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#1 17-09-2018 22:35:03

Ada
Membre
Inscription : 15-12-2014

[Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Bonjour à tous,

Nous avons parcouru à deux cet été les Dolomites, de Bressanone aux abords de Belluno, pendant une douzaine de jours. Compte-rendu ci-dessous !


Dimanche 5 août

Nous démarrons le dimanche après-midi à Bressanone. Arriver ici n’a pas été une mince affaire, pour de sombres raisons de vol annulé et de nuit passée à Roissy, mais après un avion et deux trains nous sommes finalement à pied d'oeuvre à 15h30 passées.

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Bressanone et ses cyclistes

Idéalement, nous aurions aimé faire quelques courses pour compléter nos provisions, mais nous sommes dimanche et l’unique supermarché du coin est fermé. Peu importe, nous pouvons partir en l’état : nous attendons donc devant la gare le bus qui va nous conduire à Albes (ou Albeins), à 5km au sud de Bressanone, où nous avons choisi de débuter notre randonnée. Le bus nous dépose vers 16h30 sur la place de l’église d’Albes. On fait le plein d’eau à la fontaine, et c’est parti !

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Le sentier démarre en montant doucement le long d’un ruisseau aménagé. Il fait chaud et un peu humide, nous sommes vite en sueur et nous avançons plutôt tranquillement, fatigués par notre courte nuit précédente. Le sentier est au fond d’une vallée encaissée : le paysage se limite donc aux deux versants boisés du vallon, c’est un peu monotone malgré les beaux blocs de rocher qui surgissent parfois sur la rive opposée. Le ciel couvert se dégage au fur et à mesure que nous avançons, nous gratifiant d’un beau soleil de fin de journée.

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Juste avant le petit village de Schmied, nous faisons une petite pause trempette dans le ruisseau, qui est à présent beaucoup plus sauvage que tout à l’heure. Nous trouvons aussi quelques framboises sauvages au bord du chemin, ce qui fait considérablement baisser notre moyenne horaire… En continuant sur la piste, nous finissons par émerger sur une petite route au bord de laquelle se trouvent quelques gros chalets tyroliens. La montagne est ici très aménagée mais tout est joli, soigné. Nous la suivons un moment, mais l’heure du bivouac approche et l’endroit y semble peu propice : vallée encaissée avec peu d’espaces plats et habitations fréquentes.

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Nous sommes presque résignés à demander l’autorisation de planter la tente dans un jardin quand nous finissons par trouver l’emplacement idéal : une lisière de forêt dans un petit alpage un peu caché en retrait de la route, qui est entretemps redevenue une piste. Nous nous y installons pour la nuit. Il est déjà quasiment 20h quand nous plantons la tente : le temps de faire la popote et de dîner, il est l’heure de se coucher tandis que la lumière décline. Dans le lointain l'orage gronde.


Lundi 6 août

Nous nous réveillons à 7h30 sous un beau soleil, qui met un peu de temps à atteindre notre bout de prairie à cause du relief environnant. Il a plu quelques gouttes pendant la nuit, mais notre bivouac est entièrement sec au réveil : même pas de condensation dans la tente, ce qui est suffisamment rare pour être signalé. Nous déjeunons et faisons nos sacs tranquillement.

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Notre hôtel pour la nuit

Nous continuons à marcher le long de la même piste qu’hier, jusqu’à atteindre un petit sentier qui monte au milieu d’une forêt parcourue de petits ruisseaux. En nous retournant, nous pouvons contempler des alpages proprets parsemés de gros chalets tyroliens fleuris. Comme sur les cartes postales ! Nous trouvons le long du sentier beaucoup de framboises, de fraises des bois et de myrtilles : notre moyenne horaire en prend à nouveau un coup…
Au détour d’un chemin apparaissent finalement devant nous des pics rocheux déchiquetés qui contrastent avec les reliefs doux vus jusqu’à présent. Ca y est, nous sommes vraiment dans les Dolomites !

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Après avoir longé sur quelques centaines de mètres une route sur laquelle nous croisons de nombreux motards en goguette, nous trouvons le départ du sentier Günther Messner (le frère cadet de Reinhold, décédé en 1970 et natif comme son frère de Bressanone) qui monte dans le massif au-dessus de nous. Nous grimpons d’abord en sous-bois, puis traversons un pierrier et nous retrouvons sur un sentier en balcon en lisière de forêt. Nous tombons sur une petite source aménagée, ce qui nous pousse à faire une (longue) pause au soleil incluant la dégustation de la récolte de fruits des bois (miam).

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Ladite récolte

Après la source, le sentier monte dans des alpages plus ras. L’atmosphère devient plus alpine, on se sent enfin dans la montagne. Face à nous se dressent les aiguilles impressionnantes du massif de l’Odle (ou Geislergruppe en allemand), dont la Furchetta et le Sass Rigais, culminant tous deux à 3025m.

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L'Odle

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Une edelweiss !

Vers 14h, nous faisons notre pause déjeuner juste sous le Weisslahnspitz. Nous sommes seuls, les quelques randonneurs que nous avons croisés sur le chemin se sont dirigés ailleurs. Nous mangeons sous le soleil, mais alors que nous entamons une petite sieste le ciel décide de nous envoyer une averse et nous plions bagage en vitesse.

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Le Weisslahnspitz (avant l'averse)

En fait d’averse, c’est un orage en bonne et due forme qui nous arrive dessus : le ciel se couvre rapidement de gros nuages bas tandis que nous marchons sous la pluie intermittente.

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Nous laissons à notre gauche un sentier qui permet de monter au Tullen (2655m) très proche et nous arrivons à une section câblée. C’est à ce moment-là que retentissent les premiers coups de tonnerre : la perspective de nous retrouver sur un sentier de crête exposé, un câble en acier entre les mains sous un orage ne nous enchante guère. Nous décidons d’attendre un peu que l’orage se calme pour poursuivre, même s’il est en réalité assez loin de nous. Au bout d’un quart d’heure les coups de tonnerre s’espacent puis disparaissent, nous sortons de derrière le rocher où nous nous étions réfugiés pour patienter et nous attaquons avec ardeur la partie câblée du sentier.

C’est raide, il faut effectivement mettre les mains pour avancer et certaines sections demandent d’avoir le pied montagnard : tout ce qu’on aime smile C’est la plus belle partie du sentier que nous parcourons à présent : nous alternons petit chemin de crête, passages entre les rochers et grimpe câblée avec une jolie vue des deux côtés de la crête malgré les nuages qui bouchent l’horizon. Le mauvais temps ajoute une touche parfaitement dramatique à l’ensemble.

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La crête et le Tullen avec sa croix

Après une échelle finale, nous retrouvons un sentier moins accidenté qui nous amène à travers des alpages (bonjour les vaches !) jusqu’à la Schlüterhutte (ou Rifugio Genova) où nous arrivons vers 18h30.

Nous avions envisagé de planter la tente près du refuge et d’y dîner, histoire d’améliorer notre ordinaire. Lorsque nous demandons si nous pouvons nous installer pas trop loin du refuge, on nous répond que le bivouac est interdit même à proximité du refuge car nous sommes dans un parc naturel (le Parco naturale Puez Odle), mais que eux s’en fichent et ne nous dénonceront pas (“We don’t see anything...”). Les énormes nuages noirs qui ne cessent de s’amonceler au-dessus de nos têtes ébranlent cependant notre volonté. Nous décidons finalement de dîner au refuge et de décider ensuite de planter la tente ou non suivant le temps qu’il fera. En fait de refuge, c’est plutôt un restaurant : certes les gens dorment en dortoirs, mais on sert les bières à la pression, on commande le plat sur une carte (en allemand) et le lieu est desservi par une piste.

Nous patientons avec une bière le temps que la salle à manger bondée se vide, tandis que la pluie commence à tomber ; au bout de quelques minutes l’orage se déchaîne juste au-dessus de nos têtes et nous sommes plutôt contents d’être à l’abri. Nous avalons des ei-speck-kartoffel en regardant les éclairs illuminer les nuages et la pluie dégringoler dans une quasi-obscurité. C’est décidé, on dormira dans le refuge cette nuit. Autour de nous, ça parle beaucoup allemand, un tout petit peu italien et pas grand-chose d’autre. Nous finissons avec un gros morceau d’apfelstrudel et montons nous installer pour la nuit. Comme le refuge est plein, nous dormons dans l’emergency dormitory, c’est-à-dire en pratique l’espace à l’étage qui n’est pas déjà pris par une chambre : pour nous, ce sera un bout de couloir dans lequel on a installé deux matelas. Il y a un peu de passage, mais avec des boules quiès la nuit s’avèrera très confortable.


Mardi 7 août

A partir de 6h du matin, tout le monde s’agite dans le refuge : comme on dort dans le couloir, impossible d’espérer faire une grasse matinée. Certains randonneurs partent tout de suite, la plupart se massent dans l’entrée en attendant que la salle à manger ouvre pour le petit déjeuner à 7h, servi sous la forme d'un copieux buffet. Nous partons finalement à 8h30 sous un soleil magnifique. Nous sommes loin d’être seuls sur le chemin : nous sommes à présent sur l’Alta Via 2, l’une des “hautes routes” des Dolomites plutôt fréquentée. Beaucoup de randonneurs ont des casques : certains vont faire des via ferrata, très nombreuses dans le coin.

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Petit matin au refuge

Du refuge, nous passons un petit col et arrivons au Medalges Alm. Une erreur d’orientation nous assure une demi-heure de tranquillité en nous faisant prendre un sentier de crête alors que tout le monde passe plus bas. Après Medalges Alm, une longue montée nous mène à flanc de montagne jusqu’à la Forcella de la Roa.

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Vers la Forcella de la Roa

L’ambiance devient de plus en plus minérale au fur et à mesure que nous montons vers le col ; autour de nous les pierriers se déversent de toutes parts tandis que derrière nous s’étalent les alpages très verts que nous venons de quitter. Les dernières longueurs avant le col se font dans un pierrier en plein vent, mais nous finissons par le franchir. De l’autre côté du col, c’est encore plus minéral : nous sommes dans un petit vallon complètement empierré, dont nous longeons l’une des parois à travers des éboulis pour arriver au pied d’une section câblée.

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Entre la Forcella de la Roa et la Forcella Nives

Il y a 100 ou 150m de dénivelé à gravir de manière très verticale, en s’aidant des câbles et des échelles placées pour faciliter l’ascension. C’est raide et parfois physique, mais très bien équipé. Il y a visiblement peu de randonneurs qui passent par là, la plupart semblent choisir l’itinéraire plus facile via la Forcella de Sieles un peu plus bas. Nous, on s’amuse beaucoup !
La section câblée débouche sur la Forcella Nives à 2740m, d’où nous avons une très belle vue sur les massifs avoisinants malgré quelques nuages au loin.

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La vue depuis Forcella Nives

Nous profitons du col pour faire une pause, puis entamons la descente vers le refuge Puez. Nous apercevons en cours de route un joli torrent de montagne un peu à l’écart du chemin : il n’en faut pas plus pour provoquer un arrêt déjeuner/lessive/trempette, suivi d’une petite sieste au soleil.

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Vers le refuge Puez

Nous finissons par arriver en milieu d’après-midi au refuge Puez (Puezhütte), où nous en profitons pour déguster un morceau d’apfelstrudel arrosé d’une bière (attention : il y aura beaucoup d’apfelstrudel dans ce récit). Le refuge commence à se remplir avec les randonneurs arrivés là pour la nuit. Nous profitons des horaires de bus punaisés à l’entrée du refuge pour planifier notre ravitaillement du lendemain, puis nous quittons le refuge pour gagner notre lieu de bivouac - a priori illégal, puisque nous sommes toujours dans l’enceinte du parc naturel - que nous avons repéré sur la carte. Nous passons la Forcella de Ciampei, qui garde le fond du canyon impressionnant que nous longeons depuis la descente de la Forcella Nives, puis continuons dans un décor très alpin et un beau soleil de fin de journée jusqu’au lac de Crespeina où nous arrivons vers 18h.

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Le canyon

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Depuis la Forcella de Ciampei

Le lac est un peu plus petit que son étendue sur la carte ne le laissait supposer : une bonne moitié en est asséchée.

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Le lac de Crespeina

Comme nous sommes en vue du chemin et que des randonneurs y passent encore, nous attendons 19h pour planter la tente. Le soleil est alors déjà bien caché par les montagnes ; il fait plutôt frais dès que le soleil disparaît et l’endroit est déjà humide : nous sentons que le bivouac de cette nuit va être particulièrement mouillé…
Popote, dîner, brossage de dents et au lit.

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Coucher de soleil 5 étoiles


Mercredi 8 août

Nous nous réveillons à 6h avec l’intention de prendre le bus au Passo Gardena pour aller nous ravitailler en ville. La nuit a été très tranquille et les moutons que nous entendions au loin ne nous ont pas dérangés ; en revanche il a fait un peu froid et le bivouac, comme nous nous y attendions, est complètement trempé au réveil. Nous traînons du coup un peu pour remballer nos affaires, tentant de profiter des premiers rayons du soleil pour tout faire sécher. Nous finissons par lever le camp à 7h30.

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Le Ju de Crespeina

Nous passons un premier petit col (le Ju de Crespeina), qui nous fait arriver dans un vallon tranquille, puis un deuxième (le Passo Cir) après lequel nous entamons la descente vers le Passo Gardena. Le début en est sympathique et nous promène au milieu de formations rocheuses très propices à l’escalade ; puis nous débouchons sur les hauteurs du Passo Gardena lui-même, un gros col routier encombré de remontées mécaniques. Nous allons probablement rater à quelques minutes le bus de 9h ; plutôt que d’attendre une heure le suivant nous décidons de prendre la longue télécabine qui nous descend en une dizaine de minutes jusqu’à Selva di Val Gardena, tout en bas dans la vallée. C’est une station de sports d’hiver plutôt jolie, avec encore et toujours ces gros chalets tyroliens fleuris un peu partout. Nous faisons nos courses au supermarché, en profitons pour dévorer une barquette de fraises et poster quelques cartes postales, puis nous remontons au Passo Gardena par la même télécabine. Il y a beaucoup de VTTistes qui montent également. Nous sommes de retour au col vers midi et entamons la montée vers le prochain massif, le Sella.

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Le Passo Gardena

La première demi-heure se fait sur un chemin assez roulant, puis c’est parti pour 400m de montée dans un pierrier assez casse-pattes, encaissé dans une gorge étroite. C’est un peu rude mais ça passe sans douleur. Il y a beaucoup de monde, en montée comme en descente : plutôt des randonneurs à la journée et des via ferratistes. Les 100 derniers mètres de dénivelé se font sur du rocher câblé, et nous nous retrouvons souvent à attendre pour laisser passer des gens qui descendent.

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La montée vue d'en haut

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C'est l'heure de pointe...

La montée débouche finalement sur un petit col, d’où nous rejoignons en cinq minutes le refuge Pisciadu tout proche. Il est 14h, nous sortons et étalons toutes nos affaires mouillées puis nous déjeunons et faisons une petite sieste. Quelques gouttes de pluie arrivent vers 15h et nous remettent sur le chemin.

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Le lac et le refuge Pisciadu

Le chemin monte le long du lac de Pisciadu, finit à nouveau sur une section câblée et débouche sur une petite vallée entièrement minérale, le Val di Tita. On est à 2800m environ, il n’y a plus grand chose qui pousse à cette altitude à part quelques petites fleurs jaunes. Encore un petit col, et nous voici sur l’Altopiano delle Meisules, la sorte de vaste plaine rocheuse d’altitude qui constitue la partie ouest du Sella. Tout est entièrement minéral autour de nous, et les nuages noirs qui s’amoncellent ajoutent une ambiance particulièrement impressionnante. A plus de 2900m, nous sentons que nous sommes proches des sommets du massif et que nous dominons le paysage.

Alors que nous traversons l’Altopiano, la pluie se met à tomber ; nous sortons les capes de pluie et nous dépêchons vers le refuge Boè. Nous arrivons à un croisement où deux panneaux indiquent le refuge à 20 minutes d’ici par deux chemins différents : la carte ne nous aide pas beaucoup, nous choisissons l’un des deux au hasard. Quelques minutes plus tard, le chemin se transforme en une via ferrata ornée d’un magnifique panneau “Via ferrata dangereuse”. Fichtre. Nous hésitons un peu, mais le refuge est tout proche, nous n’avons pas envie de faire demi-tour et le passage a l’air jouable sans équipement : nous y allons. Nous passons effectivement sans problème, mais sur le coup nous n’en menons pas large : il y a du gaz par endroit, le rocher est trempé par la pluie et le tonnerre gronde au-dessus de nous alors que nous tenons un câble en acier entre les mains...

Nous arrivons finalement au refuge Boè vers 18h, trempés et contents d’y être enfin. Nous avons réservé hier pour y passer la nuit : notre équipement est en effet un peu limite pour bivouaquer à près de 3000m d’altitude. Le refuge est isolé au pied du Piz Boè, le point culminant du massif, mais le chantier d’agrandissement du refuge et la grue qui le surmonte gâchent un peu l’atmosphère sauvage du lieu... Le refuge est alimenté en électricité par un groupe électrogène qui ronfle et pue le fioul, on se croirait dans un vieux chalutier. En plus l’eau qui coule (parfois) des robinets est déclarée non potable.

La pluie s’intensifie dehors et le brouillard apparaît alors que nous nous installons dans un dortoir. L’eau coule à peine aux robinets, la lessive attendra. Nous dînons en compagnie d’une Munichoise lancée sur le Münich-Venise et d’un Italien professeur d’histoire qui ne se fait pas prier pour nous parler de la région. Les échanges se font dans un mélange créolisé d’italien, d’anglais et d’allemand. Le refuge est à nouveau plein. Après le dîner, la pluie s’arrête et les nuages disparaissent, ce qui nous permet d’admirer le paysage très sauvage autour du refuge.

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Près du refuge Boè

Jeudi 9 août

Réveil à 6h30. La nuit a été calme et reposante. Nous partons un peu après 7h du refuge avec pour objectif de petit-déjeuner un peu plus loin sur le chemin, histoire d’échapper à la cohue du refuge bondé. Le ciel est très clair, la vue porte loin, nous sommes quasiment seuls sur le chemin.

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Le refuge Boè et sa grue

Le paysage est lunaire, sans aucune végétation : il n’y a que du rocher à perte de vue. Au-dessus de nous se dresse le Piz Boè, au sommet duquel nous apercevons le refuge Capanna Fassa : nous regrettons presque de ne pas être allés dormir là-haut hier soir. Nous faisons notre pause petit-déjeuner sur un petit col et prenons notre thé au soleil, installés sur de gros blocs de rocher. Il fait frais mais sans plus. Nous passons ensuite au refuge Forcella Pordoi, un mignon petit refuge situé juste sous le Sasso Pordoi, un autre sommet du massif auquel on peut accéder par un téléphérique. Le refuge dispose de son propre petit téléphérique (une benne en métal sur un câble) pour s’approvisionner depuis la vallée juste en bas.

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Le Sasso Pordoi et son téléphérique, le refuge Forcella Pordoi juste en dessous, et l'ombre de deux bipèdes

Depuis le refuge Forcella Pordoi, nous entamons la longue descente jusqu’au Passo Pordoi : d’abord dans un pierrier, où nous nous lançons joyeusement en ramasse, puis sur un chemin raide. Le Passo Pordoi est un autre gros col routier, porte d’entrée sur le Sella au nord et sur la Marmolada au sud. Il y a quelques restaurants, des boutiques à souvenirs, des hôtels, des motards en cuir et des cyclistes en lycra. Après les paysages lunaires et le calme du Sella, le choc est un peu violent et nous donne rapidement envie de fuir. Il nous faut quand même de l’eau, question que nous résolvons en dégustant une excellente pâtisserie à la terrasse d’un café (l’excuse !).

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Le Passo Pordoi : des voitures, des boutiques de souvenirs et du lycra

A 11h, nous repartons vers le Sass Becè. Depuis que nous avons passé le refuge Forcella Pordoi, il y a beaucoup de monde sur le chemin : nous sommes après tout toujours sur l’Alta Via et les randonneurs sont légion. Au niveau du refuge Baita Fredarola, tout le monde prend la direction du refuge Viel dal Pan par un chemin à flanc de montagne : nous en profitons pour prendre le chemin de crête, où nous sommes soudain tranquilles.

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Le massif du Sella, d'où on vient

Le temps est changeant, alternant entre soleil et nuages. De la crête, nous voyons sur notre droite la masse imposante de la Marmolada, point culminant de toutes les Dolomites, et de son glacier, dont le haut est caché par les nuages. C’est d’ailleurs la Marmolada elle-même qui génère de gros nuages noirs qu’elle envoie vers nous…

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La Marmolada, ses 3343m, son glacier et ses nuages...

Nous faisons une pause déjeuner au col de Paussa, vite interrompue par une averse qui heureusement ne dure pas. Nous poursuivons ensuite vers l’est, toujours par les crêtes. Le temps est incertain partout où la vue porte autour de nous : le Sella est dans l’orage, à d’autres endroits pluie et éclaircies alternent…

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Les crêtes et le Lago di Fedaia

Au moment de descendre vers la gare de téléphérique de Porta Vescovo, nous nous faisons cueillir par une violente averse qui nous pousse à nous réfugier, trempés et un peu misérables, dans le restaurant d’altitude du téléphérique en attendant que ça se calme. L’averse met du temps à passer et le restaurant est en train de fermer, au point qu’on ne peut même pas leur commander quelque chose de chaud à boire. Nous repartons finalement vers 17h et descendons sur le versant nord de la montagne, en quête d’un lieu de bivouac.

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La Marmolada, enfin dégagée

Nous sommes malheureusement sur un domaine skiable, ce qui veut dire que les alpages humides que nous traversons sont parsemés de remontées mécaniques un peu tristounettes. Il y a aussi beaucoup de vaches et de marmottes ! Nous mettons du temps à dénicher l’emplacement de bivouac adéquat mais finissons par trouver sur une petite crête. Le soleil a finalement décidé de se montrer et nous gratifie de ses rayons jusqu’à 20h, ce qui nous permet d’admirer le paysage (pas du côté des remontées mécaniques, de l’autre côté…).

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Finalement il y a pire comme bivouac cool

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Coucher de soleil

Nous dînons puis faisons un petit feu pour finir la soirée. Laissée sans surveillance à sécher près du foyer, une chaussette en profite pour s’enflammer pendant qu’on ne la regarde pas… Vers la tombée de la nuit, un troupeau de chevaux descend des alpages et passe à grand bruit près de notre bivouac.


Vendredi 10 août

Réveil à 6h. Les cloches des vaches et les hennissements du troupeau de chevaux ont rythmé notre sommeil. Le soleil se lève sur un ciel qui se couvre très rapidement.

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C'est joli, mais malheureusement ça ne va pas durer...

Notre bivouac est à nouveau très humide. Nous petit-déjeunons puis partons chercher de l’eau un peu plus bas, à côté de remontées mécaniques mornes et silencieuses en ce milieu d’été. Nous aimerions pouvoir faire une lessive ; mais le ruisseau annoncé par la carte ne s’y trouve pas. Je me sens sale, humide et fatiguée. Nous montons donc au Passo Padon par une large piste, sous un ciel gris et lourd. Il y a un refuge au col, où nous nous arrêtons boire un café, nous brosser les dents et faire un brin de toilette discrète dans les toilettes. Ca va mieux ! La Marmolada est massive face à nous et une éclaircie nous permet de la contempler de près. Malheureusement ça ne dure pas, et nous repartons vers 10h dans un vent froid et sous de gros nuages. Nous ne quittons pas nos doudounes. Nous passons sous le mont Padon où se trouvent des abris rocheux aménagés (d’anciennes fortifications ?) puis descendons vers la Forcella delle Crépe Rosse. Arrivés au col, nous avisons de loin un ruisseau qui devrait parfaitement convenir à nos envies de lessive. Malheureusement les berges du ruisseau ne sont pas faciles d’accès, et nous devons jouer aux sangliers sur une pente raide pour y parvenir. En revanche, l’endroit est parfait pour une lessive, et nous en profitons également pour manger les myrtilles que nous venons de ramasser sur le chemin. Nous repartons vers 13h, après nous être extirpés des abords du ruisseau avec force escalade et grognements.

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Miam

Il continue à y avoir des averses de temps en temps, entrecoupées de rayons d’un soleil timide. Nous faisons une pause déjeuner pendant laquelle nous en profitons pour étaler toute notre lessive sur des rochers entre deux averses, puis nous repartons par le bien nommé “Sentiero delle Creste” vers le Mont Migogn. Les Italiens ont une conception très orthodoxe du chemin de crête : il suit effectivement tout le temps la crête, même quand c’est presque vertical. On monte droit dans la pente, et on descend pareil. Ça muscle les mollets et il ne faut pas faire un pas de travers. Autour de nous, des alpages vert tendre, parfois baignés d’un rayon de soleil ; les massifs environnants ont leurs sommets tantôt dans les nuages, tantôt dégagés ; et la Marmolada est toujours grise et pluvieuse.

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Les alpages dolomitiens

Nous arrivons finalement au sommet du Migogn, orné d’une croix à la base de laquelle se trouve une petite boîte en métal avec un cahier sur lequel nous laissons un petit mot. Il est 16h30, nous sommes seuls depuis le début de la journée.

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Le mont Migogn et sa croix

Nous entamons la descente vers Rocca Pietore sous le soleil qui se lève enfin. La descente est rude, aussi verticale que la montée. Comme nous ne pensons pas trouver facilement d’emplacement de bivouac après Rocca Pietore, et qu’il est déjà tard, nous en cherchons un dans la descente que nous finissons par trouver sur un petit ressaut de terrain, juste à côté d’une rivière, au milieu des hautes herbes. On en profite pour faire un brin de toilette et de lessive, c’est plutôt confortable.

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Le Monte Pelmo dans les nuages au loin


Samedi 11 août

Nous nous réveillons vers 6h30 sous un ciel entièrement bleu. Le bivouac est un peu mouillé, nous traînons pour le remballer et partons vers 8h30.

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L'hôtel

Notre objectif immédiat est de descendre à Rocca Pietore et d’y faire notre ravitaillement ; sur la carte est indiqué un chemin qui y descend directement depuis là où nous sommes et qui nous évite un petit détour par le village de Ronch. Nous ne voyons pas où part le chemin de là où nous sommes, mais nous décidons de commencer à descendre à travers les arbres et la broussaille en espérant finir par tomber sur le sentier. C’est une idée parfaitement stupide : nous ne trouverons jamais ledit chemin (nous ne sommes pas tout à fait sûrs qu’il existe, d’ailleurs) et passerons deux heures à jouer aux sangliers dans la forêt, en suivant de petites sentes d’animaux dans des passages extrêmement raides, des éboulis, des sous-bois impraticables et des forêts de fougères. C’est tuant. Quand enfin nous tombons sur les premières maisons de Rocca Pietore, nous sommes exténués et penauds : il aurait été bien plus rapide et agréable de prendre le détour par le village. Heureusement, le soleil brille, et l’abreuvoir que nous trouvons à côté de quelques maisons désertes nous permet de faire une pause et de nous rafraîchir.

Dans Rocca Pietore, qui est un petit village tranquille, nous trouvons une supérette où nous faisons notre ravitaillement et repartons avec nos sacs pleins à craquer. On se sent lourds tout d’un coup ! Nous partons ensuite en direction d’Alleghe par un chemin en bordure de rivière, très bien aménagé et plutôt fréquenté : nous sommes revenus en vallée et à la civilisation - de l’autre côté de la rivière mugit une route parcourue par moult camping-cars et motards.

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La muraille du Monte Civetta au fond

Nous faisons une longue pause déjeuner au bord de la rivière, suivie d’une sieste : nous avons décidé qu’aujourd’hui serait une journée cool et nous ne nous pressons pas. Nous repartons vers 14h30 et continuons vers Alleghe, une mignonne ville un peu touristique posée au bord d’un joli lac de montagne.

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Alleghe

Nous faisons quelques courses supplémentaires (dont une paire de chaussettes…), déambulons un peu en ville puis, moitié par flemme moitié pour ne pas avoir à poser un bivouac au milieu des pistes de ski qui surmontent Alleghe, prenons la télécabine qui nous amène jusqu’au col del Baldi. Nous prenons une bière au restaurant d’altitude qui s’y trouve, contemplant le Pelmo tout proche mais couronné de nuages. Nous levons le camp vers 17h30 pour aller chercher un endroit où passer la nuit. Nous croisons un troupeau de moutons avec ses bergers et pas mal de randonneurs qui se dirigent vers le refuge Sonino al Coldai, un peu plus haut (dont un couple complètement perdu qui pensait se diriger vers le refuge Tissi, c’est-à-dire exactement à l’opposé…). Nous finissons par trouver un emplacement tranquille dans la montée vers le refuge Coldai, sur une petite croupe parsemée d’arbres. Le temps de s’installer et de planter la tente, de gros nuages menaçants arrivent vers nous. Nous dînons en vitesse pour pouvoir nous abriter s’il se met à pleuvoir ; bien nous en prend car l’orage se met effectivement à gronder quelques minutes plus tard. La pluie se met de la partie également, et les gouttes tombent tellement fort qu’elles projettent des gouttelettes de condensation à l’intérieur de la tente, mouillant toutes nos affaires et nous obligeant à les protéger avec ce que nous pouvons. L’averse dure longtemps, la soirée est du coup un peu morose et très humide.


Dimanche 12 août

La pluie s’est heureusement arrêtée de tomber en fin de soirée et il n’a pas plu pendant la nuit. En revanche, le temps est très couvert ce matin et les nuages bas. Nous petit-déjeunons et rangeons un bivouac encore une fois très humide, puis démarrons vers le refuge Coldai dans la brume. Au moins, il ne pleut pas, mais la météo pour les prochains jours s’annonce particulièrement mauvaise, ce que nous aurons l’occasion de vérifier par nous-mêmes !

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Ambiance...

Il y a pas mal de monde sur le sentier qui monte au refuge : des randonneurs, des via ferratistes, des trailers… On est dimanche et tout le monde est de sortie malgré le mauvais temps. Nous prenons un café et un apfelstrudel (surtout, ne pas perdre les bonnes habitudes) au refuge puis continuons à monter vers le lac Coldai.

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Lago Coldai

Il y a parfois une éclaircie dans la brume, mais le temps change rapidement et les nuages se referment aussi rapidement qu’ils se sont entrouverts. Il fait plutôt froid. Arrivés au lac, la vue est un peu dégagée vers le bas et on aperçoit Alleghe au bord de son lac. Nous longeons ensuite la muraille de la Civetta, impressionnante de verticalité ; au fur et à mesure que la journée avance, le temps s’éclaircit pour finalement virer au beau - de ce côté-ci de la Civetta, car de l’autre côté il fait clairement toujours mauvais, comme en attestent les nuages qui pointent juste au-dessus de la muraille.

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L'impressionnante muraille de la Civetta

Nous faisons une pause déjeuner tôt, à midi pile, car nous voulons profiter du soleil pour sécher nos affaires avant qu’il ne disparaisse à nouveau. Nous étalons tout sur les rochers ; le soleil est cuisant lorsqu’il paraît. La pause dure finalement une bonne heure et demie, suite à quoi nous remballons toutes nos affaires maintenant sèches et reprenons la route.

Après avoir longé le mur de la Civetta dans une atmosphère très minérale, le sentier redescend dans des alpages à vaches et de la forêt clairsemée. Le ciel se couvre un peu tandis que nous longeons la base de spectaculaires piliers rocheux qui s’élèvent très haut au-dessus de nous : la Torre Venezia et un peu plus loin la Torre Trieste, 600m de rocher vertical à faire rêver des grimpeurs...

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Les alpages et la Torre Venezia

Le chemin finit par redescendre dans la forêt, se transformer en piste et nous amener au refuge Mario Vazzoler, un charmant petit refuge niché dans la verdure. Il est 16h quand nous y arrivons ; il est un peu tôt pour s’arrêter ici et nous préférons pousser un peu plus loin.

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Le refuge Mario Vazzoler

Nous continuons donc à descendre le long de la piste, toujours surplombés par les impressionnants piliers et murs de la Civetta, puis nous bifurquons sur un sentier raide qui monte à travers la forêt. Nous croisons une tente au bord du chemin ; avec deux randonneurs croisés un peu plus tôt et visiblement équipés pour du bivouac, ce sont les premiers et derniers bivouaqueurs que nous rencontrerons. Après la forêt, nous continuons à monter en traversée à travers un pierrier, qui rend la progression parfois un peu difficile.

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La Torre Trieste

Nous finissons par nous approcher de la Forcella del Camp : il est 19h, le soir commence à tomber et le terrain est pour le moment très peu propice au bivouac car très en pente. Juste avant la Forcella del Camp, nous tombons sur un petit vallon herbeux avec une maison de berger et un ruisseau : cela aurait fait un excellent emplacement de bivouac, mais malheureusement la place est déjà prise par un troupeau de vaches qui a transformé l’endroit en pataugeoire. On décide du coup définitivement de pousser jusqu’au refuge Bruto Carestiato, à une petite heure de là. Le chemin pour y aller est roulant, nous pressons le pas et y sommes rapidement. Heureusement il reste un peu de place et on nous attribue une chambre pour deux, petite mais bien pratique. Comme tout le monde est déjà en train de dîner, on nous installe vite fait sur une table et nous nous régalons d’un minestrone et de gnocchis avant de filer prendre une douche chaude (bonheur !) et de nous glisser dans nos duvets.


Lundi 13 août

Nous nous réveillons à 7h, pile pour le petit déjeuner constitué de l’habituel buffet. Dans le refuge, tout le monde n’est clairement pas encore debout. Après le petit déjeuner, nous traînons un moment au refuge et paressons sur la terrasse baignée de soleil à regarder les cartes, dessiner et profiter du paysage.

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Paysage fort joli, d'ailleurs

Nous finissons par nous faire mettre gentiment dehors vers 9h par les gérants du refuge qui veulent faire le ménage dans notre chambre… Nous partons tant bien que mal vers 9h40, alors que les premiers promeneurs matinaux de la journée ont déjà commencé à arriver au refuge depuis un certain temps.

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Vers le Passo Duran

La descente vers le Passo Duran se fait par une piste où nous croisons de nombreux randonneurs. Nous faisons une pause brossage de dents dans un abreuvoir, puis arrivons au Passo Duran, un col routier comme nous en avons déjà croisé un paquet. Celui-ci est nettement moins important que le Passo Gardena ou le Passo Pordoi : il y a seulement deux restaurants-refuges, quelques randonneurs et les habituels motards. Nous n’y restons pas et montons directement en face par un petit chemin forestier, bien embourbé au début. Après la Civetta, nous voici donc dans le massif du Schiara. Il fait chaud et beau, la forêt laisse bientôt la place à un passage rocheux puis nous débouchons dans un vallon que nous remontons vers le col situé entre la Cima San Sebastiano au nord et le Tamer Grande au sud.

La pente est plutôt rude, nous peinons tous les deux, fatigués sans doute par notre grosse journée d’hier ; j’ai les jambes qui tirent, je manque d’énergie, cela me rappelle l’épisode de fatigue généralisée qui m’était arrivée au Népal l’année dernière au bout d’une dizaine de jours de randonnée, comme aujourd’hui. A mi-chemin du col, deux randonneurs en train de déjeuner nous demandent où nous allons et nous préviennent qu’il va pleuvoir dans une heure. Plus haut, à proximité du col, nous croisons une famille en train de redescendre qui nous donne le même avertissement et nous dit qu’il est trop tard pour monter au sommet : ça tombe bien, ce n’était pas dans nos intentions. La montée finit de manière assez pénible dans la caillasse et les éboulis, mais nous finissons par arriver au col tant bien que mal pour découvrir un paysage très minéral de l’autre côté.

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Depuis le col

Le temps est effectivement couvert sur les sommets depuis quelque temps, mais il ne pleut pas encore. Nous déjeunons au col, un peu en retrait car le vent y est très froid, puis descendons à nouveau dans les éboulis. La descente est longue et pénible : le sentier est difficile à suivre, les rochers menacent de nous tordre une cheville à chaque pas. Quelques gouttes se mettent à tomber par intermittence.

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De la caillasse, de la caillasse et encore de la caillasse

Nous finissons par tomber sur de la végétation, puis sur un chemin forestier que nous empruntons. Nous faisons une pause à un ruisseau pour prendre de l’eau, et c’est à ce moment que la pluie arrive pour de bon : nous sortons les capes de pluie en quatrième vitesse avant d’être complètement trempés. Nous savons qu’il y a pas très loin d’ici un endroit indiqué comme étant un “bivouac” sur la carte, mais nous ne savons pas du tout ce dont il s’agit : c’est peut-être uniquement un auvent en tôle… Le chemin finit par nous y mener et, miracle, nous tombons sur une “baita”, une petite cabane très bien aménagée où nous nous engouffrons pour échapper à la pluie qui commence à nous transir. A l’intérieur se trouvent quelques bas-flancs propres, une table et des chaises, une grande cheminée et une fontaine aménagée se trouve juste derrière la cabane. Le luxe ! Il est près de 16h30, nous décidons de faire une pause ici en attendant que la pluie se calme. Il y a une forme de sérénité toute particulière au fait d’avoir la pluie à regarder tomber pour seule occupation tout en étant bien à l’abri…

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La Baita Angelini...

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...dans son milieu naturel

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L'intérieur, très confortable

Vers 17h30, la pluie s’arrête de tomber mais nous n’avons pas envie de repartir. Comme personne d’autre ne s’est annoncé dans notre cabane, nous décidons d’y passer la nuit. Le paysage, superbe, se découvre peu à peu devant nos yeux sur 180°. Le Pelmo est juste en face mais joue à cache-cache avec les nuages. Nous profitons de la cheminée pour faire un feu, que nos efforts acharnés finiront par faire ronfler malgré le bois mouillé, et nous dînons dehors, sur une table à pique-nique opportunément placée devant la cabane. C’est très confortable.

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On a connu plus laid comme toile de fond

Alors que nous nous glissons dans nos duvets pour dormir, nous entendons du bruit à l’extérieur puis à l’intérieur de la cabane, du côté de la cheminée. Les frontales rallumées, nous identifions rapidement le coupable : un gros rongeur nous regarde, l’air vaguement surpris, depuis l’étagère au-dessus de la cheminée (on l’identifiera plus tard comme étant très probablement un loir). Ne désirant pas que l’intrus se serve dans nos provisions ou vienne nous grignoter nos duvets pendant la nuit, nous tentons de l’effrayer avec quelques coups de bâton mais l’individu est tellement peu farouche que la première tentative l’assomme net. Oups. Nous sentant à moitié coupables, nous mettons l'animal dehors et retournons nous coucher.


Mardi 14 août

Nous nous réveillons vers 7h, sans avoir eu d’autre visiteur indésirable pendant la nuit. Il fait beau, le Pelmo est entièrement dégagé. Nous petit déjeunons dehors, puis remballons nos affaires, passons un coup de balai dans la cabane et refermons tout avant de partir.
Le sentier continue en descente dans la forêt, puis oblique à flanc de montagne vers la droite pour gagner le vallon adjacent. Il y a quelques passages rocheux câblés, et d’autres qui mériteraient de l’être… Je me sens encore fatiguée, avec toujours le même manque d’énergie qu’hier. Le temps est plutôt beau, avec un soleil lourd et chaud lorsqu’il se montre entre deux nuages. Le chemin nous gratifie en route de belles vues sur le Pelmo.

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Le Pelmo, un peu caché

Nous faisons une petite pause sieste et grignotage un peu avant d’arriver au Plan di Palui ; j’ai l’impression de me traîner. Nous cueillons également de petites baies que nous mettons un moment à identifier, profitant d’une rare fenêtre de 3G : ce sont des airelles bleues, ou myrtille des marais. Au Plan di Palui, un petit replat en fond de vallée un peu marécageux où paissent des vaches, nous rejoignons une piste qui monte vers le bout de la vallée. Il y a quelques randonneurs à la journée ; le ciel de son côté commence à se couvrir et nous envoie quelques gouttes de temps en temps.

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Plan di Palui

Alors que nous approchons de Malga di Pramper, une ferme-auberge au bout de la piste, il se met à pleuvoir pour de bon et nous filons nous y abriter. Nous profitons d’avoir une excellente excuse sous la main - laisser passer l’averse - pour boire un verre de grappa et manger un morceau de gâteau. Nous achetons également un morceau de fromage maison. Il y a pas mal de promeneurs de tous âges installés sur les grandes tables sous l’auvent extérieur ; certains déjeunent, d’autres comme nous sont seulement de passage.

Nous repartons de Malga di Pramper sous une éclaircie, avec pour objectif de déjeuner en bonne et due forme près du refuge Sommariva al Pramperet, à une petite heure de marche d’ici. La montée est sans surprise, un peu boueuse peut-être. Alors que nous sommes à moins de dix minutes du refuge, une nouvelle averse nous surprend. Celle-ci est particulièrement violente : en quelques minutes, je suis uniformément trempée des pieds jusqu’à la taille, et mon sac est en partie mouillé là où l’eau s’est infiltrée sous sa protection. Bref, nous arrivons au refuge un peu misérables et nous installons avec force dégoulinades dans la salle commune ou, semble-t-il, nombre d’autres randonneurs patientent en attendant que ça se calme. Nous sortons nos victuailles et déjeunons, puis examinons nos options sur la carte : la météo prévoit un temps exécrable pour le reste de la journée ; quasiment tout ce qui est envisageable à partir d’ici nécessite un passage de col ou de crête, ce qui n’a pas de sens par mauvais temps : nous décidons donc de rester ici pour la nuit, un peu déçus de devoir nous arrêter aussi tôt - mais nous sommes trempés et nous n’avons pas très envie de devoir marcher et monter un bivouac sous la pluie avec des affaires en partie mouillées. Demain, nous redescendrons jusqu’à Agordo et regagnerons la civilisation, la météo pour les prochains jours étant du même acabit que celle d’aujourd’hui.

Il reste heureusement encore un peu de place au refuge : on nous donne deux lits dans un dortoir de 8 personnes, déjà bien plein. L’après-midi au refuge se passe entre deux averses à bouquiner, faire une lessive, prévoir le chemin du lendemain, dessiner, etc… Comme toujours dans ces cas-là, il y a du linge qui sèche absolument partout.

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A proximité du refuge

Le dîner est à 18h30 dans la salle commune : minestrone, goulasch et apfelstrudel, avec une petite grappa pour faire descendre le tout. Nous allons nous coucher vers 21h, avant tout le monde.


Mercredi 15 août

Je me réveille un peu avant 7h ; j’ai dormi comme un loir. Dehors, le ciel est d’un bleu cristallin. Tout le monde s’agite dans le refuge ; le petit déjeuner est constitué du buffet habituel. Puis chacun remballe ses affaires, l’agitation est à nouveau généralisée et les départs successifs se font. Tout le monde semble aller vers la Forcella de Zita et le refuge Pian de Fontana, qui est l’étape classique des randonneurs suivant l’Alta Via. Nous avions de notre côté décidé hier de descendre directement à Agordo et de mettre fin à notre randonnée aujourd’hui, mais le beau temps nous donne envie de continuer : nous décidons de monter comme tout le monde à la Forcella de Zita, et d’aviser ensuite.

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Montée vers la Forcella de Zita

La montée vers la Forcella de Zita alterne les passages au soleil et à l’ombre ; tout le monde ou presque est parti avant nous, nous sommes tranquilles. Le paysage est alpin, rocheux, avec de l’herbe pour seule végétation. Nous passons la Portela del Piazedel, puis arrivons à la Forcella de Zita Sud. Le panorama est absolument superbe : le temps est clair, tous les sommets sont dégagés et la vue porte très loin ; on voit à plusieurs massifs à la ronde sur plus de 180°.

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Avec toujours le Pelmo et son petit nuage

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Juste avant la Forcella de Zita

Après avoir passé le col, nous entamons la longue descente jusqu’au refuge Pian de Fontana. Nous faisons une (longue) pause dessin et sieste dans la descente ; le temps se couvre légèrement. Le sentier est parfois raide ; sur un tronçon particulièrement casse-patte, il est même orné de magnifiques panneaux informant les randonneurs de son caractère abrupt et leur enjoignant de faire attention. Quand nous repensons aux passages scabreux - câblés ou non - que nous avons traversés ces derniers jours sans que les mêmes précautions ne nous soient adressées, ce panneau incongru nous fait bien rigoler.

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Avant d’arriver au refuge, nous faisons une pause déjeuner en retrait du chemin. Nous faisons un point sur la carte : le temps a l’air de se maintenir, nous voulons en profiter pour faire un dernier bivouac ce soir plutôt que d’arrêter maintenant, après deux journées avortées pour cause de mauvais temps. Nous passons au refuge Pian de Fontana pour prendre de l’eau et y retrouvons beaucoup de nos colocataires de la veille, qui ont eux fini leur étape et sont pour certains confortablement installés devant des bières. Puis nous descendons un peu sur un chemin en sous-bois, obliquons vers la droite et remontons vers le sud-ouest, en cueillant des framboises sauvages au passage (miam !). Après avoir passé un petit col, nous arrivons à la Casera la Varetta, une cabane posée dans un petit alpage fort sympathique.

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Casera la Varetta

Nous faisons une petite pause, goûtant le plaisir d’être assis, tranquilles, dans l’herbe sous un ciel clément. Nous repartons ensuite pour une petite heure de marche à travers de beaux alpages aux herbes hautes, sur un sentier à peine marqué. Vers 17h30, nous atteignons notre but du jour : la Casera Vescova, indiquée sur la carte comme proposant un abri aux randonneurs. Nous avons l’intention de planter la tente à proximité et d’utiliser la cabane en cas de mauvais temps, mais une fois poussée la porte, le standing de la cabane nous fait finalement rester dedans pour la nuit… La cabane est très vaste, refaite à neuf, il y a un poêle et un évier (sans eau), et à l’étage plusieurs lits agrémentés de matelas neufs nous attendent ! Cela tient finalement plus du refuge ONF que de la cabane à randonneurs, mais tout est en accès libre pour les promeneurs. Comble du confort, nous sommes absolument seuls pour profiter de ce luxe. Nous nous installons donc dans notre cabane et passons le temps jusqu’à l’heure du dîner à profiter du temps qui se dégage et de la vue sur la montagne avoisinante.

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Les sommets du Schiara

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Cabane grand luxe

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Coucher de soleil sur le Schiara


Jeudi 16 août

Nous nous accordons une grasse matinée et nous réveillons à l’heure avancée de 7h30. La journée d’aujourd’hui sera courte, nous devons juste redescendre en fond de vallée pour attraper un bus… Le ciel est d’un bleu uniforme, le soleil est déjà chaud. Nous petit déjeunons avec les restes de nos provisions, rangeons la cabane et quittons à grand regret notre nid douillet pour regagner la civilisation.

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Derniers panoramas sur les Dolomites

La descente se fait sur un petit sentier escarpé qui nous fait traverser des gorges encaissées, puis devient un chemin dans un joli sous-bois de hêtres. Le sentier est bien entretenu mais peu fréquenté. Enfin nous débouchons sur une longue piste à lacets, qui descend en suivant le fond de la vallée.

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Nous croisons pas mal de randonneurs qui arrivent en sens inverse ; nous faisons une dernière pause toilette et lessive à une cascade en bord de chemin, puis finissons la descente par un sentier particulièrement raide qui débouche sur la route. L’arrêt de bus est juste à côté : le prochain bus passe dans un peu plus d’une heure, il ne nous reste qu’à patienter jusqu’à son arrivée, rejoints peu à peu par d’autres randonneurs dont certains déjà croisés les jours précédents. La troupe de randonneurs finira par remplir la moitié du bus, qui nous emmènera à la gare de Belluno, d’où nous partirons pour de nouvelles aventures. Arrivederci Dolomiti !



[Edit : récit ajouté au fur et à mesure]

Dernière modification par Ada (09-10-2018 16:23:05)


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#2 09-10-2018 16:26:28

Ada
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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Récit terminé ; j'ajoute ici quelques informations pratiques :

- Cartes : nous avons utilisé les Tabacco au 1:25 000. Elles sont bien, avec quelques défauts cependant quand on est habitué aux Top 25 de l’IGN : lignes de niveau à 25 mètres au lieu de 10 mètres sur les IGN, peu de sentiers signalés en dehors des sentiers balisés “officiels”, des tracés pas toujours très précis, un recouvrement parfois important entre deux cartes voisines (donc peu optimisé, à moins de recouper les cartes)... Le papier résiste en revanche plutôt bien à l’usage et aux intempéries.

- Langue : bien que toute notre randonnée se soit déroulée en Italie, nous avons été en pays germanophone pendant une bonne partie du chemin. Jusqu’au Passo Padon, on est effectivement dans la région autonome du Trentin-Haut-Adige, qui a la particularité d’être officiellement bilingue italien/allemand : la région a appartenu à l’Autriche jusqu’en 1919 et a conservé une très forte identité germanique. Tout est donc indiqué dans les deux langues, y compris les noms propres sur les cartes - ce qui peut parfois porter à confusion, car il arrive que les noms italiens et allemands n’aient vraiment rien à voir entre eux : Ortisei devient par exemple St. Ulrich in Gröden en allemand… allez savoir pourquoi. D’ailleurs, la région elle-même n’a pas le même nom dans les deux langues : c’est le Trentin-Haut-Adige pour les italophones, et le Trentin-Tyrol du Sud pour les germanophones ! Pour pimenter les choses, la région compte une troisième langue, le ladin, parlée uniquement dans les Dolomites : il arrive donc que les noms soient indiqués en trois langues différentes. En pratique, depuis Bressanone qui est plutôt germanophone, plus on va vers le sud, plus on s’italianise (c’est logique).

- Sentiers, balisage et difficulté : nous avons choisi, sauf quelques exceptions, d’emprunter des sentiers “officiels” et balisés. Le balisage est en général bien fait et les sentiers bien entretenus. Ce qui change en revanche par rapport à un GR français, ce sont les passages délicats par lesquels ces sentiers font parfois passer le promeneur sans vraiment prévenir : sections très abruptes, pierriers, éboulis, passages avec câbles et échelles… Nous on adore, mais ce n’est pas forcément du goût de tout le monde ! Si certaines sections particulièrement casse-gueule étaient transposées sur un GR français, la FFRP se ferait probablement traîner en justice pour mise en danger de la vie d’autrui smile A noter également : ne faire en aucun cas confiance aux estimations horaires indiquées sur certaines pancartes… elles ont été établies soit par Kilian Jornet, soit par un petit farceur smile Les multiplier par un généreux 1,5 donne une idée plus raisonnable du temps réel pour atteindre sa destination, quand le temps indiqué n’est pas tellement aberrant ou contradictoire avec le panneau précédent qu’il est plus raisonnable d’ignorer complètement ledit panneau.

- Civilisation et isolement : les Dolomites sont des montagnes où la présence de l’homme se fait souvent sentir. Les massifs sont relativement petits et bien desservis par la route, et on trouve nombre de refuges en chemin : il s’agit donc d’une montagne plutôt civilisée. On trouve quand même des endroits sauvages, mais peu d’espaces réellement isolés comme c’est le cas dans certains massifs français. Cela ne retire cependant rien à la beauté des paysages et à l’intérêt du bivouac. Le site https://www.rifugi-bivacchi.com/ répertorie les refuges et cabanes en Italie, mais ne semble visiblement pas complet.

- Eau : corollaire du point précédent, il est assez facile de trouver de l’eau ne serait-ce qu’en se ravitaillant dans les refuges et au niveau des gros cols routiers. On trouve aussi très facilement de l’eau dans la nature, et assez fréquemment dans de jolies petites sources aménagées de manière rustique.

- Bivouac : on n’a pas vraiment compris si le bivouac était autorisé ou pas - en particulier dans les parcs naturels - mais on ne s’est jamais fait embêter pour ça. On nous a assuré que le bivouac était interdit dans le Parco naturale Puez Odle, mais la lecture après coup du règlement du parc (lecture sujette à caution vu mon niveau en italien) laisse supposer le contraire (c’est le camping sauvage qui est interdit, donc grosso modo même réglementation qu’en France).


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#3 09-10-2018 17:12:16

Shanx
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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Ah les Dolomites... Elles étaient déjà haut dans ma liste des massifs à aller voir, et ton retour va les faire monter de quelques crans smile


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#4 09-10-2018 17:54:00

tolliv
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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Et bien, quels paysages !!
Un vrai régal. Merci du partage


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

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#5 09-10-2018 22:21:14

*randoscopie06*
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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Pfiou  cool ...torre Trieste, Venezia, la Civetta....c'est le triptyque de rêve* cool

Un seul mot: grandiose !

(* il en existe un autre, les Lavaredo !)

Dernière modification par *randoscopie06* (09-10-2018 22:56:00)

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#6 09-10-2018 23:02:49

Serval
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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Bonjour,
Merci pour ce récit ! Vous n’avez pas été gâtés par le temps dis-donc... ce qui n’empêche que les photos sont belles.
Est-ce qu’on ne pourrait pas voir aussi un ou deux dessins ?  cool


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#7 10-10-2018 09:05:10

*randoscopie06*
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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Serval a écrit :

Vous n’avez pas été gâtés par le temps dis-donc...

C'est une constante dans les Dolos: le matin jusqu'en début d'après-midi, c'est grand beau puis brutalement ça se couvre, brouillard et averses pour une partie de l'a-m....

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#8 10-10-2018 14:06:58

Serval
Carpe diem
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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

*randoscopie06* a écrit :
Serval a écrit :

Vous n’avez pas été gâtés par le temps dis-donc...

C'est une constante dans les Dolos: le matin jusqu'en début d'après-midi, c'est grand beau puis brutalement ça se couvre, brouillard et averses pour une partie de l'a-m....

Ah ? OK. C’est donc moi qui fus chanceux de n’y avoir pratiquement pas eu de pluie en 10 jours (août 2017). cool


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
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#9 10-10-2018 14:44:51

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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Serval a écrit :
*randoscopie06* a écrit :
Serval a écrit :

Vous n’avez pas été gâtés par le temps dis-donc...

C'est une constante dans les Dolos: le matin jusqu'en début d'après-midi, c'est grand beau puis brutalement ça se couvre, brouillard et averses pour une partie de l'a-m....

Ah ? OK. C’est donc moi qui fus chanceux de n’y avoir pratiquement pas eu de pluie en 10 jours (août 2017). cool

"pratiquement" est déjà un aveu d'avoir été confronté aux éléments lol

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#10 12-10-2018 21:20:18

Ada
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Inscription : 15-12-2014

Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Suite à la demande populaire (enfin, à la demande de Serval, mais ça compte pareil  smile ), voici quelques dessins. Je rends immédiatement à César ce qui appartient à César : ils ne sont pas de ma patte mais de celle de Monsieur  wink

9335_img_0702_01_12-10-18.jpg
Le refuge au Passo Padon

9335_img_0701_01_12-10-18.jpg
Refuge Mario Vazzoler

9335_img_0700_01_12-10-18.jpg
La baita Angelini

9335_img_0699_01_12-10-18.jpg
La casera Vescova


Utere, non numera

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#11 13-10-2018 07:05:08

Serval
Carpe diem
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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Ada a écrit :

Suite à la demande populaire (enfin, à la demande de Serval, mais ça compte pareil  smile )

Ça fait toujours plaisir d'apprendre qu'on "est" populaire ! wink

Merci pour les dessins (et bravo à Monsieur). smile


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#12 08-04-2019 12:50:45

Finalement
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Inscription : 13-03-2019

Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Bonjour,

Merci pour ce récit, pour les photos et bravo pour les dessins! Passant régulièrement une semaine du mois d'août à Ortisei où je randonne à la journée, ce RETEX m'a donné une excellente idée des potentialités de la région pour des itinéraires plus longs.

Pour les horaires fantaisistes sur les panneaux, je confirme ! Et je confirme aussi l'excellent état des infrastructures mises à la disposition du public en montagne...

Cordialement

F

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#13 29-04-2019 09:18:22

jerem066
Jerem
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Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

cela me rappel ma traversée Belluno - Innsbruck

Piz Boé, Civetta, ... que c'est beau  smile


2020 Jordanie / 2019 Kirghizistan / 2018 Estonie, Java
2017 GRR2 Ile Reunion / 2016 Trek Venise-Innsbruck
2015 Norvège / 2014 Australie, Bali, Thaïlande / 2013 Islande, GR20
2012 Ecosse / 2011 Nouvelle Zélande / 2010 Australie
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#14 30-04-2019 16:18:13

bruno7864
partir, partir et découvrir
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Inscription : 11-10-2012

Re : [Récit + liste] Les Dolomites, de Bressanone à Belluno

Je n’avais pas vu ton réçit. Ça c’est de la belle montagne comme on en voit pas souvent. Seul bémol la photo avec le monde qui descend et qui monte, de mon point de vue ça retire tout intérêt à la grimpette. Les Dolomites victimes de leur succès, comme le TMB où certains coins de la Vannoise. Chut ne le dites à personne tongue , cette région du haut Adige regorge de plein d’autres trésors Alpins accessibles en dehors des Dolomites. Pour ceux qui n’y sont jamais allés et qui seraient tentés n’hésitez pas, vous serez surpris  smile

Dernière modification par bruno7864 (30-04-2019 16:19:48)

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