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#26 07-04-2019 19:00:35
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
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Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
A propos de cette section : c'est probablement celle qui nous a laissé l'avis le plus ambivalent. Il y a des passages très beau et franchement agréables à parcourir ; en contrepartie, il y a aussi beaucoup de villages, de routes et de parties complétement inintéressantes. Heureusement, la section suivante marque l'arrivée définitive dans le désert, et c'est beau et bien et [insérer plein de superlatifs].
Partie 2 : Fuheis – Jahra (1+5j, 170km)
Lorsque nous nous réveillons, la pluie a repris de plus belle et c'est le déluge. Nous arrivons à nous motiver à sortir pour aller faire les courses, et nous en profitons pour discuter avec Basil (le propriétaire du magasin, qui parle anglais). Il nous apprend que la pluie devrait durer toute la journée, qu'il y a eu un glissement de terrain devant chez lui, et nous conseille très fortement de ne pas continuer. Le retour sous la pluie battante finit de nous convaincre, et nous décidons de prendre un jour de repos. Ce n'est pas forcément de gaieté de cœur que nous choisissons ça, surtout qu'il n'y pas de wi-fi et qu'il n'y a strictement rien à faire dans ce petit village. Nous passons plusieurs heures à côté du chauffage au gaz, avant de retourner nous blottir dans nos lits lorsque le gaz est épuisé. Il fait froid et la pluie ne s'est toujours pas arrêtée... Et nous qui pensions que la Jordanie était le pays du soleil.
Le lendemain, le ciel est toujours gris mais au moins il ne pleut plus (enfin pas trop). Le chemin jusqu'à Iraq Al Amir n'est absolument pas intéressant, d'autant que c'est majoritairement sur route. Nous ne traînons donc pas trop, et arrivons assez tôt au village connu pour l'imposante ruine de château. Nous voulons nous en approcher, mais un garde (?) nous demande 1 dinar chacun alors que nous pensions que c'était gratuit. Nous repartons donc à la recherche d'un magasin pour acheter de l'eau (et des snacks) avant de prendre une pause. Nous achetons 7l d'eau chacun (1l pour maintenant, 6l pour les 60 prochains kilomètres), nos sacs sont donc bien trop lourd - d'autant que finalement il y a plein de maisons et même d'autres magasins une dizaine de kilomètres plus loin (mais on ne le sait pas encore). Ceci dit, nous sommes du genre à ne pas trop aimer demander de l'eau aux habitants... Nous regardons la suite du parcours : nous devons bel et bien passer par la ruine. Nous y retournons donc, bien déterminés à ne pas payer, et cette fois-ci ça ne pose pas de problème. Un guide (?) présent nous fournit même plein d'explications inutiles sur le Jordan Trail en français. Peu après le château, le balisage disparaît : en fait le chemin n'est balisé que pour les 200 premiers kilomètres.
Nous descendons longuement au fond d'un grand wadi, où nous devons traverser un ruisseau. À cause des pluies, il est assez profond même si peu large et la traversée n'est pas si facile - et nous avons dû garder nos chaussures. La montée est longue et parfois bien raide. Comme on est vendredi, nous avons droit à une polyphonie d'appels à la prière. Nous ne comprenons rien, mais c'est assez rigolo de comparer les tons et intonations des muezzins. L'un d'eux à des accents martiaux, et nous ne serions pas étonnés qu'il soit en train de faire un appel au djihad. Nous terminons la montée en hors-sentier et nous mangeons. Peu après, nous passons une meute de chiens (au moins 12) qui nous entoure et nous insulte. Heureusement que nous commençons à être habitués ; si ça nous était arrivé le premier jour, nous aurions probablement rebroussé chemin et pris le premier avion à destination de l'Europe. La suite de la journée n'a rien de remarquable (même si c'est mieux que la première partie). Nous voulons atteindre la source de Moïse (source que Moïse aurait créé en brisant un rocher avec son bâton - ce serait bien plus crédible s'il n'y en avait pas une autre plus loin au sud). Au niveau d'Husban, nous voyons pour la première fois la mer morte, avec en prime un semblant de coucher de soleil au dessus. Peu après, une voiture s'arrête ; c'est une famille (les parents et trois enfants) et ils sont très curieux. Les choses en amenant une autre, nous nous retrouvons (seuls) dans une sorte de cabanon en dur avec un repas. Comme il recommence à pleuvoir, nous sommes absolument ravi de ce retournement de situation, même si nous sommes à 4km de là où nous voulions aller.
remarquez la longueur de la laisse. Et il a passé la nuit comme ça...
La météo n'est toujours pas top
Le wadi à traverser - il faudra remonter en face
La traversée - impraticable s'il pleut
Coucher de soleil sur la mer morte
La nuit dans la cabane est bonne, et c'est bien reposés que nous partons le lendemain à 5h30. Nous commençons par rejoindre la source de Moïse, que nous contournons (y'a des bâtiments et tout, c'est pas une source sauvage). Une petite montée plus tard, nous sommes au sommet d'une petite montagne. La descente est rigolote : c'est en hors sentier au fond d'un wadi sauvage, et nous apprécions vraiment ce passage. Heureusement que le ciel est gris mais sans pluie, sinon ce serait moins marrant. Nous croisons plusieurs hordes de moutons et de chèvres accompagnés de leurs bergers. Nous faisons une petite pause en bas, avant de remonter en face. Heureusement, la montée est longue mais peu raide. D'en haut nous avons une belle vue sur la mer morte, vers laquelle nous descendons. Nous n'allons pas jusqu'à elle mais nous arrêtons sur un plateau désertique la surplombant. En bas nous mangeons en vue de la route ce qui fait ralentir les rares voitures qui passent - heureusement qu'elles ne sont pas assez nombreuses pour que ça cause un accident. Un troupeau passe aussi à proximité, donc nous nous retrouvons entourés de chiens aboyant tout ce qu'ils peuvent. Ils partent finalement tous, sauf un qui se calme et qui gagne des biscuits pour la peine. Malheureusement, dès que nous repartons les autres chiens reviennent à la charge et même notre nouvel ami retourne sa veste.
Nous nous lançons dans la longue traversée du plateau. Nous allons vers le sud, parallèlement à la mer. Plusieurs camps bédouins jalonnent notre parcours et l'ambiance est définitivement au désert. Nous devons ensuite passer un petit col pour pouvoir redescendre au fond du wadi. Les nuages se délitent lorsque nous arrivons en haut du col, et le début de la descente se fait dans les chaudes couleurs du soleil couchant. Malheureusement, ça veut aussi dire que nous devrons mettre les frontales quelques 10 minutes avant d'arriver au fond du wadi, ou coule un bon ruisseau. Nous campons un petit peu au dessus, sur une petite plateforme tout juste assez grande pour une tente et un dormeur à la belle-étoile.
Le système de wadi / canyon que nous allons suivre
Pour le moment pas de sentier, il faut improviser - et ce n'est pas toujours évident
Parfois il y a de petites sentes, pas forcément meilleures
Vous les voyez ces belles sangsues ?
Le plateau au dessus de la mer morte
Soleil et reflet sur la mer morte
En arrivant au wadi Zarqa Ma'in, nous sommes entrés dans la section que la JTA a nommé "Three Wadis" ("les trois wadis"). En effet, en l'espace de quelques dizaines de kilomètres, le chemin traverse trois des plus importants wadis de Jordanie : wadi Zarqa Ma'in, wadi Hidan, et wadi Mujib (qui fait 1km de profondeur, tout de même. Moralité : nous allons avoir de belles montées-descentes. En guise de mise en jambe, nous commençons par 600m de D+ pour sortir du wadi. En haut, nous devons faire quelques petits kilomètres sur route avant de partir en hors-sentier (et de tremper nos chaussures dans l'herbe trempée). Nous suivons ensuite un petit wadi des plus sympathiques, où nous croisons un renard qui nous fait une démonstration de sa vitesse ascensionnelle (et il va vite). Plus loin nous retrouvons une petite piste qui nous descend plus ou moins lentement en bas du wadi Hidan. Nous devons retirer nos chaussures pour pouvoir le traverser, donc nous en profitons pour faire la pause de midi et pour sécher nos affaires.
Quoi de mieux pour digérer qu'une petite montée ? C'est donc reparti pour une deuxième montée de 600m. Et celle-là est raide ! Elle fait 4,8km, avec environ 1km de plat au milieu. Autant vous dire que quand ça monte, ça ne fait pas semblant. Au sommet, nous arrivons sur le plateau qui sépare les wadis Hidan et Mujib. Nous suivons longuement le bord du plateau et ses vues impressionnantes sur les canyons avant de bifurquer sur une sente de bergers pour descendre dans le wadi Mujib. Elle se perd facilement, et nous faisons l'erreur de croire que nous pouvons improviser en allant tout droit. En fait non, et maintenant nous devons remonter pour retrouver la sente. Nous arrivons finalement en bas au terme d'une longue descente (800m). Nous décidons de continuer un peu et suivons donc le wadi alors que le soleil se couche. Nous trouvons facilement un très bon spot de bivouac avec de gros rochers nous protégeant du vent, et nous préparons pour une bonne nuit de sommeil.
Lever de soleil sur le wadi Zarqa Ma'in
Arrivée sur le premier plateau
Même si parfois le chemin est à improviser
Sur le plateau entre les deux wadis
Aujourd'hui une bonne journée nous attend. Dommage qu'elle soit aussi majoritairement inintéressante, sauf le début et la fin. Nous commençons par une bonne petite montée (1200m tout de même) pour sortir du wadi (je sais, je répète beaucoup ce mot, mais pas trop le choix : on en croise tout le temps). Le soleil se lève pour nous accompagner, mais la montée est souvent à l'ombre ce qui nous permet de ne pas avoir trop chaud dès le début de la journée. Nous atteignons ensuite le plateau, et là commence la partie pas drôle : une bonne vingtaine de kilomètres sur routes plus ou moins passantes.
Et attention : nous acceptons un thé ! Ca y est, nous goûtons le fameux thé berbère, une grande première pour moi qui n'aime pas le thé. Et en fait c'est bon... Parce que c'est (très) sucré. Nous discutons quelques temps avec le berger qui nous l'a offert avant de nous lancer dans la longue traversée du plateau. Rien de passionnant à raconter - forcément, c'est de la route, c'est plat, il ne se passe rien. Pour la première fois nous mettons nos écouteurs pour écouter de la musique. La route est assez passante, et tous les taxis et bus qui passent nous klaxonnent pour savoir si nous souhaitons y monter (oui, mais non). Heureusement, nous avons un brin de chance : la circulation est déviée pour cause de travaux, et nous avons droit à plusieurs kilomètres de calme relatif.
Pendant la pause de midi, une femme descend d'un bus juste devant nous et se dirige vers nous. Elle ne parle pas anglais, nous n'avons toujours pas appris l'arabe (déjà qu'on ne s'arrête pas pour boire du thé, alors autant vous dire qu'on n'a pas le temps d'apprendre une nouvelle langue). Mais grâce à la magie de la langue internationale des signes, elle nous explique qu'elle est mariée à un mouton (qu'elle imite fort bien d'ailleurs). Qui sommes nous pour juger ? Un petit temps de réflexion plus tard et une nouvelle interprétation nous vient : elle est mariée au berger qu'on voit au loin. Elle part ensuite rejoindre son mari, et nous ne savons toujours pas pourquoi elle a pris le temps de nous raconter tout ça.
En milieu d'après midi, nous traversons un dernier village où nous achetons du pain Taboon. C'est merveilleusement bon, et j'en mange trop. Heureusement, nous suivons maintenant une piste qui descend dans... un wadi (et oui). Il est d'ailleurs assez sympa malgré la proximité de la civilisation. Nous en sortons par une montée bien, bien raide qui nous fait arriver directement aux portes de la vieille ville de Karak. Nous traversons le bruit et le chaos en direction du château, où nous espérons trouver un hôtel. Le seul que nous trouvons est celui déconseillé par le topo, donc nous allons demander conseil à la "police touristique" (oui ça existe, et ils sont vachement bien armés - au moins on est sûr que les touristes ne foutent pas le bordel ici). Ils nous demandent notre budget ("moyen bas") et nous dégotent un hôtel à 25€ la nuit. Nous attendons beaucoup trop longtemps le gars de l'hôtel qui vient nous chercher, puis nous retraversons le bruit et le chaos. Forcément, l'hôtel est presque là où nous sommes rentrés dans la ville. L'autre personne y travaillant parle bien anglais, ça facilite les choses. Nous arrangeons les détails (lessive, chauffage et tout le tintouin) et nous allons nous effondrer dans la chambre. 45km, 1500m de D+ sans ombre et avec beaucoup trop de goudron, ça fatigue.
Glorieux lever de soleil sur les vaillants randonneurs (peut-être que j'en fais trop là )
Wadi Mujib et Anchor (choisissez la version que vous préférez, moi j'aime bien celle-là)
Chiot réfléchissant au sens de la vie : "aboyer ou ne pas aboyer ? Telle est la question"
Le paysage pendant plusieurs heures...
La circulation est parfois dense
Le wadi sous la vieille ville de Karak
La journée suivante n'est pas top non plus : nous sommes en pleine transition entre la verdure du nord et le désert du sud, et malheureusement ça implique pas mal de civilisation un peu partout. L'asso qui gère le chemin est consciente de ça et ils sont en train de chercher un meilleur itinéraire. Je pense qu'ils veulent garder Karak (le château de celui-ci étant très connu, c'est assez logique), mais du coup ça complique probablement les choses. En plus de ça, la météo est plutôt grise. Avant de quitter la ville, nous faisons notre ravitaillement, et nous achetons du pain Taboon en guise de petit déjeuner. Deux fois : une fois aux épices, une fois à l'anis. C'est vraiment trop bon. Nous quittons la ville en passant sous le château, puis nous suivons un piste à mi-hauteur d'un wadi.
Lorsque nous ressortons du wadi, nous constatons que le ciel gris est en fait noir derrière nous. Nous nous lançons dans une course contre l'orage. Un couple âgé s'inquiète pour nous et nous invite à rester chez eux, mais il est à peine 14h donc nous préférons continuer notre course. Quelques gouttes d'eau plus tard, nous ressortons gagnant alors que nous voyons l'orage rester dans notre dos. La suite de la journée est assez tranquille. Comme souvent après avoir quitter une ville, nous ne sommes pas hyper motivés et nous décidons de faire une courte journée. Le topo indique un emplacement de bivouac dans un large wadi, mais nous ne trouvons rien d'intéressant, d'autant que le vent fait son grand retour. Un peu plus loin, nous voyons une grotte à mi-hauteur du wadi. Nous décidons de monter voir ce que ça donne, et bingo! C'est parfait pour la nuit. Il est tôt et nous n'avons fait qu'une vingtaine de kilomètres, mais ça nous va bien. Un peu plus tard la pluie s'invite - nous sommes ravis de notre abri.
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Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary
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#27 07-04-2019 19:17:10
- trois flèches
- Invité
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Et bien ça en fait des wadi dit donc. On sent une sorte de quiétude tout le long de votre marche qui n'a pas l'air envahie par vos échanges avec les gens du pays.
#28 07-04-2019 20:41:50
- ester
- Membre
- Lieu : Bzh
- Inscription : 24-08-2011
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Je me régale toujours autant des paysages, devenus secs.
elle est mariée au berger qu'on voit au loin. Elle part ensuite rejoindre son mari, et nous ne savons toujours pas pourquoi elle a pris le temps de nous raconter tout ça.
Avez-vous d’autres femmes seules marcher sur une route au milieu de nulle part en Jordanie ?
Ça doit être contraire à la charia, en tout cas à l’usage local. Pour éviter d’avoir la honte (la hchouma), elle vous a expliqué ce qu’elle faisait là (rejoindre son mari). En bref, pour ne pas que vous la preniez pour une fille de mauvaise vie, et afin que, si vous parlez d’elle au village, ce soit bien « la femme du berger ».
ps : je ne connais pas la Jordanie, mais un peu les moeurs marocaines, et j'ose un "parallèle"
Edit : je biffe mes suppositions, histoire de ne pas faire dériver le récit de Shanx.
ps 2 : pour les jets de pierres, il me semble me souvenir que les Poussin(s) en ont beaucoup fait les frais dans un pays de l'est de l'Afrique, je ne sais plus lequel.
Dernière modification par ester (07-04-2019 22:19:48)
Grâce à vous, j'avance ! merci !
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#29 07-04-2019 21:15:23
- Bilbox
- Membre
- Inscription : 17-04-2013
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Déjà que les moeurs au Maroc sont très variables selon les milieux et les ethnies... donc ptet bien que oui, ptet bien que c'était autre chose. Perso j'adore me poser, discuter avec les gens, observer leurs manières etc. Ca ne rallonge pas tant que ça...
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#30 07-04-2019 22:04:59
- marcheur75
- Membre
- Inscription : 22-02-2009
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Shanx : dans le message 26, tu parles de thé Berbère, ce qui m'étonne car à priori il n'y a pas de Berbères en Jordanie. Est-ce que les Arabes de Jordanie ont importé la façon de préparer le thé des Berbères d'Afrique du Nord ?
Ester : la Charia en Jordanie c'est comme la Charia en Tunisie à l'époque de Bourguiba ou en Turquie à l'époque de Mustapha Kemal. La Jordanie, concernant le statut des femmes, comme la Syrie et l'Irak avant le chaos, ou le Liban, ou l’Azerbaïdjan n'a strictement rien à voir avec l'Arabie Saoudite, Brunei, l'Afghanistan ou l'Iran.
A mon très humble avis, lorsque l'on a la chance de mettre les pieds dans un pays, il faut prendre le temps de s’arrêter, discuter, s'étonner et découvrir. Des pays, comme la Jordanie, bien que petits, méritent le détour et nous sort de nos à priori et de notre vision franchouillocentrée du monde.
De toute façon, si sur place on manque de temps pour approfondir, avec les impressions et les souvenirs qui resteront, on s'ouvre des portes, on devient curieux, on établit, consciemment ou non, des liens entre les choses vues ici et là.
Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...
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#31 07-04-2019 22:21:30
- ester
- Membre
- Lieu : Bzh
- Inscription : 24-08-2011
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Suppositions biffées sur mon post précédent, histoire de ne pas faire dériver le récit de Shanx.
Grâce à vous, j'avance ! merci !
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#32 08-04-2019 13:20:34
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
- Site Web
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Merci à tous pour les réponses
Concernant nos interactions avec les locaux, nous parlions finalement beaucoup avec eux (encore une fois, les jordaniens sont très curieux, surtout au nord où ils n'ont pas l'habitude de voir des randonneurs). Après, nous ne nous éternisions pas trop pour toutes les raisons que j'ai donné plus haut. Je sais que plein de gens auraient fait différemment, mais nous sommes comme ça et ça nous a très bien convenu.
@ester : ton explication aurait pu tenir, mais comme le dit marcheur75 la Jordanie n'est pas le pays le plus "intégriste" qui soit, et je ne pense pas que la bergère avait des comptes à rendre à deux étrangers dont une femme même pas voilée.
@marcheur75 : bédouin, pas berbère ! Je corrige de suite, merci de la remarque.
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Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary
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#33 08-04-2019 13:51:41
- Bilbox
- Membre
- Inscription : 17-04-2013
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Pour finir sur le langage: on peut parfaitement utiliser l'arabe international dans le Machrek, mais certains rudiments qu'on pense être de l'arabe sont en fait des daridja (dialectes) maghrébins utilisé chez nous. (exemple khouya qui se dit akhou - ou akhi en arabe coranique). Bab al wadi: la porte de la vallée/rivière, Bab el oued quoi
Très intéressé par la gestion de l'eau aussi(purification surtout). Et assez étonné des paysages somme toutes assez verts. Ma tof préférée est le Lever de soleil sur le wadi Zarqa Ma'in
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#34 08-04-2019 14:19:10
- tacheton
- Membre
- Inscription : 05-09-2018
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
wa-dis de donc ils sont incroyable tes panoramas.
Les températures ça donne quoi ? ça vaut le coup de se prendre autant d'eau car il fait vraiment trop chaud après ?
La filppe pour moi les sangsues, j'oserais pas mettre un pied dans l'eau.
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#35 08-04-2019 14:25:58
- marcheur75
- Membre
- Inscription : 22-02-2009
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Pour finir sur le langage: on peut parfaitement utiliser l'arabe international dans le Machrek, mais certains rudiments qu'on pense être de l'arabe sont en fait des daridja (dialectes) maghrébins utilisé chez nous. (exemple khouya qui se dit akhou - ou akhi en arabe coranique). Bab al wadi: la porte de la vallée/rivière, Bab el oued quoi
...
Encore faudrait-il déjà connaitre l'Arabe international (c'est le même que l'Arabe littéraire ?), l'Arabe étant très peu enseigné, bien moins que l'Anglais, l'Allemand ou le Castillan, et probablement moins que le Russe ou le Mandarin, sous nos climats.
Avec mon anglais basique je réussissais à me débrouiller dans la région. Il y a les Bédouins, pas forcément nomades d'ailleurs, sur lesquels s'appuie le régime, et les sédentaires, dont des palestiniens, qui parlaient, à l'époque, bien mieux anglais que moi.
Concernant le thé, je l'ai toujours trouvé trop sucré, et il y avait une certaine incompréhension quand je le demandais sans sucre. Dans ces régions accueillantes en acceptant le thé à longueur de journée le risque est de devoir chercher le petit coin en permanence et de mal dormir à cause de l’excitant théine.
Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...
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#36 08-04-2019 17:15:47
- Bilbox
- Membre
- Inscription : 17-04-2013
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Ce qui posait souci avant est maintenant résolu en 2 clics https://www.youtube.com/watch?v=YDE8uruCHgs&t=790s
(Oui l'arabe international est différent, comme le latin de l'italien, mais bon ça va faire long et HS si on se lance )
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#37 11-04-2019 20:05:06
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
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Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Ça y est, on arrive dans le désert (enfin, il y a encore une journée de transition). Et pour ne rien gâcher, on va passer par Pétra !
Partie 3 : Jahra - Pétra (4j, 137km)
Nous avons passé une bonne nuit dans la grotte, même s'il faisait un peu frisquet le matin. Alors que le ciel s'était découvert durant la nuit, nous partons dans un brouillard assez dense. Heureusement, le chemin commence par une franche montée, donc nous n'avons pas le temps d'avoir froid. Nous traversons un petit village encore endormi dans la brume avant de nous diriger vers le bord du plateau. De là, une bonne descente nous attend - puis une bonne montée. Le modèle commence à être connu, n'est-ce pas ? En passant, nous croisons des grottes aménagées avec murs et portes, puis des formations rocheuses étranges. La montée est très longue et sans ombre. Nous nous arrêtons près du sommet, sous un arbre rachitique, seul abri contre le soleil. Nous mangeons en compagnie d'une tortue qui se balade (lentement, ce n'est pas un mythe) autour de nous.
Ensuite, et pour la dernière fois du chemin, nous devons marcher sur la route. C'est long et inintéressant, comme d'habitude. Nous traversons de petits villages puis une ville un peu plus grosse avant de continuer sur une route peu passante. Finalement, nous pouvons la quitter et traversons quelques collines en hors-sentier. Le soleil commence à se faire bas et nous cherchons sans succès un coin où nous poser. Finalement, nous nous installons sur une vieille piste à proximité d'une petite route. Nous surplombons une petite vallée pleine d'oliviers, c'est tout de même assez sympa.
Depuis l'autre côté (bien plus sec)
Coucher de soleil depuis (presque) le bivouac
La nuit fut difficile : d'abord très humide, au point de détremper mon sac de couchage dans le bivy, puis ensuite très fraiche, avec les herbes autour de nous gelées au petit matin. Comme hier, nous partons dans la brume matinale. Aujourd'hui est un grand jour : nous commençons officiellement le désert, que nous estimons débuter à Dana. Mais avant ça, nous devons traverser... un wadi. Et oui, les jours se suivent et se ressemblent. La brume se lève lorsque nous arrivons au bord du plateau. Nous passons Ma'tan, un village en ruine, et nous engageons dans la longue descente vers le bas. Nous pensons que c'est un wadi classique, mais une surprise nous attend : il y a un canyon ! Un vrai, étroit comme tout. Nous voulions prendre une petite pause, mais nous passons pas mal de temps à l'explorer et à jouer dedans. Finalement, l'heure du départ sonne... et nous constatons qu'il continue de l'autre côté. Nous partons bien plus tard que prévu et nous engageons dans la longue montée.
Plus haut, nous suivons un wadi qui nous sépare d'un village. Nous continuons à monter jusqu'à un petit col/plateau. De l'autre côté apparait l'impressionnant wadi Dana. Ca y est, nous y sommes ! La portion Dana - Pétra est de très loin la plus connue du chemin, et nous pensons y croiser beaucoup plus de randonneurs (souvent avec guide). Je me prends à rêver tout haut : et si nous bivouaquions à côté d'un tel groupe et ils nous filaient à manger ? En attendant, nous avons encore un peu de marche : le bivouac est interdit dans la réserve de Dana, qui occupe les 13 prochains kilomètres. Je vous laisse deviner quelle chanson vient se loger dans ma tête lorsque nous descendons la vallée de Dana...
Nous quittons la réserve alors que le soleil commence à se coucher. Devant nous commence à se dévoiler la grande plaine du désert qui sépare la Jordanie et Israël. Lorsque entre deux petites collines nous voyons quelques arbres, nous n'hésitons pas et nous dirigeons vers eux pour y bivouaquer. Un groupe est déjà là (trois randonneuse, deux guides). Nous nous installons de l'autre côté de la « forêt » (huit arbres forment une forêt, n’est-ce pas ?).
Devinez quoi ? Ils nous donnent à manger. ? Beaucoup trop d’ailleurs. Nous terminons la soirée avec eux. Les trois randonneuses sont américaines mais habitent en Jordanie. L’un des guides parle bien anglais aussi, donc nous pouvons comparer nos différents ressentis (habitant/expat/touristes) sur la Jordanie et nous apprenons plein de trucs.
Le fond est plus étroit qu'attendu
Escalade en opposition... C'est bien comme ça qu'on fait ?
Coucher de soleil sur la plaine
Comme d'habitude, nous partons vers 5h30, lorsqu'il y a assez de lumière pour marcher sans frontale. Le chemin suit d'abord une piste entre les montagnes et la plaine désertique qui sépare la Jordanie et Israël. Les nuages matinaux laissent rapidement place à un franc ciel bleu alors que le chemin part en hors sentier sur les contreforts montagneux. Nous nous élevons doucement au dessus de la plaine avant de retrouver une petite sente qui quitte abruptement la plaine en direction d'un col. La montée se fait dans un étroit canyon, c'est hyper sympa. Au col, le paysage s'ouvre vers les montagnes - et le prochain wadi, déjà. Nous descendons le rejoindre et nous mangeons au bord d'un ruisseau où nous pouvons tremper les pieds. C'est bien.
La progression après la pause est un peu lente à cause de l'absence de sentier et de l'étroitesse du canyon (nous ne voulons pas mouiller les pieds). En passant, nous croisons un crapaud, un crabe et un éléphant (voir les photos si vous ne me croyez pas pour celui-là). Finalement l'eau disparaît, puis nous quittons le wadi au profit d'une rude montée. Il fait chaud. Nous progressons entre sur des flancs de montagnes pour le reste de l'après-midi. Nous croisons de jeunes bergers, dont l'un nous propose de nous vendre des fossiles. Manifestement ici ils ont l'habitude des randonneurs... Le soleil se couche lorsque nous surplombons un dédale de roches et nous passons un temps fou à prendre des photos sous toutes les coutures. Finalement, nous trouvons un bon spot de bivouac sous un arbre contre la paroi. Il fait beau, il n'y a pas de vent, et demain nous devrions être à Pétra. Que demande le peuple ?
Les nuages matinaux commencent à se briser
Parfois il y a un semblant de sente... sur 100m
La photo est droite, c'est juste que la plaine ne l'est pas
Un cairn et moi (je suis à droite)
Un des passages qui nous ralentit
Crapaud (je pense, à cause de la peau qui n'est pas lisse))
Est-ce que ça compte comme une vire ?
Chèvre non sauvage des montagnes
Coucher de soleil sur les sandstones
Nous avons prévu une courte journée : nous devons arriver à Pétra aujourd'hui, ce serait dommage de devoir courir. Nous commençons par suivre une large vallée peu profonde mais bordée de falaise avant de monter sur un plateau. L'ambiance fait très Afrique, avec des falaises rondes et des acacias disséminés un peu partout. Nous rejoignons l'autre bord du petit plateau avant de plonger dans un beau wadi. En bas, nous hésitons un petit moment avant de nous engager dans une faille. La trace GPX est pourtant formelle : c'est bien par là. Un peu plus loin, une marche d'environ 2m nous donne quelques sueurs froides. Nous commençons à entendre des voix - beaucoup de voix. Une dernière petite marche plus tard et nous débouchons dans Little Pétra, juste à côté de l'attraction principale. Cette arrivée « Indiana Jonesque » donne une saveur toute particulière à ce moment. Nous passons quelques minutes à visiter les environs, mais comme son nom l’indique Little Pétra n’est pas immense.
À la sortie nous faisons un stop aux toilettes pour nous recharger en eau (et aller aux toilettes, tant qu’à faire) avant de nous lancer dans les 6km qui nous séparent du Monastère de Pétra. Le coin est sympa, mais ce ne sont que des pistes et nous voyons que nous sommes à proximité d’un site touristiques. D’ailleurs, certains touristes se font déposer en pick-up au pied des escaliers qui mènent au Monastère, ce qui fait qu’il y a un peu de trafic autour de nous. Nous passons pas une cahute où un garde vérifie nos tickets pour Pétra (nous avions pris le Jordan Pass, qui associe le visa touristique avec l’entrée à certains sites touristiques – attention, Pétra c’est cher). Enfin nous voilà devant les escaliers. C’est parti !
Ça monte beaucoup, ça descend un peu, ça remonte… Et nous voilà devant le Monastère (El Deir). C’est beau, c’est en plein soleil, et il n’y a pas tant de monde que ça. Nous mangeons devant et profitons du Wi-fi de la buvette pour réserver un hôtel pour ce soir. Ensuite il est temps de redescendre de l’autre côté, en direction du cœur de Pétra. Nous prenons notre temps pour visiter les environs. Je ne vais pas tout raconter parce que c’est du tourisme plus que de la rando, mais c’est sympa et il n’y a pas tant de monde que ça. Nous prenons même le temps de monter au belvédère qui surplombe le Trésor (vous savez, le bâtiment super connu qu’il y a dans Indiana Jones et le Graal). Nous ressortons finalement de Pétra vers 16h, et nous prenons un taxi (c’est pas cher, pourquoi se priver ?) en direction de l’hôtel. Nous passons le reste de l’après-midi à nous ravitailler, à trouver un couturier pour mon sac à dos (bretelle cisaillée – problème connu sur les Virga 52), un cordonnier pour improviser un truc pour mes tendons d’Achille. Finalement, nous passons pas mal de temps à visiter cette ville artificielle. Le soir, l’hôtel propose un délicieux buffet à volonté. C’est pas pour ça qu’on l’a choisi, mais on ne le regrette pas.
Un chameau pour commencer la journée
Petit wadi des plus sympathiques
Bon y'a bien quelques pseudo marches taillées dans la roche, mais bon...
Tout ça date d'entre les 1er et 7ème siècles après J.C.
Pétra, ce n'est pas que des trucs dans les falaises
Dernière modification par Shanx (11-04-2019 20:05:55)
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#38 12-04-2019 22:45:37
- tacheton
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Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
superbe ! et la météo qui a avec en plus.
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#39 12-04-2019 23:58:44
- Adrienne
- Apprentie MULe
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Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
C'est magnifique...
J'imagine que l'arrivée en sortie d'une faille directement DANS Little Petra a du vous faire un sacré choc !
Comment vous êtes-vous ravitaillés en eau dans cette partie plus désertique ?
Si tu n'arrives pas à penser : marche. Si tu penses trop : marche. Si tu penses mal, marche encore.
(Jean Giono)
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#40 15-04-2019 13:49:12
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
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Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
C'est magnifique...
J'imagine que l'arrivée en sortie d'une faille directement DANS Little Petra a du vous faire un sacré choc !
Oui c'était franchement sympa Ça aurait été encore mieux s'il n'y avait pas de touristes et moins de déchets plastiques autour, mais je fais la fine bouche.
Comment vous êtes-vous ravitaillés en eau dans cette partie plus désertique ?
Je ferais un article détaillé à la fin (probablement uniquement sur mon blog), donc sauf si tu me dis que tu pars dans une semaine je vais te demander de patienter un peu pour les détails.
Mais en gros, il y avait assez régulièrement de l'eau, avec un portage de 48km et quelques uns de 30+km. Pour celui de 48km, nous avons finalement rencontré du monde et on a pu nous ravitailler, donc finalement ce n'était "que" 40km.
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#41 15-04-2019 14:47:40
- Eric le rouge
- AnthropoMUL[ET]
- Inscription : 13-04-2018
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Merci Shanx pour le partage de cet itinéraire original, et tes belles photos (pas facile avec la chaleur qui doit écraser la lumière sur une bonne partie de la journée)...
Est-ce que tous ces cailloux (les drôles de blocs, les falaises arrondies, les wadis...) t'ont donné un peu envie de grimper ?
Mon trombi schizo, mi-Mul mi-anthropologue, avec un sommaire de mes récits de sortie bavards et de mes articles indigestes sur la Mul
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#42 15-04-2019 19:41:26
- Shanx
- Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Merci Shanx pour le partage de cet itinéraire original, et tes belles photos (pas facile avec la chaleur qui doit écraser la lumière sur une bonne partie de la journée)...
En effet, beaucoup de soleil et peu de nuages, donc finalement des photos qui ne représentent pas toujours la beauté des lieux.
Est-ce que tous ces cailloux (les drôles de blocs, les falaises arrondies, les wadis...) t'ont donné un peu envie de grimper ?
Ah oui, carrément. On a même fait quelques acrobaties. Y'a quelques voies d'escalade ici ou là (pas mal à Wadi Rum, avec quelques grandes voies), mais le pays à encore du potentiel, notamment pour le bloc.
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#43 17-04-2019 21:21:44
- Shanx
- Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
On quitte Pétra pour s'enfoncer dans les multiples canyons du désert jordanien. C'est vraiment beau !
Partie 4 : Pétra - Humeima (3j, 99km)
L'hôtel propose des navettes gratuites pour rejoindre Pétra. Même si nous ne pensons pas faire une grosse journée, nous décidons de prendre celle de 8h afin d'avoir le temps de tourner un peu dans Pétra. Nous commençons par rejoindre le Trésor, qui est maintenant au soleil et avec bien moins de monde qu'hier. De là, nous aurions bien aimé monter directement sur le plateau au dessus, mais il est obligatoire d'avoir un guide (ce qui déjà ne nous plait pas trop) et ils sont assez chers (genre 15€ pour 30min - très cher pour la Jordanie). Nous nous rabattons donc sur le chemin classique pour rejoindre "the high place of sacrifice", d'où la vue sur les montagnes entourant Pétra est fort sympathique. Dans la descente nous croisons de nombreux autres monuments (tombes, temples, statues...). Comme il est encore relativement tôt et que nous sommes légèrement éloigné du centre de Pétra, la zone est très calme et agréable.
Plus loin, nous retrouvons le sentier qui nous fait définitivement sortir de Pétra. Nous croisons un couple qui fait Pétra - Wadi Rum avec un guide. C'est sûr que ça simplifie la tâche, mais est-ce vraiment nécessaire d'avoir un guide (réponse : non, sauf si nous n'avez aucune expérience en rando). Nous croisons aussi des chameaux, qui sont pour une fois dans un environnement qui semble leur correspondre. Le chemin suit une large vallée et passe devant un ancien amphithéâtre. Peu après, la vallée se rétrécit brutalement et se transforme en canyon sur quelques kilomètres - cette section est magique. Au sortir de ce canyon, nous croisons une source dont l'eau ne donne pas envie. Nous faisons quand même notre pause repas ici (en vrai il est déjà tard, mais le petit-déjeuner fut copieux) afin que je puisse tremper mon matelas et essayer de trouver le trou qui me fait passer de mauvaises nuits. Mission réussi : je le patch avant de finalement manger.
Nous quittons ensuite la vallée au prix d'une courte montée et enchaînons avec 2km sur route (les derniers !). Alors que le soleil se couche nous rejoignons un wadi dans lequel, 3km plus loin, se trouve une source qui est notre but pour aujourd'hui. Nous trouvons un bon spot de bivouac juste au dessus de celle-ci. Ce fut (encore une fois) une bien belle journée.
La Khazneh (Treasury / Trésor)
Tombeau d'un soldat romain (et moi)
Chameaux (les dromadaires étant des chameaux...)
Beau palmier près d'un point humide
Les dangers de la route en Jordanie (le premier danger est à mon avis les conducteurs eux-mêmes )
Dans le dernier wadi de la journée
Dernière modification par Shanx (17-04-2019 21:24:18)
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#44 23-04-2019 19:46:11
- Shanx
- Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
En voulant me répondre à moi-même, je me suis rendu compte que je n'avais posté que le premier jour de ma section. Heureusement que personne ne m'a répondu entre temps ...
Comme d'habitude nous partons aux alentours de 5h30. Le soleil se couchant tôt et la journée se faisant majoritairement en plein soleil, c'est plutôt agréable de marcher dans la fraîcheur matinale. Le soleil se lève lorsque nous quittons le wadi en grimpant sur un petit plateau. Le paysage est majestueux et désertique, et nous passons pas mal de temps à prendre des photos dans tous les sens. La petite sente se faufile sur le plateau cabossé avant de redescendre brusquement dans un nouveau wadi (le 513ème du voyage je pense). Rapidement nous rejoignons un large wadi que nous commençons à remonter. Au loin nous voyons plusieurs tentes - en fait, beaucoup de tentes. Nous nous posons des questions sur la taille du groupe, avant de réaliser qu'il s'agit probablement de la randonnée organisée annuellement par la Jordan Trail Association. Nous les rejoignons juste avant que les randonneurs (19 personnes faisant le chemin en entier, un petite trentaine qui ne sont là que pour une section) ne partent. Pour la première fois, ils font le chemin du sud au nord (les pauvres).
Bien sûr, nous sommes invités à finir leur petit-déjeuner, à remplir nos bouteilles et à discuter. Le responsable de l'asso est très intéressé par notre retour et nous passons un long moment à parler avec lui du chemin. Tout particulièrement, il nous pose beaucoup de question quant à la logistique et à l'organisation lorsque on ne suit pas les étapes du topo. Nous lui montrons les tableaux et documents que nous avons dus préparer en amont pour faciliter l'usage des topos et cartes fournis (qui ne sont pas vraiment adapté à une randonnée "libre"). Nous abordons aussi l'histoire du chemin et les différents projets qu'ils ont pour la suite (balisage, changement de certaines sections, financements...). Bref, c'est très intéressant pour tout le monde et nous restons près d'une heure avec eux. J'en profite pour boire beaucoup (au moins 1,25l je pense), car ensuite nous avons une section de 43km sans eau (sauf au prix d'un détour que nous souhaitons nous éviter).
Nous repartons dans le large wadi en suivant une piste. Nous perdons du temps à éliminer les excès d'eau mais le rythme est correct, d'autant que nous avons passé un petit col et suivons donc un nouveau large et beau wadi qui descend légèrement. Nous le quittons pour nous engager dans un canyon de sandstone. Note : je viens de découvrir qu'en français c'est du grès ; en grande majorité, celui que nous croisons a gardé la couleur du sable et forme parfois des motifs sympa selon les couches de sable qui l'ont formé. L'après-midi se passe à naviguer dans un véritable labyrinthe de canyon, tous pareil et pourtant tous différents. C'est absolument superbe.
Au fur et à mesure, il y a de plus en plus de sable autour de nous. D'ailleurs, le dernier canyon se finit en marchant dans du sable. Nous arrivons ensuite dans une sorte de plaine minérale avec de grandes dunes de sable ici et là. Encore une fois, le paysage est magnifique, surtout à la lumière du soleil déjà bas sur l'horizon. Nous devons traverser plusieurs de ces dunes, mais heureusement le sable est souvent assez compact. Nous terminons en descendant dans... un large wadi alors que le soleil se couche définitivement. Nous arrivons au bivouac (une fin d'étape officielle du chemin) alors qu'il fait nuit. Il y a déjà un couple, mais il y a de la place pour tout le monde. Nous discutons un peu avec eux (ils ne font que la section Pétra - Wadi Rum) avant de filer au lit.
Plus loin ; au centre en arrière plan, le petit col qui sépare les deux prochains wadis
Le camp (oui, il y a des randonneurs avec des valises et qui dorment quand même avec des z-lite, allez comprendre)
Encore un wadi (à chanter sur du Goldman)
Au moins le chemin n'est pas difficile à suivre
Arrivée dans un nouveau canyon
Sur un petit col entre deux wadis
Il faudrait en faire un panorama
Petite dune de sable, prémices pour la suite
En descendant vers le dernier canyon de la journée
Ça y est, on marche dans du sable fin et fatiguant
Plaine sablonneuse avec un intrus (saurez-vous le trouver ?)
Arbre au sommet d'une montagne
Franchement y'a pire pour finir une journée
La nuit tombe, l’acacia se dresse
La nuit fut très compliqué à cause de nausées et d'un sentiment général de mal-être. Au moins je prends des photos d'étoiles (même si ce n'est pas trop la saison)... Au moment de partir, je ne vais pas bien mieux. Ma première idée (après avoir pensé à une simple indigestion) fut que j'avais une déshydratation vu que j'en avais quelques possibles symptômes. Notamment, j'avais l'impression d'avoir la plus grosse gueule de bois de ma vie...
Bref, je ne suis pas au mieux de ma forme alors que nous remontons un long wadi. C'est sympa, parfois il devient très étroit et se transforme en "slot canyon" ("canyon en fente" en français, mais c'est moche même s'il y a une page Wikipédia dédiée). Au milieu est censé être une source, mais elle est si peu engageante que nous décidons de la zapper (il aurait vraiment fallut être désespéré pour l'utiliser, cf. photo). Après 11km, il est temps de sortir du wadi. Une petite montée brutale (dénivelé + sable, le combo qui fait mal), nous arrivons sur la plaine. Nous sommes au niveau d'un village bédouin, donc nous nous dirigeons vers la mosquée pour trouver de l'eau. Il y a du mouvement dans un bâtiment juste à côté et les personnes présentes nous invitent à venir parler. Il s'agit de l'école (avec les salles de classes les plus petites que j'ai jamais vues) et ils sont en plein grand nettoyage. Ils nous fournissent de l'eau et nous bombardent de question plus ou moins embarrassante :
- Vous êtes mariés ?
- Oui
- Vous avez quel âge ?
- 29 ans pour elle, 26 pour moi
- Quoi, la femme est plus vieille que l'homme ?!
- ...
- Depuis combien de temps êtes vous mariés ?
- (improvisation) 1 an
- Et ils sont où les enfants ?
- ...
- Ici, neuf mois après un mariage, il faut un enfant !
- Bon bah merci pour l'eau hein !
Nous repartons donc muni d'assez d'eau pour atteindre le village d'Humeima, ou nous devrions pouvoir acheter eau et nourriture. Entre les deux villages : une plaine désertique. La navigation se fait à l'azimut, avec le soleil qui tente de nous griller à petit feu. Lorsque nous arrivons à Humeima, c'est avec plaisir que nous buvons de l'eau fraîche...
Il est maintenant relativement tard mais nous pensons pouvoir encore faire quelques kilomètres, donc nous repartons. Nous devons nous battre un peu pour retrouver la piste à cause de champs d'on ne sait quoi et leurs barbelés qui ont poussé depuis que la trace a été faite, mais nous voici lancé dans ce qui est l'entrée de Wadi Rum. C'est une plaine sableuse avec de petite montagne de gré, et c'est beau. J'ai marché jusque là sans trop de problème, mais arrivé au 37ème kilomètre je m'effondre : je me prends un énorme coup de massue et je préviens Anchor que j'ai besoin de m'arrêter très rapidement. Nous trouvons donc un emplacement de bivouac qui fera l'affaire, et en quelques minutes je suis allongé sur mon matelas. Je mange (très peu), et à 18h15 je dors.
On commence à voir les formations caractéristiques de Wadi Rum
----
Note concernant ma "maladie" : pour éviter de vous assommer avec ça, je vais rapidement résumer la chose. Comme je vous l'ai dit, j'ai initialement pensé à une déshydratation, mais je suis resté malade pendant 4 jours. Fièvre, douleurs, fatigue... Super pour marcher. Et depuis les symptômes reviennent régulièrement ; j'ai mis (trop ?) longtemps à aller voir un médecin (pensant simplement que c'était une fatigue passagère), mais les premières analyses semblent indiquer que j'ai bien chopé quelque chose. Le voyage forme la jeunesse qu'ils disaient...
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#45 23-04-2019 19:59:21
- Shanx
- Sanglier MUL
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Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Et du coup la réponse que je voulais me faire à moi-même :
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Note concernant ma "maladie" : pour éviter de vous assommer avec ça, je vais rapidement résumer la chose. Comme je vous l'ai dit, j'ai initialement pensé à une déshydratation, mais je suis resté malade pendant 4 jours. Fièvre, douleurs, fatigue... Super pour marcher. Et depuis les symptômes reviennent régulièrement ; j'ai mis (trop ?) longtemps à aller voir un médecin (pensant simplement que c'était une fatigue passagère), mais les premières analyses semblent indiquer que j'ai bien chopé quelque chose. Le voyage forme la jeunesse qu'ils disaient...
Du coup j'ai passé 6 jours à l'hosto. C'est pas vraiment comme ça que j'avais prévu de passer mon week-end pascal... Résumé des courses : j'ai eu deux infections simultanément, une (virus) probablement antérieure au voyage mais qui s'est réveillé au retour, et une (bactérie) que j'ai choppé en Jordanie.
La cause probable de mon infection :
Plusieurs piqures de tiques (??) durant la nuit.
Bref, pas de chance, mais ça arrive.
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#46 24-04-2019 10:04:10
- tacheton
- Membre
- Inscription : 05-09-2018
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
chaud, et en plus en marchant dans du sable ...
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#47 25-04-2019 13:04:55
- pmnx
- Membre
- Lieu : Haute Marne - Langres
- Inscription : 28-04-2006
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Tu t'es peut-être fait mordre par des arachnides, je doute que ce soit des tiques - qui se développent dans un écosystème favorable, à savoir parmi l'abondance de mammifères dans un climat tempéré. Mais c'est possible.
Le lien entre ta maladie et la piqure éventuelle de tiques me semble peu probable sachant que les premiers symptômes autres que cutanés, des symptômes types grippaux, apparaissent environ 15 jours après l'infection.
Je pense que l'eau puisée dans les gueltas ou autres sources douteuses est une cause d'infection très probable, même si tu as filtré l'eau. Ces charmants parasites, bactéries ou virus peuvent s'infiltrer par une micro-plaie ou l'orifice de ton choix, ils savent très bien s'y prendre. Plonger tes mains avec des boutons/plaies dans cette eau est aussi suffisant.
Je suppose qu'on, t'as administré de la doxicycline ou autre antibiotique de cheval.
Bon rétablissement.
Dernière modification par pmnx (25-04-2019 13:06:45)
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#48 25-04-2019 16:58:28
- Eric le rouge
- AnthropoMUL[ET]
- Inscription : 13-04-2018
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Du coup j'ai passé 6 jours à l'hosto. big_smile C'est pas vraiment comme ça que j'avais prévu de passer mon week-end pascal...
Punaise (pas de lit) ! Avec tes deux trucs, on peut comprendre que tu aies été à plat, même après le retour... Je te souhaite un très bon rétablissement maintenant que tu es passé entre les griffes du corps médical.
... Pour une itinérance de 6 jours dans les services hospitaliers, tu avais un sac qui pesait combien ? (est-ce qu'on peut être MUL à l'hosto ?)
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#49 25-04-2019 19:13:24
- kodiak
- Pas assez léger, mon fils!
- Inscription : 09-06-2014
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
... Pour une itinérance de 6 jours dans les services hospitaliers, tu avais un sac qui pesait combien ? (est-ce qu'on peut être MUL à l'hosto ?)
Avec pour tout vêtement une chemise de nuit ras-les-fesses échancrée dans le dos, et pour seul bagage une perfusion pendue à une potence... Oui on peut faire MUL aux urgences !
@Shanx : joyeuses pâques !
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#50 02-05-2019 21:25:58
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
- Site Web
Re : [Récit + liste] Jordan Trail : 650km à travers la Jordanie (video)
Merci pour vos messages. La suite... à la suite (pour que ce soit sur une nouvelle page, afin de limiter le nombre de photos par page)
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