[Récit + liste] Portugal à vélo : petit voyage (presque) tranquille

Marion14 · 27-09-2013 15:50:01

Petit récit de deux petites semaines de vélo au Portugal

Après quelques difficultés pour poser des congés, nous réservons des billets pour nous et nos vélos destination le Portugal (pur hasard des tarifs aériens), 3 jours avant le départ… Nous attrapons un guide de voyage et une carte Michelin dans une librairie, décrassons et huilons très grossièrement les vélos, collectons quelques cartons dans la rue et ressortons les bâches pour emballer le tout. Et voilà ça y est ! On est à Roissy, tout paqueté, c’est parti ! Nous atterrissons à Porto et redécollons de Faro ; ça fait déjà une bonne feuille de route non ?

J1 :Porto

Comme nous atterrissons en fin de matinée, que nous estimons à 1h30 le remontage des vélos, que la quinzaine de kilomètres en descente entre l’aéroport et le centre-ville de Porto ne devrait pas nous prendre un temps démentiel, nous projetons de profiter de la ville samedi après-midi puis de pédaler dans la campagne dès dimanche matin. Ça, c’est le plan défini dans l’avion. Mais ça, ce n’est pas du tout ce qui va se passer !

Dès le premier tour de pédale, je me rends compte qu’il y a un truc qui cloche. Au deuxième, je l’identifie : mon pédalier est désormais très élégamment mais très « compromettament » vrillé. Je souffre pour lui d’imaginer ce qu’il a pu endurer pour vivre un tel traumatisme dans l’avion malgré les cartons… Impossible de changer de plateau, et vu du dessus, le comportement de la chaîne n’a rien de rectiligne… Il va falloir trouver une solution à Porto.

Joli non ?

Puis, après quelques kilomètres à se démêler de la séduisante sortie d’aéroport, Sylvain crève. Alors… comment vous dire… ça ne nous surprend pas, parce qu’en fait ça lui arrive très régulièrement Et toujours à lui ! Blasés, on s’arrête pour réparer puis on repart. 10 minutes après, re-crevaison. Bon… Re-réparation… Re-départ… et re-re-crevaison. La fin d’après-midi est déjà bien entamée, inutile de préciser qu’on n’a pas réservé la moindre chambre et que notre portable ne fonctionne finalement pas à l’étranger, nous décidons donc de couvrir à pied les 3 kilomètres restant, ce qui nous permet d’être « en temps garanti » ! Nous arrivons donc tête basse et vélos à la main en centre-ville où, coup de chance, nous trouvons rapidement une chambre.

Et de une... et de deux...

Demain, c’est dimanche. Pas le jour idéal pour chercher des chambres à air, des rustines (oui parce que du coup, on a déjà bien tapé dans le stock de secours !) et des pédaliers. Le gérant de la guesthouse nous donne quelques adresses de vélocistes et nous localise la grande enseigne de sport locale. En attendant, nous profitons de la superbe mais tellement dégradée Porto. Les bâtiments sont sublimes, l’enchevêtrement des constructions et l’éclectisme des ajouts de toutes époques, le dédale des rues pentues… tout cela fait le bonheur des deux urbanistes que nous sommes ! Pourtant, partout, ces trésors tombent en ruine et il est difficile d’être très optimiste pour l’avenir de la ville, malgré les (très coûteuses) opérations de réhabilitation menées par la Ville.

J2 : Encore Porto...

Dimanche, de boutiques fermées en grandes enseignes ouvertes qui n’ont pas les bons modèles de pédalier et pas de chambre à air en 28 pouces, nous nous retrouvons à prendre le métro à visiter les périphéries commerciales de Porto. A 17h, nous ressortons enfin avec le seul modèle de pédalier que le gars a réussi à plus ou moins adapter, une pièce à 7,50€ dont il ne garantit absolument pas qu’elle puisse nous accompagner sur l’intégralité du périple… On a également fait l’acquisition de rustines autocollantes dont on doute de l’efficacité… il n’y a plus de chambres à air en 28 pouces…

Des visites touristiques bucoliques...

J3 : De Porto à... Porto

Lundi matin, après une agréable soirée et donc, une chambre à air toute neuve (là, on se rend compte que celle remplacée hier n’était pas de la bonne largeur, ce qui n’a pas du aider à la pérennité de la réparation effectuée…), nous voilà fin prêts pour le Re-Grand Départ ! Nous passons le Douro pour petit déjeuner sur sa rive gauche, vue sublime sur la ville. Grand soleil, vacances, bonheur !

Allez, celle-là c'est la bonne !.... photo souvenir avant de....

Pour se donner bonne conscience, Sylvain remet un peu d’air dans ses pneus, tu-sais-c’est-toujours- bien-des-roues-bien-dures, quand… pppffffffiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii… je vois son visage se décomposer au fur et à mesure que sa roue s’affaisse ! La chambre à air neuve a éclaté au niveau de la valve ! Nous plaçons notre troisième et ultime chambre à air de rechange et nous élançons ENFIN sur la route du Douro !

Quand on aime !

Ah non en fait ! J’entends Sylvain m’appeler au bout de 200 mètres…
- Oh non, ne me dis pas que tu as encore crevé !
- Nan… j’viens de m’faire chier d’ssus par un goéland…

modif : ajout d'un titre

Dernière modification par Marion14 (27-09-2013 16:19:57)

Hareotoko · 27-09-2013 16:14:31

Salut Marion14

Rassure moi, il aurait pas un lien de parenté avec François Pignon, ce pauvre Sylvain.....?
Ça a été comme çà pendant tout le séjour ? Sinon, vous aviez juste vos sacoches sur les vélos ? ( pas de sac sur le dos en plus )

thierry · 27-09-2013 17:14:17

Peux-tu nous donner la marque et le modèle de ces "excellentes" chambres à air pour que l'on puisse éviter de se laisser tenter ?

Marion14 · 27-09-2013 17:29:07

Vous aussi vous vous êtes dit que ça faisait une bonne conclusion à cet épisode Loi de Murphy ? Nous, vraiment, on y croyait !!!

On roule près de 40 km sans encombre, le paysage file, quel plaisir ! Dans l’après-midi, pause baignade dans le Douro, farniente, c’est bon les vacances ! On prévoit de rouler encore quelques heures et de poser le bivouac un peu plus haut dans la vallée. Oui, sauf que… une roue à plat nous attend… Notre deuxième chambre à air entrée de gamme a également lâché à la valve. C’est lourd… même si nous essayons d’en rire… Sylvain remet la chambre à air avec laquelle il est arrivé (ça va vous suivez ? ) avec une rustine (ce qui porte à 4 le nombre de rustines sur cette dernière) et on repart. Pour 2 km. Vélo à plat. La rustine autocollante ne tient pas. Les trois autres, dont une qui tenait parfaitement depuis plus d’un an, se décollent (la chaleur ? la colle vieillissante ?).

Et ça continue encore et encore...

Nous analysons rapidement la situation, et décidons de prendre un bus retour pour Porto. Vers l’est, c’est le Portugal profond : on ne trouvera pas de chambres à air adaptées. Il faut être réaliste, la série noire ne s’arrêtera que si l’on n’investit dans une bonne chambre à air. Malgré la frustration, le retour en ville nous parait être le seul salut à nos problèmes de pneumatiques. Après une sympathique « conversation » en lusitano-gestuel avec une riveraine, nous trouvons un bus qui nous ramène pour notre 3e soirée à Porto. Heureusement que la ville nous plait !!!

J4 : De Porto à Arouca

Mardi matin : nous repassons, plein d’espoir, dans la grande enseigne sportive du centre-ville dès l’ouverture : enfin un coup de chance ! Ils ont reçu un stock de chambres à air à la bonne taille !!! Supersticieux, on en prend quatre, on en place une et on range les autres très précautionneusement avec leur petit carton bien fermé bien scotché dans les sacoches !!! Un petit coup de bricolage, un petit dej’ en terrasse et c’est le Re-re-Grand Départ !

Allez, celle là on dit que c'est la dernière ?

Avec plus de trois jours consacrés à la mécanique, nous abandonnons l’idée de pédaler dans le Haut Douro pour caper plus au sud. Nous sortons péniblement de Porto, nous frayant difficilement un itinéraire dans le dédale de voies rapides, empruntant des petites routes sur-encaissées qui ne figurent pas sur notre carte, mais on sort !

Je me rends soudain compte que mon vélo émet un bruit à chaque tour de roue. De roue arrière plus précisément. Un bruit de ceux qui vous tapent très rapidement sur les nerfs et que vous n’entendez plus que ça. J’ai beaucoup de mal à en faire abstraction, ça m’énerve au plus haut point, d’autant que nous avons beau nous arrêter 10 fois par demi-heure, nous n’arrivons pas du tout à identifier sa raison d’être. On en déduit que c’est dans le moyeu que ça se passe…

Nous enquillons 60 km dans l’après-midi, c’est un vrai bonheur de filer ! Le paysage se vallonne au fur et à mesure que nous rentrons dans les terres. Les forêts d’eucalyptus se font omniprésentes, les vues sont superbes, la chaleur étouffante (mais on ne s'en plaint pas, ça fait du BIEN !!!), les côtes de plus en plus sportives et les quelques rares adorables routes pavées n’épargnent pas nos fesses !

Nous espérons bivouaquer avant Arouca mais il est impossible de dénicher 1m² de plat en dehors des secteurs urbanisés ! Les pentes sont très raides, couvertes de forêt, nous regrettons de ne pas avoir de hamac ! Nous visons donc le camping d’Arouca, indiqué sur le guide de voyage. Arrivés à 20h, bien fourbus dans cette jolie bourgade, le camping n’est pas très indiqué. Nous demandons. Un passant se marre en pointant du doigt le haut de la montagne !!! Quelques personnes adorables nous renseignent sur les (rares) hébergements, et las, nous nous retrouvons dans une chambre d'hôtel chère et impersonnelle en nous jurant que c’est la dernière nuit que nous ne passons pas sous la tente !

Marion14 · 27-09-2013 17:35:00

Hareotoko a écrit :

Rassure moi, il aurait pas un lien de parenté avec François Pignon, ce pauvre Sylvain.....?
Ça a été comme çà pendant tout le séjour ? Sinon, vous aviez juste vos sacoches sur les vélos ? ( pas de sac sur le dos en plus )

Ha ! ha ! Pas que je sache !!! Heureusement, ça s'est calmé au bout de quelques jours ! Nous avions effectivement les sacoches + petite sacoche de guidon? Pas de sac à dos.

thierry a écrit :

Peux-tu nous donner la marque et le modèle de ces "excellentes" chambres à air pour que l'on puisse éviter de se laisser tenter ?

Hum... je pense que c'est nous qui avons été naïfs de partir avec ces excellentes chambres à air d'entrée de gamme d'une grande enseigne sportive française, 2,95€ les deux... ça fait partie des bêtises qu'on ne refera pas !!!

thierry · 27-09-2013 18:11:55

Marion14 a écrit :

Hum... je pense que c'est nous qui avons été naïfs de partir avec ces excellentes chambres à air d'entrée de gamme d'une grande enseigne sportive française, 2,95€ les deux... ça fait partie des bêtises qu'on ne refera pas !!!

On apprend toujours plus de ses erreurs que des conseils des autres.

Pour ma part, Schwalbe chambres et pneus et ça roule.

Ontheroad33 · 27-09-2013 23:19:43

C'te loose ! J'adore ! J'espère que ça finira bien...

titeariane · 28-09-2013 10:06:07

Rah là là... revenus de quelques mois à velo... je ne peux que comprendre cette frustration... pourtant ça ne nous est arrivé qu'une fois.... en tout cas, je sais que je ne testerais jamais ces fameuses chambres à air alors

Pressée de lire la suite; ça me donne envie de repartir!!!!

azer · 07-10-2013 17:11:43

Et la suite !!!!!! !!!!!!

Greewy · 07-10-2013 23:45:20

Coucou,

vous avez identifié d'où proviennent les crevaisons ? Plutôt de l'intérieur, de l'extérieur, par pincement ? C'est quoi vos pneus ?

S'il crève tout le temps, il y a fort à parier que ce soit le pneu (usé ou de mauvaise qualité) ou le fond de jante ou les deux ! Sur route propre et sèche avec de bons pneus + fond de jante, il ne devrait crever que tous les 3-4000 km ! SI les crevaisons viennent de l'intérieur et que le fond de jante a l'air nickel, et que les crevaisons ont toujours été là, il y a peut-être un petit morceau de métal invisible quelque part (c'était arrivé à mon père sur son vélo neuf. Au bout d'une bonne dizaine de crevaisons d'affilées sur l'intérieur avec fond de jante nickel, il a rapporté la roue qui a été échangée d'office pour cette raison)

Pour le coup de la valve déchirée au gonflage, il existe des mini-pompes avec tête souple pour éviter ces désagréments.

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#1 27-09-2013 15:50:01