[Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

Clem_Ly · 30-06-2021 11:00:53

Préambule :

Premier récit pour moi, qui fut également une première pour un voyage avec bivouac en autonomie. J’ai longuement hésité à le poster dans mon trombi vu qu’il s’agit d’un « récit de la honte », avorté. Toutefois, je me dis qu’à défaut d’être palpitant, d’autres randonneurs légers débutants se retrouveront peut-être dans ce récit ou s’en inspireront pour éviter de commettre les mêmes erreurs que moi.

En vrai plutôt que récit de la honte, je l’intitulerais « l’apprentissage de l’humilité », pour une randonnée qui s’est déroulée du samedi 26 au lundi 28 juin 2021.

Je lis beaucoup de récits sur RL et très souvent, c’est « parfait », tout semble bien calibré et derrière son écran, on en oublierait presque tout le travail, la réflexion accomplie par chacun pour en arriver là où il est dans sa démarche d’allègement et sa manière de randonner.

Initialement, j’avais prévu de parti du 26 juin au 3 juillet, soit une semaine complète, pour traverser le GR53, environ 175 kilomètres dans les Vosges du Nord.

Il faut dire que mon voyage ne s’augurait déjà pas sous les meilleures auspices, entre le contexte sanitaire, la charge de travail de ce dernier mois et quelques soucis personnels en tête, la fatigue s’est accumulée et, dans l’emballement de la préparation de ce trek, j’ai eu la très bonne idée de prendre mon billet de train le lendemain de la fin de ma semaine de travail, au petit matin.

Par ailleurs j’ai manqué de discernement sur ma préparation en partant avec 7 jours et 6 nuits de ravitaillement, soit 3,5 kg de nourriture. J’avais bien une petite voix dans ma tête qui me disait « c’est trop ! » mais une autre, plus bruyante me disait « ça passera, tu restes sous les 10 kg dans le sac ». Finalement, cette surcharge m’a pesé (pas fier du jeu de mots) et n’a clairement pas contribué à améliorer mon séjour.

Jour 1 : Samedi 28 juin

Paris, le 26 juin 2021. Le réveil sonne. 6h30. Entre la préparation de mes affaires la veille au soir et l’excitation du départ, je n’ai que peu dormi. Je me lève néanmoins, pour constater que dehors, la pluie est au rendez-vous. Cette semaine s’annonce pluvieuse et orageuse et la réalité ne va pas démentir ces prévisions.

Après une douche, un petit-déjeuner, et une dernière vérification de mes affaires avant de quitter mon appartement, je prends la direction de la gare de l’Est, destination Strasbourg puis Wissembourg, point de départ du GR53, reliant cette dernière ville à Schirmeck.

Particularisme vosgien, ce GR dispose d’un balisage spécifique – des cartouches rectangulaires rouges – qui est installé et entretenu par le Club Vosgien. Il s’agit, je crois, du seul GR possédant cette caractéristique.

Le temps, maussade, est à l’image de mon humeur, mais au fur et à mesure de mon avancée vers l’est, tous deux s’améliorent nettement.

Je démarre ma randonnée vers 11h45, sous un soleil radieux et une chaleur déjà prégnante.

Les deux premières heures du parcours se déroulent non loin d’une grande route, et malgré la nature alentour, la civilisation se rappelle au voyageur au gré du bruit des voitures qui passent au loin, heureusement sans constituer une véritable nuisance sonore.

Après une heure de marche, le hasard m’amène près d’un banc ombragé qui m’incite à l’arrêt. Cela fait cinq heures que je n’ai pas mangé et cette première pause sera la bienvenue.

C’est l’occasion de vous présenter mon sac, reçu quelques jours avant mon départ : un Osprey Levity 45, en taille S. 42 litres donc. L’emmener était quelque peu audacieux étant donné que n’avais pas eu l’occasion de le tester auparavant, mais l’alternative était un Deuter de 2,3 kg… Le débat a été rapidement tranché ! Et surtout, ce sac je l’ai « senti » tout de suite. Après maints et maints essais de sacs, tous décevants, voilà celui qui, d’emblée, me va comme un gant. A l’inverse du Exos, dont l’une des barres d’armature me rentrait dans le dos, ici cette fameuse barre n’existe pas, c’est parfait pour moi. C’est donc, décidé, je l’emporte, mais j’ai vraiment besoin de l’apprivoiser.

L’organisation de mon sac laisse à désirer. Comme vous pouvez le constater, l’excroissance disgracieuse dans la poche frontale n’est autre que ma tente, une X-mid 1P. Je pense que l’avoir mis là a contribué à mon inconfort, apparu plus tard, en exerçant une pression vers l’arrière. Si j’avais réduit ma quantité de nourriture, elle serait certainement passée dans la poche principale. Par ailleurs, j’ai rajouté à la va vite un système d’attache provisoire au dessus du sac, afin d’y glisser la veste de pluie ou la poche à eau remplie.

Retour sur le parcours. Passé quelques champs, c’est la forêt qui va dominer la majorité du temps.

Elle apporte protection contre les rayons du soleil et son ombre au randonneur au long cours. L’homme a également marqué sa présence, le Club Vosgien ayant installé sur ce GR des cabanes et autres refuges permettant de faire une halte quand l’envie se fait sentir.

Arrivé au Col du Pigeonnier, un gîte, un abri et une fontaine sont présentes. La fontaine est particulièrement salvatrice, car il fait chaud et j’ai régulièrement soif. Pour l’eau, j’ai choisi de partir avec deux bouteilles de 0,5L, un Sawyer et une gourde Evernew de 2L pour le bivouac. Les points d’eau se font rares sur le GR53 et même avec le Sawyer, trouver de l’eau n’a pour moi pas été chose facile.

Dans l’abri, une affiche attire mon attention.

C’est une évidence pour la plupart d’entre nous, mais j’ai apprécié la démarche responsable du Club de sensibilisation des randonneurs sur la gestion des déchets. Ici pas de poubelles, on vous rappelle que les déchets n’arrivent pas sur leurs belles petites gambettes, et que par conséquent, c’est à vous de les emporter.

Une fois désaltéré, la route se poursuit, cette fois en descente. Arrivé à Climbach, un cimetière me permet à nouveau de me ravitailler.

Je poursuis ma route, en passant par le hameau du Petit Wingen et commence mon ascension d’une série de cols, direction le château de Fleckenstein.

Sur ma route, mes bouteilles bientôt vides, je croiserai la route d’un premier cours d’eau, l’occasion pour moi de tester en conditions réelles le filtre Sawyer, dans sa version micro. Il s’avère que celui-ci est bien moins avenant que le Tom qui a pu bercer mon enfance ! Première tentative, le Sawyer vissé sur l’une des bouteilles, je tente de filtrer vers la deuxième bouteille. C’était sans compter sur le pas de vis qui en a décidé autrement, puisque certes, le filtre était bien vissé dessus, mais l’eau arrivait par je ne sais quel moyen à fuir à ce niveau. Lassé de voir plus d’eau couler par terre que dans la bouteille, j’ai poursuivi mon œuvre avec la poche à eau. J’ai eu beau pressé, crié, exhorté, et tenté d’amadouer le Sawyer, celui-ci délivrait son breuvage au rythme d’une tortue frappée d’arthrose. Au final, je comprends largement les utilisateurs du Katadyn BeFree !

Je monte vers le col du Litschhof puis vers le château de Fleckenstein, qui domine en surplomb.

Je pensais y installer ma tente non loin mais c’est la déception en arrivant. Il est samedi, et ce que je n’avais pas anticipé c’est qu’il y a encore pas mal de monde sur ce site qui est somme toute touristique. L’accès au château est même payant, ce qui ne sera pas le cas des autres que je croiserais le deuxième jour. Second écueil, j’ai mal interprété l’un des symboles d’Osmand et là où je pensais trouver une source d’eau potable, rien.

Il est environ 17h30 et je décide de continuer ma route, surtout qu’un grand étang se trouve plus loin sur le chemin. Cela doit faire une vingtaine de kilomètres que je marche et je commence à bien sentir mon dos et toute cette nourriture emportée (rappelez-vous, 7 jours et 6 nuits !).

Sur le trajet, je guette d’éventuels emplacements de bivouacs en me faisant la réflexion qu’il est difficile de trouver un endroit plat où planter sa tente.

J’arrive enfin au point d’eau tant espéré. Avec la chaleur, j’ai vraiment très soif et celui-ci – un étang – arrive plus qu’à point nommé. Seulement voilà, ont également décidé d’y loger une flotte de camping-caristes, qui me regardent médusés aller gaiement recueillir mon eau, accroupie dans une position délicate étant donné la hauteur entre le bord de l’étang et l’eau.

Je n’aime pas trop cette sensation d’être jugé comme une bête de foire et en plus, l’idée d’être repéré ne me plaît pas non plus. Malgré la fatigue et le poids du sac, plus du litre et demi que je viens de rajouter sur mes épaules, je veux m’éloigner de cet endroit. La suite du sentier grimpe fortement et j’arrive en haut à bout de souffle.

Arrivé sur un plat, j’avise un panneau point de vue « aller retour » de 20 minutes. Je décide de m’y rendre et espère en faire mon point de chute. Je croise en chemin un randonneur mais ouf, avant d’avoir commencé à m’y installer. Je vais quasiment jusqu’au bout du chemin mais voyant le point de vue arriver et la trace se rétrécir, je rebrousse chemin avant même de l’atteindre, trop fatigué.

Il est 18h30, je pose mon sac et je monte ma tente sur le terrain qui m’apparaît le plus plat. Le coin est loin d’être exceptionnel, mais je fais avec. Je ne suis pas du tout satisfait du montage de ma X-mid (trop lâche, je n’ai pas assez tendu le rectangle) mais ça suffira pour ce soir, d’autant que le beau temps se maintient.

Après une toilette de chat, je me change avec ma tenue de bivouac puis prépare à manger. Pour le soir, j’ai prévu essentiellement des lyophilisés, par simplicité. J’ai prévu quelques soirs semoules-soupe mais pour cette première expérience en solo, j’ai préféré ne pas avoir à me concentrer sur le volet nourriture.

Ce premier repas du soir a un goût de liberté, et je me glisse par la suite dans ma tente fraîchement montée. Je me fais la réflexion que la tente intérieure est vraiment un atout : vu le nombre de mouches et de moustiques avides de venir me rendre visite, je me dis que je vais certainement la conserver, même si sa suppression était une de mes pistes d’allégements futurs. A voir donc.

Je décide de dormir avec l’une des entrées ouvertes, celle qui donne sur la légère pente arborée en contrebas. C’est un point de vue quelconque, mais pour ce soir, il me convient très bien et m’apaise.

J’ouvre un petit livre de Sylvain Tesson, « Petit Traité sur l’immensité du monde », auteur que je connais de par sa renommée, mais que je n’ai pas encore pris le temps de lire. Une vingtaine de minutes plus tard, je décide de me coucher. Il est environ 20h30.

Jour 2 : Dimanche 29 juin

6h00, le lendemain, je me réveille. Je me prélasse encore une grosse demi-heure avant de me lever. J’ai vraiment très bien dormi, quand bien même j’ai entendu quelques cris préhistoriques le soir précédent. Peut-être un oiseau qui cherchait une donzelle ? L’histoire ne le dit pas.

En tout cas, cela ne m’a pas gêné et je n’ai pas eu besoin des boules quiès. Au contraire, le son de la nature m’a bercé. J’étais très content du matelas SeaToSummit Ultralight Insulated, pour un dormeur de côté comme moi, il fait très bien le job. Mon Valandré Mirage était overkill et j’ai dormi avec celui-ci ouvert. J’ai seulement eu besoin de me couvrir avec à l’aube. Le polycree est validé également, le sol étant recouvert de petites pommes de pins, j’avais peur de percer le matelas sans lui.

En me levant, je sens des courbatures, héritage des 25 km de la veille.

Je remballe mes affaires et prépare mon muesli avec lait en poudre en guise de petit-déjeuner, puis un café soluble. Ça n’en vaut pas un vrai, mais dans ce contexte, il passe très bien.

Il est désormais 8h00, je me prépare à partir.

Ayant un remord pour le point de vue, je décide d’y aller à pied sans mon sac. La vue sur l’étang de la veille valait bien cet effort, mais c’est surtout ces pierres qui donnent l’impression d’êtres suspendues qui font le charme de l’endroit.

Je reviens chercher mon sac et je sens son poids en le mettant sur mes épaules. Je me dis que le sac à nourriture est placé bien trop haut et tire sur ces dernières. J’ai vraiment un travail d’organisation à faire pour l’avenir sur ce point.

Si le premier jour était quelque peu avare en monuments historiques, le deuxième va apporter son lot de châteaux en ruines. Ces édifices, ancrés dans la roche, sont impressionnants et on ne peut que laisser son esprit dériver en les voyant, en tentant d’imaginer la vie à l’époque où ceux-ci étaient encore debouts.

Le château de Froensbourg, le premier rencontré, est le plus impressionnant. Un groupe d’allemands y a dormi cette nuit et le fût de bière trônant au milieu de leur bivouac improvisé me porte à croire que ce n’était pas une sortie MUL. Les mules (aux pieds), elles, étaient au rendez-vous (cliché gratuit). Du sommet, la vue sur les forêts alentours est imprenable.

Plus loin, ce sont des formations rocheuses, le Rocher des Tziganes, dans lesquelles on peut monter. Ils ont du avoir peur de mon accoutrement, car je n’en ai croisé aucun.

Sur la route, je trouve le château du Wasigenstein, lui aussi impressionnant. Des campeurs sont également dans les parages, et en voyant le feu bien alimenté, je sens poindre un certain agacement car ça va vraiment à l’encontre de ma conception du « leave no trace ». Après être monté au sommet du château par des escaliers particulièrement retors (merci la main courante), je m’en vais rapidement.

Dans la descente qui suit, je peste car mes réserves d’eau diminuent. Pour l’instant, je trouve que ce GR n’est pas très bivouac friendly (peu de plats) ni vraiment fait le ravitaillement en eau en cours de route, les points d’eau se faisant rare.

Heureusement, j’en trouverais un un peu plus loin, où j’y rencontre un autre randonneur qui filtre son eau. J’aurais bien entamé une conversation avec mais nous étions tous deux affairés à refaire notre stock d’eau et à batailler avec notre filtre que je n’en ai pas pris le temps avant son départ. Son chien l’accompagnait, avec ses sacoches sur le dos, et ça m’a fait pensé à certains récits du forum !

Le GR m’amène ensuite à Obersteinbach, où je croise un nombre incalculable de fontaines et me rit bien de moi qui ait galéré à filtrer mon eau 15 minutes auparavant.

Arrivé à un lavoir, je m’installe pour une pause à l’ombre. Un couple d’une cinquantaine d’années arrive et je vois la femme tremper les pieds dans le lavoir. Ça me donne terriblement envie et je l’imite pour me rafraîchir !

Après leur départ, je constate avec appréhension qu’une tique s’est glissée sur ma jambe… Elle n’était pas là avant, elle vient donc d’arriver il y a peu. Elle est vraiment petite et j’ai bien du mal à la retirer, même avec le tire-tique, ou alors c’est que je n’ai pas l’habitude. J’y arrive enfin, mais le rostre reste accroché. Je le retire tant bien que mal avec ma pince à épiler. J’ai passé un moment vraiment stressant et je reste encore un peu sur place pour me remettre de mes émotions. Je ne dirais pas que j’ai la phobie des tiques, mais pas loin.

Je déjeune rapidement sur place puis me remet en route, encore un peu perturbé par cet évènement. Inutile de vous dire que j’ai remis les jambes de mon pantalon modulable après ça.

Il fait de nouveau très chaud et le poids du sac commence déjà à se faire sentir. L’air est lourd est difficilement respirable.

J’arrive au château du Vieux-Windstein, qui sert de voie d’escalade à des grimpeurs. Impressionnant pour moi qui ait le vertige.

Le sentier se poursuit de col en col jusqu’au château du Nouveau-Windstein. Nouveau, il faut le dire très vite car s’il est un peu en meilleur état que le vieux, il n’est pas non plus au meilleur de sa forme !

Je continue mon chemin jusqu’au village de Wineckerthal qui me fait miroiter l’existence d’un cours d’eau. C’est la déconvenue, car oui il y a bien un cours d’eau, mais également un très beau grillage qui en interdit l’accès depuis l’endroit le plus accessible. Je maudis intérieurement ce grillage et le sacro-saint droit de propriété français et suis la route, qui croise à nouveau le cours d’eau… sous un pont. S’ensuit un numéro d’équilibriste pour accéder à la berge et récupérer le précieux sésame. C’était particulièrement pénible.

Je commence à accuser la fatigue, il me faut encore grimper et pour couronner le tout, un orage arrive. Bientôt, j’enfile la veste de pluie, suivie de ma jupe de pluie en tyvek. A la fin de cet épisode arrosé, j’ai la désagréable surprise d’avoir mes cuisses trempées alors que ma jupe couvrait bien mes jambes à cet endroit là. Elle est pourtant neuve, aussi suis-je très surpris, serais-je tombé sur un modèle défectueux avec du tyvek poreux ? Il faudra que j’éclaircisse ça à mon retour.

J’arrive au Col du Pottaschkopf où je songe rester dormir dans le petit refuge qui s’y trouve, mais qui n’est pas bien engageant. D’une part, il n’est que 16h30 et d’autre part, la proximité de la grande route me rebute.

Je tente ma chance au col suivant, situé à dix minutes de là, le col de la Liese. Encore pire. Le refuge est fermé, et l’endroit est un parking géant.

Je poursuis ma montée vers le Grand Wintersberg, où enfin un plat arrive, mais une nouvelle fois, trop accessible et avec du monde.

En y repensant maintenant, je pense que j’aurais du m’arrêter ici, mais la crainte d’un orage violent et la présence humaine m’ont incité à repartir. En vérité, j’aurais du m’arrêter une heure plus tôt, au col du Pottaschkopf.

Ironie du destin, j’avais lu la veille un passage du livre de Tesson sur l’être humain poussé à la performance, au « toujours plus », et qui ne vois-je reproduire ce même schéma ? Moi-même !

Ma descente s’est faite péniblement jusque Niederbronn-les-Bains, où j’ai décidé de prendre un hôtel face à l’orage qui menaçait. Mon montage de la X-mid n’est que trop approximatif pour que je prenne le risque d’essuyer des trombes d’eau. J’ai à nouveau parcouru environ 25 kilomètres.

C’est en quelque sorte un échec. Et en même temps, cela me force à réfléchir sur ma manière de fonctionner, de penser. L’itinérance en bivouac, à la différence de celui en refuges, n’est pas standardisé, normé. Il n’y a ni point A ni point B, sinon ceux qu’on se fixe raisonnablement.

C’est vraiment quelque chose que je dois apprendre à gérer.

Ce soir ce sera une douche, luxe ultime, un peu de lessive, et surtout une nuit dans un lit douillet.

Jour 3 : Lundi 28 juin

J’ai pris la décision de rentrer ce soir, à la fin de la journée. La fatigue, le poids du sac et surtout les gros orages qui s’annoncent toute la semaine vont m’empêcher de profiter de mon aventure. L’actualité météorologique me donnera raison, même si ça n’est pas exactement où j’étais.

Je pars donc de Niederbronn-les-Bains pour Lichtenberg, où de là un bus puis un train me ramèneront à Strasbourg puis à Paris.

Le GR démarre à cet endroit par une longue montée pour atteindre le château de Wassenbourg. Un premier plat me nargue à cet endroit, qui paraît idyllique pour y bivouaquer. D’en haut, on peut apercevoir la ville que j’ai quitté une heure auparavant.

Le ciel va se dégager progressivement dans la journée mais l’air restera toujours chargé et étouffant.

Heureusement, le ravitaillement en eau est aujourd’hui plus simple.

Après plusieurs cols, je rencontre enfin le château du Grand Arnsbourg qui n’est plus que l’ombre de lui-même.

Je continue ma traversée des Vosges jusqu’à rencontrer une curiosité. Je ne sais pas ce qu’avait fait de si grave cette poubelle, mais elle s’est retrouvée pendue haut et court. Rest in peace.

Plus loin, je me rends compte que je suis un sacrément bon marcheur, puisque je suis arrivé sans m’en rendre compte en Picardie.

Un dernier ravitaillement en eau sur le chemin et j’atteins ma destination finale, Lichtenberg.

L’abribus - boîtes aux livres - dépôt de petites-annonces est un sacré fourre-tout mais j’aime bien l’idée d’en avoir fait un tel lieu de vie. J’ai encore une heure et demi à attendre et décide donc de monter au château de Lichtenberg, je n’en ai pas vu assez il faut croire.

Cet édifice, massif, est en cours de restauration.

Il peut se visiter mais pour aujourd’hui, c’est la cafétaria, déserte, qui m’intéresse. Une glace plus tard, je redescends pour attendre mon bus.

Fin du périple après 3 jours de marche et 65 kilomètres dans les pattes.

Ce que j’en ai retenu :

1) Rien ne sert de courir, il faut partir à poil (ah non, ça c’est autre chose!) à point.

J’ai trop l’habitude de mes randonnées à la journée, sportives. Il faut que je mesure plus mes efforts et que j’apprenne à m’arrêter. Ne pas être dans la performance.

2) S’alléger, s’alléger, s’alléger.

Je ne sais pas ce qui m’a pris de prendre autant de nourriture. La peur de manquer. Même en prenant de la marge, 3 jours auraient été largement suffisants.

J’ai de plus bien moins mangé que ce que je pensais au final.

C’est vraiment un très gros point d’amélioration qui me permettrait d’améliorer mon confort, de mieux organiser mon sac et d’être moins fatigué. Ma liste viendra compléter prochainement le récit.

3) L’important c’est le voyage, pas la destination

L’expression est usée jusqu’à la corde mais elle n’en demeure pas moins vraie. Même si je suis déçu de ne pas avoir fini le trajet que j’avais prévu et malgré les difficultés, j’ai vraiment pris du plaisir dans cette expérience. Elle m’a conforté dans mon idée de persévérer sur cette voie de la légèreté. Il faudra que je recommence sur des séjours plus courts, mieux préparés, avant d’évoluer.

Edit : erreur date

Dernière modification par Clem_Ly (30-06-2021 13:45:09)

Clem_Ly · 30-06-2021 11:01:56

Nom	Description	Qté	Poids	SàD	Porté	Consommable
SAC A DOS
Sac à dos	Osprey Levity 45	1	830	830
Liner en nylofume		1	27	27
				857
VETEMENTS SUR MOI
Buff protection soleil	Buff UPF 50+	1	33		33
T-shirt merinos manches courtes	D4 Tropic 500	1	154		154
Pantalon modulable (short)	D4 Trek 100 - short seul (jambes dans sac)	1	205		205
Boxer merinos	Ortovox Competition Light M	1	48		48
Chaussettes	Darn Tough Micro Crew	1	77		77
Chaussures	Lowa Baldo GTX	1	1539		1539
Téléphone	Xiaomi Redmi Note 7 avec coque	1	224		224
Bâtons de randonnée	D4 MH500	1	480		480
Lunettes de soleil	Ou de vue : 24 g	1	37		37
					2797
VETEMENTS DANS LE SAC
Doudoune manches longues avec capuche	Haglofs Mimic hood V séries	1	320	320
T-shirt merinos manches longues	Odlo 100% Merinos Warm - pour bivouac	1	215	215
Boxer merinos	D4	1	53	53
Chaussettes	Monnet Pro Wool Trek Medium	1	71	71
Gants	D4 Forclaz 500	1	51	51
Buff polaire	D4 Kalenji	1	52	52
Collant	D4 Running Run Warm - pour bivouac	1	179	179
Veste de pluie imper-respirante	Haglofs LIM Comp	1	213	213
Étui à lunettes		1	23	23
Lunettes de vue	Ou de soleil : 37 g	1	24	24
Pantalon modulable (jambes)	D4 Trek 100	1	99	99
Jupe de pluie	3F UL Gear en tyvek + pochon	1	101	101
				1401
BIVOUAC ET COUCHAGE
Tente double paroi	Dan Durston X mid 1P - Toile extérieure + intérieure	1	824	824
Tapis de sol	Feuille Polycree 150x250	1	74	74
Matelas mousse	StS Ultralight Insulated	1	453	453
Sac gonflage matelas	Sts	1	43	43
Sac de couchage confort 0°	Valandré Mirage 3/4	1	748	748
Sac étanche 8L	Sea to summit ultra dry	1	40	40
Sardines	x6 Hilleberg V Peg	1	76	76
				2258
HYDRATATION
Bouteille plastique 50 cl	500 ml	2	11	22
Gourde	Evernew 2 L	1	42	42
Sawyer micro	Filtre + embout nettoyage	1	68	68
				132
CUISINE
Popote	Toaks Titanium L - 650 ml	1	75	75
Cuillière plastique	D4 Quechua	1	7	7
Couteau	Victorinox classic	1	20	20
Briquet		1	18	18
Réchaud à gaz	MSR Pocket Rocket Deluxe	1	83	83
Cartouche de gaz	MSR	1	113	113
Eponge découpée		1	4	4
Sac étanche	LighterHike	1	30	30
				350
ELECTRONIQUE – DIVERS
Lampe frontale	Nitecore NU25 avec bandeau ultra léger	1	31	31
Chargeur + fil		1	46	46
Batterie externe 10 000 Mah		1	250	250
Kit réparation	Duct tape + Super glue + élastiques + match matelas	1	35	35
Cordelette	D4 - 2mm d'épaisseur - 10 m	1	20	20
Clé maison		1	20	20
Porte-monnaie	avec CB+Carte vitale+Carte identité+billets	1	20	20
				422
HYGIENE
Ziplock 1L	Lidl	1	6	6
Savon de Marseille		1	15	15
Déodorant	DIY	1	27	27
Pelle	Deuce of Spades #2	1	17	17
Papier toilette		1	42	42
Gant de toilette microfibre	DIY	1	11	11
Serviette micro fibre	D4 Nabaji recoupée	1	24	24
Brosse à dent		1	12	12
Dentifrice	Echantillon	1	19	19
Crème solaire	Lidl	1	91	91
Ziplock 3L	Lidl	1	9	9
Boules quies	Hema	1	5	5
				278
PHARMACIE
Ziplock 1L	Lidl	1	7	7
Gel arnica		1	33	33
Pansement adhésif stérile	x2	1	5	5
Compresse de gaze stérile	2x2	1	8	8
Compresse de nettoyage	x2	1	10	10
Serum physiologique	x2	1	14	14
Pansements	x6	1	5	5
Pansements anti-ampoules	x4	1	7	7
Rouleau de strap		1	23	23
Stéri-strips		1	5	5
Gants	x2	1	14	14
Dafalgan 1000 mg	x4	1	7	7
Spasfon	x2	1	2	2
Anti-diarrhéique	1 plaquette	1	5	5
Tire-tiques		1	2	2
Miroir		1	16	16
				163
CONSOMMABLES
Gaz		1	100			100
Eau		1	1000			1000
Nourriture	par jour	7	500			3500
						4600
LOISIRS
Crayon de bois		1	2			2
Mots fléchés	2 feuilles recto verso	1	2			2
Carte	Imprimée recto verso	1	53			53
Livre poche		1	99			99
						156
TOTAL				5861	2751	4756

Quelques commentaires sur la liste ci-dessus.

Sac à dos :

Rien de plus à signaler que la présentation faite dans le récit. Je vais certainement bricoler des attaches bâtons comme pour l'Exos, c'est bien pratique quand ils ne servent pas.

Vêtements sur moi :

Mes Lowa sont bien lourdes, je les ai senti. Couplées avec les Darn Tough, ça a favorisé l'apparition de quelques ampoules. Les chaussettes sont très épaisses, il faut soit que je repasse sur mes anciennes un peu plus légères, soit plutôt changer de chaussures pour ce qui n'était ici pas de la haute montagne.

Vêtements dans le sac :

La doudoune Haglofs était trop chaude. Elle m'a servi le matin au bivouac, mais une polaire légère aurait tout aussi bien fait l'affaire. (-200 grammes si hors montagne)

La jupe de pluie est à retester pour voir ce qui a péché.

Cuisine :

J'avais pris le briquet par précaution car sur le pocket rocket 2 de MSR j'avais lu que le piezzo pouvait faire des siennes. Ca fait déjà plusieurs tests où je n'ai aucun souci, donc je peux supprimer le briquet pour gagner 18 grammes.

Electronique - divers:

La cordelette, je la supprimerais bien. A la base c'était pour suspendre mon sac à nourriture dans les arbres mais j'ai trouvé des branches à proximité donc pas eu besoin. L'autre usage que j'y réservais c'était pour étendre le linge en cas de lessive.

Hygiène :

Je peux diviser par deux le papier toilettes (-20 grammes).

Je pourrais gratter quelques grammes sur le déodorant maison, par facilité j'en ai laissé plus pour le manipuler plus aisément.

Pharmacie :

Je me dis que je pourrais supprimer les pansements classiques pour ne garder que le strap elastoplast, qui me semble pouvoir faire le boulot tout aussi bien.

Nourriture :

Sans commentaire deux jours de ravitaillements auraient suffit.

Dernière modification par Clem_Ly (01-07-2021 18:42:25)

vogesus · 30-06-2021 12:02:34

Merci pour ton récit , que des endroits que je connais bien

Tu n'as pas a avoir de regrets, les orages et pluie ont été très intense dans ce secteur, plusieurs blessés et morts en Allemagne voisine

Je te rejoins sur les feux, phénomène en pleine expansion depuis le premier déconfinement...
La majeure partie des points de vue de mon secteur, plus au sud, sont souillés

Attitude incompréhensible pour moi, des plateformes de 20/25 M2 ont 2 ou 3 foyers et comme le grès des Vosges est sedimentaire, ça éclate de partout

@+

Dernière modification par vogesus (30-06-2021 17:21:33)

Clem_Ly · 30-06-2021 14:07:13

Merci pour ton retour Vogesus.

Je n'étais pas au courant de ces morts en Allemagne.

Les paysages vosgiens sont magnifiques, dommage de les souiller ainsi avec du feu. J'imagine que les gens ne sont juste pas conscients de ce qu'ils font.

Ada · 30-06-2021 14:12:24

Je ne vois pas en quoi c'est un "récit de la honte" ! Il n'y en a en tous cas aucune à changer ses plans en cours de route, à dormir à l'hôtel alors qu'on avait prévu de bivouaquer ou a arrêter plus tôt une randonnée, surtout si les conditions ne sont pas réunies. Beaucoup d'entre nous font ça sur ce forum, et c'est super d'avoir des récits qui rappellent justement que tout est rarement "calibré", comme tu le dis si bien
Et bravo pour partager ta démarche sans céder à la tentation de faire croire que tout était absolument parfait.

Chouette balade sinon, ça me donne très envie d'aller (re-)faire un tour dans les Vosges !

azerty · 30-06-2021 14:32:00

Salut
Aucune honte à bouger son cul pour aller se faire du bien, l’expérience ça viendra à l’usage du terrain.

piloustachite · 30-06-2021 15:24:19

Salut !

Tout ça viendra avec le temps, merci pour le récit.

La poubelle me fait penser à un dispositif d'agrainage.

Clem_Ly · 30-06-2021 23:39:12

Merci pour vos différents retours, ça me conforte dans mon idée qu'il faut simplement que je persévère dans ma préparation ! Et que l'imprévu peut toujours nous guetter

Ma liste commentée suivra très prochainement.

@piloustachite : Je ne connaissais pas ce dispositif mais tu as certainement raison !

Dernière modification par Clem_Ly (30-06-2021 23:39:58)

Zayox3 · 01-07-2021 12:34:33

Salut

Un beau récit et de belles photos (prises avec le téléphone ou avec un appareil photo ?)

Aucune échec dans ce récit. Juste de l'expérience qui s'accumule.

Joy Supertramp · 01-07-2021 13:44:18

Salut,
Ben moi je la trouve bien cette sortie
On a tous eu des moments comme ça où l'expérience nous à manqué, et on en aura tous encore.

Pour ce qui est du chargement du sac à dos, généralement il est plutôt conseillé de mettre le plus lourd au milieu du dos. Dès que c'est sur le haut du sac, comme tu l'as constaté, ça tire sur les épaules. La tente dans la poche extérieure n'arrange rien, si tu ne lui trouve pas de place dedans, il serait mieux je pense de l'accrocher dessous.

Pour la jupe de pluie, il me semble que le tyvek n'est pas imperméable. De toute façon, avec une jupe de pluie et un pantalon, l'eau remonte forcément par capillarité. Quand il pleut, la technique c'est de sé mettre en short

Pour le reste, on attend la liste pour pouvoir t'aider un peu mieux

You · 01-07-2021 13:49:37

Joy Supertramp a écrit :

#618708(...)
Pour la jupe de pluie, il me semble que le tyvek n'est pas imperméable. De toute façon, avec une jupe de pluie et un pantalon, l'eau remonte forcément par capillarité. Quand il pleut, la technique c'est de se mettre en short
(...)

Pas en short, en kilt !

Joy Supertramp · 01-07-2021 13:58:12

Oui bien sûr, c'est aussi une idée !

tolliv · 01-07-2021 16:28:17

merci pour ton 1er retour Clem_Ly,
je trouve que tu as des coins vraiment sympas par chez toi.
En plus, il a fait beau.

Pour les points d'eau, bien préparer ton circuit peut aider, quitte à repasser par des villages.
Attention également aux points d'eau visibles sur la carte mais plus sur le terrain.

Je confirme pour la lenteur du Micro Sawyer ainsi que pour son pas de vis qui si on le serre trop ou pas assez laisse passer l'eau (j'ai un BeFree maintenant).

Je me retrouve quand tu dis avoir du mal à trouve un endroit plat. C'est ce qui m'a fait passer au hamac !
Des fois, on prend ce qu'il y a comme emplacement même si ce n'est pas l'emplacement de ses rêves. Surtout que la nuit on ne voit rien ! Mais si on se lève tôt, on peut profiter de beaux points de vue quand même.

Bon, tu n'as fait que 3 jours au lieu de 6 jours mais tu ressors avec une belle expérience.
Perso, à chaque fois que je reviens de rando, j'ai une liste de choses à modifier pour la prochaine rando.
C'est ce qui fait avancer l'allègement et à partir d'une moment, on converge.

PedroLove · 01-07-2021 17:45:27

Pour un néophyte comme moi, je trouve ce retour précieux ! Je m'y projette aisément. Merci d'avoir pris le temps de le rédiger. Et Finalement, ça te fait quand même 3 jours de rando, et de l'XP de gagné en plus ! (Oui, tel un pokémon).

Clem_Ly · 01-07-2021 18:49:05

Je viens de poster ma liste, merci à tous pour vos encouragements.

Joy Supertramp a écrit :

Pour ce qui est du chargement du sac à dos, généralement il est plutôt conseillé de mettre le plus lourd au milieu du dos. Dès que c'est sur le haut du sac, comme tu l'as constaté, ça tire sur les épaules. La tente dans la poche extérieure n'arrange rien, si tu ne lui trouve pas de place dedans, il serait mieux je pense de l'accrocher dessous.

Oui, je ne sais pas pour quoi j'ai "bloqué" pour la mettre plus bas au niveau du dos. En fait je voulais à tout prix que mon matelas rentre avec mes affaires de bivouac et mon sac de couchage dans le nylofume. Sauf que du coup, ça faisait remonter bien haut le sac de nourriture déjà bien chargé à ras bords. Avec des provisions moindres, j'ai bon espoir d'y arriver, et sinon le matelas viendra plus haut dans le sac, au pire avec un sac poubelle léger en protection.

Je note pour l'emplacement de la tente !

Joy Supertramp a écrit :

Pour la jupe de pluie, il me semble que le tyvek n'est pas imperméable. De toute façon, avec une jupe de pluie et un pantalon, l'eau remonte forcément par capillarité. Quand il pleut, la technique c'est de sé mettre en short

A mince, je pensais qu'il tenait un minimum la pluie ! Dommage alors.

tolliv a écrit :

Je me retrouve quand tu dis avoir du mal à trouve un endroit plat. C'est ce qui m'a fait passer au hamac !

Je rêvais tellement d'un hamac à force de passer à côté de toutes ces pentes remplies d'arbres.

PedroLove a écrit :

Pour un néophyte comme moi, je trouve ce retour précieux ! Je m'y projette aisément. Merci d'avoir pris le temps de le rédiger. Et Finalement, ça te fait quand même 3 jours de rando, et de l'XP de gagné en plus ! (Oui, tel un pokémon).

Content que cela puisse t'aider à avancer Moi-même je suis en recherche de récits "galère", ça permet de voir les problèmes que l'on peut rencontrer et qu'on aurait pas anticipé.

Dernière modification par Clem_Ly (02-07-2021 15:35:12)

Joy Supertramp · 01-07-2021 19:21:13

Ici, quelques déboires vécues par MULS

Clem_Ly · 01-07-2021 20:01:18

Joy Supertramp a écrit :

#618752Ici, quelques déboires vécues par MULS

Merci je ne connaissais pas ce fil ! C'est intéressant... et parfois drôle.

lulu67 · 01-07-2021 21:39:12

Salut Clem_Ly.
Belle balade, nous avons fait ma moitié et moi le même parcours en 2020.
J'en suis arrivé aux mêmes conclusions que toi:
La liste et le poids du matos ne sont qu'une partie de la réussite d'une rando.
Les étapes doivent êtres rythmées par l'eau. Il faut donc manger lorsque l'on est arrivé au point d'eau et non quand c'est "l'heure". Dans la mesure du possible j'adapte mon tracé au ravitaillement en eau, ainsi je peux marcher avec au maximum un litre sur le dos.
Pour le rythme et les kilomètres, effectivement il faut aussi savoir faire des petites étapes si l'on veux aller loin.
Une fois ma rando préparée je compte surtout sur "Le savoir s’adapter", je prends beaucoup de plaisir a affiner les étapes au fil de la progression. Mais en aucun cas il est question de performance ou de but a atteindre.
En somme , tout est dans un compromis permanent, eau, réserve en nourriture, météo, paysages, distance, dénivelé, état physique.
Je te souhaite plein de belles balades et l'expérience fera le reste,...
a+lulu

Manche · 01-07-2021 22:48:03

Bonjour Clem_Ly,
Merci pour ce récit avec ces belles images, et pleins d'enseignements pour tes prochaines randonnées.
Sage décision que d'éviter ce violent orage !
Pour les ravitaillements, c'est vrai que c'est intéressant d'étudier les points de restauration/ravitaillement quelques jours en avance.
En cours de randonnée, je trouve pratique l'affichage sur OsmAnd des épiceries, boulangeries, restos, ...

Redfish · 01-07-2021 23:04:13

Merci pour ton récit, émaillés de très jolies photo (j'ai beau avoir vu un reportage sur ces châteaux, tes photos les mettent encore plus en valeur).
Pour le reste, ce qu'on appelle expérience n'est jamais que l'accumulation de nos échecs.
Bref, je ne parlerai certainement pas d'un échec, mais d'une belle expérience, qui te permettra de faire ta prochaine sortie bivouac avec encore plus de plaisir et de facilité.

"L'expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs"
Oscar Wilde

"Le succès, c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme"
Winston Churchill

Clem_Ly a écrit :

#618549Je lis beaucoup de récits sur RL et très souvent, c’est « parfait », tout semble bien calibré et derrière son écran, on en oublierait presque tout le travail, la réflexion accomplie par chacun pour en arriver là où il est dans sa démarche d’allègement et sa manière de randonner.

Sans parler de la validation de tout ce travail sur le terrain... l'expérience quoi.

Clem_Ly a écrit :

#618549C’est l’occasion de vous présenter mon sac, reçu quelques jours avant mon départ : un Osprey Levity 45, en taille S. 42 litres donc

En fait, plutôt un 50l (37l dans la poche principale, 5l dans la sommitale, 4 dans le filet et 2x2l dans les filets latéraux).

Clem_Ly a écrit :

#618549J’ai trop l’habitude de mes randonnées à la journée, sportives. Il faut que je mesure plus mes efforts et que j’apprenne à m’arrêter. Ne pas être dans la performance.

Surtout quand on apprivoise le bivouac.
Arriver à 16h30, même si ça semble tôt, permet de fouiller un peu le secteur à la recherche d'une clairière cachée, non visible du sentier (les vues aériennes/satellite sur l'appli de rando aident bien aussi).
Ca permet aussi de passer plus de temps à trouver le bon montage pour l'abri.
Bref, il faut vraiment voir ça comme un mode découverte/expérimentation... ça demande un peu de temps et d'énergie (pas compatible avec une arrivée tardive et une grosse fatigue).

Clem_Ly a écrit :

#618549La cordelette, je la supprimerais bien. A la base c'était pour suspendre mon sac à nourriture dans les arbres mais j'ai trouvé des branches à proximité donc pas eu besoin. L'autre usage que j'y réservais c'était pour étendre le linge en cas de lessive.

Potentiellement aussi utile pour réparer un hauban ou un lacet de chaussure.

Clem_Ly a écrit :

#618549Je peux diviser par deux le papier toilettes (-20 grammes).

Garder quand même un peu de marge, en cas de trouble intestinal...

Clem_Ly a écrit :

#618549Sans commentaire roll deux jours de ravitaillements auraient suffit.

Sur une sortie comme ça (comme prévue à l'origine), en général c'est pas mal de couper la poire en deux (3.5j d'emport).
Avec un peu de marge (genre un peu de semoule, une soupe et des fruits à coques) au cas où tu ne trouve pas ton bonheur à mi-parcours.

Joy Supertramp a écrit :

#618708Pour la jupe de pluie, il me semble que le tyvek n'est pas imperméable.

C'est pourtant bien imper-respi.
Pas pour rien qu'on s'en sert aussi de tapis de sol, comme le polycree.
Mais ce n'est pas non plus une imperméabilité de folie... ça tourne autour de 1000mmH2O, suivant type et grammage.
Suffisant pour une jupe de pluie qui n'est pas soumis à des appuis (comme une veste avec les bretelles, dos, ceinture du sac à dos).

tolliv a écrit :

#618732Je confirme pour la lenteur du Micro Sawyer ainsi que pour son pas de vis qui si on le serre trop ou pas assez laisse passer l'eau (j'ai un BeFree maintenant).

Autant sur le Mini le souci est connu (qu'on peut supprimer en rajoutant un join suplémentaire de plomberie en caoutchouc), autant le Micro normalement aucun problème.
(Ayant les deux, j'ai pu constater la différence).

Dernière modification par Redfish (01-07-2021 23:07:18)

Clem_Ly · 02-07-2021 14:28:39

Zayox3 a écrit :

Un beau récit et de belles photos (prises avec le téléphone ou avec un appareil photo ?)

J'ai oublié de te répondre mais merci Les photos elles ont été prises avec mon Xiaomi Redmi Note 7. Ce n'est certes pas un appareil professionnel mais je suis personnellement très satisfait du résultat pour moi qui cherche surtout à rapporter des souvenirs de mes vacances. Les appareils photos intégrés ont fait de gros progrès je trouve !

lulu67 a écrit :

Les étapes doivent êtres rythmées par l'eau. Il faut donc manger lorsque l'on est arrivé au point d'eau et non quand c'est "l'heure". Dans la mesure du possible j'adapte mon tracé au ravitaillement en eau, ainsi je peux marcher avec au maximum un litre sur le dos.
Pour le rythme et les kilomètres, effectivement il faut aussi savoir faire des petites étapes si l'on veux aller loin.

Je l'ai appris à mes dépens mais maintenant je vais m'en souvenir ! C'est certain que j'aurais dû prendre davantage mon temps.

Manche a écrit :

Pour les ravitaillements, c'est vrai que c'est intéressant d'étudier les points de restauration/ravitaillement quelques jours en avance.
En cours de randonnée, je trouve pratique l'affichage sur OsmAnd des épiceries, boulangeries, restos, ...

Merci pour l'idée des filtres Osmand sur les commerces. J'avais fait mes recherches sur Google Maps, c'était long et fastidieux ! Ca me permettra de dégrossir le travail à l'avenir.

Redfish a écrit :

Clem_Ly a écrit :
#618549C’est l’occasion de vous présenter mon sac, reçu quelques jours avant mon départ : un Osprey Levity 45, en taille S. 42 litres donc
En fait, plutôt un 50l (37l dans la poche principale, 5l dans la sommitale, 4 dans le filet et 2x2l dans les filets latéraux).

Merci pour ton retour également Redfish !

J'oubliais qu'Osprey sous-évaluait son litrage annoncé, effectivement il dispose de pas mal de poches pour booster la contenance. Si la poche principale paraît sensiblement plus petite que l'Exos 48 (normal car de base il est un peu plus grand), les poches externes augmentent bien la capacité du sac. En particulier la poche frontale est immense, la X-mid rentrait sans forcer et j'ai vu une vidéo test où un casque passait sans souci. Les poches latérales pourraient accueillir pas mal de choses. J'y logeais déjà mes encas et mon repas du midi. La poche "top lid" est correcte aussi bien que le zip soit un peu étroit, moins pratique.

Redfish a écrit :

Arriver à 16h30, même si ça semble tôt, permet de fouiller un peu le secteur à la recherche d'une clairière cachée, non visible du sentier (les vues aériennes/satellite sur l'appli de rando aident bien aussi).
Ca permet aussi de passer plus de temps à trouver le bon montage pour l'abri.
Bref, il faut vraiment voir ça comme un mode découverte/expérimentation... ça demande un peu de temps et d'énergie (pas compatible avec une arrivée tardive et une grosse fatigue).

C'est définitivement ce qui m'a fait défaut, ne pas prendre mon temps. Surtout en zone périurbaine (car finalement je n'étais jamais ultra loin de la civilisation), on ressent d'autant plus le besoin de trouver le bon endroit, caché de préférence.

Bien noté également pour la cordelette et le papier toilette. C'est vrai que ce ne sont pas les items les plus importants pour gagner du poids.

Concernant le Sawyer Micro Squeeze, je ne sais pas si c'est la marque de la bouteille d'eau qui est à incriminer (marque distributeur Lidl en l'occurence) mais si je serrais trop fort, le pas de vis "sautait" et je n'avais plus qu'à recommencer à serrer. Mais au max sans que ça saute, un filet d'eau passait.

Redfish · 02-07-2021 15:08:03

Clem_Ly a écrit :

#618861Concernant le Sawyer Micro Squeeze, je ne sais pas si c'est la marque de la bouteille d'eau qui est à incriminer (marque distributeur Lidl en l'occurence) mais si je serrais trop fort, le pas de vis "sautait" et je n'avais plus qu'à recommencer à serrer. Mais au max sans que ça saute, un filet d'eau passait.

Comportement classique d'un pas de vis non iddentique.
Avec une poche souple platy 1l il n'y a pas de soucis.

Clem_Ly · 02-07-2021 15:40:21

Redfish a écrit :

#618869
Clem_Ly a écrit :
#618861Concernant le Sawyer Micro Squeeze, je ne sais pas si c'est la marque de la bouteille d'eau qui est à incriminer (marque distributeur Lidl en l'occurence) mais si je serrais trop fort, le pas de vis "sautait" et je n'avais plus qu'à recommencer à serrer. Mais au max sans que ça saute, un filet d'eau passait.
Comportement classique d'un pas de vis non iddentique.
Avec une poche souple platy 1l il n'y a pas de soucis.

Mystère éclairci alors

Avec l'Evernew 2L aucun souci non plus, mais évidemment bien moins pratique en journée quand on n'a pas de grosse quantité à filtrer.

lenainrouge · 08-07-2021 00:45:19

Bravo, et félicitations pour ce beau parcours. Sois fier, tu es allé plus loin que moi Eh oui, pour m'être déjà frotté au GR53 j'ai éprouvé les mêmes difficultés que toi. Sur la première étape de https://www.massif-des-vosges.fr/randon … des-vosges j'ai brûlé toutes mes forces et suis rentré le lendemain à Strasbourg !
Le premier jour, j'ai fait l'erreur de dépasser le camping du lac du Fleckenstein, en me disant qu'il serait dommage de faire maintenant demi-tour (d'autant que je m'étais égaré après le château et que j'avais déjà râlé d'avoir perdu du temps et des forces). Ce manque d'humilité, couplé a une mauvaise information sur un point d'eau au pied du Wasigenstein qui n'existe pas, serons deux erreurs que je paierai le lendemain. Au Wasigenstein auquel je suis arrivé aux environs de 20h environ, j'ai croisé les gardes forestier qui veillaient précisément à ce que personne ne fasse de feu ! (c'était un samedi soir). Au final, n'ayant plus d'eau, j'ai poursuivi jusqu'à Obersteinbach où j'ai dormi à l'entrée du village. 29km et 1000m de dénivelés m'ont laissés sans motivation le lendemain, et j'ai rejoins mollement Niederbronn.
Si je peux t'apporter quelques conseils.
1- Les tiques. Une vraie malédiction. J'ai ai attrapé 3 sur ces deux jours. Je ne m’assiérai plus n’importe où, même si exténué ! Un miroir ou un smartphone chargé pour les voir, sinon aller à la pharmacie. Elle sont très petites en effet. Pas simple pour les retirer. Emporter un peu de désinfectant me semble être une bonne idée.
2- Les points d'eau. Sur le fond de carte Outdoor active ils sont plus nombreux que sur Openstreet map, où les sources indiquées ne coulent pas toujours ! Désormais j'essaie de coupler avec Google Street map pour m'en assurer. Se balader avec 1 litre et doubler avec un second pour la nuit demande a bien connaître le terrain. Viser les cimetières pour se réapprovisionner.
3- La bouffe. On est jamais loin de la civilisation. 3 repas me semble OK. Sur 3 jours, je me fais souvent un resto, où je demande à emporter ce que je n'ai pas mangé, ce qui m'assure le repas du lendemain.
Il y a eu de sacrées pluies ces derniers jours sur la région. Pas simple pour les voyageurs. Il a fait aussi bien frais. Si tu avais poursuivi, la doudoune aurait servie.
Bravo pour ta motivation, et merci pour les chouettes photos !
Note : au Fleckenstein, il faut aller au toilettes ou à la cafet pour trouver de l'eau. Il faut donc y arriver quand c'est ouvert !

Dernière modification par lenainrouge (09-07-2021 12:25:28)

Clem_Ly · 09-07-2021 08:20:16

Merci pour ton retour lenainrouge ! Sacrée grosse étape ta 1ère journée, je comprends que tu aies eu du mal à poursuivre ensuite.

Pour les tiques j'ai effectivement un petit miroir, deux mini tire tiques de taille différente et du désinfectant. Pour retirer le rostre resté coincé j'ai utilisé la pince à épiler de mon Victorinox mais elle n'est clairement pas adaptée. Je pense la retirer et en prendre une vraie à part. Ça rajoutera quelques grammes mais j'en aurais une efficace.

Je note pour le fonds Outdoor Active, que je vais chercher. Je suis juste sur le fonds OpenTopoMap et de base il ne me le propose pas sur l'appli je pense qu'il faut chercher sur le net.

Pour la nourriture et l'eau c'est vrai que je n'ai pas pensé aux restos et autres cafétérias, ça permet assurément d'alléger le sac en plus de se faire plaisir

Édit : Au temps pour moi, je viens de voir que Outdoor Active est un logiciel à part.

Dernière modification par Clem_Ly (09-07-2021 08:54:32)

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

Annonce

#1 30-06-2021 11:00:53

[Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#2 30-06-2021 11:01:56

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#3 30-06-2021 12:02:34

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#4 30-06-2021 14:07:13

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#5 30-06-2021 14:12:24

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#6 30-06-2021 14:32:00

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#7 30-06-2021 15:24:19

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#8 30-06-2021 23:39:12

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#9 01-07-2021 12:34:33

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#10 01-07-2021 13:44:18

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#11 01-07-2021 13:49:37

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#12 01-07-2021 13:58:12

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#13 01-07-2021 16:28:17

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#14 01-07-2021 17:45:27

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#15 01-07-2021 18:49:05

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#16 01-07-2021 19:21:13

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#17 01-07-2021 20:01:18

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#18 01-07-2021 21:39:12

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#19 01-07-2021 22:48:03

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#20 01-07-2021 23:04:13

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#21 02-07-2021 14:28:39

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#22 02-07-2021 15:08:03

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#23 02-07-2021 15:40:21

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#24 08-07-2021 00:45:19

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

#25 09-07-2021 08:20:16

Re : [Récit + liste] GR 53 (partie) - du 26 au 28 juin 2021

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