[Récit + liste] Tour du Cervin (partiel)

Galou83 · 16-08-2015 11:30:45

Bon, recopie de ce que j'avais mis en "trombi". Le récit viendra ensuite, il faut que je fasse du tri dans les photos...

Tour fait à 2, en privilégiant l'autonomie.

Ce serait dommage de vous priver d'une occasion de rigoler. Donc... Liste globale (mes affaires personnelles et les "communes") avec commentaires.
Nous avons emprunté et/ou loué du matériel (dont la tente et les crampons) récupéré sur le trajet aller et rendu sur le trajet retour, que je n'ai donc pas pu peser. Je connais le poids total de mon sac, mais pas le détail pour certains éléments (d'où le ?).
Commentaires en colonne de droite et après la liste.

portage : 1,2 kg
Sac à dos forclaz 40	1,2kg	poids "officiel", ancien modèle

Bivouac : 1,220 kg
Tente D4 T2 ultralight pro	2kg	poids "officiel", ancien modèle, porté par JL, je ne portais que les montants (220g)
Sac de couchage Cumulus LL400.	737g	version courte
Matelas Néo Air XLite Small	260g

Matériel pour les repas : 0,266 kg dans mon sac
Réchaud alcool Evernew	35g
Paravent feuille de titane	29g
Popote 0,9 L	122g	très bien pour deux
1 bol type Bolino	18g
marmite norvégienne	45g	DIY à améliorer
1 Opinel n°6	26g	manche aminci, couteau de JL
1 paire de baguettes bambou	6g	pour moi
1 spork plastique	7g	pour JL
1 briquet	11g	Bic.
réchaud gaz	?	porté par JL

Vetements (totalité, 1,190kg sur moi en permanence et 1,290kg en général dans le sac ) :
Chaussures Technica Starcross	865g	j'apprécie de plus en plus
Cape pluie (poncho D4)	247g
bandeau type buff	35g
casquette	60g
pantalon North face	230g	NB : sèche vite
legging	112g	en sous-couche ou pour la nuit
2 t-shirt TechFresh 50 manches longues D4	140g	poids total, 1 de trop...
sous-couche Patagonia Capilène 3	182g
veste polaire Forclaz 200 D4	260g	portée en cas de vent et aux pauses
doudoune Forclaz 700L D4	247g	portée en plus de la polaire le soir et le matin
2 paires chaussettes X-Socks Trekking EL	80g	poids total
culotte boxer	28g
soutien gorge	50g
moufles Prism Mitt Montane	46g
Gants soie	25g

Divers "technique" : sauf sur glacier, crampons et baudrier dans mon sac à dos, poids inconnu
bâtons	267g	la paire
crampons	?	loués
corde	450g	portée par JL
baudrier	?	version "light" (1 sangle et 2 mousquetons)
piolet	?	porté par JL

Autres : 0,79 kg dans mon sac
pharmacie, hygiène, et entretien matériel	180g	poids total
téléphone et APN	297g	le tout
lunettes (de vue) et sur-lunettes (soleil)	42g	l'ensemble
boussole, carte	69g
papiers et carte de sécu, clef voiture, argent	60g	le tout, dans pochette
frontale	88g
bouteille 1litre + qqs ziploc	40g
sac à dos newfeel ultralight	57g	rangement des fringues, oreiller, sac d'appoint pour les courses, etc.

Les consommables :
1 litre eau au max
bouffe pour 3-4 jours (semoule, pâtes japonaises, soupes lyophilisées, parmesan, huile d'olive, fruits séchés, compote, gâteaux aux noix, café lyophilisé)
alcool pour le réchaud

Poids total du sac à dos au max de la charge : 10,5 kg.
(pesé discrètement sur une balance de magasin de sport ).
En général (réserve d'eau entamée, polaire sur moi, et une fois les réserves de bouffe entamées), je devais être à environ 7 ou 8 kg et 7kg sur glacier, voire moins.
C'est trop, nous sommes d'accord, mais je considère que c'est malgré tout "pas mal" dans le contexte...

Remarques diverses :

Général : Partir à 2, c'est aussi faire des compromis... Je me "mulatrise", JL est un mulet qui commence tout juste à comprendre l'intérêt d'alléger, et la négociation a été assez poussée sur certaines lignes du matériel commun... Par contre, chacun a laissé l'autre totalement libre de ce qui lui était spécifique, hormis pour le matériel technique de glacier où son expérience (et les conseils des guides à Arola) ont prévalu évidemment puisque je suis débutante sur le sujet... L'autre composante est que nous avons essentiellement "fait" avec ce que nous avions déjà ou ce que nous pouvions emprunté, ce qui limite très fortement les possibilités.

sac à dos : j'aurais pu me débrouiller, moyennant les quelques sangles que j'y ai rajoutées, avec mon 30 litres habituel (forclaz 30 air). Pour 150g de plus, j'ai choisi d'utiliser ce vieux 40 litres, bien plus pratique. Il n'est pas idéal pour mon dos, mais ça allait malgré tout.

bivouac :
JL tenait à la tente double toit, quitte à la porter. Je n'ai pas insisté d'autant que l'on pouvait emprunter celle-ci. Le gag, c'est qu'elle s'est révélé prendre l'eau (tapis de sol poreux) et nous nous sommes réveillés dans une flaque d'eau après une nuit d'averses orageuses... Je crois que la supériorité des "double toit" a pris une belle gifle dans les critères de JL
Nous avions investi il y a peu dans 2 cumulus LL400. Choix validé à tous points de vue. Conviennent tout à fait aux températures de la montagne en été (bivouac à 2200m avec température voisine de 0°C par exemple), ont bien supporté le bain de pied imprévu (voir ci-dessus) malgré un séchage reporté de quelques heures et compression en attendant, etc.

Matériel pour les repas :
JL tenait à son réchaud à gaz... Je n'aime pas le gaz, et son réchaud est lourd... J'ai donc emporté un petit réchaud alcool en doublon, juste histoire de lui montrer que le gaz n'est pas indispensable. Je pense l'avoir convaincu...
Ma marmite norvégienne est efficace, mais faite de mousse maintenue par du scotch type doc-tape qui a la manie de se décoller. A revoir. J'en profiterai, je pense, pour l'alléger.
Pour le reste, à priori RAS. Hormis que j'avais laissé derrière moi mon fidèle briquet ferrocerium-magnésium au profit d'un Bic (à pierre). Et je ne suis pas convaincue... Pas facile à allumer à 3000m, ce truc ! Trop de pression de gaz je pense.

Vêtements :
Tout arrive, je me suis mise à la casquette... Faut dire que j'avais pris un coup de soleil sur la nuque dans le Mercantour il y a 2 semaines et j'ai eu droit à un chantage : lunettes de soleil et casquette ou crème solaire... Alors entre 2 maux, j'ai choisi le moindre...
Le poncho (ou capeline) serait à optimiser, mais je continue à apprécier la solution qui protège tout le corps et le sac à dos par rapport à un blouson imper + jupe + protège sac.
J'aurais pu ne prendre qu'un seul t-shirt, en comptant sur le capilène en rechange (histoire d'avoir toujours un t-shirt ou équivalent pour la nuit, donc sec)
Les gants + moufles se sont révélés inutiles, je ne les ai que très peu portés, mais il faut dire qu'on a eu des températures exceptionnellement élevées, même sur glacier à 3500m (il y avait du vent mais il faisait 7°C !).
Pour le reste, à priori RAS me concernant.
Seule remarque complémentaire : il a donc fait exceptionnellement chaud lorsque nous étions dans la partie sud (glaciers, passage à 3500m, etc.), je n'ai jamais eu froid, même sans enfiler tout ce que j'avais... Je peux donc considérer que j'étais trop chargée de ce point de vue là, mais à contrario je pense que ma liste serait correcte en cas de température "normale".

Matériel de glacier :
Suite (entre autre) discussion avec les guides à Arola, il avait été convenu que JL prendrait son piolet (d'autant qu'il n'utilise pas de bâtons), que je garderais mes bâtons de marche, et que nous ajouterions crampons, baudriers et corde. Mais que des baudriers "légers", faits d'une simple sangle et de 2 mousquetons, seraient suffisants, au moins pour moi (JL a d'ailleurs préféré garder son baudrier d'escalade)...
D'après les guides (et les personnes qui en revenaient), le glacier d'Arola pouvait être glissant, mais la pente restait relativement faible et pas de risque de crevasse recouverte. Quant à celui du Théodule, plus de risques de crevasse cachée, mais faible pente et peu glissant.

Autre :
- pharmacie : mon traitement, 3 comprimés d'Ibuprofène, homéopathie (Arnica, Apis, Coca), 2 compresses d'alcool, qqs pts américains, tire-tique, pince à épiler, ciseaux. J'ai utilisé mon traitement évidemment, 1 comprimé d'Ibuprofène (grosse migraine par temps orageux), de l'Arnica (suite à un coup), la pince à épiler (échardes à enlever), les ciseaux (1 ongle à retailler). Pas de piqûre ou morsure de bestiole quelconque, pas de blessure, pas de mal des montagnes.
- hygiène : 1 micro-savon (utilisé pour corps et vaisselle), 1 serviette micro-fibre, du micropur (utilisé dans les alpages), 1 mini brosse à dents.
- entretien matériel : scotch électricien, 2 aiguilles (1 droite et 1 courbée), un peu de fil chinois, kit matelas, 3 petites épingles à nourrice. Rien utilisé.
- téléphone et APN : je compte remplacer le tout par un appareil récent, mais ça reste un projet. Alors en attendant...
- lunettes (de vue) et sur-lunettes (soleil) : les premières sont indispensables, les secondes... voir plus haut.
- boussole, carte : on aurait pu se passer de la boussole tant le trajet est indiqué.
- papiers et carte de sécu, clef voiture, argent : RAS
- frontale : à alléger, mais au moins je l'avais déjà...
- bouteille 1litre + qqs ziploc : RAS

Edit : ajout -->

bouffe : beaucoup de villages, donc on aurait pu ne pratiquement pas emporter de bouffe... Oui, sauf que, aux prix suisses... On aurait pas mangé beaucoup. Ou pas souvent. On a dîné en refuge 1 fois, complété nos réserves en Italie, un peu en suisse, mais on ne pouvait pas ne compter que sur ça.

Edit 2 : -->

- un oubli ajouté
- suite remarque (très juste) de Vélox : 1,56m, je m'habille en S ou 36-38, je chausse du 39. Remarque : quelques vêtements (couches supérieures) en taille supérieure pour superposer plus facilement.
- Précision complémentaire : je transpire énormément à l'effort, même par temps froid, et je suis atteinte du syndrome de Raynaud, d'où une attention particulière aux vêtements... Par exemple à protection thermique totale équivalente je préfère multiplier les couches fines que ne prévoir que 2 couches, je me protège les oreilles en permanence, je prévois des gants ou moufles quasiment en toutes saisons, etc.

Dernière modification par Galou83 (16-08-2015 11:31:38)

Galou83 · 16-08-2015 11:32:49

velox a écrit :

Une info que je trouve utile, mais qu'on ne voit pas souvent dans les listes, est la taille du sujet (vêtements, pointure de chaussures)
Pour le reste, pas mal de pistes d'allégement, mais tu les connais.

Galou83 a écrit :

T'as raison, j'ai rajouté l'info.
Pour l'allègement, les pistes principales sont une évidence, effectivement.
Et ce même si, en l'état actuel de ma façon de voir les choses, je ne pense pas être prête à aller au bout de la démarche. Toujours pas prête à passer au tarp, par exemple.
Je suis en train de cogiter sur un truc intermédiaire entre tente mono-paroi et abri simple. A suivre...
Restent quelques "grigris" que je pense ne pas abandonner de sitôt, mais c'est une autre histoire et même si ils sont choquants par principe, ils ne représentent pas une masse totale importante.

Galou83 · 16-08-2015 11:34:02

Concernant les cartes :

Sur le terrain, que ce soit en Suisse ou en Italie, les directions sont parfaitement indiquées. Nous avions préparé le circuit avec les liens que vous nous aviez indiqués, et imprimé l'important. Stricto facto, un simple bout de papier avec la liste des villages et passages à enchaîner (ou une bonne mémoire) serait suffisant en termes d'orientation.
Une bonne solution est aussi la carte Wanderkarte au 1:50000, "Tour du Cervin". Je l'ai prise autant pour le côté "souvenir" (oui, j'ai un côté collectionneur de cartes) que pour le côté pratique, mais elle est lourde (y compris de publicités, surtout pour le prix de vente autour de 25 SFr). Son avantage principal est d'indiquer les refuges, moyens de transports tels que le bus, les alimentations, ...

Galou83 · 16-08-2015 14:45:14

Veille du démarrage :

Nous avions envisagé de démarrer de Zinal ou de Moiry vers Arolla. Très belle (et longue) étape dans les alpages. Mais les prévisions météo ne nous laissaient que quelques jours de beau temps et nous avons eu peur de nous trouver sur le glacier du Théodule par mauvais temps si nous retardions ce passage, alors nous avons préféré démarrer d'Arolla et gagner 1 jour, voire 2... Le but du tour était malgré tout surtout d'admirer le Cervin, pas envie de se retrouver à proximité par temps bouché...
Nuit au camping d'Arolla, plus haut camping d'Europe (disent-ils, je n'ai pas vérifié), tarif et accueil sympathique, sanitaires impeccables. Je recommande. http://www.camping-arolla.com/
Nous en profitons par ailleurs pour discuter au village avec les guides (et des randonneurs qui en reviennent) des conditions que nous trouverons sur les glaciers, et louer des crampons.

Jour 1 :

Arolla --> Prarayer par le haut glacier d'Arolla et le col Collon
Environ 15km, D+ 1370m, D- 1200 m, point culminant 3087m

Départ tranquille depuis Arolla, le sentier remonte tranquillement la vallée jusqu'au pied du bas glacier avant de s'élever doucement sur la gauche de la vallée.

Il faut dérouiller les muscles, nous nous laissons doubler par beaucoup d'autres randonneurs dans la montée et en profitons pour admirer tranquillement le paysage.
Une première bonne grimpette, et on arrive dans ... la moraine du haut glacier. Qui a parlé de fonte des glaciers ? Je ne veux pas rentrer dans la polémique d'en connaitre l'origine, naturelle ou conséquence de l'activité humaine, mais j'ai rarement pu la constater aussi observable qu'ici.

J'ai un bouquin des années 70 où le glacier est encore bien présent dans cette partie... Bref.
Les randonneurs plus rapides que nous sont déjà devant sauf exception, et nous commençons par contre à croiser beaucoup de monde. Dont des chercheurs de l'Université de Lausanne qui redescendent avec, sur le dos, tout un matériel de géomètre... Quant on sait qu'une station totale pèse généralement dans les 5 à 6kg et que le trépied en fait au moins autant, et qu'ils ont en plus tout un matériel de bivouac, ça laisse rêveur. Conversation rapide, ils ont bivouaqué quelques jours sur place, pour mesurer le recul du glacier (humour noir, je ne pense pas que la précision au cm de leur matériel soit bien nécessaire, le décamètre serait largement suffisant...) et les impacts géologiques et écologiques sur la vallée, comme par exemple sur la sédimentation.

Arrivée au pied du glacier. Comme prévu, il est couvert de pierres sur toute la partie centrale, inutile de s'équiper. Nous remontons la langue sur les pierres. Petite pause à l'ambiance étrange...

Nous quittons les pierres pour la glace, jusqu'à la moraine qui nous permettra d'atteindre la partie haute du glacier. La glace est à nue, les crevasses sont parfaitement visibles et un peu de slalom permet de les éviter sans le moindre danger.
Nous abordons les 2900m, l'effet de l'altitude commence sérieusement à se faire sentir, la remontée de la moraine n'est pas évidente, on sent nettement le manque d'acclimatation !

A ce propos, ce n'est pas la première fois que je remarque que, acclimatation ou pas, je ressens beaucoup plus l'effet de l'altitude autour de 2700-2900m qu'au delà de 3000m, où je retrouve une certaine "pêche". J'en ai parfois parlé avec d'autres personnes qui ressentaient la même chose sans que personne ne sache me donner d'explication. Alors si vous en savez plus, je prends !

Partie haute du glacier. Toujours pas de crevasse dangereuse, nous étions par contre prévenus que cela pouvait être très glissant suivant l'état de la glace. En pratique, nous n'aurons pas à chausser les crampons, tant la glace, qui fond allègrement, est recouverte de gravier... Nous croisons d'ailleurs quelques randonneurs équipés "trail". Certains nous avouent quand même s'être offert quelques belles glissades.

Le col Collon est en haut à gauche. Nous ferons un détour par la partie haute, à droite, histoire que je fasse quelques exercices du type "école de glace" (oui, je sais, il serait temps ) et en particulier l'utilisation du piolet en cas de chute sur pente un peu plus sérieuse que celles parcourues jusque là. Pas évident de contrecarrer des réflexes acquis de longue date dans d'autres activités, mais la répétition des gestes finit pas être efficace...

Pause au col Collon.

Puis nous redescendons doucement dans la vallée en évitant le refuge Nacamuli. http://www.rifugionacamuli.it/

Beaucoup de monde dans la descente... Des promeneurs italiens qui sont venus passer la journée dans le vallon, parfois en montant jusqu'au col, parfois en s'arrêtant au refuge. C'est la foule, parfois même la bousculade, en particulier dans un passage très pentu (et équipé de mains courantes et autres marches scellées). Nous les laissons prendre un peu d'avance, d'autant que la fatigue de la journée commence à se faire sentir.
Je constate d'ailleurs à cette occasion que, du fait des reflets sur l'association des 2 verres, les sur-lunettes de soleil me gênent pour évaluer les distances. Je me sentirai beaucoup plus à l'aise une fois rangées.

Le paysage est beau, mais (effet de la fatigue ?) nous ne songerons ni l'un ni l'autre à faire d'autres photos une fois atteint l'altitude des alpages...

La carte indique un camping à Prarayer (en réalité on y trouve un refuge luxueux et je n'ai pas vu de camping) mais nous préférons nous arrêter avant, environ 200m plus haut, et poser un bivouac discret près d'une bergerie et à proximité d'un ruisseau. Quelques marmottes protestent de notre présence puis finissent apparemment par nous accepter sur les lieux et vont voir plus loin si nous y sommes.

Shanx · 16-08-2015 15:16:31

Galou83 a écrit :

Veille du démarrage :
Nous avions envisagé de démarrer de Zinal ou de Moiry vers Arolla. Très belle (et longue) étape dans les alpages. Mais les prévisions météo ne nous laissaient que quelques jours de beau temps et nous avons eu peur de nous trouver sur le glacier du Théodule par mauvais temps si nous retardions ce passage, alors nous avons préféré démarrer d'Arolla et gagner 1 jour, voire 2...

N'ayez pas de regrets : la "belle étape" Zinal - Arolla est chiante au possible. La première montée se fait sur piste, dans une station de ski ; le passage vers le lac de Moiry est sympa, mais plein de monde ; après le lac, le sentier officiel du tour du Cervin passe par le col de Torrent (que je n'ai pas pris), ce qui oblige à marcher longuement entre les maisons pour rejoindre Les Haudères ; et des Haudères à Arolla, c'est une piste, c'est long, et inintéressant. Par contre, entre Moiry et Les Haudères y'a le col du Tsaté, c'est pas mal.

Myrtille88 · 16-08-2015 15:33:32

Beau retour en perspective, j'attends la suite

naturelle ou conséquence de l'activité humaine

la cause est entendue sauf pour les sourds d'oreille ou les bloqués du cerveau

Myrtille

Galou83 · 16-08-2015 16:00:51

Shanx a écrit :

marcher longuement entre les maisons pour rejoindre Les Haudères ...

JL adore les chalets suisses. Je ne suis pas sure qu'il aurait trouvé ça long

Shanx a écrit :

des Haudères à Arolla, c'est une piste, c'est long, et inintéressant.

On l'a fait le dernier jour (en fait de Evolène à Arolla), par des sentiers plutôt agréables, qui jouaient à s'éloigner des pistes et routes avant de les rejoindre... Mais qui n'étaient effectivement pas indiqués comme faisant partie du Tour "normal".

Galou83 · 16-08-2015 18:47:25

Jour 2 :

De (avant) Prarayer au refuge Perucca Vuillermoz par le Col de Valcornera

Environ 11km, D+ 1300m, D- 350 m, point culminant 3073m

Réveil tranquille, nous profitons du bien être et de la vue avant de remballer doucement...

Nous descendons ensuite vers Prarayer. Le ruisseau près duquel nous avons dormi se transforme doucement en torrent.

Et nous profitons de la vue sur les 4 vallées qui se croisent.

A Prarayer, nous profitons du très beau refuge ( http://www.rifugio-prarayer.it/ ) pour traîner un peu autour d'un café. Ambiance de tout petit village de montagne, serein et en même temps actif. Envie de revenir séjourner dans le coin...

On continue. Petit pont sur un torrent,

puis le sentier monte doucement dans les arbres, au milieu des pieds de myrtilles, avant de rejoindre les alpages où je me fais de nouvelles amies.

puis ça grimpe vers le col.

quelques passages équipés : mains courantes, marches scellées, ... et des sentiers à flan de versant, où il est déconseillé d'avoir le vertige.

Et quand je dis "ça grimpe"... C'est que ÇA GRIMPE !

moi qui n'aime pas la caillasse, je suis servie ! Quand je pense que je n'ai pas apprécié la baisse du Basto dans le Mercantour, en comparaison c'était une autoroute ! Il y a même un passage où je monterai à 4 pattes avec, pour conclusion, de me faire interner la prochaine fois que j'ai l'idée de venir me perdre dans un coin pareil...

Dans la montée, la faim se fait sentir... La flemme de sortir les réchauds, je mélange simplement de la semoule de couscous, un peu d'huile d'olive et du parmesan. Avalé sans laisser réellement le temps à la semoule de gonfler. JL y goûtera et qualifiera ça de "calories immangeables"... Il a raison, c'est pas bon... Mais ça nourrit...

JL est quelques mètres devant moi. Lorsqu'il arrive au sommet, je le préviens : si c'est pareil de l'autre côté, il peut faire venir un hélicoptère, je ne descendrai pas... J’espérais une phrase rassurante, il reste muet... Je comprendrai en arrivant au sommet... C'est pas pareil, c'est pire ! Tas de caillasse quasiment vertical par endroit, visiblement sans tenue, alterné de roche pourrie qui ne demande qu'à tomber (l'environnement se résume d'ailleurs à un champ d'éboulis...), l'idéal pour se casser le cou. Heureusement, l'ancien sentier qui descendait directement a été condamné (il n'est utilisé qu'en hivers, en présence de neige), et remplacé par un "nouveau sentier", plus long et équipé une fois de plus de mains courantes et autres marches ou passerelles, qui permettent de contourner (relativement) facilement le passage difficile que l'on admire d'en bas :

On est partis tard ce matin, on a traîné en route à Prarayer et que ce soit pour admirer les paysages ou câliner les génisses, sans parler de ma lenteur dans la caillasse. Nous arrivons au refuge de Perucca vers 17h. Il reste (au mieux) 4h de marche pour atteindre Breuil, c'est un peu tard pour les faire. La carte indique une cabane un peu plus bas, mais nous n'osons compter dessus et ne sommes pas du tout sûr non plus d'avoir le temps de trouver un coin où bivouaquer avant la nuit tant les environs visibles se résument à des éboulis de roches, des pentes raides ou des alpages occupés par les vaches (gentilles mais gaffeuses...). Nous choisissons donc de rester au refuge et d'y dîner, dans une ambiance très sympathique. http://www.rifugioperuccavuillermoz.it/

Dans la soirée, nous admirerons chamois et bouquetins tournant à distance respectueuse du refuge. A se demander comment ils font pour trouver ne serait-ce que 3 brins d'herbe dans cet environnement qui, à nos yeux humains, parait strictement minéral...

Cela ne surprendra personne, je pense, de savoir que nous avons rencontré beaucoup moins de monde sur cette journée que sur la précédente : nous n'aurons finalement vu que 4 autres randonneurs, qui descendaient du col vers Prarayer.

Dernière modification par Galou83 (16-08-2015 19:05:40)

Jobig · 16-08-2015 18:57:22

Salut Galou83,

Quand on jette un petit coup d’œil averti à la dernière photo (edit : du 1er épisode...), on se dit qu'après un vigoureux régime MUL, la silhouette devrait s'affiner considérablement (je parle du sac, naturellement ) dans un futur que je te souhaite proche !

Entièrement d'accord avec la remarque de Myrtille. Je suis retourné voir le glacier d'Ossoue cet été, par curiosité. Une reculade de 30 M par rapport au niveau d'il y a 30 ans et les grottes que Russel avait fait creuser au bord du glacier ne sont plus accessible directement de celui-ci (ce n'est pas un scoop, j'en suis bien conscient).

Le paysage est beau, mais (effet de la fatigue ?) nous ne songerons ni l'un ni l'autre à faire d'autres photos une fois atteint l'altitude des alpages...

Je me suis surpris à avoir la flemme de sortir mon Note 3 en fin d'étape également. A la fatigue s'ajoutait la difficulté de sortir puis ranger l'appareil dans une des poches des sangles ventrales de mon SAD. J'ai résolu depuis ce problème d'accessibilité et de fluidité du geste. On verra si ma production photographique s'en améliore...

J'attends la suite avec intérêt.

Jobig

Dernière modification par Jobig (16-08-2015 18:58:12)

Galou83 · 16-08-2015 20:29:01

Jobig a écrit :

Salut Galou83,
Quand on jette un petit coup d’œil averti à la dernière photo (edit : du 1er épisode...), on se dit qu'après un vigoureux régime MUL, la silhouette devrait s'affiner considérablement (je parle du sac, naturellement ) dans un futur que je te souhaite proche !

Tu enlèves la polaire qui était en vrac sur le sommet du sac car je passais mon temps à la mettre et l'enlever, la pochette contenant crampons et baudrier qui, de même, était ce jour là attachée à l'extérieur du sac mais qui, les autres jours, retrouvait sa place dans le fond, tu changes le sac par quelque chose de plus raisonné (même si j'en ai apprécié certaines caractéristiques) et la silhouette en question ira déjà mieux
Mais nous sommes bien d'accord. Il y a du volume et du poids à gagner, et pas uniquement en évitant de trimbaler le matériel de montagne...
Et la nénette non plus ne serait pas contre 4 ou 5kg de moins...

Blague à part, le SAD est très volumineux et lourd pour son volume, mais (comparé à mon 30 litre que je n'aime pas) j'ai apprécié la présence, justement, des élastiques sur le dessus pour fixer la polaire en particulier (et parfois aussi les bâtons, qui n'étaient pas trop copains avec les attaches pourtant prévues pour), et la possibilité de l'ouvrir à plat. Ce serait des lignes de cahier des charges à réfléchir si, un jour, j'ai la possibilité de me lancer dans le DIY ou, de toute façon, avant d'investir. Le reste des accessoires serait à virer mais, sur un sac qui ne m'était que prêté, inutile de dire que ce n'étais pas envisageable.

Jobig a écrit :

Entièrement d'accord avec la remarque de Myrtille. Je suis retourné voir le glacier d'Ossoue cet été, par curiosité. Une reculade de 30 M par rapport au niveau d'il y a 30 ans et les grottes que Russel avait fait creuser au bord du glacier ne sont plus accessible directement de celui-ci (ce n'est pas un scoop, j'en suis bien conscient).

Oui, je l'avais constaté il y a 2 ans. Je suppose que cela ne s'est pas arrangé depuis.
Cet été, nous avons remonté le Rhone en Suisse et sommes rentrés en France par le Saint-Gothard et le lac Majeur. Le Rhône a des soucis à se faire si il veut garder sa source... En 2005, à en croire les photos, on voyait encore le glacier dépasser du "bassin" depuis la route de l'autre côté de la vallée. Cette année, il fallait aller jusqu'à l'accès à la "grotte de glace" pour se rendre compte qu'il y a un peu de glace dans le creux. Nous avons discuté, à Evolène, avec un Suisse d'une quarantaine d'année qui se souvenait, dans son enfance, du glacier descendant assez bas sur ce qui n'est plus qu'un amas rocheux.
Nous sommes tous d'accord, je pense. Je crois juste que ce n'est pas le lieu (je parle du forum) de discuter du pareto des causes... Elles sont connues, et je sais trop les discussions de spécialistes qui se ramènent souvent à l'importance comparée de chaque élément et à des polémiques du genre de l'oeuf ou de la poule... Si vous voulez vous lancer là dedans, pourquoi pas, mais je ne participerai pas : Quitte à dépenser de l'énergie sur le sujet, je préfère réfléchir aux solutions pour éviter d'être un facteur personnel d'aggravation. Je vais citer Brel (que j'écoute en ce moment) : l'avenir dépend des révolutionnaires mais se moque bien des petits révoltés... Je préfère tenter d'être discrètement dans le premier lot en modifiant mon mode de vie et, si possible, être un modèle à mon échelle en proposant des solutions à d'autres (ce qui fait aussi partie de mon métier).

Jobig · 16-08-2015 20:47:52

Rien n'indique qu'un(e) intervenant(e) ait eu l'envie d'engager sérieusement une polémique autour de la question du recul des glaciers et du réchauffement climatique sur ce fil. Pour ma part, je citais le cas de l'Ossoue parce que c'est frappant, c'est tout. Un clin d’œil, quoi !

Je vais citer Brel (que j'écoute en ce moment) : l'avenir dépend des révolutionnaires mais se moque bien des petits révoltés... Je préfère tenter d'être discrètement dans le premier lot en modifiant mon mode de vie et, si possible, être un modèle à mon échelle en proposant des solutions à d'autres (ce qui fait aussi partie de mon métier).

Je retiens humblement la leçon, Madame la Subversive !

Jobig

Galou83 · 16-08-2015 23:11:33

Je ne disais pas que quelqu'un avait voulu lancer la polémique, j'expliquais juste ma remarque initiale (premier message) dans lequel je disais que je ne voulais pas m'y lancer, justement. Désolée si l'un de vous l'a pris pour lui. Ce n'était que très général.

Dernière modification par Galou83 (16-08-2015 23:38:46)

Magne2 · 17-08-2015 08:47:00

Bonjour hors sujet
Les glaciers de chamonix reculent depuis qu ils ont été exorcises en 1830 par un évêque, c est un fait,ils me sont pas encore revenu au niveau de l'an mil quand les walsers ont passé le saint theodule avec leurs vaches pour peupler gresonney et le Val d ayas
Fin du hors sujet

Galou83 · 17-08-2015 12:28:07

J'ai entendu pire : Quelqu'un m'a affirmé que le recul des glaciers est une légende. La preuve ? Les grandes conquêtes historiques qui ont traversé les Alpes, au cours des siècles, n'auraient pas pu se faire si les glaciers avaient été si volumineux qu'on le prétend...

Jour 3 :
du refuge Perucca Vuillermoz à Breuil par la Fenestra
Environ 15km, D+ 800m, D- 1500 m, point culminant 2910m
(edit : dénivelés corrigés suite calcul moins "à la louche")

Puisque nous nous sommes arrêtés au refuge hier soir (qui sera le point culminant de la journée...) et que nous ne souhaitons pas aller nettement au delà de Breuil ce soir, la journée sera cool. Pas plus mal, puisque celle de demain sera plus copieuse.

Petit déjeuner tardif, nous admirons les paysages autour du refuge et discutons avec les gardiens avant de remballer.

Vers 9h, alors que nous nous préparons à partir, nous voyons arriver un randonneur qui, visiblement, descend du Col de Valcornera. Le gars est français, chargé d'un gros sac à dos, et se jette sur un bon sandwich. La discussion s'engage. C'est un parapenteur qui participe à une compétition, il enchaîne des vols de quelque chose comme 60km à travers les Alpes, et est parti à 7h ce matin de Prarayer pour remonter, avec 12kg sur le dos... Je ne suis pas à même de juger de la performance de parapente (encore que j'ai tendance à la considérer comme impressionnante), mais je reste sidérée de celle de marche... Ok, hier, on a traîné, et je ne suis pas rapide dans la caillasse. Mais le trajet de Prarayer au refuge est annoncé faisable en 4h30 et il nous a fallu à l'estime un peu plus de 5h de marche effective, auxquels se sont ajoutées les pauses. Alors le faire en un peu plus de 2h avec 12kg sur le dos et en annonçant avoir traîné faute de pouvoir courir ? Clairement, nous ne jouons pas dans la même cours... J'en ris encore.

Bref.

Descente tranquille.
Nous passons près de la cabane indiquée sur la carte, parfaitement utilisable :

Et j'avoue que j'aime les ruisseaux de montagne...

Quelques points de bivouac possibles...

Nous aurions donc pu continuer un peu. Mais pas de regret à avoir, la soirée a été agréable et, dans tous les cas, nous ne serions pas allés plus loin aujourd'hui.

Passage par Tzignanaz, où l'on retrouve des sentiers beaucoup plus pratiqués. A partir de là et jusqu'à Breuil, il sera rare que l'on reste seuls plus de quelques minutes.

Au détour d'un virage, le Cervin apparaît enfin, au dessus de Breuil.

Il jouera le timide jusqu'au soir, à machouiller son petit nuage. Ce qui ne l'empêche pas d'être impressionnant...

Un peu avant Breuil, nous profitons d'un jardin public pour jouer les flemmards...
JL sort un bon livre (oui, il a osé...), et je profite des sanitaires pour faire un peu de lessive et de toilette, car mes vêtements me collent au corps par la sueur et j'ai horreur de ça... Petite sieste au soleil, puis s'est reparti.

Arrivée dans Breuil. Station de ski typique.
Détour par un supermarché, dîner (pâte à tartiner au saumon, fromage frais et fruits) sur les tables de pique-nique disponibles à proximité.

Pas question de passer la nuit à l'hôtel, nous entamons la montée vers le glacier du Théodule jusqu'à trouver un coin sympa de bivouac un peu avant Plan Maison. Seul défaut, l'absence d'eau disponible sur place. Mais une belle vue sur le Cervin...

Dernière modification par Galou83 (01-09-2015 13:45:56)

Shanx · 17-08-2015 12:54:12

Dommage pour le nuage sur le Cervin. J'espère que vous en aurez une meilleure vue.

Galou83 a écrit :

C'est un parapenteur qui participe à une compétition [...]

Parapentiste.

Galou83 · 17-08-2015 13:03:46

Shanx a écrit :

Dommage pour le nuage sur le Cervin. J'espère que vous en aurez une meilleure vue.

Oui, le lendemain, il était moins timide...

Shanx a écrit :

Galou83 a écrit :
C'est un parapenteur qui participe à une compétition [...]
Parapentiste.

Oups !!!
Je ne connais rien à ce domaine, ce sera la preuve ultime
Du coup, je ne corrige pas

Galou83 · 19-08-2015 14:07:48

Jour 4 :
De Plan Maison (Breuil), à Zermatt, par le glacier du Théodule
Environ 20km, D+ 1340m (dont 650 en téléphérique), D- 1860 m, point culminant 3480m

Nous avons donc bivouaqué entre Breuil et Plan Maison, à environ 2200m.
La journée sera longue, réveil à 5h, un bon petit déjeuner bien copieux, et on remballe avant de remonter doucement à travers les alpages en admirant le Cervin.

Plus au monte, plus les alpages se transforment en champ de cailloux, et le sentier en autoroute à pelleteuses et autres véhicules de chantier... C'est sans le moindre intérêt si ce n'est de perdre du temps et de se fatiguer "pour rien". On bifurque vers le lac de la Cime Blanche pour prendre le téléphérique vers le refuge des guides du Cervin.

Il est un peu plus de 8h, on s'offre un bon café au refuge. Ambiance cafétéria de station de ski d'été. Ca sent bon la raclette... Je reste raisonnable, mais j'ai faim ! Et l'envie de raclette ne me lâchera plus des jours suivants
Il y a un peu de vent, mais il fait CHAUD ! 3480m, et le thermomètre annonce 7°C... L'isotherme 0°C est à plus de 4000m. La neige présente sur le glacier fond nettement, et laisse deviner quelques petites crevasses sous les pistes. Le danger est nul à ski, mais il n'est pas impossible d'avoir de mauvaises surprises "à pieds", ce que nous confirmera un traileur que nous retrouvons ici alors qu'il nous avait doublés à Plan Maison et qui reconnait s'être fait quelques frayeurs.

Nous laissons les skieurs derrière nous et attaquons la descente.
JL a les yeux tournés vers le Cervin

Alors que je regarde plutôt de l'autre côté, vers le Mont Rose...

Ce sera pour une autre fois, mais il est clair que j'aimerais revenir le voir de plus près !

Dans la partie haute, là où la glace est encore (plus ou moins) recouverte, des crevasses (de petite largeur) se devinent, et il serait facile d'y mettre le pied, voire la jambe. Le piolet n'est pas inutile pour sonder et nous indiquer celles que nous aurions "ratées" sinon.
Plus bas, la glace est à nue, mais bien glissante, surtout qu'elle est bien mouillée : ça fond !

Dans le bas du glacier, nous profitons de quelques crevasses très ouvertes pour que je refasse divers "exercices".

Fin du glacier. Pause casse-croûte au départ du téléphérique. On retrouve les tarifs suisses pas tendres pour les étrangers...

Et c'est reparti pour la suite de la descente vers Zermatt, par un sentier agréable et offrant de belles vues.

Le temps se couvre progressivement.

Et nous ne coupons pas à quelques grosses averses orageuses qui nous poussent même à nous abriter un bon moment dans une grange tant la descente devient inconfortable, entre autre du fait du ruissellement important par endroits.
Nous étions prévenus que le beau temps ne durerait que quelques jours, les jours suivants prouverons que le plein soleil n'est en effet plus qu'un souvenir...
Mais en attendant, nous profitons du beau temps revenu après l'orage pour continuer vers Furri, puis Zermatt.

Nous avions espéré trouver un coin où bivouaquer entre Furri et Zermatt mais il commence à être un peu tard pour vraiment explorer et la zone est régulièrement construite. A Zermatt, le camping ne nous inspire pas (du tout). Nous nous rabattons vers l'Auberge de Jeunesse, aux tarifs (presque) raisonnables. http://www.youthhostel.ch/de/hostels/zermatt
Un bon lit n'a rien de désagréable et la douche chaude est divine...

Dîner dans la chambre, puis soirée de touristes typiques dans la ville, entre les groupes folkloriques (il y a un festival les jours suivants...). A la terrasse d'un bar, nous discutons un moment avec divers randonneurs qui font le tour dans l'autre sens, et auprès de qui nous obtenons pas mal d'infos sur les possibilités qui s'offrent à nous pour la suite. La soirée est plutôt claire, mais les prévisions météo pour la suite sont mauvaises et il pleuvra d'ailleurs beaucoup durant la nuit.
JL avait envisagé de passer la nuit prochaine à la Cabane du Hörnli, http://www.hoernlihuette.ch/ , mais il est nettement préférable d'y renoncer. Un couple croisé le lendemain midi et en redescendant nous confirmera d'ailleurs que cela n'aurait pas été raisonnable, vu les difficultés qu'ils ont eues.
Quant aux trajets possibles vers le Nord, nous avons le choix entre :
- le sentier "est", qui permet de rejoindre St Niklaus en général en 2 jours par la "cabane Europa" mais qu'on nous informe être impraticable par endroit et qui impose des détours,
- le sentier "ouest", qui implique de rester dans le fond de la vallée jusqu'à Randa, puis de remonter vers la "cabane Topali" avant de repartir vers Jungu, avec un col à plus de 3200m
- le trajet direct, en fond de vallée jusqu'à St Niklaus.

C'est la météo qui décidera demain...

Galou83 · 19-08-2015 18:54:33

Jour 5 :

De Zermatt à St Niklaus, par la vallée.
Environ 20km, D+ 150m, D- 600m.

Petit déjeuner presque pantagruélique à l'auberge de jeunesse. Fromages, salade de fruit, ... Sans oublier un merveilleux pain de seigle. Je n'ai jamais été fan de la baguette française mais là c'est officiel, j'adore le pain Suisse, ce qui se confirmera les jours suivants...

Dehors, ciel bas et, clairement, option "mauvais temps installé", avec alternance d'averses violentes et de vagues éclaircies. La température a dégringolé depuis hier, on dira qu'elle est plus ou moins redevenue normale pour la saison, et nous apprenons qu'il neige à moins de 2500m.
La discussion est rapide : remonter sur des sentiers d'altitude à flan de montagne ne nous parait pas la meilleure idée du moment, surtout avec les risques de ruissellements violents constatés hier, et nous choisissons de descendre vers St Niklaus par la vallée. Nous verrons dans la journée ou demain comment ça évolue et, au moins, l'étape du jour sera reposante.

Le sentier circule à distance variable de la voie de chemin de fer et de la route, en évitant plus ou moins les villages suivant les endroits. C'est tout sauf de la "montagne", mais agréable tout de même.

La sortie de Zermatt

L'un de nos compagnons du jour :

Nous en croiserons une multitude toute la journée. Sans oublier les limaces. Par endroit, il faudra même regarder où l'on met les pieds pour ne pas en piétiner à chaque pas...

Un petit pont au dessus d'une gorge :

Nous profitons des aménagements d'un terrain de sport pour déjeuner à l'abri de la pluie, et les nuages restant définitivement très bas, continuons tranquillement vers St Niklaus en laissant de côté les sentiers remontant vers la cabane Topali.

Au final, une journée sans grand intérêt, hormis une rencontre sympathique avec une maman qui s'est glissée entre les averses pour emmener ses 2 bouts de choux jusqu'au jardin public voisin. JL discute avec elle en allemand pendant que, faute de réussir à remuer mes souvenirs de lycée dans cette langue, je joue avec les deux petiots qui, eux, en sont encore à l'âge où la langue est sans importance...

Un peu avant St Niklaus, nous profitons d'un petit bois pour installer un discret bivouac. Il nous a en effet été confirmé que c'est interdit en dessous de la "limite forestière" et que la verbalisation est fréquente.

Pour info, l'abri de bivouac, aussi petit soit-il est même s'il n'est monté que pour une nuit, est assimilé à du camping sauvage (amende de 500 SFr dans le Valais). En Suisse, la notion de bivouac est réservée à la nuit à la belle étoile ou dans un abri naturel.
http://www.sac-cas.ch/fr/nc/environneme … h=0e05b783

Jobig · 19-08-2015 19:12:40

Salut Galou,

Pour info, l'abri de bivouac, aussi petit soit-il est même s'il n'est monté que pour une nuit, est assimilé à du camping sauvage (amende de 500 SFr dans le Valais). En Suisse, la notion de bivouac est réservée à la nuit à la belle étoile ou dans un abri naturel.

Bon à savoir pour les amateurs de sensations fortes en Suisse (500 SFr, bigre ! ça fait combien de tarps, de Stealthes, de métrages en Cuben ou autres ?).

Jobig

Shanx · 19-08-2015 19:39:24

Jobig a écrit :

Salut Galou,
Pour info, l'abri de bivouac, aussi petit soit-il est même s'il n'est monté que pour une nuit, est assimilé à du camping sauvage (amende de 500 SFr dans le Valais). En Suisse, la notion de bivouac est réservée à la nuit à la belle étoile ou dans un abri naturel.
Bon à savoir pour les amateurs de sensations fortes en Suisse (500 SFr, bigre ! ça fait combien de tarps, de Stealthes, de métrages en Cuben ou autres ?).
Jobig

Du coup je dois plus de 5000 CHF à la Suisse.
Plus sérieusement, les suisses sont plutôt tolérant avec ça (en tout cas ceux que j'ai croisés).

Jobig · 19-08-2015 19:49:59

shanx a écrit :

Du coup je dois plus de 5000 CHF à la Suisse.

Si je raisonne bien : ça fait 5000 CHF que tu t'es mis de côté, salopiaud. Tu les a placés en Suisse ?

les suisses sont plutôt tolérant avec ça

Merci de nuancer, Shanx !

Jobig

Galou83 · 19-08-2015 20:24:58

Jobig a écrit :

(500 SFr, bigre ! ça fait combien de tarps, de Stealthes, de métrages en Cuben ou autres ?).

A un taux de change de SFr vers € de 1 : 1,1 en ce moment environ, ça fait pas loin de 17 tarps D4... De quoi se faire un bon abri de luxe en Cuben plaqué or

Plus sérieusement, nous n'avons pas été embêtés, ce qui rejoint ce que dit Shanx, peut être parce que le temps ne poussait pas à sortir vérifier et que nous étions dans des coins réellement discrets et loin des lieux très touristiques. Mais à l'auberge de jeunesse de Zermatt, nous avons rencontré un couple qui avait été verbalisé et un autre qui avait été "prévenu" juste à temps pour démonter rapidement avant de l'être alors qu'ils s'étaient installés à proximité de Furi.

Outre le temps et le "niveau de protection" (écologique) accordé à chaque zone, j'ai la sensation que les contrôles sont bien plus poussés dans certains coins que dans d'autres. Ils doivent craindre la multiplication. Il faut dire que le tarif des hôtels (de l'ordre de 150 SFr par personne et par nuit au minimum) et des refuges (de 50 à 150 SFr par personne et par nuit) est assez dissuasif et que sans contrôle, les tentes se multiplieraient certainement dans certains coins...

Les suisses eux-mêmes sont bienveillants. A Evolène et aux Haudères, certains nous ont même indiqué où nous pouvions nous installer pour être tranquilles.

Dernière modification par Galou83 (19-08-2015 20:39:33)

boitagateau · 19-08-2015 21:15:45

.
Un ami Suisse venu vivre dans la Drôme disait sur son pays natal :

<< tout ce qui n'est pas expressément autorisé en Suisse est strictement interdit >>

Je me souviens aussi que beaucoup de parapentistes Suisses
préféraient passer les frontières pour pratiquer le vol libre !

.

Myrtille88 · 19-08-2015 21:28:46

Les différentes vallées sont vraiment jolies avec de belles perspectives, lacs et chalets,
je ne savais pas par contre qu'il y avait des passages aussi caillouteux et en effet franchement désagréable
des parties en fin de moraine sûrement?
j'aime bien la cabane en forme de tonneau en bois

à savoir le franc suisse a augmenté de 10% mais les prix davantage.
Bien vu pour la cabane du Hornli qui après rénovation est passée à 150 euros la nuitée si si, y ai renoncé cet été.

le tourisme en Suisse aura peut-être quelques inquiétudes... Certains suisses n'apprécient pas non plus la note, ils ne sont pas tous riches.

Impressionnant la fonte, un isotherme à 4000
la voie du Lion a été fermée au Cervin pour cause de chutes de pierres (dues bien sûr au réchauffement)

Galou83 · 19-08-2015 22:58:59

Myrtille88 a écrit :

je ne savais pas par contre qu'il y avait des passages aussi caillouteux et en effet franchement désagréable
des parties en fin de moraine sûrement?

Des moraines, inévitables à l'abord des glaciers et dans quelques vallées anciennement glacières,
et des éboulis dus, je pense, aux alternances de gels et de réchauffements.
Comme ici, à Valcornera justement, où ce sont des tonnes de roches qui sont tombés il n'y a certainement pas très longtemps :

On n'a pas fait le tour complet, il y a peut être pire ailleurs (encore que cela me parait peu probable) mais ce col a vraiment, pour moi, était LE mauvais passage. Et le gardien du refuge nous disait qu'il est clairement dangereux en début de saison : en hivers, la neige facilite le passage (elle est présente jusqu'à quelques mètres de la croix visible sur les photos) mais, en début de saison, c'est la grosse galère car plus assez présente pour servir de "support", tout en l'étant encore assez pour gêner nettement la progression et provoquer des chutes (de pierres et de randonneurs).

Même dans l'arrière pays niçois, où j'ai habité des années, on constatait des glissements de terrain et des chutes de pierres de plus en plus fréquents à cause de l'accélération, en hivers, de ces périodes de gel et de fonte. Question de température moyenne plus élevée : les variations qui, autrefois, s'établissaient en gros entre -20 (nuit) et -10°C (journée) tout l'hiver étaient revenues à quelques chose comme -10 à +5°C.

Le reste était effectivement splendide. Surtout lorsqu'on aime les alpages avec des sommets enneigés autour.
Je n'ai évidemment pas mis toutes les photos que nous avions faites, mais j'en ai une collection qui rappellent de superbes souvenirs.

Myrtille88 a écrit :

à savoir le franc suisse a augmenté de 10% mais les prix davantage.

Et si l'on remonte à juste avant le passage à l'Euro, le taux a même évolué beaucoup plus : cela revient à des prix doublés pour les étrangers même à prix constants en francs suisses. C'est d'ailleurs globalement ce que l'on a constaté dans les supermarchés sur les produits dont nous connaissions les prix par coeur : de +30 à +150% par rapport à la France pour les produits "nécessaires", et jusqu'à +300% pour d'autres. Mais apparemment, le salaire moyen est en proportion, et le taux de chômage est faible. Toutefois ça reste des statistiques, je ne connais pas la réalité de la vie là-bas.
Nous avons rencontré une dame qui, vivant à Sion, est cuisinière l'été dans un chalet de la Forclaz (val d'Hérens) pour pouvoir y séjourner.

Reste le prix des hôtels. Impressionnant... D'ailleurs j'en ai vu pas mal qui étaient fermés (apparemment définitivement), et même en pleine saison touristique (estivale), je n'en ai pas vu un seul annoncer être complet. Ce n'est sans doute pas par hasard.
Mais à contrario, les hôtels français ne sont pas une référence, et sont parmi les moins chers ! Même en Turquie, je paie régulièrement le même prix qu'en Suisse (mais j'avoue y résider dans des hôtels plutôt luxueux, et laisser mon entreprise régler la note...).

Myrtille88 a écrit :

Bien vu pour la cabane du Hornli qui après rénovation est passée à 150 euros la nuitée

JL a une passion pour le Cervin même s'il ne se sent plus le niveau de le gravir. Je pense que (pour une fois) il aurait "oublié" le prix rien que pour le plaisir de se dire qu'il dormait au Hörnli
Nous avons envisagé d'attendre que le temps s'arrange pour pouvoir y monter, mais les prévisions météo et la facture de chaque journée d'attente nous ont fait renoncer...

Je suis beaucoup plus attirée par le Mont Rose.
S'en était comique en descendant le glacier : Monsieur regardant à gauche, Madame à droite

Dernière modification par Galou83 (19-08-2015 23:08:16)

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