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#51 25-04-2014 09:16:42
- Caroline73
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Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
à la fin, le héros... il meurt pas
Voilà qui est rassurant! XD
qu'est-il advenu du chocolat Côte d'Or !!!
Celui-là je sais pas, mais y a une autre tablette, revenue avec le GPS, celle-là je sais ce qui lui est arrivé! (elle était trop bonne!)
Dernière modification par Caroline73 (25-04-2014 09:17:06)
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#52 29-04-2014 19:50:28
- Archimboldi
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Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Mardi 25 février
Le soleil est levé depuis un moment, je me décide enfin à me lever : j'ai mal dormi. J'avais presque tout emmené avec moi à l'étage, sauf mes raquettes, la souris les a faites tomber pendant la nuit, m'occasionnant un réveil en sursaut. Ça, et le lyo de la veille qui m'a filé des gazs toute la nuit. Je sais qu'en plus c'est une grosse journée qui m'attend, je suis déjà en retard sur le planning.
Bon, je fais chauffer de l'eau, et file aux toilettes, une urgence soudaine. Y'avait pourtant pas trop de cochonneries chimiques dans ce lyo, on ne m'y reprendra plus, désormais ce sera haut de gamme, ou rien.
Le PQ, c'est toujours ce dont on prend trop ou pas assez. Du coup j'en ai pas pris du tout. La neige fait très bien le travail.
Je déjeune, laisse quelques tuc à cette "pauvre bête qui lutte pour sa survie dans le froid de l'hiver", laisse quand même un message (en anglais ) pour prévenir les prochains visiteurs du désagrément qui les attend, et m'en vais, il est déjà 10h30, j'ai 8.6 km à faire pour arriver au centre d'information récupérer les horaires de bus pour ce weekend. Puis encore 7.7 pour arriver à Ansakämppä, refuge où je veux passer la nuit. En théorie, une bonne partie de la route devrait être aménagée pour les finlandais qui voudraient faire une petite sortie en raquette pépère.
Il y a encore une fois plusieurs escaliers plutôt dangereux à passer, j'y paufinerai ma technique "sur le cul"©.
Comme d'habitude, en dehors des escaliers, le chemin est aménagé, mais pas trop, on se sent vraiment dans la nature.
J'ai du mal à marcher, les températures sont douces, autour de -3, la neige est lourde, elle se transforme rapidement en glace entre le tamis de ma raquette et mon talon. En général j'ai de la neige jusqu'au mollet. Je n'avance pas vite, mais j'avance, l'essentiel est d'arriver à ce point d'information avant qu'il ne ferme, j'ai de la marge. La toute petite journée d'hier m'a fait du bien, je n'ai aucune douleur, et ne sent plus le sac sur mon dos (combien je pouvais avoir ? 10, 11 kilos peut-être ?).
Ça monte et ça descend, j'avance sans chercher à aller trop vite. J'ai appris à gérer mon rythme de marche, mes vêtements aussi. Exit les moufles, je ne porte pas de gant en dynamique, et ne sors mes forclaz 20 que lors des petites pauses pour boire un coup ou regarder la carte. J'ai pris ma veste une taille au dessus afin que les manches recouvrent une partie de mes mains, je bénéficie donc de la chaleur produite par mes bras.
Je croise un moment une trace de moto-neige, mais elle va m'égarer, elle ne passait sur le sentier que par hasard. De mi-tour, je suis en haut d'une colline, ici la neige est au dessus des genoux, c'est dur !
Pas que pour moi d'ailleurs :
2h et quart après être parti, je suis à Runsunlampi, un espace "feu de camp".
Bien aménagé, comme toujours.
Bon, il va être 13h quand même, pas le temps de s'arrêter, je n'ai fait que 4.1 km. Une photo, et je repars :
On commence par une montée raide, je passe un petit ponton
et arrive sur la piste aménagée.
Quand un finlandais dit "piste aménagée", ça veut dire damée. Et ici, c'est presque une piste de glace. C'est dur, ça me fait mal aux pieds. J'essaie de retirer les raquettes. Je passe à travers. Pfffffffffffffff...
Bon an mal an, j'avance, je ne ferai que 4.5 km sur cette piste, mais ils me paraîtront lonnnngs ! Et le mal sous les pieds ne va faire qu'empirer. Ça se passe sans doute aussi un peu dans la tête, parce que c'est le même genre de chemin qu'avant hier : dans la forêt, rien à voir, on s'emmerde un peu quoi.
J'arrive à Oulangan Leirintaalue, une cafétaria. Fermée. Y'a une quantité de neige ici ! Si j'avais le temps je ferais un bonhomme de neige, elle a l'air d'avoir la bonne consistance.
1 km plus loin j'arrive enfin sur la route. Je croise des gens, ils marchent dessus comme si de rien n'était. Je pose un pied sur la route, zouip, c'est encore une fois du verglas, on sent que ces gens ont l'habitude, plus que moi en tout cas. C'est donc en raquette, mais fier comme Artaban que j'arriverai au visitor center.
Ça, ce n'est pas la route, c'est la rivière.
Hum, il est déjà 14h30, va falloir mettre un bon coup d'accélérateur ensuite. Déjà, coup de chance, on parle anglais. Mais ils sont occupés, une histoire de raquettes manquantes, prêtées à des écoliers. J'attends un peu. C'est sensé être un genre de musée-cafétaria-boutique de souvenir, mais ils sont en rénovation. C'est que "je ne devrais pas être ici".
Enfin on peut s'occuper de moi. J'expose un peu ma situation, et la mine de mon interlocutrice s'assombrit, c'est "très compliqué à cette période de l'année". D'ici, il n'y a aucun bus les weekend, il n'y en aura aucun non plus à partir de vendredi matin, vacances scolaires.
De plus, on me signale que les derniers km du sentier sont fermés à cause des pistes de ski. Enfin qu'un peu après Juuma (où je comptais être après-demain), ce n'est plus leur domaine, donc qu'il n'y aura plus de trace à suivre, à moins d'être chanceux.
Ensemble, on essaie d'élaborer un projet qui tienne la route. Elle me confirme que la piste est damée jusqu'à la prochaine cabane, et même un peu au-delà. Mes pieds protestent. En plus il commence à se faire tard.
Elle essaie de me convaincre d'aller jusqu'au bout de la piste damée, puis de revenir par une autre piste, elle aussi "aménagée pour l'hiver". Après avoir vu ce qu'était une piste "aménagée pour l'hiver", je ne suis pas convaincu.
Elle me conseille ensuite de quitter le sentier au plus tard à Porontimajok, car vraiment, après je ne pourrai pas passer.
J'écoute, je réfléchis. Il me reste 5 jours, j'avais prévu de passer tout ce temps sur le sentier. Arrivée à Ruka le week-end, tout aurait été fermé, aucune possibilité d'acheter de souvenir. je n'ai qu'un jour de retard, et justement, la partie d'ici jusque Juuma ne me semble pas très intéressante. En revanche, à Juuma on trouve le Pieni Karhunkierros. Il est lui aussi aménagé pour l'hiver, mais c'est malgré tout un coin qu'il faut absolument que je fasse, c'est là-bas qu'on trouve les plus beaux endroits de tout le sentier.
Alors je monte mon plan : aller jusque Juuma, et dormir sur le Pieni Karhunkierros, ça me fait gagner 2 jours. Grâce à cela, moins de stress de rater mon avion, et peut-être même la possibilité d'acheter quelques souvenirs pour la famille et les amis en arrivant vendredi. Une fois à Ruka, je vois sur ma carte qu'on trouve aussi pas mal d'abris, je n'aurai pas forcément à payer d'hôtel.
Je demande quand part le prochain bus pour Juuma.
Y'en a pas aujourd'hui... par contre, une ranger doit aller récupérer quelqu'un par là-bas, elle peut peut-être me déposer. Elle l'appelle, on discute un peu, c'est d'accord, il reste justement une place.
J'en profite pour donner quelques infos sur le nord du sentier, au cas où un autre fou aurait l'idée de s'aventurer par là-bas, et on part. Merci beaucoup à tous ces gens pour leur gentillesse et le temps qu'ils ont pris à m'aider. On me prenait un peu pour un extra terrestre, et ma barbe ajoutait encore à ce côté "déconnecté du monde réel", j'imagine que ça a joué.
On discute dans la voiture, on rigole, parle allemand, tant et si bien qu'on va louper un virage. Heureusement que c'était de la neige tendre. Elle me dépose carrément à l'entrée du Pieni Karhunkierros, il est 16h.
Remerciements chaleureux, et c'est reparti. Bon sang, c'est fréquenté comme sentier, je croiserai une bonne quinzaine de promeneurs. Souvent sans raquette, tant de monde passe ici que ce n'est plus de la neige au sol, mais de la glace. Les passages d'escaliers sont d'ailleurs marrants. Les finlandais descendent sur les fesses (littéralement : il y a les marches, et un toboggan de neige à côté), moi avec mon gros sac, je dois être plus prudent. J'arrive à Myllykoski, un moulin à côté de rapides. Les gens sont partis, la nuit commence à tomber, et bon sang, c'est beau à s'en arracher la rétine. La lumière est fabuleuse, je mitraille comme un fou. J'ai même pris une vidéo, le temps de trouver où l'uploader et je vous la partage.
Un escalier, je monte, encore une :
Allez, faut bouger un peu, y'a encore des escaliers qui m'attendent.
En fait, peut-être pas tant que ça, mais recouverts de glace comme ils le sont, je mets vraiment longtemps à les passer...
La cabane n'est plus très loin, encore quelques jolis points de vue sur la rivière :
Un escalier qui me prendra encore plus de temps à descendre que les autres :
Et je suis en vue de la cabane. Ah, de la fumée, pour la première fois depuis mon départ, on dirait que je ne serai pas seul. Une dernière photo et j'entre.
Il n'y a qu'une personne, vu l'affluence et l'état du sentier, je pensais que ce serait bondé. Il s'appelle Ilja, est serbe et voyageur, il était en Russie la semaine dernière, il va vers le nord de la Finlande avant de passer par Suède, Norvège, avant de redescendre vers l'Allemagne, la France, l'Autriche, et ensuite on verra. (on s'est d'ailleurs manqué de peu il y a 3 semaines sur Lille. )
Egoïstement, je regrette un peu de ne pas être seul dans ce cadre magnifique, mais c'est vraiment un bon compagnon, intéressant mais pas envahissant. On partage notre bouffe, du thé, puis je passe au moins 3/4 d'h à me demander ce que je dois faire demain : faire le pieni Karhunkierros ? Si je le fais, je ne serai pas à Ruka vendredi. Remonter vers le visitor center par le winter trail comme cela m'a été conseillé, puis prendre un bus ? Continuer ? Et jusqu'où ? Je quitte le sentier là où on me l'a indiqué, ou je tente de continuer ?
Je choisis de reprendre le Karhunkierros le lendemain.
Mon compagnon s'est endormi. Zut, il ronfle... Et sacrebleu, je dois vraiment avoir un métabolisme pas ordinaire : il dort dans son S0 UL complètement fermé, alors que moi, mon sac de couchage simplement posé sur mes jambes, je transpire. C'est pas la première fois que je remarque ça.
Le poele s'arrête, il fait -10 dehors, je m'endors. En espérant que mes pieds et mes chevilles se porteront mieux demain, j'ai récolté ma première ampoule aujourd'hui, et j'ai la sensation d'une petite piqure sur le côté de la cheville droite.
Dernière modification par Archimboldi (29-04-2014 20:03:21)
"Life is full of wonders for someone who is prepared to accept them." Moominpappa
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#53 29-04-2014 20:41:47
- You
- Ptit lapin givré
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Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...
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#54 01-05-2014 18:24:43
- Archimboldi
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- Inscription : 12-03-2012
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Mercredi 26 février
Avec les ronflements du voisin je ne me suis endormi qu'assez tard, d'où un réveil difficile. Il est 8h30, je glandouille un peu, ramène du bois, déjeune, devise, fais fondre mon eau, je ne partirai qu'à passé 10h. Comme tous les jours, le sac est trop long à préparer, trop de bazar, trop d'objets, trop de sachets.
C'est enfin terminé, arguant qu'il n'a pas grand-chose à faire de sa journée, mon compagnon me dispense de la corvée de ménage. Ma cheville pique encore un peu. Ni plus, ni moins qu'hier, je me promets de ne pas être bête en forçant trop, aujourd'hui et dans les jours à venir.
L'air est frais, piquant, c'est absolument génial, je me rends bien compte de la chance que j'ai de passer la nuit dans un endroit si magnifique. Gratuitement en plus. La vision en ouvrant la porte :
Il faut que je revienne sur mes pas d'hier, et repasse l'escalier et la descente qui m'a donné de bonnes sueurs froides hier. En faisant le sanglier ça passe bien, pas trop de frayeur, mais les raquettes n'accrochent vraiment pas beaucoup sur la glace.
Je sors du Pieni Karhunkierros, c'est la grosse claque dans ma face : pas de trace, et avec le redoux de ces derniers jours, la neige a croutée. Et bien sûr pas suffisamment pour supporter mon poids. A chaque pas, je traverse la croute et "tombe" à peu près à hauteur de genoux. Je fais 100 m comme ça. Je suis déjà crevé. Il y a un winter trail sur ma carte, qui passe un peu plus au sud à priori. Je fais demi-tour pour le chercher. A priori il n'existe pas. Je retourne sur le sentier, j'ai encore perdu du temps pour rien, et vais serrer les fesses un petit moment.
Je vais un peu essayer toutes les techniques : fixer le talon des raquettes et poser le pied bien à plat. Parfois je ne traverse pas, mais souvent si. Claquer le talon, afin de détacher sous mon pied une grosse plaque suffisamment portante pour que je ne m'enfonce pas dans la neige moins porteuse en dessous. Enfoncer le talon de mes raquettes à chaque pas, pour ne pas systématiquement manquer de me tordre une cheville : presque à chaque pas, le pied ne se pose pas à plat mais un peu tordu, c'est un bon effort sur les chevilles de devoir compenser à chaque pas.
Parfois je m'enfonce jusqu'à la taille, je suis sans doute sorti du chemin... Plusieurs fois dans ces moments, mes bâtons s'enfonceront totalement sous la neige. Obligé de sortir la snow claw pour les dégager. Une fois, je voyais du dessus que le baton ne s'était pas planté droit. En le ressortant, il n'était pas tordu. Si je devais repartir sur un trajet de ce genre, je reprendrais sans doute les Fizan Everest.
A chaque pas, ne pas savoir si l'on va ou non passer à travers, et de combien, est épuisant mentalement. Et physiquement, je tire la langue. Déjà 1h30 que je bataille, je n'ai même pas fait 2 km.
Par chance, je tombe sur une piste de moto-neige fraiche. Ce n'est pas non plus la panacée, je vais aussi passer au travers en marchant dessus, avant de trouver la bonne méthode : de touts petits pas en douceur, et de gros appuis sur les batons, loin devant. Quelle galère...
On s'amuse de ce qu'on peut, alors ça me fera sourire de voir que même avec son engin, ici où là le conducteur a manqué de tomber, ou s'est trompé de chemin, ne pouvait pas passer sous un arbre et a fait demi-tour...
Tiens, le voilà justement, première fois que je vois ces engins en marche. Un coucou, et je continue. J'aurais du lui demander s'il avait poussé jusqu'au prochain laavu, voire à la prochaine cabane...
En fait je le verrai bien assez tôt, il s'est arrêté à une route. De l'autre côté je trouve une vieille trace. C'est comme si elle n'était pas là. Je suis au pied d'une colline, c'est encore pire qu'au début, je m'enfonce encore plus, et mes TSL vont montrer leurs limites : j'ai régulièrement le pied profondément dans la neige, et je suis obligé de tirer assez fort pour l'en sortir.
En tirant, le système de réglage de pointure bouge. Evidemment, c'est hyper chiant à rerégler en étant sur un pied et sous la neige. Sur le moment, je me suis maudit d'avoir pris un modèle simple à régler, pour débutant, pensant que le système était différent en montant de gamme. Eh bien pas du tout...
Quand ce n'est pas le système de pointure qui se dérègle, c'est carrément la sangle qui se déclipse. Et le plus drôle : on ne s'en rend pas forcément compte lorsqu'on est en train de galérer, alors deux ou trois fois, je me suis enfoncé jusqu'à la taille, voire tombe, m'étale dans la neige. "WTF me dis-je" ? Ah, bah en fait ma raquette est restée un pas en arrière. N'importe quoi !
Le sentier longe la colline, la vieille trace de moto-neige passe tout droit, le laavu est de l'autre côté. Arrivé là-bas j'aurai fait 4.1 km, il ne m'en restera plus que 3.9.
Je choisis de suivre la trace et de faire le sanglier sur la colline. Pas sûr que ça ait été une brillante idée, c'est raide. J'arrive enfin en haut, je perds désormais une raquette tous les 3 ou 4 pas. J'essaie pourtant d'y aller mollo en les ressortant mais rien n'y fait. Mes chaussures sont un poil trop souples je pense. Si seulement j'avais une vis et un tournevis pour bloquer ce fichu réglage de pointure...
Enfin le laavu. Ou plutôt les laavu.
Il est 13h15, sans grand espoir je m'essaie à la suite du sentier. Mouais, c'est exactement pareil.
Je fais un feu, m'assois, réfléchis, me convaincs qu'il serait stupide de continuer : je pourrais arriver à mon objectif de ce soir, mais ensuite ? Ensuite, il n'y a plus qu'une day trip hut (une cabane sans poele), et des laavu. Regagner la civilisation en cas de pépin me sera encore plus difficile. Et en parlant de pépin, le diagnostic se confirme pour ma cheville droite : début de tendinite, le tendon "couine" un peu dans sa gaine. J'ai déjà manqué plusieurs fois ce matin de me broyer une patte, le mieux est encore de rebrousser chemin. Je dormirai dans la même cabane ce soir, ferai le Pieni Karhnukierros demain, (jeudi), puis vendredi matin prendrai un bus pour Ruka, avant de tenter d'esquiver les pistes de ski et retourner un peu sur le sentier, jusque dimanche. Dimanche, je regagnerai Kuusamo, et prendrai mon avion lundi matin.
Ça me semble bien huilé, mais c'est excessivement frustrant de se dire que non, vraiment, mieux vaut arrêter là.
La décision prise, je m'offre une petite sieste, bois un thé, et c'est le chemin du retour.
Pas grand-chose à dire à ce sujet, si ce n'est que contrairement à ce qu'on pourrait penser, je n'ai pas trop le moral en miettes, je sais que dans la situation c'est la meilleure solution. Et puis ça va me permettre de faire ce Pieni Karhunkierros que je regrettais de ne pas effectuer.
Quelques autres pertes de raquettes achèveront de me convaincre.
Juste une vue du sommet de la colline :
Lorsque j'arrive enfin sur le Pieni, je suis sur les rotules. Le fameux escalier et la descente de la veille, que j'avais passés sans souci dans l'autre sens ce matin me donneront plusieurs suées les crampons n'accrochent pas, et mêmes lorsqu'ils sont plantés, ils décrochent parfois, m'offrant 2 ou 3 mètres de glissade. Après une journée pareille, c'est la cerise sur le pompon...
Je suis cette fois seul dans la cabane. J'avais un temps pensé à faire encore quelques km jusqu'au prochain laavu, voire à poser le tarp, un peu marre de dormir en cabane, mais il commence à faire nuit, et c'est peut-être ma dernière occasion de laver/faire sécher mes affaires.
Le poêle était déjà allumé lorsque je suis arrivé hier, je me rends compte que le bois est trempé (y'a beaucoup de passage ici, celui qui est régulièrement remis n'a pas vraiment le temps de sécher, j'imagine). En plus, le poêle a été ... lavé dans la journée. Il me faudra 3/4 d'h et plusieurs hérissons pour qu'enfin ça démarre.
Quelle journée de merde. Je me lave, mange ma semoule et mes chips sans appétit, et file me coucher.
Dernière modification par Archimboldi (01-05-2014 22:06:13)
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#55 01-05-2014 20:09:20
- Iksarfighter
- Voyageur nordique allégé
- Lieu : Toulouse ou Ariège
- Inscription : 18-05-2009
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
C'est fou la différence entre une piste vierge et une trace même unique déjà faite. C'est le souci de ce type de rando en solitaire.
A plusieurs on peut se relayer pour faire la trace.
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#56 01-05-2014 22:21:03
- Archimboldi
- Membre
- Lieu : Ch'nord
- Inscription : 12-03-2012
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Oui. Et pour préciser un peu sur ma condition, sans être un monstre comme l'on peut en voir sur le forum, je peux quand même enchaîner les journées de 40 bornes et + avec du dénivelé.
Là, tout en écrivant et regardant les heures des photos, je suis étonné de voir à quel point je n'avançais pas. Inexpérience, matériel pas adapté, mais aussi flemmardise. Même en me levant à 8h30, le temps d'émerger, de lancer le feu pour chauffer l'eau du petit dej', de rêvasser, de préparer le sac, je ne partais pas avant 10h. Comme il faisait noir à 17 et que je préférais éviter de marcher à la frontale, ça faisait des journées de marche plutôt courtes. Alors quand on voit en plus ma moyenne horaire...
Je devrais être en Sibérie cet hiver, en groupe, ce sera l'occasion de comparer, tout en continuant à accumuler de l'expérience de ces milieux.
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#57 02-05-2014 07:12:46
- JollyJumper
- Banni(e)
- Inscription : 01-05-2013
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Cette journée là, tu as accumulé les déveines.
J'ai retrouvé la page où Selma Lagerlöf décrit la chasse à l'élan sur une telle neige croûtée :
http://runeberg.org/nilsholg/k22g.html
Les chasseurs glissent à skis sans s'enfoncer, tandis que le lourd Gråfälls (Poil-gris) se blesse plus profondément les pattes à chaque pas.
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#58 03-05-2014 15:35:06
- GenVortex
- Membre
- Lieu : Toulouse
- Inscription : 27-06-2010
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Magnifique !
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#59 03-05-2014 16:23:46
- Bilbox
- Membre
- Inscription : 17-04-2013
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
mais aussi flemmardise. Même en me levant à 8h30, le temps d'émerger, de lancer le feu pour chauffer l'eau du petit dej', de rêvasser, de préparer le sac, je ne partais pas avant 10h.
C'est pas la course non plus...
tu changerais quoi pour mieux progresser?
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#60 03-05-2014 20:45:10
- Archimboldi
- Membre
- Lieu : Ch'nord
- Inscription : 12-03-2012
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Sans être la course, avec mes raquettes inadaptées j'étais très dépendant de paramètres... indépendants de ma volonté : conditions météo, températures, présence ou non d'une trace. L'heure de départ est l'une des seules choses sur lesquelles j'aurais pu avoir une influence.
Pour la journée dont j'ai parlé au-dessus, je pensais sincèrement n'avoir aucune difficulté et faire les 8 km tranquillement en à peu près 4h. Le pieni étant très fréquenté, je me disais qu'il y aurait forcément eu des gens pour faire un petit bout du grand frère, et donc que le sentier aurait été déneigé au moins en partie.
Bref, tous les soirs (vers 21h) je me disais qu'il faudrait que je parte tôt demain matin, et au petit matin (8h) je me disais systématiquement que ça irait très bien, et qu'on pouvait bien encore dormir 1h.
Je ferai un retour matos (très) détaillé une fois le récit fini, bientôt. Et sans doute une nouvelle liste pour que les spécialistes de ces contrées puissent commenter.
Sans entrer dans les détails, de vraies raquettes pour ce type de neige (cf mon premier jour...), et un réchaud. Parce que le bois, c'est cool, c'est léger dans le sac, mais ça prend beaucoup de temps à mettre en oeuvre. Le soir on n'est pas forcément motivé, et le matin c'est encore pire.
Dernière modification par Archimboldi (03-05-2014 21:34:18)
"Life is full of wonders for someone who is prepared to accept them." Moominpappa
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#61 06-05-2014 12:05:34
- Archimboldi
- Membre
- Lieu : Ch'nord
- Inscription : 12-03-2012
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Jeudi 27 février
Il est 9h, je me lève du bon pied, aujourd'hui devrait vraiment être une journée pépère : je finis le Pieni Karhunkierros, plus que 10 km, je vais à Juuma pour savoir d'où je peux choper un bus pour Ruka demain matin, si j'ai le temps je vais repérer les lieux, puis la journée est terminée. A l'aise Blaise, j'ai tout mon temps.
J'essaie de démarrer le poêle, j'ai déjà franchement eu du mal la veille, ce matin je n'y arrive pas, et je n'ai pas envie de me prendre la tête à le faire. Je prendrai mon thé plus tard !
J'ai dans la tête depuis hier soir une idée de photo à la con, je la fais :
Bear Trail !
Et je finis mes derniers bonbons. Faudra que j'en prenne plus la prochaine fois, je ne sais vraiment pas m'arrêter quand j'ai le nez dedans.
Je me mets en route, ça commence tout de suite par une montée assez sèche. Au sol, le sentier n'est plus que de la glace. Arrivé en haut, une quinzaine de toilettes sèches me tendent les bras. J'y fais mon affaire. Il y a un rouleau de sac poubelle épais dedans, j'en prends un pour emballer mon sac dans l'avion.
J'avance vraiment à la cool, ça monte et ça redescend, l'air est frais, les paysages jolis, je suis seul sur le sentier.
Et d'ailleurs mieux vaut vraiment y aller à la cool parce que certaines descentes sont franchement casse gueule. Les crampons des raquettes ne s'enfoncent pas du tout dans la glace, je passerai la plupart en marche arrière, trèèèèès prudemment.
Moi qui me plaignais de la profusion d'escaliers du début, ici le sentier est plus sauvage. Il n'y a toujours aucune chance de se perdre, mais le balisage n'est plus présent tous les 2m comme c'était le cas, et il y a désormais très peu d'aménagement, juste un panneau ici ou là.
Arrivée au Laavu vers midi. Finalement, heureusement que j'ai choisi de dormir à la cabane hier soir, à la frontale ça n'aurait pas été une partie de plaisir de venir jusqu'ici :
Là aussi le bois est trempé. Il faut pourtant que je refasse le plein d'eau. Ça m'étonne un peu en l'écrivant, mais il semble que n'aie pas fait fondre mes 2 L réglementaires hier soir, puisque je me souviens très bien que j'étais presque à sec.
Alors que je fends mes allumettes, deux types déguisés en para-militaires arrivent avec leurs chiens. Comme d'habitude la communication va être très limitée puisqu'en dehors du finlandais et du suédois, ils ne parlent que 3 mots de russe.
En revanche, pour ce qui est de ne pas être envahissants, ils ne l'ont pas été, ils n'ont même pas voulu s'asseoir sur mon matelas et ont préférés se tenir à l'écart pour boire leur café.
On a refendu du bois ensemble (l'un d'eux avait une mini hachette neuve, absolument inutilisable), ils ont démarrés le feu comme des bourrins avec de l'essence, et un lonnnng moment plus tard, j'avais enfin mon eau.
Je repars, le prochain point sur ma carte est Kallioportti. Aucune idée de ce que ça peux être, mais ça a l'air de grimper sévère.
Eh bien en effet ! La pente est très rude, mais surtout encore une fois totalement glacée. Mes raquettes n'ont aucune prise, je progresse à tout petit pas en évitant de regarder derrière moi. Si je glisse ça risque de faire mal.
Je vous promets que c'est raide !
Libéréééééééééééée, délivrééééééééééééééééée. En vrai, un escalier de glace ça se monte beaucoup moins vite.
Certains mètres sont tellement difficiles à monter que je grimpe parfois à la force des bras en me tenant à la rampe. Paradoxalement, c'est sur le Pieni, ce chemin si connu et aménagé que j'aurais été le plus en danger de tout le voyage. A chaque pas je prie pour que la descente ne soit pas du même acabit. Si c'est le cas, je vois mal comment je pourrais réussir à redescendre.
Enfin en haut, je suis un peu déçu, c'est beau mais il y a mieux ailleurs sur le même sentier :
Petit coup d'oeil à ce qui m'attend :
Raquettes bloquées, en marche arrière et se cramponnant à la rampe, ça paaaaasse.
De l'autre côté, il y a une petite descente glacée, sans rembarde sur quelques mètres, je suis plus prudent que jamais.
Je déconseille franchement de passer par là sans crampons. Si vous êtes dans le coin en hiver, partez vers l'ouest et la cabane, passez-y la nuit, et revenez par le même chemin, ce sera moins périlleux. Surtout qu'après ce par quoi on est passé, l'est du sentier est plutôt quelconque.
Encore un peu de marche et je sors du Pieni pour aller au point d'information. On m'indique un point sur la carte, l'endroit où le bus s'arrête. J'en profite pour prendre quelques dépliants publicitaires pour avoir les cartes de Ruka et Kuusamo. Ils vendent quelques souvenirs, pas de kupka en bois hélas. J'achète quelques cartes postales, commence à en écrire une, avant de me rendre compte que je n'ai pas noté les adresses où les envoyer. Ce que c'est d'être MUL !
J'ai encore 2 h de jour, je choisis de continuer jusqu'en ville, pour voir l'état du sentier, et où est précisément cet arrêt de bus.
Je fais bien, parce que c'est (toujours) verglacé de partout, et les escaliers patinoires inclinées sont nombreuses.
Je repère l'arrêt de bus, juste à côté de l'entrée du sentier. Y'a un panneau, des ornières profondes dans la glace, c'est l'endroit qui m'a été indiqué.
Demi-tour donc, le bus passe à 7h20 demain matin, faudra se lever tôt.
Je passerai la nuit au moulin Myllykoski. Il y a des trousses de secours, je regarde s'il n'y a rien pour calmer ma cheville, qui sans m'empêcher de marcher, commence à être franchement désagréable à chaque pas. Rien d'autre que des couvertures de survie et des bandages.
Il n'y a pas de poêle, mais je n'ai pas envie de passer une 3e nuit dans la même cabane. Ce qui m'obligerait en plus à faire 1 km 1/2 de plus demain matin à la frontale.
Il fait froid à l'intérieur. Assez pour que le briquet que j'ai oublié quelques minutes sur la table ne fonctionne plus.
Qu'à cela ne tienne, je n'allais de toute façon pas venir en Finlande sans démarrer un feu au firesteel !
Avec un coton graissé c'est vraiment trop facile, et ça brule tellement longtemps que bien qu'humide, le bois n'avais pas d'autre choix que de prendre. Et bientôt, ça chauffe dur :
(note : je mettrai la bouilloire sur les braises après cette photo )
Je refais mes réserves de flotte pour demain, le thé chaud fait du bien au moral vu le froid qu'il fait (j'ai oublié de regarder mon thermomètre, désolé).
Allez hop, au dodo !
Dernière modification par Archimboldi (06-05-2014 12:10:15)
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#62 06-05-2014 18:29:26
- Archimboldi
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Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Vendredi 28 février
Réveil à 5h30. C'est dur. Ma cheville pique encore lorsque j'appuie dessus, mais c'est toujours supportable. Je me mets en route sans me presser, arrive à l'arrêt de bus avec 30 minutes d'avance. J'attends.
J'attends.
Il se met à neiger. S'il ne faisait pas si froid, ce serait une énorme averse, parce que ça tombe bien !
J'attends...
Dis donc, il est en retard !
25 minutes plus tard, faut croire qu'il ne passera plus. J'avais tout empaqueté dans mon sac pour pouvoir grimper très vite dans le bus, je suis bon pour ressortir raquettes et bâtons. J'ai 23 km à faire pour arriver à Ruka. Bah je ferai du stop...
En fait, le bus est bien passé, mais s'est arrêté à un genre de camp de vacances, 1.5 km plus loin...
La neige finira par s'arrêter de tomber. Il y a une belle couche sur la route, je retire les raquettes. Mes pieds disent merci ! J'essaie aussi de marcher sans bâtons, mais c'est vraiment trop glissant.
Je vais ainsi marcher plus de 2h en suivant la route, sans croiser le moindre humain, ni la moindre voiture. J'ai fait plus de la moitié du chemin lorsqu'un 4x4 passe. Je tente ma chance sans trop y croire. Et je me demande encore pourquoi j'ai levé le pouce, en fait j'aimais bien cette petite promenade, aucune difficulté à marcher, un temps qui se lève, de la neige et des sapins en guise de paysage.
Il s'arrête. Ne parle pas anglais, mais me fais signe de monter. On essaie de communiquer un peu en russe, mais à part me dire qu'il est finlandais, et que je n'aurai rien à payer pour la course (il a une casquette avec écrit "taxi" dessus), on n'arrive pas à aller plus loin.
On arrive à Ruka, il me laisse à côté des pistes de ski. Bon sang ! mais c'est une mégalopole, après une semaine dans l'arrière-pays, ça pique un peu. Les gens sont nombreux, ils font la gueule, y'a des voitures partout. Pouah ! Je m'attendais à un petit village, je tombe sur ça...
Allez, on se se secoue, faut que je trouve l'office du tourisme, et contourne ces pistes de ski pour dormir dans un laavu ce soir.
Comme d'habitude je vérifie machinalement mes affaires : mes papiers dans ma poche, ma gourde, ma carte, mon sac, mes raquettes, mes bât...
MEEEEEEEEEEEEEEEEERDE §
Il n'avait pas de place dans son coffre, alors j'ai balancé toutes mes affaires à l'arrière. Et je n'ai pas replié ces cons de bâtons pour les accrocher à mon sac, du coup je les ai oubliés. Evidemment, ça fait un moment qu'il est reparti...
Bon, j'essaie de garder la tête froide, j'avise un magasin de sport, je vais jeter un oeil. C'est bien achalandé, mais ils n'ont presque aucun modèle de bâtons avec des rondelles neige, les clients ici vont sur les pistes, sur de la neige transformée, pas into the wild. Les seules paires qui pourraient me convenir sont à plus de 100€. Pffffff...
Je sors, vois une station de taxi. Je reprends espoir, peut-être bossait-il là ? Je vais embêter le monde... Non, ils n'ont personne qui corresponde. Je fais le tour du parking, ne trouve pas sa voiture. Est-ce qu'il y a une autre station de taxi ? Oui, en bas de la colline. J'y descends, ils ne parlent pas anglais, je trouve quelqu'un qui accepte de faire l'interprète. Ils ne connaissent pas.
Que faire ? Je remonte à l'office du tourisme. Ils appellent d'autres stations de taxi pour moi. Ils ne connaissent personne, mais "ils vont chercher, et rappelleront".
Je vais rester là plusieurs heures, et sympathiserait avec eux. La fille a fait ses études en France, elle essaie d'apprendre le russe car de nombreux touristes russes viennent chez eux. Je choperai le surnom de "crazy french guy", à priori, un groupe d'allemand a aussi tenté de partir de Hautajärvi il y a peu, ils sont arrivés à Ruka en disant que c'était impossible. Je n'ai pas fait tout le chemin, loin de là, mais ça les amuse.
Evidemment, aucune station de taxi ne rappellera. En milieu d'après-midi, ils réussissent à me trouver une chambre d'hôtel, et même appellent un ami à eux pour me conduire à Kuusamo, où se trouve ma chambre d'hotel à 30€ la nuit, la moins chère que l'on puisse trouver en ce moment de pic touristique. Bref, ils se sont vraiment décarcassés pour moi, grand merci à eux, j'ai quand même souvent la chance de tomber sur de bonnes personnes. Je leur ai envoyé un petit colis pour les remercier.
Leur ami est un passionné de nature, de rando aussi, alors on discute pas mal d'outdoor, et j'accomplis même mon rêve secret, puisqu'on en vient à parler du Kalevala, un gros pavé de poésie écrit par Lönrott, rassemblant les légendes finnoises.
Petite pause poésie, ça faisait longtemps, avec le chant 36 du Kalevala :
Kullervo, fils de Kalervo,
prend le chien noiraud pour la route,
il s'en va trailler son chemin
grimper les côtes des forêts.
Il marche un empan de chemin,
un brin de sente en foulées grandes;
il débouche dans la clairière,
de plain pied sur l'îlot de branches
où naguère il a pris la fille,
et souillé l'enfant de sa mère.La prairie pleure en herbe belle,
la clairière chante à voix douce,
fanées fraîches, voûtées de peine,
en grand deuil, les fleurs des bruyères,
pour la fillette violentée,
l'enfant de sa mère souillée :
le foin frais ne lève plus guère,
la fleur de la bruyère est close,
l'herbe reste blottie en terre,
nulle fleur dans ce mauvais coin
où le fils a souillé sa sœur
et gâté le fruit de sa mère.Kullervo, fils de Kalervo,
prend l'épée tranchante à son poing,
la tourne en main, la lorgne en paume,
il lui chuchote sa demande.
Il mande l'avis de l'épée,
aurait-elle envie par hasard
de croquer dans la chair fautive,
de laper le sang malfaisant ?Lors l'épée songe à ses paroles,
elle pense aux mots du gaillard.
Puis elle entame sa réponse :
"Pourquoi n'aurais-je guère envie
de croquer dans la chair fautive
et laper le sang du méchef ?
Je croque bien la chair naïve,
le sang pur à pleines lamées."Kullervo, fils de Kalervo,
chausse bleue, l'enfant du tonnerre,
fiche le pommeau dans le champ,
la garde enfoncée dans la lande,
tournant la pointe vers sa gorge,
il se jette à cœur sur la pointe.
Il s'ouvre ainsi pour le trépas,
les bras déployés vers la mort.C'était la mort de l'homme jeune,
et le trépas de Kullervo,
il a trouvé sa fin dernière,
la malemort des gens de guigne.Le vieux Väinämöinen,
au jour qu'il eut vent de sa mort,
le dur trépas de Kullervo,
le barde chanta ces mots sages :
"N'allez jamais, gens d'à venir,
dresser votre enfant de travers
chez la nourrice, la bégaude,
l'étrangère aux berceuses niaises !
Le gamin dressé de travers,
l'enfant bercé de niaiseries,
ne gagnera guère en jugeote,
oncques n'aura le bon sens d'homme
même s'il vit de vieille vie,
s'il pousse dru, de torse fort !"
J'arrive à ma chambre, je n'ai pris que 2 nuits, je dois être à l'aéroport tôt lundi matin. Au moins, finie la peur de manquer l'avion. Je suis quand même très très déçu que ça se termine comme ça. Je repasse dans ma tête tout ce que j'aurais du faire, tout ce que j'aurais pu faire, j'aurais pu tenter sans bâton, j'aurais pu prendre des bâtons premiers prix et bricoler une rondelle large. Et surtout, pourquoi, pourquoi j'ai fait du stop ? Mais bon, maintenant que je suis ici, trop tard pour y penser.
La suite n'est plus vraiment de la marche, plutôt de la glandouille en ville. Ce n'est pas si mal, ça permet aussi de "sentir" un peuple. Les magasins notamment. Si en France le rayon sport de nos supermarchés est dominé par le foot, là-bas, c'est la pêche et la randonnée, je m'y sens bien.
Dernière modification par Archimboldi (06-05-2014 19:02:28)
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#63 06-05-2014 19:30:02
- Archimboldi
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Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Samedi, dimanche et lundi
Pas grand-intérêt à raconter dans le détail, disons juste que j'étais content d'avoir ajouté à la dernière minute mon sac pliant D4 (55g), ça m'a permis de me promener, en ville et dans les aéroports, avec le minimum sur moi plus confortablement qu'avec un sac en plastique.
Quelques photos :
Je sais pourquoi j'aime les magasins finlandais : ça me rappelle mon enfance.
Le paradis, j'vous dis !
Nous nous retrouvons avec peine
Dans notre triste territoire,
Dans nos pauvres terres du nord.
Approche ta main de ma main,
Glisse tes doigts entre mes doigts
Pour entonner nos plus beaux chants,
Pour réciter nos meilleurs contes;
Nos amis prêteront l’oreille,
Nos compagnons écouteront,
Dans la jeunesse qui grandit,
Parmi la race adolescente,
Les chants reçus de nos ancêtres,
Les mots tirés du ceinturon
Du ferme et vieux Väinämöinen
De la forge d’Ilmarinen,
Du glaive de Kaukomieli,
Au fond des champs de Pohjola,
Dans les landes de Kalevala.
Prochain épisode : débriefing du matos. Merci d'avoir lu jusqu'ici !
"Life is full of wonders for someone who is prepared to accept them." Moominpappa
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#64 06-05-2014 20:54:34
- ith
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Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
C'est à nous de te remercier, tu as si bien su transmettre l'ambiance des lieux.
Kalevala.
"The more you carry in your bag, the less you carry on your head"
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#65 06-05-2014 21:14:30
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- Inscription : 27-08-2005
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
T'en a chié.
Tu y retourneras.
Merci pour cette bouffée d'oxygène !
There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...
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#66 06-05-2014 21:33:34
- lynx18
- mulberry
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Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Vendredi 28 février
Je vais ainsi marcher plus de 2h en suivant la route, sans croiser le moindre humain, ni la moindre voiture. J'ai fait plus de la moitié du chemin lorsqu'un 4x4 passe. Je tente ma chance sans trop y croire. Et je me demande encore pourquoi j'ai levé le pouce, en fait j'aimais bien cette petite promenade, aucune difficulté à marcher, un temps qui se lève, de la neige et des sapins en guise de paysage.
Il s'arrête. Ne parle pas anglais, mais me fais signe de monter. On essaie de communiquer un peu en russe, mais à part me dire qu'il est finlandais, et que je n'aurai rien à payer pour la course (il a une casquette avec écrit "taxi" dessus), on n'arrive pas à aller plus loin.
On arrive à Ruka, il me laisse à côté des pistes de ski. Bon sang ! mais c'est une mégalopole, après une semaine dans l'arrière-pays, ça pique un peu. Les gens sont nombreux, ils font la gueule, y'a des voitures partout. Pouah ! Je m'attendais à un petit village, je tombe sur ça...
Allez, on se se secoue, faut que je trouve l'office du tourisme, et contourne ces pistes de ski pour dormir dans un laavu ce soir.
Comme d'habitude je vérifie machinalement mes affaires : mes papiers dans ma poche, ma gourde, ma carte, mon sac, mes raquettes, mes bât...MEEEEEEEEEEEEEEEEERDE §
Il n'avait pas de place dans son coffre, alors j'ai balancé toutes mes affaires à l'arrière. Et je n'ai pas replié ces cons de bâtons pour les accrocher à mon sac, du coup je les ai oubliés. Evidemment, ça fait un moment qu'il est reparti...
il m'est arrivé il y a quatre ans, quasi la même aventure en Norvège : du bus stop, on installe les pulkas dans le coffre du bus, une fois assise je détache mon harnais de pulka pour être à l'aise sur le siège, et quelques kilomètres plus loin, je descends du bus en y laissant mon harnais préféré
pas réussi à le récupérer, bien que j'aie laissé mes coordonnées à un autre chauffeur de bus un peu plus tard
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#67 07-05-2014 13:43:08
- yéyé
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Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Génial ce récit Archimboldi, super retour, en te lisant je voyage un peu, merci!
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#68 10-05-2014 14:42:31
- Archimboldi
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- Inscription : 12-03-2012
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Merci à tous
@yéyé : erf ! Et ça ne t'as pas empêché de continuer j'espère ? Pareil, j'ai laissé mes coordonnées aux offices de tourisme de Ruka et Kuusamo, me disant "on sait jamais...", pas de nouvelle.
Sans transition, j'enchaine sur le retour matos. Je ne suis pas très doué avec les tableurs (c'est même la première fois que j'en utilise, en général si je calcule le poids de mon sac je suis papier-crayon), alors je vous remets les vieux, même s'ils sont incomplets et si quelques items ont changés :
Dans ce qui a changé sur ces listes :
Le Z lite a été remplacé par un autogonflant Trangoworld à la dernière minute, pour faciliter le rangement du sac.
J'ai ajouté, toujours au dernier moment, un sac pliant D4 de 55g, qui m'a été bien utile dans les aéroports et dans la partie urbaine finale, et un stick à lèvres. Je n'utilise jamais ces trucs d'habitude, mais là "hey, tu pars en Laponie quand même", j'en ai acheté un. J'ai jamais pensé à l'utiliser.
Toujours dans les items manquants, j'ai ajouté quelques tendeurs pour le tarp, il y a aussi un gps prêté par Caroline73 (encore merci !), et un appareil photo de poids inconnu, mais pas trop lourd quand même.
PORTAGE
Mariposa de Gossamer Gear, année 2010 je crois. Celui-là :
Très bien, malgré la profusion de bordel que je mettais dans les poches externes, rien n'est jamais tombé, malgré quelques chutes. Pas un accroc à signaler sur le mesh, et bien que le sac ait souvent frotté aux arbres (sac haut et branches chargées de neige), le tissu n'a pas un pet. La grande poche arrière a la taille parfaite pour loger la snow claw.
Utilisé sans armature, je crois que j'ai déjà exposé ma façon de le remplir : D'abord au fond avec les gros ziplocs de bouffe, puis d'un côté le sac étanche de la couette, de l'autre des vêtements, jusqu'à mi-hauteur du sac étanche. Par dessus ces vêtements, l'autre sac étanche, et par dessus la couette, le reste des vêtements. Tout ça donne un ensemble très rigide, le sac tient debout tout seul. Ensuite, je coince les petits ziplocs entre les deux. Vous comprenez donc pourquoi le sac me prenait du temps à faire chaque matin, mais le confort de portage était bien là.
Aucun grief pensais-je, sauf que le dernier jour mon regard est tombé sur les coutures reliant le tissu des bretelles aux sangles : Le tissu semble composé de plusieurs couches : du mesh 3D, puis 2 couches de nylon, d'aspect différents. A chaque couture des deux bretelles, la première couche est partie en lambeaux, cisaillé par les fils des coutures. Que ce soit au niveau des sangles des bretelles, comme au niveau de la sangle pectorale.
Désolé, pas d'appareil photo sous la main, je vous prendrais ça dès que possible. D'autant que j'aurais besoin de conseils pour la réparation.
DODO
Le poncho tarp sts, ce n'est pas celui en silnylon, mais la bleue, enduite PU. Jamais utilisé, il n'était là que comme abri d'urgence. Un grand sursac aurait été mieux, mais n'en possédant pas, je n'avais pas envie d'investir.
Polycro N'a servi que la première nuit, par flemme de nettoyer le laavu. Je l'avais pris toujours dans l'optique "bivouac d'urgence". J'aurais pu le retailler.
Arkmat Roulé et porté à l'extérieur du sac. Plus pratique à attraper et utiliser que le sitpad. Son absence de mémoire de forme est un vrai plus. Lors de ma nuit à -15, il était très rigide lorsque j'ai posé mon sac, j'ai alors pensé "hey, mais c'est comme du plastique, et si il cassait ?". Il n'en a rien été bien sûr, il ne faisait pas assez froid, mais je me demande ce que donnent ces matelas mousse quand utilisés à des températures bien plus fraiches, disons -30 ?
Autogonflant Trangoworld Il pèse autour des 500g je crois, lourd, et pas si confortable que ça. Pas du fait de l'épaisseur, mais de sa forme "mummy", étroite au niveau des épaules, ce qui oblige à dormir la tête sur le matelas. Acheté d'occasion sur ce forum, il a surement dépassé la centaine d'utilisation, toujours aucun souci. En revanche, comme mon régime alimentaire a beaucoup tourné autour de la cacahuète, mieux valait ne pas trop approcher le nez au moment du dégonflage.
Sit pad. A la base pour allonger mon Z lite 80 cm. N'ayant pas pris ce dernier, j'aurais peut-être pu le laisser à la maison, mais le confort de portage aurait surement été impacté.
Lamina 35 Toujours utilisé en couverture, dormant sur le côté ou le ventre, la capuche est plus un handicap qu'autre chose. Comme il est moins large que ma couette, c'est lui qui venait en première couche lorsqu'il faisait froid, et la couette par-dessus. L'inverse est mieux. La footbox m'a permis tous les soirs de mettre tout ce qui craignait le froid sans crainte de faire tomber quoi que ce soit de la banquette.
Couette CSC. Toujours très bien. Le tissu n'est pas si fragile qu'il le semble. Je me plaignais à la réception de plumettes qui sortaient après chaque compression, il semble que presque tous ces mauvais garçons soient partis, je n'ai plus ce problème.
Concernant le système de couchage, qu'est-ce que je changerais, qu'est ce qui m'a gonflé ?
L'empilage de matelas est validé, aucun souci, mais dans le but de minimiser le nombre d'objets, je ne prendrais qu'un Ridgerest Solar. Porté roulé à l'extérieur du sac comme l'arkmat. Le Mariposa étant un sac plutôt bas (tant que la cheminée n'est pas totalement utilisée), ce n'est pas trop gênant dans les passages forestiers.
Le poncho tarp est sûrement valide comme abri de secours, donc pour refaire ce parcours, je garderais, mais dans l'optique d'un bivouac plus régulier, je partirais sûrement sur un tarp rectangulaire 3*3. Ou un abri type canadienne, avec toile à pourrir, dans le but de rester simple : planter les bâtons, tendre la toile, pourrir, au dodo, je ne me vois pas avec une tente à arceaux dans cet environnement. Il en existe avec arceaux à l'extérieur spécialement conçues, mais elles coutent un bras, en plus de ne pas être rustique.
Toujours dans l'optique bivouac régulier, un tapis de sol afin de ne pas retrouver au petit matin mon matelas pris dans la glace.
Et surtout, le sac de couchage : un modèle en duvet, large pour pouvoir y dormir habillé, sans capuche parce que ça ne me convient pas, mais surtout très long pour pouvoir y mettre du bazar : eau, matériel électronique, cartouches de gaz, chaussures éventuellement. C'est que ça prend de la place tout ça. Beaucoup.
CUISINE
Platypus 1L. Avec tétine, plus pratique pour boire avec des gants. Portée contre mon ventre, bloquée par la ventrale du sac. Rien à redire sur la qualité du produit en lui-même. Par contre, devoir ouvrir la veste chaque fois qu'on veut boire est un peu pénible. Il y a la solution pipette, mais plus lourde. Et de toute façon, il faut bien de temps en temps regarder la carte, le gps, ou manger un morceau, et tout cela était aussi à l'intérieur de ma veste.
Nalgene 1L. Lourde, j'aurai pu prendre une UL, mais j'ai pris ce que je possédais déjà. J'ai aimé pouvoir y balancer de l'eau chaude sans me faire de souci, avant de remettre de l'eau à chauffer dans la bouilloire. Jamais eu a l'utiliser comme bouteille pipi, comme dans toutes mes randos j'évite le thé le soir, et ne vais pas me coucher tant que je n'ai pas "fait la vidange". C'est quand même moins prise de tête comme ça !
Bouilloire. Je recommande, pas chère, légère, solide. Les 1.4L sont donnés rempli à ras-bord.
Spork. Recoupée, je ne me sers jamais de la fourchette. Après ce voyage, elle me paraissait bien assez solide, mais en mangeant du pemmican lors de ma dernière sortie, j'ai réussi à la casser (ce qui m'a permis de me rendre compte que le manche ne servait à rien ). Pas indestructible donc, mais largement suffisant, surtout pour manger dans un bol.
Bol. Qu'on trouve avec les conserves genre paella. A très bien résisté à l'eau bouillante pendant tout le voyage, là aussi je recommande.
Rien à changer pour la partie cuisine. Sauf un détail : pour moi qui ne connaissait pas la corvée de fonte de neige, je ne pouvais pas imaginer que ça prenait tant de temps. Faire un feu, c'est très agréable (d'autant plus avec les outils performants souvent laissés à disposition pour couper le bois, lui aussi laissé à disposition), mais alors, le temps de couper le bois, préparer sa plate-forme, que ça démarre et fasse des braises, faire fondre les à peu près 2 L du lendemain, plus de quoi manger le soir, mieux vaut ne pas être trop crevé.
Pour ce sentier, je resterais à l'option feu de bois, y'a vraiment tout ce qu'il faut à disposition, et pas grave si c'est long, on est en vacances après tout. Par contre, toujours dans une optique bivouac dans des endroits plus sauvages, je partirais sur un réchaud à gaz inversé. Le soir, je fais fondre de quoi manger, et un peu d'eau pour la nuit, éventuellement au bois, et le lendemain, avec ce qu'il reste de mon eau de la veille, je fais fondre mon eau pour la journée avec le réchaud à gaz. Ceci afin d'éviter de devoir dormir avec 2 L d'eau glacée à ses pieds, qu'il va falloir réchauffer. J'ai vu sur DM que les réchauds à gaz inversé nécessitaient le même entretien qu'un réchaud à essence. Mais un réchaud à essence pue, et également, l'essence à très basse température peut être dangereuse.
VETEMENTS
Beaucoup, beaucoup trop de trucs, mais c'est difficile de faire un retour là-dessus, puisque les températures ont été exceptionnellement clémentes.
Cagoule Woolpower 200. Jamais utilisée
Buff mérinos. Génial, porté en continu. Un peu chaud ? Je découvre les oreilles. Un peu froid, je recouvre les oreilles, ou rabat sur le front. Ayant à cette époque les cheveux longs, je n'avais pas besoin de me couvrir la nuque. Maintenant que j'ai taillé tout ça, je me demande comment ça se serait passé là-bas avec la nuque exposée.
Lunettes. Pas utilisées, ciel bouché presque en permance.
T shirt mérinos D4. Je le possède depuis presque 2 ans. Porté en continu sur ce voyage. Pour moi, pas d'odeur désagréable, mais mes amis au retour n'étaient pas du même avis. Il a changé de couleur aux aisselles, mais n'étant pas une diva, il reste à mon goût parfaitement mettable. A noter que je me lavais, au moins sommairement, tous les soirs, tous les 2 soirs au pire.
Forclaz 50. Porté le premier jour en conjonction avec un sweat à capuche, trop inconfortable, beaucoup trop chaud à l'effort. M'a ensuite servie d'oreiller.
Forclaz 200. Porté tous les jours à partir du 2e jour. Très bien, son zip long m'a été bien utile.
Sweat à capuche. J'ai estimé que la protection tête était insuffisante, alors j'ai ajouté ce que je possédais. Ne m'a servi que le 1er jour, là aussi inconfortable et trop chaud à l'effort ( note : je l'avais déjà utilisé en rando ). Une capuche n'est finalement pas si pratique à moins d'être sûr de la porter en continu. Autrement elle gêne la nuque.
Doudoune Inuit 150. Beau cadeau de vogesus, encore merci ! C'est ma première doudoune, j'ai vraiment pris conscience du confort qu'apportait ce type de vêtement. Arrivé au bivouac, je ne me pose pas de question, j'enfile ma doudoune, j'ai pas froid !
Gants Forclaz 20. Très bien, j'aurais pu me dispenser d'en prendre 2 paires. Ils devaient servir comme sous-couche pour les moufles, ils m'ont finalement servis seuls. J'aurais pu recouper le bout des doigts pour m'en faire des mitaines, ça m'aurait peut-être permis de les supporter à l'effort sans jongler sans arrêt avec. Ça m'aurait également permis de les garder lorsque j'utilisais mon briquet : piezo, certes, mais la flamme est vraiment trop proche du gant, je les retirais systématiquement.
Gants imper de station service. Jamais utilisés, ils étaient là au cas où j'aurais eu besoin de manipuler la neige.
Moufles Buffalo System. Beaucoup extrêmement chaudes. Bien trop pour être utilisées à l'effort sans transpirer. La coupe n'est pas géniale, le pouce est trop long, mais à ce poids et ce prix, on va pas faire les difficiles ! Petit point qu'il faut avoir expérimenté pour le comprendre. Les moufles, c'est chaud, c'est bien tant qu'on n'a pas besoin de dextérité fine, par contre, qu'est-ce que c'est chiant quand on veut prendre une photo. Les retirer et remettre à chaque fois est aussi très pénible. A refaire, je prendrais des gants fins pour l'effort, et des moufles pour le bivouac. Bref, je garderais mon système quoi.
Vest imper Navistan. Pas chère, assez longue, que ce soit sur les hanches ou les bras. Qu'elle soit coupe vent a aussi été appréciable. Un coup de vent, j'ai un petit frisson ? J'enfile la capuche, remonte le zip, et au bout de quelques secondes de marche, j'ai chaud. Elle a pris et gardée l'odeur de fumée, je me demande si ça partira un jour, en dehors de cet inconvénient, je recommande chaudement, surtout à ce prix.
Pantalon imper raincut. M'a gardé au sec. Je devais ajouter de chaque côté une bande de tissu que j'aurais passé sous la chaussure, pour que le pantalon ne remonte pas. Je ne l'ai pas fait, je l'ai parfois regretté dans la neige profonde, mais les élastiques ne tiennent déjà pas si mal.
Pantalons polaire Trouvés à divers rayons chez D4. Mon préféré est celui trouvé au rayon ski. Moins cher que celui du rayon rando, plus agréable à porter aussi, il a été ma première couche tout le temps. Jamais eu froid avec, j'en ai parfois porté un 2e au-dessus, plus pour avoir moins de choses sur le dos que par besoin de chaleur, j'avais un peu trop chaud mais c'était gérable.
Chaussettes Arpenaz warm. Bien suffisantes avec ces chaussures, même par -15 en activité. Jamais eu besoin de les doubler.
Chaussettes Woolpower 400. Une sensation de chaleur immédiate en les enfilant, c'est un réel bonheur. Chères, mais valent le coup. Elles ne me servaient qu'au bivouac.
Chaussettes First Heat. Absolument énormes, je suis d'ailleurs surpris qu'elles ne pèsent pas plus que ça. Elles remontent jusqu'au mollet, avec les woolpower 400 + celles-là par dessus, je n'ai absolument jamais eu froid. En revanche, le tout est volumineux, les chaussures sont un peu étroites.
Chaussures Inuit 500. Très bien, pas besoin d'avoir plus haut. Sûrement trop chaudes, elles étaient toujours mouillées le soir. J'ai déjà exposé ma façon de les sécher, je la remets ici :
Devant le feu, retirer les semelles de propreté, et remplacer les chaussettes humides par des sèches. Enfiler les chaussures et s'activer un peu pour le bivouac, pendant que l'autre paire sèche devant le feu. Lorsque celle-ci est sèche, refaire une rotation. Cela va vite, est moins contraignant que de mettre les chaussures devant le feu (surtout quand on n'a pas de paire pour le bivouac). Une chaussette contenant plus de coton sera plus efficace. On peut aussi faire sécher les chaussettes sur soi, contre le ventre ou sur les épaules en l'absence de feu. Avoir les chaussures sèches au soir évite d'avoir à les mettre dans le sac de couchage pour qu'elles ne se transforment pas en bloc de glace.
Que changerais-je dans cette partie ? A refaire, maintenant que je me connais mieux, je réduirais surtout la quantité : une tenue pour marcher confortablement dans la journée sans avoir froid (pas évident à prévoir en Laponie ou les températures peuvent varier fortement en quelques jours) et en restant au sec, et dans un sac étanche, de quoi avoir chaud au bivouac. Pas de prise de tête, je n'ai pas envie d'avoir à gérer 50 couches, donc ce sac contiendrait une GROSSE doudoune, un GROS pantalon, une GROSSE paire de moufles, une GROSSE paire de chaussettes/chaussons de bivouac. J'ai froid ? J'enfile et j'ai chaud.
Cet ensemble me permettrait de booster le sac de couchage s'il faisait anormalement froid, de dormir sans rien si je passais une nuit en cabane (j'ai souvent souffert de l'efficacité des poêles. ) ou si les températures étaient anormalement hautes. Utilisation en journée dans le pire des cas, si froid extrême ou me retrouvais mouillé pour une raison ou une autre.
DIVERS
Princeton Tec Remix. Ce n'est pas précisé par le fabriquant, mais je confirme qu'elle supporte les piles au lithium sans problème. Surtout utilisé en mode le plus faible. La luminosité n'est pas régulée, mais pour une semaine c'était largement suffisant pour ne pas avoir à prendre de piles de rechange. Et hop, j'ai économisé le prix d'une zebralight.
Fenix LD01. Lampe "de secours". Max 80 lumens, avec une dragonne il est possible de la fixer au buff. Je ne m'en suis pas servi.
Mora. Modèle Companion je crois. J'ai viré sur l'étui le clip ceinture inutile, 96g pour une si bonne lame c'est vraiment génial. Supporte le batonnage sans broncher, mais aussi les travaux plus en finesse.
Scie. Utilisée deux fois, un jour où il n'y avait pas de scie à disposition, l'autre où le métal était si froid que je le sentais même à travers les gants. Toujours aussi efficace et confortable à utiliser.
Snow Claw. Légère, solide, rapide à déblayer. Il faut se mettre à genoux dans la neige, mais avec un pantalon imper, ce n'est pas un vrai problème. Must have !
Sifflet D4. Ce que je craignais est arrivé, la boussole a parfois bougée dans son écrin, si bien que même en tenant le sifflet plat, elle n'indiquait plus le nord. Cela m'est notamment arrivé le premier jour, je me suis ainsi retrouvé à aller dans la mauvaise direction dans un marécage. Heureusement, à un moment l'erreur a été trop grossière ("comment ça je vais nord est alors que j'allais sud ouest il y a 20 m ?), j'ai alors sorti la vraie boussole.
Le sifflet, j'en ai un sur la pectorale du sac, le thermomètre, c'est un gadget inutile, donc indispensable, mais inutile.
Boussole. Cf au dessus. Malgré tout, je m'en suis peu servi, le sentier est bien balisé, et le gps souvent suffisant.
GPS. Absolument indispensable en hiver.
Bâtons Ils ont remplis leur rôle, RIP. Les extensions en mousse sous la poignée m'ont souvent été utiles dans les montées. Sur un terrain plus plat, je prendrais des batons mono-brin, une ou deux fois, les bâtons se sont brutalement raccourcis, j'avais un peu peur de trop les serrer dans ce froid...
Raquettes Tout le récit est là pour vous faire une idée. A éviter.
Ith a donné de nombreuses pistes d'améliorations sur ce point. Sur un terrain plat je prendrais sans doute des raquettes traditionnelles, très grandes, le problème majeur était vraiment l'enfoncement dans la neige, tout le temps, tous les jours. Si je me retrouve à devoir trimballer des monstres pareils, ça me permettra aussi de prendre des monobrins sans état d'âme.
Dernière modification par Archimboldi (10-05-2014 15:19:27)
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#69 10-05-2014 15:00:54
- Archimboldi
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Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
BOUFFE
Comme je le disais en début de récit, je n'ai pas cherché à calculer plus que ça. J'avais pris un peu de poids en prévision de ce voyage, en revenant on m'a dit que j'avais clairement maigri, mais je ne sais pas de combien. Maintenant, le plus dur est de perdre ce bide à bière.
Pour les petits dej, j'ai pris presque comme d'habitude en rando : du muesli marque "pouce", avec un peu de sucre en poudre, et du lait en poudre. Pour le lait en poudre, j'ai cependant fait une erreur. Je prends d'habitude du lait en poudre écrémé, moins cher que le entier. Là, j'ai voulu privilégier les calories en prenant du entier. Mal m'en a pris, je n'ai réussi à en manger que 2 fois de tout le voyage, ça m'a absolument écoeuré. Du lait en poudre, et aussi de cette marque de muesli. J'ai fait les courses à l'arrache peu avant de partir, pour une longue autonomie, testez !
Pour la journée, je tournais aux barres de céréales 1er prix, complétées de twixxx (y'avait une promo. ). Pensez à garder tout ça dans vos poches pendant la journée si vous tenez à vos dents.
En général plutôt pour le matin et le soir, j'avais aussi de gros ziplocs de chips, et surtout de cacahuètes et arachides divers, mélangés à des fruits secs (encore une fois, merci la marque pouce). Je craignais de m'en écoeurer, eh bien en fait pas du tout. Comme ju_belledonne, j'allais même jusqu'à mettre des cacahuètes dans ma semoule le soir. Un régal, surtout avec les fruits secs !
Pour la semoule, j'étais parti sur plusieurs modèles de la marque Tipiak.Très bien, comme d'habitude.
Pour ne pas manger que de la semoule, j'avais aussi acheté 2 lyo, un pate bolo Mountain House, et un riz thai au curry vert de Fuizon. Le Mountain House m'a donné des gazs et une courante pendant la nuit. Dommage, il était très bon, j'ai lu d'autres retours faisant état du même problème sur ce plat en particulier. Je n'ai pas touché au Fuizon pendant ce voyage, mais l'ai mangé depuis : absolument délicieux, et aucun souci gastrique. Dommage que les sachets soient si peu pratiques, surtout avec une spork recoupée.
J'avais aussi emmené du saucisson aux noisettes, mon préféré. Il n'a pas aimé les différents cycles chaud-froid, au bout de 5 jours il puait, j'ai fini par le jeter.
Pour ne pas avoir que du saucisson comme source de "viande", j'ai aussi acheté du pemmican, aux fruits secs je crois. Pas touché pendant le voyage (le sachet ne se referme pas), mais là aussi essayé depuis. C'est absolument DE-GUEU-LASSE.
Les classiques TUC, chocolats et bonbons, toujours aussi savoureux. J'aurai du en prendre plus.
Enfin, du thé pour faire passer tout ça. Pour ne pas m'embêter avec le sucre, j'avais acheté à Noël dernier une grosse boite de pâtes de fruit en prévision de ce voyage (vous savez, le seul moment de l'année où l'on trouve 1 kilo de pâtes de fruit pour 5€). En en mettant une dans la bouche, ça remplace très bien le carré de sucre. A noter que pour le thé, je n'en buvais jamais juste avant d'aller me coucher, pour ne pas avoir d'envie pressante la nuit.
Je n'ai pas eu faim et suis rentré avec de la nourriture en trop. De la semoule, des cacahuètes, et donc le muesli. Sans entrer dans les détails, je pense que sur la fin mon alimentation tournait un peu trop autour des chips, j'ai quelques "indices" qui me permettent de penser ça.
CONCLUSION
Le genre de voyage dont je rêvais depuis tout gosse, et ça y est, je l'ai fait. Tant pis si j'ai quitté le sentier plusieurs fois, si je n'ai pas tout fait à pied, si je n'ai pas toujours été seul. Même si en me relisant, tout ça fait quand même très "Charlot en Laponie", il y a beaucoup de positif. Je me suis adapté aux différentes situations, j'ai appris. J'ai osé partir aussi. Et j'y retournerai. Je ne sais pas si j'ai attrapé le virus, mais il y a quelque chose dans l'air là-haut, qui fait qu'on ressent la solitude comme nulle part ailleurs, même à quelques km des villes. J'ai parfois regretté n'avoir personne avec qui partager ces émotions. C'est étrange, moi qui me considère comme un gros solitaire, comme un "ours", j'avais parfois l'impression de ne plus être tout à fait moi-même.
Et puis ces paysages !
Je vais tenter de ramasser les infos sur la randonnée hivernale dans ces contrées, et en faire un topic unique, vos contributions et expériences seront les bienvenues. Encore merci à tous, aux lecteurs, à ceux qui m'ont aidés à me préparer, m'ont prêtés ou donnés du matériel. Merci aussi à ce forum, sans lequel je n'aurais jamais pu partir si longtemps en autonomie.
N'hésitez pas si vous avez la moindre question !
Dernière modification par Archimboldi (10-05-2014 16:12:31)
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#70 11-05-2014 08:25:37
- N_75
- happyculteur et hamacoeur
- Lieu : loin des livres !
- Inscription : 29-11-2012
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
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Dernière modification par N_75 (14-10-2016 18:05:20)
"Il faut se méfier des gens qui vendent des outils, mais qui ne s'en servent jamais" (Pagnol)
"C'est curieux chez les intellos ce besoin de faire des phrases" (Audiart)
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#71 11-05-2014 10:15:49
- florencia
- Membre
- Lieu : 71
- Inscription : 11-11-2011
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Merci Archimboldi pour ce retour
Ton récit retranscrit bien les conditions rencontrées, les difficultés et les émotions vécues.
Un premier pas dans cet univers de neige et de glace qui en appelle certainement pleins d’autres
Bravo
Flo
Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _
"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.
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#72 11-05-2014 12:40:26
- ventcalme
- Membre
- Lieu : Bzh
- Inscription : 29-10-2011
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Bonjour Archimboldi,
J'ai apprécié ton récit et tes illustrations. Je l'ai trouvé très instructif.
J'ai noté quelques trucs à retenir :
en Laponie, tu dois utiliser des raquettes géantes (sinon, tu t'enfonces dans la neige et tu n'avances pas).
en Laponie, quand tu veux un feu de bois, il faut l'allumer (ailleurs aussi).
en Laponie, tu fais de la poésie.
en Laponie, si tu as des ours en gomme, tu peux faire une belle photo (et apres tu peux manger les ours).
en Laponie, la chaleur est telle que le saucisson ne se conserve pas au dela de 5 jours.
en Laponie, tu manges souvent des chips (sinon, tu peux aussi manger autre chose au petit dej).
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#73 11-05-2014 17:08:43
- hanka
- Membre
- Lieu : IDF
- Inscription : 14-04-2013
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
6593_p1130040_06-05-14.jpg
Nous nous retrouvons avec peine
Dans notre triste territoire,
Dans nos pauvres terres du nord.
Approche ta main de ma main,
Glisse tes doigts entre mes doigts
Pour entonner nos plus beaux chants,
Pour réciter nos meilleurs contes;
Nos amis prêteront l’oreille,
Nos compagnons écouteront,
Dans la jeunesse qui grandit,
Parmi la race adolescente,
Les chants reçus de nos ancêtres,
Les mots tirés du ceinturon
Du ferme et vieux Väinämöinen
De la forge d’Ilmarinen,
Du glaive de Kaukomieli,
Au fond des champs de Pohjola,
Dans les landes de Kalevala.
Je lisais ton retour d'un œil distrait jusqu'à ce moment.
Tu est un grand. Et peu importe les erreurs que tu a fait ou non avec ton sad.
Merci
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#74 12-05-2014 11:16:54
- Archimboldi
- Membre
- Lieu : Ch'nord
- Inscription : 12-03-2012
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Content que ça plaise.
Et surtout les poèmes, j'avais peur que vous trouviez ça lourd dans le récit, mais ça a tellement fait partie du voyage que je ne pouvais pas ne pas en faire figurer quelques uns.
en Laponie, tu dois utiliser des raquettes géantes (sinon, tu t'enfonces dans la neige et tu n'avances pas).
en Laponie, quand tu veux un feu de bois, il faut l'allumer (ailleurs aussi).
en Laponie, tu fais de la poésie.
en Laponie, si tu as des ours en gomme, tu peux faire une belle photo (et apres tu peux manger les ours).
en Laponie, la chaleur est telle que le saucisson ne se conserve pas au dela de 5 jours.
en Laponie, tu manges souvent des chips (sinon, tu peux aussi manger autre chose au petit dej).
Dernière modification par Archimboldi (12-05-2014 11:18:10)
"Life is full of wonders for someone who is prepared to accept them." Moominpappa
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#75 12-05-2014 11:41:21
- You
- Ptit lapin givré
- Lieu : RP
- Inscription : 27-08-2005
Re : Karhunkierros - La Laponie fin février
Une petite suggestion de lecture en attendant ta prochaine visite là-haut :
Le Lièvre de Vatanen (du très bon, bien barge, très frigorifique, ça te rappellera des trucs !)
La Forêt des renards pendus
Le Cantique de l'Apocalypse joyeuse
Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen
Le Potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison
Et euh... tous les bouquins d'Arto Paasilina en général. C'est très drôle, complètement barré, se lit bien, et surtout ça se passe "là-haut" !
There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...
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