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#1 25-07-2017 09:06:36
- marcoyo
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[Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
Bonjour à tous,
En préparant un itinéraire HRA pour cet été (en fait pour dans deux semaines), je me suis dit qu’il serait peut-être temps que je publie le récit de notre HRP de 2013 (je l’avais écrit quelques temps après notre retour, pour faire un album en fait). Les lectures du forum nous avaient beaucoup aidés, alors j’espère que cela pourra en aider certains. Nous avions essayé pour la première fois d’appliquer les principes MUL. Et donc délaisser nos gros 60L et n’emporter que le strict minimum. Je publierai à la fin ma liste (soyez indulgent ;p ) avec quelques retours, certes qui datent un peu.
Départ le 19 août 2013.
Nous avons décidé de baser notre rythme sur trois parcours différents de 28 jours glanés sur le net que nous baptiserons : René, Jean-Claude et Michel. René étant le plus rapide et donc notre idole tout au long du parcours ! Nous avons exactement 28 jours devant nous (du lundi 19 août au dimanche 15 septembre), il nous faudra être à nos boulots respectifs le lundi 16 septembre. C’est juste, mais ça devrait passer !
Jour 1 : Hendaye – Col de Lizuniaga : Un début en fanfare !
Nous nous retrouvons à la gare d’hendaye à 13h15 (M. arrive en train). La veille J. a bivouaqué dans un immeuble en construction ! En route pour la plage ! Nous prenons un peu de sable sur la plage, une photo, et hop c’est parti, sous une légère pluie. Nous sortons vite d’Hendaye et ça monte gentiment. C’est vite étouffant à travers les fougères, il fait très humide. Passage au col d’Osin, puis au col d’Ibardin. Il est déjà tard dans l’après-midi et il y a de la brume : nous décidons donc de couper et de ne pas monter à la Rhune. Arrivée peu après au col de Lizuniaga pour planter la tente. Nous prenons notre douche à la fontaine située en contre-bas puis une bière au bar à côté pour fêter notre première journée !
Jour 2 : Col de Lizuniaga – Col de Berdaritz : Premières douleurs…
Nous enchainons les cols : Lizarrieta puis Narbalatz. Nous nous arrêtons pique-niquer à une aire de repos avec tables et fontaine. Nous sommes épuisés par la chaleur et faisons une sieste. Nous passons au joli petit village d’Elizondo avec un arrêt à la pharmacie, M. a une contracture derrière le genou (en fait elle durera jusqu’à la fin !). Nous passons le col beorzu argibel puis direction le col d’urbalo où nous arrivons tard dans l’après-midi. La cabane y est fermée mais il y a une belle fontaine pour la douche ! (+ des tables de pique-nique). Nous y avons retrouvé trois HRPistes plus âgés qui l’ont fait par le passé et qui cette fois-là font uniquement la dernière semaine mais dans l’autre sens (Trans’Pyr). Sympathique soirée ! Ils nous donneront tout un tas de conseils !
Hors ligne
#2 25-07-2017 09:14:26
- marcoyo
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- Inscription : 11-04-2016
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
Jour 3 : Col de Berdaritz – Col d’Orgambidé : un détour pour le plaisir…
Le matin nous descendons aux Aldudes, charmant petit village. Nous nous ravitaillons chez Maité (achat de notre premier fromage Ossau Iraty) et y prenons un deuxième petit dej ! La journée avance et est suffocante, nous nous arrêtons pour pique-niquer et faire une sieste pour laisser passer le coup de chaleur de 13h. Il y a beaucoup de mirador servant à la chasse à la palombe, J. monte admirer la vue en haut de l’un d’eux ! Dans l’après-midi nous passons à Roncevalle et essayons de prendre de l’eau à la fontaine de Roland. Mais le débit est tellement faible, que J. déboitera une arrivée d’eau d’un abreuvoir, hop plus rapide ! Nous croisons beaucoup de pèlerins, un peu de toutes les nationalités. Puis, certainement fatigués par la chaleur de la journée, nous nous apercevons vers 20h que nous sommes dans le mauvais vallon, il faut remonter vers le col d’Orgambidé que nous avons loupé. Nous arrivons vers 21h15 à l’abri métallique (très confortable), que nous qualifions de miraculeux ! Douche à l’abreuvoir (pratiquement de nuit) et au lit !
Les vautours sont énormes!
Abreuvoir, parfait pour la douche!
Jour 4 : Col d’Orgambidé – Chalet d’Iraty : dur dur…
Ce matin, direction les cabanes d’Eldhursaro, d’où nous sommes sensé trouver un chemin qui mène à un petit pont. Après quelques aller-retour sur la piste (et notre première rencontre avec un patou agressif !) nous rencontrons un vieux berger qui nous indique le chemin. Il nous explique que dans sa jeunesse il empruntait ce chemin avec des ânes pour monter au col d’Erozate. Après avoir passé le pont de Chubigna nous montons donc audit col. La montée est raide. Nous croisons (presque en haut) deux bergères très sympas avec leurs chiens. Nous redescendons de l’autre côté et arrivons peu après à un petit parking où des randonneurs à la journée viennent se garer. La contracture derrière le genou de M. a bien gonflé, du coup c’est le drame, il finira l’étape en voiture, une famille de randonneurs ayant accepté de faire le détour jusqu’aux chalets d’Iraty en redescendant. J., allégé de la tente, sac de couchage, etc. finira l’étape en mode trail ! M. arrive donc en début d’après-midi aux chalets. Nuit aux chalets avec douche chaude, diner au très bon resto et ravito à la petite épicerie. Par bonheur il y a des glaçons dans le frigo du chalet qui feront un peu dégonfler la contracture. Nous croisons d’autres randonneurs aux chalets, très sympas.
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#3 25-07-2017 11:31:42
- marcoyo
- Membre
- Inscription : 11-04-2016
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
Jour 5 : Chalet d’Iraty – refuge de Belagua : Enfin de la hauteur.
En route vers notre premier 2000 depuis l’Atlantique : le pic d’Orhy ! Les vues sont magnifiques depuis la crête de Millagate au-dessus d’une mer de nuage. Nous croisons plusieurs randonneurs, les chalets d’Iraty sont une bonne base de départ pour les ballades dans le coin. Nous suivons ensuite la crête et les bornes frontières. Il fait très chaud et nous buvons beaucoup, mais problème : pas de point d’eau en vue ! C’était sans compter sur la générosité de plusieurs camping-cars rencontrés à l’occasion d’un croisement de route au Port de Larrau : nous repartons avec les réserves pleines ! Nous ne descendons pas au refuge d’Ardane, il n’est pas très tard, nous continuons. Au port de Belhay nous croisons un Trans’Pyr MUL (Bertrand) qui nous donne plein d’infos sur ce qui nous attend et nous conseille un itinéraire praticable par brouillard (du refuge de Belagua directement vers le pla d’Anaye par le col d’Anaye). Nous prenons bonne note, la météo pour demain a l’air bien triste… En fin de journée nous arrivons au refuge de Belagua. Nous avions prévu d’y bivouaquer puisqu’il est fermé depuis plusieurs années. En fait nous réussissons à passer par une fenêtre ! Nous y dormirons, tout en haut au dernier étage sur les matelas qui y sont encore. En remontant le petit cours d’eau qui passe à proximité (par un passage sous la route), nous découvrons l’ancien réservoir qui devait alimenter en eau le refuge depuis une source. Il y a un trop-plein en hauteur qui est parfait pour une vraie douche !
Protection anti pluie optimum
Jour 6 : refuge de Belagua – Abris d’Ansabère : randonnée pluvieuse, randonnée heureuse !
Après une bonne nuit, nous partons sous la pluie et brouillard. J. accroche un parapluie, trouvé dans le refuge, à son sac ! Nous suivons donc l’itinéraire conseillé par Bertrand, nous suivons les petits points jaunes dans le brouillard. Et arrivons ainsi, trempés, au col d’Anaye. Passage aux sources de Marmitou, on n’y voit rien, sauf quelques moutons, quel dommage ! Nous pique-niquons à l’abri d’un rocher. Une fois n’est pas coutume nous sortons le réchaud le midi pour boire un café ! Nous arrivons tant bien que mal aux abris d’Ansaberes (tant pis pour la table des trois rois, ça aurait été trop dangereux de tenter cette route-là avec ce temps). Les deux abris disponibles sont très sommaires et un peu sales. Nous choisissons celui avec le bas flanc et le bout de matelas mousse. Il y a une table, c’est déjà ça ! Nous achetons du fromage à la bergerie (un peu vieux…) et J. a une discussion très technique sur le Polaris avec la bergère ! La nuit pour aller assouvir nos besoins naturels, mieux vaut ne pas s’éloigner de la cabane, les yeux des patous brillent dans le noir...
Jour 7 : Abris d’Ansabère – Col du Somport : étape 100% plein les yeux
Nous sommes réveillés tôt par le bruit de la traite des brebis (attenant à la cabane), et hop ça monte dès le début. Ça se découvre un peu, et l’on peut admirer le lac d’Ansabère puis celui de Chourrique, magnifiques. Entre les nappes de brouillard nous apercevons les majestueuses aiguilles d’Ansabere et la table des Trois Rois. Il y a beaucoup de vent sur la crête, à tel point que l’humidité gèle sur nos vestes ! A la mi-journée nous atteignons le refuge d’Arlet magnifiquement situé au bord d’un petit lac. Nous y déjeunons sur la terrasse en plein soleil une daube (un délice !) et l’histoire retiendra que J. a forcé M. à boire une bière. Dans l’après-midi, passage au col de Lapachouaou et de la passerelle d’Espelunguere. Nous croisons pas mal de moutons et des patous bien fatigués qui n’aboient même pas à notre passage ! Nous arrivons au col du Somport et nous nous ravitaillons à la petite épicerie et en profitons pour boire une bière ! Nous installons notre tente cachée derrière la statue de la vierge qui domine le col.
Jour 8 : Col du Somport – Rochers d’Arious : Charlie, notre idole !
Petit dej de luxe grâce au ravito de la veille : une grosse boite de lentilles oignons ! (pris sur la terrasse du restaurant/gite abandonné). Nous commençons dans un brouillard très épais et nous sommes obligés d’allumer le GPS pour nous réorienter. Nous rencontrons deux suisses également perdus dans le brouillard puis Charlie ! Randonneur britannique assez âgé mais très sympas et parlant un français impeccable ! Il est chargé commune une mule mais avance d’un pas impressionnant. Nous le recroiserons pendant la journée et le lendemain. Il a notamment fait plusieurs fois la HRP, le fameux Te Araroa (3000 bornes en NZ !) et tout un tas d’autres randos au long court ! Il force le respect… Nous marchons un bout avec lui et discutons, c’est très sympas ! Malgré son gros sac il nous distancera facile dans la montée ! Nous rejoignons Charlie un peu plus tard qui est en train de pique-niquer et nous faisons notre pose avec lui et des marmottes curieuses viennent nous voir. En vrai british il se fait un thé, même à la pause de midi. C’est là que nous observons le « Charlie check », qui consiste à bien vérifier qu’on ne laisse aucun déchets après son passage. En effet Charlie ramasse les petits déchets en route, même s’ils ne sont pas à lui, pour les emmener à la prochaine poubelle. Bel exemple ! Il nous distance à nouveau dans la montée ! Nous passons le col de Peyreget (surplombé par le magnifique Pic du midi d’Ossau) et nous redescendons vers le refuge de Pombie, où nous prenons une pause cidre + rochers amande/choco fait par la très sympathique gardienne. Nous lui demandons une recommandation de lieu de bivouac avant le col d’Arrious, et elle nous indique des possibles abris sous roches à mi-montée, c’est reparti. Nous descendons et traversons la route départementale et la Gave de Broussel où nous achetons un bout de fromage à un berger. Nous avons encore un peu d’énergie alors nous amorçons la montée vers le col d’Arrious. Nous passons une belle cabane, malheureusement complètement fermée et nous trouvons un abri spacieux sous un gros rocher, parfait pour dormir sans tente ! Nous apercevons Charlie un peu plus haut qui prenait sa pause thé ! Il redémarre il a l’intention de camper plus haut. Nous nous douchons dans le torrent à proximité, et décrétons que c’est la douche la plus froide de toute la traversée !
Jour 9 : Rochers d’Arious – refuge Oulette de Gaube : « on pousse »
Réveil un peu frais, nous retrouvons Charlie au lac d’Arrious, où il nous paie un thé ! Il nous montre sa « Tarp tent » et son matériel de camping (Thermarest, sa ‘poudre de bébé’, son réchaud, etc.). Il va rester un peu au bord du lac en attendant que la brume se lève. Nous préférons prendre les devants (et en fait nous ne le recroiserons plus). Nous arrivons au passage d’Orteig, pas de difficultés, mais très impressionnant avec le brouillard et les roches glissantes. Arrivés au refuge d’Arremoulit nous prenons un deuxième petit dej (d’allemand dixit le gardien moyennement sympa) : charcute + fromage ! Nous passons le magnifique lac d’Arriel puis le refuge de Respumoso. Au col de la Fache nous trouvons nos premiers névés. Nous arrivons au joli refuge Wallon. Le site se prête bien au camping, nous hésitons, puis on se dit « on pousse », nous trouverons bien un endroit pour bivouaquer un peu plus haut. Et en fait nous enchainons les cols d’Arratille et des Mullets sans trouver un endroit ou planter la tente : « allons voir un peu plus loin … et encore un peu plus loin… ». Si bien que nous nous retrouvons à arriver au refuge des Oulettes de Gaube, à la nuit tombante à 21h15 ! Epuisés mais contents de dormir dans du dur et de prendre une douche (froide à cette heure-ci). Même si nous sommes fatigués, nous célébrons ce soir le fait d’avoir rattrapé notre fictif René après qui nous courrons depuis Hendaye !
Ok, oui, on a pris la pause
Jour 10 : refuge Oulette de Gaube – Cabane d’Estaube : J. en fashion victim, change de chaussures
Ce matin, départ tardif pour récupérer puis nous montons au refuge de Baysellance (le plus haut des Pyrénées, 2651m !). Puis c’est la (trop) longue descente jusque Gavarnie. Nous rencontrons en chemin quelqu’un qui descend lui aussi d’un bon pas. Et pour cause, il fait souvent l’aller-retour. Son métier : il va chercher des échantillons d’eau potable dans tous les refuges du coin pour les faire analyser et garantir la potabilité des sources ! Nous arrivons à Gavarnie vers 13h, et nous nous attablons devant de bons (trop !) gros plats ! Le début d’aprem est consacré au ravito puis achat de nouvelles chaussures pour J. qui a mal aux pieds. Il renvoie les anciennes par la poste. Nous achetons un gâteau à la broche (spécialité locale) pour notre 4h ! Nous nous remettons en route sous une pluie fine. Dans la montée nous croisons « deux jeunes rigolos » en jogging à l’allure plutôt citadine que montagne ! Ils ont prévus de monter et d’aller « squater » à la cabane un plus loin. Zut, c’est peut-être la cabane où nous avions prévu d’aller également… Nous les distançons rapidement et arrivons au refuge d’Espuguettes. Il pleut et il y a du brouillard très épais (nous ne voyons rien du cirque de Gavarnie…). Nous continuons au GPS et nous croisons un couple qui redescend vers Gavarnie. Il commence à se faire tard et nous leur disons que deux jeunes nous suivent à 45 min/1h et qu’il faudrait peut-être leur dire de faire demi-tour (ou de s’arrêter à Espuguettes). Sans GPS ils vont certainement se perdre. Encore quelques heures dans le brouillard et nous arrivons à la cabane d’Estaube. Une grande famille occupe déjà la partie randonneur. Par chance la partie berger est ouverte, c’est parfait pour nous. Ce soir dîner de luxe avec le ravito de cette aprem : tartiflette + bière ! Ce soir nous avons dépassé René ! Et les deux rigolos ne sont jamais arrivés.
Jour 11 : Cabane d’Estaube – Cabane Barrossa : Merci gardien !
Nous démarrons avec le brouillard. Nous avons décidé de contourner le lac et de passer par Heas (aucun ravito possible). La montée aux hourquettes d’Heas est rude mais très belle. Nous nous arrêtons au refuge de Barroude boire un chocolat. Nous discutons avec le sympathique gardien qui nous indique une cabane où passer la nuit et un chemin plus agréable que la piste prévue le lendemain. Nous croisons dans la descente deux belges flamands, très lourdement chargés. Nous les retrouverons à la cabane Barrossa. Nous y faisons un feu dans le petit poêle et nous nous douchons au ruisseau en contrebas. Nous comprenons la différence des tailles de sacs : les belges ont des assiettes, couverts, des petits pots avec du sel et du poivre ! Comparé à nous qui mangeons directement dans la popotte notre purée mousseline à l’eau + boite de thon…
Jour 12 : Cabane Barrossa – Cabane d’Anescruzes : Col del Bastardo !
D’après le chemin indiqué par le gardien du refuge de Barroude, nous pouvons éviter Parzan et couper dans la vallée d’avant (ce qui évite un long bout de piste + route pas très drôle). Nous suivons donc ses indications et marchons sur une sorte d’aqueduc en surplombant la route internationale. Le sentier est très sympa et nous trouvons des cèpes le long du chemin, hop dans le sac ! Nous arrivons à l’intersection indiquée et nous remontons donc la vallée. Arrivés à la cabane (trigoniero) nous sommes sensé prendre en diagonale vers la droite pour passer un col et ainsi arriver directement au paso de los caballos. Nous trouvons quelques cairn et très vite, plus rien. Nous décidons tant bien que mal de monter tout droit à travers une sorte de prairie extrêmement raide. En arrivant en haut nous rebaptisons ce col sans nom : Col del Bastardo ! Et nous disons, merci gardien ! Bon après on avait peut-être pas assez bien écouté… Ce raccourci nous a bien ralentis, mais nous finissons tout de même par atteindre le paso de los caballos. Quelques heures plus tard, nous arrivons au refuge de Viados. Nous sommes un peu en retard sur notre planning, nous avions prévu d’aller bivouaquer un peu plus loin. Nous prenons tout de même le temps de commander de gros sandwichs et un coca (+ 1 tablette de choco pour plus tard). Après ce 4h revigorant nous continuons. Avec notre super espagnol, nous avons compris de la gardienne qu’il y avait une cabane pas très loin. C’est donc une bonne heure après que nous arrivons à la cabane d’Anescruzes, située sur une petite colline. Pas de douche ce soir, il y a juste un petit ruisseau terreux qui passe à proximité. Nous trouvons des pates dans la cabane laissées par d’autre randonneur. Ce soir en apéro nous aurons donc une fricassé de coquillettes aux cèpes ! C’est par contre la nuit la plus froide que nous avons eu. En effet au sommet de la colline, la cabane est en plein vent. Nous la désignons donc de façon objective : la cabane la plus venteuse du monde !
Jour 13 : Cabane d’anescruzes – Refuge Jean Arlaud Portillon : le passage sous la montagne.
Passage du col d’aigues tortes, puis descente vers la cabane de pouchergues (nous ne descendons pas à la Soula). Elle est rénovée et fermée (si c’est bien celle-là). Nous avions prévu d’y passer la nuit sans le détour de la veille (ouf !). Rapidement nous suivons une ancienne voie de chemin de fer qui servait à la mine. Le sentier a été taillé dans la roche, c’est impressionnant. Puis au détour d’un virage, nous voyons les voies ferrées rentrer dans la montagne par un tunnel. Une des portes est ouverte, J. insiste pour passer par là ! Et nous passons donc « sous la montagne », nous ressortons un peu plus loin au travers d’une zone de chantier. Nous amorçons alors la longue montée jusqu’au col des gourgs blancs. Elle est rendue difficile par de nombreux névés encore présents même à ce moment de l’année. La descente ensuite vers le refuge est interminable dans les pierriers. Nous perdons plusieurs fois de vue l’itinéraire dans ces rochers. Nous arrivons un peu tard au refuge Portillon. Il est plein, nous devrons donc planter la tente à proximité. Nous dinons tout de même dans le refuge, et après plusieurs jours de purée mousseline nous sommes affamés ! Nous finissons systématiquement tous les plats de notre table, nous passons pour des gros morfals ! A tel point que la gardienne a pitié de nous et nous offre un paquet de gâteau et des tablettes de chocolat !
Jour 14 : Refuge Jean Arlaud Portillon – Bivouac pla herbeux : La moitié !
Le matin nous nous attardons au très bon petit dej, en chargeant nos téléphones. Nous laissons partir devant tous les randonneurs qui se lancent à l’assaut des pics environnants. Bon, on aurait mieux fait de regarder où ils allaient, car nous nous égarons au bout de 15 min ! Un peu d’escalade et hop, nous sommes de retour sur le bon sentier. Nous atteignons le magnifique cirque de Remune. Commence alors l’interminable descente vers l’hospital de Benasque. Ça fait mal aux jambes ! Nous déjeunons dans le bar de l’hôtel (sandwich espagnol + bière) très chic et faisons une sieste dans le parc pour enfant. L’hôtel nous donne un peu de pain, parfait ! Un peu avant d’arriver au refuge de la Renclusa nous nous arrêtons à une petite venta qui propose des boissons fraiches, il y a même un compacteur de canettes ! Nous achetons également des cacahuètes et du maïs grillé. Très belles vues sur l’Aneto, le seigneur des Pyrénées. Nous passons le refuge sans nous arrêter et plantons la tente plus haut dans une prairie. Nous considérons cet emplacement digne d’un « bivouac charlie » ! Nous n’avions pas pu fêter dignement la moitié de notre parcours hier soir à cause de la fatigue, c’est donc pour ce soir ! En guise de célébration nous fumons un cigare quelque peu endommagé par ces 14 jours de marches.
Jour 15 : Bivouac pla herbeux – Bivouac pla 1883 m : Yeah un 3000 !
La nuit a été fraiche, il y a de glace sur la tente ! Nous marchons d’un bon pas vers le col de Mulleres, gros objectif de la matinée. Nous en profitons pour faire un « saut » au pic de Mulleres (3010m). Nous y rencontrons un sympathique groupe de randonneurs. Ils redescendent par le même chemin. Heureusement, car la désescalade n’est pas évidente ! Ils nous montrent par où ils sont passés à l’aller. Nous laissons un abri métallique sur le côté et continuons la descente en direct et atteignons la route où est situé l’hosiptal de Vielha (qui semble fermé). Nous faisons du stop pour descendre à Viehla nous ravitailler. Ce sont des français qui nous prennent. Sur place, achats rapides au super marché puis à la pharmacie pour de la crème solaire. Nous avons cherché en vain une laverie, tant pis on continuera la lessive au ruisseau ! Puis nous sommes remontés en stop par deux espagnols qui sont en fait employés du parc et travaillent à la petite maison de « recherche de haute montagne » située au début du sentier. Nous reprenons notre route après avoir mangé des sandwichs pour notre 4h. Et nous montons bivouaquer dans une prairie vers 1880 m. Ce soir festin : paella, brownie et une Guinness !
Jour 16 : Bivouac pla 1883 m – Cabane port de la bonaigua : une bien longue journée
Nous montons au port de Rius et après le lac de Rius nous coupons par le val d’Arties pour atteindre directement le refuge de la Restanca. Nous y prenons un très bon chocolat et alors que nous regardons les bombonnes de gaz à vendre (la nôtre étant presque vide), la gardienne nous en offre une à moitié utilisée. Parfait ! Nous passons les ports de Goellicrestada puis de Caldes, où nous nous laissons « porté par le dénivelé » comme conseillé par les randonneurs rencontrés la veille ! Nous passons à proximité du refuge de Colomers et nous allons déjeuner au bord de l’eau. Nous traversons le barrage et en continuant nous passons à coté de plusieurs vestiges témoins de l’activité minière du coin (tunnel, rails, etc.). Nous rattrapons une piste, assez dure à descendre du fait des gros galets + caillasses. Puis c’est la montée finale (pour aujourd’hui) vers le port de la Bonaigua à travers la forêt. Cette longue journée se termine en beauté ! Nous avons repéré l’existence d’un abri, mais une fois arrivés en haut, impossible de le trouver ! C’est après pas mal de temps de recherches et épuisés que nous le trouvons bien caché derrière la colline, quel bonheur ! Malheureusement il n’y a pas de point d’eau. Nous tentons tout de même de filtrer et chlorer l’eau terreuse de la mare d’à côté où les chevaux viennent boire : ça sera ok pour le thé seulement. La cabane est très confortable avec des matelas à l’étage. Nous y trouvons également une petite ardoise joliment gravée par un HRPiste !
Jour 17 : Cabane port de la bonaigua – Grange Alos de isil : La générosité vol 1
Grasse mat pour récupérer de la veille, nous démarrons tranquillement vers 9h. Nous montons vers le col d’estany Pedo. Très beaux paysages parsemés de lacs. Nous arrivons au refuge de Gracia Airoto avec sa toiture orange. Cabane quatre étoiles ! Nous regrettons d’être si tôt dans la journée ! Il y a de tout (matelas, victuailles, etc.). Nous y prenons un café et c’est reparti. Puis c’est la grande descente vers Isil. Nous avons décidé d’y passer, en effet J. a mal aux pieds et a besoin de compeed, nous espérons y trouver une pharmacie. La descente est douloureuse ! Nous y arrivons et ne trouvons pas de pharmacie. Nous prenons une bière et des tapas au petit café (+ravito en pain et autres). En discutant avec la serveuse, elle propose d’appeler son copain, qui ne va pas tarder à partir du village situé plus bas pour la rejoindre, pour lui demander de nous acheter des compeed ! C’est ainsi qu’il arrive 30 min plus tard avec les pansements ! Belle preuve de générosité, cela nous rebooste le moral. La fin de journée est proche, nous reprenons la route, passons Alos de Isil et montons en direction des granges. Nous pensions en trouver une ouverte pour cette nuit. Malheureusement ce n’est pas le cas. La dernière est ouverte, mais elle doit être occupée dans la journée par des vaches, impossible d’y dormir. C’est sans compter sur l’acrobate J. ! Il y trouve un passage pour l’étage supérieur et ouvre la porte à M. qui donne sur l’étage ! C’est un peu sale, nous trouvons un balai et nous aménageons un coin pour la nuit et une sorte de table avec un sceau pour diner ! Douche au ruisseau en contre bas.
Jour 18 : Grange Alos de isil – Refuge Certascan : ça fait de plus en plus mal…
Nous enchaînons les cols : Cornella puis Curios et encore Calberante pour finalement arriver à la mi-journée à l’abri Enric Pujol (grand luxe, matelas et couvertures !). Nous y déjeunons et faisons connaissance avec deux sympathiques HRPistes de Montauban et un écossais. Nous enchaînons la longue descente. Nous laissons les 2 HRPistes à la cabane un peu plus bas, ils souhaitent y faire une sieste. La descente nous fait bien mal aux pieds, nous avons de grosses ampoules ! Nous arrivons en bas au très beau petit village de Noarre, plusieurs maisons en reconstruction. En montant au col de Certascan nous croisons des français qui ont tenté de monter au refuge, mais il ne l’on pas trouvé, ils redescendent… est-il si difficile à trouver ? Nous espérons que non ! C’est notre but pour ce soir ! La montée puis descente au refuge est très douloureuse pour J., nous sommes à deux doigts de monter la tente pour ne pas aller plus loin. Et puis finalement nous y sommes ! Quel bonheur ! Douche chaude et bon dîner nous attendent. Le gardien espagnol est sympa. Nous lui achetons un peu de pain et de charcute pour lendemain. Ce soir nous avons du mal à marcher dans le refuge avec nos pieds à vifs !
Jour 19 : Refuge Certascan – Bivouac Mounicou : La générosité vol. 2 et un gros coup au moral
Ce matin, atelier pansement avant de partir : chaque orteil est entouré pour éviter les frottements ! (petit rituel qui nous suivra pendant quelques jours…) c’est pour le moment tout ce que nous pouvons faire, espérons que ça tienne ! Petit dej, et c’est parti pour la descente. Aujourd’hui, ça n’est pas la grande forme, nous décidons donc de faire une seule étape du topo, et donc Mounicou est notre objectif pour ce soir. Nous passons le port de l’Artigue puis le plateau de Mespelat. Nous croisons un troupeau d’Isards. Il y a également pas mal d’orries un peu partout. Nous arrivons finalement à la route et y croisons un randonneur (Jean-luc) qui vient de redescendre également. Il fait partie d’un club d’alpi-rando ariégeois. Au cours de la discussion, nous lui faisons part de nos problèmes d’ampoules/inflammations sous les pieds et il nous propose d’aller nous chercher des pansements à la pharmacie la plus proche avec sa voiture. Nous nous donnons rendez-vous au célèbre gite de Mounicou, où nous avions prévu de nous arrêter boire un verre. Nous l’y retrouvons donc un peu plus tard. Il nous a acheté des pansements, du tulle gras et du daquin. Il nous explique ce que le pharmacien lui a recommandé comme traitement. Il est alarmiste, et nous explique que lui et le pharmacien sont d’accord sur une chose : vu l’état des plaies, il faut que nous arrêtions. Les inflammations sous les pieds sont trop importantes, et elles ne cicatriseront pas tant que nous continuons à marcher. C’est un gros coup dur pour nous, le moral est au plus bas… Mme Denjean (proprio du gite) a pitié de nous et nous donne des paquets de gâteaux, saucisson et chocolats, en nous souhaitant « que cela nous donne du baume au cœur » ! Ça réussi ! Nous sommes très touchés, nous remercions nos deux « anges gardiens » et quittons le gite. Nous décidons de planter la tente à la sortie du village. Une aire de pique-nique y a été aménagée, il y a même des toilettes et un point d’eau. Le soir grosse discussion : il nous reste à peu près 8 jours, nous ne voulons pas abandonner si près du but. Nous parions sur l’efficacité des traitements et décidons de continuer !
Jour 20 : Bivouac Mounicou – Cabane la Serrera : Journée humide
Aujourd’hui il pleut, et la météo n’est pas partie pour s’améliorer. Avec nos problèmes, nous décidons de suivre un itinéraire « facile » par le port de Rat et par la route ensuite. L’orage est à son plus fort (+ grêle) quand nous passons le col ! A tel point que nous courrons presque pour finir de le gravir et redescendre de l’autre côté, nous voyons des éclairs un peu trop proches ! Nous arrivons trempés à la station de ski Ordino Arcalis. Par chance le resto-self est ouvert, et nous commandons la plus grosse assiette BBQ de la carte ! Nous nous déshabillons dans le resto pour nous changer et prenons notre temps pour manger et faire sécher les habits. Le chef des cuisines est Ok pour nous vendre deux grosses boules de pains tranchés, génial ! La descente ensuite est « froide », il pleut encore à torrent. Nous descendons par la route jusqu’au village d’el Serrat que nous traversons rapidement, notre objectif est le refuge de Sorteny : nous voulons récupérer dans un bon lit ! Malheureusement, il est fermé, en rénovation. Nous maudissons les ouvriers qui ne veulent pas nous laisser ouvert le moindre petit appentis pour passer la nuit (il pleut encore !). Nous voyons sur la carte qu’il y a une cabane ouverte un peu plus loin, c’est parti. Nous y arrivons, il y a déjà deux espagnols. Bonus : ils ont démarré le feu ! Nous jouons au bucheron en les aidants à ramener plus de bois et nous passons une soirée sympa avec eux. Bien plus tard dans la soirée, alors que nous dormons tous, deux allemands arrivent ! On sera bien serré dans la petite cabane à dormir sur les sacs de sel.
Jour 21 : Cabane la Serrera – Bâtiment minier Pimorent. Journée bitume.
Avec la « petite » journée de la veille, on essaie de se lever tôt. Objectif : faire un bon ravito au Pas de la Casa. Nous souffrons encore de nos pieds, du coup on essaie de privilégier les routes, même si ça n’est pas drôle, on avancera vite et facilement. De toute façon la météo (pluie + brouillard) nous permet difficilement d’envisager autre chose. Nous passons près d’une cabane/orrie pas trop mal aménagée avec des palettes, sommaire mais possible d’y dormir si besoin. Puis nous faisons une pause au refuge Coms de Jean (abri non gardé, tout confort !). Nous y trouvons une tablette de chocolat, engloutie aussitôt. Nous faisons des tartines gros sel + huile d’olive (trouvés sur place) et c’est reparti. Nous passons à proximité de la cabana Sorda (où il y a du monde). Puis direction Soldeu et Pas de la Casa, par la route. Pas très rigolo, mais il pleut, passer par incles et l’étang Fourcat n’est pas possible. Nous déjeunons dans le parking d’un immeuble, un peu glauque mais à l’abri ! Nous tentons de passer par le tunnel « comme si de rien était » pour gagner du temps, mais nous sommes rattrapés par les gardiens ! Nous montons et descendons donc les lacets jusqu’au Pas de la Casa. En arrivant (dans le brouillard) tout est fermé ! En effet c’est le jour national à Andorre ! On nous dit que c’est le seul jour de l’année où les magasins sont fermés, on en a de la chance ! Nous rêvions d’un bon ravito, c’est loupé, nous terminons à acheter quelques bricoles dans les stations-services. Il se fait tard, et nous n’avons pas le courage de pousser jusque Puy Morens. Entre les deux nous savons qu’il y a des ruines minières, nous prévoyons d’y camper. En chemin M. s’électrocute l’entre-jambe au moment de passer une clôture à vaches, et oui nous sommes trempés ! Les bâtiments miniers sont effectivement bien en ruine mais nous arrivons à monter à l’étage et nous aménager un coin pour la nuit. Nous serons au moins au sec ! Encore une journée assez dure finalement. Nous avons mal partout (genou, pied, etc.).
Jour 22 : Bâtiment minier Pimorent– Cabane de Pradella : Qui a perdu son chien ?
Réveil un peu douloureux. Aujourd’hui pas mal de dénivelés, nous allons essayer « d’y aller tranquille ». Nous passons le col de Puymorens puis faisons une courte pause à la petite cabane Cortal Rosso. Un petit paquet d’amande nous y attend, hop englouti ! Il y un graffiti laissé par deux MUL HRPistes Lisard et Yaya, avec leur objectif affiché : 21j ! (En fait j’avais vu qu’ils avaient abandonné à Amélie-les-bains, pour des problèmes d’ampoules aux pieds, hum hum, ça rassure). Nous passons près de l’étang Lanoux puis c’est l’ascension du pic Carlit (2921 m). Nous avons un bon rythme et hop nous sommes en haut ! Très belle vue, nous prenons une bonne pause. Puis c’est la descente vers le lac des Bouillouses. Nous faisons la descente avec un chien qui semble perdu ! J. téléphone à son maitre, effectivement il le cherche ! Nous nous arrêtons à l’auberge du Carlit boire une bière. Nous achetons un peu de pain au patron du resto, qui nous en fait don. Nos voisins de table nous font également don du jambon qu’ils avaient acheté pour eux ! En fait, on doit faire peur à voir ! Nous arrivons ensuite très vite à la cabane de Pradella, parfaite pour passer la nuit. Nous y faisons un bon feu !
Jour 23 : Cabane de Pradella – Refuge Ull de Ter : le renouveau !
Vu le ravito raté du pas de la Casa, aujourd’hui direction Pyrénées 2000 (P2 pour les intimes) et son supermarché casino. Nous y sommes dès 9h et faisons un détour par la boulangerie ! Nous passons également à la pharmacie pour acheter des compeed. Le pharmacien nous propose plutôt une sorte de double peau plus fine à découper soi-même à la taille voulue. Il nous prête même une paire de ciseaux. Du coup on s’installe devant la pharmacie sur le parking et hop atelier pansements. Et là, miracle, J. remarche sans difficultés, c’est un renouveau ! Nous rejoignons Eyne par des routes + GR, puis c’est l’ascension vers le col de Nuria. Nous avons de bonnes jambes et rassurés par les nouveaux pansements, nous filons à toute vitesse vers le col ! Nous croisons deux belges qui descendent en étant parti du refuge d’Ull de Ter le matin même (c’est notre objectif pour ce soir). Ils nous disent que l’on n’y sera jamais ce soir. Bon effectivement, d’après le topo et au pointage de Eyne, nous devrions y être vers 20h30-21h. Et en fait nous arrivons à 18h10 ! Le refuge et le gardien sont tops. Un bonne douche chaude et c’est l’heure de l’apéro !
La pharmacie qui nous a sauvée!
Jour 24 : Refuge Ull de Ter – Cabane du Pinatell : une vision irréelle
Bien reposés et requinqués, nous partons au petit matin à la frontale. Ce début de journée est magnifique sur les crêtes où nous croisons de nombreux isards aux travers des nappes de nuages et de brouillard. Nous serons même doublés par un type torse-nu sortant de nulle part et s’entrainant visiblement pour un trail ! Nous faisons une courte pause au refuge de pla Guillem (cabane très confortable). Nous nous orientons au GPS, car dès que l’on descend on rentre dans la nappe de brouillard. Nous arrivons au refuge de Mariailles qui est envahi par une classe de lycéen en voyage scolaire ! Nous prenons une soupe et discutons avec le gardien très sympas qui nous donne un super conseil : faire le Canigou en aller-retour et descendre tout droit à partir de Porteille de Valmanya vers la Carnisserie. Aussitôt adopté, cela nous fait éviter le « détour » par le pic Joffre et le chalet des Cortelets : plusieurs heures de raccourci à la clef. C’est ainsi qu’arrivés à Valmanya, nous posons les sacs derrière un rocher, et nous montons au Canigou par la fameuse cheminée. Peine perdu le brouillard est très dense et nous n’apercevons pas la méditerranée… Nous prenons quand même le temps d’apprécier le moment, c’est notre dernier vrai sommet. Nous redescendons chercher nos sacs et c’est parti pour la descente hors sentiers en suivants les petits points bleu et rose. Même en plein brouillard ils restent visibles. Et alors que nous peinons un peu dans la descente très raide, nous passons sous la nappe de brouillard, et là, vision irréelle, que nous ne comprenons pas tout de suite : au loin nous voyons une grande ville, illuminée par le soleil, et juste après des reflets brillants : c’est la mer ! Et oui, ça fait 24 jours qu’on ne pense qu’à ça, on en rêvait, et en fait on ne s’y attendait pas, la mer méditerranée est là et nous tend les bras ! Nous avons les larmes aux yeux, le paysage est tellement dingue, nous sommes encore à moitié dans le brouillard et nous voyons ces villes et cette côte baignées par le soleil. « Putain mec » est à peu près tout ce que nous arrivons à dire ! Nous redémarrons et tout va bien jusqu’à ce que nous arrivions à une orrie. Nous perdons alors la trace des balises. Nous décidons alors de suivre le cours d’eau qui croisera fatalement la HRP un peu plus bas. Nous rejoignons effectivement le sentier mais après quelques acrobaties dans des gros blocs. Une fois sur le sentier nous arrivons rapidement la cabane du Pinatell où le feu est déjà fait ! En effet nous sommes accueillis par un couple de belge flamands. La cabane est, d’après les panneaux, envahie par les punaises de lit, ce que nous vérifions la nuit !
Une des plus belles image de la traversée, avec les isards sortants du brouillard (ou un joggeur fou)
Oui oui c'est la mer tout au fond!
Jour 25 : Cabane du Pinatell – Ermitage de la salinas
Comme indiqué sur le topo nous ne passons pas par Batère et coupons en direct du col de la Citère à la tour de Batère, en passant bien sûr par le fameux pic Estelle ! La descente est facile, mais cela devient étouffant à mesure que l’on descend. Ça sent la fin, nous commençons à quitter les paysages de montagne. Nous traversons des forets de chênes lièges avant d’arriver à Amélie-les-bains à la mi-journée, pile pour s’attabler au resto avec une crêpe au nutos en dessert! Nous en profitons pour faire un ravito dans une petite superette. Et c’est parti pour la montée. Le gros repas nous pèse un peu sur l’estomac, nous ne sommes plus habitués à une nourriture si riche ! Nous arrivons à l’ermitage de las salinas un peu tard, nous finissons à la frontale. Mauvaise surprise : la partie refuge ouverte est en rénovation, impossible d’y dormir : c’est rempli de gravats. Nous plantons la tente devant, mais nous prendrons notre diner à l’intérieur.
Jour 26 : Ermitage de la salinas – Banyuls
Nous démarrons tôt, même si nous sommes fatigués, la mer nous appelle ! Au cours de la matinée, une idée de génie nous vient, le soleil devait taper fort, et si on terminait ce soir ? Après un calcul savant, nous pouvons viser 00h00. Pourquoi pas ? Ça nous permettrait de fêter ca tranquillement le samedi et d’être de retour aux coté de nos petites femmes dès le samedi soir. Avec du coup une journée de réadaptation à la vie avant de retourner au boulot lundi. Ok banco ! C’est parti ! M. passe un coup de fil à son père pour qu’il nous réserve un dej dans un bon resto de Banyuls le lendemain midi. Paf rdv est pris, nous en rêvons déjà! Nous arrivons au Pertus à la mi-journée, nous déjeunons/ravito au super mercado du coin. Nous croisons un gros groupe de jeunes belges flamands qui visiblement partent camper dans les hauteurs, bien chargés, en bières surtout. Nous attendons l’ouverture pour un ultime passage à la pharmacie, cette fois ci pour acheter de la crème antidouleur musculaire. Nous avons des douleurs dans les cuisses et les genoux. Nous rattrapons le groupe de belges qui s’est déjà arrêté pour une pause. L’un d’eux randonne avec une chaise !! Nous discutons un peu avec eux. Dès lors nous enchainons, nous passons le joli gite de l’Albère, qui indique Banuyls 8h, OK ! Nous nous égarons un peu en voulant éviter le pic de Neulos, mais tout va bien nous retrouvons le sentier peu après. Nous arrivons au refuge de Tagnarède vers 18h. Il est occupé par pas mal de monde. Nous prenons une petite pause et discutons avec les gens, qui nous félicitent pour le parcours accompli. Ils sont un peu étonnés par la taille de nos sacs pour un mois dans les Pyrénées et quand on leur dit : ce soir nous serons à Banyuls ! En même temps ça fait un mois qu’on y pense, pour nous c’est sûr, c’est pour ce soir ! Nous enchaînons ensuite la longue descente, nous sommes attirés par les lumières de la cote que nous découvrons au détour des virages. Nous prenons une pause pour diner à la frontale et c’est la marche finale ! Nous entrons dans Banyuls à 00h30 en silence, ça y est c’est bon, on l’a fait ! Nous sommes crevés, la descente de nuit a été rude, mais nous avons quand même la force de trouver un bar face à la plage avant sa fermeture. Nous commandons des bières et de la glace pour nos jambes ! Nous irons ensuite dormir à la belle étoile dans le jardin publique situé en surplomb de la plage. Non sans avoir bu un thé pour savourer notre dernière soirée.
J+1 : banyuls
La journée du lendemain est consacrée aux rituels : baignade (tellement savoureuse), dépôt du sable d’Hendaye, photo devant la plaque du GR 10 et enfin dej au super resto ! Où nous commanderons finalement poisson légume ( !), accompagné d’une bonne bouteille de vin du coin bien sûr. Nous achetons une carte postale pour Mme Denjean de Mounicou pour la remercier des gâteaux et du chocolat, et pour lui dire que nous y sommes arrivés, un peu grâce à elle !
Bilan :
• 26 jours
• 750 km
• 43 000 D+ soit 1 600 en moyenne par jour (et donc certaines à plus de 2 000…)
• 7 pharmacies
• En moyenne, 10h de marche par jours
• 17 nuits en dur (dont 5 en refuge payant) et 9 en bivouac (dont deux à la belle étoile, avec la dernière)
• Un gros challenge physique : nous finissons tous deux avec des contractures, douleurs aux genoux, et plaies sous les pieds. Nous mettrons un bon mois à récupérer
• - 5 kg à l’arrivée, nous sommes secs !
• Un immense sentiment de liberté !
Dernière modification par marcoyo (25-07-2017 11:53:53)
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#4 25-07-2017 11:32:57
- marcoyo
- Membre
- Inscription : 11-04-2016
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
liste a venir
Dernière modification par marcoyo (25-07-2017 11:53:00)
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#5 25-07-2017 12:21:37
- Opitux
- Jeune padawan
- Lieu : 06
- Inscription : 13-01-2013
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
Avec retard, bravo pour cette aventure
Plus je marche moins fort, moins j'avance plus vite...
Si vous me contactez pour l'association, mieux vaut passer directement par là
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#6 25-07-2017 14:04:16
- marcoyo
- Membre
- Inscription : 11-04-2016
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
oui merci!
je devrais pouvoir avoir la palme du plus lent retour de terrain!
et donc voila la liste:
Evidemment très perfectible. quand je la regarde maintenant je vois plusieurs choses à changer/enlever !
commentaires sur quelques équipements en dessous.
Sur le dos | grammes | Commentaire/retour | |
Sac 40L Deuter | 1619 | Allegé en coupant et enlevant les bouts de sangles inutiles | |
Vetements | Gore-Tex D4 | 674 | |
Tongs | 98 | Allegées à partir de tong en éponge. Découpées au plus juste et "rapées" | |
Pantalon convertible short D4 | 359 | Pour le soir, et si le short journée n'est pas sec après lessive | |
chemise soie manche longue | 102 | pour le soir | |
Caleçon running D4 | 72 | Pour le soir | |
Chaussette Running | 62 | ||
Doudoune decathlon avec housse | 299 | Avec capuche, donc pas de bonnet | |
Sac poubelle x2 resistant (transparent) | 20 | 1 sac pour le sac de couchage sans housse, un autre pour les vetements. Super bien marché. Tout est resté au sec | |
Pancho pelerine D4 | 308 | Vraiment bien. Sert de sursac, et s'ouvre devant. Peut etre enlevée/remise très vite en marchant en la laissant pendre sur le sac | |
Couchage | Tente 2 places | 2040, c'est j. m qui la porte, m. porte gaz, popotte + bouffe | |
Duvet (5°C) D4 | 1171 | sans housse | |
Sac à viande | 104 | en soie | |
Matelas thermarest | 467 | grand confort pour toute la rando | |
Cuisine | Popotte | 304 | |
Housse popotte | 16 | ||
rechaud + par vent | non pese | ||
bonbonne gaz pleine | 230 | ||
Briquet mini bic | 11 | ||
Cuillere/fourchette plastic | 9 | ||
Tasse/gobelet | 43 | ||
Camel Bag vide 3L | 163 | ||
Toilette | Serviette | 93 | |
Savon + eponge 1cm dans ziplock | 63 | ||
Brosse à dent coupée! | 4 | ||
Dentifrice | 81 | ||
Déo | 80 | ||
Orientation | Boussole | 98 | |
Cartes photocopie | 150 | brulées au fur et a mesure | |
Guide Véron | 284 | sans la couverture | |
Autres | Couteau opinel n°8 | 64 | |
Lampe frontale | 89 | ||
Téléphone | 107 | ||
Chargeur | 59 | ||
CB +liquide+ carte ID | 25 | ||
Trousse pharmarcie (2 plaquettes micropur, bande anti ampoule, immodium, ibuprofene) | 27 | pratiquement tout utilisé à la fin | |
Aiguille, rustine, fil coton, duck tape, gaze sterile, strap, lingette alcool | 70 | utilisé la moitié | |
Voltarene | 74 | utilisé entier | |
Couverture de survie | 57 | J. avait pris une deux personnes réutilisable. Donc pas forcement utile. Les nuits les plus fraiche, la pellerine peut servir, mais n'est pas respirant | |
creme solaire | 39 | utilisé entier | |
Portion gel sucré en cas d'urgence (x2) | 172 | utilisé dans le dernier jour | |
PQ | 16 | ||
Appareil photo | 181 | les piles ont tenues jusqu'au bout | |
Stylo | 6 | ||
Clefs | 34 | ||
Total portage au max (sans eau + bouffe) | 8004 | ||
Sur soi | |||
Bâtons de marche D4 | 430 | ils étaient déjà bien entammés. Ils ont perdu 1 ou 2 cm à l'arrivée! | |
Lunette de soleil | 27 | ||
Vetements | Chaussure marche salomon mi montante | 923 | Elle n'auront fait que la HRP au final |
Short running D4 avec calecon intégré | 117 | Notre accesoire préféré de la rando! | |
T-Shirt manche courtes merinos D4 | 149 | ||
Chaussettes x socks | 61 | à jeter à la fin | |
Foulard cheich | 187 | pour soleil et froid | |
Total sur soi | 1894 | ||
Doudoune D4: très bon rapport qualité/prix/poid
Pancho pellerine D4: très satisfait. Meme lorsqu'il a plu toute la journée, je suis resté au sec. Mes affaires dans le sac également. Et des qu'il ne pleut plus, ou l'ouvre et on la laisse pendre sur le sac. Tout ça sans meme s'arreter de marcher. très pratique. je l'ai meme utilisée de nuit pour ne pas avoir froid lors d'un bivouac à la belle etoile. Bon ok ça ne respire pas. Mais je n'ai pas eu froid!
Short running D4: très satisfait, leger, seche tres vite. et pas besoin de sous vetement, puisqu'il est intégré.
t shirt D4 merinos: vraiment bien
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#7 25-07-2017 17:08:04
- DOM42
- Membre
- Lieu : Saint-Victor-sur-Loire
- Inscription : 17-03-2009
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
Merci pour ce retour, même tardif Et bravo d'être allé jusqu'au bout
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#8 27-07-2017 14:21:11
- powknee
- Membre
- Lieu : sud ouest
- Inscription : 08-02-2010
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
salut
l'ardoise joliment gravé c'est moi ( emblème du vieux campeur )
lors de ma traversée 1 mois plus tôt, l'orage grondait dehors, alors
pour passer le temps
que de bon souvenirs lors de cette HRP 2013
Dernière modification par powknee (28-07-2017 09:09:03)
Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas
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#9 28-07-2017 09:43:08
- marcoyo
- Membre
- Inscription : 11-04-2016
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
merci de vos messages
hé hé c'est sympas de trouver l'auteur après tout ce temps!
Je garde un très bon souvenir du court séjour dans cette cabane, surtout qu'on a eu du mal à la trouver, et que nous étions lessivés!
j'ai hâte de partir pour la HRA!
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#10 29-07-2017 08:50:36
- powknee
- Membre
- Lieu : sud ouest
- Inscription : 08-02-2010
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
salut
petite anecdote avec ce lieu
c’était le matin,je prenais mon petit dej sur la table extérieur
j'ai entendu derrière moi un espagnol qui dévalait la pente en hurlant de joie
je l'apostrophe hola hombré qué pasa
mira mira
il me sort son appareil numérique, tout tremblant
et la je découvre une scène rare, il avait croisé un ours a 5 minutes de la cabane et réussi a le filmé pendant 1 bonne minute
l'ours était en train de ce gaver de myrtilles avant de détaler
je lui répondis qu'il avait eu un beau cadeau que seul la nature peut offrir
moi j'avais eu la chance de voir ces empreintes au col de CERTASCAN quelque jours auparavant sans le voir
c'est déjà un bonheur de marcher a coté des traces de cette animal
voilà pour l'anecdote
quand a l'eau pour les prochains hrpistes
sur la droite de la cabane (en sortant ) remonté a dré dans le pentu ,suivre un ruisseau sans eau ,il y a une source sous de gros rocher petit filet d'eau a environ 200 m
et laissé un petit peux de musli pour les souris elle m'ont foutu la paix pendant la nuit
bonne HRA
Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas
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#11 14-09-2017 11:37:48
- marcoyo
- Membre
- Inscription : 11-04-2016
Re : [Récit + liste] HRP Ouest Est août 2013
dingue cette anecdote!
on n'a pas eu cette chance.
et pour la source, j’étais sur qu'il devait y en avoir une quelque part! je suis monté dans la direction que tu indiques, mais probablement pas assez, il commençait à faire nuit.
la HRA était top!
parfois presque plus sauvage qu les Pyrénées!
j'essaierai de ne pas mettre 4 ans cette fois ci à publier un récit...
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