[Récit + liste] Summertime on the Hrp - 2015 - J 19 - Avec zorey

ester · 24-08-2015 23:35:08

@ Galou :
C'est quoi, le passage du Col de Val Cornera ? Histoire que je me sente un peu moins seule...

Galou83 · 24-08-2015 23:45:34

Un des cols du tour du Cervin.
J'en parlais ici : https://www.randonner-leger.org/forum/v … 80#p408080
De la caillasse, de l'éboulis, du gravier, et des choix de trajet pas toujours très judicieux lorsque les pentes sont de pire en pire...

Pas grave en soi, que ce soit à un endroit ou à un autre. C'est la similitude de ressenti qui m'a amusée...

ventcalme · 24-08-2015 23:56:51

ester a écrit :

Un couple arrive de l’autre côté du névé : « Vous prélevez des roches ? ».

randonneuse géologue

ester · 24-08-2015 23:57:15

Merci, Galou !

Pour une raison que j'ai oubliée, je m'étais arrêtée aux myrtilles !
Demain, je reprendrai le tout !

olivier_59 · 25-08-2015 10:05:38

Bonjour,

Je suis le seul à l'avoir vu celle-là ?

ester a écrit :

Sur ce 2 Flamands arrivent du refuge Ouallon.

Make by belgium team® ?

Edit : Précision pour ceux qui ne sont pas familier de "l'accent" Picard/Nordiste/Belge
En Belgique (ou dans le nord de la France), le w est systématiquement prononcé comme dans l'anglais water.
Wallon se prononcera alors "Oualon"
--> 2 flamands arrivent du refuge Wallon

Dernière modification par olivier_59 (25-08-2015 10:23:08)

ester · 25-08-2015 10:37:02

Bonjour Olivier_59,

Merci d'avoir mis le sous-titrage !

Je dois dire que ces 2 Flamands (qui parlaient bien Français, si, si !) maniaient l'humour de façon décoiffante.
Un vrai vent au goût de Belgium Team® soufflait dans la descente vers le refuge Ouallon !

Bonjour Ventcalme,

Ventcalme a écrit :

randonneuse géologue

Apprentie géologue, alors !
Niveau 1 (basique)...

ester · 25-08-2015 10:56:50

J 5 – 23 juillet
Refuge Wallon – Oulettes de Gaube

Je mets un temps fou à décoller du bivouac. Je visite le refuge d’hiver pour y entendre les lointains échos du réveillon de nouvel an.
Une fois partie, je m’arrête toutes les 5 minutes. J’ai mal partout. Enfin, non, les muscles des bras sont douloureux, et j’ai des douleurs inter-costales.

L’hypothèse de faire demi-tour pour descendre au refuge du Clot me vient même à l’esprit.
En plus, Jobig y a laissé un bon Giono ! Une lecture qui me conviendrait parfaitement !
Ou 3 jours de pause à Cauterets ?
Tout est bon pour penser à autre chose qu'avancer !

Je finis par comprendre que ce sont mes exploits de la veille qui se rappellent à mon bon souvenir, sous forme de courbatures.
Une respiration abdominale s'impose pour limiter l’effort de la cage thoracique ; ça va déjà mieux.

Mais ce qui va encore mieux, c’est de faire une première pause au bout de 30 minutes de marche ! Je m’installe sur un gros rocher, il y a du bois sec à proximité pour alimenter une belle Bushcooker party de remise en forme.
Vous me croirez si vous le voulez, mais Buscooker party + respiration abdominale = je repars en forme !
(Les feux sont interdits, je suis sur un vaste rocher, une bouteille d’eau près de la main).

Au lac du Col d’Arratille…

Le Col des Mulets, c’est par là :

Le Vignemale se rapproche…

Arrivée au col des Mulets, je fais une pause en même temps qu’une famille londonienne. Ils ont décollé de Heathrow hier et m’offrent du chocolate !
Du vrai chocolate face au Vignemale, vous auriez refusé, vous ?

Lorsque je suis passée sur le Gr 10, je n’ai vu le Vignemale qu’une fraction de secondes, entre pluie et nuages.
Alors là, je prends tout mon temps et j’admire !

Au refuge des Oulettes de Gaube, je ne sais pas encore si je m’arrête pour 10 minutes ou pour le bivouac. Les nouveaux gardiens sont une équipe de jeunes bien sympathiques et accueillants. Allez, je réserve un repas pour le soir !

Je planterai un bivouac par ici…

Mais sur un contrefort (c’est ma lubie du moment, les contreforts !).
D’autant que lors de mon passage précédent, les campeurs s’étaient réveillés dans un lac…

Au retour de la réservation, une famille s’est installée à la table où j’ai laissé mon sac. Ils sont gênés de m’avoir envahie (ce qui n’est pourtant pas du tout le cas) et m’offrent un thé à la bergamote issu de leur thermos !
Tea and chocolate, that’s Vignemale 2015 !

J’installe mon bivouac…
Excusez du peu…

Et prends un repas copieux et délicieux en bonne compagnie au refuge ! On parle Gr 10, poids du sac, matos. Au détour de la conversation, mon voisin de table, sans doute intrigué par ce que je parle toujours d’un item en le complétant de son poids (en grammes), finit par me parler de Marche Ultra Légère.
« Ah, une Mul en vrai ! Moi qui croyais que vous ne fréquentiez que le forum et des terrains de jeux bien à vous ! ». Vraiment une super soirée.

Deux voisins de table très intéressés par la démarche d’allègement, ça stimule la conversation, et l’esprit, forcément ! Pas vrai ?
On a tous manqué le début du coucher de soleil, mais on a gagné un beau moment de convivialité. 

A l’heure de retrouver mon bivouac, Le Vignemale se dore des derniers rayons de soleil.

Je m’endors avec ces belles lueurs gravées sur la rétine.

Edit : gramm

Dernière modification par ester (18-01-2017 14:50:58)

Galou83 · 25-08-2015 12:31:41

ester a écrit :

Pour une raison que j'ai oubliée, je m'étais arrêtée aux myrtilles !

j'appelle ces raisons là de la gourmandise

ester a écrit :

Col des Mulets

est-ce bien un lieu pour une MUL ?

Blague à part, merci pour les belles images.
J'ai repris le boulot ce matin, ça me donne encore plus envie de repartir aussi vite !

Jobig · 25-08-2015 14:35:47

Salut ester,

Moi qui devais emprunter le chemin de Cambalès (dans l'autre sens), je m'attendais à trouver ce type de névé plutôt de l'autre côté du col. C'est une information.
Finalement, il n'en a rien été car ma déraison m'a fait renoncer à ce projet.

Je suis soulagé sur un point (de toute façon ma petite voix me disait que tu n'irais pas mais bon, elle n'est pas infaillible non plus) : tu n'es pas passée au Clot. Le dernier jour, je ne retrouvais plus mon bouquin de Giono. J'ai même cru que je l'avais perdu sur les bords du Rio Ara ou que quelqu'un me l'avait chouré (?)... En fait, il était niché au fond de l'espèce de footbox de ma couette Cumulus. J'ai mis la main dessus en rangeant mes affaires au parking du Pont d'Espagne avant de repartir sur la Bretagne. Je confesse à Ste ester d'avoir eu la flemme de remonter au refuge pour l'y déposer à la salle commune... Repentez-vous car il vous sera beaucoup pardonné !

Je tiendrai parole cependant. Peut-être la semaine prochaine. Et s'il y en a un qui va me prendre définitivement pour un allumé du bocage, c'est FW le gardien ! Et qui sait ? Toi ou quelqu'un d'autre finira par le lire ou le ventiler dans d'autres refuges ou le consumer sur son réchaud... J'ouvre une parenthèse : j'ai eu du mal à rentrer dans le premier chapitre, pourtant je suis bon public. Ce n'est pas étonnant que je lise ce volet du cycle d'Angelo/Le Hussard 30 ans après ses aventures sur les toits de Manosque !

Un autre motif de satisfaction, c'est d'apprendre que tu ne portes pas un prénom homologué dans le calendrier chrétien (à moins qu'il le soit dans le calendrier des saints bretons, mais là ça ne me gène pas le moins du monde). Tu comprendras à la lecture de mon CR qui devrait être mis en ligne courant septembre.

Jobig

ester · 25-08-2015 15:17:21

Bonjour Galou,

Galou83 a écrit :

j'appelle ces raisons là de la gourmandise

ça marche aussi avec "framboises" !
Tes photos du Cervin m'ont rappelé plein de bons souvenirs.

Galou83 au sujet du col des Mulets a écrit :

est-ce bien un lieu pour une MUL ?

ester · 25-08-2015 15:35:35

Bonjour Jobig,

Jobig a écrit :

Moi qui devais emprunter le chemin de Cambalès (dans l'autre sens), je m'attendais à trouver ce type de névé plutôt de l'autre côté du col.

Versant ouest, le névé était haut, mais pas large. Ce sont mes décisions d'une insondable bêtise qui m'ont mise en difficulté.
Versant est, le névé était encore bien présent. ça passait alors, sur la neige du bord vers le haut, et au ras du pierrier, ensuite, en passage où il fallait être vigilant.

Jobig a écrit :

Le dernier jour, je ne retrouvais plus mon bouquin de Giono. J'ai même cru que je l'avais perdu sur les bords du Rio Ara ou que quelqu'un me l'avait chouré (?)... En fait, il était niché au fond de l'espèce de footbox de ma couette Cumulus.

ça m'est arrivé avec je ne sais plus quel item...
J'ai aussi cru qu'on me l'avait chouré* (toute seule dans la montagne !)...

Jobig au sujet du prénom a écrit :

à moins qu'il le soit dans le calendrier des saints bretons...

Non, hélas...
Rien n'est parfait...
Mais j'ai appris qu'il est dans un autre calendrier... (ça sera aussi dans les coms à venir !)

Jobig a écrit :

Tu comprendras à la lecture de mon CR qui devrait être mis en ligne courant septembre.

Aaaaaaah ! En voilà une bonne nouvelle !

* : la faute des renards, pardi !

ester · 25-08-2015 18:58:25

J 6 – 24 juillet
Oulettes de Gaube – Gavarnie
Social Club

Les volets rouges des Oulettes de Gaube sont encore fermés.
Mais une belle effervescence doit déjà animer le refuge.

Je profite de l’instant.

Je prends mes céréales avec une spork cassée, mes doigts trempent dans le lait. Mais j’ai confiance dans ma bonne étoile pour les trouvailles, et à défaut, j’en achèterai une nouvelle à Gavarnie ce soir !

Je fais une halte aux sanitaires du refuge. Tout le monde est parti.
Sauf Tomasz.
Il jette un œil sur mon sac. Pas d’armature. Pas de mousse.
Je rallonge les bretelles. « C’est un S, si vous voulez l’essayer pour vous faire une idée... » Je crois que Tomasz a été surpris du confort de portage… par rapport à ses 12 kg, pas trop difficile… Mais comme plusieurs personnes ont enfilé mon sac, je ne suis plus sûre de moi.

Allez, à mon tour d’y aller !
Je monte tranquillement la Hourquette d’Ossoue. De là-haut, un dernier coup d’œil sur la Grande Fâche et les Balaïtous…et un premier beau point de vue sur Gavarnie… C’est loin !

Versant est, de beaux tapis de silène acaule (sauf erreur de ma part).

Je fais une micro-pause à Baysselance, le temps de manger une forme de cookie.
Tomasz s’arrête aussi.
Il a visiblement envie d’être seul.
Deux jolies Espagnoles sont installées à la table voisine.
Et, vous l’avez tous deviné, il a sans doute l’intention de progresser en langue espagnole pour son prochain voyage en Amérique du Sud…

Mon cookie avalé, je repars.
Un couple qui monte quasiment les mains dans les poches m’interroge… « Le Vignemale, c’est par là ? » Je pointe la Pique longue. « Tu vois, j’te l’avais dit ! » « On peut y aller à pied ? » « Hmmmm, si vous montez à la Hourquette (je pointe), vous pourrez gravir le Petit Vignemale en 40 minutes » (Merci Mr Véron).
Je ne tends pas la main pour la pièce à la fin de la visite guidée, mais quand même, je dois inspirer confiance !

Plus bas, près des grottes, une jeune femme s’inquiète de ne pas voir son ami alpiniste redescendre de la Pique Longue. Je la rassure, au temps de grimpe et de retour, il faut ajouter une pause ! En jetant un œil dans la grotte, j’aperçois leurs sacs, en trame de silnylon…

Dans la descente, je m’amuse de voir quelques brebis prendre le frais sur un névé.

Puis je rechausse les crampons (tout le monde passe avec des chaussures hautes, mais puisque j’ai investi, j’en profite !).

Arrive Tomasz, tout sourire, prévenant. Un autre randonneur nous double. Tomasz passe en contrebas du névé pour m’assurer, en cas de glissade ; je n’ai pourtant pas du tout peur, l’endroit n’est pas bien inquiétant. Je me demande ce qui justifie un tel changement d’humeur.
Nous finirons la descente ensemble.

Sur son insistance, je finis par trouver un endroit abrité du vent pour… une démonstration de Bushcooker ! Bel endroit… j’y trouve une petite réserve de brindilles laissée par un woodstover… et plus loin, une cuiller oubliée ! Je vous l’avais bien dit !

Tomasz, très fatigué, marche sur le Gr 10, avec un sac de 12 kg après 4 semaines d’allègement en nourriture… Mentalement, je le sens prêt à stopper son gr 10. Son foyer et sa vie en Suisse reprennent le pas sur ses projets Pyrénéens.

Entre son épuisement manifeste, et mes genoux, nous faisons équipe pour une descente tranquille et bon enfant.

Nous fêterons ce pilotage amical à Gavarnie, en nous attablant pour une assiette espagnole bien copieuse.

Là, il me révélera pourquoi il a été si content de me trouver près du névé.*
Je me disais bien aussi… Sacré Tomasz !

Contrairement à mes attentes, Gavarnie s’avère un petit bourg tranquille, les rues sont désertes, le festival a attiré tout un chacun ! Et puis on est vendredi, jour de rangement et veille de départ pour les vacanciers qui louent à la semaine.

C’est ainsi que nous arrivons, à la nuit, à l’aire naturelle de camping.
Je me renseigne près de la propriétaire pour savoir si Gege a planté ici. Elle nous montre le haut du camping : « Peut-être là-bas ! ». Tout est éteint.
Et chacun a sa tente à monter dans la nuit !

* censure - une histoire de « gars entre gars » qui m’a bien fait rire !

Dernière modification par ester (18-01-2017 14:55:31)

ester · 26-08-2015 00:08:36

J 7 – 25 juillet
Social Club à Gavarnie – Espuguettes, plateau des Cardous

Jusqu’à 15 h, on va dire, « Social Club » à Gavarnie…
Je vous passe les menus événements…
Juste un petit salut à Peggy et Edouard, s’ils passent par ici. 

Vue la météo, il n’y a guère de raison de se presser. Les nuages ne se lèveront probablement pas de la journée…
Je finis par monter jusqu’aux Espuguettes.
A défaut d’admirer la montagne qui m’entoure, je fais des macros de fleurs.

J'ai l'œil sur tous les petits plaisirs offerts...

Arrivée aux Espuguettes, j’hésite. Continuer dans le brouillard sans avoir profité d’une vue remarquable sur le cirque ?
Avancer pour avancer, parce que là, je fais vraiment des journées d’escargot ? Je prends une conso face aux fenêtres panoramiques qui ne donnent ni sur la brèche, ni sur le petit ni sur le Grand Aztazou.
Les rideaux blancs tombés des nuages sont tirés de l’extérieur.

Allez, je monte un peu sur le plateau au-dessus du refuge, bien à l’écart.

Un petit groupe d’Espagnols descend et lance des appels dans le brouillard pour trouver le refuge. Ils sont partis de l’Ibon de Marboré, je crois. C’était grand soleil en Espagne, mais là, ils galèrent depuis un bon moment, dans le brouillard ; en plus ils sont glacés. Je suis en TS, eux en doudoune avec capuche + gants ! A oui, ça change de température, par rapport à Séville !
Les nuages s’écartent 30 secondes, juste le temps de prouver que je leur indique la bonne direction….

Et moi, je plante sur un petit replat à l’abri du vent de nuit.

Vers 21 h 30, dans cette purée de pois, quelqu’un trouve le moyen de passer à quelques mètres de ma tente et lance un furieux : « T’as vu, y’en a même qui campent ici ! » auquel personne ne répond. Moi non-plus, je ne réponds rien, autant laisser croire qu’un athlète super-musclé et bodybuildé occupe la Power-Lizard…

Je m’endors avec l’espoir que le ciel soit dégagé demain matin pour profiter de la vue sur les Aztazous et que la Hrp reprenne son cours, parce qu’à ce rythme-là, les amateurs de sensations en montagne vont déserter le fil de Summertime !

J 8 – 26 juillet
plateau des Cardous – Cirque de Troumouse – Cabane des Aires

Au matin, j’ouvre avec excitation. Et je suis comblée ! Le ciel s’est débarrassé du brouillard. Plein feux sur le cirque de Gavarnie !

Vers la brèche…

Les Aztazous

Je repars vers l’est.
Au col d’Alans, il y a déjà un couple, arrivé de la vallée d’Estaubé.
Ils me déconseillent de prendre le col de la Sède que j’ai en projet.
Et pour parfaire le tout, la femme tente de m’alerter sur le côté vertigineux du passage en balcon de la cabane des Aires à la cabane de l’Aguila. Son mari tempère, le balcon, peut-être.
Ils ont sans doute en partie raison.
Ai-je l’air si fragile ?

La descente vers la vallée se fait sous le signe d’un dimanche à la montagne, avec un parking pas trop loin… Je passe mon temps à laisser monter les promeneurs (priorité à la montée)… Au fur et à mesure que mes bonjours restent sans écho, mon sourire s’affaisse un peu plus…

ATTENTION, Ames sensibles, changer de fil…

Deux vautours se sont posés dans la vallée. Je m’arrête observer la scène.
Un petit veau leur sert de festin.

Lorsqu’un vautour atterrit, un simulacre d’intimidation se déroule.

C’est un véritable spectacle.

Hélas interrompu par des promeneurs qui ne trouvent rien de mieux que d’aller observer la charogne de près.
Envol des vautours…

Je reprends ma descente.
Sans négliger un dernier coup d’œil sur le cirque d’Estaubé

Je fais un détour à la cabane du berger pour le prévenir (il y a aussi un autre veau isolé du troupeau, qui meugle après celui disparu).
Ils sont trois dans la cabane. Le berger est accoudé sur la table, l’air complètement abattu.
Je passe l’info et je m’éclipse.

Direction le cirque de Troumouse par le Maillet, en suivant une belle courbe de niveau.
Ouf, plus personne ! Je retrouve mon sourire.

Ce n'est plus un sourire, c'est un hamac, tendu entre mes 2 oreilles !
Face à moi, le cirque de Troumouse commence à se dérouler sur un écran panoramique géant !

J’aperçois l’éventuel balcon qui, effectivement, n’a pas l’air d’une autoroute.
Il y a des passages dans des éboulis pentus. Est-ce que ça tient sous les pieds ?

Je les emporte dans mon Apn pour me garder des vilains sorts !

Petite pause à l’hôtellerie : coca cola avalé en un temps record…

On est bien dans le PN…

Je repars vers le cirque de Troumouse. Je suis bien tentée de monter au Parking de la Vierge en stop… mais peu de voitures montent à cette heure.
Allez, je monte à pied !
Une sente coupe finalement les virages de la route.
Un groupe (on est dimanche !) se dirige vers le parking lorsque j’arrive sur le plateau face au cirque de Troumouse. Je ressens une forme de jubilation à voir tout le monde descendre alors que je m’apprête à m’installer pour la nuit. Juste le plaisir de profiter de ce cadre somptueux dans la solitude et le calme.

La sensation de rester seule… dans un cadre publicitaire . 

Je me charge de 2 litres d’eau à une petite source, de peur qu’il n’y ait pas d’eau près de la cabane des Aires.
En fait, un torrent s’écoule tout près (eau cependant à traiter, à mon avis, car il y a des troupeaux de brebis).

La cabane est maintenant là, mais la porte résiste. Je fais le tour, ouvre la fenêtre à l’arrière. J’aperçois un intérieur qui me donne bien envie d’y passer la nuit. Encore une tentative, et si je ne parviens pas à ouvrir, je tenterai un passage par la fenêtre (je ne suis pas sûre de pouvoir m’y glisser entièrement).

Ce n’est qu’en fermant la porte pour la nuit que je comprendrai le problème : de l’extérieur, il faut d’abord tirer assez fort vers soi pour libérer le clenche qui enfin se laisse soulever.

Je sens que je vais passer une bonne nuit, là !

Plus tard, arrive un couple qui fait le tour de la cabane. Ils viennent de descendre de la Sède et sont exténués, effrayés, épuisés. Je leur prête la carte. Au loin, quelques voitures brillent encore sur le parking près de la Vierge, dont la leur.
Ce sont les deuxièmes du jour qui me déconseillent ce col.
J’ai eu assez d’adrénaline au col de Cambalès… Demain, je prendrai le passage en balcon.

Vers la vallée où coule le gave d'Héas...

Le soleil couchant colore les flancs du cirque.

Les frayeurs du col de la Sède et du balcon vertigineux viendront-elles teinter mes doux rêves de montagne ?

Magne2 · 26-08-2015 08:08:57

Merci de ce fil qui me fait revoir des endroits vu il y a bien longtemps

Dernière modification par Magne2 (26-08-2015 16:16:31)

ester · 26-08-2015 13:55:02

Merci d'être passé par ici, Magne2.

ester · 26-08-2015 17:07:44

J 9 – 27 juillet
Cabane des Aires - Barroude

Je me réveille au-dessus de la mer de nuages. 

Le départ, plein nord, vers le balcon aérien, est facile à trouver.
Ça commence dans une forme d’estive étroite suspendue…

Les nuages arrivent chaque fois que j’ai un passage vertigineux à franchir !
Ils montent pour me cacher le vide lors de tous les balcons. Est-ce ma bonne étoile qui prend soin de moi ?

En tout cas, ne voyant effectivement pas le vide lors du passage le plus étroit, j’avance sans encombre.

Les iris s’invitent sur toutes les zones herbeuses.

Vers la cabane d’Aguila, je cherche un peu ma sente, dérange quelques marmottes qui n’ont l’habitude de voir personne…

Je tombe nez à nez avec un bon gros névé qui émerge du brouillard. Demi-tour.

Je dérange les marmottes pour la 2ème fois…

Je tourne un peu en rond avant de tenter un passage qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui par lequel je suis arrivée, mais qui, visiblement, m’emmène là où je veux.
Ce commentaire manque de logique, je sais, mais je me trouve finalement dans la bonne direction, et je ne fais pas marche arrière au profit de la lisibilité !

Je repasse (enfin) au-dessus du nuage vers la cabane des Aguilous.
La cabane annonce clairement la couleur : cabane privée !
Je n’essaye pas d’ouvrir la porte mais pique-nique sur le seuil. Autour de la cabane, tous les cours d’eau sont à sec. Pour remplir la bouteille, il faut redescendre un peu.

Il fait chaud !

Au loin, vers l’Ouest un sommet enneigé qui pourrait bien être le Vignemale… et qui me fait mesurer le chemin parcouru.

J’observe les crêtes que je comptais emprunter, un beau cirque s’offre à la vue.
C’est tentant.
Vu de la cabane, tout semble assez facile d’accès. J
’ai bien dit « vu de la cabane… » !

Je repars tranquillement vers la Hourquette d’Héas.
Les derniers mètres demandent quelque attention…

En arrivant, je sais que je n’y passerai pas plus de temps que nécessaire ! C’est étroit… schisteux… et assez vertigineux…
Et tiens, cette fois, le nuage ne vient pas m’envelopper !
C’est cool, je suis toute seule, il n’y a pas de témoin pour rapporter que je reste au plus près de la paroi…
L’honneur est sauf !

Côté descente, heu… pas mieux… mais au moins, la roche est sèche !

Un dernier regard vers l’ouest…

Je me demande quand même si ce que j’appelle « Vignemale » a bien une forme de Vignemale…

A peine dans la descente schisteuse, j’aperçois un chapeau très clair qui monte. Je me cale dans le virage pour laisser le passage.
Un moment plus tard, toujours personne ! Je repars.
Et tombe pile nez à nez avec l’homme au chapeau, qui a repris son ascension.
La surprise de l’homme est grande. Trouver une fille, seule, qui aime la montagne, pile là où il avait abandonné l’idée d’en chercher une, voilà qui reconnecte sur le champ tous ses capteurs.

C’est pas le tout, mais moi, je vais filer (à la vitesse de mes genoux) vers la Hourquette de Chermentas !
De toute façon, ça ne pouvait pas coller, Monsieur ne marche en général qu’en groupe, avec un guide et dort en gîte.

Et, j’ai un bivouac à Barroude au programme, et ça, ça n’attend pas !…

Encore un passage vertigineux où les nuages s’invitent à la seconde près où je m’engage dans la pente.

Le cadre de Barroude est magnifique, mais depuis que le refuge a brûlé, le lieu s’avère sinistre.

Je m’installe un peu trop près d’un groupe de jeunes, parce que l’endroit repéré réunit les paramètres qui m’intéressent sauf un (il y a du monde à 50 m).

La Bushcooker Party du soir…

Dans la soirée, nous avons de la visite…

De l’autre côté de la montagne, Troumouse !
J’espère que d’autres profitent du soleil couchant là-bas.
Ici, c’est froid…
Hop, dans le duvet !

Demain, je franchirai pour longtemps la frontière espagnole ! J’imagine que c’est gagné pour du beau temps non-stop jusqu’à l’Artigue ou la Pique-d’Estats…

C’est bon de rêver…

Galou83 · 26-08-2015 17:15:17

Il a de drôles de terrains de chasse, ton chapeauté
Pour le reste... Vignemale ou pas... Euh... Joker ! Suis pas physionomiste, moi...

Dernière modification par Galou83 (26-08-2015 17:15:30)

fredlafouine · 26-08-2015 17:28:12

ester a écrit :

Je me demande quand même si ce que j’appelle « Vignemale » a bien une forme de Vignemale…

Bin, je dirais bien que si.

ester · 26-08-2015 17:54:59

@ Galou :

@ Flf :
Grand merci à toi, Fred !
J'avais essayé le PeakFinder (au passage, merci à Flo pour le lien ! ), mais je n'avais pas été très performante.

De la Hourquette, l'azimut me donnait le Vignemale, c'est un fait. Mais sa forme, vue de là, me laissait comme un doute...

Ta copie d'écran est vraiment parlante pour lire tous les autres pics.
C'est super !

samol · 26-08-2015 20:37:07

Il n'y a pourtant pas beaucoup d'autres glaciers de cirque dans les environs
Il faut découvrir et apprendre à reconnaitre ce petit bijou pyrénéen (avant qu'il ne fonde )

Dernière modification par samol (26-08-2015 20:40:35)

ester · 26-08-2015 22:38:47

J 10 – 28 juillet
Barroude - Hospital de Parzan - stop pour Bielsa

Encore un réveil sous le soleil !

Pendant que je chauffe mon eau, le groupe de jeunes part vers Chermentas.
Quant à moi, direction le col de Barroude !
Du col, je jette un regard en arrière pour apprécier la beauté du site.

Et c’est l’Espagne à présent, jusqu’à la fin de ma Hrp, à Mounicou !

Le paysage change. C’est plus sec. J’ai beau le savoir, c’est quand même curieux.

Quelques petits ruisseaux rafraîchissent la descente. J’en profite pour laver les chaussettes et le mouchoir.
Ce dernier appartient aux tests de l’été, et je le valide !
6 g le mouchoir, contre 22 g le paquet (pour ces 25 jours, il m’aurait fallu 2,5 paquets, soient 55 g !). En plus, le mouchoir tissu sèche en 10 minutes, accroché au mesh du sàd. Ensuite, je le plie… j’avoue ressentir un petit plaisir à le ressortir tout propre à l’occasion. 

L’abri de Barroso est sympa. Les lits ne sont pas (encore) fonctionnels. Il y a moyen, par contre, de placer son matelas au sol (si on n’est pas trop nombreux). Il me semble qu’il y avait une cheminée et assûrément, un coin barbecue à l’extérieur, et du bois à volonté aux environs !

Il fait vraiment trop chaud ici pour pique-niquer.
Je descends encore un peu, trouve une place à l’ombre, sous un pin bordant le torrent complètement asséché. Je pousserai la pause jusqu’à me faire une Bushcooker party ! Le risque d’incendie est nul, je suis au milieu des cailloux.

Les dernières braises frétilleront dans une petite mare sauvée au milieu du torrent asséché.

Je reprends ma descente. Il y a du monde installé un peu partout : les pieds dans l’eau, là où dévale le torrent, à l’ombre des bois ; on se balade, on monte, on descend, la zone est facile d’accès, et moi, j’arrive au parking! Et à la route.

Celle qu’il est conseillé de suivre à pied jusqu’au poste frontière, pour tendre le pouce seulement après.
Qu’à cela ne tienne, pendant que je réfléchis à cette hypothèse peu attrayante (marcher sur la route jusqu’au poste frontière), je m’aperçois qu’une des familles s’apprête à démarrer. La voiture est immatriculée en Espagne, ils vont très certainement en direction de Parzan, Bielsa peut-être. Je tente ma chance. « Voy a Bielsa, se tiene una plaza en su coche, por favor ? ».

Ouille, ouille, ouille, ce que je suis nulle en Espagnol !
Je n’ose pas compter les années qui me séparent de mon bain d’Espagnol-débutant…
Enfin, ils y vont ; ils ont une place ; et le mari parle bien le Français. Sau-vée !

Un peu difficile de leur faire comprendre ce que je fais, passer de col en col… (Por que ?)
Encore plus difficile d’intégrer que non, pas besoin d’hôtels… avec le « tout » petit sac que je porte, ça dépasse l’entendement de sortir un palace de Power Lizard…

Bref, j’arrive vite à Bielsa ! Commerce, eau potable, terrasses, restos, parfums, bijoux ! C’est la vie sociale qui reprend.

Pour moi, ce sera seulement l’occasion de faire les courses et d’ailleurs de me faire arnaquer au Car…r du bourg, où je paye le double, vu que le ticket commence par 4 produits que je n’ai pas achetés. Je m’en rendrai compte trop tard, et je jetterai l’éponge. Comment le prouver après coup, d’ailleurs. Au total de la facture, j’aurais dû m’en douter, mais je n’ai plus du tout la tête à la logique économique.
J 10, je commence à déconnecter… grave, comme disent les jeunes !

Il y a un camping à Bielsa, et il est justement tout près du départ de demain.
A l’accueil, j’ai l’heureuse surprise de constater que je n’ai pas besoin de répéter 15 fois mon prénom, encore moins de l’épeler, comme chaque fois que je suis à l’étranger. J’en apprends vite la prononciation espagnole, enfin un truc facile !

Je remarque que la version espagnole de mon prénom provoque à la fois une surprise, une gaieté dans les yeux, un entrain…
Je ne connais pas la référence culturelle qui provoque ça…

Un peu comme une étrangère qui arriverait en France et dont le prénom totalement inattendu serait Félicie… Et où tout le monde aurait un « aussi » à lui trotter dans la tête… avec un sourire à la Fernandel qui s’affiche sur le champ !

Bref, Félicie ou pas, je file planter, puis douche*, lessive, un repas et une bonne nuit !

* et je prendrai soin de sortir la pince à épiler « aussi », pendant que j’y suis !

Edit : clarification du titre

Dernière modification par ester (27-08-2015 10:41:10)

Jobig · 26-08-2015 23:15:15

ester a écrit :

ce que je suis nulle en Espagnol !

Moins nulle que moi ! A peine 20 mots + les nombres, je sais conjuguer ser et estar au présent de l'indicatif et quelques autres trucs, enfin de quoi ne pas mourir de faim ou de soif... Et ne pas (trop) me faire arnaquer ! j'ai tout de même appris sur place à prononcer le peu que je sais sans écorcher les oreilles de mes interlocuteurs. Mais j'ai plus souvent parlé anglais en Espagne...

6 g le mouchoir, contre 22 g le paquet

Oui, hein ! c'est pas mal le mouchoir ! Et au vue du contexte géographique de ce post on peut carrément parler de mouchoir de bolsa de Bielza ! C'est lourd mais je suis fatigué.

Bonne nuit,

Jobig

Dernière modification par Jobig (26-08-2015 23:37:32)

ester · 27-08-2015 09:20:41

Bonjour Jobig,

Jobig a écrit :

on peut carrément parler de mouchoir de bolsa de Bielza !

Une toute petite bataille de gagnée, en ce qui me concerne...
Je ne pense pas que ces 16 g (sur 10 jours) marqueront l'histoire de Bielsa...

ester · 27-08-2015 09:45:13

J 11 – 29 juillet
Bielsa – Camping de Viados
Par la collada de Pardinas

http://www.openrunner.com/index.php?id=5222840

Des heures de montée dans la forêt sans grand intérêt, mais de temps à autre, un coup d’œil sur le Mont Perdu. Une journée marquée par les cadeaux de la nature. La flore est riche. Toutes les espèces aperçues séparément sont ici réunies.

Aux environs d’une ruine, je fais un festin de framboises.

Je fais provision de sauge et de serpolet.

Des massifs entiers de sauge odorants :

Métamorphose du cirse laineux (corrigez-moi)…

Des nuages couvrent le Mont Perdu (derrière moi) et malgré un vent d’ouest ne viennent jamais jusqu’aux Posets. Mon chapeau de soleil défiera les nuages menaçants toute la journée.

A la Collada de la Cruz de Guardia, un petit coup d’œil côté Mont Perdu, le nuage semble se lever…

La cabane Bragasera est pastorale et fermée à clef. Pique nique à l’abri du vent.

C'est dans une cabane par ici, un peu plus haut, que Russel s'est fait attaquer par des brigands...

Les 20 ou 30 minutes suivantes de piste offrent un point de vue d’exception sur le massif du Mont Perdu.
En gros plan :

En plan d’ensemble :

Des touches de grenat ponctuent le vert des pentes. Après les rigueurs minérales, c’est un pur bonheur.

Allez, une dernière, vous avez compris mon enthousiasme pour cette vue…

Mais il faut avancer.
La cabana de Pardinas est également privée. Je n’aurais donc pas la tentation de m’y arrêter pour profiter de la vue ! Ensuite, c’est à l’azimut pour le col (facile), puis pour redescendre dans la vallée.

Au-dessus de la cabana, j’ai la surprise de voir virevolter des Appolons Parnassius. Rare moment de grâce. Hélas, je ne parviens à photographier qu’un Appolon aux ailes abimées…

A l’arrivée au col, choc des pratiques ou des cultures, une dame, allongée sur un rocher comme sur un transat, boit le soleil.

Je toussote pour l’avertir de mon passage.
Qui connaît l’endroit comprend la surprise mutuelle.
Elle soulève le chapeau qui protège son visage.
« Bonjour ! Vous avez vu tous ces Apollons ? »

Les Apollons ont pu se poser sur son chapeau, elle ne les a pas vus.
Elle fait une petite sieste en attendant son mari parti grimper sur les crêtes.

Je dois avoir l’air d’un professeur Tournesol.

Je repars à l’azimut vers la vallée, par des sentes de vaches approximatives.
Pleins feux à présent sur les Posets !

Il fait chaud, il y a là un petit ruisseau bien tentant…

A défaut de sortir ma tenue de bains (inutile vu lieu), je fais une pause bienvenue ! La roche est rouge. De belles marmites se sont creusées naturellement.

Je ne suis pas la seule à qui profite la pause…

Je reprends ma descente.

Il se fait tard, j’en ai plein les genoux. La perspective de gagner le refuge ne m’attire pas plus que ça. Je m’arrête au petit camping de Ghistain.

Le propriétaire ne semble pas comprendre le mot "camping"…

– « appartamiento ? »,
– « no, camping ! »
– coup d’œil sur mon sac... « appartamiento ! »
– « no, camping, por favor »,
– incrédule : « appartamiento ! ».
– Je montre la pochette des arceaux : «Yo tengo una tienda. »
– Aaaaah, camping !

Ce soir, pour le deuxième soir successif : la douche !
Au bloc des filles, j’ai la surprise de rencontrer N., hrpiste ! N., une super-nana avec un super parcours !
Elle a parcouru, en 4 mois, l’Arc Alpin en solo et en autonomie, il y a 20 ans !
Ah ouaiiiiiiiiiiiiiiiich !

Edit : ortho

Dernière modification par ester (27-08-2015 13:05:40)

Richard Weng · 27-08-2015 10:14:17

Merci pour ce récit captivant !

ester a écrit :

j’arrive au parking! Et à la route.
Celle qu’il est conseillé de suivre à pied jusqu’au poste frontière, pour tendre le pouce seulement après.

Il existe un sentier qui part du camping du Parador et qui longe le Rio Cinca en rive droite. Bien que ça ne soit pas marqué sur la carte, il me semble bien qu'il est continu depuis le Parador jusqu'au barrage quelques kilomètres en aval. À ce niveau, on rejoint un autre sentier (marqué sur la carte et balisé) qui descend sur Bielsa.

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