Aller au contenu

#1 08-12-2018 13:31:30

06chamois
Membre
Lieu : Là-haut
Inscription : 13-11-2018

[Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Lacs de Vens en hiver

C'est lacs sont un incontournable en été.

Ma liste est dans mon trombinoscope (désolé pas eu encore le temps de refaire le tableau).

Donc début février j’ai une envie de monter aux lacs de Vens (Mercantour), donc je pars dès que le début de la route du hameau du Pra est déneigé et ouverte à la circulation sur la première  dizaine de kilomètres.

Le récit de ma viré est début Mars 2017.
Je roule sur le départ de la plus haute route d’Europe 2820 m qui monte au col de la Bonnette.

Je me stationne au premier parking (1672 m) à 3 km avant le second parking du lieu dit « Le Pra », le vendredi soir. Je dors dans ma voiture et je mets le réveil à 5 H pour partir à 6 H du matin tapantes à la frontale avec un demi jour.
Dans la nuit lorsque je me réveille le thermomètre de ma voiture indique 2°.

Au tout début du chemin, sur la pancarte est indiqué « Refuge de Vens  2 H 30 », temps pour y monter…..mais ça c’est l’été !!!

12358_0_08-12-18.png
0

Pour tout vous expliquer, je suis retourné quatre week-ends de suite pour pouvoir parvenir à ma destination voulu, celle que vous avez le plaisir de regarder et lire en ce moment.

Les trois premiers week ends ce ne fût que du brouillard, de la neige, du grésil avec du vent, alors même si je connais le coin parfaitement, avant d’arriver à 2400 m la pente varie entre 30 ° et 45 ° régulièrement donc pas moyen de planter la tente sur une surface plate puisqu’il ni y’en a tout simplement pas.

Donc en désespoir de cause je renonce les trois premières fois, non sans amertume, par obligation face à la pente pour ma tente……sinon pas de problème pour moi à attendre là sur place de meilleures conditions climatiques, je ne suis pas à une journée près.

Et enfin la délivrance le quatrième week-end, tout début Avril, la météo annonce un grand beau temps avec soleil……. quand même.
J’y fonce, GO !

Entre temps cela à bien fondu. La première fois je ne voyais pas du tout la terre, que de la neige.

12358_1_08-12-18.png
1     Avant gout des pentes
   

12358_3_08-12-18.png
2     

Le brouillard est présent par endroit une nouvelle fois au fur et à mesure que je monte.   
 
Il me semble avoir compté aux moins six couloirs d’avalanches (largeur de 4 m à 35 m dont un qui approche les 100 m qui est en rond ou l’on ne voit pas derrière) et qu’il faut les traverser et retraverser 3 à 4 fois chacun en suivant au plus près le chemin quand c’est possible, sinon en zig zag pour monter (encore moins facile).

12358_4_08-12-18.png
4  Au départ pas trop de brouillard.

12358_5_08-12-18.png
5   Mon chemin est juste en face, on distingue le bourrelet de terre sur le côté droit.

12358_6_08-12-18.png
6   je vais dans le creux ou est la flèche 

12358_7_08-12-18.png
7       Voilà d’où je viens au fond du vallon.

Autant dire que j’assure chaque pas crampons / piolet en étant prêt à tous les moments au risque de glissade. Vécu quelques fois ….. merci la vigilance et surtout le piolet.   

Passer de 1672 m à 2400 m, avec ce degré de pente, chargé pour le bivouac ralenti considérablement l’ascension avec la neige. Qui plus est, parfois impossible de suivre le chemin, trop de neige, trop d’angle etc….. Le pied quoi !!!

Je dois chercher continuellement du regard le bon chemin à emprunter, le moins risqué possible, tout au moins supposé le moins risqué.

12358_8_08-12-18.png
8
Vous voyez sur la gauche de la photo qu’il se produit quelques chutes de paquets de neige ….. qu’il ne faut pas trop aider pour que cela glisse davantage.

Et oui comme je suis seul pour mes week-ends hivernaux, je ne peux compter que sur moi. Impossible d’avoir recourt à quelqu’un, très peu de personnes passent par ici l’hiver, s’il m’arrive quelque chose autant dire qu’il me faut envisager tous les risques et scénarios possibles.
En soit le risque n’est pas grave lorsqu’il est au plus près calculé (et puis on ne meurt qu’une fois)…… comme quelque chose que l’on sent intérieurement ou ressent plus ou moins, comme sa petite voix intérieure qui vous prévient de ne pas passer là par exemple.

Le problème c’est surtout ou se trouvera l’arrêt du bonhomme en cas de glissade ou chute si vraiment je suis dans l’impossibilité de m’arrêter au piolet ????
Et là, cela conditionne énormément le passage.

Je dois quand même choisir ou je passe, guère le choix. Pas toujours facile c’est la grande aventure, mais même pas peur.
Bon d’accord j’ai « serré les fesses » quelques fois avec une bonne dose de bon stress.

Par exemple je ne l’aurais pas fait seul en début d’année 2018 il y avait trop d’épaisseur de neige = donc trop grand risque d’avalanches. Pas complètement fou quand même ou alors à quatre personnes expérimentées en cordées.

12358_9_08-12-18.png
9    Glissade interdite.


Malgré ma vigilance à un moment une plaque à neige se met à glisser sous mes pieds (épaisseur entre 10 à 15 cm) je me jette vers le haut de la pente pour planter mon piolet et …. je reste accroché au leach (qui est toujours lui attaché à un de mes poignets) heureusement.

12358_10_08-12-18.png
10

Après coup je me rends compte que j’aurais dû garder la paume de la main sur la tête du  piolet, puisque j’ai appuyé dessus pour l’enfoncer. Mais j’avoue ne pas savoir ce qui c’est exactement passé.
Le réflexe du déséquilibre peut être !!!  A méditer pour les prochaines fois.

Une fois repris « mes esprits » et analysé la situation et pour cause : allongé sur le ventre accroché d’un bras uniquement au bout du leach à 45°, pas vraiment l’idéal comme position confortable.
Résultat = bah voilà ce n’est pas compliqué, je dois simplement me remonter maintenant.
 
Facile me dis-je, tu plantes les pointes des crampons et à la force des cuisses et tu te redresses. En temps normal oui mais là grosse erreur. Et pour cause, lorsque les pointes avant de ce dit crampon glisse dans l’épaisseur de la neige qui n’est pas assez gelé en profondeur.
Je mouline une à deux minutes des deux pieds mais rien à faire, aucune accroche.

Résultat plus qu’une seule solution je tire sur mon bras accroché au leach pour arriver à monter l’autre main et pouvoir saisir la tête du piolet pour me redresser.
Oui cela donne chaud.

Là je dois avouer, petite séance intense de stress mais le piolet était planté au minimum 50 cm verticalement dans la neige et là elle tient, ouf !!! heureusement.

12358_11_08-12-18.png
11  Photo prise à ma descente le dimanche. 

Une fois passé cette petite séance d’intense chaleur intérieure je continue mon chemin, toujours heureux de pouvoir profiter de ces merveilleuses montagnes.

Je cherche quelques fois le chemin sous la neige et mes amis les chamois me l’indiquent parfois par leurs pas. A croire qu’ils perçoivent le chemin sous la neige !!!

12358_12_08-12-18.png
12
1 mon chemin est là
2 et 3 deux couloirs d’avalanche qui sont déjà tombées.
La photo n’est pas tout à fait droite.

12358_13_08-12-18.png
13
Cette avalanche (de 25 à 40 cm d’épaisseur) à carrément fait un sillon, elle vient de haut.
En bas il y avait environ trois mètres d’épaisseur sur environ 200 mètres carrés, un peu comme une grosse boule aplatie. J’ai voulu planté mon piolet dedans pour voir, bah quoi ce n’est que de la neige !!!
Sauf que là elle est tellement compressée, ce qui donne uniquement de la glace, dure comme du béton.
Peux de chance de survie en étant à l’intérieur.   
   
12358_14_08-12-18.png
14 Mon chemin continue là.

Donc du bas ou j’ai déposé mon véhicule à la zone beaucoup moins pentue ou j’ai commencé à voir le grand lac, j’ai mis un peu plus de 5 H 30 pour seulement 728 m de dénivelé positif.
(Beaucoup plus de temps à la première tentative car plus de neige et sans arriver en haut)
Oui je sais je ne suis pas très rapide.
Cela fait du 132 m à l’heure mais bon pour mon excuse il y a beaucoup de zig zag à faire ……..  et surtout de précautions à prendre.

Arrivé presqu’en haut le brouillard disparaît enfin progressivement et laisse place à un grand soleil qui m’accueille.

12358_15_08-12-18.png
15   C’est moi.

Je suis content d’être enfin déjà là car même si ce n’est pas facile, pas de tout repos et quelque peu épuisant physiquement et mentalement, je savoure grandement la beauté du site arrivé en haut.

12358_16_08-12-18.png
16   Le refuge de Vens


12358_17_08-12-18.png
17     Le refuge


Je vous mets une comparaison été / hiver.
12358_18_08-12-18.png
18

Là où je me trouve actuellement je suis encore à plus de deux bonnes heures du refuge pour faire le plein d’eau car je sais qu’il y a une cascade ou la neige n’arrive pas à boucher le dessus. Elle est située le long d’une grosse pierre qui dépasse de la neige, sur le côté gauche à environ 100 m du refuge en diagonale en montant au refuge.
Dans ma tête je me suis dit que je pouvais faire fondre la neige si j’en avais besoin mais je décide quand même d’aller faire un tour au refuge des fois qu’il soit ouvert.

Le refuge pour moi tout seul le pied avec un bon feu de bois et non pas de chance il est fermé.

Il ne comporte pas de partie dortoir ouverte spécialement pour l’hiver. Normal pas simple d’y accéder en plein hiver qui plus est les routes sont fermées à la circulation à cause des congères. 
Moi qui ne dors jamais en refuge, pour une fois je n’aurais pas dit non.

Pour faire le plein de mes deux gourdes Nalgènes, j’approche avec prudence et je tends au maximum mon bras pour remplir ma première gourde sans gant, puis la seconde. L’eau n’est pas chaude du tout, me gèle les doigts. J’essuie ma main sur le blouson, remet mon sous gant encore chaud et mon gant. 

12358_19_08-12-18.png
19   Vue de dos au refuge, je viens de là (flèche).

Je fais demi tour au refuge une fois le plein d’eau fait, pour me choisir un endroit de bivouac ou planté ma tente. 
Allez encore deux heures de marche …. quand on aime on ne compte pas, avec quelques glissades !!! à la clef, bien sur.

12358_20_08-12-18.png
20

12358_21_08-12-18.png
21
Sous un angle différent et encore la photo n’est pas tout à fait droite par rapport aux arbres.

Là je ne pouvais pas passer sur le côté gauche (à droite sur la photo) et vu la langue de neige au milieu devant moi, je ne voulais pas sauter du haut (3 m de chute en entrainant certainement un paquet de neige avec moi, pas top top). Descendre plus bas quasi impossible car ce sont des énormes rochers (5 à 10 m de haut) arrondis par l’usure de l’ancien glacier il y a …….. très très longtemps forcément. Rochers lisses donc ne pas compter sur le piolet pour se retenir dessus.

Alors j’ai choisi de monter un peu au-dessus de la langue de neige à gauche sur la photo pour traverser en sachant pertinemment qu’à un certain moment je glisserais.

Arrivé dessus je vois la pente, elle me semble être d’environ 50° donc là je sais quelle ne va pas tenir. La neige n’est pas assez gelé,  il fait 8° degrés en cette fin d’après midi et en plus exposée côté Sud.
Ce n’est ni le froid ni les altitudes du Mont Blanc.

Quoiqu’en Janvier cela aurait tenu certainement car il gèle régulièrement à - 10° - 15° la nuit.

Donc comme ma glissade est prévue et programmée dans ma tête, le piolet tout près, à un certain moment je sens mes pieds se dérober et je me laisse tomber de tout mon long sur le côté dans le sens de la pente, les pieds en avant. Je plante la pointe de la panne du piolet et freine tranquillement avec plus ou moins de poids dessus de manière à ce que j’arrive et m’arrête juste au niveau de l’herbe un peu plus bas. Je me redresse et je reprends mon tracé pour continuer à avancer.

J’installe ma tente sur la neige en dominant le grand lac, altitude 2340 m.

12358_22_08-12-18.png
22  Mon dortoir

12358_23_08-12-18.png
23
Quelques pas pour voir de l’autre côté de la vallée. La Station de ski d’Auron est à gauche en dehors de la photo ….. pour ceux qui connaissent le coin.

12358_24_08-12-18.png
24   Le soir je me réchauffe les pieds avec ma bouillotte Nalgène.

Un pur moment de bonheur

Un lyo chaud et les pieds au chaud que demander de plus.

Au petit matin au réveil, il gèle encore la nuit.

12358_25_08-12-18.png
25

12358_26_08-12-18.png
26
Avantage de la Nalgène qui ne casse pas sous l’effet de l’eau gelée.

Alors le matin pour se réchauffer un peu plus, juste avant de partir, séance de creusage pour récupérer mes ancres à neige.

12358_27_08-12-18.png
27

Comment dire : presque 3 minutes par ancre multiplié par 8 ancres soit en gros une demi-heure à taper dans la glace.

En attendant les lanières de mes crampons dégèlent tranquillement au soleil.

12358_28_08-12-18.png
28

Je prends encore quelques photos et je pars en direction du chemin inverse de samedi.
Même si il est moins pénible physiquement de descendre et que cela va normalement plus vite, je préfère nettement monter.
En descente je dois retenir le poids du corps avec un risque accru de glissades. De plus je dois retraverser tous les névés pas d’autres possibilités.

J’arrive tranquillement à ma voiture ou une fois à l’intérieur je sens comme un havre de paix en moi et ou toute ma tension redescend.

C’était cool quand même ce week end.

En conclusion :

Une très belle virée que j’adore faire (été comme hiver), pour s’habituer aux crampons piolet avec une pente un peu hard.

Je n’emmènerais pas n’importe qui là haut vu les risques.
Cela vous apprend à rester humble face à la montagne.

Une neige pas exceptionnelle malheureusement à cause de la fonte de fin d’hiver mais impossible d’y aller avant les routes n’étant pas ouvertes à la circulation puisque nous sommes dans un parc, dommage.

Niveau sensations, la palette fût large. Vous allez penser que je prends des risques, oui quelque fois, vu de l’extérieur je le conçois très bien et sur place cela est pire encore que sur les photos qui sont en statiques et qui ne traduisent pas vraiment le relief.

J’essaie toujours de passer à un endroit ou même si je glisse la chute ne sera pas définitive….même si ce n’est jamais garanti à l’avance. Par exemple à la photo  une barre de rochers retient la neige et la chute serait de 15 ou 20 m plus bas en sachant que cela est encore en pente après. Là évidemment pas le choix, je devais traverser.

12358_9_08-12-18.png
9
Pour ma part je ne pense pas avoir pris de gros risques (si vous le pensez vraiment alors imaginez trois semaines avant à ma première tentative + plus d'épaisseur de neige (je ne voyais pas la terre tout était recouvert) + de temps pour monter = plus de fatigue risque accru).
J’ai tout le long de ce week-end essayé de les limiter au maximum. J’ai parfois réfléchi 3 à 4 minutes devant un couloir pour me demander comment j’allais le traverser. De manière à le prendre avec le moins de risques possible. Je regarde tous les angles, un peu plus bas, un peu plus haut et après seulement je me décide.

N’oubliez pas non plus que ma première tentative était trois semaines avant ces photos et qu’il y avait encore plus de neige et moins de repères visuels.   

Je compte bien vivre encore longtemps pour en profiter au maximum.

Là haut ou je me retrouve seul sans aucun bruit je me ressource entièrement, un vrai bonheur.
Le paysage est de toute beauté recouvert de son manteau blanc, surtout lorsque personne ne l’a encore foulé.

Là tout ou presque est blanc et se confond, il faut vraiment prendre son temps pour arriver à distinguer clairement le dénivelé, la direction à prendre puisque c’est assez rare de pouvoir suivre un chemin sous la neige !!!

Cela met davantage en garde car parfois le plus simple vous semble de tirer tout droit dans la pente puisque la neige recouvre tout.
Mais il faut aussi se rappeler ou passe les chutes d’eau afin d’éviter de passer dessus d’où un risque supplémentaire de passer au travers de la neige. Et oui c’est bientôt le début du printemps ne pas oublier, donc cela fond dessus et dessous.

12358_29_08-12-18.png
29
Tout ce qui est en creux peut vous prévenir mais pas forcément, neige soufflée qui comble les trous et là le GPS m’indique ou je suis sur la carte.
Bref tous mes sens sont en éveils à écouter cette nature qui est si belle.

La première moitié de ma vie j’ai habité à Orléans, à 300 km de l’Auvergne (quelques week-end l’hiver) et à 700 km des Alpes, donc là une fois par an pas plus.

Maintenant que j’ai la chance d’avoir ce magnifique terrain de jeux qu’est le Mercantour à a peine plus d’une heure de route de chez moi, j’avoue dès que mes disponibilités me le permettent j’y suis souvent et j’adore été comme hiver.

J’espère avoir réussi, à vous avoir fait-vous échapper de votre quotidien quelques minutes en savourant les photos et le récit.


La montagne entretient à la fois la tête et le corps, alors plus d’hésitation = vive la randonnée  big_smile

Mon trombi :   https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=35338

Hors ligne

#2 08-12-2018 15:42:57

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Un grand merci pour ce récit, et ta façon de pratiquer. Je pense que ce n'est pas donné à tout le monde de faire ça et cela me conforte dans l'idée que ce n'est pas mon truc la neige !


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

Hors ligne

#3 08-12-2018 18:32:45

Serval
Carpe diem
Inscription : 15-06-2018
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Merci pour ce récit, style, photos et contenu. Pas sûr que cela m'ait donné envie wink mais bravo !
À chacun son plaisir (et vive le bord de mer ! lol)


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

Trombi | Mes "longues promenades" | Lighterpack 2023
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

Hors ligne

#4 08-12-2018 20:27:51

SionBhravi
Mul Nul
Inscription : 06-05-2012
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Salut,
Merci pour le récit. Mais je te trouve quand-même un peu gonflé de faire ça seul. neutral


Et toujours, partout, cet irrésistible besoin d'aller voir ce qu'il y a après, surtout si on ne peut s'y rendre qu'à pied.
(Et sortir des GR !)

Hors ligne

#5 09-12-2018 07:50:33

Ballast
Membre
Inscription : 03-10-2018

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Sympa.
J'y ai eu la peur de ma vie l'été dernier. Je dormais à la belle étoile au dessus du refuge, et j'ai été reveillé en sursaut par deux immenses silhouettes. C'était les ânes du refuge...

Hors ligne

#6 09-12-2018 10:44:50

06chamois
Membre
Lieu : Là-haut
Inscription : 13-11-2018

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Bonjour Ballast
En effet je les avais vu parqué dans leur enclos de fortune sur le côté gauche un peu en contrebas du refuge. Un gris foncé et l'autre juste gris si je me rappelle bien.

Alors je ne sais pas si tu connais mais lorsque tu es sur la terrasse dos au refuge en face tu prends le petit chemin qui suis le petit court d'eau (attention parfois chemin assez étroit et en gros une bonne demi heure après tu tombes sur deux magnifiques lacs ou là tu pourras vivouaquer tranquille (place immense). C'est "le chemin" qui relie Vens à Rabuons par le haut (8 heures environ de marche).

Tu es des environs ?


La montagne entretient à la fois la tête et le corps, alors plus d’hésitation = vive la randonnée  big_smile

Mon trombi :   https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=35338

Hors ligne

#7 09-12-2018 12:18:46

gafyroots
Membre
Lieu : Dax
Inscription : 10-02-2017

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Et bien, Ça c'est plus de la rando, mais de l'évolution en condition trrrreees difficile!
Je penses que dans le Vercors ça sera une petite balade pour toi! C'est plutôt doux et plat wink
Autant l'été je pourrais éventuellement suivre, mais alors l hiver avec la neige, les risques de glissades...


Marcher, c'est retrouver son instinct primitif, sa place et sa vraie position, son équilibre mental et physique. C'est aller avec soi, sans autre recours que ses jambes et sa tête. Sans autre moteur que celui du coeur, celui du moral. J. Lanzmann

Liste 0°C au long court
Liste hivernale

Hors ligne

#8 09-12-2018 12:32:36

06chamois
Membre
Lieu : Là-haut
Inscription : 13-11-2018

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

gafyroots
Oui pour moi le Vercors = une ballade  big_smile  big_smile

De temps en temps j'aime bien m'éclater, pousser "la machine" le bonhomme pour voir si tout fonctionne correctement.
Après pas trop de grosses risques si beaucoup de prudence. Et puis la pratique te permet de mieux appréhender le terrain.


La montagne entretient à la fois la tête et le corps, alors plus d’hésitation = vive la randonnée  big_smile

Mon trombi :   https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=35338

Hors ligne

#9 09-12-2018 12:57:28

azer
Membre
Lieu : Romans sur Isère
Inscription : 20-11-2010

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

06chamois a écrit :

Après pas trop de grosses risques si beaucoup de prudence. Et puis la pratique te permet de mieux appréhender le terrain.

C'est moi qui vieilli mais, ce genre de récit ne me rend pas envieux.

Se promener -fin mars début avril 2017- dans des pentes à 30°/45° alors que cela purge de partout me laisse perplexe voir pantois. sad

Si aller dans des zones potentiellement avalancheuses ce n'est pas "prendre de gros risques si beaucoup de prudence" malgré "ta pratique qui te permet de mieux appréhender le terrain" je comprend que pour toi le Vercors " = ballade"

Hors ligne

#10 09-12-2018 13:10:01

gafyroots
Membre
Lieu : Dax
Inscription : 10-02-2017

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

azer a écrit :
06chamois a écrit :

Après pas trop de grosses risques si beaucoup de prudence. Et puis la pratique te permet de mieux appréhender le terrain.

C'est moi qui vieilli mais, ce genre de récit ne me rend pas envieux.

Se promener -fin mars début avril 2017- dans des pentes à 30°/45° alors que cela purge de partout me laisse perplexe voir pantois. sad

Si aller dans des zones potentiellement avalancheuses ce n'est pas "prendre de gros risques si beaucoup de prudence" malgré "ta pratique qui te permet de mieux appréhender le terrain" je comprend que pour toi le Vercors " = ballade"

Même le Vercors en condition hivernale peut-être dangereux seul, sans équipement adapté et connaissance du pays...mais c'est clair évoluer sur ces pentes, c'est même plus du plaisir pour moi perso...mais chacun son truc, gaffe quand même 06Chamois  hmm


Marcher, c'est retrouver son instinct primitif, sa place et sa vraie position, son équilibre mental et physique. C'est aller avec soi, sans autre recours que ses jambes et sa tête. Sans autre moteur que celui du coeur, celui du moral. J. Lanzmann

Liste 0°C au long court
Liste hivernale

Hors ligne

#11 09-12-2018 13:27:57

SionBhravi
Mul Nul
Inscription : 06-05-2012
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

06chamois a écrit :

lorsque tu es sur la terrasse dos au refuge en face tu prends le petit chemin qui suis le petit court d'eau (attention parfois chemin assez étroit et en gros une bonne demi heure après tu tombes sur deux magnifiques lacs ou là tu pourras vivouaquer tranquille (place immense). C'est "le chemin" qui relie Vens à Rabuons par le haut (8 heures environ de marche).

Début... juillet 2016, sans crampons, l'enneigement du couloir menant à la brèche de Borgonio m'avait fait faire demi-tour (contournement frustrant par le chemin de l'Energie).


Et toujours, partout, cet irrésistible besoin d'aller voir ce qu'il y a après, surtout si on ne peut s'y rendre qu'à pied.
(Et sortir des GR !)

Hors ligne

#12 09-12-2018 13:37:09

azer
Membre
Lieu : Romans sur Isère
Inscription : 20-11-2010

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

gafyroots a écrit :

Même le Vercors en condition hivernale peut-être dangereux seul, sans équipement adapté et connaissance du pays...

Même en étant du coin, bien équipé et en bonne condition climatique cela peut être dangereux: quid des jeunes ensevelis par une avalanche dans une zone débonnaire lors d'une sortie avec Accompagnateur Moyenne Montagne du côté de Lans en Vercors ?

Hors ligne

#13 09-12-2018 15:34:24

NikoJorj
Oeil émerveillé
Inscription : 10-09-2008
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

azer a écrit :
gafyroots a écrit :

Même le Vercors en condition hivernale peut-être dangereux seul, sans équipement adapté et connaissance du pays...

Même en étant du coin, bien équipé et en bonne condition climatique cela peut être dangereux: quid des jeunes ensevelis par une avalanche dans une zone débonnaire lors d'une sortie avec Accompagnateur Moyenne Montagne du côté de Lans en Vercors ?

Pareil, sur le Vercors : les plateaux sont peut-être relativement plats (d'où leur nom) mais il y a plein de pentes dangereuses, y compris sur des itinéraires à réputation tranquille comme le pic St-Michel.

Merci chamois06 en tous cas pour ce retour, que moi non plus je n'ai pas lu sereinement!
Après, on a clairement chacun son niveau de risque, c'est très personnel, et clairement déplacé et contre-productif de juger les gens là-dessus.

Je peux juste dire que pour moi, à partir du moment où il y a de l'activité avalancheuse observée dans des pentes similaires à là où je veux passer ça craint fort, et plus encore quand je manque de me faire emporter...
Après, il y a aussi le facteur qu'il peut être plus sûr de sortir par le haut plutôt que de rebrousser chemin (mais on risque de se réexposer au retour aussi)... Pas toujours facile de prendre la bonne décision.


Quotation, n: The act of repeating erroneously the words of another.”
― Ambrose Bierce, The Unabridged Devil's Dictionary

Hors ligne

#14 09-12-2018 15:48:06

marcheur75
Membre
Inscription : 22-02-2009

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Merci pour ce récit édifiant 06chamois.

J'ai toujours du mal à comprendre que l'on se mette sciemment en danger.

Il y a, me semble-t-il, suffisamment d'occasions lors de nos balades de rencontrer des dangers imprévus pour ne pas aller les chercher lorsqu'ils sont prévisibles dés le départ.

Ce n'est bien entendu qu'un très modeste avis.

Le point positif est que 06chamois ne met, ici, que sa personne en péril, et non pas celle des autres, en supposant qu'en cas de sauvetage les secours ne courent aucun danger.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

Hors ligne

#15 09-12-2018 17:16:49

Ballast
Membre
Inscription : 03-10-2018

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Oui, j'avais dormi à mi-distance des lacs mais ces ânes sont montés jusque là en pleine nuit.
J'ai grandi à Nice, et j'y retourne de temps en temps en période de vacances.

Pour ce qui des dangers en Vercors, il faut respecter les principes de sécurité de base et rester vigilant, mais cela reste accessible, c'est une véritable autoroute à randonneurs même en hiver, c'est plat, avec des cabanes partout, des cartes bien documentées. Si on veut plus sûr, il reste les pistes à raquettes dans les stations de ski.

Hors ligne

#16 09-12-2018 18:56:42

SionBhravi
Mul Nul
Inscription : 06-05-2012
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Salut,
Merci, mais...
L'ami "à qui tu as fait découvrir la montagne" aurait-il été aussi bien préparé que toi à en ressortir, si c'est sous ses pieds que la glace avait cédé ?


Et toujours, partout, cet irrésistible besoin d'aller voir ce qu'il y a après, surtout si on ne peut s'y rendre qu'à pied.
(Et sortir des GR !)

Hors ligne

#17 09-12-2018 20:15:51

06chamois
Membre
Lieu : Là-haut
Inscription : 13-11-2018

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

SionBhravi

Oui je l'avais "briffé" avant de partir en voiture et dans la semaine ou nous nous sommes rencontrés. Après cet ami est jeune il a 35 ans sportif et j'ai toute confiance en lui.
De plus si tu relis mon récit pour un maximum de sécurité (ce qui est toujours primordiale) nous étions éloignés l'un de l'autre au cas ou.
20 centimètres de glace c'est largement assez pour supporter un homme. 

C'est comme toujours on le sent ou on ne le sent pas.
Et puis ce n'est pas parce que je l'ai fait que j'incite les autres à le faire.
Il y a des sports que certains font que je ne ferais pas parce que ceux là je ne les sent pas intérieurement.


La montagne entretient à la fois la tête et le corps, alors plus d’hésitation = vive la randonnée  big_smile

Mon trombi :   https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=35338

Hors ligne

#18 10-12-2018 19:42:20

gafyroots
Membre
Lieu : Dax
Inscription : 10-02-2017

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Comme tu le dis on le sent ou on le sent pas...gamin je le faisais, bon on restait au bord mais on le faisait! Belles sensations de marcher sur la glace wink

Dernière modification par gafyroots (10-12-2018 21:59:47)


Marcher, c'est retrouver son instinct primitif, sa place et sa vraie position, son équilibre mental et physique. C'est aller avec soi, sans autre recours que ses jambes et sa tête. Sans autre moteur que celui du coeur, celui du moral. J. Lanzmann

Liste 0°C au long court
Liste hivernale

Hors ligne

#19 12-12-2018 00:02:21

Redfish
Chat schizophrène...
Lieu : Marseille
Inscription : 16-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

C'est un vaste débat.

Typiquement, je n'aurai pas fait cette sortie dans ces conditions.
En particulier avec mes connaissances en terrain neigeux.
Encore moins depuis que je suis papa...

Après, en été, j'ai du passer à des endroits que beaucoup jugeraient sans doute aussi dangereux.
Typiquement des passages exposés avec pas d'escalades.
A côté de ça, je suis moniteur diplômé d'escalade et je grimpe depuis 20ans.
J'ai donc une connaissances des risques liés, différente de celle des non initiés.
A noter que mon but, autant en tant qu'encadrant que dans ma pratique solo, est de limiter au maximum les risques (par la formation, l'information, le respect des bonnes pratiques et l’évaluation de la situation).
Le plus important est de savoir renoncer quand nécessaire et avec de la marge (je ne grimpe pas du tout les mêmes choses avec assurage, qu'en solo).

Bref, pas facile de juger sans connaître.

Dernière modification par Redfish (12-12-2018 00:44:51)

Hors ligne

#20 12-12-2018 12:38:35

NikoJorj
Oeil émerveillé
Inscription : 10-09-2008
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Redfish a écrit :

Après, en été, j'ai du passer à des endroits que beaucoup jugeraient sans doute aussi dangereux.

Grosse différence quand même entre :
- un risque objectif, l'avalanche qui te tombe dessus (ou le lac gelé qui casse), où certains indices peuvent pousser à se méfier mais où on peut se faire surprendre en toute bonne foi,
- un risque subjectif, la glissade surtout sur rocher sain, où la technique protège quand même un bon peu.

Pour l'avalanche notamment, plus on en sait, moins on en sait!
Il est très illusoire d'espérer pourvoir déterminer si ça craint plus ou moins, à partir du moment où il y a de la neige mobilisable et de la pente (> ou = à 30° environ, pas forcément sous ses pieds mais aussi au-dessus).


Quotation, n: The act of repeating erroneously the words of another.”
― Ambrose Bierce, The Unabridged Devil's Dictionary

Hors ligne

#21 12-12-2018 19:09:04

gafyroots
Membre
Lieu : Dax
Inscription : 10-02-2017

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

La montagne est de toute façon  dangereuse quelque soit la saison, mais c'est vrai l'hiver le risque se multiplie!
L'été il ne faut pas non plus croire que le danger est nul, je me souviens lors de la pause casse croute, un bloc rocheux s'est détaché de la montagne d'environ 3 à 4 M3 a devalé  la pente et venu plonger dans le lac proche du refuge, c'était en vallée du Lutour. Très très  impressionnant heureusement personne n'était sur sa route!


Marcher, c'est retrouver son instinct primitif, sa place et sa vraie position, son équilibre mental et physique. C'est aller avec soi, sans autre recours que ses jambes et sa tête. Sans autre moteur que celui du coeur, celui du moral. J. Lanzmann

Liste 0°C au long court
Liste hivernale

Hors ligne

#22 12-12-2018 22:53:56

Redfish
Chat schizophrène...
Lieu : Marseille
Inscription : 16-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

gafyroots a écrit :

La montagne est de toute façon  dangereuse quelque soit la saison, mais c'est vrai l'hiver le risque se multiplie!
L'été il ne faut pas non plus croire que le danger est nul, je me souviens lors de la pause casse croute, un bloc rocheux s'est détaché de la montagne d'environ 3 à 4 M3 a devalé  la pente et venu plonger dans le lac proche du refuge, c'était en vallée du Lutour. Très très  impressionnant heureusement personne n'était sur sa route!

C'est clair que la chute de bloc est ce qu'on redoute le plus en escalade... des secteurs sont connus pour ça, mais ça peut arriver n'importe où, n'importe quand.
Après, on entretient (purge et désherbage des voies et au dessus des voies) régulièrement pour limiter ce risque.

https://fr.news.yahoo.com/etats-unis-ch … 19483.html

Perso, le plus gros bloc que j'ai vu tombé de près faisait environ 30*30*30cm.
Il est resté dans la main de ma coéquipière (qui heureusement n'a pas fait de vol, son autre main a bien tenue la paroi) et je n'ai éviter de me le prendre que grâce à l'arbre sur lequel j'étais appuyé... j'ai fait un pas de coté pour me mettre derrière et le rocher s'est brisé en 2 en touchant le tronc.
Bref, pas énorme, mais suffisant pour faire de gros dégâts (grimpeur qui vole, assureur blessé qui peu tout lâcher, etc...).

Dernière modification par Redfish (12-12-2018 22:55:05)

Hors ligne

#23 14-12-2018 09:49:01

06chamois
Membre
Lieu : Là-haut
Inscription : 13-11-2018

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Petite mise au point :

Merci pour vos messages. Bon c’est bien les discours moralisateur mais lorsque l’on n’a pas  en mains les tenants ni les aboutissants........ big_smile
Posez simplement vos questions.

Je n’incite personnes à faire comme moi et puis ce que je fais c’est tout simplement à ma juste mesure, c’est minable par rapport à certains. Il suffit de regarder la télé, Internet ou You Tube avec l’avènement des caméras Go Pro, pour y voir parfois ces novices ou non sportifs croyant pouvoir repousser toujours plus loin leurs limites. Et mettre parfois leur vie en jeu beaucoup trop facilement et ce souvent à cause de ces caméras qui les poussent à se surpasser en croyant faire le buzz malgré leur non expérience du terrain.

A ne pas négliger, le manque de connaissances du terrain est un facteur à problèmes.

Je ne recherche nullement constamment les sensations fortes, ni l’adrénaline et encore moins l’exploit. Mon but est juste de m’éclater en profitant de cette belle nature qui nous est offerte, avec mes modestes moyens et que je tenais à vous faire partager. smile

Je ne m’estime pas être un inconscient ou pour  faire plaisir à certains un inconscient raisonnable.
Lorsque je vois toutes ces personnes qui fument, boivent de l’alcool ou mangent trop de gras ou de sel, ou suis-je moi dans cette échelle à risque ????

Il suffit de regarder le nombre d’infarctus par années ou d’accident de la route liés à l’alcool. Cela coute plus cher à la société que quelques secours en montagne mais bon cela est un autre débat HS. Jamais eu encore besoin des secours. Oui d’accord « fontaine ........ wink smile

Pour atteindre ces lacs j’ai marqué qu’il n’y a pas beaucoup de vrais risques, des contraintes oui certes pour passer correctement à certains endroits. Bien sur il ne faut pas être un néophyte et connaître le terrain en été avant d’y aller l’hiver pour s’engager comme cela.
Ca doit rester un acte très réfléchi de tous les instants et comme j’ai marqué en 2018 je ne l’aurais pas fait seul (trop de neige).

Il est vrai que près de chez moi à la station de ski d’Auron, il y a trop souvent des avalanches déclenchées par des skieurs en hors piste et qui viennent à la montagne qu’une fois par an pour certains. Leur inconscience vient surtout du fait qu’ils voient une superbe surface de neige en pente alors ils veulent la traverser sans la comprendre ni regarder autour. Là où ils passent ce n’est pas trop la pente qui est en cause (la pente est juste un facteur aggravant) mais surtout la longueur de la traversée. Lorsque le pan de neige se met à glisser sur 200 ou 300 mètres de large sur 200 mètres de haut et que toute cette neige se retrouve en bas plus ou moins dans un goulet ou un vallon avec les skieurs pris dedans, là c’est de l’inconscience totale. Le risque de mort est quasi de 100 %.

Lorsque je dois passer le long d’un pan de montagne ou j’estime qu’il est beaucoup trop grand en surface ou en épaisseur de neige (assez subjectif je sais) avec un risque accru visuellement qu’il pourrait glisser, je m’éloigne toujours le plus possible de ce pan de montagne quitte à perdre du temps. C'est-à-dire qu’au lieu de prendre le chemin le plus simple, le plus direct qui normalement est au fond du vallon puisque je suis généralement toujours en raquettes je préfère prendre la remontée qui fait face à cette pente, là c’est du bon sens, même si je dois peiner physiquement davantage ou mettre les crampons.
Il faut bien comprendre comment je résonne = je me dis toujours que si cela tombe déjà je ne l’aurais pas provoqué car n’étant pas sur cette pente en l’entrainant par mon poids, donc réduction des risques. Ensuite je suis plus en sécurité sur ma remontée en face de ce pan de montagne (évidemment si il m’est possible d’y passer) qu’au fond du vallon ou obligatoirement toute la neige va s’accumuler en tombant si cela se produit involontairement lorsque je passe.

Je suis parfois contraint par mon simple bon sens de mise en sécurité de changer de trajectoire lorsque j’estime que celle-ci peut devenir dangereuse à la vue du terrain.
C’est pour cela que j’ai bien marqué qu’il m’arrive de rester bloquer 3 ou 4 minutes devant un névé ou un couloir d’avalanche avant de le traverser. Je réfléchie et recherche systématiquement le meilleur passage pour ma sécurité, même si il y a sous mes pieds des éléments qu’il m’est impossible de contrôler, cela réduit encore le risque de problèmes.

Parfois cela me prends un quart d’heure ou une demi heure pour contourner une petite zone que je ne sens pas, alors qu’en la traversant directement je mettrais 1 à 2 minutes.
Mais je trouve que mon pourcentage de mise en danger n’est pas le même dans les deux situations.
Ok bien sur cela pourrait très bien passer tout droit dix fois de suite ………. mais peut être pas la onzième, donc je préfère éviter les onze premières.  « Pas fou le bourdon big_smile ».

Et pourtant croyez moi sur place c’est pire qu’en photos. Une photo ne traduit jamais le relief exact ni même les volumes, encore moins la pente, la dureté de la neige etc…. C’est aussi pour cela que j’ai marqué je n’emmènerais pas n’importe qui là haut sur ce trajet.

Je ne fais que ce qui semble pour moi à ma portée avec l’expérience que j’ai. Je ne dépasse pas ou très rarement mes capacités en me laissant pratiquement toujours une certaine marge de sécurité.

Vous voyez que je ne suis pas inconscient et que je réfléchi comment vivre ma passion le plus longtemps possible.

Voilà j’espère que vous comprendrez mieux mon raisonnement lorsque je suis sur place.


La montagne entretient à la fois la tête et le corps, alors plus d’hésitation = vive la randonnée  big_smile

Mon trombi :   https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=35338

Hors ligne

#24 14-12-2018 15:12:29

NikoJorj
Oeil émerveillé
Inscription : 10-09-2008
Site Web

Re : [Récit + liste] Lacs de Vens en hiver

Déjà mis par ailleurs :
https://prezi.com/00wimfxge40m/avalanch … revisible/
et son complémentaire
https://prezi.com/mf2uwyozajj0/avalanch … vigilance/
(le plus important à lire)

Bonne lecture!


Quotation, n: The act of repeating erroneously the words of another.”
― Ambrose Bierce, The Unabridged Devil's Dictionary

Hors ligne

Pied de page des forums