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#76 27-08-2018 19:22:51

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J4 Vendredi 20 juillet : Col Ispeguy - Trona / Lindus (cabane)

Après avoir devisé sur RL la veille au soir sur la capacité d'un Bivy à encaisser un orage, j'ai pu vérifier in situ que je ne connaissais pas mon sujet. On apprend à tout âge ...

L'orage se déversera en effet une bonne partie de la nuit, la pluie se poursuivant dans la matinée. Assez vite je constaterai la présence de petites quantités d'eau dans mon abri, sans pouvoir faire la part de la condensation (inévitable) et d'une éventuelle entrée d'eau (plus ennuyeuse). A froid et après analyse je comprendrai que j'avais commis les erreurs suivantes :

- installé sur une dalle en béton, je n'ai pas tendu mon bivy avec des piquets. Mal formé et avachi, la fermeture éclair était exposée et l'eau pénétrait ;
- j'avais laissé mon polycree largement dépasser, servant ainsi de collecteur d'eau ;
- bien qu'ayant laissé une ventilation même au plus fort des averses, elle n'était pas suffisante et la condensation s'est "emballée" ;

De cette nuit inconfortable je tire la conclusion que l'on peut essuyer un orage dans un bivy, mais qu'il est difficile d'endurer une longue période humide de plusieurs jours. J'aurai la chance de m'en tirer à bon compte et de pouvoir faire sécher mes affaires le midi dans le restaurant des Aldudes où je m'arrêterai, puis de bénéficier de l'abri sec d'une cabane "moderne".

Sujet intéressant qui a fait travailler mes méninges au matin alors qu'il pleuvait encore : comment ordonnancer la sortie du bivy sous la pluie et garder au sec ce qui doit l'être ? Je finirai par appliquer le protocole suivant :

- se foutre à poil dans le bivy (ça nécessite des contorsions lol )
- sortir rapidement tel que wink
- renfiler les affaires de marche (mouillées, bien entendu sad )
- remballer vêtements secs, duvet et matelas dans leurs emballages respectifs, les enfourner dans le SàD, le tout sans les sortir du bivy (ce qui les exposerait à la pluie)
- sortir le SàD (étanche, le rappel est utile) en protégeant ses ouvertures
- secouer sommairement bivy et polycree et les fourrer dans la poche mesh
- reprendre la marche et attendre la première occasion de faire sécher le tout et revenir à un rangement plus optimal ...

C'est ainsi que je me remets en chemin vers 7h30 sous la pluie, que je conserverai jusqu'à ma descente vers les Aldudes un peu avant midi.


pluie, brume, flaques ... et des bornes
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j'allais oublier les fougères, qui vous rafraichissent les jambes et inondent vos chaussures
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la ballade n'est pourtant pas sans charme
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aurai-je pu y passer la nuit au sec ? malheureusement pas vérifié
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Marcher sous la pluie ne m'est pas désagréable. Le chemin en crête souvent boisé offre de belles ambiances et je ne croiserai ce matin là qu'un couple de randonneurs peu avant d'arriver aux Aldudes (ils avaient dû attendre la fin de la pluie). Je me souviens avoir perdu le chemin dans la descente (pourquoi ? comment ?) et avoir taillé à l'azimut et au GPS pour le reprendre, mais je serai bien en peine de me rappeler où exactement et pourquoi.

J'arrive à midi pile aux Aldudes et mon premier arrêt est pour l'épicerie. Aux premiers échanges avec la commerçante, elle me demande si je fais la HRP (1ère petite fierté), et me fait remarquer que mon sac est bien petit (2nde petite fierté ...). Je me constitue un stock de fruits et légumes (tomates, bananes, raisins, prunes ...) que je consommerai en partie sur place et le reste jusqu'au lendemain. Ce n'est pas léger mais j'en avais tellement besoin.

Je rachète un briquet car je crois que celui acheté à la Rhûne est défectueux (il est juste mouillé ...).

Plus haut dans le village le restaurant me tend les bras et j'y prends place à l'extérieur car j'ai besoin d'espace pour, après autorisation, étaler mes affaires pour les faire sécher. Une fois déchaussé, je ne suis pas certain que l'on m'aurait longtemps toléré en salle ... Très gentiment la serveuse m'invite à accrocher bivy et duvet à la rambarde d'un escalier où ils pourront plus facilement sécher, ainsi qu'à brancher mon téléphone pour le recharger. Le manque de soleil commence en effet à se faire sentir, et ma powerbank solaire n'a plus beaucoup de réserve. Du repas seul le dessert d'Ossau-Iraty avec confiture de figues me revient en mémoire. En tout cas le plein de calories est fait !

Si le temps reste lourd et couvert, il ne pleut plus lorsque je me remets en chemin.

HRPiste rassasié et pas découragé par la pluie ...
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... ni par de sinistres rencontres ...

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Assez vite néanmoins la pluie puis la brume reviennent. En fin d'après-midi le vent se met de la partie rendant l'ensemble encore un peu plus désagréable. Heureusement les chemins sont plutôt larges et faciles et permettent d'avancer rapidement.


ambiance
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temps à champignons
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Mon idée initiale était de marcher longtemps pour dépasser le Port d'Ibañeta, mais rapidement le vent et le froid me motivent à trouver un abri au sec, et quoi de plus naturel que de m'arrêter à la Cabane du Lindus ? C'est là que je souffrirai d'un défaut de repérage / préparation, car ce que je croyais être la cabane ouverte en question est fermée et fait partie de la réserve ornithologique (ou quelque chose comme ça) qui s'occupe du site. Décontenancé je marche encore un peu jusqu'à la redoute du Lindus (totalement dans la brume, aucune vue), avant de revenir sur mes pas en me grattant le crâne. J'arrive alors à avoir un peu de réseau pour aller sur le site "Cabanes des Pyrénées", pour comprendre que la cabane dite du Lindus est en fait la Cabane de Trona, sur une colline adjacente.

Je finis par la trouver et y entrer, heureux de me retrouver au sec après cette journée éprouvante. Elle ne comporte pas de couchage, il faut s'y installer à même le sol en béton, donc froid. A ras du sol, les courants d'air se révèleront désagréables, en particulier ceux tombants de la vaste hotte de cheminée qui occupe le milieu de la pièce. C'est néanmoins mieux que rien, et surtout beaucoup mieux qu'une deuxième nuit à la pluie, au vent et au froid dans un bivy et un duvet encore humides de l'orage de la veille.


cabane de Trona. Les conditions météo ne m'ont étrangement pas motivé pour en faire la photo extérieure ...
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Itinéraire :
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Progression
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Profil :
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Total 29 km - Marche 8h26

Ce que j'ai aimé : la sérénité de la marche sous la pluie légère du matin, la gentillesse de l'accueil aux Aldudes

Ce que j'ai regretté : euh ... la pluie ? la brume ? le froid ?

Si c'était à refaire : pas d'idée, guère de choix alternatifs possibles ce jour-là

Le matériel : Vive le KS ! J'ai pu ce jour-là vérifier sa parfaite étanchéité, laquelle ne sera jamais prise en défaut lors de cette HRP big_smile . Merci Laurent !

Le bonhomme : les pieds trempés en continu de la journée ne sont pas du meilleur effet, mais ça aurait pu être pire. Mes fruits et légumes (en plus du menu du restaurant) m'ont fait le plus grand bien, car depuis le départ je n'ai peut-être consommé que 2 jours de mes rations prévues, brûlures oesophagiques obligent. J'accuse quand même la fatigue cumulée de toutes ces premières journées de marche.



EDIT : la Vidéo J04


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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:08:54)


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#77 27-08-2018 19:34:46

Serval
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Hervé27 a écrit :

Je finis par la trouver et y entrer, heureux de me retrouver au sec après cette journée éprouvante. Elle ne comporte pas de couchage, il faut s'y installer à même le sol en béton, donc froid. A ras du sol, les courants d'air se révèleront désagréables, en particulier ceux tombants de la vaste hotte de cheminée qui occupe le milieu de la pièce. C'est néanmoins mieux que rien, et surtout beaucoup mieux qu'une deuxième nuit à la pluie, au vent et au froid dans un bivy et un duvet encore humides de l'orage de la veille.

Merci pour cette suite, on en veut encore !
Tu n'aurais pas pu dormir sur la table ?


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

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#78 27-08-2018 19:37:46

Hervé27
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Serval a écrit :
Hervé27 a écrit :

Je finis par la trouver et y entrer, heureux de me retrouver au sec après cette journée éprouvante. Elle ne comporte pas de couchage, il faut s'y installer à même le sol en béton, donc froid. A ras du sol, les courants d'air se révèleront désagréables, en particulier ceux tombants de la vaste hotte de cheminée qui occupe le milieu de la pièce. C'est néanmoins mieux que rien, et surtout beaucoup mieux qu'une deuxième nuit à la pluie, au vent et au froid dans un bivy et un duvet encore humides de l'orage de la veille.

Merci pour cette suite, on en veut encore !
Tu n'aurais pas pu dormir sur la table ?

J'y ai pensé ... mais je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer la chute  lol


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#79 28-08-2018 07:10:52

raphus
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Hervé27 a écrit :

Sujet intéressant qui a fait travailler mes méninges au matin alors qu'il pleuvait encore : comment ordonnancer la sortie du bivy sous la pluie et garder au sec ce qui doit l'être ?

Hello, il y a un fil qui traite exactement de ce sujet ! Tu devrais y coller ta contribution pour le cas du bivy.

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#80 28-08-2018 08:29:59

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Salut à tous,

Avant de poster la suite des aventures, une bonne rigolade  smile .

Rentré hier soir à la maison pour la fin définitive de ces longues vacances, j'exhume le cadavre de l'iPhone SE noyé au premier jour au-dessus d'Hendaye. Je tente de le mettre en charge ... Sait-on jamais ? Et le voici revenu d'entre les morts yikes smile lol roll cool !!!!

Quant au téléphone, il semble parfaitement fonctionnel et s'est complètement rechargé durant la nuit. La seule séquelle détectée pour l'instant est une légère irisation sur le haut de l'écran, surtout visible sur un fond blanc.

J'avais déjà tenté de le remettre en charge depuis ma powerbank le lendemain de la noyade, puis depuis le secteur dans ma chambre en gîte à Urdazubi 2 jours plus tard, mais sans succès. Il devait encore y avoir de l'humidité qui l'empêchait de démarrer. Après 5 semaines à sécher dans un carton après m'en être délesté à Lescun, il est revenu à la vie  smile

5 minutes dans l'eau d'un torrent, 6 semaines de coma et même pas mal ... C'est la très bonne surprise de cette rentrée smile cool !

J'ai mis à jour le J1 avec quelques photos récupérées du départ et de l'ambiance de ces premières heures de marche.


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#81 28-08-2018 08:40:39

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

raphus a écrit :
Hervé27 a écrit :

Sujet intéressant qui a fait travailler mes méninges au matin alors qu'il pleuvait encore : comment ordonnancer la sortie du bivy sous la pluie et garder au sec ce qui doit l'être ?

Hello, il y a un fil qui traite exactement de ce sujet ! Tu devrais y coller ta contribution pour le cas du bivy.


Merci de la suggestion, c'est chose faite !


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#82 28-08-2018 11:22:17

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J5 Samedi 21 juillet Cabane de Trona - Egurguy (bivouac)

Au matin brume, pluie, vent et froid sont toujours là. Mes affaires accrochées aux patères du refuge n'ont pas séché et je les renfile humides (et odorantes ...).

Une première frayeur avec mon (nouveau) téléphone que j'avais laissé en charge sur la powerbank pendant la nuit : il ne m'affiche que 1% de charge puis se coupe et réclame une ré-alimentation ... mais ma powerbank est désormais à plat et le soleil est une notion abstraite dans mon environnement du moment. Je tente de l'éteindre puis de le rallumer mais le message reste le même et me voilà donc à nouveau privé de repères pour ce démarrage du matin. Heureusement l'itinéraire des premières heures est simple le long du GR qui suit la route via le Col d'Ibañeta et jusqu'à la cabane d'Izandorre : j'ai cette cartographie bien en tête. Je peux néanmoins être inquiet de mon nouveau matériel d'occasion : me serai-je fait dauber ?

Après m'être réchauffé d'un café j'affronte les éléments et me lance sur le chemin, faisant confiance à la marque du GR. J'arrive sans encombre au Port d'Ibañeta où je vérifie à nouveau l'état de mon téléphone. Le voilà revenu à 81% de charge, du simple fait d'avoir été gardé au chaud contre moi dans la poche de ma veste de pluie. Sur le coup je ne comprends pas bien mais me sens rassuré pour gérer la suite de la journée.


Col de Lepoeder
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Le Camino Frances se déroule à rebours sous mes pieds, toujours dans le brouillard et une pluie fine. Là où je croyais croiser des cohortes de pèlerins, je suis le seul bipède visible. Dans cette ambiance silencieuse, humide et froide, je suis heureux d'atteindre la cabane d'Izandorre où je décide de marquer une pause, de m'alimenter et de chauffer un café.

C'est alors qu'émerge de la brume une marcheuse qui s'arrête et entre, puis 2 autres, puis 3 autres. En quelques instants la cabane vide et perdue dans le brouillard devient un leu de vie et d'échanges en espagnol, français, anglais, allemand.  La première marcheuse apparue s'appelle Marie-Anne (que je salue), partie de Paris depuis 2 mois avec un sac de 4.5 kg (presque MUL mais allant d'un hébergement à l'autre on ne parle ni d'abri ni de duvet). Elle partage avec moi un Ossau Iraty d'1 kg ( tongue !) donné par son hébergeur de la veille. J'offre la tournée de café, ma popote tourne bien smile. Magie du Camino !

La pause dure 1 heure et nous repartons dans nos directions respectives. Retour soudain à la brume, la pluie, la solitude ... Plus personne sur le chemin.

Le long de la crête jusqu'à Arnoztegi, le GPS (qui par bonheur fonctionne puisque le téléphone a magiquement retrouvé sa charge ...) s’est par ailleurs avéré indispensable. A plusieurs reprises et sans visibilité je me suis écarté de l'itinéraire, que j'ai à chaque fois retrouvé. Avec une carte papier je me serai perdu à coup sûr, même avec une boussole car si l'on ne sait plus où on est, comment savoir où aller ?


n°200 !
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puis 205 (Col d'Arnoztegi ?)
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La marche est monotone et la pluie forcit en descendant vers le Col d'Azpegi. Juste 2 randonneurs croisés sous l’averse avant de marquer une nouvelle pause à la Cabane d'Orgambidé, après une drache à noyer le Sahara. Maigre bilan humain de cette journée sur le Camino Frances. L’essentiel de l’étape s’est fait dans un calme absolu ...

Je me pose au sec dans la cabane, envisageant d'arrêter ici ma journée déprimante. C'est alors que l'ambiance sombre de la matinée semble s'éclairer, puis que la pluie cesse et qu'enfin le soleil apparaît. J'essaye d'exposer au mieux mes affaires humides au soleil, à me réchauffer à l'abri du vent (le refuge est disposé dans un creux raisonnablement abrité) et en sirotant mon café. Finalement à 14h00 je me remets en chemin et c'est une nouvelle journée, toute différente, qui démarre.


Cabane d'Orgambidé à mon arrivée, sous la pluie (à ce stade, je pense y arrêter ma journée)
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Je m'offre une visite jusqu'à la grotte d'Harpea en A/R depuis les cabanes d'Elhursaro. Pour rejoindre le Col d'Errozate, je n'ai pas tenté la pente en hors sentier indiquée comme itinéraire par Zorey, car je n'ai pas identifié avec certitude l’itinéraire et son accès d'une part, et les flancs herbagés sont totalement détrempés d'autre part. Je reviens donc vers Elhursaro et suis la sente qui m'amène au Pont de Xubigna, avant de remonter vers Errozate. Comme tous ceux qui passent par là, je lis la stèle qui rappelle les 5 randonneurs morts d'un accident d'écobuage qui les avait piégés dans la pente sad ...


Grotte d'Harpea
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Cabanes d'Elhursaro
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Je prends alors la route après Errozate plutôt que d’emprunter les flancs spongieux du torrent. Mes pieds ont eu leur quota d’eau ces derniers jours et me le font savoir. Besoin donc de m’arrêter tôt pour soigner et leur donner plus de temps "à l'air" pour se remettre.

En passant je demande à 2 bergers où je peux trouver une cabane ouverte aux randonneurs (réponse incertaine de leur part, peut-être à Egurguy), mais la météo se tenant j’opte pour la recherche d’un bivouac que je trouve au bord du torrent à Egurguy, juste à côté du pont du GR. Toilette et lessive au torrent avant qu’il ne fasse trop frais (19:00). C’est bon pour une fois d’avoir du temps.


"home for tonight"
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Je garde le soleil suffisamment longtemps pour évacuer l'essentiel de l'humidité résiduelle de mon Bivy, que j'installe cette fois-ci au mieux possible : bien tendu par 5 piquets, le polycree bien recouvert, la protection de la fermeture-éclair bien en place ... Mais il ne pleuvra pas et je dormirai aux étoiles sous la moustiquaire.


Un Bivy bien monté (une bille de bois en travers pour relever les jambes)
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Je dormirai en mode moustiquaire
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Vous noterez également la cordelette à linge entre les 2 bâtons, sur laquelle j'utiliserai mes mini-pinces "cocktails", très utiles tout au long de la traversée.


Malgré une journée très maussade, ma batterie solaire à plat de ce matin a pu recharger mon (nouvel) iPhone de 45% supplémentaire, pour une conso de 56%. A priori et selon l’ensoleillement, je dois arriver à l’auto-suffisance énergétique si je fais attention les jours de pluie (surtout si ils sont plusieurs d’affilée). Naturellement il me faudra faire attention à garder ma batterie au chaud : je ne serai à nouveau affecté par le problème que beaucoup plus tard, en haut de la Vallée d'Eyne.

Après avoir eu Iparla gâché par le mauvais temps, j'anticipe le passage "phare" de demain au Pic d’Orhy et finir à Belagua après un long passage en crête. Je me projette également sur nos possibles retrouvailles en famille dès lundi soir à Lescun (à condition de dévier de mon itinéraire).


Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr

Total 28 km - Marche 6h43


Ce que j'ai aimé smile : la sérénité de la marche sous la pluie, les rencontres à la cabane d'Izandorre, mon bivouac du soir

Ce que j'ai regretté sad : le cumul de mauvais temps qui pèse sur le moral et le matériel

Si c'était à refaire : à part attendre le beau temps, je ne vois pas roll

Le matériel :
- première alerte sur la très mauvaise tenue de charge du téléphone au froid. La température à l'intérieur du refuge de Trona était de peut-être 8-10°C au matin, ce qui n'est quand même pas glacial. Le problème ne reviendra que beaucoup plus tard vers la fin de ma HRP, lorsque le téléphone se retrouvera exposé au vent et donc à un refroidissement accéléré.
- ma veste de pluie remplit parfaitement son office : déperlante, coupe-vent, respirante ... Très content de cet achat qui avait également très bien tenu dans les Alpes. Pas encore une trace d'usure après cette HRP.
- ma popote DIY, avec son P3RS et pare-vent en canette alu, ses 2 moitiés de bouteille de lait emboîtées etc. fonctionne parfaitement (sauf parfois le briquet roll ). Mon petit luxe de me faire chauffer des cafés et d'en offrir s'avère le meilleur support moral emporté dans mon sac cool

Le bonhomme :
- Au sixième jour de marche ce ne sont pas les ampoules classiques (pour moi) par décollement de la peau, mais par brûlures : d’abord une belle marque rouge, puis déchirure et suintement. Les parties les plus affectées sont les côtés des talons et les dessus des orteils. Je soupçonne l’action des chaussettes trop « moulantes » et mouillées en permanence. Peut-être me faudra-t-il enfiler un autre modèle. En revanche, absence totale de mes douleurs tendineuses de l’année dernière : l’hydratation et la préparation ont eu du bon.
- Rétrospectivement je situe à cette journée "le fond du trou" de mon début de HRP. Toutes les ampoules qui devaient se manifester l'ont fait. Les insuffisances matérielles se sont révélées (téléphone, bivy ...). La météo est pourrie pour le 3ème jour consécutif et je bataille pour garder au sec couchage, fringues, bouffe ... Je ne suis toujours pas arrivé à m'alimenter comme prévu et je manque de calories ... Cette phase était "prévue" et je ne me laisse donc pas abattre, car je sais que le meilleur reste à venir. Le rebond interviendra à la mi-journée, lorsque la pluie se lèvera au refuge d'Orgambidé. De là, tout ira de mieux en mieux. Il y aura par la suite et pour d'autres raisons un autre "passage à vide", tout relatif, mais j'y reviendrai.



EDIT : la Vidéo J05


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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:09:44)


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#83 29-08-2018 11:06:25

Hervé27
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J6 - Dimanche 22 juillet : Egurguy - Chapelle de Belagua (bivouac)


Les habitudes du réveil et du remballage commencent à se prendre. On admet que ce que l’on ré-empaquette est humide et qu’il faudra profiter d’un créneau en journée pour le sécher. Je ne me presse pas particulièrement, et ce n'est qu'à 8h10 que je me mets en marche.

Pendant que je m’affaire, un puis deux puis une demie-douzaine de chevaux s'approchent de mon recoin. Ils n’attendaient qu’un « hop, de l’air ! » de ma part pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte roll .


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Pour inverser la progression des brûlures / ampoules sur le dessus des orteils, j’enroule une bande de sparadrap / élastoplaste autour de l’avant de chaque pied. On verra si cela a un effet et tiendra en place (réponse : oui).


Mon ombre monte tranquillement vers la crête d’Urkulu.
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Au niveau du col Kurutxe, je vois bien l’itinéraire via le coin du bois pour attaquer la crête d’Ahuntabide, mais je préfère la descente plus tranquille par le col Orgarate et un chemin forestier somme toute agréable.
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Le dernier raidillon sur une crête étroite envahie de fougères (et c’est un GR) me fait m’interroger sur la descente hors sentier et dans une forêt détrempée de l’itinéraire dit HRP auquel j’ai renoncé. Mes pieds réclamaient quelque chose de moins brutal.
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Pause au bord du torrent avant de monter vers Lehara Murkhuillako Lepoa : encore un chemin espagnol qui grimpe la pente en ligne droite, c’est tellement plus simple pour avaler le dénivelé.


juste après ma pause au bord du torrent
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une fois remonté en crête et sous le soleil tout est plus beau
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enfin de la vue
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Déception quand j’arrive au Col : la crête de Zazpigain est dans la brume,  ce qui n’augure rien de bon au Pic d’Orhy. Ce dernier étant la priorité, je décide de descendre au plus vite par la route plutôt que le fond de vallée, afin de me donner toutes les chances si ça se dégage. Peine perdue, la brume descend, venant du côté français qui semble bien chargé. A contrecœur j’opte pour le contournement et rejoindre le port de Larrau par le versant espagnol. Encore une crête qui se dérobe ...

adieu Zazpigain & Pic d'Orhy
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sur les flancs du Pic d'Orhy, en contrebas de la brêche d'Alupina
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Si le temps est au beau côté espagnol, le vent s’y révèle de plus en plus fort. Ce qui se confirmera à mon arrivée au Port de Larrau, où je fais quelque chose qu’il ne faut pas faire hmm : je coupe par le tunnel. Je repère l’absence de voitures montantes et me lance en mode footing ... Faut-il être idiot roll ...


au pied du Pic d'Orhy
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chevaux au vent
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après une courte pause à Larrau, la brume me rattrape
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mine de rien, la numérotation qui progresse donne une idée du chemin parcouru
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Je reprend les crêtes passé Larrau, mais les conditions empirent.  Vent fort, brume et froid s’y installent. Malgré les marques du GR, un GPS que je consulte sans arrêt, je prends plusieurs fois de fausses routes, heureusement vite corrigées. Il m’arrive qu’une marque du GR disparaisse dans le brouillard alors que je marche dans sa direction après l’avoir aperçue.

Le vent latéral m'empêche de marcher droit. Les pieds et les bâtons ne se posent pas au sol aux endroits que l'on vise. Tout cela fatigue et je n'ai plus qu'une seule envie, dégager de là.


une photo résume toute cette section en crête : un fond gris et du vent
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Mon objectif d’être à Belagua (c'est-à-dire l'ancien refuge, pas le fond de vallée) pour ce soir me semble de moins en moins raisonnable. La portion la plus abrupte est encore devant moi et n’offre aucune échappatoire : si je l’emprunte il me faudra aller au bout quelles que soient les conditions. Le jeu n’en vaut par la chandelle et arrivé à Uthurrurechetako, je bifurque sur l’Espagne.

Au-dessus de la bergerie, un groupe d’ados espagnols essaye de se monter ses tentes malgré le vent. Je les vois essayer plusieurs sites, pour se replier toujours plus bas en altitude.

J’espérais trouver un bivouac au col qui est au pied de la cime de Larrondoa, mais rien ne me satisfait et l’omniprésence des troupeaux me décourage. J’emprunte alors la longue descente par un sentier forestier vers le fond de la vallée de Belagua. Une fois n’est pas coutume, cette interminable descente est très bien marquée en rouge et bleu.


dernière photo du jour, au col de Larrondoa (?) avant de descendre au fond de la vallée de Belagua
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Dans ma préparation, j’avais repéré une chapelle isolée comme possible site de bivouac, cela s’est avéré un bon choix ... jusqu’à ce que je réalise que je n’avais pas fait sécher duvet et bivy de leur humidité de la nuit précédente. C’était un peu désagréable...

Comme je retrouve un peu de réseau je peux me coordonner avec ma famille qui doit descendre le lendemain. A cette heure nous visons de nous retrouver le lendemain soir à Lescun, mais cela s'avèrera optimiste.


Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr


TOTAL 38 km - Marche 10h23


Ce que j'ai aimé : la montée paisible à Urkulu, le fait de retrouver du soleil et de la vue après des journées ternes et bouchées

Ce que j'ai regretté : encore des renoncements à contourner en particulier le Pic d'Orhy, par faute de la brume et surtout du vent de la seconde partie de journée (mais au final c'est ce dernier qui me ramène le beau temps pour la suite)

Si c'était à refaire : je poursuivrai en crête malgré vent et brouillard jusqu'à Belagua. Ce qui sur l'instant m'apparaissait décourageant (un itinéraire sans échappatoire dans la brume et le vent à la fin d'une longue journée de marche) ne devait pas être si compliqué, mais j'écris cela alors que je suis rentré chez moi, bien au chaud à siroter un café ...

Le matériel : RAS qui n'ait déjà été dit

Le bonhomme : bien fatigué par cette grosse journée que je termine vers 21h (38 km et plus de 10h de marche effective, avec peu de pauses, courtes de surcroît ...) mais heureux d'avoir parcouru un tronçon significatif. Les cumuls de dénivelés m'apparaissent rétrospectivement impressionnants.



EDIT : la Vidéo J06


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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:10:38)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#84 30-08-2018 11:00:42

Hervé27
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J7 lundi 23 juillet - Chapelle de Belagua - Lescun (Camping)

Après une première moitié de nuit au clair de Lune et l'autre moitié sous un ciel presque noir chargé d'étoiles, je me lève assez tôt mais manque d'efficacité pour remballer mes affaires humides. Heureusement la nuit a été sèche, n'aggravant pas trop l'humidité que j'avais négligé d'évacuer la veille. Pendant que le café chauffe j'essaye d'aérer / faire sécher duvet, polycree, chaussures ... En cette heure matinale c'est peine perdue, tout cela devra attendre la première grande pause sous un franc soleil.

L'objectif de la journée est de me trouver au plus près de Lescun, car ma petite famille se met en chemin ce matin depuis ses vacances franc-comtoises. Les plans ne sont pas encore très clairs pour se retrouver, il faudra attendre d'avoir un peu de réseau pour se coordonner d'une part, un peu de visibilité sur nos horaires respectifs d'autre part..

Au final je ne me mets en marche qu'à 8h00.


tentative de séchage
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la journée s'annonce belle
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Après quelques hésitations à travers champs, vite corrigées au GPS, je retrouve le sentier qui va me ramener vers les hauteurs de Belagua. Mine de rien, ma fuite d'hier devant le vent et le brouillard me coûte ce matin une remontée additionnelle de 450 mètres de dénivelé, mais bon ...

Le chemin est agréable et verdoyant, les ruisseaux dégorgent d'eau, je m'élève rapidement au-dessus de la large vallée de Belagua, magnifiée par l'intense lumière rasante de cette matinée sans nuages.


mon ombre vous salue bien
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une stèle comme on en voit beaucoup sur les versants espagnols
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Une fois croisé la route puis passé au-dessus des anciens baraquements militaires, je croise un binôme de randonneuses françaises aguerries avec lesquelles j'attaque la discussion. Elles sont lancées pour une balade à la journée vers la cime Lakartxela (au pied de laquelle j'aurai du passer hier soir si je n'étais pas descendu en vallée chassé par le mauvais temps). Elles sont bien intéressées par la configuration de mon sac, car si elles connaissent le concept MUL, elles n'ont pas souvent l'occasion de voir en vrai un cas pratique wink . La conversation dure et je dois l'interrompre car le soleil monte et tout mon côté exposé se met à frire : je n'ai pas utilisé beaucoup de crème solaire au cours de cette HRP, mais aujourd'hui l'indice UV m'oblige à me tartiner ...

Je passe rapidement devant le triste et bizarrement configuré refuge de Belagua, en partie incendié et vandalisé, esseulé sur son parking presque désert.

l'ancien refuge de Belagua
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L'enjeu de l'eau en ce lieu est critique, car la longue traversée du Val d'Anaye en est dépourvu. Aucun problème cependant cette année : la fontaine le long du GR au-dessus des baraquements militaires délivre un bon débit et les ruisseaux à proximité du refuge débordent. Je fais le plein au taquet (2.5 litres), ce ne sera pas de trop.

Préparé à la sécheresse des heures qui viennent, mon premier abord du val d'Anaye me déconcerte. Il prend plutôt des allures de Te Araroa, version gadoue roll . Cela ne dure toutefois que dans la première 1/2 h de marche.


on dirait que ça te gêne, de marcher dans la boue ?
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La première partie est plutôt forestière, avec un chemin parfois à peine visible que je n'aurai pas su suivre si les marques rouge et blanche ne m'avaient guidé, parfois seulement de 5 m en 5 m. Un instant d'inattention suffirait à manquer un virage ou une bifurcation, et je n'ose imaginer la galère que cela engendrerait à tenter de s'orienter dans ce dédale sans visibilité.

Le cadre est néanmoins enchanteur, verdoyant du fait du bon arrosage de ce début d'été. La vive lumière de cette belle journée de soleil booste mon moral et me fait apprécier les petits vallons fleuris entre les parois calcaires.


suivez le chemin
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envie de m'étaler dans l'herbe pour la pause
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A mi parcours à la Punta de la Cruz, je me trouve un promontoire mi-ombre pour moi et mi-soleil pour le séchage. J'y fais une longue pause déjeuner - café - roupillon bien agréable après les rudes journées précédentes. Quand je repars j'ai le plaisir de renfiler des chaussettes et chaussures sèches pour la première fois depuis longtemps ...

J'ai aussi eu assez de réseau pour échanger avec mon épouse et mes filles : elles sont parties assez tardivement vers 9h00 ce matin, et il ne semble pas raisonnable de vouloir se retrouver dès ce soir à Lescun. Je les invite à se trouver un hébergement en chemin, pour des retrouvailles repoussées à demain matin.

La seconde partie du vallon est plus minérale et offre plus de vue. Dans les creux qui sont probablement autant de départ de gouffres, je vois de près mes premières neiges de cette HRP.


labyrinthe calcaire
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mon premier névé
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C'est assez tardivement vers 16:20 que j'arrive au Col d'Anaye. Mon détour de la veille et mon départ tardif à 8h00 d'une part, ma longue pause de midi d'autre part, y sont pour quelque chose.

Sur mon itinéraire "de rêve", j'avais programmé de basculer d'ici vers les Cabanes de Pédain via la Table des 3 Rois. Maintenant que j'y suis, je réalise qu'à cette heure et à travers le désert minéral que j'ai sous les yeux, surtout pour moi qui ne connaît rien des lieux, il y a là un risque que je ne veux pas prendre. Je n'arrive même pas à identifier le début de l'itinéraire mentionné sur OpenTopo, pas l'ombre d'un premier cairn pour me guider. Je me dis alors que c'est le genre d'itinéraire qu'il vaut mieux prendre accompagné ... et comme je n'ai plus qu'1/2 litre d'eau en réserve, la raison me pousse à descendre vers les sources du Marmitou en contrebas, d'où je pourrais aviser.

Dans toute cette traversée du Val d'Anaye sous une lumière éblouissante, je n'aurai croisé absolument personne. A l'heure où j'écris ces lignes 6 semaines après, j'en conserve un souvenir magnifique.


pas encore le col d'Anaye, mais presque
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la descente, c'est par là
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Sources du Marmitou
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Le plein d'eau fait, sachant que femme et enfants ne me rejoindront que demain, j'aurai pu bivouaquer là et descendre vers Lescun tranquillement le lendemain. C'est alors qu'il me prend l'envie de faire le plein de calories et j'essaye de m'imaginer vers quelle heure je pourrai rejoindre le village, et si il serait encore temps d'y trouver un hébergement et surtout une table pour dîner tongue  ... et me voilà en marche, motivé par ma fringale !

J'avale le dénivelé négatif, négligeant au passage de m'orienter et me retrouvant à traverser la bergerie d'Anaye que le chemin normalement contourne, mais on m'y ouvre très gentiment le portillon pour me permettre de retrouver ma route. Le chien m'y fait la fête mais c'est sans doute parce que sa patronne est là ... Beaucoup plus bas je traverse le très beau plateau de Sanchèse, encore bien fréquenté en cette fin d'après-midi.


un beau cairn au milieu du torrent (plateau de Sanchèse)
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De là les derniers kilomètres le long de la route manquent de charme et me paraissent bien longs, mais mes efforts de vitesse sont récompensés et c'est à 18:15 que j'arrive au centre de Lescun.

Lescun !
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Après un rapide repérage, si le gîte affiche complet pour l'hébergement et le dîner des "hôtes", il est toujours possible de dîner en terrasse avec les "touristes". Je m'y ferai servir une belle assiette de produits du pays et une belle mousse au chocolat, tellement bonne que j'en commanderai une seconde dans la foulée.

Le gîte -camping de Lescun est fermé car d'importants travaux de réfection sont en cours, mais la zone de bivouac reste en libre accès aux randonneurs. Lorsque j'y arrive il n'y a guère que 5 ou 6 tentes de dressées. Un Algeco avec WC / lavabo est à disposition, bien assez pour une toilette / lessive du soir. Je plante le bivy dans les règles de l'art, mais la nuit sera sèche et beaucoup plus confortable que les précédentes.

Pendant ce temps femme et enfants dorment sous la tente à Pau, il est prévu de se retrouver demain en matinée.


direction le camping
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Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
11652_j7-profil_30-08-18.jpg
Crédit www.calculitineraires.fr


Total 26 km- Marche 9h26


Ce que j'ai aimé : la lumière, le Val d'Anaye si unique et si différent de ce qui a précédé et de ce qui suivra

Ce que j'ai regretté : avoir court-circuité la Table des 3 Rois, laquelle dans cette lumière aurait fourni des vues de toute beauté

Si c'était à refaire : je bivouaquerai au Marmitou

Le matériel : quelque part ce jour-là j'ai perdu un câble d'alimentation de mon téléphone, mais comme j'en ai eu un neuf en changeant de téléphone, cela m'aura juste allégé. Ce ne sera pas le dernier article perdu ...

Le bonhomme : après 8 journées consécutives de marche depuis mon (faux) départ du 16/7, je ressens le besoin de marquer une pause et de recharger mes batteries.


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EDIT : typo
EDITbis : la Vidéo J07

Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:11:42)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#85 30-08-2018 11:20:21

Serval
Carpe diem
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Salut
On te suit avec toujours autant de plaisir, le récit est palpitant wink et les paysages magnifiques, mais tu t’es en fait imposé deux défis : la HRP (c’est fait) et maintenant la relation de toutes les étapes une par une... quelle santé ! cool


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

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« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#86 30-08-2018 12:48:31

tolliv
Sérénitude
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Tu avais pris des notes au fur et à mesure pour avoir autant de souvenirs ?
Notes écrites sur téléphone ou papier ou notes audio ?


"La vie est trop courte pour être petite"

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#87 30-08-2018 13:52:06

vacuithe
Sébastien
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

à mon tour de voir dans ton récit des coins que j'ai visités sur le GR10, Lecun notamment, dont j'ai un très bon souvenir smile

la suite la suite  tongue

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#88 30-08-2018 13:57:50

Magne2
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Merci de cet excellent feuilleton dans le meilleur sens du terme.
Quand à moi les photos sont un excellent aide mémoire.


kalo taxidi alias bon voyage en Grec bien sur

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#89 30-08-2018 14:13:56

laxmimittal
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

merci hervé de ce retour précis.

la table des trois rois sera pour une prochaine fois. smile

elle t'attendra bien encore un peu smile


L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#90 30-08-2018 14:30:34

Hervé27
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

tolliv a écrit :

Tu avais pris des notes au fur et à mesure pour avoir autant de souvenirs ?
Notes écrites sur téléphone ou papier ou notes audio ?

1) tous les jours j'avais quelques points de passage pour lesquels je notais mes horaires (arrivée, départ, pause éventuelle ...)
2) à défaut de poster tous les jours, je jetais dans le bloc notes du téléphone quelques impressions (si tu regardes les post "à chaud", ce sont souvent des copier-coller de ces notes)
3) les photos et vidéos sont de bons stimuli pour la mémoire et permettent de reprendre des repères pour resituer certains souvenirs
4) c'est fou ce que nous sommes capables de mémoriser lorsque nous vivons des moments intenses
...
5) j'ai probablement aussi oublié les 3/4 de ce que j'aurai pu raconter  lol


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#91 30-08-2018 14:37:25

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Hervé27 a écrit :
tolliv a écrit :

Tu avais pris des notes au fur et à mesure pour avoir autant de souvenirs ?
Notes écrites sur téléphone ou papier ou notes audio ?

1) tous les jours j'avais quelques points de passage pour lesquels je notais mes horaires (arrivée, départ, pause éventuelle ...)
2) à défaut de poster tous les jours, je jetais dans le bloc notes du téléphone quelques impressions (si tu regardes les post "à chaud", ce sont souvent des copier-coller de ces notes)
3) les photos et vidéos sont de bons stimuli pour la mémoire et permettent de reprendre des repères pour resituer certains souvenirs
4) c'est fou ce que nous sommes capables de mémoriser lorsque nous vivons des moments intenses
...
5) j'ai probablement aussi oublié les 3/4 de ce que j'aurai pu raconter  lol


6) le revisionnage des cartes pour préparer la narration me replace également en situation
7) j'ai aussi narré quelques anecdotes par SMS ou WhatsApp


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#92 30-08-2018 19:52:00

Hervé27
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J8 - Mardi 24 juillet - Pause à Lescun et au Plateau de Sanchèse - montée en soirée à l'abri du Pla d'Escoueste

Ce matin au camping je ne suis pas pressé, la journée est essentiellement programmée comme un repos. Le départ n'est prévu que pour ce soir, pour 2 journées de marche avec ma fille n°2 (16 ans) jusqu'à Candanchu. Si mon petit monde dormait en camping à Pau cette nuit, nous avons loué un appartement à Candanchu à partir de ce soir et jusqu'au week-end pour nous servir de base arrière pour les jours à venir.

C'est donc très tranquillement que je remballe les affaires, avant de remonter sans hâte vers Lescun pour tuer le temps avant notre RDV. Pas d'heure fixée, et malgré un bon réseau je ne reçois pas de réponse à mes SMS ("bien dormi ?" "réveillées ?" "en route ?" ...).

Ma vue au réveil, pas chouette ?
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Je m'installe en terrasse devant l'épicerie pour y prendre un grand café accompagné d'un gâteau basque (je sais que j'ai basculé dans le Béarn, mais je n'en avais pas mangé tant que ça au Pays Basque ...). Je commence enfin à avoir des retours sur mes SMS ("encore à Pau", "on fait le plein", "on n'avait pas de réseau" ...). Bon, j'ai encore du temps devant moi.

Après quelques instants un jeune randonneur s'installe à ma table, et nos deux sacs côte à côte ont quelques airs de ressemblance MUL ... La discussion s'amorce vite : j'ai affaire à Leo, australien (métissé breton wink ) de 19 ans, fana MUL, qui se fait une petite HRP (parti le matin de mon second départ, nous sommes synchrones), avant un Te Araroa fin octobre et un PCT l'année prochaine ! Waouh ! Nous sommes tellement passionnés par notre discussion que je ne vois pas passer le temps, j'aurai même voulu que ma famille arrive plus tard pour la faire durer encore. Mais voici la voiture familiale (ma fille au volant, en conduite accompagnée smile ), et Leo me laisse à nos retrouvailles. Nous aurons encore des choses à nous dire ...

Je n'ai même pas besoin de me déplacer, ma table de petit-déjeuner tardif deviendra celle du déjeuner familial. Quel plaisir ! Le moral remonte en flèche (il n'était quand même pas si bas que ça), je réalise qu'après 8 jours de marche ma petite expédition devient crédible. J'ai avalé le 1/4 de la distance et je rentre maintenant dans le cœur de mon sujet.

repas familial (la bière n'est pas pour moi wink )
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Pour l'après-midi nous nous translatons vers le très beau plateau de Sanchèse, où par chance nous parvenons à nous attribuer l'une des rares tables de pique-nique. Elle sera indispensable pour déballer les affaires et préparer les sacs à la nouvelle balade, cette fois en binôme, qui débute ce soir.

Entre sieste réparatrice, baignade dans le torrent, visite à la cascade ... il faut aussi faire sécher les affaires, notamment la grande tente familiale qui a servi cette nuit à Pau ... C'est précisément à ce moment que le temps se gâte et que les quelques nuages qui s'étaient subrepticement assemblés commencent à lâcher leurs gouttes d'eau. Remballage express, puis re-déballage quand l'averse semble être passée.

Je discute avec un monsieur qui se promène avec ses petits-enfants. Il me dit faire partie du conseil municipal et me parle avec passion de sa vallée. Il m'explique que les gens du pays sont "ennuyés" par la manière dont les appellations locales sont écorchées sur les cartes, et m'explique ainsi la logique de la toponymie (si j'ai bien tout retenu) :

- le Col d'Anso s'appelle ainsi du nom d'un hameau en Espagne vers lequel c'était le point de passage, tous les noms dans le vallon sont déclinés sur cette direction principale ;
- les points distinctifs à proximité devraient s'appeler Ansabe (e muet), ce qui inclut le lac, le Pic et les Aiguilles ;
- plus basse, la bergerie devrait s'appeler Ansabé ;
- plus bas encore se trouve un pla qui lui seul devrait s'appeler Ansabère ;

en clair, la règle était d'ajouter/enlever une lettre ou syllabe chaque fois que l'on s'éloignait / se rapprochait de la direction désignée par le Col.

Sur ce Pla qu'il appelle "d'Ansabère" (Pla d'Escoueste d'après "Cabanes des Pyrénées"), il me dit que je pourrai y trouver une cabane ouverte qui a été rénovée l'année dernière. Il m'en dit également qu'elle a moins de chance de sentir la crotte de mouton que celle des bergeries "d'Ansabè", plus connue ... Je ne perds pas cette information, et j'en fait la destination cible de ce soir.

Une autre discussion porte sur la météo locale et il m'explique qu'ici, l'on dit souvent que "la brume a mangé l'orage", et c'est ce qui s'est passé ce soir. Un orage local était bien en train de se former, mais l'accumulation de brume dans le fond de vallée l'a privé des thermiques supposés l'alimenter. De fait si la soirée est brumeuse à moyenne altitude, un grand soleil s'est rétabli sur les hauteurs et l'orage que nous avions entendu gronder et dont nous avions reçu quelques gouttes s'est dissipé. Bon à savoir pour la suite ...

L'heure avance et il convient de mettre en ordre les sacs. Lors de la préparation et pour que tout le monde soit MUL, j'avais attribué à ma fille mes affaires légères de l'année dernière (Sac à Dos, tente, duvet, matelas gonflable ...), étant convenu que ce serait moi qui porterait nourriture et popote. Préalablement au départ j'avais préparé un carton avec un fond de ravitaillement, et je refais les niveaux : alcool, savon liquide, huile d'olive, café, fruits secs, barres de céréales, soupes, semoule, pansements et compeeds ... J'abandonne aussi mes poids morts (téléphone noyé, poubelle ...), un caleçon en trop ...



votre serviteur avec beaucoup de bazar étalé
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Lorsqu'enfin nous décidons que nous sommes prêts, nous remontons en voiture pour un court trajet sur la piste vers le Pont de Lamareich, où nous sommes "lâchés" pour les 2 prochains jours. Un fier Papa et sa fille se mettent en chemin pour 2 très belles journées de ballade !

La montée est douce, encadrée par les troupeaux et notamment les chevaux, ici particulièrement affectueux. Un poulain viendra plusieurs fois à notre rencontre chercher une caresse. Tout un groupe se laissera approcher pour une distribution de câlins. Ma fille est aux anges cool

Le temps est à la brume, mais des trouées régulières nous montrent que ce n'est qu'une fine nappe qui masque le beau temps.


montée du soir dans la brume
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Abri d'Escoueste ou Cabane d'Ansabère, nous arrivons à l'abri rénové (en fait la charpente et la couverture ont été refaites). Le sol est en terre battue, mais sec et propre. L'ouverture de la porte est difficile car le chambranle est tordu, mais d'une certaine manière c'est une garantie contre les entrées d'animaux et notamment des chevaux qui aimeraient bien y trouver refuge ... Nous rajouterons quand même une grosse pierre pour bloquer le tout. J'arrache les orties aux abords comme contribution au bien-être des lieux.

Installés au-dehors pour dîner, nous pourrons profiter du spectacle des Aiguilles "d'Ansabe" qui jouent à cache-cache avec leurs châles de brouillard effilés au vent. J'en profiterai pour réaliser quelques timelapse. A la nuit tombée les mêmes actrices joueront pour nous au clair de Lune. Dommage que mon téléphone soit si peu performant dans les basses luminosités ...

Nous entendrons quelques bruits dans les murs de la cabane, mais loin des souris auxquelles je pensais, ce sont en fait des grenouilles qui sortent des murs à la fraîcheur de la nuit (vers l'extérieur, pas à l'intérieur ...). Lorsque je me lèverai dans la nuit, en plus des chevaux, ce sont les sangliers que j'entendrai distinctement à quelques mètres.

Abri du Pla d'Escoueste (ou "vraie" Cabane d'Ansabère ?)
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Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr

TOTAL 4 km - Marche 1h38


Ce que j'ai aimé : c'est bon pour une fois de ne pas se presser

Ce que j'ai regretté : rien

Si c'était à refaire : pareil

Le matériel :

On n'a sorti ni tente ni bivy puisqu'on dormait en dur. Le polycree 1.5 x 2.5 aura suffi pour 2, la cabane n'aurait pas accepté beaucoup plus large). Un mot quand même sur cette bâche polycree que j'utilise depuis bientôt un an. Après bientôt une trentaine de couchages, elle n'a pas un accroc cool ...

Utilisé pour 2 personnes mon mini-P3RS et mon petit mug titane de 300 ml sont un peu courts, il faut multiplier les chauffes pour que tout le monde y trouve son quota d'eau chaude, mais on a fait avec.

Le bonhomme et la jeune fille : ouais, bon, fastoche, 1h1/2 de marche pépère en fin de journée. On verra demain ce que ça raconte …


EDIT : la Vidéo J08


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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:12:47)


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#93 31-08-2018 00:09:32

bruno7864
partir, partir et découvrir
Lieu : toujours dans la Lune
Inscription : 11-10-2012

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Hervé27 a écrit :

J4 Vendredi 20 juillet : Col Ispeguy - cabane de Trona (proche Lindus)

Après avoir devisé sur RL la veille au soir sur la capacité d'un Bivy à encaisser un orage, j'ai pu vérifier in situ que je ne connaissais pas mon sujet. On apprend à tout âge ...

super RETEX

smile  smile  ne t'inquiètes pas grâce à RL on en a tous aussi essayé des trucs farfelus, l'âge du cobaye n'y changeant pas grand chose... les charmes du mode forum où il est parfois difficile de distinguer le bon grain de l'ivraie wink
En comparaison un abri en toile c'est quand même pas mal. Lorsqu'il est pas trop mal foutu, on peut y bouger, se tenir assis, s'y habiller sans jouer à la chenille, y faire sécher des vêtements, y manger, bricoler.. pratique sur une rando qui ne dure pas que le temps d'un WE. En prime un abri c'est bien souvent plus léger

En tout cas début de lecture d'un récit super documenté.... chapeau bas pour ce temps passé à partager  smile

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#94 31-08-2018 06:29:00

EdWood
Membre
Inscription : 05-04-2018

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Merci Hervé pour le récit de ta belle aventure, j'aime particulièrement les synthèses que tu rédiges à chaque étape sur ce que tu as aimé, moins ainsi que ton retour sur le matériel.

A ce propos, je te cite :

Hervé27 a écrit :

Vive le KS ! J'ai pu ce jour-là vérifier sa parfaite étanchéité, laquelle ne sera jamais prise en défaut lors de cette HRP

As-tu étanchéifié les coutures du KS avant de partir ?
(sur mon KS50, les coutures ne le sont pas)
Merci encore !

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#95 31-08-2018 08:49:26

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

EdWood a écrit :

A ce propos, je te cite :

Hervé27 a écrit :

Vive le KS ! J'ai pu ce jour-là vérifier sa parfaite étanchéité, laquelle ne sera jamais prise en défaut lors de cette HRP

As-tu étanchéifié les coutures du KS avant de partir ?
(sur mon KS50, les coutures ne le sont pas)
Merci encore !


Négatif, je suis parti avec le sac en l'état de sa livraison.


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#96 31-08-2018 10:55:32

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J9 - Mercredi 25 juillet - Abri Pla D'Escoueste / Ansabère  wink  - Refuge d'Arlet

Après une nuit pas trop mauvaise, nous nous réveillons avec un voile de brume au-dessus de nos têtes. Pas de vue sur les Aiguilles pour nous donner du pep's !

Pour ces 2 jours avec ma fille j'ai résolu de ne jamais rien forcer et de laisser s'imposer son rythme. J'ai déjà 8 jours de mise en jambes derrière moi, si je me laisse aller je vais juste l'écoeurer. Tout cela doit rester une promenade, certes plus longue que d'habitude, mais il faut avant tout que cela soit agréable. Donc petit rythme, pauses longues et fréquentes, distribution régulière de calories (barres céréales, fruits secs, chocolat / café au lait ...). Nous prenons donc le temps du petit déjeuner et ce n'est que passé 8h30 que nous nous mettons en chemin.

Après seulement 20 mn et passé la forêt le voile de brume est franchi et nous voilà baignés de lumière dans le vallon d'Ansabe, vite rendus aux bergeries.

nous laissons la brume derrière nous
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les bergeries (notez les quasi-imperceptibles voiles de brume)
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les Aiguilles
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Nous traversons sans nous attarder les bergeries, constatant au passage que l'abri ouvert aux randonneurs doit effectivement bien sentir le mouton. Je me félicite de notre choix d'hier et de notre cabane bucolique wink .

Nous nous arrêtons faire le plein d'eau à la source un peu au-dessus des bergeries. Même si il n'y a guère de risque et pour bien fixer le protocole de ces 2 jours, je remplis ma Platypus que je reverse à travers mon filtre dans la poche à eau de ma fille. C'est sans doute fastidieux, mais on ne va pas gâcher la sortie d'une ado par une tourista ! Nous profitons de cette pause pour nous tartiner de crème solaire, vite interrompus par le troupeau qui se dirige droit sur nous. Les bagages sont vite pliés et nous dégageons ... jusqu'à ce que ma fille me fasse remarquer que j'ai laissé derrière moi mon téléphone qui filmait en timelapse ! Retour rapide sans se faire prendre en flagrant délit par le patou, et une petite scène filmée rigolote à la clef  lol  !

Le Lac d'Ansabe est vite atteint. Nouvelle mini-pause pour compléter notre tartinage en crème solaire, ainsi que nous cramponner à nos téléphones respectifs  roll .

montée vers le lac
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le Soleil cognera dur aujourd'hui
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un regard en arrière
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le Lac d'Ansabe
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Du lac nous passons rapidement au Col où, comme ce sera désormais la rêgle dans toute cette traversée pyrénéenne, je me prendrai une bonne claque à découvrir une nouvelle vue époustouflante (le beau temps aidant), avec aussi le petit pincement à laisser derrière un endroit où l'on aurait aimé s'attarder ...


de la vue, de la vue, de la vue ...
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c'est tellement photogénique, on ne résiste pas ...
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Nous descendons côté espagnol vers l'Ibon de Acherito (lac de la Chourique) avec l'intention d'y marquer une belle longue pause (il va être 11h00). Sur place cependant force est de constater qu'il n'y a pas un point d'ombre et que le Soleil tape fort. L'un comme l'autre nous estimons que nous allons méchamment chauffer à y rester immobiles, et qu'il vaut mieux poursuivre un peu. C'est alors que je vais faire un mauvais choix qui va nous gâcher notre milieu de journée.

Mon itinéraire initial prévoyait de remonter du lac vers le Paso de la Ralla (un petit raidillon de 200 m de dénivelé), pour ensuite poursuivre à flanc vers le Col de Laraille puis le Col de Pau. Face au peu d'enthousiasme de ma fille devant cette version trop raide à son goût, j'opte pour le contournement qui nous fait redescendre en Espagne avant de remonter vers le Col de Pau. Il s'avèrera que j'avais sous-estimé le dénivelé à redescendre en Espagne, nous amenant beaucoup plus bas que je ne l'aurai voulu, qui plus est en pleine chaleur. Cette fournaise nous sciera littéralement les jambes, et la remontée vers le Col de Pau se révèlera exténuante, surtout que nous aurons court-circuité la pause ... Pour couronner le tout, le grand beau temps du matin laisse la place à une météo beaucoup plus instable, et l'impression désagréable de nous diriger par les crêtes sous un orage commence à se faire jour  sad . Dans cette ambiance il me faudra aussi gérer une grosse chute de motivation dans ma progéniture roll ...

Dans cette montée au Col de Pau nous aurons quand même le plaisir d'apercevoir Izards, marmottes et Gypaètes.

Détail désagréable, mon désordre alimentaire de 1ère semaine semble maintenant migrer vers les intestins, et c'est dans la pente bien exposée avant la remontée vers le Col de Pau que je suis contraint de trouver en urgence un lieu à l'abri des regards. Ce sera au milieu des genévriers, ça pique  lol  !

il fait chaud ...
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Arrivés au Col de Pau avec une incroyable lenteur, je commence à me dire que la cible du jour au Refuge d'Arlet (pour motiver ma fille je lui ai promis une possibilité de dîner / dormir en refuge) est peut-être optimiste. Il est déjà 14:30 et à mon rythme calculé il y faudrait encore 3h de marche alors que nous marchons à la moitié de ça ... Avec le temps qui se gâte je commence à envisager les plans B et les possibilités de redescendre en vallée, jusqu'à ce que je lise le temps de marche annoncé de 2h15 pour Arlet, que je vais dès lors utiliser pour remobiliser les troupes !


Au Col de Pau
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Arlet 2h15 ?
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Malgré le temps qui menace il faut quand même marquer la pause que nous n'avons pas pris à 11h00. Je déploie ma popote pour faire chauffer un café / chocolat, et voilà-t-y-pas que mon briquet refuse de produire une flamme ? Quoi, encore ? Mais c'est quoi cette m.... ?!!? C'est le lendemain quand nous nous retrouverons en famille que mon épouse me fera remarquer "tu es sûr qu'il n'était pas mouillé ?". Et dire que je n'avais même pas envisagé ce bête cas de figure. Je suis sûr que quelques minutes au soleil auraient réglé le problème. Bref, c'est en pétard et privé de café que je remets l'équipe en marche  roll

Le chemin désormais beaucoup plus facile car à flanc de montagne et bien formé me facilite la tâche, et ma fille retrouve peu à peu de l'entrain après le gros coup de mou de la montée au Col. L'autre aspect motivant est que dans cet environnement, on voit à vue d'oeil se rapprocher les étapes devant soi et s'éloigner celles derrière, on retrouve le sentiment de progresser. Les vues magnifiques tant côté français qu'espagnol redonnent également de l'envie.


sur cette photo, il y a de quoi faire un cours de géologie
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le Pic Rouge
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la brume gagne
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La météo continue de se gâter et de se couvrir. Derrière nous commencent à se faire entendre des grondements, nous aurons même quelques gouttes à un moment donné. Je lorgne de plus en plus vers les bergeries en contrebas, mais à chaque fois je calcule qu'il n'y a guère plus à marcher vers Arlet (par un bon chemin), qu'à tenter d'y descendre hors sentier. Nous gardons donc le cap vers Arlet. Peu à peu le rythme augmente, la météo se tient et me remettent en confiance.


chemin facile ... ça déroule
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vous reprendrez bien un peu de géologie ?
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Au Col de Saoubathou, je célèbre mes 200 km sur l'itinéraire (250 avec mes divagations du départ ...)
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Non loin nous trouverons une belle source en bord de chemin pour refaire le plein d'eau fraîche. Il était temps.


Dernière ligne droite avant Arlet
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un regard en arrière
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La dernière montée vers le Refuge d'Arlet ne pose pas trop de problème, même si ma fille trouve la journée trop longue. Lorsque nous arrivons au refuge à 18h00, nous prenons les 2 dernières places dans le dortoir ainsi qu'au 1er service du dîner. Nous avons juste le temps de descendre au lac nous y baigner (l'eau était bonne !) et rincer nos affaires avant d'aller glisser nos pieds sous la table.

Au dîner nous formons une table de français pour 5 d'espagnols (pour la nuit nous sommes équipés en bouchons d'oreille  wink ). Un HRPiste anglais, Peter, se retrouve glissé parmi nous à cette table francophone et nous commençons à échanger. En mode archi-mulet (20 kg + !) il a vu mon sac à dos et voudrait avoir plein d'infos. Il me parle des ampoules terribles qu'il a eu depuis son départ  (1 semaine avant moi ...), ainsi que des blessures (je dirai des déchirures sad ) à l'aine liées au poids et au frottement des sangles de son sac.

La conversation en anglais est parasitée en français (merci pour Peter qui ne parle pas notre langue ...) par l'un de nos voisins sur le ton "moi, quand j'ai fait une HRP ...", lequel n'a pas compris que j'étais en mode léger et commence à pérorer "y'en a, des inconscients, ils prennent des risques pas possibles avec des sacs de 4 kilos, ils se mettent en danger et appellent au secours quand ils ont un problème ..." bla, bla, bla ... J'aurais voulu laisser passer mais il était impossible de s'en défaire. Au final pour satisfaire Peter qui voulait voir un sac léger, et pour clôre une discussion stérile avec l'autre, nous nous sommes retrouvés à l'extérieur où j'ai déballé mon sac. Question : qu'est-ce qu'il manque ? Le parasite a pris du champ et je ne l'ai plus entendu ... Pendant la conversation à table ma fille a eu soin de régulièrement re-remplir mon assiette car sinon, je n'aurai pas dîné lol ...

Nous profitons des belles vues du soir car le temps se dégage. Depuis le dortoir nous dormons face à la fenêtre grande ouverte avec un panorama superbe que nous admirons, jusqu'à ce qu'un employé du gîte vienne se positionner bien dans l'axe de notre vue pour uriner face aux montagnes ... en toute tranquillité lol

lumières du couchant
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... et un dernier commentaire sur la météo : "la brume a mangé l'orage"  wink


Itinéraire :
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Progression :
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Profil :
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TOTAL 19 km - Marche 7h01


Ce que j'ai aimé :
- les lumières, les vues en crête, la géologie.
- Après coup je me félicite de l'allure tranquille donnée à cette journée. Seul j'aurai probablement fini l'étape au Lac d'Estaens après une journée à 9 ou 10h00 de marche.

Ce que j'ai regretté :
- être descendu côté espagnol depuis l'Ibon de Acherito au lieu de suivre mon itinéraire,
- mon briquet
- nous aurions pu bivouaquer dehors plutôt que de dormir dans le refuge tout en y dînant

Si c'était à refaire : rester sur mon itinéraire initial, quitte à déployer quelques efforts de motivation à l'égard de ma progéniture

Le matériel : visiblement personne n'y a trouvé à redire lol

Le bonhomme : mes difficultés alimentaires de 1ère semaine finissent par trouver leur débouché roll. Si j'ai retrouvé l'appétit, il me faudra encore 2 jours pour me "stabiliser". La horde espagnole au refuge complique mon accès aux toilettes ...

La jeune fille : fatiguée mais contente d'avoir su franchir tout ce trajet. Un peu d'appréhension pour le lendemain.


EDIT : la Vidéo J09

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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:13:30)


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#97 31-08-2018 22:22:33

laxmimittal
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

coucou hervé,

merci pour ce retour rigolo dans un coin si cher à mon coeur.

la montée au col de Pau est bien "casse-pattes", heureusement qu'après ça déroule tout seul jusqu'à Arlet.

le personnage que tu as croisé à sanchese ne serait pas pierre I. ... qui connaît ses montagnes comme personne. smile

enfin, hommage soit rendu à Gérard B. qui a refait (avec amour et bénévolement) une partie des cabanes de la vallée, et grâce à qui nous avez si bien dormi avec ta fille.

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#98 01-09-2018 07:56:20

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

laxmimittal a écrit :

coucou hervé,

merci pour ce retour rigolo dans un coin si cher à mon coeur.

la montée au col de Pau est bien "casse-pattes", heureusement qu'après ça déroule tout seul jusqu'à Arlet.

le personnage que tu as croisé à sanchese ne serait pas pierre I. ... qui connaît ses montagnes comme personne. smile

enfin, hommage soit rendu à Gérard B. qui a refait (avec amour et bénévolement) une partie des cabanes de la vallée, et grâce à qui nous avez si bien dormi avec ta fille.

L.


Merci Laxmimittal smile ,

Je ne saurais le nommer, mais s'il correspond à la description ... Nous avons parlé peut-être 1/2 h, mais je crois que si nous avions eu la journée je n'aurai pas vu le temps passer  wink .

Bien à toi,


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#99 01-09-2018 09:58:48

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J10 - Jeudi 26 juillet - Refuge d'Arlet - Candanchu (location)

Une fois n'est pas coutume, ce matin je m'attable pour un petit-déjeuner : le dernier que j'avais pris jusqu'alors remontait au Refuge de l'Orgère, le jour où j'ai mis fin à ma traversée des Alpes en 2017 (pour ceux qui connaissent mes habitudes alimentaires, je ne prends pas de petit-déjeuner dans la vie courante, pas plus qu'en rando. J'attends quelques heures de marche avant de commencer à m'alimenter par grignotage). L'instant fut immortalisé.


flagrant délit :
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Anecdote du jour : alors que je profite d'un créneau inespéré où il n'y a pas de file d'attente espagnole devant l'unique WC du refuge, après seulement quelques secondes une dame m'interpelle en espagnol en tambourinant à la porte et en me reluquant par la lucarne mad . Je commence par protester puis à carrément l'insulter lorsqu'elle revient 3 fois à la charge en 1 minute ! L'espace d'un instant j'ai eu envie de me lever et d'ouvrir la porte en l'état pour faire fuir la mégère ... lol . Elle n'était pressée que par son groupe qui l'attendait pour la photo (devant les chiottes, c'est délicieusement photogénique lol ) ...

Précision en passant sur le refuge d'Arlet et ses sanitaires : visiblement la fosse débordait et les abords en aval du refuge étaient particulièrement malodorants. 1 WC pour un établissement avec une cinquantaine de couchages est-il vraiment suffisant ?

Fidèle au principe de ces 2 jours qui était de ne pas se presser, ce n'est qu'à 8h25 que nous nous mettons en chemin. Désormais le Pic du Midi d'Ossau, aperçu la première fois depuis le Col d'Anaye (faute d'une meilleur météo les jours précédents), domine la vue.


salut JP !
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1ère claque du matin au Col d'Arlet, avec la découverte de nouveaux horizons espagnols et du vallon d'Aguas Tortas. 500 m de dénivelé pour rejoindre les troupeaux dont les clarines remontent jusqu'à nous, ma fille va trouver ça long : elle n'aime pas les descentes roll . Je passerai sur les grommellements de cet épisode ...


et maintenant la descente
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Arrivant en bas nous pouvons profiter du spectacle des bergers s'efforçant de canaliser leurs vaches pour les faire remonter le chemin vers l'alpage. Il y faut de la santé, à courir comme ça pour intercepter la vache et son veau qui tentent la grande évasion ! En attendant notre chemin est embouteillé par les autres bovins qui attendent patiemment que tout le monde finisse par prendre sa place dans la file. Pour nous, ce sera itinéraire bis pour aller rejoindre le fond spongieux de la vallée.


bon, ben finalement on l'a descendu ...
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Nous longeons les tourbières par une sente pas toujours bien visible, et en cet été de fonte des neiges tardive il faut souvent chercher le passage non inondé. Peut-être aurions-nous pu traverser et utiliser le GR11 en face, mais aurai-ce été très différent ? Bref c'est un peu fastidieux jusqu'à ce que le terrain commence à nouveau à s'élever, nous garantissant une suite à pieds secs. J'identifie un bon rocher pour marquer la pause, dont l'objet sera de paternellement remonter le moral d'une ado un peu fatiguée ...

La montée vers le petit col qui permet de basculer vers le Lac d'Estaens est relativement aisée. Notre petit rythme nous permet de profiter un peu plus des points d'ombre qui demeurent à l'abri des aplombs rocheux. Pour m'aider dans mes efforts de motivation, la providence nous fait découvrir une baguette toute fraîche en bord de chemin, probablement perdue par le groupe surchargé que nous avons croisé dans l'autre sens 10 mn auparavant. Ce ne sera pas perdu pour tout le monde ... Certes c'est du pain industriel, mais des calories bonnes à prendre !


le pain tombé du ciel (photo floue pour cause d'étui plastique, dsl)
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Rapidement nous apercevons le Lac d'Estaens et cette fois Soleil ou pas, ce sera notre pause déjeuner. OpenTopo m'indiquait un chemin pour atteindre puis longer le lac par la gauche plutôt que par le GR et la droite, c'est ce que nous ferons, nous garantissant en passant des coins bien moins fréquentés que par l'autre rive. Nous atteignons la rive dans une crique alors qu'un couple de randonneurs la quitte. D'autres arriveront quelques minutes après, mais il y avait bien assez de place pour nous quatre.

Baignade, déjeuner, bronzette, rinçage des vêtements ... Que ça fait du bien ! En prime, une pédicure chatouilleuse par les poissons du lac.


Estaens, JP, le Vignemale (déjà !)
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JP nous lorgne indiscrètement dans notre piscine du jour
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la retenue d'eau
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A l'heure de nous remettre en route nous empruntons la sente qui longe le lac de notre côté. Il faut un peu grimper et jouer des pieds et des mains pour atteindre le haut de la falaise, mais rien de méchant. Avant d'entamer les longues heures qui nous séparent encore de Candanchu où nous devons tous nous retrouver (appartement loué pour servir de base arrière), je cherche une source d'eau acceptable. J'évite généralement l'eau des lacs car elles cumulent tout ce que peuvent charrier les ruisseaux qui les alimentent. Après avoir remonté plusieurs thalwegs boueux bien piétinés par les troupeaux, je trouve le filet d'eau idéale bien fraîche qui sourd directement du rocher, non loin du petit col qui nous fait basculer en Vallée d'Aspe.

La marche essentiellement à flanc de vallée est agréable jusqu'à ce que nous atteignions le Gave d'Aspe. Là, les dégâts liés aux crues de ces dernières années ont bouleversé le terrain, contraignant le tracé à des circonvolutions un peu raides dans les éboulis. Nous plaindrons le groupe que nous croiserons dans l'autre sens, tous chargés à peut-être 20 kg et suant déjà sang et eau, nous demandant si le lac est encore loin sad ... alors que ça fait 2 heures que nous l'avons quitté à la descente avec nos sacs légers roll .

Un peu plus loin nous serons rattrapés par 3 trailers espagnols, dont le premier nous demandera de l'aider à identifier son chemin pour redescendre en fond de vallée vers le parking de Sansanet (merci IphiGéNie !). Visiblement le groupe se dispute amicalement (mais bruyamment) au sujet de son itinéraire (pas besoin de comprendre l'espagnol...). Mon aide n'y aura pas mis un terme, nous les entendrons encore longtemps après les avoir perdus de vue lol ...


Le Cirque de la Haute Vallée d'Aspe
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Nous-même commençons à trouver le temps long et cette arrivée sur Candanchu interminable. Elle se fera d'ailleurs dans la brume, mais comme maintenant vous l'avez compris, cette dernière mange l'orage wink .


Candanchu. Bof ...
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Ne sachant à quelle heure nous arriverions, mon épouse et mon autre fille ont profité de la journée pour aller visiter Saragosse. Un arrangement avec le propriétaire nous a laissé une clé de l'appartement dans un bar en haut de la station, tandis que notre immeuble est tout en bas. Comme en prime le bar se révèle introuvable avec les indications données, il m'y faudra une heure et des aller-retours avant de pouvoir poser nos pénates.


paire de MULs
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Enfin réunis ce sera un apéro (à l'eau pour moi ...) dégustation de fromages, charcuteries, brochettes de légumes ...

... et un grand bain chaud ! Rhâaaaa ...



Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr

Total 18 km - Marche 7h51


Ce que j'ai aimé :
- la très belle et surprenante vallée d'Aguas Tortas, spécialement vue des hauteurs
- Le lac d'Estaens si propice à la baignade

Ce que j'ai regretté : un peu long sur la fin

Si c'était à refaire : néant

Le matériel :
- j'aurai pu en parler tout aussi bien plus tôt ou plus tard, mais mon utilisation de la Platypus + filtre + pipette n'est pas optimale dans cet environnement pyrénéen où l'eau abondait cette année. Une bouteille d'1/2 litre (éventuellement avec une paille filtrante) portée à la bretelle aurait suffi pour l'essentiel du besoin, la platy en complément pour une réserve "stratégique" et l'approche du bivouac. Le résultat est que je n'ai pas ravitaillé dans des endroits où j'aurai pu car portant déjà trop de réserve, pour le regretter ensuite en traversant des zones moins propices. Comme refaire le plein / complément d'une gourde souple raccordée à une pipette peut être parfois fastidieux (poser le sac, dévisser, revisser, recharger le sac, s'emmêler les pinceaux, recommencer ...), on essaie de s'y coller le moins possible et on ne le fait que pour une "grosse" quantité d'eau, pour au final en porter trop. Dans l'idéal, il me faudrait trouver un système permettant de faire de petits compléments dans la Platy sans la décharger / dévisser ... Chacun son utopie ...
- l'étui étanche pour le tél acheté à Irun se déchire et ne joue plus sa fonction, je ne m'en sers plus que pour garder le téléphone accessible accroché au cou et serré par la sangle ventrale du SàD. Moyennant un peu de prudence, je finirai par caler le téléphone sans étui dans la poche mesh, accessible sans trop de contorsion à ma main gauche. Je trouverai un nouvel étui étanche plus tard (à Vielha), qui servira 2 fois sous l'orage. Les photos à travers ces étuis sont souvent gâchées (un bon exemple dans ce post, dsl).

Le bonhomme : ma courante ne m'a pas repris depuis ce matin, mais elle me rattrapera définitivement à Candanchu et toute la matinée du lendemain. Après tout reviendra dans l'ordre hmm

La jeune fille : fière de son parcours, même si sur l'instant les gros dénivelés n'étaient pas à son goût. Eblouie surtout par la beauté des paysages et des lumières (nous avons été gâtés avec une météo variée). Contente d'avoir eu un sac léger ... Elle ressentira le lendemain une douleur au genou, il y eu certainement fallu plus de préparation. Peut-être un regret de n'avoir pas dormi dans la tente qu'elle a porté ?


EDIT : la Vidéo J10


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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:14:04)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

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#100 01-09-2018 10:35:23

Ezequiel54
MULimaliste
Lieu : Lorraine
Inscription : 19-10-2016
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Très très très complet et plaisant ce récit ! Bravo et merci pour le temps que tu y consacres :)

Pour l'eau, j'avais l'habitude de partir avec 2 bouteilles de 0,50l + 1 Platypus de 2l, ce qui me permettait de gérer facilement en journée en remplissant régulièrement 1l d'eau, la Platypus ne servant qu'au bivouac pour un total de 3l.
La remise en place de la Platypus quand chargée à fond était souvent fastidieuse en fin de journée... et non pratique en journée si j'avais besoin de transporter plus d'1l...

Pour le Valais cet été, j'ai testé de ne partir qu'avec 2 bouteilles de 1l placées dans les poches latérales de mon KS30... et ça a radicalement changé et simplifié les ravitaillements ! Les 2 bouteilles n'étaient qu'à moitié remplis en journée, et je faisais la charge de 2l pour le bivouac le soir après m'être bien abreuvé au dernier point d'eau, ou si la journée le nécessitait. Remplissage fait sans jamais enlever le sac à dos en faisant ainsi. Je ne filtrais pas, j'avais confiance en l'eau trouvée.

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