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#1 29-06-2022 17:32:20

moby59
à l'école des MUL
Inscription : 08-06-2006

[Récit + liste] Pyrénées Tour d'Urkulu / lac d'Irati

Comme tous les ans, Madame et moi avons la chance de pouvoir savourer en juin 3 jours de rando dans les Pyrénées, loin des enfants et du quotidien trépidant.

Cette année le thème était "moins de dénivelée, moins de rochers". En effet l'an dernier je n'avais pas fait de retour car ça s'était moyennement passé, avec pas mal de souffrance physique de ma moitié face à des sentes à flanc de montagne (syndrome du besoin d'une jambe plus longue que l'autre), de mauvaise nuit, de froid...).

Bref au lieu des Hautes Pyrénées nous orientons notre périple vers les Pyrénées Atlantiques, le Pays Basque...
Initialement aiguillés vers les Aldudes, nous avons finalement jeté notre dévolu sur le lac d'Irati (parce qu'on aime bien les lacs, synonyme d'eau facile à trouver) plutôt que les hauteurs des Aldudes où les cartes n'indiquent pas grand chose en terme d'eau si on souhaite faire une boucle principalement orientée sur les crêtes.

Côté météo ça s'annonçait plutôt mal, avec 2 jours sur les 3 riches en hydrométéores. Les réflexions pré départ s'orientaient donc sur "pantalon de pluie ou pas ?" gants ? étanches ? Et le parapluie ? ... Je reviendrais sur le sujet plus tard.

Allez, on monte dans la voiture et quelques heures plus tard nous voilà à la frontière Espagnole.

Traces :
Prévisionnelle : https://www.visugpx.com/JAOizkznsk

Réelle effectuée :
7Xb7asgSX.tour-urkulu-irati.png
Trace interactive / téléchargeable ici : https://www.visugpx.com/FyYbqNZda0

La liste :
https://lighterpack.com/r/c6n2ee
J'en reparlerai plus bas également.

J1 - Vendredi 24 juin
15,05km / 655m de D+ / 3h54 de déplacement

Départ sous un ciel assez sympa. Soleil, quelques nuages, ça s'annonce bien. La pluie est passée avant et désormais ils n'annoncent plus d'eau jusqu'à demain midi... en théorie.
On commence par un petit chromlech (des grosses pierres orientées par des hommes il y a longtemps, pour faire quoi ? C'est pas très clair), qui est censé être le premier d'une longue série et que j'ai repéré sur la carte pour agrémenter notre balade. Le début du trajet démarre par un petit bout de route en béton, pas folichon mais c'est sympa car bordé de verdure. On croise des chevaux en liberté (ça se mange le cheval ?)

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Tonte de ??? heu... c'est quoi l'idée là ?

Nous embrayons la seconde pour prendre un sentier, enfin un "endroit où on doit pouvoir passer" parce que globalement au sol il n'y a rien de bien visible. On est en fin de printemps, la végétation a repris ses droits depuis l'hiver et les hommes n'ont pas encore bien tassé le chemin. Bref on tire des lignes droites dans les fougères, les ajoncs ? des machins qui piquent au travers le mesh des chaussures quoi et on progresse en direction de la tour d'Urkulu. Les GPS est d'une grande aide pour savoir de quel côté de quelle barre rocheuse passer, et on rejoint victorieux le sommet de notre journée. Sur le chemin on était censé voir des tas d’autres alignements de pierres. On ne va pas se mentir, soit c’est tout pourri, soit c’est juste noyé sous la végétation. Pour le tourisme on repassera. Hormis celui au départ qui est un joli cercle de pierres bien alignées, le reste, heu… on a vu mieux.

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Milan noir ?

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Heureusement, à la tour d’Urkulu, outre le vent, nous sommes accueillis la vue magnifique. Le temps d’une petite collation et c’est reparti pour une descente improvisée du mieux qu’on peut. Pendant que ma montre se met à bipper pour me dire « hors parcours », j’ai un flash : Hildegarde, c’est comme ça que tolliv appelle sa montre, je comprends mieux maintenant ! Elle est la gardienne de notre bon chemin. A peu près au même moment ma moitié a aussi un flash : « mince j’ai oublié le houmous dans la voiture ! ». C’est dommage parce que c’est la partie principale de nos déjeuners à venir. On l’a entamé sur le trajet pour venir, mais les 2 prochains pique-niques normalement c’est crackers + houmous. Tout n’est pas perdu, je calcule qu’on va repasser à quelques km seulement (et peu de dénivelé) de la voiture. Je peux aller y faire un saut pendant que je laisse ma compagne se reposer. Pendant que la décision murit dans ma tête, elle m’informe qu’elle a aussi laissé sa carte d’identité, permis, carte crise de la voiture… dans la voiture. Bon ok, c’est plié, je vais faire un détour.

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On repère dans OSMAnd le meilleur endroit pour se séparer pour que le trajet vers la voiture soit le plus court et optimisé possible. Je déleste au maximum mon sac à dos et c’est parti. Je redescends un peu dans les broussailles, rejoins le parking, récupère houmous et papiers, et remonte dans la foulée. Vite fait bien fait, j’ai bien tracé, avec même un petit mode « trail » dans une descente pour rigoler (et chercher à me casser une jambe, mais ça n’a pas voulu).
Il est bien tard, du coup comme on a des doutes sur la disponibilité en eau au point prévu pour le bivouac on profite de l’abreuvoir de l’endroit où on s’est séparé pour faire le plein d’eau, et on repart quelques kilomètres pour avancer un peu quand même.

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Ecobuage...

Le chemin change radicalement, nous traversons un bout de forêt, c’est assez magique, avec le soleil qui descend, la météo au top, les moustiques pas trop oppressants malgré l’humidité ambiante.
On ressort de l’autre côté, c’est vert, un petit côté « terrain de golf », mais bien miné par les bouses de vaches. Le cours d’eau anticipé est assez peu coulant… on a bien fait de ravitailler en amont. On poursuit en quête d’un terrain plat et sans trop de vaches. Lors d’un petit détour on trouve notre bonheur, c’est calme, pas une vache à l’horizon, pas de bouses, ça s’annonce bien… enfin ça c’est ce qu’on croyait smile

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On monte la tente, il est 19h30 passé. Pour vous c’est probablement tôt, mais de notre côté c’est rarissime qu’on soit aussi tard. L’aller-retour pour récupérer el houmous a un peu plombé le timing. Pas grave, il fait super beau, une température parfaite qui incite plutôt à prendre son temps. On est bien, c’est chouette ce week-end.
Préparation du diner : on fait tremper protéines de soja + bouillon « cube » quelques minutes. Pendant ce temps là on inaugure le « jerky » végétal Lidl. C’est assez étrange. Sucré, salé et surtout très épicé. C’est à base de protéines de blé, ça ressemble donc à du seitan séché. Avec des morceaux de crakers finalement ça passe plutôt bien.  Quand les protéines de soja ont bien gonflé dans leur eau « bouillonée », on fait chauffer le tout sur le gaz. Quand ça arrive à ébullition on verse ça sur notre semoule aux épices. Laisser reposer, mélanger et miam. 260g de semoule sèche à 2, ça fait un beau volume. C’est notre diner. Après il n’y a plus de place !
On s’écrase comme des masses à 22h pour le repos du guerrier et de la guerrière.  On a mis les bouchons + loups pour se prémunir des éventuels claquement sde tente dus au vent et du soleil très matinal en cette fin juin. Tout devrait bien se passer. J’inaugure également mon nouvel oreiller Sea To Summit Aeros ultralight machin chose. Après le klymit ce s2s semble un grand luxe, pour strictement le même poids. Je roucoule en posant la tête dessus. Que c’est confortable !

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Samedi 25 juin
14,57 km / 273m de D+ / 3h22 de déplacement
3h47 ! C’est l’heure d’arrivée du troupeau de vaches. Elles arrivent en fanfare, glong bing clang. Malgré les bouchons c’est vraiment la foire, elles viennent mâchouiller l’herbe à quelques centimètres de la tente. Parfois un sabot se prend dans les guylines, on flippe un peu. Va te rendormir avec ça.
MAIS CA NE DORT JAMAIS UNE VACHE ?!? C’est dingue, il ne fait pas encore jour et pourtant vas-y que ça se déplace partout, un concert live sur 360°.
On arrive à se rendormir par petits bouts, mais on n’est pas frais au réveil à 6h30.
Coup de chance malgré tout, la météo est chouette pour l’instant. On a presque un lever de soleil, en tout cas au travers les nuages c’est très joli. Parfait pour aller faire quelques photos.

Quand je reviens je retrouve ma compagne qui termine une session frousse-pétage de cable contre les vaches. Une s’est vraiment prise les pattes dans les fichelles, a explosé un des clips plastiques en U de la lanshan (j’ai jamais eu confiance dans ces boucles, ça se confirme), mais au moins la tente n’est pas déchirée. Elles s’est juste effondrée sur Madame restée à l’intérieur ! Gros coup de flip.
J’arrive comme une fleur, elle a tout réparé, je n’ai rien vu, il y a juste un calme troupeau qui broute toujours autour de la tente.

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Après notre petit dej (thé, muesli croustillant au chocolat noir) on remballe rapidement et on essaye d’embrayer pour profiter de la matinée qui est censée être « pas trop pluvieuse » (quelques averses) alors que l’après-midi était annoncée sous le signe de la méga pluie. On n’a pas de réseau depuis hier midi, donc pas de mise à jour météo non plus. C’est un peu frustrant, j’ai parfois capté quelques réseaux espagnols, mais pas suffisamment fort pour réussir à avoir du net.
Le temps change en effet rapidement, le ciel bleu disparait complètement et laisse place à un plafond nuageux bien dense, mais suffisamment haut pour ne pas être dérangeant pour la rando.
Après une courte est tranquille ascension nous redescendons massivement en fond de vallée pour rejoindre le lac d’Irati. On ravitaille en eau à une fontaine un peu officielle « agua non tratada » à Oriongo Lepoa, après avoir filtré méthodiquement 2 litres, on découvre qu’elle est infecte. Madame est à 2 doigts de vomir rien qu’à l’odeur (je cite) « crotte de mouton et bouse de vache ». Niveau goût c’est pas mieux. On repassera ! Heureusement il y a d’autres sources du même genre sur le parcours, et cette fois elle est nettement meilleure.

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Alors que nous rejoignons le lac par l’ouest, quelques goutes de pluie tombent enfin du ciel. Je sors triomphant mon parapluie ! 371 grammes pas transportés pour rien. Une première pour moi, et je sens que ça va me plaire. En effet c’est super facile à ouvrir dès qu’il tombe trois gouttes et ça laisse le temps de voir si ça va se transformer en pluie torrentielle ou si ça va s’arrêter dans 3 minutes. C’est toujours délicat de s’arrêter, retirer le sac à dos, sortir la veste de pluie, remettre le sac pour finalement 3 gouttes de pluie. Et à l’inverse si on attend trop, c’est sous le déluge qu’on se retrouve à ouvrir le sac. Bref, ça me semble assez sympa comme approche pour les lieux pas trop exposés et les conditions pas trop venteuses forcément. Un outil à avoir dans sa panoplie de possibilités.
En effet, 5 minutes plus tard la pluie cesse alors qu’elle n’a jamais vraiment été bien méchante.
La couleur du lac est magnifique, un espèce de bleu turquoise étrange. Par contre le niveau est inquiétant pour la période. L’été est à peine commencé et déjà le niveau semble bien bas ☹
Comme le ruisseau d’hier près du bivouac où l’eau peine à vraiment couler et forme plutôt des petites marres indépendantes, reliées par un mince filet d’eau. L’été va être rude ! Je n’ai pas d’élément de comparaison, mais ça ne me semble quand même pas exactement représentatif de ce que ça a dû être les décennies précédentes.
Un rayon de soleil vers midi nous incite à nous poser sur une « plage » du lac pour pique-niquer. On sort la tente pour la faire sécher… et il se met à pleuvoir. Tant pis on remballe et on contiue. Le déjeuner sera pour plus tard. Finalement on se pose un peu plus loin dans la forêt, avec vue sur le ruisseau pour être un peu abrités. Il ne pleut plus, je retente mon séchage en mode tarp, à savoir « tente tendue entre 2 arbres ». Avec le vent ça fonctionne plutôt bien. Pour les duvets bien humides de la rosée de ce matin ça sera pour une autre fois, c’est trop long à gérer.
Les tiques sont bien présents donc on n’a pas non plus envie d’en ramener plein les duvets.

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On recharge en eau directement dans la rivière et on repart sous une météo qui se charge petit à petit. Toujours pas de vraie pluie, mais on commence à être dans la purée de pois. C’est assez marrant. C’est une vache là-bas ? ah, attends, … ah non un cheval. Visibilité 20m.
J’aime bien cette ambiance qui assourdit un peu les sons. C’est très calme. Et on marche toujours au sec.
On atteint le point officiel prévu pour le bivouac : Nekez Egina. Il est à peine 15h et on avait envisagé la possibilité de poursuivre et de commencer l’ascension qui nous attendait demain en direction du pic d’Errotzate. Mais quand on voit le plafond nuageux bien bas et l’absence totale de visibilité, ça n’a aucun intérêt d’aller chercher à bivouaquer plus haut. Tant pis. On se pose là, derrière le cabane, et on avisera demain ce qu’on fait en fonction de la météo au réveil. Toujours pas de réseau, toujours pas de météo à jour, donc pas trop d’idée de ce qui nous attend. En théorie on aurait du prendre la flotte bien comme il faut aujourd’hui et on n’a pas eu grand-chose. Demain c’est censé être un peu pareil : matinée moyen bof et qui va en s’empirant niveau pluie.

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On plante donc entre les bouses. Pas de vaches quand on monte la tente, mais on sait bien qu’on n’y échappera pas. On essaye de se positionner stratégiquement proche d’un buisson d’un côté, d’un tas de pierres de l’autre pour que les vaches ne viennent pas trop près de la tente, on verra bien.
Alors qu’on se change et commence à être en mode « confort d’intérieur » il se met à pleuvoir. Je remarque que des gouttes tombent sur la paroi de la chambre. J’inspecte ça de près et constate que ça goutte aux points de tension « pleine toile » du double toit de la Lanshan. J’avais copieusement imperméabilisé ces points lors de son achat, mais soit le silicone a vieilli, soit l’arrachage de ce matin a tiré sur les points et rompu l’étanchéité.
J’ai eu le malheur de voir cette semaine une vidéo de Homemade Wanderlust où elle a eu carrément une baignoire dans sa tente par les points de couture mal étanchés et ça m’inquiète un peu. On devait avoir plusieurs millimètres de pluie sur la nuit, même si pour l’instant c’est une goutte toutes les 30 secondes, ça s’accumule vite et ça peut mal se finir.
Je tente diverses approches :
-    Décrocher la chambre du double toit à cet endroit : pas suffisant, et même pire : la chambre touche le pied de nos duvets + la goute tombe toujours sur la chambre, juste plus bas.
-    Je sors et tente de recouvrir le point extérieur d’un gros morceau de scotch toilé… avec l’humidité ça ne colle pas.
-    Je passe en mode Mac Gyver et inaugure ma ficelle dyneema 0.8mm (de tête) que j’ai fraichement ajoutée à mon kit de réparation. Je fais un nœud côté intérieur à l’endroit de l’anneau où la goutte perle et tend la ficelle au sol pour qu’elle s’éloigne de la partie chambre. Je regarde avec amour la petite goutte glisser le long de la ficelle. Ca marche !!!
Le problème est le même de l’autre côté (côté tête) mais en nettement moins prononcé, on ne risque pas grand-chose, ça attendra une réparation à la maison.
La pluie continue donc une bonne partie de la soirée. On se refait un diner strictement identique à la veille. Miam. Les vaches arrivent petit à petit, on s’en doutait, c’est pénible, mais on s’y attendait. Quelle maltraitance animale que de rendre sourdes ces pauvres bêtes à leur attacher ce bordel métallique au cou. On est en 2022 quand même, tracker GPS, puce 4G et panneau solaire sur leur dos ça serait quand même plus pratique pour tout le monde !!!
Finalement la fatigue (nuit pourrie on le rappelle) nous appelle, et mon nouvel oreiller me fait de l’œil. Il est bien lui, il faut juste ne pas le gonfler à fond, mais il est bien confortable… zzzzzz….

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Ça marche !

Dimanche 26 juin
9,19km / 544m de D+ / 2h58
Bip bip. Madame Epix me réveille à 6h30, ben oui pour profiter de la météo censée être meilleure que plus tard. Parenthèse : le vibreur fonctionne bien, contrairement à ma précédente montre où le vibreur était trop faible et la sonnerie pas meilleure et en tout cas inaudible avec les bouchons dans les oreilles.
Bref, on passe la tête dehors, la montagne est dans les nuages. Plan crêtes et sommets avorté. On va prendre en fond de vallée où ça semble plutôt dégagé.
On plie rapidement (pour nous moins de 2h entre le réveil et le départ c’est rapide) et à 8h16 nous sommes sur le sentier qui va bien. C’est censé être la HRP, ben pour l’instant vous n’avez pas dû être suffisamment nombreux pour bien marquer le chemin parce qu’on navigue un peu aux instruments. Quel confort la montre avec la carto pour ça.
On grimpe doucement le long de la rivière, on rejoint un lieu très étrange, surtout que la brume est désormais venue s’y déposer. Une espèce de « coulée verte », c’est comme ça qu’on l’appellera, où il n’y a pas de fougères et quasi rien d’autre que de l’herbe. Quelques mètres de large, est de chaque côté la nature a bien repris ces droits. On échafaude des théories : ancien lit de rivière ? Ancienne coulée de produits chimiques qui ont détruit les sols (parce qu’on a trouvé un bidon tout rouillé) ?

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Ca serait pour passer, c'est possible ?

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T'es où ?

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Malgré la brume la précision du GPS est excellente (idem sur la montre).

On finit par arriver tranquillement au col d’Eroitzateko Lepoa (1070m) et on amorce la descente/remontée un peu obligée pour nous rapprocher de notre voiture.
La végétation chante totalement. On passe de l’herbe rase, humide mais sans plus à des grandes graminées recouvertes de tonnes de rosée du nuage dans lequel nous sommes. En quelques minutes nos chaussures et chaussettes sont trempées. Madame qui était rayonnante depuis 2 jours avec ses nouvelles Brooks Cascadia commence à se demander si la version Gore-Tex n’aurait pas été un meilleur choix smile J’ai le bas du pantalon qui s’imbibe petit à petit et je décide d’arrêter le massace avant qu’il ne soit trop tard. J’ai pris le pantalon de pluie, autant s’en servir, même si, contre toute attente il ne pleut toujours pas ! J’ai souvenir l’automne dernier d’avoir eu le pantalon qui se mouillait petit à petit vers le haut par capillarité et d’avoir fini un peu frissonnant. Le pantalon de pluie est bien apprécié pour le coup.
Nous sortons quelques minutes du nuage par le bas, le temps de profiter du ruisseau du fond de la vallée puis remontons dans la brume. C’est magique et un peu pénible aussi. Les fougères pleines de flotte bof bof. Par contre le chemin est bien lisible, avec même désormais des points rouges de peinture, tous frais, pour nous confirmer qu’on est bien là où on devrait être.

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T'as ton pantalon de pluie j'espère...

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Les fruits sont mûrs tôt cette année !

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T'es re-où ?


On rejoint une petite route et tombons nez à nez avec… des cochons. Il y a une exploitation juste à côté, mais les voir en pleine nature, fourailler dans le sol tels des sangliers c’est assez marrant. Ils s’en fichent royalement de notre présence.
Alors que nous terminons la dernière montée avec une longue ligne droite rejoignant notre voiture, la pluie se décide enfin. 10 minutes de bonne grosse drache bien soutenue, qui une nouvelle fois me permet de frimer avec mon parapluie et de faire le gentleman en le partageant avec ma moitié. Oui je parle de mon appareil photo. Il est ravi d’être bien protégé des gouttes. Non sérieusement ma compagne apprécie également être un peu protégée et ça lui évite de sortir son « poncho  qu’on met vraiment que quand on ne peut pas faire autrement parce que c’est pas exactement agréable mais ça protège quand même bien le sac à dos ».
On regarde passer un troupeau de chèvres qui a l’air de savoir où il va, c’est assez drôle de les voir en rang d’oignon sous la pluie, probablement pour aller s’abriter dans une étable de l’exploitation vue un peu avant… enfin c’est ce qu’on imagine.
On reprend la route et s'insère (ne pas oublier le clignotant) dans un troupeau de vaches, klong, cling, clang, rhaaaaa.
Finalement la pluie cesse et quelques minutes plus tard nous avons rejoint notre voiture. Le haut du corps toujours au sec, l’appareil photo pas trempé, juste les chaussettes et bas de pantalons à essorer. S’en suit des acrobaties (n’allez rien imaginer) assez marrantes pour se changer à l’abri dans la voiture sans exposer son intimité aux quelques voitures et courageux randonneurs qui passent parfois.
On pique-nique au sec, au chaud et à l’abri du vent dans la voiture, c’est un chouette moment aussi. Comme lorsqu’on rentre dans la tente après l’exposition aux éléments déchainés, le simple fait d’être protégé de la sorte permet d’apprécier les petits bonheurs simples. Crackers-houmous, oh avec les mini-concombres « oubliés » dans la voiture vendredi mais que je n’ai pas osé transporter. Le concombre c’est quand même l’aliment le plus pourri en rando je pense en terme de poids/calories smile faudrait pas abuser non plus.

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Ça c'est de la photo de conclusion !

Bilans

Parcours :
Très bien. Il y a avait pas mal de variantes possibles en fonction de la météo, et c’est effectivement ce qu’on a fait. Entre la trace prévue pour le dimanche et la réalité nous avons troqué le chemin de crètes (dans les nuages) par le fond de valée (pas que dans les nuages). Cette zone est très bien pour ça, il y a plein de possibilités de faire des boucles plus ou moins longues, d’être plus en forêt, plus sur les crètes, …
Même chose pour le ravitaillement en eau qui n’a pas posé problème (ça avait l’air plus compliqué plus à l’ouest aux Aldudes).

Matériel :
Je ne parle que des nouveautés de cette année, le reste j’en ai déjà parlé longuement dans mes précédents récits (lien en signature) :

La montre Garmin Epix 2. J’en suis vraiment ravi. Le bonheur d’avoir sa position sur la trace à tout moment d’un simple geste de poignet. J’en ai longuement parlé sur le sujet dédié aux montres avec carto. https://www.randonner-leger.org/forum/v … 70#p658370

Le parapluie : bonne surprise. J’ai vraiment apprécié le fait que ça soit facile à sortir, notamment quand la pluie n’est pas encore vraiment installée et qu’on attend de voir comment ça va évoluer. J’ai commandé un modèle plus léger sur aliexpress (recommandé sur le sujet parapluie de ce site), 110g au lieu de 371, ça devrait être plus incitatif à le prendre lorsque la météo s’annoncera moyenne (mais pas trop venteuse).

Oreiller Sea To Summit. J’en ai déjà parlé, mais je suis également très content de ce changement par rapport à mon Klymit « en croix ». Le Klymit est désagréable car pour qu’il soit confortable il ne faut pas trop le gonfler, et quand on fait ça, dès qu’on tourne la tête sur un côté il se vide de son air et s’aplatit pendant que l’air s’en va dans la partie non écrasée. Le s2s ne fait pas ça et en plus le revêtement tout doux est franchement agréable. Moyen convaincu de la valve (pas facile d’ajuster finement le dégonflage pour le confort) et il faut la mettre sous l’oreiller ensuite pour ne pas s’appuyer dessus et se faire mal à la tête, alors que la texture laisse penser que c’est sur ce côté qu’on est plutôt censé dormir. Bizarre. En tout cas j’ai franchement mieux dormi (malgré les vaches) qu’auparavant.

L’appareil photo : c’est toujours un choix (très) compliqué pour moi. Je suis parti comme souvent avec mon A7R3 + le 16-35 f/2.8 Pas d’autre objectif. La météo s’annonçant moyenne je ne voulais pas avoir à changer d’objectif sous la pluie. Honnêtement cette année c’était pas top. La « moyenne » ( ?) montagne se prête beaucoup moins au 16-35 que la haute montagne. A 16mm c’est beaucoup d’herbe inintéressante au premier plan. J’ai fait plein de photos à 35mm. Souvent j’aurai aimé plus long. J’ai recadré en post prod pas mal d’images (vive les 42 mégapixels), mais pour ce type de sortie un 24-105 f/4.0 aurait été nettement plus pertinent. J’ai hésité à prendre mon 28-75 f/2.8 Tamron mais 28mm j’avais vraiment peur que ça soit trop long pour certaines situations. J’ai quand même fait des panos par assemblage de photos verticales à 16mm donc le 16-35 a servi, mais vu le faible usage du 16mm j’aurai pu tout aussi bien faire 2 rangées à 24mm.

Inutile ou presque / m’a manqué
Le système de recharge. J’avoue que ça me semble impossible (pour des raisons de sécurité haha) de ne pas avoir au moins une petite powerbank, mais sur ces 3 jours de rando je n’ai eu besoin de rien. J’ai profité de la powerbank que madame a tenu à emporter (Anker 10 000) parce que c’était pratique pour remettre un poil de jus dans mon appareil photo et smartphone, mais sur cette sortie c’était inutile. La météo a fait que j’ai fait nettement moins de photos que d’habitude, donc j’ai moins vidé la batterie de l’appareil photo que d’habitude où je termine souvent les randos proche de zéro. Ca y est j’ai décidé que j’arrêtais avec le Folomov, trop lent, trop capricieux (faut pas le bouger), trop pénible avec mon appareil photo. Il est probable que je bascule sur l’accu 5000 mAH Vapcell avec prise usb-c intégrée sauf si je trouve un équivalent en 18650 avec au moins 3300mAh.

Au vu de la météo, pour ne pas m’alourdir j’ai fait le choix de troquer mon trépied contre le parapluie. Le trépied ne m’a pas trop manqué, même si j’aurai aimé faire quelques photos posées de madame et moi devant la montagne pour faire des souvenirs. On l’a fait en mode selfie avec l’a7r3 à bout de bras. C’est moins top mais ça fera l’affaire. Honnêtement le choix était cohérent.

La doudoune s'est avérée discutable. En terme d'apport de chaleur pure ET avec la météo réelle qu'on a eu j'aurai pu m'en passer. Mais elle m'a servi la seconde nuit pour mieux gérer la nuit dans le quilt. Je l'ai mise le soir, ait laissé le quilt très "aéré" et ait refermé tout ça au fil de la nuit quand la température a baissé. Avec la polaire + le quilt bien fermé ça aurait été suffisant, mais si on avait vraiment pris la pluie le samedi comme prévu, elle aurait pu être bien humide car j'ai marché un peu avec. Difficile de s'assurer chaleur pendant la marche + au bivouac quelle que soit la météo sans avoir 2 éléments séparés.

Bilan poids
On est sur RL quand même smile
Je suis parti avec un peu plus de 10 kilos sur le dos (je porte la tente, une grosse partie de la bouffe, un peu plus d'eau...) pour que ma compagne soit plus proche des 8 kilos.
Sensation mitigée cette fois ci. En poids absolu c'est typiquement dans ce que j'ai l'habitude d'avoir (oui le matos photo !). En terme de "souffrance" aucun problème. Le rythme de marche est dicté par ma compagne qui fait des plus petits pas que moi. Par contre j'ai toujours cette sensation du poids du sac, du côté pénible de le poser pour le remettre. Difficile à décrire, un peu comme si j'avais un boulet sur le dos, alors qu'objectivement il n'est pas plus lourd que d'habitude.
Du côté des optimisations, en couple je suis toujours frileux pour retirer du confort. Le double toit de la tente est appréciable pour toutes les bestioles (madame fait des réactions fortes aux moustiques) + il y avait pas mal de tiques + avec la pluie + les infiltrations c'était utile pour ne pas toucher le double toit avec les duvets.
Côté vêtements on a à peu près tout utilisé. Les gants de soie, le pantalon de pluie, le parapluie, tout était appréciable.

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Dernière modification par moby59 (02-07-2022 15:47:12)

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