[Récit + liste] GTA juillet/août 2020 Bebacksoon

Bebacksoon · 19-09-2020 16:26:32

Hello!

Je me lance dans le récit de ma GTA de cet été 2020. Ainsi, j’aurai une trace écrite de ma traversée et puis j’ai aussi l’envie de partager cette expérience avec d’autres qui auraient ce projet en tête. J’ai commencé de randonner l’année dernière dans les Ecrins et après cela, l’idée a mûri dans ma tête que je pourrais traverser les Alpes du Léman à la méditerranée.
Après avoir réfléchi pendant plusieurs semaines et discuté ici de ma liste de matériel https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=37580, après avoir repéré le tracé à suivre, mon sac à dos est prêt ce soir du vendredi 17/07, je ne dormirai guère, les Alpes c’est pour demain et l’histoire commence...

Samedi 18 juillet J01

Départ de Lyon en train le samedi matin. Dans le train, je songe à l’aventure qui m’attend... J’ai longuement préparé ma GTA mais je souris car je sais qu’il y aura des moments inattendus, bons ou mauvais, et c’est ce qui est excitant sur les trek au long cours. Tout le long de la traversée, j’aurai à l’esprit de faire attention à la blessure, notamment l’entorse (cela ne m’empêchera pas de manquer glisser plus d’une fois!).
Arrivée à Thonon les Bains vers midi, j’achète un sandwich sur la place des Arts en attendant le bus pour Saint Gingolph. Il y a aussi un jeune couple de randonneur qui mange leur sandwich et nous nous observons de loin. Enfin le bus arrive, la billetterie ne marchant pas, le chauffeur nous prend sans nous faire payer (3,50€ je crois), chouette ça paiera la prochaine bière au refuge. Arrivée à Saint Gingolph, je me dirige vers les bords du lac, je ne trouve pas le départ officiel mais je fais une photo du bateau faisant la traversée depuis Genève. 13h30, ça y est c’est parti, je lance mes premiers pas sur le GR5, je sais que je vais avoir 1500m de D+. C’est l’euphorie, content d’être à ce moment que je désirais, montée progressive dans la forêt, je suis trop bien, je me dis que c’est facile.
Je passe Novel. A un moment (vers la Planche je crois), hésitation, à gauche ou tout droit? un homme m’indique que je peux passer par son terrain, que c’est l’ancien tracé du GR et j’arrive finalement à perdre le GR5 tout en pensant me diriger vers le col de Bise. La flemme de sortir le téléphone gps, je vais devoir passer par des chemins de traverse pour rejoindre les chalets de Neuteu puis le col de Bise où je retrouve le jeune couple de randonneurs . Avant le col de Bise, je me retrouve à 5m d’un bouquetin qui me surplombe, nous nous suivons mutuellement du regard et j’arrive enfin au col. C’est ensuite la descente sur les chalets de Bise, je fais connaissance avec le jeune couple qui s’avère venir de la Tchéquie et nous allons nous retrouver maintes fois jusqu’aux portes de la Vanoise. Ils vont se poser avant les chalets, de mon côté, j’arrive jusqu’aux bâtisses, je fais le plein d’eau mais il y a du monde donc je décide d’attaquer le pas de la Bosse pour trouver un bivouac tranquille, je suis cramé dans la montée (un mur) mais comme c’est le premier jour, je peux forcer même si ce n’est pas malin. Enfin arrivé au pas, je pose la tente sur une partie plus ou moins plate. Les vaches de la race Abondance me regardent préparer mon premier bivouac. C’est bientôt le coucher de soleil et les moustiques passent à l’attaque. Les cloches des vaches vont tintées jusqu’à plus de 23h, je suis fatigué mais heureux d’avoir trouvé ce premier spot. Le sol n’étant pas tout plat, je glisse et je vais me réveiller plusieurs fois dans la nuit. Au matin, je réalise que dans ma petite tente mono paroi, mon duvet touche le tissu avec la condensation et de même quand je me redresse. Pas grave, il va faire beau et je pourrais faire sécher ce qui est superficiellement mouillée. Il est 5h00, je me fais chauffer de l’eau au gaz et je bois ma Ricorée. Le temps de se préparer au départ et il est 6h00. Ce rituel se répétera pendant 3 semaines. En attendant, ma deuxième journée de GTA s’ouvre à moi.

Bilan J01: Ne pas hésiter à vérifier son chemin sur le gps si doute sur un croisement ou si on ne voit plus de marque après 30mn. Une moustiquaire de tête peut être utile. Un léger dénivelé et je vais glisser sur le matelas gonflant (par la suite, j’essaierai de rattraper le niveau avec des affaires glissées sous le matelas ou sous la tête). Va falloir gérer la condensation avec l’espace réduit de la tente 1 place. Et enfin, les vaches se couchent... tard !

le sac à dos: 5kg + 2kg nourriture + 2l eau

Départ de Saint Gingolph

Le pas de la Bosse (1816m)

Calydon · 19-09-2020 17:48:41

Top, hâte de lire la suite

Bebacksoon · 19-09-2020 19:37:59

Calydon a écrit :

#584878Top, hâte de lire la suite

Merci je continue donc!

Dimanche 19 juillet J02

J’entame la descente tranquille vers la Chapelle d’Abondance. Arrivé au village, je tourne à gauche sur la route puis j’entre à la fruitière - coopérative laitière, miam!, je ne peux pas résister à un ravitaillement non nécessaire mais appétissant. Je demande à la dame où je peux acheter du pain et j’apprends que je dois revenir sur mes pas et malgré la proposition de garder mon sac, je préfère poursuivre le GR5 qui longe la fruitière.
J’apprendrais lors de cette leçon, qu’il faut préparer son arrivée dans les villes ou les villages avant de s’y rendre, avec maps par exemple si le réseau est possible (pizzeria, boulangerie, horaires, camping etc… pour éviter aussi les “Ah zut j’ai oublié que c’est dimanche !”).

Avant d’attaquer la montée au col des Mattes, je me pose pour faire sécher et manger. Ensuite, ça monte dur et rapidement. C’est souvent le cas quand on quitte les villes de la vallée et que l’on remonte à travers les forêts. Je me pose et m’allonge au col des Mattes qui présente une belle prairie bienvenue pour se reprendre de la grimpette. Lors de cette GTA, je ferai de courtes poses, 30mn maxi, je marche lentement (notamment en descente) et si je veux avancer je dois pas trop faire de pauses.
Arrivée au col de Bassachaux, il y a du monde (l’accès routier expliquant cela) mais il y a un bon accueil au refuge, je m’assois à l’ombre sous l’auvent, maintenant le dilemme sera de choisir entre un demi, une pinte ou un monaco. Ce coup ci, la pinte l’emportera car j’ai chaud et soif.
Puis, direction le col de Chésery, je bivouaque avant car on arrive en Suisse et j’ai peur d’essuyer un refus de bivouac autour du refuge qui s’y trouve (dommage car il y a un lac pour se laver et se rafraîchir). Je m’installe près du GR5 sur un replat en hauteur du chemin. Plus tard, je verrai passer le couple Tchèque sans qu’ils ne me voient, ils bivouaqueront plus proche du col que moi. En bas dans la vallée, vers les 21h j’entends un bruit de sono, une animation de station (les Lindarets?) qui joue à tue tête du vieux rock et des tubes dansants. Même si lointain, j’aurais préféré une cantate de Bach. Qu’à cela ne tienne, je prends mes indispensables écouteurs pour m’endormir avec ma playlist préférée.
Demain la Suisse.

Bilan J02: mon bivouac sera toujours servi le matin par la condensation mais j’ai réussi à trouver un vrai “plat. Malgré la fatigue, je ne m’endors pas facilement. Je n’ai pas encore d’automatisme et la gestion de mes affaires est un peu laborieuse (notamment entre ce qui doit être accessible en dehors du sac et à l’intérieur) mais je me calerai rapidement à ce sujet et changerait mon organisation initiale (comme quoi, le terrain est indispensable malgré des jours de préparation dans la tête). Enfin, j’ai besoin de musique en rando, c’est personnel mais écouter la musique que j’aime, sublime les paysages que je rencontre. Par la suite, les moments les plus intenses que j’aurai seront le matin entre 6h et 8h quand je marcherai seul avec la musique, mes pensées, les Alpes et le jour qui se lève...

Des valeurs sures...

mon 2ème bivouac sous le col de Chésery

Dernière modification par Bebacksoon (19-09-2020 19:44:18)

Palteza · 19-09-2020 22:21:38

Sympa les bilans à chaque fin de journée.
Vu certains passages c'était une de tes premières randonnées au long cours ?

Bebacksoon · 19-09-2020 22:26:58

Palteza a écrit :

#584923Sympa les bilans à chaque fin de journée.
Vu certains passages c'était une de tes premières randonnées au long cours ?

Merci pour ton message ! Avant cette traversée, mon seul trek était le tour des Écrins sur 11j (GR54) mais avec un duvet de 1,7kg et un sac à 15kg Bref, je ne connaissais pas RL!

Bebacksoon · 20-09-2020 13:17:09

Lundi 20 juillet J03:

Levé 5h, départ 6h en direction du col de Chésery qui marque la frontière avec la Suisse. Il fera encore beau aujourd’hui. Je passe à côté de la tente des Tchèques, ils m’apprendront plus tard qu’ils ne décollent pas bien avant 08h30. Un autre randonneur matinal solitaire marche en parallèle de moi d’un pas rapide, je le retrouverai sur un banc du refuge de Chésery mangeant ses graines mais par la suite la vitesse de sa marche me le fera définitivement perdre de vue sur la petite route en direction du col de Coux. Je vois 2 tentes à côté du refuge au bord du lac donc visiblement le refuge ne doit pas être trop strict au sujet du bivouac.
La partie Suisse qui s’ensuit est agréable et verte sans être exceptionnelle. Arrivé au col de Coux, j’en profite pour faire sécher tente et duvet, il y a système de recharge électrique par panneau solaire au col. Il y a une belle vue sur les dents du Midi en Suisse. Le soleil cognant, je décide de me passer de la crème sur les bras, je sors mon oeuf kinder et je commence à tartiner mais en tournant mon bras, plouf! la crème tombe par terre! Haha, je me suis fait avoir comme un bleu, je ramasse comme je peux et j’abandonne l’idée de l’oeuf, la prochaine fois ce sera un sticker pour la crème solaire!
Dans la descente, je me débrouille pour louper un embranchement du GR5, je me disais bien que je ne me dirigeais plus en direction du col de la Golèse! Je peste et remonte les 20mn de perdu. Il fait chaud et au refuge de la Golèse, je m’offre un demi rafraîchissant. Ensuite, la descente sur Samoëns sera très longue sous le cagnard, je fais une pause pour tremper mes pieds dans un ruisseau, me rafraîchir au lavoir du hameau les Allamands. J’ai du réseau et j’appelle un camping à Samoëns (camping du Giffre, 12€ tarif randonneur), pas de problème pour avoir une place.
Je ne ravitaille pas en traversant la ville, trop envie d’arriver pour prendre une douche. Arrivée sur place, je retrouve le couple Tchèque qui tape dans leur victuailles achetées en ville. Alors que je m’installe, un randonneur Suisse d’une soixantaine d’année viens vers moi et il a visiblement envie de parler… De mon côté, j’ai tendance à vouloir rester seul mais par politesse je réponds. J’ai envie d’aller manger une pizza et le Suisse (je crois qu’il s’appelait Thomas) se propose de m’accompagner. Sur le coup, je pense: flûte moi qui voulait savourer ma pizza en toute tranquillité, mais nous partons ensemble vers une pizzeria à 200m du camping. Et bien, j’avais tord car nous avons bien échangé ensemble sur le monde, la Suisse, ses nombreux trek, bref un super moment! Retour au camping pour se coucher à plus de 22h30. Pour ne pas déroger à la règle de ces derniers soir, il y a une soirée Bingo à 50m de nos tentes, ce n’est pas encore ce soir que je m’endormirais sous le silence des étoiles, mais demain, je suis motivé car je sais que je vais arriver à Anterne et cet endroit me fait très envie d’après ce que j’ai pu en voir…

Bilan J03: pas de difficulté majeure mais j’ai souffert de la chaleur notamment la descente vers Samoëns. Une douche après 3 jours de trek, c’est bon! Malgré mon désir de solitude, les rencontres sont enrichissantes. Mes petites claquettes de camp à 58g ne permettent vraiment pas de marcher correctement sur les chemins de gravillons du camping. Il est globalement plus facile d’enfoncer les sardines en terrain de montagne que dans les sols souvent caillouteux des campings.

Vue sur les dents Blanches

Pause séchage au col de Coux

Dernière modification par Bebacksoon (20-09-2020 17:46:14)

Calydon · 20-09-2020 13:26:04

Bebacksoon a écrit :

#584953Je vois 2 tentes à côté du refuge au bord du lac donc visiblement le refuge ne doit pas être trop strict au sujet du bivouac.

Je confirme, j'ai posé la question ils m'ont dit qu'on pouvait dormir partout autour du refuge, même si c'est sur le territoire suisse. Je me suis posé juste avant le refuge sur un beau replat herbeux.

Dernière modification par Calydon (20-09-2020 13:26:23)

Bebacksoon · 20-09-2020 17:45:14

Mardi 21 juillet J04:

En partant du camping, je longe la rivière du Giffre et je vois une grosse boulangerie allumée sensée n’ouvrir qu’à 6h30 alors qu’il est 6h10, j’achète 4 pains au chocolat et 2 croissants tout frais mais j’oublierai d’acheter du pain pour mon fromage tellement je focalisais sur les viennoiseries! Il me faut boire mon café (ou plutôt ma Ricorée) quand je me lève mais j’ai rarement faim et je mange plutôt 2 ou 3 heures après le départ lors de ma première pause.
Il y a 4 km de plat avant de rentrer dans les gorges des Tines. Dans ces gorges, rien de bien méchant mais il y a des échelles, du zigzag dans les bois et on devine l’érosion de l’eau (ou la glace?) sur les roches. Apparaît enfin la première grosse cascade d’une série de 2 autres: la cascade du Rouget. Petite pause avant de continuer. On commence alors à monter un peu plus sérieusement et il y a de plus en plus de monde (présence de parking) pour arriver à la cascade de la Pleureuse. Je souffre à la montée qui est rude et j’adopte ce que j’appelle le pas du sherpa, un pas lent et régulier pour marcher dans la durée et c’est là que j’apprécie avoir un sac de 8kg et non de 14kg. Mes 2 flasques d’eau à la bretelle sont bien pratiques car je peux boire régulièrement sans m’arrêter et je suce quelques bonbons à la menthe pour diffuser un peu de sucre dans mon corps.
Enfin j’arrive au collet d’Anterne et en avançant un peu plus, je découvre cette impressionnante et remarquable falaise des Fiz. Je me poserai un peu plus loin au bord d’un ruisseau pour manger et m’allonger un peu. Il y a des risques d’orage pour la fin de journée, je décide donc d’avancer pour passer le lac et le col d’Anterne pas trop tard. Je passe d’abord près du refuge-chalet d’Anterne qui à l’air bien sympa mais j’attaque la montée sans trop songer à la petite bière que je laisse filer, premiers aboiements d’un patou et troupeau de mouton que je rencontre. J’arrive au replat où l’on découvre le lac d’Anterne, c’est vraiment très beau, avec ce lac, la falaise et le col qu’on voit au dessus. Indéniablement un super spot de bivouac (j’en connais certains qui en ont profité ). Cet endroit est un coup de cœur pour moi, je remarquerai par la suite que j’apprécie particulièrement les lacs, les espaces ouverts et les cirques (comme celui avant le col de Crousette dans le Mercantour par exemple). La montée au col est tranquille mais les nuages s’accumulent et ça commence à souffler, malgré la couverture nuageuse il y a une belle découverte au col: la vue sur le massif du Mont Blanc.
Le soudain sifflement d’alerte d’une marmotte me sort de ma contemplation et j’aperçois un rapace assez proche planant dans le ciel. Il est temps de descendre vers le refuge de Moëde Anterne en faisant attention de ne pas glisser dans une descente assez raide. Arrivé au refuge je m’assois et je dois aller commander ma bière car visiblement personne ne vient me demander si je souhaite quelque chose. Il me semble que le bivouac est payant autour du refuge donc je m’éloigne de 500m en direction d’un petit lac où je planterai ma tente. Et qui je vois arriver auprès de ce même endroit ? mes amis Tchèques Peter et Monicka qui trouveront eux aussi leur bivouac dans les environs.Je m’applique à bien arrimer ma tente car des orages sont prévus.
Effectivement, en début de nuit, j’entends gronder puis ça commence à souffler en rafale. la tente claque mais j’espère que ça passera à côté et puis c’est la tempête. Je tiens le bâton de ma tente d'une main, je regroupe de l’autre main toutes les affaires si possible dans le sac, je prends sur moi mes papiers, argent, téléphone et j’imagine le pire si ma tente craque ou s’envole, je me mets en croix au sol et je me rassure en me disant que c’est une mono paroi avec le sol qui ne fait qu’un avec la tente donc avec mon poids ça peut pas s’envoler… le coeur bat la chamade, j’essaie de me rassurer, le plus impressionnant, ce sont les rafales de vent plus que le tonnerre ou la pluie. Heureusement, cela ne dure pas plus de 30mn puis l’orage passe. Je suis content que cette petite tente ait bien résistée, c’est mon premier orage fort sous une tente (heureusement pas de grêlons, ça sera pour plus tard) mais ça restera une impression forte. Je ne me rendors que tard dans la nuit car les orages grondent toujours mais sans les rafales. Pour m’endormir, je pense à demain et à la montée au Brévent pour contempler sa majesté le Mont Blanc!

Bilan J04: la grosse leçon du jour est de toujours anticiper l’orage ou la pluie annoncée en préparant et regroupant ses affaires au bivouac en cas d’inondation par exemple pour être prêt à bouger (dans mon cas j’étais à 500m du refuge). Penser aussi au sens du vent (même si j’ai remarqué qu’en montagne le vent change de sens dans la nuit ou en cas de mauvais temps) et prendre soin de bien planter les sardines et tendre les haubans avant car difficile de prendre la décision de sortir sous la tempête pour consolider. Ce que je ne sais pas, lorsqu’on utilise ses (son) bâtons pour la tente (ou un tarp), c’est si l’alu est plus résistant ou pas que le carbone en cas de tempête...

la cascade du Rouget

la falaise des Fiz

le lac d'Anterne

vue du col d'Anterne (2257m)

Dernière modification par Bebacksoon (20-09-2020 18:08:24)

Serval · 20-09-2020 18:10:11

Bonjour Bebacksoon, juste un petit salut pour que tu saches que tu es lu.
J'aime beaucoup la simplicité de tes retours et tes "bilans" finaux. On apprend vite, hein ?
La suite !

Bebacksoon · 20-09-2020 18:21:48

Serval a écrit :

#585002Bonjour Bebacksoon, juste un petit salut pour que tu saches que tu es lu.
J'aime beaucoup la simplicité de tes retours et tes "bilans" finaux. On apprend vite, hein ?
La suite !

Merci Serval! J'ai de mon côté lu avec attention et plaisir, le récit et le retour matériel de ton périple
Si mes souvenirs de la GTA ne me trahissent pas, il y aura 24j de récit

Bebacksoon · 20-09-2020 21:41:57

Mercredi 22 juillet J05:

Au départ de Moëde Anterne, je continue de descendre jusqu’à un pont sur la Diosaz puis je remonte en direction du col du Brévent. Dans la descente sur le chemin, je sens sur mon visage que je coupe parfois des fils de toile d’araignée et je me fais la réflexion que ça veut dire que je suis le premier randonneur de la journée sur le chemin. Dans la montée au col, je me retourne pour apercevoir le col d’Anterne où je suis passé hier soir. Un peu avant le col du Brévent, il y a des possibilités de bivouac et cela me surprend, je me fais encore là la réflexion qu’il serait bien d’avoir une application smartphone participative et qui pointerait les aires de bivouac pour les randonneurs (un peu à la façon de park4night pour les voitures).
J’ai un peu d’appréhension à l’approche du col pour les névés mais ces derniers auront en fait considérablement fondus. L’arrivée au col est très belle, c’est très alpin et minéral avec la neige en plus et puis quel beau panorama sur le massif du Mont Blanc malgré la couverture nuageuse d’un après jour d’orage.
En direction du Brévent après le col, des bouquetins pas du tout farouches se laissent photographier tranquillement. Je ne suis pas déçu par l’endroit par contre en arrivant à l’arrivée du téléphérique, je croise de plus en plus de touristes et forcément ça braille et ça court de partout avec les enfants, la belle mère etc… Bref, dommage qu’un tel sommet déverse son flot de touristes pour des randonneurs comme moi mais en même temps, c’est bien que les familles puissent goûter aussi à l’air des sommets. Je ne m’imagine pas payer plein pot une bière à la buvette du téléphérique et je n’ai pas non plus envie de faire le plein d’eau, j’ai vu qu’il y a un refuge en descendant sur les Houches, l’attente me fera d’autant plus savourée une bonne bière!
C’est donc partie pour la descente, je croise beaucoup de marcheurs d’autant plus que cette partie est commune avec le Tour du Mont Blanc. Peu de MUL et je m’amuse à détailler les équipements pour voir si je reconnais les marques. Assoiffé, j’arrive au “refuge” de Bellachat qui est tout petit, je regarde le panneau et je vois la bouteille de bière à 7€! (alors que c’est généralement 3,5€ ou 3€ le demi) oups, bon... la bière attendra, je vais au moins remplir ma gourde… mais je ne vois pas de point d’eau?? Une dame me demande si j’ai besoin de quelque chose, je lui réponds que je cherche le point d’eau et elle me répond que le refuge vend des bouteilles d’eau. Deuxième oups, bon ben non merci… Voyant ma surprise et mon embarras, elle ajoute quand même qu’il y a une petite cascade plus loin avec de l’eau. En repartant, je me dis quand même que ce refuge porterait mieux le nom de boutique que de refuge (mon ami Tchèque me dira qu’il a vu qu’il y avait pourtant une arrivée d’eau derrière le refuge…). La descente sur les Houches sera longue sous le soleil qui tape maintenant, même très longue, interminable… Peter et Monicka me rejoindront après le parc animalier de Merlet.
Avec le réseau et en vérifiant sur mon téléphone, je réalise que le seul camping aux Houches (Bellevue je crois) est fermé. Avec mes amis slaves, nous nous dirigeons vers l’office de tourisme qui nous indique que les campings se trouvent en direction des Bossons c’est à dire vers Chamonix donc pas dans la direction du GR5… Cela ne nous convient pas et en attendant de décider nous allons faire une razzia au Carrefour Contact des Houches et mangeons ensemble à la sortie sur un banc tout ce qui est fruit, frais et fragile. Je me souviens m’être régalé de raisins blancs,de saumon fumé et d’avoir bu 1,5 l de Schweppes agrumes! Le problème c’est qu’en faisant un point météo, nous nous rendons compte que la pluie est annoncée en cette fin de journée, et ça ne loupe pas, soudain grosse pluie (heureusement nous nous sommes abrités sous un auvent à côté du Carrefour).
La grosse pluie devient petite pluie et nous décidons de repartir tous les 3 en direction du col de Voza et nous aviserons pour trouver un coin de bivouac en route. Arrivé au lieu dit la Maison neuve, je demande à un habitant s’il peut nous indiquer un coin de bivouac et il nous explique qu’au pied d’un départ de télésiège nous pourrons trouver un abri et du plat pour les tentes. Sitôt dit sitôt fait et merci à ce monsieur! Mes amis Tchèques me disent que c’est bien pratique d’être avec un français et pour me remercier, ils me proposent de boire un peu de leur whisky qu’ils emportent dans une bouteille plastique de 50cl. Bizarrement, je vais facilement m’endormir ce soir là...

Bilan J05: ne pas hésiter à engager la conversation avec les personnes du coin quand on se retrouve un peu bloqué pour une question logistique ou autre. Ne pas toujours compter sur les refuges. Prévoir la prochaine fois d'emmener un peu d'alcool ou de génépi pour la convivialité en soirée au bivouac avec d'autres. Cheers!

col du Brévent (2368m)

vue en arrière vers Anterne depuis le Brévent

massif du Mont Blanc sous le Brévent

Bebacksoon · 21-09-2020 14:20:20

Jeudi 23 juillet J06:

Je lève le camp silencieusement pour ne pas réveiller mes amis et je prends la direction du col de Voza. Aujourd’hui, il fera beau. La montée est tranquille et j’arrive au col où se trouve un arrêt du tram du Mont Blanc. Des randonneurs qui ont bivouaqué ici et qui ont profité de cet abri, commencent tout juste de plier leurs affaires. Il me semble que j’ai aperçu des toilettes dans cette mini gare.
Je décide de prendre une variante que l’on m’a conseillée et de passer par le col de Tricot (2120m) et rejoindre les chalets de Miage. Il y a une très belle vue sur les glaciers du Mont Blanc. Un hélicoptère fait des allers retours surement auprès des 5 ou 6 refuges proches des différentes aiguilles du secteur. Dans la descente du col de Tricot, je suis un peu à sec d’eau (au début je prenais 2l en stock maintenant je prends plutôt 1l dans mes 2 flasques bretelles de 50cl). Dans un virage, je repère une minuscule source et je place mon gobelet pour le remplir, quelle fraîcheur et quel plaisir de boire cette eau! Par la suite, je ressentirai maintes fois ces moments extatiques d’avoir soif et de trouver de petites sources isolées, ce seront de merveilleux souvenirs de ma traversée! Les sources et les fontaines sont les véritables trésors des chemins.
A partir de Miage, beaucoup de monde pour arriver aux Contamines Montjoie. Dans la descente je croise un promeneur en famille qui a exactement les mêmes chaussures et bâtons que moi (sportiva tx4 bleu et black diamond ergo cork orange). Je consulte mon téléphone pour trouver une bonne pizzeria aux Contamines et je me pose à la “Fringale” ( le nom de la pizzeria a fait tilt) et je déguste une excellente pizza et un coca. Je me ravitaille au Carrefour montagne et je repars en longeant la route.
J’ai eu la “bonne” idée de mettre du soda dans ma poche sawyer et au niveau d’une base de loisir, j’entends un pschitt et voilà ma poche percée au sommet par la simple pression des bulles, pas grave j’ai la platypus 2l mais j’aurai appris que les poches ne sont pas faites pour les sodas. Toujours beaucoup de monde, je me souviens d’une bonne grimpette le long d’une rivière (le bon nant), j’hésite à me poser à l’aire de bivouac aménagée vers Nant Borrant, finalement je pousserai vers l’aire de bivouac aménagée suivante, à côté du refuge de la Balme au pied du col du Bonhomme. Il y a du monde mais ma tente ne prend pas de place et je trouve encore une “bonne” place.
Mes amis Tchèques arriveront un peu plus tard vers 19h. Je vois dans les yeux de Monicka qu’elle est fatiguée mais Peter souhaite se poser plus haut sur un replat car il m’annonce une mauvaise météo pour demain matin et le passage du col. Je n’y crois qu’à moitié car de mon côté je n’ai vu qu’un ciel couvert sur mon application météo, je lance même les paris. Demain matin, je réaliserai que Peter avait une meilleure source que moi et que je lui devrais une bière…

Bilan J06: les sources sont de vrais trésors. Pas de soda dans les poches d’eau. Mon fast hike 32l est un peu juste si ravitaillement conséquent, j’ai dans l’idée de tester un sac à dos pliable léger de 10l chez D4 à porter en ventral le temps d’arriver au bivouac et faire diminuer le stock de nourriture. Ne pas oublier de checker la météo sur Météoblue la veille d’un col.

source en descendant du col de Tricot

Dômes de Miage

Dernière modification par Bebacksoon (21-09-2020 20:11:54)

Bebacksoon · 21-09-2020 20:10:24

Vendredi 24 juillet J07:

Départ 05h47 de l’aire de bivouac sous une météo qui s’annonce maussade. Je mets la veste imper à portée de main ainsi que la jupe de pluie et j’attaque la montée au col du Bonhomme. Personne sur le GR, j’aperçois le bivouac de mes amis, proche d’une cabane et avec un enclos à mouton un peu plus haut. Il commence de pleuvoir, je mets ma tenue de pluie. Je dépasse un tumulus qui selon la légende recouvre le corps de 2 dames anglaises mortes dans une tempête, je ne jette pas de caillou sur le tumulus pour éloigner le mauvais sort comme le veut la tradition, c’est peut être pour ça que la pluie redouble et que ça pleut comme vache qui pisse. Avec l’altitude, il commence aussi à faire froid (je suis en short avec jupe de pluie et ma polaire je crois sous la veste imper). J’arrive enfin au col du Bonhomme (2329m). J’ai la bonne surprise de découvrir un abri au col et je m’y réfugie.
Derrière moi arriveront 2 jeunes qui font le TMB et un accompagnateur en montagne qui est en reconnaissance, ils sont tous en hardshell avec de super pantalons de pluie, je me sens un peu “léger” avec ma imper/respi D4 et ma jupe. Avec les 2 jeunes, nous préparons un café chaud dans l’abri, ils se changent, pas moi, j’espère toujours une ouverture mais les nuages de pluie défilent au col. Un des jeunes est équipé d’un sac noir HMG, le 3400 southwest je crois, je le félicite pour son choix, ce sac me fait envie même si je suis très content de mon Berghaus fast hike 32l. Le café nous fait du bien dans la guérite.
Voyant que la pluie diminue, je laisse les jeunes et je repars en direction du refuge du col de la Croix du bonhomme. Ils me suivront de peu et nous arriverons ensemble au refuge sous un ciel bouché et une pluie froide (2433m). Je demande la salle hors sac, je m’y pose pour me faire chauffer une autre Ricoré. Les gardiens ont eu la bonne idée de mettre des multiprises et on peut brancher plusieurs téléphones à recharger “sans faire l'aumône”. Il commence à y avoir du monde et du passage dans ce refuge très fréquenté mais j’ai l’impression que le staff est assez cool (ce ne sera pas le cas plus tard dans la journée). En partant, une personne remarque et s’étonne de ma jupe de pluie et de mon “petit” sac, je la rassure en lui disant que j’ai les pieds trempés mais que la jupe “marche” bien.
Dans la brume, je repars en direction de la crêtes des Gittes. Je suis bêtement la direction d’un GR en descente mais trouvant bizarre après 20mn que le chemin que je suis ne ressemble vraiment pas à une crête, je m’aperçois que je ne suis pas sur le GR5. Je fulmine et je dois remonter sous la pluie la partie descendue (je grommelle littéralement car je trouve ça trop bête de perdre temps et énergie dans ces conditions). Face au refuge, je trouve enfin la voie du GR5, mais je maintiens qu’il y a parfois pas assez d’indication au départ des refuges. La bonne nouvelle c’est que le ciel s’ouvre et je vais profiter de la crête sous une belle éclaircie. J’ai habituellement le vertige mais sans monter très exactement sur les crêtes, je ne ressens pas de malaise en marchant sur le GR (le sol est mouillé, je ne prendrais pas de risque). J’avais très envie de ce passage et je suis content de l’éclaircie. Je descends et passe le col de la Sauce (ça me parait toujours bizarre de passer un col en continuant de descendre).
J’arrive enfin en bord de route au refuge du Plan de la Lai et j’ai faim! Le refuge ressemble plus à une petite auberge buvette et je me risque au plat du jour dans une petite salle sombre en étant le seul client. Et bien, je peux vous dire que je me suis régalé des diots aux crozets avec sauce au vin, la part était copieuse et chaude, idéale par temps de pluie, pour 10€ je crois. En sortant, je trouve sur le parking mes amis Tchèques qui se restaurent de leur provisions. Nous allons exceptionnellement marcher un bout de chemin ensemble. Ils s’arrêteront pour faire sécher leur tente mais je préfère continuer, marchant moins vite qu’eux. Nous pensons passer le col du Bresson pour trouver bivouac au refuge de Presset même si de mon point de vue, cela me parait un peu beaucoup pour la journée.
De loin, je repère la Pierra Menta et la montée au col, j’attaque la montée seul en éclaireur. A mi-montée, ça gronde au loin et la pluie arrive sur moi. Je presse le pas mais je suis fatigué, la pluie est froide, il y a même de petits grêlons, pas d’abris dans la montée et c’est parfois du pierrier. Il me tarde d’arriver au refuge, je suis trempé, j’ai froid, je suis éreinté. Mes amis me rejoignent dans les derniers mètres d’arrivée. Enfin l’arrivée au refuge!!
Le gardien nous accueille et je lui indique que nous souhaitons bivouaquer, il me répond que sans réservation il pourrait refuser et nous demander d’aller au prochain refuge mais bon..., vu qu’il y a eu des annulations à cause du mauvais temps, c’est possible de poser nos 2 tentes. Je trouve ce discours d’arrivée incroyable! surtout avec cette météo et nos états de fatigue. Mes mains sont détrempées mais nous devrons “bien” nous laver les mains avant de rentrer dans le refuge… Bref, de mon point de vue, mauvais accueil mais je pense que c’est plus de la maladresse qu’autre chose et il avait peut être peur que son refuge ferme à cause du non respect des consignes. Vu l’accueil, je ne prendrais qu’un chocolat chaud et mes amis demanderont un pichet d’eau bouillante pour leur lyophi en échange d’1 euro que le gardien prendra. Là aussi je ne comprends pas pourquoi accepter 1 euro pour juste un pichet d’eau chaude. Bref, nous nous réchauffons dans le refuge, par contre la vue est magnifique et la situation du refuge est une des plus belles que j’ai rencontrée lors de ma traversée. Le gardien nous annonce que ça va se lever du côté de la météo. Enfin une bonne nouvelle! Nous planterons nos tentes à côté du lac de Presset, ça va être humide et le sol est boueux mais il y a des petits abris de pierre. De toute façon nous sommes crevés et il me tarde de me glisser dans mon duvet au chaud. Bonne nuit Pierra Menta et bienvenue dans le Beaufortin...

Bilan J07: Penser à téléphoner aux refuges pour réserver avant d’arriver, même si c’est juste un bivouac. J’apprendrai plus tard qu’il y a des limites pour le nombre de personnes, y compris en bivouac, car les refuges doivent pouvoir laisser les gens entrer en cas de mauvais temps et qu’il y a une limite pour le nombre de personnes pouvant se trouver à l’intérieur du refuge à cause du covid bien sûr. Garder en permanence un ziplock dans la poche de sa veste imper pour isoler de façon sûr et rapide, papiers et téléphone, il y avait de l’humidité dans ma poche après plusieurs heures de pluie et en plein effort à la montée, je ne me vois pas chercher mes ziplocks dans le sac.

Bebacksoon sous la pluie

Crête des Gittes

vue sur la lac de Roselend

le col du Bresson tout au fond avec la Pierra Menta

vue depuis le refuge de Presset sur la Pierra Menta

Dernière modification par Bebacksoon (21-09-2020 20:10:57)

Bebacksoon · 22-09-2020 10:30:16

Samedi 25 juillet J08:

Ce matin, je vais descendre vers la vallée de la Tarentaise. Je m’arrête au refuge communal de la Balme pour prendre un petit déjeuner (9€), très bon accueil, je branche aussi mon téléphone pour de la charge. Il y a un groupe de filles qui discutent, apparemment elles finissent leur partie de GTA et vont prendre le train à la gare de Landry. Odeur de vêtements propres et de douches pour elles, je me sens un peu crasseux à côté. Etant seul sur cette GTA, j’avoue avoir négligé un peu l’hygiène et la toilette. Pour un prochain trek, je me forcerai à plus d’attention pour me laver, la lessive et le change, pour la santé physique,le moral et la récupération.
Avant d’arriver dans la vallée, je traverse quelques hameaux ou groupes de maisons et je discute avec une dame très gentille qui m’incite à mettre sécher ma tente et mes affaires sur leur rambarde. Elle m’explique qu’une marmotte a élu domicile sous un abri de pierres adossé à la maison. J’ose à peine y faire sécher ma tente dessus par peur de déranger la locataire à 4 pattes. Je lui dis comme ça doit être agréable de venir ici en villégiature, isolé mais sans être trop loin de la vallée. Elle me le confirme par un grand sourire! En repartant, je rêve d’avoir ne serait ce qu’une bicoque ou une cabane isolée avec une source à proximité et être loin de l’agitation de ce monde. Une jasserie comme on les appelle dans les monts du Forez, ma région d’enfance…
Arrivé à Bellentre, je me poserai au lavoir pour rafraîchir les pieds, il fait chaud aujourd’hui. Plutôt que de passer par Landry et après de suivre la route, je décide de grimper directement en face par la station de Montchavin - les Coches, je regarde sur maps pour trouver une supérette et ses horaires afin de faire un ravitaillement. Arrivé au Sherpa, il est fermé, il y a 1 heure de décalage avec l’horaire annoncé sur maps. Dépité, je vais me consoler en prenant 2 boules de glace maison à la pâtisserie d’à côté. Je me régale et je repars en mangeant ma glace. En croisant un groupe de trailers, j’entends un membre du groupe dire “tiens nous aussi, on va prendre une bonne glace!”. J’ai repéré un camping (les Lanchettes) à côté du GR5 près de Nancroix, je vais marcher à travers bois et flanc de montagne pour le rejoindre mais ça sera un peu long. Arrivé au camping, je retrouve mes amis Tchèques qui s’installent. Je ferai de même, ce camping est très bien avec un tarif randonneur (9€ je crois) et j’ai mangé un délicieux plat du soir sans en laisser une miette (pour 12€ je crois). Je discute avec Peter et Monicka de la journée du lendemain: nous allons entrer dans le parc de la Vanoise. Je leur recommande de suivre mon trajet à savoir le GR55 qui passe au coeur du parc. Par contre, obligation de bivouaquer près d’un refuge qui accepte le bivouac. Peter fait une simulation sur son smartphone et m’indique que pour aller au refuge de la Leisse depuis le camping, ça va faire beaucoup en km et dénivelé… Finalement, le couple décide qu’ils suivront le GR5 par le col de l’Iseran (j’apprendrai plus tard qu’il rejoindront une partie du GR55 en passant par le refuge d’Entre Deux Eaux). De mon côté, je me tate… je veux vraiment passer par le GR55, c’est l’occasion ou jamais… je réfléchis… ma décision est prise: demain, levé à 4h du matin et départ à la frontale, j’irai au refuge de la Leisse!

Bilan J08: trempé ses pieds dans un lavoir c’est trop bon! Encore meilleur, s’accorder le plaisir d’une bonne double glace maison! Attention aux horaires donnés par Google, pas toujours fiable. Enfin, il est important la veille de bien préparer sa journée de marche du lendemain (d’un point de vue logistique et des points d’intérêt).

les pieds dans le lavoir

Bebacksoon · 22-09-2020 15:13:48

Dimanche 26 juillet J09:

Une grosse journée de marche m’attend, je me lève à 4h00, led rouge au front, je plie le camp en essayant de faire le moins de bruit possible pour mes voisins de camp, Peter et Monicka. Je ne les reverrai plus mais nous avons partagé une dernière bière et je leur ai demandé la veille de m’envoyer une photo quand ils arriveront sur la plage à Menton! Je traverse le camping sur la pointe des pieds dans la lumière rouge, ensuite je bascule sur les 38 lumens de lumière blanche de ma Nitecore NU35 pour suivre le sentier de la forêt (c’est bien assez suffisant et plus de 7h d’autonomie).
Il n’y a pas de lune pour m’éclairer. Je passe à côté du palais de la Mine (ancienne mine de plomb et d’argent). J’arrive au niveau du refuge de Rosuel bizarrement situé en bord de route et près d’un grand parking. Il y a aussi une cabane toilettes lavabo pour ceux qui se posent sur le parking ou de passage. J’attaque la montée dans la pénombre, inutile de dire que je suis tout seul. Un peu plus haut, je me souviens m’être posé sur une terrasse en bois pour manger quelques barres. Un peu plus haut, je me souviens avoir suivi un marquage ressemblant à une tête d’âne rouge (j’ai peut être perdu la vraie trace du GR5). J’arrive sur un replat, une tourbière sillonnée de rus (plan de la Plagne) avec des chalets de berger fermés, une source, l’endroit est assez surprenant et dégage une certaine atmosphère, je m’imagine être là l’hiver avec la neige tombant et me réfugiant dans une de ces cabanes…
Je laisse sur ma droite et au loin le lac de la Plagne avec le refuge Entre le Lac. J’ai le souvenir d’espace et de combe encore en continuant et du joli lac du Grattaleu avant d’arriver au refuge du col du Palet. Il doit être 10h et je mangerai bien une omelette mais ce n’est visiblement pas le moment au refuge. On me renseigne que j’aurai du réseau au col du Palet (2652m) un peu plus haut. J’ai besoin d’appeler le refuge de la Leisse pour booker mon bivouac.
Arrivée au col sous un beau temps, l’environnement est très alpin mais c’est le domaine skiable de Tignes avec toutes ces remontées. Feu vert pour le refuge de la Leisse, bivouac accepté !!, je suis content sinon j’étais bloqué à Tignes! Je croise un troupeau de mouton en mouvement, pas de patou et la bergère qui m’indique que je peux traverser le troupeau, j’avance en essayant de ne pas effrayer les animaux. Je me pose près d’une table en bois avec vue plongeante sur Tignes. Il y a du passage, des vacanciers qui se rendent probablement au refuge du col du Palet. 2 jeunes viennent se poser près de moi, ils sortent une enceinte portable pour mettre un peu de musique wesh wesh, j’ai envie de leur montrer mes écouteurs et de leur dire que c’est pratique pour écouter la musique sans gêner les autres.
Je descends sur Tignes Val Claret pour manger une pizza et vite me ravitailler au Sherpa qui est sur le point de fermé. Je suis content de quitter la station et poser mes premiers pas sur le GR55 en direction du col de la Leisse. Des télésièges déposent les vacanciers et vtt au col de Fresse, je pense dans ma tête “bande de tricheurs!” Je m’approche du col de la Leisse, il y a de la neige à traverser mais rien de méchant. A partir du col (2767m), moins de monde et le paysage est sauvage.
Vue sur la Grande Motte et son glacier, j’ai l’impression que c’est là que se trouve les pistes de ski sur glacier de Tignes. Je ressens l’endroit comme sauvage, isolé et froid, je ne voudrais pas m’y perdre en hiver… Je poursuis sur une descente un peu longue vers la fin de mon étape. Il y a un replat (plan des Nettes) parsemé de ruisseau, une famille allemande marche avec un âne devant moi. J’entendrais souvent la conductrice sollicité l’âne pour qu’il avance au lieu de brouter la végétation au passage! Enfin le refuge de la Leisse apparaît avec ses 2 chalets en bois, il doit être environ 18h30 soit une journée de 14h de marche (avec des pauses quand même notamment Tignes). Le gardien est jeune et très sympa (je ne sais pas pourquoi mais il me fait penser à Gus Lyon), derrière lui ça cuisine en famille, soupe, pancakes… Je m’acquitte des 5€ et quelques (taxe de séjour comprise!) et je vais poser ma tente sur une zone un peu plus haut. Le gardien m’a précisé que dans la Vanoise cet été, on peut monter la tente avant 19h autour du refuge vu qu’ils ont planté des tentes fixes pour pallier le manque de dispo en intérieur. Le vent soufflera un peu dans la nuit,et le silnylon claquera un peu, je me suis fait la réflexion que ça serait bien si je pouvais trouver un modèle de tente ul qui soit silencieux quand il y a du vent… Demain, je finirai la traversée de la Vanoise vers Pralognan (je reviendrai dans le parc après demain pour passer au col de Chavières).

Bilan J09: En randonnée, quand on veut, on peut! Ma motivation était telle pour passer par le GR55 que je ne regrette pas cette journée de 14h. La présence de la neige, de sommets escarpés, la sensation de la rudesse du climat, je me suis imaginé cette traversée de la Vanoise l’hiver et j’ai pensé aux gens d’autrefois qui vivaient durement dans ces vallées, aux colporteurs passant les cols avec leur équipement rudimentaire comparé à nous autres marcheurs des temps modernes et nos textiles techniques...

J'arrive dans le parc de la Vanoise

Lac de la Plagne

Lac du Grattaleu

vue en arrière sur le refuge du Palet depuis le col du même nom

Bebacksoon au col du Palet (pour rassurer mes proches et leur dit que tout va bien )

col de la Leisse (2758m)

Après le col de la Leisse

Arrivée au refuge de la Leisse (2487m)

Bebacksoon · 22-09-2020 17:38:07

Lundi 27 juillet J10:

Départ 6h33. Aujourd’hui, c’est un peu plus tard car je profite du chalet hors sac pour prendre ma Ricorée et quelques graines. Pas de thermomètre mais il fait frais ce matin à cette altitude. En général, je garde mon bas en polaire, j’enfile par dessus le short puis le haut en polaire sous le coupe vent pour démarrer mais j’ai vite chaud et je me retrouve, même à la fraîche, en short et t-shirt mc + coupe vent. Ce qui est un peu chiant, c’est d’avoir à quitter les chaussures pour enlever le bas en polaire qui est sous le short.
Ce matin là, je me sentirai bien et heureux dans le vallon de la Leisse. J’écoute ma musique sans être isolé de l’extérieur car ce sont des écouteurs boutons mais de bonne qualité audio.
J’arrive au pont de Croé Vie qui est un carrefour avec une branche joignant le GR5. J’attaque la montée en lacet qui va m'emmener au col de la Vanoise. Je me pose pour un casse croûte matinal (pâté, maquereaux et pain).
Un peu avant ce même col, je pique une tête dans le lac Rond à 2500m et étonnamment, l’eau n’est pas si froide que ça! Il fait beau, je me sens un peu plus propre, t-shirt et boxer seront en plus rincés mais je ne sors pas le savon. L’environnement est alpin et beau, en plus sous un beau soleil. Je suis surpris en arrivant au refuge de la Vanoise de trouver beaucoup de monde. Je ne me pose pas et je continue. Après le lac Long, descente sur le lac des Vaches et son fameux gué. Et là, j’hallucine! Autant de monde que si j’étais dans une station balnéaire du sud. On croise difficilement sur le passage des dalles! Je poursuis la descente. Je m’arrête à l’auberge des Fontanettes pour prendre une bière et une glace. Je repars.
J’entends un hélicoptère proche qui tourne. Arrivant à l’entrée de Pralognan la Vanoise, je vois l’hélicoptère posé dans un champs, puis pompiers et gendarmes dans la ruelle à l’entrée du village. Je vois des vtt, j’entends des pleurs, des personnes regardent. Je passerai sans m’arrêter ni regarder mais je devine un accident grave de vtt dans l’arrivée au village. Cet été, j’ai vu beaucoup de vtt dévaler à toute vitesse les pentes des stations… J’ai repéré une supérette sur maps qui est sur le GR mais le magasin est fermé définitivement. Tant pis pour les courses, je ne suis pas à sec.
Je me souviens d’un chemin dans les bois qui longe le Doron de Chavière, un essai de baignade dans la rivière vite avorté, même juste pour les pieds, l’eau est trop glacée! Ce n’est pas comparable à l’eau des lacs. J’appelle le refuge de Péclet Polset pour réserver mon bivouac mais j’apprends qu’ils ne font pas le bivouac, par contre ils m’indiquent de m’arrêter dans une ferme juste à la lisière du parc de la Vanoise et demander à planter la tente. Je fais un arrêt au refuge du Roc de la Pêche pour une petite mousse. J’apprends que je peux payer par CB car ils ont une antenne pour le télépaiement.
J’arrive à la ferme de l’Alpage de Ritord. J’achète pour 2€ le dernier verre de lait en vente et je me régale en le versant dans mon muesli lyo D4. Je reconnais le fromager qui était dans un reportage fait par 2 Suisses sur la GTA (regardez dans Youtube Passe moi les jumelles et la grande traversée des Alpes à pied). Nous sommes plusieurs à se poser autour de la ferme pour un bivouac (attention au meilleur coin car il y a des ruches, une randonneuse se fera piquée). Une rivière coule et nous sépare du troupeau de vache, par contre, les cloches résonneront jusque tard dans la soirée. Demain, un col haut perché m’attend: le col de Chavières (2796m)

Bilan J10: Je vais prendre l’habitude d’écouter de la musique en commençant ma journée de marche, c’est un super moment de plaisir. Je vais essayer de me baigner dans les lacs, c’est bon pour le corps et le moral. Par contre, on oublie l’eau des rivières de montagne vraiment trop froide! Comme j’ai cité YouTube je vous recommande France3 Rhône Alpes la traversée des Alpes en 4 épisodes.

Dans le vallon de la Leisse

casse croûte

refuge de la Vanoise (2518m)

le lac Long à côté du col de la Vanoise

le lac des Vaches

Dernière modification par Bebacksoon (22-09-2020 23:15:34)

Docmat · 22-09-2020 19:09:08

Récit et photos très sympathiques.

Bebacksoon · 22-09-2020 21:16:56

Docmat a écrit :

#585350Récit et photos très sympathiques.

Merci pour ton message, cela fait plaisir
Je ne pensais pas à mon retour faire un récit de ma GTA mais finalement je me prête au jeu
J'aurai ainsi une trace écrite de mes souvenirs et puis cela peut servir à d'autres ou tout simplement faire un peu de lecture pour ceux qui apprécient cette forme là.

Bebacksoon · 22-09-2020 23:13:53

Mardi 28 juillet J11:

Départ 6h06, je démarre la montée vers le col de Chavière. Je passe à côté d’un banc de traite où un fermier s’affaire avec ses vaches, il ne me verra pas passer sur le GR. La montée au col est belle, je laisse sur ma droite le refuge de Péclet Polset en plein soleil du matin. Il y a quelques névés à traverser mais ils ne sont pas pentus. Je traverserai une jolie forêt de cairns. Juste après les cairns, il faut faire un peu attention dans la dernière partie pour ne pas glisser dans des schistes en lacets. Derrière moi, un papa et sa fille de 10 ans qui est bavarde comme une pie, me rattrapent et ils arriveront juste après moi au col. Le papa me demandera de les prendre en photo. Il y a une belle vue au col de Chavière (2796m), on devine au premier plan la vallée de la Maurienne et derrière, les montagnes qui m’attendent en reprenant le GR5.
Il est temps de passer le col, une descente de 1800m m’attend pour arriver à Modane! Je vais faire une pause près de la “source du vin” qui permettra de me régaler d’une eau fraîche et qui ne me rendra pas soul malgré tous les godets que je me sers! Je ne sais pas pourquoi mais je trouve toujours les descentes longues, trop longues. Je traverse quand même le joli village de Polset. J’arrive à Modane sur une fontaine près de la chapelle Saint Jacques. Je me tâte à poursuivre?, trouver un hôtel? ou un camping?
Finalement, je poursuis, traverse l’Arc et me dirige vers Fourneaux. On m’a conseillé sur ce forum de passer par la route forestière plutôt que par la route qui monte à la station de Valfréjus. Je longe la route qui traverse Modane et je me rappelle qu’il y a un Intermarché dans cette direction. Je fais le plein dans le supermarché, j’avais mis mon sac à dos dans un caddy mais la caissière me demandera d’ouvrir mon sac à ma grande surprise puis laissera tomber devant mon air ahuri (j’aurais la même mésaventure au Leclerc de Briançon mais avec le vigile qui viendra regarder le dessus à l’intérieur du sac). J’ai beaucoup acheté et je me pose par terre, sur mon matelas mousse, contre un pan du magasin tel un sdf mais c’est le seul endroit sur place avec de l’ombre. Je vais boire et manger mon soul de salade, fruits, yaourt avant de repartir.
Le ciel se noircit, la météo annonce de l’orage. Sur le GR, à la sortie de Fourneaux près d’un stade et d’une église, je vois une table de pique nique, un barbecue, des lavabos et une aire de jeu pour enfant. Après la surprise de la découverte, mon intuition (et peut être bien la fatigue aussi) me pousse à me poser ici pour ce soir. En plus, j’ai du réseau pour pouvoir regarder mon téléphone ce soir (je me rappelle avoir visionné avec émotion la 1ère partie de la GTA de JR sur YT ). Je repère une cabane de jeux assez grande pour les enfants et je me dit que ça pourrait faire un bon abris en cas de pluie. Et bien, c’est exactement ce qui s’est passé, l’orage et la pluie sont arrivés, je me suis réfugié dessous et j’ai même étendu mon matelas pour y dormir. Demain, je vais quitter la Savoie pour entrer dans les Hautes Alpes…

Bilan J11: Désormais, je prendrai mon sac plastique de la fruitière d’Abondance pour faire mes courses et être sûr de ne pas trop acheter en volume et quantité. Ne pas mettre le sac à dos dans le caddy dans les super ou hyper car on va vous demander d’ouvrir le sac aux caisses (le laisser à la caisse principale je suppose). Les aires de jeux pour enfants peuvent dépanner pour un bivouac si la pluie s’annonce (il y avait aussi le porche de l’église mais plus à la vue de la rue).

le refuge de Péclet Polset dans le soleil

dans la direction du col de Chavière

forêt de cairns

vue côté sud du col de Chavière (2796m)

source du vin

Bebacksoon dans une cabane d'enfant à Modane à l'abri de la pluie

Bebacksoon · 23-09-2020 12:03:09

Mercredi 29 juillet J12:

Ce matin, au moment de partir, je m’aperçois que l’embout usb-c de mon câble déconne. Ma frontale se rechargeant en micro usb et mon smartphone lui en usb-c, dans un souci d'allègement, j’avais acheté un seul câble avec des embouts magnétiques. J’hésite un instant à attendre l’ouverture de l’Intermarché de Modane puis je décide finalement de me mettre en route en économisant le plus possible la batterie de mon téléphone. Je songe qu’il me faudra probablement attendre Briançon pour racheter un câble.
Je démarre donc cette journée un peu contrarié car mon smartphone, c’est mon gps, mes cartes IGN, le lien avec mes proches, mon appareil photo, mes applications, bref le plus polyvalent et précieux de mes items.
Ce matin, il fait beau, c’est déjà ça. Je monte à travers une forêt sur cette variante du GR5. Mes pas font fuir une biche que j’ai juste le temps d’apercevoir. La progression est relativement facile. Une famille en file indienne me double en marchant d’un bon pas, le papa en chef de file. Je les retrouverai un peu plus haut en pause, ils sont en excursion à la journée pour le Mont Thabor, je leur explique que je traverse les Alpes et nous nous souhaitons mutuellement une bonne randonnée.
Je traverse des alpages verts où les marmottes abondent. Sans difficulté, j’arrive au col de la Vallée Étroite (2433m). Le Mont Thabor me fait de l’oeil, surtout qu’il fait un beau ciel bleu, mais je dois avancer car j’ai des dates butoirs dans cette GTA (ça sera un de mes regrets de ne pas être monté au sommet à plus de 3000m et à la chapelle). Je me pose au pied de la croix du col mais je reste du côté Savoie. En effet la croix marque la limite entre Savoie et Hautes Alpes. Je déguste ma salade Catalane Petit Navire. Je songe qu’hier à Modane, j’ai fait la moitié de ma traversée et que j’attaque la partie sud maintenant. Le Briançonnais et le Queyras m’attendent!
Après le col, j’entame une descente agréable et ensoleillée. La vallée est bordée de massifs montagneux assez minéral mais je trouve la vallée large contrairement à son nom. Je croise pas mal de randonneurs, à la journée visiblement, et on me lance souvent des bonjours en italien (Bardonecchia est juste de l’autre côté de la montagne). J’arrive aux Granges de la Vallée Étroite qui compte 2 refuges. Je fais le plein d’eau à une fontaine juste à côté d’une chapelle ouverte. Il y a un accès routier, par conséquent l’été, il y a des papis et mamis qui viennent se mettre au frais à 1800m et manger en terrasse. Vu le monde, je préfère poursuivre en direction de Névache. Je vais passer tranquillement au col des Thures avec son lac et m’accorder une pause auprès d’une stèle-photo en hommage à Joseph Giavelli, berger des Thures 1969 - 2005. A un an près, nous avions le même âge. J’essaie d’imaginer sa vie comparée à la mienne sans vraiment y arriver. Sur la photo, on dirait qu’il à 60 ans. 2 chiens sont couchés à ses pieds. Je l’envie pour cette vie au contact de la montagne, des bêtes avec ses chiens et en même temps je sais que ça dû être une vie très dure et de travail.
Je poursuis la descente que je vais encore trouvé longue sur Névache. Il y a des strates d’érosion et une cheminée de fée qu’un géologue pourrait surement m’expliquer. J’arrive enfin dans la vallée de la Clarée. Je me dirige au Roubion et au bord de la Clarée, vers le camping municipal 1 étoile, et j’acquitte la considérable somme de 6,70€ (1 jeton de douche compris) pour passer la nuit (il y a une route à côté mais peu fréquentée la nuit). Beaucoup de camping-car et de campeurs de passage dans ce sympathique endroit. Il y a tout proche, un bar resto pizzeria mais surtout une épicerie dans laquelle je fais mes courses pour le souper (au moment de payer, j'aperçois derrière le comptoir qu’ils vendent le livre de poche d’Emilie Carles “Une soupe aux herbes sauvages”, j’ai failli l’acheter pour le relire dans sa région mais je n’ai finalement pas voulu me rajouter le poids d’un livre même de poche). A côté de la tente, un randonneur solitaire à planter son abri Six Moon probablement la Lunar Solo. Nous n’aurons pas l’occasion de discuter, dommage car j’aurai aimé son avis sur son abris. Je vais squatter la prise électrique extérieure du cabanon de l’accueil du camping, pour essayer, malgré l’embout défaillant, de recharger un peu mon téléphone. Avant de me coucher, je prépare l’étape de demain. La météo semble bonne, je vais donc aller à Briançon par une variante qui passe par le chemin de crête de la Grande Peyrolle. Moi qui ait le vertige, je me demande si c’est une bonne idée… On verra bien, en attendant dodo!

Bilan J12: Ne surtout pas prendre de câble usb avec embout magnétique car ça se débranche en nomade quand ça bouge avec le panneau solaire et puis c’est fragile. Je pense même me mettre un mini câble en spare si le principal lâche pour mon téléphone. Entre gps, ViewRanger, musique et vidéos YouTube au campement, ma batterie de 5000 est un peu juste et j’ai la flemme de laisser mon panneau solaire en permanence sur le dessus du sac donc je pense que je serai plus confortable avec une batterie externe de 10 000 même pour une centaine de gr en plus.

montée au col de la Vallée Étroite

croix au col de la Vallée Étroite (2433m)

le mont Thabor et sa chapelle que l'on devine

dans la vallée Étroite

un joli papillon Macaon

chapelle aux Granges

refuge i Re Magi aux Granges

en quittant les Granges direction Névache

lac des Thures (2194m)

mon souper au camping de Névache

Bebacksoon · 23-09-2020 18:15:09

Jeudi 30 juillet J13:

Départ 6h15. Je crains une montée un peu raide dans la forêt depuis la vallée de la Clarée mais ça va. Je fais une pause au joli lac de Cristol. La journée va être belle et sans vent, conditions idéales pour un chemin de crête. Prochain passage, les portes de Cristol (2483m).
Je poursuis sur un chemin large en direction du col de Granon (2404m). Il y a un départ de parapente et les voiles me passent juste au dessus de la tête. Il y a un beau panorama avec en dessous la vallée de la Guisane et la barre des Ecrins je suppose. Cela me rappelle l’année dernière le GR54. Je ne m’arrête pas au col de Granon et je poursuis jusqu’à découvrir la variante. De loin, je devine que ça grimpe un peu mais je suis rassuré. Une fois sur la crête, c’est un peu plus physique que je ne le pensais mais je vais tranquille à mon rythme. Je croise un jeune couple de trailers avec leur 2 chiens, tous les 4 semblent se régaler sur ce terrain de jeux, je leur demande s’ils vont sur Briançon mais non ils feront demi-tour sur la crête pour revenir au col. Petits joueurs! Je me moque mais en bout de crête, je reste concentré et pas si à l’aise que ça, c’est aérien et je n’ai pas envie de me casser la figure en sortie de crête quand ça “plonge” sur la descente vers Briançon.
Vers une bâtisse militaire en ruine, je croise un couple qui me demande où ça monte, mais je leur déconseille d’aller vers la crête, ils sont plus en mode balade. J’arrive à la croix de Toulouse, il fait soif mais je ne trouve pas de point d’eau. Je regarde sur ma carte et je vois une source dans la descente la fontaine de bon repos: un vrai bonheur! J’arrive à Briançon en tombant sur une fontaine et juste après sur la droite une terrasse de café qui me tend les bras: ça sera un monaco en pinte! Je vais ensuite rentrer dans la cité, me payer une glace (je suis pas tout seul à avoir la même envie). J’étais venu à Briançon étant enfant et je retrouve la rigole d’eau centrale avec laquelle j’avais joué…
C’est pas tout ça, mais il me faut acheter un câble usb, faire des courses et trouver un camping. Je suis surpris de voir que ça bouchonne en voiture à la sortie de Briançon. Je passe à l’hyper Leclerc puis me dirige vers le camping des 5 vallées à 30mn à pied du GR5 pour demain. Je peux enfin faire le plein d’énergie pour le téléphone et la batterie, me régaler d’une douche de 15mn et des victuailles du Leclerc. Je passerai une nuit tranquille, mais j’ai fait l’erreur de laisser la moustiquaire ouverte et je commence à voir de minuscules fourmis se balader dans ma tente. Demain, je vais découvrir le Queyras et plus généralement toute la partie sud des Alpes que je ne connais pas…

Bilan J13: Sur les crêtes, il y a peu de chance de trouver de l’eau donc prévoir en conséquence. Briançon est une jolie ville à visiter, dans une région ensoleillée (c’est leur slogan publicitaire!). Se méfier de ces colonies de minuscules fourmis qui par milliers ont vite fait de se faufiler vers votre nourriture.

lac de Cristol (2245m)

vue en direction du col de Granon

variante par la Grande Peyrolle

en approchant de la crête

la fontaine de bon repos

la récompense à l'arrivée!

porte d'entrée dans la cité

la Grande Rue de la cité de Briançon

Lou_is34 · 23-09-2020 18:38:16

Salut bebacksoon

Tout comme serval et d’autres assurément, je te lis.

Étant allé dans les Cerces récemment j’ai compris qu’après mon retour que du côté de Briançon il y a beaucoup de base militaire et des vestiges de l’armée.

Jolies photos, récit concis avec bilan, top !

Oisans38 · 23-09-2020 19:00:45

Lou_is34 a écrit :

#585509Salut bebacksoon
Tout comme serval et d’autres assurément, je te lis.
Étant allé dans les Cerces récemment j’ai compris qu’après mon retour que du côté de Briançon il y a beaucoup de base militaire et des vestiges de l’armée.
Jolies photos, récit concis avec bilan, top !

Moutain wilderness a d ailleurs fait un nettoyage des vestiges mitaires dangereux pour la faune et les randonneurs. Féraille, pylônes et barbelés, munitions...au total,une dizaine de tonnes de déchets militaires ont été enlevés ces dernières années dans le secteur du Granon, Cristol. Il en reste encore.

Bebacksoon · 23-09-2020 19:12:30

Lou_is34 a écrit :

#585509Salut bebacksoon
Tout comme serval et d’autres assurément, je te lis.
Étant allé dans les Cerces récemment j’ai compris qu’après mon retour que du côté de Briançon il y a beaucoup de base militaire et des vestiges de l’armée.
Jolies photos, récit concis avec bilan, top !

Salut Lou_is34 et merci pour ton message
Si je suis lu, ça fait plaisir!
J'ai trouvé aussi pas mal d'éclats d'obus tous rouillés dans la descente entre le col de Chavière et Polset vers Modane (il y a là aussi un champ de tir comme vers le Granon).

Oisans38 · 23-09-2020 19:52:21

Bebacksoon a écrit :

#585513
J'ai trouvé aussi pas mal d'éclats d'obus tous rouillés dans la descente entre le col de Chavière et Polset vers Modane (il y a là aussi un champ de tir comme vers le Granon).

L année dernière, le nettoyage des dechets militaires dans le vallon de Polset a commencé, toujours fait par les bénévoles de MW.

Et aujourd hui même, a Fourneaux, il y a eu un deminage d une bombe de la seconde guerre mondiale.

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

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#1 19-09-2020 16:26:32

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#10 20-09-2020 18:21:48

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#14 22-09-2020 10:30:16

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