[Récit + liste] De Hauterives à St Bonnet en Champsaur

Etimul · 21-06-2019 23:43:59

SAlut.

Parti le 29 mai, je suis rentré de rando lundi 10 juin.
Le parcours prévu n’a pas été tout à fait respecté à cause de mon étourderie, de la neige, du vent et de mes appréhensions.
La liste de matériel, elle, a à peine bougé. Par précaution, j’avais pris mon poncho-couette en cas de froid mais il n’a pas servi hormis comme oreiller, plutôt confortable. Le caleçon long m’a servi un soir parce que j’avais lavé mon short. Le reste a été utilisé sauf les gants. Quant à la batterie externe, je pense que j’aurais pu m’en passer. Je n’utilise pas le téléphone pour me guider, juste pour les photos et quelques messages.

Cette rando aura été l’occasion de découvertes diverses et de “ dépassement de soi”.

J’ai découvert l’usage du réchaud à bois : super. Pas besoin de trop s’inquiéter du combustible et puis c’est sympathique un (tout) petit feu de bois.

Idem le filtre à eau. Il m'a permis de prendre de l'eau dans des torrents sans m'inquiéter.

Mes chaussures m’ont révélé une surprise. Le tissu Goretex intérieur fait comme une chaussette juste fixée au talon. On peut le retourner vers l’extérieur et ça facilite grandement le séchage.

J’ai marché très souvent avec deux bâtons et c’est vraiment intéressant dans les montées, les descentes, pour s’équilibrer… Et pour le montage de l’abri. Auparavant, je n’en utilisais qu’un seul.

Je me suis effectivement “ surpassé “ à plusieurs moments. La montée et la descente du Grand Veymont, la montée du Joucou, le passage du col du Rabou, en montant au col de Chétive. Je vois là poindre quelques sourires chez les montagnards mais quand même je suis fier de moi.

Question alimentation, j’ai plutôt bien géré la chose jusqu’à Lus mais il manquait un peu d’aliments-plaisir. A Lus je me suis ravitaillé un peu trop comme si j’avais peur de manquer.

Liste :

5041	TOTAL Sac
350	Portage
350	Sac à dos KS 40
484	Abri fermé DIY	Mon Etipi à moi
355	Toile Silnylon + haubans
42	Tapis de sol Polycree
75	12 Sardines titane
12	+ sac
1236	Couchage
525	SDC Cumulus Lite Line 200 + sac	Garni duvet premier choix, temp. limite + 4 °C
241	Poncho couette Apex DIY
470	Matelas Thermarest Prolite Regular	Plié en 8 et placé dans le dos du sac
393	Cuisine et hydratation
54	Réchaud bois double paroi DIY
8	réhausseurs DIY
10	Paravent alu DIY
5	2 sardines titane
7	Réchaud alcool Top Notch DIY
15	Flacon alcool
2	Couvercle alu DIY
45	Mug titane
38	Bol titane
8	Cuillère titane
11	Briquet Mini bic
5	Sac DIY
39	Opinel « jardinier »	Il y a plus petit mais j'aime bien
48	Platypus 1 litre x 2
21	Platypus 1/2 litre
77	Filtre Sawyer mini + poche + sac
1153	Vêtements dans le sac
17	Sac étanche
111	Veste Hélium Wind
49	Boxer Kalenji
47	Chaussettes Wanabee
151	T shirt manches longues D4	Pour dormir (ou protection solaire en marchant)
189	T shirt ML Ice breaker 200	En cas de fraicheur prononcée
317	Veste polaire D4
200	Caleçon long D4
37	Gants polaire
35	Buf
160	Hygiène – santé
50	Secours	Compresse + pansement + désinfectant + doliprane + elastoplast + sac
40	Hygiène	Crème Nok + savon + rasoir + brosse à dents + gant + sac
15	PQ
42	Crème solaire
13	+ sac
406	Pluie
336	Poncho pluie	Un peu modifié : ajout de 3 pressions pour mieux le maintenir + manches en silnylon
70	« Jambes imperméables » DIY	S'adaptent à la place des jambes amovibles du pantalon convertible
859	Divers
12	Lampe frontale (Nite Core + cordons) DIY
500	Bâtons de marche
16	Sitpad
37	Chargeur + cordon téléphone
96	Batterie
3	Couture
17	2 allumes feu
8	Cordelette
100	Monoculaire + étui
70	Papier + argent + pochette DIY


1597	Sur moi
158	T shirt manches courtes
237	Short D4
49	Boxer Kalenji
47	Chaussettes Wanabee	hmg
856	Chaussures Columbia Canyon Point mid WP
22	Lunettes
52	Casquette D4
126	Téléphone (+ photo)
50	Cartes

Récit

Hauterives - Lus la Croix Haute
https://www.openrunner.com/r/10102552

Mercredi 29 mai : Pourquoi partir de Hauterives, parce qu’il y a là bas le palais idéal du facteur Cheval. Je me suis dis que ce serait un bon point de départ.
Bon, c’est sympa mais j’ai été un peu déçu. Je voyais cela plus grand. Et heureusement que Cheval était un fonctionnaire assidu, dur à la tâche et dans la ligne politique de l’Etat du moment. Cela lui a offert des protections, de la notoriété malgré son excentricité

Reste que sa construction est bien délirante

Une fois le plein d’eau fait à la salle polyvalente où j’ai pu admirer une expo de peintres locaux, je pars.
Par une route d’abord puis un chemin jusqu’au premier bivouac au dessus des Bayardières, avec vue

Jeudi 30 mai : L’objectif du jour est le lac du Marandan (lac donc baignade, camping donc douche, bar donc apéro…)
En chemin, j’ai croisé un arbre glouton des interdictions

des éoliennes bruyantes. Je les ai entendues, pas toute la journée mais presque. J’ai cru longtemps que c’était des hélicoptères.
Dans la forêt de Thivolet, un moment d'égarement m'a entraîné trop loin et je me suis retrouvé inutilement sur du bitume
J’ai vu aussi des galets gros comme ma tête dans les champs (mais où est la mer ?)

dont l’usage est en fait évident

Et au loin, le Vercors encore et encore

Vendredi 31 mai. Je m’approche du Vercors.
Sur ma route, des noyers, encore et encore

A Pont de Royans, j'espérais trouver un peu de ravitaillement mais il n’y a vraiment pas grand chose. J’ai quand même trouvé au bureau de tabac un (le dernier) petit fromage de chèvre, un régal que je ferai durer. Et ensuite le vrai plaisir commence.
Ce soir je devrai dormir sous la Grande Cournouse.
En fait ce sera au dessus. Arrivé vers 13h00 à Méselier, j’en suis reparti à 14 pour grimper vers la grotte de Pabro avec ses étranges concrétions

J’ai bien failli y bivouaquer. Mais non, trop frais comme endroit. Je passerai donc ma troisième nuit en haut du Pas de Pabro (avec vue)

Samedi 1er juin : A St Julien en Vercors une pause gourmande en terrasse

En discutant avec la jeune serveuse, je suis content de l’entendre dire qu’elle est heureuse de vivre et travailler dans ce petit village vivant tout l’année
En remplissant une gourde à la Fontaine, je cause avec trois femmes plus âgées qui m'apprennent qu’il y a un Vercors riche (au nord) et un pauvre (au sud où nous sommes). J’apprendrais ainsi que Tony Parker a acheté la station de Villard de Lans (au nord.) Ce qui nous fait un point commun. Le jeune Tony a fait ses premières passes de basket en Normandie, il a même joué dans ma ville natale, c’est dire… Merci Wikipédia, je l’ignorais.

Je monte une marche de plus pour les Hauts Plateaux via le Pas du Fouillet. Un peu de forêt, et la plaine d’Herbouilly s’ouvre devant moi.

J’y ferai le plein d’eau ce coup ci pour la nuit à venir que je pensais passer sous tente. Mais ce sera à la cabane Guillet ou de la Coinchette, sur un lit défoncé, allez savoir pourquoi

dimanche 2 juin. Jour de bonheur sur le plateau pas plat du tout d’ailleurs.

En chemin j’ai loupé ou mal cherché les sources. Et à Darbounouse le niveau d’eau dans la citerne était un peu trop bas pour mes petits bras

Le canyon des Erges, pile poil dans l’axe du soleil. Chaleur assurée

Je ne retrouverai donc de l’eau qu’à la Fontaine du Play. Et je bivouaquerai en face de la fontaine de la Chau où je profiterai de l’eau abondante pour faire une toilette, un peu de lessive, disons plutôt un rinçage de vêtements.

avec en toile de fond le Grand Veymont sous les feux du soleil couchant

Lundi 3 juin. Passage sur le Grand Veymont. J’y monterai avec quelques appréhensions par le Pas de la Ville.

Mais en fait tout s’est bien passé. Et d’en haut on peut admirer une belle dentition

le mont Aiguille

et plein d’autres trucs. Mais y a pas la place pour tout mettre.

Quant à la descente, elle s’est bien passée aussi sauf un petit névé mal placé qui m’a un peu inquiété.
Et d’en bas, les deux Veymonts

La suite jusqu’à la cabane de l’Essaure fut un régal.
Après une halte à la fontaine des Bachassons pour un repas bien mérité, je file vers Chaumailloux via la plaine de la Queyrie

et la jasse de Peyre Rouge (fermée.) Après la bergerie, la carte n’indique pas de chemin. Je pensais donc que ce serait compliqué de couper jusqu’à Chaumailloux. Mais non et heureusement parce que de la carte à la réalité.... Des gens bien intentionnés ont dressé de grands et magnifiques cairns, impossible de se perdre sauf peut être dans le brouillard

dont certains ont sur le dessus une douille d’obus ou autre engin explosif, un souvenir des batailles du Vercors ?

Et parmi toute la caillasse, un étonnant spécimen

J’ai croisé en randonnant très peu de randonneurs et c’étaient des randonneuses . La première, à Chaumailloux où je ne me suis pas arrêté. La cabane a été rénovée sérieusement semble-t-il : bas flanc, table et bancs, sol et poêle.
J’ai continué ensuite vers l’Essaure en passant par Chamousset (bergerie fermée) où je n’ai pas vu la source qui est discrète paraît-il. Au pré de la Font, la source coulait.

J’en ai profité pour faire le plein avant la cabane de l’Essaure où je suis arrivé vers 19h30 pour passer la nuit

Une femme avec sa fille d’un an et demi et un âne s’y était déjà installée. Hélas, l’âne s’est enfui. Elle l’a heureusement récupéré une heure plus tard.

Mardi 4 juin : Ce soir je serai à Lus la Croix Haute. Et entre l’Essaure et Lus, il y a la Tête de Praorzel, la Grande Leirie, la crète du Jiboui et le Joucou. J’ai contourné pour me ménager le mont Barral

J’ai un peu angoissé à la montée sur le Joucou parce qu’elle est raide et parce qu’il y avait du vent mais ça valait le coup.

En descendant, comme dans la forêt de Thivolet, une étourderie m’a fait raté un sentier. Allègrement j’ai continué sur la piste pour me retrouver sur le bitume en plein soleil. Pas content, j’ai fait du stop jusqu’à Lus. Et puis ça m’a permis d’arriver à temps pour faire quelques courses. Et ensuite, douche, restau, dodo. Bonne nuit.

A suivre...

Edith : j'ai corrigé qqs poids (filtre et gourdes.) Un peu de grammes en plus , une photo et un peu d'orthographe. Et aussi une photo

Dernière modification par Etimul (24-06-2019 22:12:15)

Redfish · 22-06-2019 01:02:18

Vivement la suite, c'est très chouette.

Quelques réflexions en vrac (et du pinaillage )

50 Platypus 1 litre x 2
> En version bouchon à vis, c'est 24gr/p... soit 48gr les deux.

21 Platypus 1/2 litre
> 19gr en version bouchon à vis.
22gr en version bouchon push/pull.

59 Filtre Sawyer mini + poche
> Je suppose que c'est la poche d'origine ?
22gr la poche.
40gr le filtre.
Total 62gr.
A moins que tu es remplacé la poche d'origine par une Platypus 1/2l.

https://www.randonner-leger.org/forum/u … -06-19.jpg (3ème photo)
> Une photo qui a un soucis apparemment.

il y a un Vercors riche (au nord) et un pauvre (au sud où nous sommes).
> St Julien en Vercors c'est pas vraiment dans le sud Vercors...

à Darbounouse le niveau d’eau dans la citerne était un peu trop bas pour mes petits bras
> Apparemment c'est un grand classique... en général 2 à 6m du haut (cf refuges.info).
A noter sur la plaque "Puits réservé à la bergerie".
De plus, l'eau est suffisamment "croupie" pour nécessiter un pré-filtrage, plus filtrage (voir micropur ou ébullition en plus).
Perso, j'ai toujours lu qu'il fallait pas boire ici à moins de vraiment pas avoir le choix (pollution animale à cause des troupeaux).

à Chaumailloux où je ne me suis pas arrêté. La cabane a été rénovée sérieusement semble-t-il : bas flanc, table et bancs, sol et poêle.
> Et super isolation l'hiver.
Cet hiver, un groupe de 3 skieurs avait allumé le poële un peu avant notre arrivée et on a plus mis de bois à partir de 23h (il a due s’arrêter vers minuit).
24° sur le couchette du haut... et encore 16° au petit matin.

Chamousset (bergerie fermée) où je n’ai pas vu la source qui est discrète paraît-il.
> Quelques mètres à l'ouest, dans les pierres...
https://www.refuges.info/point/16/caban … hamousset/
Apparemment seulement un peu d'eau stagnante au moment de ton passage.

Dernière modification par Redfish (22-06-2019 01:07:04)

ollé ollé · 22-06-2019 06:18:01

super narration, l'essentiel et avec beaucoup d'humour
du voyage comme j'aime

martie · 22-06-2019 07:29:18

Merci Etimul pour ce retour
Encore un coin que je ne connais pas (*)
Une bien belle rando semble-t-il!
J'attends la suite!...

martie

(*) et je me demande quand y aller: la neige persiste longtemps et l'été il n'y a pas d'eau (si j'ai bien compris) - c'est peut-être le mois de juin le plus propice... cependant ça doit être beau en automne mais il n'y a plus d'eau depuis longtemps?!

GLaG · 22-06-2019 07:37:03

Merci pour le retour.

Les obus dans le Vercors, c'est parce que c'était un camp de tir (entraînement), après guerre.

Adrienne · 22-06-2019 10:01:49

martie a écrit :

et je me demande quand y aller: la neige persiste longtemps et l'été il n'y a pas d'eau (si j'ai bien compris) - c'est peut-être le mois de juin le plus propice... cependant ça doit être beau en automne mais il n'y a plus d'eau depuis longtemps?!

À l'automne c'est très chouette ! Effectivement il faut faire un peu attention à l'eau mais ce n'est pas sec absolument partout. J'ai fait ma première traversée du Vercors fin octobre il y a quelques années c'était vraiment magnifique !

Au printemps c'est plus aléatoire mais fin mai si tu ne passes pas par les pas/cols assez hauts du côté Est, ça se fait aussi.

Etimul · 23-06-2019 00:20:28

Ola.

Redfish, promis juré je vérifie les poids très bientôt. Quelques grammes de plus, d'autres en moins, ça craint. Ça me fait penser que j'ai oublié dans ma liste la crème solaire. Ça craint vraiment.

GLaG, merci pour l'info.
Et merci aux autres de votre passage par là.

La suite :
Lus la Croix Haute - près de Mens à pied et jusqu’à Super Dévoluy en stop
https://www.openrunner.com/r/10102627

Mercredi 5 juin : Je quitte Lus tranquillement. En effet j’avais prévu à l’origine de rejoindre le col des Aiiguilles par Lauzier et le col de Priou mais j’ai choisi la facilité. Je suis passé par le Trabuech et le sentier des Gardes, agréable petit sentier qui monte tranquillement à flanc. Tout allait bien jusqu’à ce que j’entend les tronçonneuses et que je tombe sur le chantier d’abattage. J’ai donc attendu que ça se calme pour me faire voir. Parce que un arbre de 20 ou 30 mètres qui tombe, c’est dangereux, n’est-ce pas. Et puis y a du branchage à franchir. Le bûcheron en me voyant lui faire signe m’a souri, fait un passage et remercié (sic) d’avoir attendu parce que certains promeneurs passaient sans avertir au risque de se prendre un tronc sur la tronche
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Après avoir traversé les pistes de ski et remontées mécaniques, c’est la grimpette vers le col des Aiguilles avec en tête la question : neige ou pas neige

En montant, j’ai croisé une jeune femme. On s’est salué et comme un idiot je ne lui ai pas demandé l’état du col. A ma décharge, elle ne semblait pas prête à la discussion.
Dans une pente en face, deux chamois se prélassent. Cherchez bien dans le haut du pierrier, deux points noirs.

Et la réponse à ma question était : neige

Neige et vent. Un vent à décorner les bouquetins. J’ai cherché à voir si c’était possible de passer. Plié en deux pour résister au vent, j’ai longé le névé par la gauche dans une pente qui s'accentuait de plus en plus. J’ai finalement réussi à voir de l’autre côté. Pas de trace, une forte pente au dessus du névé. Et ce vent… Si il n’avait pas soufflé si fort, peut être j‘aurai tenté le passage mais là non. Demi tour. Avec à peine quelques regrets vite oubliés grâce au paysage, à l’ambiance et une pause repas à l’ombre dans l’herbe.

Pour continuer, j’ai décidé de passer par le col de la Croix avec un bivouac près des Granges de la Forêt en me laissant ainsi un temps de réflexion sur un passage par le col du Charnier.
Me voilà donc parti vers les pâturages et la barre de Mougious. Par une piste forestière d’abord qui se transforme en sentier. Une piste forestière quand elle vient d’être faite c’est moche mais avec le temps, ça devient joli

Et si elle débouche sur ça

difficile de ne pas craquer pour y passer la nuit. Les alpages pour moi tout seul, le soleil, un replat suffisant pour l’abri, protégé du vent par les arbres, de l’eau en abondance. Plutôt que descendre en fond de vallée… C’est dit

Jeudi 6 juin : Ce matin, c’est brouillard. Je suis dans les nuages. Et passé dessous, c’est la pluie. Ca change d’ambiance. En me retournant… j’ai bien failli la louper cette cascade

Aux Granges de la Forêt, je me fais une pause. Une fontaine coule bien fort et il pleut toujours. Est-ce que je passe par le col Charnier ? Peut être que j’irai voir si il est praticable. Je me déciderai finalement au col de la Croix. C’est brouillard

Direction donc la vallée pour rejoindre le premier village dont j’ignore le nom car ma carte s’arrête au col.
Et ensuite j’irai en stop jusqu’à Super Dévoluy rejoindre le parcours prévu.
C’est à Tréminis que j’arrive où on peut voir cette sculpture

Ici il n’a pas plu et le soleil brille. Je m’installe sur la place de la mairie. Je grignote, je sèche mes affaires.
Et je pars à pied par la route vers le col de Mens en tendant le pouce. En général je suis chanceux en stop mais faut qu’il y ait des voitures bien sûr. Je verrai la première au col, sans succès. Un vieux monsieur me prendra finalement près de St Baudille et Pipet, quel drôle de nom, et sa “ bibliothèque “ en Livre Service

Cet homme devait avoir une phobie destructrice des reptiles.
Explication : cet homme donc, qui heureusement ne roulait vraiment pas vite, peu de temps après m’avoir pris dans son véhicule, s’arrête brutalement n’importe comment à la vue d’une groooosse couleuvre qui traversait tranquillement la route. L’homme sort laborieusement de la voiture, va fouiller dans son coffre, y trouve une bêche et se précipite, si on peut dire, vers l’animal. Animal qui, profitant du grand âge et des rhumatismes de l’homme, s’en est allé tranquillement dans le fossé. Je pense même qu’elle n’a pas eu conscience un instant du danger mortel qu’elle a rencontré. Parce que l’homme, plutôt que s’arrêter, il aurait pu lui rouler dessus, l’écrabouiller, mais non, il voulait faire ça de ses propres mains, le bougre. Il m’a déposé 300 mètres plus loin. On a dû faire ensemble grosso modo 900 mètres.
J’atteindrai Saint Etienne de Dévoluy grâce à 5 autres véhicules conduits par un protestant (Mens est une ville historiquement protestante), un catholique (qui me vanta la Salette comme second lieu de pèlerinage après Lourdes), une montagnarde commerciale de profession, un couple de grenoblois retraités en camping car et un père avec sa fille aussi en camping car. Merci à eux tous.

Me voilà donc sous le plateau de Bure. Je sais que la neige y est présente en abondance. Je n’ai pas cherché à y monter. Tant pis une autre fois. Je m’installe pour la nuit. Demain, je rejoins mon itinéraire prévu.

A suivre...

ester · 23-06-2019 20:33:19

Bonjour Etimul,

Chouette, un retour d’Etimul !
J’aime bien l’esprit, comme d’habitude. Merci d'avoir inscrit la Mul dans les valeurs du Facteur Cheval en posant sous le fronton !

Bienvenue dans le clan des woodstovers !
As-tu eu le temps d’utiliser ton monoculaire ?

Comme Martie, le Vercors est dans ma ToRandoList.

Jobig · 23-06-2019 21:08:53

Salut Etimul,

Sans avoir l'intention de faire un tour en Vercors, ni demain, ni après-demain, je découvre à la lecture de ton retour un itinéraire que je ne connaissais pas et des paysages que je n'associais pas à ces haut-plateaux (en première partie de récit).

Jobig

Etimul · 24-06-2019 22:46:54

SAlut les beurtons et les autres aussi bien sûr.

Et oui Ester, j'ai pris goût au réchaud à bois. Et peut être bien grâce à toi.
Et non ce n'est pas moi qui pose. Un illustre inconnu visiteur du lieu. Difficile d'éviter les importuns

Jobig, la première partie de cette balade ne s'est pas faite en Vercors. Pour moi, cette région s'appelait la Galaure, du nom de la rivière qui passe à Hauterives. Ça me plaisait bien mais en fait, c'est la Drôme des Collines, c'est bien aussi. Merci Wikipédia

Allez, suite et fin.

Super Dévoluy - Saint bonnet en Champsaur
https://www.openrunner.com/r/10102677

Vendredi 7 juin : C’est donc vers le vallon d’Ane que je me dirige ce matin. Et voilà où j’aurai dû passer hier. A gauche, le pic de Bure

Le même vu de la cabane du vallon d’Ane

Je m’engage jusqu’au fond de ce vallon. Au col qui sépare les deux vallons, il semble de loin y avoir de la neige. Je ne ferai donc pas le tour de la crête d’Ane par le vallon Froid. Avec un nom pareil, il doit être encore bien blanc. Pas grave.

La crête d’Ane

Encore le pic de Bure avec au loin le GRand Ferrand, je pense

Et le plateau du Dévoluy

Maintenant, après un peu de forêt, direction le col de Rabou tout là haut

En montant

Presqu’au col il y a une source, qui coulait, et un abri très sommaire mais qui peut être sûrement très utile par mauvais temps. Et du col vers le sud, on voit ça

Bon jusque là, tout va bien. Il y beaucoup de vent mais je sais que le col franchi, ça va se calmer. Toutefois je sens des gouttes tomber. Je lève les yeux, pas de nuage. Et je comprends un peu plus bas d’où elle vient. Un petit ruisseau coule du col mais le vent le fait remonter
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Je n’avais jamais vu ça. C’est plutôt comique, non ? Bôf ? Bon, la suite.
Comme je disais, jusque là tout va bien. C’est après que ça s’est corsé. J’avais lu un récit sur le net que le passage suivant pouvait être impressionnant. Et bien ça l’a été. Quand j’ai vu la tournure que prenait le sentier, j’ai commencé à souffler et me concentrer.
Un panneau tout neuf, planté dans le sol avec “ DANGER “, à-pic à gauche, falaise à droite, juste la place pour les pieds. Allez, j’y vais. Ah, ça s’améliore. Mais quand j’ai vu un peu plus loin des pitons à main droite sans câble, là j’ai commencé à paniquer. Juste commencé, j’ai bu un coup d’eau, mangé trois cacahuètes et c’est parti. Un pied après l’autre, quelques prises de main pour me rassurer et voilà c’est passé.
Heureusement ce passage sans main courante n’a pas été trop long. Plus loin il y en avait une, on la voit sur cette photo
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Après, c’est bien plus tranquille

La vallée de Chaudun en enfilade

Je profiterai un peu plus bas du torrent de la Crotte pour me toiletter, me reposer, une lessive, bref pour me remettre de mes émotions.
A partir de la chapelle du même nom, de nombreuses traces dans le paysages indiquent que cette vallée a été habitée, exploitée. Tout le monde est parti maintenant et bien que la nature semble reprendre ses droits sur les lieux, c’est comme si elle faisait symbiose avec l’activité humaine du passé. Des murs sont là mais comme respectés plus que tolérés, les arbres semblent sauvages mais forment toujours un verger. On entre dans un parc

C’est la fin de la journée

J’ai failli filer jusqu’à Chaudun mais à la limite de la zone naturelle, un bivouac m’a paru évident, plat, enherbé, ouvert sur la montagne, avec une place à feu et du bois mort à discrétion, au bord de l’eau, évident

Samedi 9 juin : Je poursuis dans la vallée de Chaudun jusqu’au village, ou plutôt ce qu’il en reste.
La roche torturée se resserre

Après une pause à Chaudun, je continue vers le col de Chétive par un agréable chemin

avec des vues sensationnelles

jusqu’à cette ravine (la photo est mauvaise mais je la mets quand même)
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Là à nouveau, une petite frousse. Je l’avais un peu anticipée mais je crois que je ne m’étais pas encore remis du passage du col de Rabou. Et ô surprise, qui je rencontre au pire endroit de cette ravine, la jeune femme croisée sous le col des Aiguilles. Ce coup ci, je force un peu la discussion. “Bonjour, je crois qu’on s’est déjà croisés.”
Probable qu’elle a pensé à une technique de drague un peu incongrue vu le lieu inconfortable où nous étions mais après quelques précisions, la discussion a pu s’enclencher. Pour elle je ne sais pas mais pour moi, ça m’a détendu et rassuré de ne pas être seul dans cette maudite ravine. Elle terminait le tour du Dévoluy par le GRP. Ainsi elle m’apprend qu’elle, elle l’a passé le col des Aiguilles mais dans l’autre sens, avec le vent dans le dos certes mais quand même.
Enfin, elle a eu la gentillesse de rester sur place le temps que je termine ce foutu passage, elle a vite compris que je n’étais pas à l’aise. Merci Madame…

Au col, je me suis fait une petite pause casse-croûte avec un couple de randonneurs.
On discute en grignotant. L’homme me parle de celle qui m’a “secouru”.
“Vous vous rendez compte, une femme toute seule. Il peut lui arriver n’importe quoi, un accident.”
“Et bien moi aussi, je suis seul. Et puis vous savez, en 10 jours, j’ai croisé trois femmes seules et pas d’homme seul...”

En face, le Valgaudemar et les Ecrins

Et c’est la descente par un magnifique pierrier

puis par la cabane des Pierres qui aurait besoin d’être un peu remise au propre

Pour un dernier bivouac dans le bois de Poligny

Dimanche 10 juin : Ma balade se termine et il pleut. Je descends tranquillement à Saint Bonnet en Champsaur. Je fais un peu de courses. Il est 11h00, je vais me poser au gîte d’étape qui se trouve dans le camping Les Rives du Drac qui comme son nom le dit est situé sur les rives du Drac

J’y serai seul pour la journée et la nuit.

Lundi 11 juin : Aujourd’hui, c’est retour au bercail. Car, train, c’est fini. Je rentre à la maison
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Ça fait deux semaines que je suis rentré et j'ai un mal fou à raccrocher. Faut pas prendre de congé ou alors faut abolir le travail. Je choisirais plutôt la deuxième option.

A bientôt

laxmimittal · 26-06-2019 14:26:12

Bonjour Etimul,

Merci pour ce récit et ce belles photos;

Que émotions dans les passages à pic;

Ton Etipi est toujours aussi beau.

Allez, on raccroche, on raccroche.

La rando, c'est le rêve mais le travail... c'est la santé

L.

Jobig · 26-06-2019 21:54:09

Salut Etimul,
Salut Laxmimi,

La rando, c'est le rêve mais le travail... c'est la santé

Le travail, c'est surtout la Santé...

Au sujet des femmes randonnant en solitaire... je reviens d'un tour de Belle-Ile où j'étais probablement le seul randonneur itinérant faisant le tour de l'île en autonomie (sens anti-horaire, cette fois, pour les curieux de la vie gyrovague de Jobig). Sauf que... j'ai dépassé une jeune femme qui, elle aussi, randonnait en solitaire et en autonomie, et en ai croisé une autre, alors que j'arrivais en fin de parcours à la pointe de Ramonette. A noter que la première était une véritable vision de cauchemar pour un Mul avec son sac de 60 L auquel était attachée une tente 2 seconds de D4. La seconde, en revanche, portait un sac qui avait l'air totalement optimisé.

On s'est souri en se croisant...

Jobig

laxmimittal · 26-06-2019 23:24:18

coucou Jobig,

ahhh comme j'aimerais cette semaine de canicule, être cette randonneuse solitaire qui randonne dans le seul coin du pays où il fait bon vivre.

heureux les beurtons.

L.

CLeC · 04-07-2019 06:38:28

Bonjour,

Parcours sympa dans un coin sympa ; merci pour le partage !

Etimul · 05-07-2019 22:12:35

Comme tu dis
J'ai découvert la région et probable que j'y retournerai un jour.

tolliv · 06-07-2019 17:34:57

merci pour le récit.
Ah, le Palais du Facteur Cheval, c'est hors norme !

Quelles températures as-tu eu la nuit ?

Etimul · 06-07-2019 17:53:43

SAlut tolliv.
La nuit, la température a dû baisser vers les 4-6°C sur la plaine de la Chau.
Je dis ça car j'ai un peu ressenti le froid dans le sdc et au bout du nez qui sortait de la capuche. Mais sans certitude.

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

#1 21-06-2019 23:43:59

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#2 22-06-2019 01:02:18

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#6 22-06-2019 10:01:49

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