art. Joli créneau. On fait à manger dans la tente. En voyage il y a de ces rituels qui deviennent important dans le déroulement d'une journée, qui sont comme des repères, manger tous les quatre dans la tente en fait partie. J'écris ces mots assise sur une planche en haut du muret qui ferme l'abri en regardant un magistral coucher de soleil que même les pylônes au loin ne déparent pas.
Il fait moche...
Il fait beau!
Tungnaa
Notre abri pour la nuit
Dimanche 1 Septembre - Traverser la Tungnaa
Traditionnel petit déjeuné dans la tente. On est bien dans notre petit abri. On prend notre temps. On lève le camp seulement à 10h30. Aujourd'hui nous longeons toujours la Tungnaa, jusqu'à arriver rapidement au lac Krókslón, un lac artificiel dont les eaux sont amenées par un canal vers la centrale hydroélectrique de Sigalda. Nous longeons ce lac jusqu'à un barrage qui sépare les eaux du lac du canyon Sigöldugljúfur qu'avait creusé la rivière avant d'être détournée par le barrage. Il fait gris, froid, pas vraiment de vent, pas vraiment de pluie. Tout est noir et vert. Jusqu'à la traversée sur le haut du barrage tout va bien.
Et là ça se corse... Jusque là on avançait bien. Maintenant il commence à pleuvoir pour de bon et à faire un grand vent, un très grand vent. Nous allons alors dans la tempête et contre le vent mettre un temps infini à avancer... On contourne le lac. On n'en finit pas de contourner le lac... Il fait un temps immonde. Les vêtements de pluie tiennent le coup quelques heures mais au bout d'un moment nous sommes trempés quand même. On finit tout de même par rejoindre la F228. Ça commence à être franchement déprimant. On commence à arrêter toutes les voitures. Dans le 2 sens. Faut dire que vu la très faible fréquentation des lieux toutes les occasions sont bonnes. Le premier dit que nous sommes à 15 bornes... Le deuxième dit qu'il n'a pas le temps, mais qu'on voit avec le troisième... Le troisième accepte de faire demi-tour pour nous amener à destination.
Ce sont des anglais qui vivent à Paris. Le monde est petit. Ils sont très gentils, nous donnent même du chocolat (quelqu'un qui donne du chocolat est forcément une personne fondamentalement bonne! XD ). Ils nous amènent jusqu'à un camp de pécheurs dans la zone des lacs: Veidivotn. Le gars qui gère le coin est un peu rustre mais très sympa. Il nous offre une nuit dans un de ses chalets. On sent qu'ici on n'est plus en zone touristique, tout est en islandais. Veidivotn est un lieu intime des islandais, inconnu des touristes, et c'est ce qui fait toute sa beauté. Le chalet est génial, il est grand, propre, très chauffé. A ce stade là tout ce qui est sec est génial de toute façon. On sort tout pour tout faire sécher. On fait trois fois du thé. Enfin au calme nous discutons de la suite mais sans trouver de solution viable. Le concept de météo est inconnu en Islande... le temps est trop instable et imprévisible.
La soirée dure longtemps, on est bien, on est très bien. On mange, on rigole. Tout a bien séché et on s'endort sur les couchettes bien confortables. Demain est un autre jour.
Lundi 2 Septembre - Veidivotn
Dehors du soleil! J'ai une pêche d'enfer! Petit déjeuné tranquille avant de rassembler les affaires et de faire le mènage. A 10h on est ok. On sort et part à la recherche de quelqu'un à qui rendre les clés. La dame, le femme du gérant d'hier, nous dit que nous pouvons rester une autre nuit et que demain il y aura peut-être quelqu'un pour nous amener sur la route à 15h. Le truc de dingue! Nous lui demandons si nous pouvons faire quelque chose pour la remercier. Elle répond que non: ''Just be happy''.
Nous allons remettre les sacs dans le chalet pour profiter de la journée le cœur et le dos léger. En avant pour les lacs. Très vite nous pouvons voir de nos yeux à quel point ce coin d'Islande est absolument génial! Mais alors le temps... Grêle, neige, pluie, vent, ciel bleu, nuages... tout en même temps! Ou tout en quelques dizaines de minutes... pays de fous! Sans les sacs je me sens légère. J'avance droit devant. Ça monte. Ça descend. Des dizaines de lacs se succèdent, collés les uns aux autres.
Nous faisons un grand tour de presque 5 heures pour revenir à 15h au chalet. Je suis un peu déçue de rentrer, que ce soit déjà fini, c’était tellement beau. Mais en même temps ce temps de dingue est si fatigant que je suis aussi bien contente d'être à l'abri. Dehors ça souffle, ça pleut... et il fait beau... en même temps!
Notre bordel dans le chalet
Le camp de Veidivotn
Les lacs
Retour au chaud
Mardi 3 Septembre - Au revoir Veidivotn
Je me réveille tôt, à 6h30, histoire de voir par la fenêtre du chalet le temps qu'il fait. Dehors des bouts de ciel bleu. C'est suffisant pour me donner envie d'aller voir les lacs au Nord de Veidivotn. Je déjeune vite fait et à 7h Lionel et mois sommes dehors. Mais en à peine une heure il pleut, il neige... et en plus une rivière partant d'un lac nous barre le passage... Marre de ce pays à la con. Je n'ai ni la motivation de passer cette rivière à gué, comme je sais que c'est possible un peu plus loin là où est passé la voiture hier, ni celle de contourner le grand lac par l'autre côté. On rentre.
Pendant que nous prenons le petit déjeuner il fait parfois grand beau temps! Ce pays me rend barge. Quand je suis dedans il fait beau, dès que je sors il fait moche. Si j'étais parano je croirais au complot. On boit du thé... On carbure au thé 3 à 4 fois par jour... Dès qu'on se pose c'est presque la première chose que nous faisons.
Les nouvelles: une voiture nous mènera sur la route principale à 14h. Les garçons tournent autour du camp. Ils découvrent une maison couverte de végétation, comme une maison de hobbit, Amélie et moi allons la voir juste en partant après avoir fait les sacs et le ménage. En attendant les pécheurs qui ont accepté de nous prendre en stop nous discutons avec la gérante : elle et son mari sont là 6 mois de l'année. Je rigole intérieurement à la question: ''Pourquoi vous ne faites pas un pont sur la Tungnaa?'' connaissant d'avance la réponse: ''Parce qu'on ne veut pas des gens de Landmannalaugar ici!'' Ça se comprend... Ici ils sont complètement seuls et préservés du tourisme. Elle nous dit que cette année 3 personnes ont traversé la Tungnaa à gué, qu'ils ont eut peur, que c'est très dangereux et que depuis ils ont appelé Landmannalaugar pour leur dire de bien prévenir les éventuels randonneurs. Déjà qu'un gué au niveau des genoux je trouve ça hard question température et courant... faut être barge pour traverser un engin pareil!
Des pécheurs, avec de gros 4x4 comme il se doit, nous mènent à la route principale, c'est toujours 20 kilomètres de paysage monotone de gagnés! Je discute un peu avec mon chauffeur. Comme la plupart des islandais il s'inquiète de la sécurité des randonneurs dans leur pays et me demande si nous avons des tentes, des vêtements chauds... nos numéros de téléphone, si on a quelqu'un des rangers à joindre, le numéro de cette personne pour qu'il puisse la joindre et lui dire où on est... On est maintenant habitués et je réponds à toutes ses questions. Ils vivent dans un pays hostile et imprévisible et parfois sont confrontés à des personnes mal préparées, pour eux mieux vaut prévenir que guérir.
Nous avançons bien et mettons 5h pour rejoindre la cabane en pierres. Nous repassons les barrages autour du lac Krókslón, avec une meilleure météo le lac est nettement plus beau. Ses eaux sont calmes, il y a quelques jours elles étaient agitées de vagues s'écrasant bruyamment sur ses berges rocheuses. La cabane est toujours là, rien n'a bougé, elle n'a pas été visitée en notre absence. La première nuit passée sous son toit de tôle avait été agréable donc nous sommes contents d'y revenir. Il pleuviote mais grosso modo le temps s'améliore et il n'y a plus vraiment de vent. Nous nous installons à notre aise dans le petit abri.
Veidivotn Nord
Temps de chien!
A Veidovotn
Retour vers Landmannalaugar
Mercredi 4 Septembre - Retour aux bains chauds!
Il reste un bout de chemin jusque Landmannalaugar. Le temps est pas mal. On sent que le gros front nuageux que nous avait montré le ranger de Myvatn est en train de passer. Nous avons hésité sur le chemin à prendre pour finalement suivre la piste de 4x4, elle serpente et quand on peut on la coupe, mais c'est une partie plutôt ennuyante. Le plus bel endroit du jour sera le cratère dans lequel se trouve le lac Hnausapollur aussi appelé Bláhylur, ''Blue Pool''. C'est beau, ça donne envie de s'y baigner. Mais bon...
On est contents d'arriver à Landmannalaugar. On monte vite fait les tentes et hop, dans les bains! Pendant 2 heures! C'est trop bien! Mais il y a du monde et je m'ennuie à rester à rien faire... J'explore les petites rivières aux alentours du bain principal. C'est drôle. Plein d'algues brunes se soulèvent à mon passage. Certains endroits sont trop chauds, d'autres plus froids. Je peut nager un peu même si l'eau est peu profonde.
Après avoir récupéré les paquets qui nous ont attendu sagement dans le container ce soir nous pouvons manger une bonne double dose de purée. La purée c'est ce que je préfère! On commence à être obsédés par la bouffe. On fait des listes de ce qu'on mangera en rentrant: pizza, lasagnes, crêpes, tartiflette, croque madame, fruits... A force je ne peux plus voir les barres en peinture, surtout pomme abricot...
La nuit sera froide. Le lendemain matin nous trouverons du givre sur les toiles des tentes. Les deux nuits à Landmannalaugar auront été les plus froides. Le camp est mal fichu, sur ce vaste terrain nu il n'y a aucune protection des montagnes, en plus c'est carrément cher pour ce que c'est: 8€ la nuit, et les douches sont payantes. On paye pour quoi en fait? Le droit de mettre sa tente sur un terrain ouvert à tous les vents dont le sol est tellement dur qu'on ne peut pas y planter une sardine?
Juste parce que c'est drôle
Surveillés par le diable
Dans les bains chauds de Landmannalaugar
Jeudi 5 Septembre - Les montagnes rouges du Landmannalaugar
Grand beau aujourd'hui. Aucun vent. Ça fait un bien fou même si on se demande combien de temps ça va durer. On devient parano...
Aujourd'hui a été décidé de rester sur place. Il nous reste pas mal de jour, on n'a pas à se presser.
A 10h30 je décolle seule pour faire un tour. Il fait trop beau pour rester inactif! Je m'amuse presque 4 heures à cheminer à vue, hors sentier. C'est génial! Quel endroit magique! Je pourrais rester ici des jours à errer sans but... Je ramasse des pierres vertes marrantes qui s'effritent comme de la craie.
Quand je rentre j'achète la carte et me demande quoi faire. J'ai repéré des lieux pour camper ce soir, on a le temps. Je vais probablement me baigner avant de refaire les sacs de nourriture. Les garçons sont dans le coin à boire des bières et ont le même programme que moi: une dernière baignade! C'est toujours aussi bien.
On plie le camp le soir venu. Nouvelle séance de repaquetage des sacs. Cette fois on y rentre tout ce qu'il nous reste, soit 9 jours, les sacs sont lourds... A 19h30 nous somme sur le départ. Cette fois nous contournons le champ de lave de Laugahraun que tout à l'heure, emportée dans mon élan, j'ai traversé par le milieu. Heureusement que le lieu que j'ai repéré n'est qu'à ½ heure. Mais l'endroit est génial, parfait pour le bivouac. On est tranquille, le sol est moelleux, il y a de l'eau. Définitivement on est mieux ici qu'au camping à 8€. Mais bon, si tout le monde faisait comme nous ça serait l'anarchie... C'est la première fois qu'on mange dehors. On a presque pas froid...
Un peu plus de monde que le jour de blizzard
Balade solitaire
J'aime toujours autant les linaigrettes
Retour au camp
La nuit tombe
Vendredi 6 Septembre - Au pays du feu et de la glace, et surtout du vent!
Nous levons plutôt tôt. Des moutons s'abreuvent tranquillement aux rivières toutes proches de notre bivouac. C'est paisible et beau.
Nous entamons aujourd'hui le Laugavegur. Le début se déroule dans les montagnes rouges. La couleur de ces montagnes est due à leur composition: la rhyolite, une roche magmatique volcanique qu'on retrouve dans les falaises de l'Esterel dans le Var. Il y a sur le chemin régulièrement des fumerolles s’échappant de sources chaudes. Notamment au pied d'une des montagnes les plus colorée d'Islande: le Brennisteinsalda, "onde sulfurique". Le chemin passe sur son flanc sud-ouest.
Petit à petit nous prenons de l'altitude. Le chemin, bien balisé, est facile à suivre. Nous traversons une nouvelle zone géothermique, celle de Storihver, avant de prendre pied sur un vaste champ d'obsidienne. Ici les paysages sont désolés dans leur austérité monochrome: obsidienne et sable volcanique noir, tapis de neige blanche.
Nous arrivons tôt, 14h, au refuge de Hrafntinnusker (Hrafntinna signifiant obsidienne en islandais) situé à une altitude de 1100m. C'est tout neigeux et il est exclu pour ce soir de camper, on espère que ce sera le seul soir puisque les autres étapes sont plus basses. Le refuge et son petit toit rouge sont comme perdus au milieu de rien.
Le gardien est, comme tous les islandais, plutôt taciturne. La nuit nous coûte 34€ par personne mais tant pis... On s'installe confortablement sur les matelas à l'étage du refuge. Pour l'instant il n'y a pas grand monde mais le refuge va se remplir doucement dans l'après-midi. On se repose, on discute, on déconne.
Petit matin
Laugavegur
Storihver
Hrafntinnusker
Samedi 7 Septembre - Rêveries à Alfavatn
Le refuge s'active dès 7h. Tout le monde part petit à petit. Nous partons parmi les derniers vers 9h30. En même temps que deux québécois en jogging et casquettes de kékés à qui on embarque les cacahuètes par mégarde, on leur rendra dès qu'on s'en rendra compte (''C'est tes cacahuètes?'' ''Non.'' ''Les tiennes?'' '' Non plus...'' ''Bon bah c'est pas les nôtres... ...''). Il fait un temps superbe qui met encore plus en valeur les paysages noirs du vaste plateau d'obsidienne et de sable parsemé de langues de neige. L'étape, comme hier, est courte. Initialement il était prévu de doubler les étapes, mais avec tout ces changements de programme nous avons plus que le temps donc c'est inutile.
A la fin du plateau, avant d'entamer la descente, un vaste panorama de plaine s'ouvre à nous. Un panorama digne des meilleurs films fantastiques. En son centre le lac d'Alftavatn nous signale la fin prochaine de l'étape. A gauche le front glaciaire et les langues du Mýrdalsjökull sont nettement visible.
A la fin de la descente nous cherchons un endroit où bivouaquer: de l'eau, à l'écart du chemin, à l'abri du vent. On trouve assez vite notre bonheur. Il est 13h. L'après-midi nous flânons: les garçons font des exercices, de mon côté je lis, j'écris, je somnole ou je laisse juste le temps passer. Si on se motive on ira jusqu'au lac.
Il est 17h, après ¾ d’heure de marche je suis assise seule au bord du lac Alftavatn. Ici le calme est total, seul le vent souffle un peu et l'eau clapote sur l'étroite plage de sable noir. Le temps s'est couvert et a fait tomber de la brume un peu partout, donnant au paysage un aspect spectral et mélancolique. Je m'enfonce dans mes rêveries...
La suite du Laugavegur
Vue sur Alftavatn
Le bivouac
Rêveries devant les eaux noires d'Alfavatn
Dimanche 8 Septembre - Les surprises de la route
Le lieu du bivouac est vraiment idéal. Notre meilleure trouvaille depuis le début. Alors on prend notre temps. Il fait très gris, mais il fait bon.
On rejoint les alentours du refuge puis s'en suit une succession de gués. Faciles au début... les guêtres d'eau cousues à la va vite au dernier moment (sinon ça ne serait pas moi!) marchent à peu près...
Le dernier gué de la journée est costaud. Je suis obligée de passer pieds nus. Il y a du courant et l'eau ne doit pas dépasser les 2 ou 3 degrés... L'eau est tellement froide que je ne sens plus mes pieds. Une fois cette saleté traversée je me roule sur le sable en criant. On se rechausse et on repart. On marche vite et en silence sur une large piste pour se réchauffer.
Tout à coup... un 4x4 attelé d'une remorque remplie de bric à brac arrive, s'arrête près d'Amélie, on s'approche pour voir ce que ses occupants lui demandent. Le véhicule est occupé par deux hommes à l’avant et deux enfants à l'arrière. L'homme à la place passager veut nous acheter un briquet pour allumer ses cigarillos. Amélie et Micka hésitent, on en a besoin... Lionel a le petit briquet vert qui marche à moitié, ça devrait leur suffire et il ne nous manquera pas trop... L'homme veut absolument l'acheter, il ne veut pas qu'on lui donne, Lionel lui dit de donner ce qu'il veux, 100 couronnes c'est bien. Il dit: ''Je vais en prendre soin comme ça tu sauras ou il est''. C'est amusant de penser que ce briquet qui allumait de l'encens chez nous est maintenant dans une cabane islandaise... Ils repartent. Puis s’arrêtent à nouveau... Ils nous proposent d'emmener les sacs jusqu'au prochain pont à 5 kilomètres. On hésite... S'ils partent avec on est mal... Puis on se décide à leur donner 3 des 4 sacs. Pendant qu'ils nous aident à les charger sur leur remorque quelqu'un dit en rigolant qu'on pourrait monter dans la remorque tous les quatre. Le mec hésite et finalement nous dit ok. Ok? Ok. Il nous prévient que ça sera inconfortable... Non mais ça va, on a fait pire... On grimpe par dessus les bidons et les chaises et roule ma poule! On se marre comme des cons. On a l'air de quatre vagabonds. Un chien coure derrière, un genre de grand molosse noir. On l'encourage. Le 4x4 continue sa route encore un peu après le pont au-dessus des gorges pour nous poser environ 7 ou 8 kilomètres plus loin, à la bifurcation entre la piste et le chemin pour Emstrur, notre étape du soir. Les mecs sont très sympas. Ça les fait rire que ça nous fasse rire. On se dit au revoir.
Il reste encore 1h30 de désert, ça commence à être chiant le désert... On est en vue du refuge mais comme d'habitude nous ne souhaitons pas nous y arrêter. On trouve un petit ravin abrité qui convient parfaitement. Il est tôt. Environ 18h. On mange et on dort tôt. Il fait plutôt bon ce soir.
Passage à gué
Il a une drôle de tête ce pont...
A "Save" Journey... sans rire
Un gué à la con
Cours, chien, cours!!
Vers Emstrur
Bivouac
Lundi 9 Septembre - Au commencement du monde
Aujourd’hui, comme hier, l’étape fait 15 kilomètres. Après un bref passage au refuge non loin du bivouac pour faire coucou à la gardienne et profiter des lavabos et de l’eau nous commençons l'étape pour de bon. Au-dessus du refuge un panneau expliquant comment réagir aux éruptions volcaniques nous laisse un peu dubitatifs quand à la capacité des randonneurs à se protéger de telles catastrophes naturelles... Nous sommes dans la zone d'influence de Katla, ce gros volcan recouvert par le Mýrdalsjökull et considéré comme un des volcans les plus actifs et les plus destructeurs d'Islande. Destructeur notamment à cause des jökulhlaups, les débâcles glaciaires provoquant des inondations brutales particulièrement puissantes et dévastatrices.
Nous allons passer la matinée à longer les gorges de la Markarfljó. Le paysage est très sauvage, on se croirait dans Le Monde perdu de Conan Doyle ou dans un voyage dans le temps. On passe des ponts à moitié déglingués. Le temps est couvert mais il ne pleut pas.
Au bout des gorges nous sommes presque arrivés à Thorsmork. Le paysage se fait plus verdoyant. Nous croisons même de petits arbres! Après 2 semaines ½ sans voir un arbre ça fait carrément bizarre… Le fleuve Markarfljót est rejoint par un de ses affluents et peu après on doit passer un large gué... Dépités. Amélie et moi réussissons à passer avec les guêtres. Le courant nous pousse mais avec les bâtons on arrive à se maintenir. Les garçons sont obligés de passer pieds nus. Après cet épisode nous entrons dans une foret. C'est l'hallu. Après 2 semaines ½ de pierre, de sable et de mousse... ça choque... On s'extasie sur tout. On arrive finalement devant un panneau qui annonce magasin, douche, bains chauds... Mais c'est à 5 bornes... Alors on se cherche un bivouac pas loin. Ça attendra demain. J'ai comme un doute sur cette histoire de bains chauds...
Au refuge d'Emstrur
Le large gué de la fin du Laugavegur
Forêt!!
Mardi 10 Septembre - Journée morte à Thorsmork
On se met en route avec la motivation d’aller au bain chaud et compagnie promis par les panneaux. Depuis le début je suis dubitative sur cette histoire, avec tous les comptes rendus que j’ai lu je n’ai jamais entendu parler de bains chauds à Thorsmork… On passe un premier refuge et on continue le long de la rivière traversée à gué hier avec l’idée de la traverser sur un pont… C’est idiot, on s’en rend compte au bout d’un moment, ça nous ferait revenir en arrière… Retour vers le refuge pour essayer de trouver le bon chemin. Refuge qui se trouve en fait être un bar, restaurant, refuge, camping, bain, sauna et compagnie. Nous choisissons de payer pour la douche, les bains chauds et le sauna. La douche est super, bien chaude, on y passe un long moment. C'est la première douche depuis le début du voyage! Mais le sauna est cassé et le bain chaud est une pataugeoire tiède… je m’en doutais.
On prend ensuite place au restaurant du refuge, Lionel, Mickael et Amélie prennent le plat complet, j’ai peur que ça fasse trop, je me contente d’un gâteau et pioche dans l’assiette de Lionel. C’est très bon. L’endroit est calme et agréable, même si comme d’habitude j’ai du mal à revenir à ce genre d’endroit. Ca me rend nerveuse. Ici c’est le genre d’endroit qui se ressemblent partout dans le monde, les employés sont des jeunes de différents pays: Canada, Espagne et Estonie, les clients sont des jeunes du monde entier qui voyagent pour diverses raisons, seuls ou en groupe. On s’installe sur les fauteuils et le canapé. Dehors le vent s’est levé et la pluie a commencé… il fait trop moche pour me décider à sortir faire un tour.
On traîne jusqu’à environ 17h avant de lever le camp. On galère à trouver le chemin. Les indications sont sommaires... Le pont indiqué sur la carte est cassé... On longe la rivière dans l'autre sens jusqu'à trouver un fichu pont roulant. Il est 19h30… Juste de l’autre côté du pont on trouve un super endroit pour se poser. Super bien entretenu, pelouse tondue, tables de pique nique… c’est un camping! Bien sûr! Mais il est tard, pas de gardien, juste un camping car… On se pose là. Le temps est moche, comme d’habitude, mais pas assez pour nous empêcher de manger dehors.
Mercredi 11 Septembre - Le Fimmvörðuháls dans la tempête, c'est sympa le Mordor!
Hier j’ai dit en rigolant: ‘’Plutôt crever dans la neige que prendre le bus!’’ J’aurais du réfléchir avant de dire ça. On part tôt, 8h30, avec l’idée d’éviter le gros du mauvais temps qui devrait arriver après 14h. Mais plus on monte, plus le temps se gâte et moins on y voit. L’ambiance est délirante. On évolue dans les champs de lave, les plaques de neige, la glace… On y voit à 30 mètres. On suit de grands poteaux jaunes. Il vente, il pleut, il grêle, il neige… On a trop avancé pour faire demi-tour. Certains passages sont un peu exposés. On mettra 5 heures pour faire l’étape, 10 kilomètres et 800 mètres de dénivelé. Vers la fin on blague comme des cons sur le Mordor et le col de Caradras. Au moins on a enfin répondu à la question fondamentale: ‘’Pourquoi sommes-nous là?’’ ‘’Pour détruire l’anneau!’’
Et là… Nouvelle situation improbable... Lionel me dit: ‘’Il y a des gens’’ ‘’Quoi?’’ ‘’Il y a des gens’’ ‘’…’’ Sortent alors du brouillard un groupe de six ou sept personnes. Sereins… Joyeux… On discute comme si tout était normal… WTF! ‘’Le refuge est loin?’’ ‘’2,5km, 30 ou 40 minutes. Suivez les poteaux.’’ ‘’Ok. Vous allez à Thorsmork?’’ ‘’Oui.’’ ‘’Ca va aller?’’ ‘’Ouais! C’est juste une petite descente.’’ ‘’O_o … -_- Si vous le dites. Bonne chance alors.’’ ‘’Le temps est meilleur après?’’Non. Carrément pas.’’ ‘’Ok.’’ ‘’Et dans ce sens?’’ ‘’Non plus.’’ ‘’Ok…’’ Il y en a un qui fait la roue... Ils n’ont pas des vêtements terribles. Juste deux petits sacs… Ouais… Ok… On reprend… On passe à autre chose. Blasés je vous dis. Sur la fin on hésite un peu sur le chemin à suivre, les balises partent dans deux directions. Il y a une put*** de saloperie de rivière à passer… qui ne devrait pas être là mais qui est quand même là à cause du temps. Et tout à coup le refuge se dessine dans la brume. Il est 13h30.
Il y a une douzaine de personnes dans le refuge. On ne sait pas bien si c’est le refuge principal sans gardien ou le refuge de secours. On s’en fout un peu en fait. On s’organise pour faire sécher un maximum de choses. Il fait bon. Les gens sont sympas. On a du mal à croire que ça fait presque 20 jours qu’on est dans ce voyage bordélique… On est contents d’être là, de l’avoir fait, de ne pas être les seuls fous ici au milieu de… nul part. On fait du thé… beaucoup de thé… On fait toujours beaucoup de thé. Une allemande arrive après nous. Elle a croisé le même groupe de dingues. Elle était avec nous à Volcano Hut hier. Elle nous cherchait pour faire l’étape avec nous mais comme nous avons commencé plus loin qu’elle elle ne nous a pas rattrapé. Dehors le temps se déchaîne. On est bien là. Il y a des allemands, des espagnols, des russes, des anglais, et nous. La jeune allemande, Nora, entrouvre une fenêtre… ‘’C’est comment dehors?’’ ‘’Merveilleux! Comme la Californie!’’ On est mort de rire. ‘’Je rêve de Bora Bora…’’
On parle de tout et de rien, la soirée se déroule tranquillement. Il y a ici 13 personnes d’horizons différents avec chacun leur vécu et leurs motivations. Nous partageons ces quelques heures ensemble, ce petit espace chaud au milieu de la nature indifférente, même pas hostile dans sa démesure.
On a pas de photos de la tempête qui a suivie... pas vraiment le temps quoi. Et rien à voir. Mais on a des videos assez parlantes, faudra que je trouve comment les mettre.
Refuge de Fimmvörðuháls
Jeudi 12 Septembre - baroude d'honneur
On se lève les derniers (pour changer), vers 7h30, c’est pourtant plutôt tôt… Nora vient avec nous aujourd’hui. Le vent a soufflé fort cette nuit, au point qu’on sentait les murs frémir. Ce matin il fait moche (pour changer). On ne se presse pas (pour… ouais, vous avez compris l’idée) et on rigole bien. Miraculeusement quand on se décide enfin à sortir le temps est clair, il a neigé dans la nuit et la vue porte jusqu’à la mer. C’est très beau. La montagne est blanche et noire, ce sont les nouveaux champs de lave et de cendres nés de l’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010. Très monochrome mais fascinant. Nous passons sur notre chemin de petits gués pas assez larges pour qu’on doive enlever nos chaussures. Vu les morceaux de glace qu’ils charrient c’est plutôt bien. Il commence à grêler. On en vient à penser que la grêle c’est plutôt bien, au moins ça mouille pas… tout est relatif.
Quand on quitte enfin la neige il pleut… ce pays est vraiment lourd. Nous longeons des gorges. Un panneau indique qu’il reste environ 10 kilomètres. On finit par longer la piste parce qu’on y voit pas toujours bien. Nous passons un haut pont sans échelle au-dessus d’une gorge étroite. C’est un peu acrobatique mais au moins il y a un pont... On est trempés. Tout comme d’habitude quoi.
Sur la fin nous finissons par descendre, la fin est proche. Et paf! Une dernière grosse averse. Vraiment genre: ‘’Tiens! Avant que tu partes! Pour pas que tu m’oublies!’’ On lève les yeux vers la fin et les bâtiments de Skogar sont juste là! On tourne les yeux vers la droite pour découvrir un bout de ciel bleu. La bonne blague. On fouille un peu avant de trouver le centre d’information qui est aussi un restaurant et un magasin. Dans un état un peu second nous commandons des fish&chips ou des hamburgers. On se jette dessus. On retrouve les espagnols et les allemands qui ont dormi au refuge. Nous passons un long moment sur les canapés. J’en ai un peu marre de ne rien faire au bout d’un moment… J’ai l’impression d’avoir passé la moitié du voyage à ne rien faire au chaud en attendant que mes vêtements sèchent, et l’autre moitié à galérer sous des temps improbables… c'est exagéré, je sais.
On va voir la cascade et comme le bus est à 21h et qu’il est 17h30 on va faire du stop. On a rien à faire d’autre de toute manière. Au bout de trois quarts d’heure on va finir par se taper dessus quand une voiture s’arrête… à quatre c’était quand même improbable. Mais avec leurs gros 4x4 il y a de la place. Notre chauffeur est un pécheur de l’est en formation le week-end à Reykjavik. Il nous dépose au camping. On s’installe. Pendant que les garçons plantent les tentes Amélie et moi allons prendre une douche. Elles sont chaudes, individuelles, propres... c’est 4 étoiles ce camping! Ensuite on mange et on retrouve Nora. On passe la soirée à discuter autour de thé (pourquoi changer une formule bien éprouvée) avec Nora et deux autres allemands. Bon bah on a détruit l’anneau, on est revenu du Mordor. Il est temps de dormir.
Ça fait mal...
Descente sur Skogar
C'est balot, z'ont oublié l'échelle...
Manger!!
Skogafoss
Vendredi 13 Septembre - Reykjavik
Nous petit déjeunons tranquillement. Ce matin on a des pankakes, du beurre de cacahouète, de la confiture… des trucs trouvés au rayons free stuff ou donnés par d’autres campeurs. Grand luxe quoi! Nora nous rejoint et nous partons faire un tour en ville. Ce matin le ciel est entièrement bleu, une rapide photo immortalise ce moment rare!
Reykjavik est une jolie ville: calme, large, moderne, les maisons et les boutiques sont colorées, il y a un peu de verdure. On fait un peu les boutiques mais il n’y a rien de spécial et tout est très cher. A 14h on a déjà bien fait le tour, demain il n’y aura rien de plus à faire… Alors je vais dans un point d’info voir si une idée me vient. Grindavik pourrait convenir. Je ne sais pas ce que c'est ni à quoi ça ressemble mais ce n’est pas loin de l’aéroport.
On mange des frites, allons au terminal de bus prendre des renseignements puis on rentre pour aller à la piscine. Il y a bien ¾ d’heure de marche entre BSI, le terminal de bus, et le camping. La piscine est cool: bassin chaud, bassin classique, toboggans, et vraiment pas cher: 550 couronnes. Micka et Amélie nous rejoignent un peu plus tard et nous quittons la piscine à la bourre (prévisible…) pour rejoindre Nora et son ami en ville. Nous choisissons un joli café calme pour boire des bières et des chocolats chauds. J’adore les goûts bizarres des islandais pour la décoration! Ce drôle de tableau de tête de chat me fascine! Nous finissons la soirée en mangeant des pizzas puis retournons au camping.
En France ce sont les chiens qu'on laisse devant les magasins...
Café de Reykjavik et déco bizarre
Samedi 14 Septembre - Grindavik, les dangers de la mer
A 10h un bus nous emmène Lionel et moi à Grindavik. Les renseignement donnés hier au terminal de bus laissaient penser que de là-bas nous pourrions prendre un autre bus pour rejoindre l'aéroport... Hors ce n'est pas le cas... Bah, on improvisera.
Grindavik est surtout connue pour être proche du Blue Lagoon. Le bus dont la ville est le terminus s'arrête au Blue Lagoon et se vide complétement. Personne ne va à Grindavik. La ville elle-même est un port de pêche industriel désert et morne où il n'y a rien à voir. J'aime ce genre d'endroits: les bateaux rouillés, les mouettes qui somnolent en flottant sur les eaux grises comme des canards en plastique dans un bain, les longues rues désertes, les maisons qui se ressemblent avec leurs murs doublés de tôle, les femmes qui discutent à la boutique cafétéria de la station service qu'on diraient sorties d'un road movie américain, l'improbable musée du poisson salé avec la jeune blonde au guichet qui s'ennuie et rêve de partir loin... Les hauts lieux touristiques sont bien sûr spectaculaires mais je ne pourrais pas faire un voyage seulement de lieux touristiques. Il y a quelque chose d'indéfinissable dans les endroits comme Grindavik sur lesquels je n'arrive pas à mettre de mots et qui m'attire.
Les gens en voiture s'arrêtent pour nous demander si on a besoin de quelques chose... ça les surprend deux personnes avec des sacs à dos au milieu de leurs rues. Depuis le début du voyage les islandais nous ont toujours montré leur gentillesse et leur disponibilité. Ils n'ont pas la chaleur qu'on peut trouver chez des irlandais par exemple, mais c'est un peuple agréable à vivre si on ne s'attend pas à de grandes démonstrations d'enthousiasme.
Lionel ne veut pas m'accompagner marcher au bord de la mer. Qu'il n'y ait pas de bus le stress. De mon côté je m'en fiche, l'avion est demain matin, on trouvera bien quelque chose, on a toujours trouvé. Je pars seule. Je marche le long de la mer jusqu'au phare, je m'assoie en face de l'océan. Un circuit avec des panneaux relate les plus gros naufrages et leurs sauvetages heureux ou malheureux de l'histoire de Grindavik. Tout cela rappelle à quel point la mer est dangereuse, à quel point le métier de marin est risqué... Je pose la main sur les épaves rouillées posées le long du chemin comme un musée à ciel ouvert. Ça fait un peu peur, comme des fantômes. Je les imagine quand ils étaient encore à flot, quand ils portaient des hommes et leurs cargaisons. Je croise des bâtiments désaffectés et sur la fin de ma balade des parcs à poneys que je vais grattouiller sur le museau.
A mon retour à la station d'essence qui est aussi la station de bus où est resté Lionel nous retrouvons notre couple d'amis restés plus longtemps à Reykjavik qui arrivent en bus. On ne laisse pas partir le bus, on profite de son retour pour se faire déposer à Blue Lagoon. Et on se poste (les filles! Parce que vu la tête des mecs...) à la sortie de la piscine. On arrête tout le monde: ''Vous allez vers Keflavik? Vous avez de la place dans votre voiture?'' Les quatre premiers vont dans l'autre sens. Mais la cinquième est la bonne. On a attendu seulement 10 minutes. Une jeune maman dont c'est l'anniversaire, son mari lui a offert un soin au Blue Lagoon pour l'occasion, fait un léger crochet pour nous déposer à l'aéroport. Il est 16h, l'avion est le lendemain à 7h15.
Poneys
Samedi 14 Septembre après-midi et Dimanche 15 Septembre
Feflavik c'est petit... En 1/2 heure l'aéroport n'a plus de secret pour nous. La nuit approche, l'aéroport se vide. C'est interdit de dormir et de camper dans l'aéroport. On ne dort pas: on attend l'avion... en fermant un peu les yeux! Ce n'est pas la première fois que nous dormons dans un aéroport, la dernière fois contre notre volonté d'ailleurs, à cause de ces crétins d'Easyjet, à Venise l'hiver dernier. Mais l'ambiance d'un aéroport vide me fait passer des nuits blanches. Je ne peux pas y dormir, je marche, je tourne, je lis... Ça ne pose pas de problèmes à mes compagnons néanmoins!
Puis c'est le retour: l'avion, les trains et la voiture. 2800km dans l'autre sens, mais riches de trois semaines de vie en plus. Ou de trois semaines de vie en moins, c'est selon.
Voilà... c'est fini.
Dernière modification par Caroline73 (10-10-2013 12:29:14)
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#2 26-09-2013 15:11:26
- shyguy
- Membre
- Lieu : Lyon
- Inscription : 10-01-2012
- Site Web
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Hello,
Elles sont superbes ces photos !! vivement le récit
<- mes photos sur Flickr en cliquant sur "Site Web".
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#3 26-09-2013 15:58:03
- Ontheroad33
- Pandabruti
- Lieu : Bordeaux
- Inscription : 15-08-2011
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Du gros gros lourd encore dis donc ! Merci pour le partage. On veut la suite !
"Je ne sais pas où je vais. Ouh ça je ne l'ai jamais bien su. Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irais plus." La Rue Kétanou, Où Je vais, Album En Attendant Les Caravanes, 2000.
Hors ligne
#4 26-09-2013 16:13:11
- Iksarfighter
- Voyageur nordique allégé
- Lieu : Toulouse ou Ariège
- Inscription : 18-05-2009
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Splendide !
J'aime bcp celle_là évidemment :
Hors ligne
#5 26-09-2013 16:41:54
- Caroline73
- Membre
- Lieu : Savoie
- Inscription : 06-12-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
J'ai pris pas mal de notes donc c'est assez fidèle à ce que j'ai ressenti sur place (qu'est ce j'ai pu râler dis donc...). Mais c'est trop détaillé, j'voudrais alléger. Dès que j'arrive à un compromis avec moi-même j'habille toutes ces photos.
Les photos sont telles qu'elle, prises avec un compact en mode automatique et pas retouchées. La magie de l'Islande... Mais pour une photo magnifique avec un beau ciel bleu il peut faire immonde et neiger voir grêler 10 minutes après avec le vent bien violent qui va avec... J'étais prévenue pourtant, hein, mais comme on dit: il y a une différence entre connaître le chemin et arpenter le chemin! (Matrix, la référence qui tue )
La photo que tu aimes Iskafighter c'est juste avant de descendre sur Thorsmork. Pas loin après y a un gué tout dégeu >_<
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#6 26-09-2013 20:29:34
- titouille05
- Membre
- Inscription : 23-05-2013
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Une chose est sûr je ne me lasse pas des images de l’Islande, vivement tes écrits. C'est une destination qui me fait rêver et tes photos (comme toutes celles que j'ai vu sur ce forum, d'ailleurs) accentue mon rêve, je voulais le faire pour mes 30 ans mais je crois que je ne vais pas résister et partir l'année prochaine
Merci pour ce partage.
En novembre, je fais 4 jours en Bretagne, j'ai lut quelque part, qu'on pouvait jouer à un jeu la bas, "un jour, j'irai en Islande" pourvu que ce soit un retour positif alors
Superbes photos
Titouille
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#7 26-09-2013 20:45:10
- fredlafouine
- Fouinez!
- Lieu : bretagne
- Inscription : 24-05-2009
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Salut Caro, content de te voir de retour. C'est quelque chose l'Islande hein? Crois-moi, il y aura un Avant et un Après comme me disait Olivier. Après c'est sûr, en solo l'expérience est beaucoup plus forte. Faut laisser macérer un peu... J'attends le récit avec impatience.
Laisse moi deviner : "plus jamais de piste"?
je fais 4 jours en Bretagne, j'ai lut quelque part, qu'on pouvait jouer à un jeu la bas, "un jour, j'irai en Islande"
Ça me rappelle quelque chose.
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#8 27-09-2013 06:28:40
- titouille05
- Membre
- Inscription : 23-05-2013
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
titouille05 a écrit :je fais 4 jours en Bretagne, j'ai lut quelque part, qu'on pouvait jouer à un jeu la bas, "un jour, j'irai en Islande"
Ça me rappelle quelque chose.
Ah bon, bizarre, bizarre tout ça
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#9 27-09-2013 20:18:21
- Myrtille88
- Membre
- Lieu : Provence
- Inscription : 30-09-2009
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Hello!
De très très belles photos, j'adore l'Islande et regarde à chaque fois les retours, c'est un pays qui ne laisse pas indifférent
il me donne l'impression d'être au temps de la création du monde
il reste pas mal de neige, je ne pense pas que c'est tombé pendant votre séjour?
en tout cas vous avez eu pas mal de soleil
Merci
Myrtille
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#10 27-09-2013 20:28:16
- fredlafouine
- Fouinez!
- Lieu : bretagne
- Inscription : 24-05-2009
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Ça sent plutôt les premières neiges automnales, sur les dernières photos.
il me donne l'impression d'être au temps de la création du monde
Dans le mille : l'Islande est un petit bébé géologique (15 millions d'année). clic
Ile de Surtsey
´·.¸¸.·´¯`·.¸ ><((((((º>
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#11 28-09-2013 19:04:12
- ElMaki
- Membre
- Inscription : 04-10-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Magnifiques photos.. de la chance au niveau du temps ! EN juin je n'ai eu que de la pluie.
merci !
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#12 30-09-2013 12:20:53
- Caroline73
- Membre
- Lieu : Savoie
- Inscription : 06-12-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Pfiou... j'suis overbookée là mais promis j'essaye de mettre le récit dans la semaine.
de la chance au niveau du temps!
Les photos sont un peu trompeuses pour le coup vu que j'ai choisi les plus jolies... On a eut pas mal de mauvais temps, surtout pendant 3 jours au début. Mais c'est surtout que le temps a été très très instable. Ce qui était vraiment fatiguant. Sur une photo on peut voir un beau ciel bleu, ça ne veut pas dire que 10 minutes après on aura pas une grosse averse de grêle avec beaucoup de vent au point de se protéger le visage des deux bras... On devenait carrément parano à la fin!
il reste pas mal de neige, je ne pense pas que c'est tombé pendant votre séjour?
Si si, c'est de la neige toute fraiche. Et la raison principale du fait qu'on a pas du tout fait ce qui était prévu. Les rangers nous ont dépeint un truc apocalyptique avec deux mètres de neige, la mort de dizaines de milliers de moutons, un truc énorme où tu ne vois plus tes pieds tellement y a du brouillard... ils se sont un peu emballés sur le coup... mais comme ils avaient prévu d'évacuer les higlands on en a traversé une bonne partie en bus pour aller vers le sud... et la tempête prévue au nord a finalement eut lieu au sud -_- la météo ça n'existe pas en Islande... Donc non seulement on a passé 3 jours bloqués à Myvatn et il a fait beau pendant 3 jours mais quand on est descendu dans le sud on s'est retrouvé en plein blizzard à se cailler à camper sur le sol gelé du camp de Landmannalaugar...
Salut Caro, content de te voir de retour. C'est quelque chose l'Islande hein? Crois-moi, il y aura un Avant et un Après comme me disait Olivier. Après c'est sûr, en solo l'expérience est beaucoup plus forte. Faut laisser macérer un peu... J'attends le récit avec impatience. wink
Laisse moi deviner : "plus jamais de piste"? tongue
En groupe le truc c'est qu'on fait des compromis... et je suis partie avec des amis peu expérimentés qui n'ont pas l'habitude marcher des kilomètres et des kilomètres. Donc niveau physique c'était assez pépère pour moi, on peut pas dire que j'ai forcé. J'ai surtout souffert de la pluie, mais j'en parlerais sur le retour matériel. Maintenant j'ai hâte de faire ma première grande sortie solo pour faire les choses à ma manière! J'adore être seule et au final je le suis très rarement... pour diverses raisons. Une sorte de culpabilité de laisser les autres derrière moi. Des blocages de préjugés de la société ou je ne sais pas... c'est un peu flou encore mais je travaille à démêler tout ça.
Il y aura effectivement un avant et un après Islande car c'est ce projet qui m'a fait faire tout ce que j'ai fait depuis plus d'un an, c'est à dire me mettre sérieusement à la randonnée de manière réfléchie et plus mettre n'importe quoi dans un sac et hop on y va. Si je n'avais pas voulu faire ce projet je n'aurais pas fait tout le reste (et je n'aurais pas connu le forum!). Et grâce à lui je me sens plus expérimentée et donc capable de faire des trucs que je n'aurais pas fait avant. C'est un peu une sorte de pivot dans ma vie de randonneuse ^^
"Plus jamais de piste": c'est sûr que quand c'est possible je préfère largement le hors-sentier!!
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#13 09-10-2013 17:02:47
- Caroline73
- Membre
- Lieu : Savoie
- Inscription : 06-12-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Récit ok!! Pfiou... pas une mince affaire. J'ai rajouté des photos des refuges, des bivouacs, des gués, des ponts, parce que c'est quand même une grosse partie de ce qui intéresse les potentiels randonneurs trainant par ici ^^ et aussi des photos de petites plantes, parce que... c'est joli les petites plantes! Et de... plein d'autres trucs aussi!
Demain je me colle aux listes!
Photo de téléphone modifiée par mon copain dont j'aime bien l'ambiance, mais je ne sais plus où c'est...
Dernière modification par Caroline73 (09-10-2013 17:05:30)
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#14 09-10-2013 19:41:51
- Brydou
- Membre
- Inscription : 14-12-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Ma-gni-fi-que! Un grand merci Caroline73 pour ce retour aux belles photos et avec un recit prenant. Et que de beaux souvenir me reviennent également. Ah ces mouches sorties tout droit de l'enfer, ces étendues infinies et monotones, ce temps qui change comme on change de chemise (enfin, pas en rando hein). Et ravi de voir la partie Thorsmork-Skogar que nous n'avions pu faire.
Amusant aussi comme quoi par moment j'ai ressenti la même chose, mais que sur d'autres points ce fut totalement différent.
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#15 10-10-2013 12:23:54
- Caroline73
- Membre
- Lieu : Savoie
- Inscription : 06-12-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Merci Brydou!
C'est parti pour les listes! Je commence avec ce que j'ai sous la main: la nourriture.
Nous sommes donc partis avec une autonomie de 21 jours, soit la totalité du séjour. Ce qui représentait 12 kilos de nourriture par personne. Reconditionner 24 kilos de nourriture dans des ziplocks nous a pris une soirée entière et a brulé beaucoup de patience et de neurones...
La seule chose que nous avons acheté sur place c'est du saucisson (2 par personne) car je voulais respecter l'interdiction d'emmener des produits "frais". Pour l'interdiction de plus de 3 kilos... vu que c'est une mesure à but clairement commercial j'avais moins de scrupules à ne pas la respecter qu'une mesure sanitaire qui elle me semble compréhensible.
Pour résumer nos rations:
Pour plus de détails:
- Fruits secs: banane, figue, mangue et gingembre
- Mélange petit dej: 20g de sucre, 20g de cacao en poudre, 20g de folcons d'avoine, 30g de lait en poudre, 70g de muesli aux noix
- Barres choco: nuts et snickers
- Oléagineux: un gros mélange de cacahouètes, amandes, cranberries, noix de pecan, cacahouètes épicées, noisettes, noix de cajou, graines de courge, raisins, noix de coco, papaye, banane, ananas
- Dîner au choix: 4 nouilles au poulet, 4 nouilles au curry, 5 rations de purée 4/4, 4 rations de flocons de pois cassé avec un Cubor et 4 rations de flocons de hazukis avec un Cubor
- Barres de céréales (pour le dessert du dîner je préfère en général des minis gateaux comme les brownies, mais là vu la quantité ça faisait cher): chocolat cacahouète, pomme abricot, chocolat au lait banane
Les rations faisaient donc 567g, ajouter le poids des ziplocks (réduits au minimum en faisant des sachets le plus remplis possibles) et le saucisson et ça fait environ 600g par jour.
Nous n'avons jamais eut faim et je n'ai pas perdu de poids. J'avais calculé les rations pour ma dépense énergétique donc je suis assez contente. Mais je ne peux pas nier qu'à force les produits frais et les bons gros plats nous ont manqués! Mais c'était purement psychologique.
On a échangé un peu de nourriture entre nous aussi pour varier un peu plus. Notre couple d'amis avait par exemple emmené des rations de polenta pour le dîner, ils avaient des mini brouwnies, des mini roulés au chocolat, des barres à la figue... je ne me souviens plus de tout mais vous avez saisi l'idée.
Nos sacs et les sacs de ravitaillements au départ:
Le UL 37 Decath est celui de mon copain, le 50l de Millet c'est mon sac. J'avais prévu de prendre un 40l, ça rentrait, mais la forme du sac, trop large pas assez haut, pas assez ''cheminée'' quoi, ne me convenait finalement pas, tout chargé le sac était trop bourré en largeur, et j'ai changé au dernier moment. Mon Millet est plus lourd bien sûr, mais je n'ai toujours pas trouvé de meilleur sac pour l'instant. C'est pas faute de chercher pourtant...
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#16 10-10-2013 12:54:08
- florencia
- Membre
- Lieu : 71
- Inscription : 11-11-2011
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Salut Caroline73,
J’attendais l’ajout des commentaires à tes magnifiques photos pour réagir
J’aime bien le ton de ton récit, fidèle à ton ressenti sur place.
Entre l’attrait des paysages spectaculaires et la répulsion face aux éléments climatiques et autres mouches affectueuses!
Visiblement, vous avez été gâté à tout point de vue
Flo
Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _
"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.
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#17 10-10-2013 14:13:00
- Caroline73
- Membre
- Lieu : Savoie
- Inscription : 06-12-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
J’aime bien le ton de ton récit, fidèle à ton ressenti sur place.
Entre l’attrait des paysages spectaculaires et la répulsion face aux éléments climatiques et autres mouches affectueuses!
Ce sont les notes prises sur les gros post it que j'avais emmené, prises au fur et à mesure. Miraculeusement elles sont restés (à peu près) sèches alors que j'ai noyé deux stylos bille, le mien et un autre... Je les ais laissées telles quel, après coup on a trop tendance à enjoliver ou minimiser... ''Oh bah non, il faisait pas si moche... J'ai pas râlé tant que ça...'' Tu parles!
La liste de matériel
Rien de révolutionnaire. C'est une liste en transformation, fruit de cette première année de réflexion sur le matériel. Elle n'est pas du tout optimisée et je lui trouve plein de défauts, mais avec le temps je garde espoir qu'elle s'améliore.
Comme c'est le fichier de notre liste avant départ il manque les capsules de gaz, une chacun. Pas trop d'idée du poids, environ 300g.
Quoi dire...
- Mon sac à dos: j'ai essayé plusieurs sacs cette année, pour finalement sur les voyages de deux à trois semaines toujours revenir à mon bon vieux Millet. Il pèse un âne mort mais je le connais par cœur, je le trouve pratique et j'ai l'habitude de mon rangement à l'intérieur. Un des objectifs principal pour l'année prochaine est donc de me trouver un sac d'environ 45l, environ 900g, et qui me plaise durablement comme me plait mon vieux Millet. Pour les petites sorties j'ai plusieurs Decath légers plus ou moins charcutés qui me conviennent bien, mais pas pour le voyage plus long.
- Couchage et manger: RAS. Le Boulder est un bon sac, à part les deux nuits à Landmannalaugar je n'ai pas eut froid. Le reste du couchage, tente et matelas, devrait changer du tout au tout l'année prochaine, mais là ce n'était pas d'actualité. J'envisage aussi de passer au réchaud à alcool plutôt qu'au gaz. Mais pour l'Islande c'était bien le gaz. Manquait un paravent, mais d'une part je n'ai pas trouvé encore de solution qui me satisfasse, d'autres part pour l'instant le meilleur paravent qu'on ait trouvé c'est le auvent de la tente.
- Pour l'eau j'avais prévu d'emmener deux bouteilles en plastique d'1l au lieu de ma poche à eau, je gagnais 100g, mais pas moyen de trouver un moyen pratique de les caler dans mon Millet (ni dans mon 40l de Decath de toute manière)
- Hygiène: rien ne manquait vraiment, c'est suffisant pour rester propre. Mais je n'aurais pas craché sur un petit miroir et du shampooing sec, le savon de Marseille me fait les cheveux degeu, avec ou sans c'est kiffe kiffe. Mais bon, depuis je me suis coupée les cheveux bien court, ça devrait résoudre une partie du problème.
- Autres: beaucoup de batteries, je sais... Sinon, les guêtres d'eau ont été cousues à la va vite, elles n'ont que très moyennement fonctionné, mais c'est ma faute, pas celle du système qui lui est valide même si je ne suis pas persuadée que ce soit celui que je reprendrais l'année prochaine... j'aime bien l'idée des chaussons néoprènes.
- Vêtements: là par contre gros problème!! Pas un problème de chaleur, je n'ai pas eut froid tant que je n'étais pas trop trempée. Mais un problème d'étanchéité! Malgré 4 couches en haut: débardeur, polaire, softshell et veste imper-respi, et 3 couches en bas: collant running d'hiver, pantalon d'alpi et surpantalon... ça va tant qu'il pleut un peu, ça ne tient pas la route sous une vraie pluie violente qui dure des heures. Les surmoufles non plus. Là est mon gros point à améliorer pour l'année prochaine, parce que sinon ça craint! Je vais potasser le forum sur le sujet, lire des test matos, des retours, des discussions diverses. Il me faut une solution.
A noter qu'aucune couche soi-disant imperméable n'a marché pour aucun de nous, que ce soit en haut ou en bas, quel que soit le modèle ou la marque. A part la veste jaune poussin de notre ami: une hardshell Haglöfs.
- Le chèche d'OTR il est génial, je l'adore! Il sert à tout et il est tout doux et il sèche trop vite! Utilisé comme moustiquaire de tête, filtre à eau (la Tungnaa c'est plein de sable -_-) , taie d'oreiller, drap, ceinture, serviette, mouchoir, écharpe, turban...
Dernière modification par Caroline73 (10-10-2013 14:17:41)
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#18 10-10-2013 20:35:59
- N_75
- hamacoeur
- Lieu : loin des livres !
- Inscription : 29-11-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Bonjour Caroline73, et merci beaucoup pour le récit et les photos.
J'aime ta manière de raconter, de mettre à nu tes sentiments du moment, c'est vraiment vivant, très agréable à lire !
Vous (les MUL dans l'ensemble) avez vraiment de la chance de pouvoir vous exprimer aussi facilement.
Mais j'aurais une question (c'est tombé sur toi, désolé !), rapport à la bouffe, et son conditionnement :
tu détailles gramme par gramme, c'est génial pour s'inspirer de ta liste, mais avez-vous pour chaque journée pesé la quantité nécessaire, et donc prévu un sac pour chaque jour , et dans ce sac chaque ration dans un sachet (exemple flagrant: thé 2g). Ainsi, à la fin du séjour pas une miette ne manque, et pas une en trop ?
Ou alors, chaque aliment dans ses propres sacs, chaque jour vous vous servez dedans, mais que restera-t-il à la fin ?
J'espère que tu as compris le sens de ma question.
J'en ai plein le cul de la circulation aérienne qui vient pourrir le silence qui régnerait sur mes bivouacs sans les avions !
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#19 10-10-2013 20:59:33
- Brydou
- Membre
- Inscription : 14-12-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
N_75: Je me permet de répondre à ta question en espérant ne pas "polluer" le post de Caroline73 (auquel cas merci aux modos de déplacer si besoin).
Durant ma traversée de l'Islande et d'une manière générale d'ailleurs je fais des sachets/jour avec tout ce que je reconditionne, dans du cellophane pour ce qui s'y prête :
Matin: Céréale + lait en poudre (mélange déjà fait), café
Midi: mélange cahouètes, mélange fruit sec
Journée: barres
Soir: infusion
Pour le reste c'est ensemble (question de place dans le sachet):
Midi: ciflar, fromton
Soir: purée, plat
J'ai aussi déjà fait avec chaque aliment regroupé par catégorie (un sac céréales, un sac cahouètes etc), mais déjà reconditionné en portion unique ce qui rend l'organisation plus pratique. Cependant l'avantage d'un sac par jour est que pour le rangement tu n'as qu'à rendre accessible le sac de la journée le reste pouvant rester au fond du sac. Cela évite de tout sortir/chercher au moment du repas ce qui selon les conditions météo est appréciable.
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#20 11-10-2013 08:52:30
- Caroline73
- Membre
- Lieu : Savoie
- Inscription : 06-12-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Mais j'aurais une question (c'est tombé sur toi, désolé !), rapport à la bouffe, et son conditionnement
Je me permet de répondre à ta question en espérant ne pas "polluer" le post de Caroline73 (auquel cas merci aux modos de déplacer si besoin)
Non, c'est cool, c'est récit + liste donc c'est aussi intéressant de parler de la liste que du récit lui-même.
Brydou utilise la même méthode que le couple d'amis qui est venu avec nous, eux aussi avaient fait un sachet par jour.
Perso ça me soule d'avoir autant de ziplocks... Pour 8 jours de nourriture si j'ai plus de 4 grands ziplocks ça m'énerve. Moins y de sacs mieux je m'y retrouve. Je met tout en vrac dans des grands ziplocks! De mémoire je sais quoi est où donc je ne cherche pas plus longtemps que mes amis.
Le thé 2g c'est le poids d'un sachet. Mais on a pas pris un sachet par jour. On a acheté un paquet de 30 sachets et on en a pris 15 chacun. 1 sachet suffisait pour 4 personnes et on le faisait infuser 2 ou 3 fois, alors on en a pas manqué, lol. Sinon la plupart des trucs sont faciles à mettre en vrac dans des ziplocks: les nouilles, les barres chocolatées, les barres céréales, les plaquettes de chocolat, les barres de 200g de pâte d'amande, les tartines de sarrasin et les tucs (1/2 paquet par jour). Le reste est ce qui se pèse et se conditionne dans des plus petits ziplocks (fourrés in fine dans les grands ziplocks): chips, oléagineux, fruits secs, certains dîners. Pour ça je fais des sachets globaux et à vue de nez je prélève des rations journalières dedans. Donc peser est assez simple, tu fais le ration journalière fois le nombre de jours et tu pèses: 30g de chips fois 8 jours = un ziplock moyen de 240g. Le plus long c'est de préparer les petits dej. Pour 8 jours de petit dej ça tient dans un grand ziplock mais il te faut soit un ziplock très solide soit doubler le ziplocks, parce que ça fait lourd.
Pour l'Islande on avait réparti en 3: 8 jours pour le début de la rando, 7 jours pour les deux premiers jours en voiture + le premier ravitaillement, et 6 jours pour le deuxième ravitaillement. Les deux paquets envoyés dans le bus étaient mis dans des sacs poubelles doublés entourés de ductape avec le nom de la destination dessus. L'envoi par bus coute 1000 couronnes par paquet (6-7€).
Après je met des poids par jours mais c'est pas figé non plus. Les barres de pâte d'amande font 200g et ça me soulait de les diviser de façon différente pour 8, 7 ou 6 jours. J'ai acheté 3 barres par personne et j'en ai mis une par paquet! Pareil pour le chocolat, une plaquette par paquet. J'aime pas me compliquer trop la vie...
En photos pour illustrer: notre nourriture pour la première semaine en Irlande en juin (parce que j'ai pas de photo du conditionnement pour l'Islande). C'était quasi le même menu. Mais j'avais pas trouvé de grands ziplocks donc ça fait beaucoup de sachets. Pour l'Islande j'en ai réduit encore le nombre. Là il y a 8 jours.
Dernière modification par Caroline73 (11-10-2013 16:01:32)
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#21 11-10-2013 15:53:36
- nanne
- Membre
- Inscription : 11-09-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Superbe réçit, très vivant ! Et les photos...
Petite contribution pour les histoires de savon : j'ai testé cet été le shampoing solide qu'on trouve dans certains magasins bio et c'est nickel. Ca mousse beaucoup et ça lave bien les cheveux et la peau sans dessecher, ça se rince super bien. Ca marche aussi très bien pour les vêtements si on ne veut prendre qu'un seul produit qui fait tout. Je suis partie avec 1/4 de shampoing pour 15 j cet été, utilisation quotidienne corps et cheveux, et je n'ai pas tout utilisé. Pour que ça mousse bien, j'enferme le bloc de shampooing dans un filet bricolé dans un bout de fleur de douche.
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#22 11-10-2013 21:45:59
- N_75
- hamacoeur
- Lieu : loin des livres !
- Inscription : 29-11-2012
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Merci pour vos réponses...qui confirment mes craintes; à savoir, des sachets, puis des sachets et encore des sachets !
C'est quand qu'on nous pond la bouffe en pilules ?
J'en ai plein le cul de la circulation aérienne qui vient pourrir le silence qui régnerait sur mes bivouacs sans les avions !
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#23 12-10-2013 00:06:16
- Phil67
- Nouveau membre
- Lieu : Tres Tabernae
- Inscription : 04-10-2011
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
Merci pour vos réponses...qui confirment mes craintes; à savoir, des sachets, puis des sachets et encore des sachets !
Pas forcément : tout ce qui est en poudre, graines, petits granulés ou petits morceaux peut se stocker en grandes quantités dans des bouteilles d'eau (évidemment vides ).
Avantages :
- étanchéité totalement garantie (contrairement aux sachets)
- absolument indéchirables et increvables (contrairement aux sachets)
- aucun risque d'ouverture intempestive (contrairement aux sachets)
- rangement sans risques dans une poche latérale (contrairement aux sachets)
- peuvent se compresser au fur et à mesure (comme des sachets)
- plus hygiénique à long terme (pas terrible d'ouvrir et fermer N fois le même sachet dans certains cas)
- pas d'odeurs ni de risque de se faire vider le stock pendant la nuit par des rôdeurs affamés (renards, rongeurs)
- possibilité de marquer les doses au feutre en pesant au remplissage
- cout quasi-nul (ne pas hésiter à jeter après usage)
Inconvénient :
- réservé à des grandes quantités (mais à 2 ou plus sur plusieurs jours on arrive vite à 0,5l et plus)
- plus lourd que des sachets
- difficile à nettoyer ou vider intégralement (usage unique ou réservé au même type de contenu)
- remplissage plus délicat
On peut également utiliser des DoyPacks à goulot large type farine / riz / semoule pour le même usage.
C'est quand qu'on nous pond la bouffe en pilules ?
Amateur de Soleil Vert ?
(En tous cas la bouffe en pilules ne passera pas par moi. )
Le contenu de ce message ne reflète pas nécessairement le point de vue de son auteur.
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#24 12-10-2013 07:57:36
- snop
- Marcheur vertébré invétéré
- Lieu : LA YAUTE
- Inscription : 06-06-2007
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
C'est quand qu'on nous pond la bouffe en pilules ?
Amateur de Soleil Vert ?
https://lh3.ggpht.com/-wJtAJp1WgAs/T7Cc … _9nwrz.jpg(En tous cas la bouffe en pilules ne passera pas par moi.
)
[HS on]
Un film à voir pour ceux qui ne l'on jamais vu. De 1973, mais terriblement réaliste dans son anticipation. Ne surtout pas raconter la fin à quelqu'un qui n'a pas encore vu le film... c'est plus sympa comme ça !
Et puis dans le film, c'est varié : ils ont le droit au soleil rouge et au soleil vert à manger. Pas de quoi se plaindre. En plus, c'est pas des pilules, ce sont des petites plaquettes carrée, et ça change tout !
[HS off]
Beau récit Caroline73, malgré des conditions pas vraiment douces pour le moral au fil des jours.
"Heureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière". Ma liste 3 saisons montagne - X-lite 350 custom
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#25 12-10-2013 09:20:22
- Phil67
- Nouveau membre
- Lieu : Tres Tabernae
- Inscription : 04-10-2011
Re : [Récit + liste] Islande au gré des caprices de la météo
[HS]
Un film à voir pour ceux qui ne l'on jamais vu. De 1973, mais terriblement réaliste dans son anticipation. Ne surtout pas raconter la fin à quelqu'un qui n'a pas encore vu le film... c'est plus sympa comme ça !
Et puis dans le film, c'est varié : ils ont le droit au soleil rouge et au soleil vert à manger. Pas de quoi se plaindre. En plus, c'est pas des pilules, ce sont des petites plaquettes carrée, et ça change tout !
Même si le film a pris des rides sur la forme, malheureusement rien n'a vraiment changé sur le fond 40 ans plus tard : ce film reste un classique incontournable.
La scène magnifique de "randonnée virtuelle finale" (peut-être avec un extrait d'Islande ?) sur la musique de la Pastorale et de Peer Gynt m'a marqué à vie adolescent et reste toujours aussi forte même à la 3ème vision presque 3 décennies plus tard.
[/HS]
Dernière modification par Phil67 (12-10-2013 09:22:13)
Le contenu de ce message ne reflète pas nécessairement le point de vue de son auteur.
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