[Abri] Le bivouac : on s'installe où ? - explications illustrées

sqfp · 23-07-2021 16:07:42

SionBhravi a écrit :

#620635
sqfp a écrit :
#620634Critère éprouvé : aller dans des lieux éprouvés
Non.
Critère éprouvé : choisir des lieux en s'appuyant sur des expériences partagées par d'autres.
Fin définitif du HS pour ma part.

Me concernant, LE critère éprouvé : choisir ses lieux selon 3 critères : sécurité, légalité, commodité (agréable/confortable/pratique/proche...)

Exemple :

- sécurité ? en bord de rivière dans une forêt, mais à 6 mètres au-dessus de l'eau avec zones dégagées, crues et incendies ne m'auront pas
- légalité ? accord du proprio obtenu, pêche chasse et feu interdits, sans ça pas de restrictions ou espèces réglementées en ce lieu
- commodité ? une source et une fontaine, de la pelouse plane en fond de vallée, une rivière à côté pour se tremper les pieds, et même un auvent de baraque où cuisiner s'abriter voire dormir si qu'y pleut trop fort

SionBhravi · 23-07-2021 16:10:29

En montagne (je ne randonne qu'en montagne), je veille désormais assez scrupuleusement à ce que mes lieux de bivouac soit réellement suffisamment éloignés - mieux : totalement hors de portée - des troupeaux de moutons, et donc des Patous et autres Bergers d'Anatolie qui les escortent le plus souvent.

En effet à deux ou trois reprises par le passé, alors que j'étais persuadé que les troupeaux se tenaient suffisamment loin, parfois localisés à l'extrémité opposée des vallées concernées, voire qui se faisaient totalement invisibles au moment de mon installation (les foules ovines sont étonnamment véloces !), je me suis retrouvé, après la tombée de la nuit, avec les molosses rôdant juste de l'autre côté de la toile de mon abri.

Moi qui crains les chiens, ces moments furent tout sauf agréables.

tolliv · 23-07-2021 21:20:48

Magic Manu a écrit :

#620571Non ! Je parle des tiges coupées, qui sont restées plantées, qui sont sèches et très piquantes, et qui perforent les matelas. J'avais ça en Bretagne et nous avion du labourer à coup de chaussures la surface nécessaire pour dormir. Cela traversait très facilement une bâche Grabber!

C'était du foin un peu vert, donc beaucoup moins dur que les chaumes de blé.
Après, comme c'était à la Saint Jean, je ne me suis pas fait prié pour effectuer une petite dans pour écraser ce qui pouvait rester. Et je n'étais pas inquiet car j'ai du groundsheet 80g/m2.

tolliv · 23-07-2021 21:54:49

SionBhravi, cette histoire de te tenir le plus éloigné des troupeaux me rappelle deux autres bivouacs qui sont liés, même à plusieurs années d'intervalles.

Le premier bivouac : en septembre 2018, je décide d'aller dormir du côté au Pas de l'Ours, au dessus de Gorges de la Frau. Je quitte le sentier principal (route forestière) pour rejoindre une autre route forestière plus haut qui semble peu utilisée. L'endroit est magique, j'ai une vue sur le Château de Montségur.

Je m'installe sous mon tarp ouvert à 10m de la route forestière, sous un arbre pour éviter la condensation et m'endors paisiblement.
A 23h00 je suis réveillé en sursaut par une lumière énorme qui éclaire l'intérieur de mon tarp comme en plein jour : ce sont 2 4x4 qui passent en pleine nuit, en pleins phares. Comme je suis dans un installé dans un virage, je suis en plein dans le leur ligne de mire. Mais ils ne s'arrêtent pas. En tous cas, pas cette fois-ci. Car toutes les heures de 23h00 à 4h00 du matin, ces deux 4x4 passent sur cette route. C'est un peu fatiguant car je n'arrive pas à faire des cycles de sommeil complets.
Et à 4h00, les 4x4 s'arrêtent exactement dans mon virage. J'entends des portières qui claquent, des conversations. Qu'est-ce que je fais ? Je leur fait coucou, je leur prépare une infusion au tilleul ? Non, je ne bouge pas à part remonter mon SDC sur mes yeux. Finalement, ils repartent. Mais j'ai eu peur. La nuit, on s'imagine plein de choses du style, des braconiers, des céréales killers, ..
Du coup, maintenant le bivouac pour moi, c'est en plein milieu de la forêt à 200m de tout chemin.

Le deuxième bivouac dont je veux vous parler se passe dans le Massif de la Clape à côté de Gruissan au bord de la Méditerranée, en mars 2021. Un endroit assez sauvage au demeurant.
Vers 18h00, je cherche un endroit propice, dans le bas du Massif pour éviter le vent. Je pense avoir trouvé mais j'entends un coup de feu tout proche. Il y a une ferme à 100m et je n'ai pas envie de prendre une balle perdue.
Du coup je monte par un petit chemin au sommet de la Clappe et trouver un endroit de bivouac est assez compliqué : que des cailloux et buissons épineux au sol. Et très peu d'arbres pour accrocher mon hamac. Mais j'en trouve tout de même deux derrière un buisson à 50m du bord de la falaise.

Sauf que vers 23h (il fait nuit noire), j'entends une moto. Je ne m'inquiète pas, la ferme n'est pas trop loin. Mais le bruit se rapproche de plus en plus et là je commence à flipper. Des amoureux qui viennent regarder le coucher du soleil ? Euh non, Gruissan c'est à l'Est. Et la moto ralentit juste au niveau de mon tarp et je vois qu'elle cherche quelque chose car je vois son phare qui éclaire l'endroit où je suis. La moto fait plusieurs passages et moi je n'ose pas bouger dans mon hamac. Je regarde ma montre cardio, je suis à 110 de pulsation !
Mais la moto repart. Ouf ! Heureusement que j'ai un slip de rechange.
Moi, le matin, très très tôt je repars aussi !
Je crois que sans exagérer, j'ai eu la pire frousse de mes tous mes bivouacs.
Donc moi, je me fiche d'avoir un beau point de vue. Je m'en fiche la nuit je ferme les yeux. Je me sens plus en sécurité au milieu de nulle part.
De plus, je suis content d'avoir un tarp de couleur végétation.

Eric le rouge · 23-07-2021 22:01:27

SionBhravi a écrit :

#620637En montagne (je ne randonne qu'en montagne), je veille désormais assez scrupuleusement à ce que mes lieux de bivouac soit réellement suffisamment éloignés - mieux : totalement hors de portée - des troupeaux de moutons, et donc des Patous et autres Bergers d'Anatolie qui les escortent le plus souvent.
En effet à deux ou trois reprises par le passé, alors que j'étais persuadé que les troupeaux se tenaient suffisamment loin, parfois localisés à l'extrémité opposée des vallées concernées, voire qui se faisaient totalement invisibles au moment de mon installation (les foules ovines sont étonnamment véloces !), je me suis retrouvé, après la tombée de la nuit, avec les molosses rôdant juste de l'autre côté de la toile de mon abri.
Moi qui crains les chiens, ces moments furent tout sauf agréables.

Oh, cher SionBhravi, que j'ai de l'empathie pour ce retour ! J'ai vécu exactement cela il y a peu. Un emplacement de bivouac idyllique, guère loin de l'eau, une vue 4* et... pas de troupeau en vue ou à l'oreille (j'étais dans une zone un peu paumée en montagne) , avec comme critère le pas de patou seul.

Mais bien sûr, tout ne s'est pas passé comme prévu, et un troupeau était caché pas si loin, avec un molosse mobile. Mais chuuut je garde cette histoire pour mon prochain récit, à mon retour de vacances.

Edit : ajout image

Dernière modification par Eric le rouge (23-07-2021 22:13:23)

sqfp · 24-07-2021 00:46:22

Éviter aussi les périodes et zones habituelles d'exercices militaires - dates et communes concernées sont à consulter en mairie... Les "touch and go" et survols d'hélico ça peut gâcher une nuit.

Noiky · 24-07-2021 11:53:38

Bonjour,

Je ne sais pas si c’est à aborder ici ou dans un sujet dédié, mais je me demande quel est le meilleur comportement en cas de visite de vaches pendant la nuit.

La nuit passée, nous avons planté l’abri dans un alpage, assez loin du troupeau et dans une zone surélevée avec quelques arbres et seulement deux bouses bien seches: nous pensions être à l’abri d’une visite nocturne.
Vers 3h du matin, une cloche me réveille non loin de la tente. Je sors et une vache se trouve à une dizaine de mètres. Nous essayons de faire un peu de bruit pour la faire fuir mais cela ne fonctionne pas. J’allume ma lampe frontale dans une autre tentative. Celle-ci attise la curiosité des autres vaches et en quelques minutes elles sont une trentaine juste à côté de l’abri. Nous sommes a l’extérieur et décidons de bouger et de les attirer avec nous puis que j’aille seul replier le bivouac, ce qui fonctionne.

Outre un meilleur choix d’endroit de bivouac, quelle est la meilleure réaction dans ces cas? Ignorer la vache au risque de se faire entourer, couché dans l’abri? Replier directement?

Merci pour vos retours!

sqfp · 24-07-2021 12:45:31

Ne rien faire. Attention à ne pas marcher dans les bouses fraîches au réveil.

SionBhravi · 24-07-2021 15:03:45

tolliv a écrit :

#620658SionBhravi, cette histoire de te tenir le plus éloigné des troupeaux me rappelle deux autres bivouacs qui sont liés, même à plusieurs années d'intervalles.

C'est vrai que la nuit, tout mouvement et/ou bruit extérieur peut prendre des proportions démesurées. Alors quand ce sont des humains en 4x4 ou motos qui rôdent, j'imagine le potentiel du flippage.

Rapide hors sujet (inspiré par tes photos de bivouacs) : j'ai longtemps exclusivement utilisé un abri totalement fermé (Laser Competition), me disant (irrationnellement...) à l'époque que c'était sans doute le mieux pour se protéger de toute intrusion. Seulement, la nuit, le moindre bruit, même infime (froissement de feuilles sèches provoquées par un rongeur, etc.), prend donc des proportions exagérées et un abri fermé ne permet pas de pouvoir contrôler instantanément la situation (il faut extirper les bras du sdc, l'ouvrir, de même pour la fermeture éclair de l'abri, etc.).

Aujourd'hui, paradoxalement (ou pas), je suis finalement beaucoup plus serein sous un abri (Tipik Pioulou) que, même si ce n'est pas encore un tarp, je laisse très largement ouvert si le temps le permet. En effet, savoir qu'il me suffit simplement d'ouvrir une paupière, sans même avoir à provoquer le moindre bruit (l'ouverture d'une fermeture éclair par exemple) pour contrôler ce qu'il se passe dehors est bien plus rassurant.

Eric le rouge a écrit :

#620659Mais bien sûr, tout ne s'est pas passé comme prévu, et un troupeau était caché pas si loin, avec un molosse mobile. Mais chuuut je garde cette histoire pour mon prochain récit, à mon retour de vacances.

On patiente, on patiente.

Dernière modification par SionBhravi (24-07-2021 15:05:17)

SionBhravi · 24-07-2021 15:08:32

Noiky a écrit :

#620678Outre un meilleur choix d’endroit de bivouac, quelle est la meilleure réaction dans ces cas? Ignorer la vache au risque de se faire entourer, couché dans l’abri? Replier directement?

Ces bêtes-là ont trop souvent le fâcheux plaisir de mâchouiller tous les objets mous qui traînent (textiles, toiles, plastiques, etc.). Si on peut pas les surveiller, il ne faut donc pas les laisser s'approcher... ou s'en éloigner.

Les faire fuir peut parfois prendre un peu de temps, car elles ont moins l'instinct (et la fuite) grégaire que les ovins, par exemple. Mais avec quelques "pschhh !" bien sonores et un bâton brandi dans leur direction, tout en les accompagnant sur quelques dizaines de mètres, elles comprennent généralement le message.

Joy Supertramp · 24-07-2021 15:48:21

"Ne rien faire" face aux vaches c'est un peu risqué quand les haubans sont tendus, non ? Le risque qu'elles s'y prennent une patte n'est pas nul et si ça arrive les dégâts peuvent être conséquents.

D'où les barricades. Ou le chien qui sait lancer un "ouaf" bien senti pour faire fuir toute la bande !

Sinon, je déplacerai probablement le camp aussi, après tout, elles sont chez elles, et bien souvent en montagne les bêtes cherchent les espaces plats pour dormir, d'où le fait qu'on ait souvent l'impression qu'elle viennent exprès là où on vient de s'installer. En fait, on a planté la tente dans leur lit !

sqfp · 24-07-2021 16:13:15

Joy Supertramp a écrit :

#620709"Ne rien faire" face aux vaches c'est un peu risqué quand les haubans sont tendus, non ?

Les vaches ont une bonne vue (et large, de surcroît) et un bon odorat, seule l'ouïe est quelque peu en retrait. (Et la cognition, diront les mauvaises langues)

Si les haubans ou l'installation ou le dormeur sont visibles elles n'y mettent pas les pattes par accident. Toutefois ça aime investiguer son territoire, à coups de museau ou de dents.

vacuithe · 24-07-2021 17:16:31

La vache qui se prend une patte dans un hauban de la tente , ça m'est déjà arrivé. Cela dit elle avait peut-être fait exprès pour me signifier que j'étais chez elle
En tout cas j'ai bien flippé, mais heureusement il n'y a pas eu de dégâts.

Nayana · 24-07-2021 17:27:20

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