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#1 30-04-2007 12:34:33

ith
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Inscription : 08-03-2007

Imper/respi

Bonjour,

En lisant le sujet du WIKI relatif aux vêtements imper/respi, je me suis dit qu'une petite introduction histrorique sur le sujet pourrait être utile.
J'ai donc essayé de retracer l'évolution au cours du temps des solutions concernant ce problème. Pensez vous que cela serait un apport au wiki, conforme à l'esprit du site ?

Vos Avis m'intéressent, Did.

Approche phylogénique d'un vieux problème : Comment concilier imperméabilité et confort.

La recherche de tissus imperméables à l'eau a toujours intéressé les hommes devant affronter des conditions climatiques difficiles, les pèlerins, les marins, les chasseurs, les militaires et plus récemment les alpinistes.

Imperméable mais inconfortable :
Pendant longtemps, l'imperméabilité était improbable et limitée. Le moyen le plus utilisé consistait à enduire d'une substance hydrophobe (cire, huile, graisse) une matière naturelle. Par exemple, il est possible de graisser une cape en cuir afin d'avoir un vêtement résistant à l'eau. On pouvait enduire d'huile de lin ou bien encore cirer une toile. Ces procédés étaient relativement efficaces, mais les vêtements étaient lourds, poisseux, malodorants, rigide au froid et sensibles au feu.
Au début du XIXème siècle Monsieur Macintosh a trouvé le moyen de dissoudre du caoutchouc dans un solvant, ce qui permettait d'enduire une toile de façon très efficace. Une fois le solvant évaporé, le vêtement restait longtemps imperméable. Ce procédé pouvait s'appliquer à des toiles fines, d'où un gain de poids important. En revanche, l'odeur était très présente et sous certaines conditions la toile devenait « collante ».  Pourtant, c'était efficace et cela a équipé les cochets et les premiers alpinistes pendant plus de 100 ans. Il semblerait que le procédé ait été amélioré par la suite (Hancock, vulcanisation).

Depuis longtemps, il existait donc des moyens de se procurer des vêtements imperméables. Mais ils étaient peu adaptés à des activités intenses. D'une part, car ils étaient lourds et rigides. D'autre part, car ils étaient aussi imperméables à l'air et s'opposaient donc au transfert de l'humidité. Pour ces raisons, ces vêtements ne pouvaient pas être portés de façon permanente. Ils existaient sous la forme de cape ou de pardessus. Pas MUL comme démarche !

Confortable, mais pas imperméable.
Les hommes engagés dans des activités soutenues ne pouvaient se permettre d'avoir des vêtements ne laissant pas s'échapper l'humidité. Ils connaissaient les inconvénients de l'humidité stagnante : à court terme perte des capacités d'isolation ou surchauffe. A long termes, problèmes d'hygiène (mycose, vermine…) et destruction des vêtements. Il fallait donc trouver des vêtements résistants à l'eau et qui laissaient la transpiration s'évaporer. Notons que le problème est ancien puisqu'il semble que Otzi possédait une cape composée d'herbes longues se chevauchants, un peu à la manière des toits de chaumes. Il s'agissait d'un vêtement analogue aux vêtements de paysans japonais que l'on remarque sur certaines estampes. Le procédé ne possède pas, me semble-t-il, d'équivalent actuellement.
Le moyen le plus simple, consiste à employer une matière naturellement résistante à l'eau  et de l'enduire, avec modération, d'une substance hydrophobe. Le procédé est toujours utilisé de nos jours.
Par le passé on a utilisé des cuirs cirés ou huilés (souvent du chien, ils n'ont pas de glandes sudoripares), des vêtements en boyaux chez les esquimaux (peut être les premiers imper/respi),  ou bien de la laine ayant gardé sa lanoline. Dans ce dernier cas, il y avait des problèmes d'odeur et de développement de micro-organismes s'attaquant à la laine. Dans le cas du cuir, le résultat était coûteux et moyennement efficace (pensez à vos chaussures).
Pour la laine, les procédés cherchant à éviter la lanoline étaient nombreux. Par exemple, on pouvait utiliser de la laine bouillie, grattée ou bien encore foulée. Les draps de laine foulés présentent une surface résistante à l'eau (l'enveloppe de fibres de laine est naturellement hydrophobe) et mécaniquement solide une fois mouillée (la laine est fragile humide). De plus, la laine conserve ses propriétés isolantes une fois mouillée.
La solution est acceptable, sous réserve que la pluie ne soit pas intense et qu'il fasse assez froid pour supporter des vêtements épais en laine (Swanndri). Sous une forte pluie, les vêtements devenaient inconfortables et s'alourdissaient considérablement. Néanmoins, une conception intelligente du vêtement (épaules sans coutures ou à la façon de Lord Raglan, absence d'ouverture et de coutures, cape volante, coutures obliques, franges pour drainer) permet d'améliorer la performance.
Si toutes les armées du monde équipaient leurs soldats d'uniforme en drap de laine jusqu'à la deuxième guerre mondiale….c'est que la solution n'était pas si mauvaise, au moins par temps froid. D'ailleurs les alpinistes allemands utilisaient dans l'Himalaya des capes en loden jusque dans les années 50, et les français utilisaient le drap de Bonneval pour leurs ascensions. Les chasseurs européens utilisent encore les vêtements en loden ou en walk sous la forme de veste, de capes ou de manteaux (Lodenfrey, Sankt Hubertus). Les américains utilisent aussi des vêtements en laine foulé qu'ils nomment Mackinaw ou bien encore tissé et gratté (Filson, King Of the Mountain, Sleepings Indians). Ils ont l'avantage d'être très silencieux et de ne pas craindre les accrocs.

A la recherche du gain de poids.
Se protéger de la pluie était donc possible, mais au prix de vêtements lourds, chauds et encombrants.
La laine représentait une solution valable, mais pas optimale pour des alpinistes qui recherchaient un gain de poids. De même, un tissu de laine n'est pas un très bon coupe vent, à moins qu'il soit tellement foulé qu'il en devient inconfortable. Les explorateurs polaires vont de ce fait adopter progressivement des vêtements coupe vent ayant une coupe imitant celles en usage chez esquimaux. C'est le fameux anorak. Nansen innove dans sa traversée du Groënland en utilisant des vêtements en laine foulée (Vadmal) avec des coupe vents en coton possédant une capuche. Lors de sa traversée, il affronte des froids extrêmes (-40°C), mais aussi la pluie, ce qui lui fait regretter de ne pas disposer de vêtements plus imperméables. Durant son parcours, la toile huilée qui lui sert de tapis de sol se déchire du fait du froid.

Le temps du coton.
Les pays aiment valoriser leurs ressources. Dans l'empire anglais, il y avait du coton (inde) et de la pluie (angleterre)...Les anglais, depuis les débuts de la révolution industrielle, maitrisaient l'art de filature (John Kay, Cartwright, Hargraves, Crompton, spinning jenny...). Ils vont donc pouvoir inonder le monde de leurs productions à bas prix et de qualité.
A la fin du XIXème siècle, la firme Burberrys met au point un tissu révolutionnaire : la gabardine (du vieux français gavardine). Il s'agit d'un tissu de coton tissé très serré dont chaque fil est préalablement imprégné d'une substance hydrophobe (paraffine, alun…) . Pour la première fois, un tissu est spécialement adapté aux sportifs, à l'époque les alpinistes et explorateurs. Ce tissu révolutionnaire va être utilisé pour la conquête des pôles (tentes et vêtements). A la même époque, on obtient des vêtements très imperméables et résistants en enduisant de paraffine (dérivé de pétrole) de la toile de coton (Barbour...)

Pendant la grande guerre, les officiers anglais vont se faire confectionner des « trenchs coats » en gabardine, et l'utilisation de bavolets de revers et de coutures en pointe pour permettre l'évacuation de l'eau va permettre une bonne protection contre la pluie.

La gabardine sera améliorée par la firme Grenfell des Middlands qui équipera les expéditions anglaises dans l'Himalaya  avant la deuxième guerre mondiale. Le procédé sera encore amélioré pendant la deuxième guerre mondiale afin d'équiper les pilotes de l'aéronavale britannique lors des amerissages forcés : c'est le fameux Ventile. Les anglais sont à la pointe de l'innovation et sont les seuls à maîtriser le savoir faire et la matière de base rare et chère (coton égyptien à longue fibre). La conquète des pôles et de l'hymalaya leur donne l'occasion d'innover. Par exemple, le Shirley institute mettra au point les vêtements de l'expédition vainqueur de l'Everest (Hillary porte un vêtement en tissu de chez Aquascutum). Ils sont les premiers à tester les tissus techniques en soufflerie derrière les hélices d'un avion au décollage...

Le Ventile est un tissu de coton tissé très serré. Lorsqu'il est mouillé, le coton hydrophile gonfle et les trous de la trame sont bouchés.  L'imperméabilité est de l'ordre de 700 à 1000mm. Un vêtement est fortement coupe vent et presque imperméable.  L'imperméabilité est atteinte si on utilise deux couches de tissus. C'est le vêtement des alpinistes de l'après guerre, confortable, presque imperméable et très respirant. Malheureusement, il est rare et cher, froid et long à sécher quand il est trempé. Il a tendance à se  transformer en armure de givre si les conditions sont gélives.
On peut toujours se procurer un anorak en Ventile de nos jours. La RAF utilise toujours des combinaisons en Ventile pour ses pilotes (ils n'explosent pas en cas d'éjection du fait de la dépressurisation), et c'est l'idéal pour les expéditions polaires.

Les synthétiques ou comment valoriser mon pétrole.
Les tissus synthétiques vont se développer à l'occasion de la seconde guerre mondiale. Les USA doivent équiper rapidement une armée gigantesque, ils possèdent du pétrole en grande quantité, c'est une aubaine pour Dupont de Nemours.
Il est assez facile de rendre coupe vent et assez déperlant du nylon qui est par nature hydrophobe (3 à 4% d'eau). Il suffit de passer le tissu entre deux rouleaux de métal chauffés et les fibres ont tendance à se coller (calandrage). Le résultat est très léger, brillant, solide, insensible aux éléments et déperlant. Le polyester peut être traité de la même façon, de plus il est plus hydrophobe (1% d'eau).
Pour obtenir des vêtements confortables, on peut ajouter du coton au tissu synthétique et une légère couche de paraffine. Le vêtement est solide, sèche vite (polyester), confortable (coton) et coupe vent. Si le tissu est de qualité, une pluie fera gonfler le coton ce qui renforcera la déperlance. De toute façon le vêtement sèchera très vite. Ces tissus « 60/40 » ont équipés les alpinistes dans les années 60, particulièrement aux états unis. La firme Fjall Raven utilise toujours ce procédé dans son tissu G1000 (65/35). Il est possible d'ajouter une substance déperlante en surface (cire d'abeille puis  silicone et téflon) ou bien d'en imprégner chaque fibre avant le tissage.
A cette époque se développent les premières enductions étanches. Il s'agit d'enduire le tissu nylon par un revêtement d'acrylique qui bouche les pores. Le procédé permet d'obtenir des vêtements légers et étanches. Le problème vient du fait que l'enduction « durcit » le tissu et le rends plus fragile. De plus les premières enductions ne supportent pas les basses températures. L'avènement des enductions PU (polyurethane) vient régler ces problèmes dans les années 70. Mais les enductions bloquent la transpiration.

Les alpinistes trouvent la parade. Ils utilisent des coupes vents en coton (toile dickson) et emmènent des cagoules (grands anoraks descendant aux chevilles, une invention de Pierre Alain) étanches en tissu synthétique, donc légères. L'ensemble, complété par un pieds d'éléphant pour le bivouac, ne pèse pas très lourd. Mais durant les hivernales dans les faces nord, on se rend compte qu'il n'est pas très facile de mettre un vêtement en pleine paroi….l'idéal ce serait un vêtement unique !

La première solution est simple : il suffit d'ajouter des zips synthétiques, désormais fiables, un peu partout. Cela permet la ventilation.  On prévoit des ouvertures sur le devant, dans le dos, sous les bras…. Cela fonctionne bien pour le devant....moins bien pour le dos car le sac fait écran. Un modèle de l'époque porte le nom d'un guide : il s'agit du modèle Cardis. L'idée de la ventilation mécanique sera d'ailleurs reprise par les fabricants de veste en goretex pour améliorer les performances des vêtements techniques.

La seconde solution, C'est le tissu imper/respirant. Au début des années 80, la société Gore, spécialisée dans le matériel chirurgical et les isolants électriques, à l'idée d'expanser son produit fétiche le Polytétrafluoroéthylène (PTFE) qui est hydrophobe. Ce faisant, la membrane se couvre de petits trous, trop petits pour laisser passer une molécule d'eau en phase liquide. Mais assez grands pour que la vapeur d'eau puisse traverser. Il suffit de coller la membrane imper/respirante sur un tissu support : Le « goretex » est né !

Une troisième solution existe, très adaptée pour les conditions hivernales humides et venteuses. Ici encore l'idée est ancienne, avoir une couche chaude hydrophobe, recouverte d'un tissu coupe vent qui se sature d'eau. De ce fait, l'humidité ne pénètre pas au coeur du vêtement, du moins pas de l'eau froide. La chaleur du corps en mouvement assure l'évacuation de l'eau.
Cela ressemble aux vêtements des explorateurs polaires comme Nansen (laine foulée + coton fin). L'innovation vient de l'utilisation de matériaux nouveaux plus légers et performants : la fourrure de polyester (Pile) et un tissu nylon très serré à brin fin servant à faire des parachutes : le Pertex. Les vêtements Pile&Pertex sont utilisés en Angleterre et ont fait leurs preuves en Ecosse chez les alpinistes. Ils ont aussi été utilisés avec succès par les soldats anglais pendant la guerre des Malouines au début des années 80 (Falklands, Malvinas). Leur défaut est d'être très encombrant. Ils ne sont pas fait pour une utilisation statique, dans ce cas la chaleur du corps est insuffisante pour sécher le vêtement plus vite qu'il ne se mouille sous une forte pluie. Ce concept est toujours utilisé chez les militaires (Buffalo, Paramo, Arktiss). Encore une fois, on constate qu'il a suffit d'améliorer un concept préexistant en utilisant des matériaux modernes.

La première génération de vêtement en Goretex présente deux défauts (en dehors du prix) :
D'une part les coutures ne sont pas étanches du tout. En effet, l'aiguille perce la membrane et le fil ne comble pas du tout le trou. Dans les tissus standard, on peut compter sur le fait que l'aiguille « pousse » les fils du tissu, qui se rétractent sur son passage. Si on utilise un tissu ayant du coton qui gonfle, un fil guipé (ciré avec une âme de coton qui gonfle entouré de synthétique), le tout avec des coutures à point nouées….c'est relativement étanche. Le procédé est impossible dans le goretex.
D'autre part, la membrane est hydrophobe….mais aussi lipophile. Donc elle attire les graisses qui viennent colmater les pores. Il faut donc protéger la membrane par un film  protecteur en Polyuréthane Microporeux hydrophile et lipophobe. Deux inconvénients. Premièrement, la respirabilité de l'ensemble PU+PFTE est moindre, deuxièmement l'air ne passe plus à travers (attention pour les sursacs qui ferment, il faut une variété spécifique de Goretex laissant passer l'air). La respirabilité est supérieure aux enductions microporeuse en PU car ici la membrane est très fine puisqu'elle ne participe pas à la résistance à l'eau. C'est la seconde génération de Goretex.
Le principal défaut de la membrane, c'est sa fragilité à l'abrasion. Il faut donc la protéger par un tissu à l'extérieur et à l'intérieur du vêtement. Si la membrane est collé en sandwich, c'est un « trois couche » très solide mais rigide. Si le tissu intérieur est libre, c'est un deux couche, souple mais moins solide. Il existe des versions ou la membrane est libre ou seulement collée au tissu interne.
Les allemands, grands producteurs de tissus et excellent chimistes, régissent avec la membrane hydrophile Sympatex (Akzo Nobel). Elle est très solide (dérivée du polyester), peut être un peu moins respirante. Le marketing de Gore fera la différence à moyen terme.
Les japonais réagissent avec les enductions microporeuses Entrant (Toray), Triple point (Unitaka), Gelanots (Tomen)…Elles ont l'avantage d'être moins chères à mettre en œuvre. En général elles dérivent du Polyuréthane, donc elles sont résistantes à l'abrasion et souples. Elles sont intimement liées aux tissus, les premières versions de goretex, se décollaient (délaminaient) assez rapidement. Sous la pluie, l'eau à moins de place pour stagner entre la membrane et le tissu extérieur, ce qui fait que le vêtement initialement moins respirant, respire parfois mieux que le Goretex sous la pluie. Les japonais vont améliorer leurs enductions (entrant GII…) et comme le PU est élastique, ils vont pouvoir enduire des tissus élastiques qui sont à la mode maintenant.
Les Anglais (groupe ICI) vont s'orienter vers les enductions bas de gamme (genre Kway 2000). Avec du retard, les français, vont mettre au point le proline et le MP+. Mais le marché mondial est saturé par  les américains et les japonais.

Récemment, Gore a amélioré son produit (Goretex XCR), vraisemblablement en améliorant l'enduction PU interne du PTFEe. La firme se devait de réagir à la fin de son Brevet exclusif sur le PTFEe et à la concurrence de produits sophistiqués comme le Event (PTFE avec un procédé de protection lipophobe de la membrane spécial).

En conclusion, il apparaît qu'il est possible d'avoir de nos jours des vêtements très légers et imperméables. Il est même possible d'ajouter à ces caractéristiques une ventilation satisfaisante.
Mais, il n'y a pas de miracle. Lors d'un effort important par temps chaud et humide, votre peau nue va se couvrir de sueur. Aussi quelque soit la qualité du tissu d'un vêtement de pluie….vous aurez de la condensation lors d'un effort. En revanche, vous pourrez espérer que cette humidité s'échappe progressivement à travers le tissu lors des phases de repos.
De même, un vêtement imperméable et ultra léger sera forcément fragile. Particulièrement si vous êtes dans un endroit abrasif (granit ou agressif (sous bois). Dans ce cas, envisagez de porter la protection étanche SOUS une barrière coupe vent assurant la protection mécanique (veste en polycoton). Il s'agit d'une solution semblable au « Goretex light », à la différence que vous pouvez enlever la barrière imper/respi lorsqu'il ne pleut pas….plus polyvalent, plus efficace.

Un lien vers les vieilles recettes  : http://www.fashion-era.com/what_is_in_a_name.htm

sur le caoutchouc dans les vêtements : http://www.irbv.umontreal.ca/francais/c … siecle.htm

did,

Dernière modification par ith (04-11-2007 19:16:01)


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#2 30-04-2007 19:42:24

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
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Re : Imper/respi

Waouh ! Bien écrit et très intéressant, moi j'approuve !
Le mettre sur la même page que les descriptions techniques actuelle me paraît un peu lourd, peut-être une page à lui tout seul avec des liens y menant ?


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#3 01-05-2007 09:25:21

zaack77
Somewhere else, high above...
Inscription : 22-03-2006

Re : Imper/respi

Ith n'est pas un petit joueur! Impressionnant de savoir et de culture! Bravo Ith.


"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles."  Sénèque

Mon matériel :: HRP 2010

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#4 01-05-2007 09:49:53

Flo
tombée dans la MUL quand elle était petite
Lieu : Toulouse
Inscription : 23-07-2005

Re : Imper/respi

Bien écrit et particulièrement documenté, bravo ! smile


Nous vivons dans la représentation que l'on se fait du monde. Boris Cyrulnik
Alors autant qu'elle soit belle... ´·.¸¸.·´¯`·.¸><(((((°> ♥ <°)))))><´·.¸¸.·´¯`·.¸

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#5 01-05-2007 19:26:21

Artiguel
chat errant
Inscription : 24-04-2006

Re : Imper/respi

Très instructif. J'ignorais pratiquement tout de cette histoire. Cela permet de prendre conscience des performances actuelles et parfois de certaines régressions. Je ne savais pas que les Japonais occupaient une telle place aujourd'hui dans le secteur. Bien sûr, on pourrait compléter par des paragraphes sur le tyvek et le E-vent par exemple.

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#6 23-06-2007 20:22:48

Raffa
Membre
Lieu : Belgique
Inscription : 19-06-2007
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Re : Imper/respi

Merci bcp très intéressant !!

J'ai trouvé ça aussi sur l'histoire de l'imperméabilisation http://vinylrain.free.fr/story/Paul2.htm

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#7 24-06-2007 09:53:35

ith
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Inscription : 08-03-2007

Re : Imper/respi

Raffa a écrit :

Merci bcp très intéressant !!

J'ai trouvé ça aussi sur l'histoire de l'imperméabilisation http://vinylrain.free.fr/story/Paul2.htm

Merci, je ne connaissais pas cette référence.

Pour le eVent : à ma connaissance, il s'agit essentiellement d'une amélioration du procédé de protection lipophobe appliqué à la membrane PTFEe (celle que l'on trouve dans les vêtements du type Goretex).
La première génération de Goretex comprenait seulement une barrière en PTFEe, cela "respirait" très bien. En effet, le PTFEe possède des petits trous du fait que la membrane de PTFE a été étirée...ce qui donne le PTFEe.

Vous connaissez le principe : les molécules d'eau sont trop grosses pour passer dans les petits trous. Seule la vapeur d'eau peut passer à travers cette matière hydrophobe.

Mais cette matière (le PTFEe est similaire au téflon) pouvait être contaminée par les substance huileuses (comme votre  poële). Ceci entrainait des taches disgracieuses et oblitérait le fonctionnement de la membrane.

Pour palleir a ce défaut, la seconde génération possédait une enduction en PU (qui est lipophobe), qui avait pour but de protéger le PTFe des contaminations. De plus, les coutures étaient soudées. L'imperméabilité était plus durable.
Malheureusement, la respirabilité était désormais restreinte par l'enduction PU. Dans le PU qui est homogène, c'est l'eau qui est absorbé dans le PU, puis dans un second temps qui diffuse à travers le PTFEe.
C'est ainsi qu'une membrane Goretex standard (pas les versions spéciales bivouak, ou sursac) est imperméable à l'eau (PTFe +PU) et à l'AIR (PU).

L'Event :  c'est du PTFe, avec un procédé d'enduction PU amélioré. L'enduction est plus fine et préserve les micro trous de la membrane PTFe. L'air passe au travers, ce qui permet le "direct Venting". Le site Klattermusen explique bien ce phénomène.

Deux inconvénients :
La première version resistait mal aux conditions froides (source : klattermusen)
Les vêtements ne sont pas aussi contrôlés (et étanchéités des coutures et des ouvertures) que les vêtements Goretex, certifiés par la société Gore (ce qui coute cher....).

Gore a réagit récemment en améliorant son procédé d'enduction : Goretex XCR. Les tests montrent une nette amélioration des performances (documents disponibles)

Pour le Tyvek.
Pas de connaissance précise sur ce produit. S'agissant d'une membrane de type "polypropylène", je me dis que cela ressemble aux produits "frog toggs" de première génération.


Did,

Dernière modification par ith (04-11-2007 19:26:52)


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#8 04-11-2007 18:29:24

Baltardive
Membre
Lieu : Chamonix
Inscription : 09-02-2005

Re : Imper/respi

oli_v_ier a écrit :

Waouh ! Bien écrit et très intéressant, moi j'approuve !
Le mettre sur la même page que les descriptions techniques actuelle me paraît un peu lourd, peut-être une page à lui tout seul avec des liens y menant ?

Je suis probablement "léger" : j'ai ignoré cette page jusqu'à aujourd'hui sad
Bien sûr il faut la mettre sur le Wiki : si cela a été fait, il faudra que j'arrete de boire smile
Quelques compléments que je peux faire :
- la cagoule Pierre ALLAIN (2 L : c'est pour cela qu'il grimpait si bien) arrive aux genoux.
- parler des GoreTex 2 couches et 3 couches
- parler du GoreTex Paclite
- parler du problème des imper/respirant extensible


Montagne, ma vie ! (G. Gervasutti)

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#9 05-11-2007 21:08:08

velox
R.I.P
Inscription : 21-08-2006

Re : Imper/respi

Bonne idée Baltardive, d'avoir fait remonter ce post qui m'avait échappé à l'époque.
Tout ça est tout à fait passionnant.

ith a écrit :

Les allemands, grands producteurs de tissus et excellent chimistes, régissent avec la membrane hydrophile Sympatex (Akzo Nobel). Elle est très solide (dérivée du polyester), peut être un peu moins respirante. Le marketing de Gore fera la différence à moyen terme.
Les japonais réagissent avec les enductions microporeuses Entrant (Toray), Triple point (Unitaka), Gelanots (Tomen)…Elles ont l'avantage d'être moins chères à mettre en œuvre. En général elles dérivent du Polyuréthane, donc elles sont résistantes à l'abrasion et souples.

Sympatex, j'en avais entendu parler. Du moins de leurs enductions, mais pas de leurs membranes. La visite de leur site est assez instructive:
http://www.sympatex.de/index.php?id=19&L=2
Leurs équivalents japonais, par contre, m'étaient complètement inconnus. Quels sont les fabricants qui utilisent ces matériaux?

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#10 05-11-2007 21:35:42

waluyo
rêve de grands voyages
Lieu : Rauma, Finlande
Inscription : 16-10-2006
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Re : Imper/respi

Triple point est utilisé par Lowe Alpine (entres autres?) .... j'ai une veste de cette marque en "Triple Point ceramic", depuis maintenant 4 ans et demi, pour tous les jours et pour la rando. C'est du solide! Elle commence a donner des signes d'usure, bien sur... mais j'espère qu'elle me fera encore de nombreuses années.
Elle pèse son poids, bien sur...  hmm


Xavier

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#11 06-11-2007 09:25:34

ith
Version Light
Inscription : 08-03-2007

Re : Imper/respi

Bonjour,
Pendant un temps Sympatex a plus vendu en Europe que Goretex. Le Sympatex est une membrane semblable au polyester, pas une enduction. Courant dans les chaussures, réputé très durable.

Entrant : Il existe plusieurs produits. soit les enductions EntrantXT par exemple. C'est très performant. Cela a été utilisé par plusieurs marques, patagonia par exemple. Il y a  aussi une memebrane le Dermizax.
Les vêtements allemands ont souvent des produits Entrant car la société japonaise à ses bureaux en allemagne.
Certains produits Entrant sont extensibles.....à l'origine des produits stretch.

Triple point (unitaka). Lowe alpine a utilisé ces produits pendant dix ans (triple point et triple point ceramic). Ce sont de bons produits, un peu moins repsirant que du goretex quand conditions sèches. Comme ce sont des enductions et que les japonais sont très très forts en produits déperlants durables.....c'est plus efficace que du goretex sous la pluie (test EMPA).

Gelanots : Rare en France. Certains vêtements salomon ou bien fusalp utilisaient le Gelanots. Peu importé en europe, Tomen étant peu présent sur notre marché.


did, wink


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#12 10-11-2007 00:30:08

Baltardive
Membre
Lieu : Chamonix
Inscription : 09-02-2005

Re : Imper/respi

Alors on le met dans le Wiki ? wink


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#13 10-11-2007 16:06:49

ith
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Inscription : 08-03-2007

Re : Imper/respi

A partir d'un post que j'avais fait sur le forum DM : http://www.davidmanise.com/forum/index. … 619.0.html

Référence : Mc Cullough et al. 2003. "A comparison of standard methods for measuring water vapour permeability of fabrics." Measurement Sciences Technology vol. 14 p.1402-1408.



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Je suis très peu habile sur ce forum pour coller des images, photos, etc.....désolé

Dernière modification par ith (10-11-2007 16:08:09)


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#14 11-11-2007 10:00:23

Abimael
Membre
Inscription : 28-02-2005

Re : Imper/respi

Salut ith,

peut être une autre membrane passée au travers de ta curiosité : le Vent Air.
J'ai une veste que j'utilise l'hiver de marque Craft réalisé avec cette membrane en 2,5 couches (mesh intérieur).

Je n'ai trouvé que ceci sur le net concernant le Vent Air :

VEnT AIR
Produits Craft: Performance Training, Bike Rain Jacket, Bike Rain Pant.
Imperméable au vent, à l'eau et respirant. Résistance hydrostatique minimale de WP3000mm et MP4000gm/m2/24hr. (pas de poids, parce que nous utilisons différents tissus)

Abimael

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#15 27-08-2014 19:43:12

Phil67
Nouveau membre
Lieu : Tres Tabernae
Inscription : 04-10-2011

Re : Imper/respi

Méga déterrage de presque 7 ans après une séance de spéléo : ce sujet ne mérite pas de croupir dans entrailles du forum ! wink


Le contenu de ce message ne reflète pas nécessairement le point de vue de son auteur. wink

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#16 27-08-2014 19:49:21

Hareotoko
But alors....
Lieu : Hte Normandie
Inscription : 08-01-2013

Re : Imper/respi

Fallait un sacré "Phil" d'Ariane pour le remonter à la surface , celui là... lol


Quand Bruce Banner est énervé, il devient Hulk. Quand Hulk est énervé, il devient......Chuck Norris.

Bénir....ramollit ; Maudire.....tonifie.

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