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#351 03-11-2022 16:25:48

Canyon83
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Superbe comme d'hab, mais ne pas se baigner dans le Marboré, n'est-ce pas un peu gâcher ? ;-)
Peut-être est-ce l'épée de Damoclès de l'orage qui se fait pressante ?
On voit bien l'enclume du cunimb à droite au dessus de la cabane...

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#352 03-11-2022 16:57:06

marcheur75
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Giulio, Francesco, Lorenzo et Hervé, cela confirme bien que les trois mousquetaires étaient quatre. Devinez qui est d'Artagnan ?

L'un des mousquetaires italiens dort sous une Nemo Hornet. Résiste-t-elle bien au vent ? En est-il satisfait ?

Quelques fois vous remballiez vos abris après une pluie ou un orage, ce qui suppose de porter un poids d'eau en attendant l’occasion de les faire sécher. Vous aviez, j'entends chacun des mousquetaire, une stratégie particulière pour plier et ranger l'abri humide ?

Sinon, toujours admiratif des capacités de mémorisation et de restitution d'Hervé.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#353 03-11-2022 17:32:37

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Salut Canyon & marcheur, merci  smile !

D'Artagnan était le plus jeune, donc c'est Francesco (17 ans !) qui s'y colle, et de loin. Pour ma part, je prendrai Porthos et vous devinerez pourquoi tongue  ! L'âge me donnerait plutôt Athos roll ...

Avec ma vieille Nemo Blaze (qui a précédé mon Pioulou) j'ai un modèle similaire à la Hornet. La Hornet est mieux aboutie, mais c'est le même concept. Pour qu'elle tienne au vent il est indispensable d'user des haubans latéraux pour stabiliser l'arceau unique. La tenue est alors bonne, mais pour avoir refait un bivouac avec il y a quelques jours, le ronflement du vent sur les 2 toiles m'a empêché de dormir, malgré les boules quiès ... Il me semble moins en souffrir avec la toile unique et toujours bien tendue du Pioulou, mais pour vérifier il faudrait monter les 2 abris à côté l'un de l'autre dans une nuit ventée, et se déplacer de l'un à l'autre pour comparer ...

Pour le rangement de la toile je procède comme suit :
- dans tous les cas dans sa housse d'origine elle-même imperméable
- si sèche, au fond du sac à dos et dans le liner, avec duvet et vêtements de bivouac
- si juste un peu humide et qu'il pourrait pleuvoir, dans le haut du sac, évidemment hors du liner, et en évitant le contact avec quoi que ce soit qui pourrait craindre un transfert d'humidité (par exemple ne pas la mettre sur la polaire ...)
- si mouillée, dans la poche extérieure en attendant d'avoir pu la sécher. Si il pleut elle ne sera pas plus mouillée.

La stratégie est adaptée à mon ALD "XUL" de 20 litres et le Tétris qu'il suppose : d'aucuns optent pour disposer d'une poche imperméable réservée pour l'abri, qu'il soit sec ou mouillé.

Pour économiser le poids de l'eau ainsi emporté en excès, le choix du moment et du lieu du séchage est un art :
- si trop tôt, le séchage est long voire inefficace car le soleil est trop bas /caché et l'air trop froid, et l'herbe où on pourrait l'étaler souvent encore mouillée
- si trop tard, le ciel peut s'être déjà couvert et la pluie près de revenir
- tous les lieux ne s'y prêtent pas : une toile étalée sur un sol rocailleux et bloquée par des pierres peux frotter et s'abîmer. Accrochée à une branche elle peut battre et s'accrocher / ripper dans d'autres branches ou, pire, des épines etc. donc je privilégie les tapis d'herbe douce ou les aménagements comme des rambardes ou des tables de pique-nique (attention aux éventuelles échardes d'un bois un peu trop brut ...)
- donc quand le bon endroit avec le bon ensoleillement et la bonne température se présente, on ne fait pas de chichi et on étale !

Dernière modification par Hervé27 (03-11-2022 17:35:02)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#354 03-11-2022 19:01:10

marcheur75
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

17 ans ! Diable ! On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans disait le poète. Il s'était, un peu, trompé, car on n'est pas sérieux non plus bien plus tard, la preuve ici.

Plutôt rare de croiser des si jeunes sur les longues promenades, et même sur ce forum.

La gestion d'une toile humide est souvent délicate. Sur un tel parcours, sans guère de végétation, je laisse pendouiller la toile accrochée en haut du sac quand il ne pleut pas ou que le brouillard n'est pas trop humidifiant. L'humidité s'écoule et la toile sèche assez rapidement.

J'ai cette Nemo Hornet, 2P dans mon cas, utilisée uniquement en cyclo-camping en plaine, donc à l'abri du vent, à ce jour. Le fait qu'elle soit utilisée par Chamois06, le jeune italien et ton expérience me rassure sur son utilisation en montagne, où se protéger du vent est bien moins évident qu'en plaine.


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#355 03-11-2022 19:39:46

foxof
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Bonsoir marcheur75

J'ai la tente nemo Hornet 2p, utilisée cet été lors de la traversée des Pyrénées, sur l'E4 dans le Péloponnèse et sur d'autres randonnées plus courtes.

Pas de souci, même lors de temps venteux.
Une fois dans les Écrins, sur le GR54, l'arceau avait plié plusieurs fois sous les quelques rafales plus violentes. Ça n'avait pas abîmé la tente, mais en effet, ça n'aide pas à dormir, voir, ça réveille wink


"Une fois là-haut, il n'y a plus qu'à continuer"

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#356 05-11-2022 11:47:26

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J34, lundi 8 août : du refugio de la Estiva à Añes Cruces

Vidéo
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Finalement une pas si mauvaise nuit que cela sur le sol en béton de la cabane de l'Estiva et mes maigres matelas. En l'absence de toute fenêtre, l'unique source de lumière pour me signaler l'arrivée du jour est le carré où aurait dû se trouver la serrure disparue de la porte métallique : cela suffit pour me donner le signal. Le gros défaut de mes choix matériels, c'est que s'ils sont légers et compacts, leur manipulation est bruyante, en particulier lorsqu'il s'agit de fourrer les affaires dans le liner. J'ai alors l'impression de froisser le papier cristal d'un bonbon acidulé géant, au grand détriment du sommeil de mes co-locataires roll ... Avec ça, la lourde porte est particulièrement bruyante à déverrouiller et, en plus, grince terriblement ... On a fait plus discret, et après mon départ à 6h45 mes polonais de rencontre retrouvent un peu de tranquillité.

adieu Piñeta !
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Redevenu solitaire depuis hier et que Lorenzo est parti en avant dans le mauvais temps, je n'en cherche pas moins à organiser des rencontres : si hélas Zorey et Joy seront tout aussi indisponibles qu'au trajet aller, une rencontre est programmée avec Cat09 dans le secteur Enric Pujol - Certascan pour jeudi ou vendredi smile ! Avec des orages systématiques au quotidien cela me fait un timing serré, le choix de la trajectoire va s'en ressentir. En sortant de la cabane mon plan est de descendre à Bielsa, et tout en marchant sur le bout de piste (non sans reprendre la vue sur le Cirque de Piñeta et, en face de moi, la muraille du Collado de Anisclo), je fais quelques calculs mentaux : l'option Bielsa me ferait une belle variante pour rallier le Col d'Urdiceto en évitant le gros des pistes de mes précédents passages, mais devrait être sensiblement plus longue. Avec de l'orage annoncé pour dès 13h, la vitesse est primordiale si je veux progresser et, peut-être aussi, rattraper Lorenzo... Sur ces quelques centaines de mètres je me ravise, et finalement opte pour la facilité et la sécurité de la répétition : tant pis pour la variante, je repasserai par Pietramula et les longues pistes vers et depuis Parzan (mais je jure que c'est la dernière fois hmm !) ...

sous le pic de Pietramula
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drôle de mandibule
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1ers rayons depuis le col de Pietramula
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descente de Pietramula : bientôt la piste !
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Pietramula toujours, à la fraîche
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Le temps passe plus vite sur un chemin que l'on connait déjà et, passé l'agréable col de Pietramula et la redescente rapide en contrebas vers le secteur où j'ai déjà bivouaqué 2 fois (en 2018 et le mois dernier avec Jean), je me lance sur les 10 km de piste et route en laissant la machine en roues libres prendre de la vitesse sur cette douce mais interminable descente. Quand j'arrive à 9h20 à Parzan pour un long arrêt au Supermercado du bord de route nationale, j'ai ainsi déjà 14 km et 1000m D- au compteur ! J'en repars après une grosse heure, avec le maximum de réserves que je m'autorise à porter (soit ~4 j 1/2 d'autonomie). Je compte sur un petit complément que doit me porter Cat (alcool, biscuits, chocolat ...), ainsi que sur des arrêts collation en refuges pour faire durer le tout aussi loin que possible ... Après avoir passé quelques instants sur la terrasse du supermercado (tables et chaises pour qui veut consommer sur place) à reconfigurer mes achats et consommer les excédents, je profite des commodités du lieu (réservées en théorie aux seuls clients du supermercado) pour un brin de toilette et le plein d'eau. Je repars ainsi après un "gros" arrêt de 1h15 environ, ce qui est tout de même efficace pour un ravitaillement de longue durée.

plus qu'à se laisser descendre ...
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Parzan, courses faites : plus qu'à remonter !
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C'est donc la deuxième longue piste carrossable de la journée qui commence, cette fois à l'ascension des 1200m D+ vers le Col d'Urdiceto, étalés sur 11 km. Passée la petite phase digestive après mes consommations caloriques de Parzan dont j'ai aujourd'hui oublié la nature (mais c'était bon tongue ), la mécanique va tourner à plein régime ! En effet, avec toujours cette prévision d'orage pour 13h, pas de temps à perdre pour passer le col et basculer en direction de Viados ... Heureusement, grâce aux orages des derniers jours il fait bien moins chaud que les 38°C trouvés à Parzan lors de mon passage au mois de juillet. Je transpire quand même, car il va ne me falloir que 2h30 pour couvrir la distance et le dénivelé cool ! Je ne me suis interrompu que pour une seule micro-pause obligée, lorsqu'il s'est agi de me réhydrater et refaire le plein d'eau à une jolie source (mais à faible débit) au bord de la petite section de sentier qui coupe les derniers lacets de la route avant le col.

retenue hydroélectrique d'Urdiceto
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cette fois, ni pause ni baignade
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du col d'Urdiceto, les Posets et un orage en retard
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Il est 13h et l'orage n'est pas encore là, même si la nébulosité indique clairement qu'il viendra à son heure. Je profite du panneau cartographique du col (je rattrape ici le GR11) pour faire le repérage des différents points de chute possibles en cas de mauvais temps. Il y a déjà ici une première cabane, mais j'ai largement le temps de pousser plus loin avant que le temps ne se dégrade. Plus bas je sais pouvoir trouver aussi la Cabana de Sallena, juste en bord de piste mais très rustique (et certainement habitée par les rongeurs ...). Le plan sous mes yeux indique aussi la cabana de Lisiert, dont j'avais totalement manqué l'existence à mes précédents passages : bon à savoir ! Avec ça, si une pluie trop violente arrive, je ne manquerai pas d'abris pour au besoin progresser par sauts de puce dans les accalmies.

Nouvelle longue descente donc, mais cette fois-ci bien plus bucolique : j'ai souvent et longtemps la pleine vue sur les Posets, les sections de piste sont minoritaires et les jolis sentiers dominent, l'eau ruisselle généreusement ... Dans une petite tourbière traversée par le sentier, je vais tout de même me gameller en beauté, une semelle glissant sur l'herbe mouillée. Il est vrai qu'avec désormais 1100 km au compteur, mes chaussures s'usent et leur accroche s'en ressent : 1ère alerte ...

suivez la flèche
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Finalement le ciel toujours plus couvert se tient malgré tout. Je fais un court arrêt pour visiter la cabane de Lisiert, très sombre et pas très propre. Il y a là une petite pièce d'entrée avec un poêle, et une "chambre" avec 2 matelas sales et humides redressés contre un mur. Cela ne fait pas très envie, mais en cas de nécessité on fait avec ce que l'on a. Je poursuis sans tarder, et après 1h45 de descente arrive enfin sur la piste au bord du Rio Cinqueta, les pieds un peu fatigués car il est bientôt 15h et je n'ai plus fait de pause depuis Parzan. Le compteur est déjà aussi à 33 km : c'est sûr que les pistes permettent d'avancer vite, et c'était bien là mon choix fait ce matin au démarrage ... Je voudrais traverser le torrent et reprendre le joli chemin boisé découvert à l'aller de l'autre côté, mais je ne veux pas cette fois-ci me mouiller les pieds : malgré une eau plus basse, je ne trouve nulle part assez de pierres émergentes pour m'autoriser le passage à pieds secs, et retourne donc sur la piste.

cabane de Lisiert
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Je vais m'écarter de la route carrossable à hauteur du camping de Virgen Blanca (définitivement fermé, le camping actif est celui d'El Forcallo à quelques centaines de mètres), en quête de quelque endroit où m'installer pour une pause-café. Tous les équipements sont démontés et les lieux sont à l'abandon : je pousse finalement jusque sur les bords du torrent, ce qui me permet d'avoir les pieds dans l'eau fraîche et les lèvres dans le café chaud. Je limite toutefois l'arrêt à 1/4 h, interrompu par les premiers grondements de tonnerre et quelques gouttes éparses. Je remballe rapidement, pour aller chercher l'abri à Viados : il n'y faut que 20 mn, mais en chemin la pluie se fait plus insistante et je crains la saucée avant d'avoir atteint le refuge. Plus de peur que de mal, et je me re-pose dans la petite cabane hors-sac à l'écart du refuge (une table, 2 bancs, un évier). Dehors la pluie légère tombe par instants seulement, pas assez pour seulement mouiller les sols chauds.

Rio Cinqueta
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L'idée initiale était d'ici remonter et découvrir les Posets par les Col d'Eriste (2862m) et de la Plana (2703m), et ensuite descende en vallée au-dessus de Benasque, remonter vers l'Hospital de Benasque et le Col de Molières, le tout en 2 jours. Je ne suis pas très chaud pour repartir dans l'orage, même s'il semble n'être que faiblement actif aujourd'hui, pour me risquer à évoluer là-haut ce soir ni demain, dans un temps qui sera peut-être beaucoup plus électrique. J'hésite longuement, et ce qui finalement emporte la décision c'est la rencontre avec Fabian et Waclaw, un allemand et un tchèque qui marchent de concert sur le GR11. On sympathise et forcément, mon matos présent dans la pièce alimente la discussion : comme ils me poseront la question il s'avèrera que j'ai la somme de leurs âges respectifs ! Un jour prochain je ne pourrai plus suivre le rythme de la génération suivante, et quand ils se remettent en route j'ajuste mes plans sur les leurs et demande s'ils acceptent ma compagnie pour monter avec eux jusqu'à Añes Cruces.  Je vise désormais le passage demain par Estos et donc le contournement des Posets. Une autre fois, sûrement ...

Il est 16h45 et la petite pluie intermittente n'a pas cessé, nous remonterons le vallon malgré elle. Si je démarre avec la veste de pluie, je vais vite l'enlever pour pouvoir mieux respirer : la pluie mouille finalement moins que ma transpiration et n'est de toute façon pas froide ...

avec Waclaw et Fabian
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Il suffit d'1h pour atteindre la Cabane d'Añes Cruces, et connaissant l'exiguïté des lieux je prévois d'abord de monter ma tente quelque part aux alentours. Sur place nous trouvons un couple espagnol, Mario et Zoza, déjà connu de Fabian et Waclaw pour avoir déjà partagé des moments de marche. L'ambiance est bon enfant et rigolarde, et finalement une bonne organisation semble démontrer qu'il doit être possible de dormir tous les 5 dans la cabane, un peu plus déglinguée qu'en 2018 : la porte ne s'ouvre plus, et il faut entrer & sortir par une fenêtre ... Je ressers la blague sur mes ronflements, mais que comme j'ai des boules quiès ça ne m'empêche pas de dormir ...

On se partage les corvées d'aménagement intérieur d'une part, collecte de l'eau d'autre part pour la soirée, au torrent à 200m à travers la pente d'herbes (dans le doute, on filtre ). Je peux y profiter d'une vasque pour me rincer ainsi que mes affaires. Malgré quelques rares gouttes de pluie perturbatrices, nous nous réunissons enfin prendre le dîner sur le perron en ciment, abrités du courant d'air. La magie du chemin nous réunit ici de façon improbable, et permet à de parfaits étrangers de s'affranchir de toute prévention pour fraterniser, entre humains calin ...

depuis Añes Cruces, les Posets à gauche
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un lourd sac de provisions ...
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Observant la vallée en contrebas, Waclaw revient vers nous vers 20h00 avec une mine grave, nous annonçant l'arrivée prochaine de "dos chiquitas" ... Effectivement, 2 filles que j'avais aperçues à Viados arrivent bientôt avec leurs gros sacs à dos. En bas au refuge, je les avais aussi vues transporter de grands sacs de courses, signe qu'elles avaient probablement leur voiture garée là-bas ... Leurs sacs (énormes) n'étaient pas suffisants pour charger la tente eek , alors elles ont planifié de dormir ici dans la cabane, et déjà elles font les plans pour tenir à 7 là où, à 5, c'était déjà intime ...

Je suis vénère et c'est sans moi : je remballe mes affaires en prenant garde à ne rien oublier cette fois-ci, et fait mes adieux au groupe qui venait à peine de se former. Avec au dos mon sac mal ficelé, je redescends de l'éperon où se trouve la cabane, car le terrain y est trop cabossé pour un piquage confortable. J'avais repéré un rond de pierres plus bas en bord de torrent, mais le courant d'air y est trop puissant à mon goût quand je vais y voir. Quelqu'un campe déjà dans le début de la montée vers le Port de Chistau, et comme c'est ma direction pour demain je commence à explorer systématiquement les contrebas du chemin dans le début du vallon. Finalement je trouve difficilement un emplacement presque plat sur une crête d'herbe au-dessus du torrent, et y plante le Pioulou. Il me faudra faire avec un léger dévers ...

Au moins demain, je ne réveillerai personne à l'heure du départ !

après déménagement, la cabane juste visible à gauche et à hauteur de la pointe du Pioulou
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En quelques chiffres :

Total J34 :
42 km
D+ 2014
D- 2038
Marche 8h28 (+pauses 4h55)
kmE 67
IBP 215

Cumul J01-34 :
1151 km
D+ 64 400m
Marche 316 heures
kmE 1937

Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (25-03-2024 17:19:01)


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#357 05-11-2022 18:02:27

Canyon83
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Ah la misogynie de l'homme marié qui ne peut profiter de ces promises cuitées !  lol

Une anecdote similaire:
A 4, nous montons en raquettes réveillonner à la cabane du Cheval Blanc au dessus de Thorame (04) et, 150m de dénivelé sous la cabane, je sens une odeur de merguez  cry
Arrivés à la cabane, 9 marseillais (bien connus pour leur discrétion  wink  ) sont installés dedans et enfument totalement l'intérieur  devil
Demi tour, on descend un peu et on allume un feu sur la neige autour duquel on réveillonne; mon meilleur souvenir de réveillon je crois  cool

Encore une étape marathon semble-t-il  pouce

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#358 05-11-2022 18:42:11

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Canyon83 a écrit :

#670017Encore une étape marathon semble-t-il  pouce

Et encore :
- un marathon c’est principalement sur le plat wink
- l’étape est faite en 8h30. À l’aller il m’en aurait fallu plus de 10 heures. Les jambes de trail sont là, seuls les orages vont me ralentir  cool


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#359 05-11-2022 19:11:51

Magne2
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Bonsoir Hervé tu est mur pour lire dossard 127  smile https://espace-gypaete.com/products/dossard-127


kalo taxidi alias bon voyage en Grec bien sur

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#360 07-11-2022 07:34:52

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Magne2 a écrit :

#670021Bonsoir Hervé tu est mur pour lire dossard 127  smile https://espace-gypaete.com/products/dossard-127

120 h eek ? on peut échanger contre 120 jours  wink  ?


Lorenzo a publié son épisode 4 : comme le titre l'indique je n'y suis pas (ou presque) :

SOLO
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#361 07-11-2022 08:42:41

Magne2
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

120 jours c'est plutôt l'exatrek.....en aller retour lol


kalo taxidi alias bon voyage en Grec bien sur

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#362 07-11-2022 13:59:42

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J35, mardi 9 août : d'Añes Cruces aux lacs de Vallibierna

Vidéo
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En solo je reprends mes marques pour démarrer aux petites heures, en tenant compte bien sûr que le soleil se lève toujours un peu plus tard désormais : ma course vers le Levant ne suffit plus à compenser la vitesse de la Terre sur son orbite et la marche vers l'équinoxe ... La toile est sèche, ça me facilite l'existence et me voilà en chemin à 6h45, en commençant par une courte grimpette à même la pente pour aller récupérer le GR11 quelques dizaines de mètres au-dessus de moi. Le plan est de redescendre de Port de Chistau vers Benasque (plus précisément le camping Añeto en amont du village), puis remonter vers l'Hospital de Benasque et bivouaquer au plus près du Col de Molières. A priori donc une longue étape intermédiaire de fond de vallée pour contourner une météo orageuse dans les hauteurs.

Bien vite je constate que je suis en total manque de jus, effet certainement de l'allure ultra-rapide et en grande partie sur piste que je me suis imposé hier. Les 8h30 de marche effective n'avaient rien d'extraordinaire et nettement en-dessous de ma "moyenne" de 9h30, c'est je pense surtout le rythme intensif qui m'a fatigué ... Je monte à l'ombre et dans la fraîcheur, et à peine en-dessous du Port de Chistau je me trouve un recoin au soleil et abrité du courant d'air pour un café et quelques calories matinales. Un 1er arrêt après seulement 1h, ce n'est pas fréquent dans ma pratique.

Port de Chistau : vue arrière sur le Pic Schrader / Bachimala
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et devant moi, le val d'Estos à descendre
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Prendre soin de moi fait le plus grand bien, et comme la suite n'est plus qu'une longue et douce descente dans le val d'Estos en direction de Benasque, tout redevient ensuite facile, il n'y a plus qu'à dérouler. Quelques promeneurs en sens contraire, dont la densité augmentera progressivement au fur et à mesure de la descente ...

Les regrets de n'être pas passé par les Posets sont effacés par le temps qui s'alourdit vite : derrière moi le massif se charge, et dès 9h le syndrome de la "course à l'orage" s'est réinstallé ... Je passe à 9h40 au refuge d'Estos, à cette heure déserté de sa clientèle. J'y cherche en vain un robinet extérieur pour remplir ma bouteille, et me rabats au final sur le pommeau de douche pour remplir mon 1/2 litre (je ne voulais pas entrer à l'heure du ménage).

à mi-parcours de la longue descente, le refuge d'Estos
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Le chemin bien entretenu et aménagé déroule facilement, la vitesse reprend le dessus après le petit passage à vide du démarrage. C'est calme, bucolique car jamais loin du torrent, un rien monotone ... D'aucuns trouveraient ça rasoir ...

Je me retourne fréquemment pour gérer la menace orageuse derrière moi, mais sa mise en place n'est pas très franche. De toute façon, à ces basses altitudes je ne suis guère inquiet, d'autant qu'il y a par ici plusieurs abris de plutôt bonne facture. A partir de celui de la Palanca del Tormo que je passe à 10h15 et au 10ème km, la fréquentation s'intensifie. Jusque-là je recherchais plutôt le contact en échangeant quelques mots avec mes rencontres, comme avec un grand-père qui ramasse des framboises pour sa toute jeune petite-fille aux pieds fatigués assise en bord de chemin ... Maintenant ce ne sont plus des randonneurs que je croise, mais des touristes en toujours plus grand nombre, et je me replie dans ma coquille pour vite mettre derrière moi ces kilomètres monotones.

J'avais un temps envisagé de remonter par le Portal de Remuñe et rejoindre ainsi l'Hospital de Benasque par un itinéraire d'altitude, mais le risque d'orage et, peut-être, la crainte d'un petit manque de jus me font privilégier la sécurité du fond de vallée.

Par là-haut j'aurais pu me tailler un itinéraire d'altitude
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J'ai droit à une première petite averse qui me laisse croire que la suite de la journée va se faire sous la pluie, mais les gouttes s'estompent tandis que je continue de descendre par gradient vers la chaleur des basses altitudes. Passés les jolies "Gorges Galantes", le sentier s'est fait piste et je passe l'endroit où les navettes 4x4 déposent les marcheurs plus économes de leurs jambes que de leur portefeuille.

Vers la fin et au-dessus du petit lac de barrage d'Estos, j'ai la vision incongrue d'un feu de circulation sur une portion de piste où je croise une file ininterrompue de promeneurs ... Pour un peu je penserais que ça y est, on en est arrivé à contrôler la fréquentation des sentiers par des moyens modernes, mais c'est juste que la piste carrossable est ici très étroite au-dessus de la gorge : le signal reste destiné aux "motorisés" ...

pincez-moi, c'est un cauchemar ?
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Je touche le point le plus bas au milieu du Camping Añeto, sur le vieux pont de pierre par-dessus le Rio Esera qui descend des contreforts de l'Añeto. Revenu à seulement 1200m et à bientôt midi, je retrouve une chaleur dont j'avais perdu l'habitude, n'ayant plus été aussi bas depuis le Pays Basque. J'imagine pouvoir trouver un cadre de pause agréable sur les bords du lac de Paso Nuevo 2 km plus haut, imaginant ses rives dotées de quelques aménagements de pique-nique ... Il n'en est rien, le chemin le longe par-dessus des pentes abruptes, et la seule petite crique atteignable s'avèrera assez malcommode pour m'y installer : gros blocs, bois flotté, sol limoneux ... Je ferai néanmoins avec, m'asseyant sur un rocher à l'ombre et disposant panneau solaire et powerbank un peu à l'écart au soleil, tandis que chauffe mon café et que je grignote.

Camping Añeto et pont de pierre
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Le Rio Esera me rappellerait la Corse ...
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Embalse de Paso Nuevo : pause lacustre
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A peine après le redémarrage, un panneau cartographique du GR11 me permet de mieux visualiser que sur mon téléphone les options qui s'offrent à moi. Je réalise que la distance qui me reste pour dépasser l'Hospital de Benasque est encore grande, et que même si la route est de l'autre côté du torrent je ne suis pas près de retrouver la quiétude de l'altitude. En revanche, la bifurcation ici du GR11 en direction des lacs et du col de Vallibierna me permet d'envisager de reprendre beaucoup plus vite de l'altitude et, je l'espère, de la tranquillité. Ce sera mon choix, avec donc pour conséquence de ne pas repasser par Molières ... Est-ce si grave, puisque j'y suis passé en juillet dans des conditions exceptionnelles, et que je risquerais ce coup-ci d'avoir l'orage à y gérer ?

Quand je réalise que je peux "couper" par l'altitude, et troquer le trait discontinu pour le trait plein
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Moi qui espérais du sentier, je déchante vite quand je réalise qu'il va longtemps falloir suivre une piste, une de plus ! Heureusement, passé le dérangement d'un minibus chargé de sa clientèle, il y aura désormais beaucoup moins de fréquentation et pour un peu je me sentirais presque solitaire. Quelques VTTistes, et 2 ou 3 groupes de marcheurs que je dépasserai. Peu à peu le vallon de Vallibierna s'ouvre devant moi, laissant entrevoir la longue série des 3000 qui l'encercle. L'eau se fait d'abord rare, et c'est quand je commence à m'estimer prêt à filtrer le 1er ruisseau grisâtre que je trouve une source sommairement aménagée pour me délivrer une belle eau bien fraîche. Le chemin est prodigue ...

vue arrière sur le vallon de Vallibierna
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L'orage du matin avait avorté, mais désormais celui de l'après-midi se forme. Ici au pied de l'Añeto et remontant vers l'altitude, je dois en permanence surveiller mon environnement et envisager les scénarios. Je repère sur la carte la Cabana de Quillon, abri de béton auquel je vais jeter un œil. Un occupant absent y a déjà étalé ses affaires (il n'est que 14h) et je le croiserai un peu plus loin faisant le plein d'eau à un ruisseau. Il y a dans cet abri vouté de quoi dormir à 6 ou 8, mais ça me semble très sombre et humide. L'orage n'est pas encore là, je poursuis donc, voulant a minima en finir avec la piste.

refugio del Quillon
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Au bout de cette dernière le cadre devient très agréable : vallée ouverte, terrasses herbeuses entre les bras du torrent, couvert forestier de pins clairsemés permettant de doser ses envies d'ombre et de soleil ... Un peu de monde concentré ici tout de même, mais je me trouve un agréable spot sur l'herbe et adossé à un rocher en bord de torrent pour faire une pause d'une part, me donner le temps d'observer le temps et prendre une décision sur la suite de la journée d'autre part. Quand il commence à tomber des gouttes et que la montagne résonne de grondements lointains, je me rapatrie dans la cabane de Coronas : un très bel abri ouvert avec une douzaine de couchages, une grande table et de larges fenêtres lumineuses. Cela donne vraiment envie d'y faire halte.

au fond à droite, le Tuc de Vallibierna (3059m)
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refugio Coronas
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Tandis qu'il pleut dehors, j'ai le temps d'échanger d'abord avec un couple espagnol et leur grand fils à l'activité débordante. Ce dernier donne l'air d'être toujours en mouvement : je le vois dedans l'instant d'après l'avoir vu dedans, et inversement. Il semble être partout ... jusqu'à ce que je finisse par avoir devant moi les 2 jumeaux !

Peu de monde ou de passage dans la cabane, mais le temps qui se gâte fait se vider les alentours : la plupart redescendent en vallée ou rattrapent une navette qui vient les chercher en bout de piste. Je reste encore un moment, toujours à l'abri de la petite pluie, à discuter avec un couple italien sur le GR11. Ils voient mon sac posé sur la table et essayent d'en réconcilier la vision avec la présentation de mon périple ... J'essaye de m'en sortir en donnant des liens RL ou YT, car autrement on n'est pas couchés !

La pluie reste légère et il est encore tôt : à 16h15 et après plus d'1h 1/2 sur place, je décide de me relancer sous les gouttes, avec dans l'idée d'aller chercher bivouac aux lacs de Vallibierna. J'estime que l'orage ne donnera pas plus et est en train d'avorter, et que je dois avoir moyen de progresser un peu plus. Je peux grignoter un peu de dénivelé, mais la pluie et les grondements persistent. Je fais 2 haltes consécutives à l'abri de rochers, histoire de voir venir et mieux juger de la situation : dois-je redescendre vers la cabane ?

Le second arrêt dure 1/2 h, et quand l'averse s'apaise je prends la décision de pousser vite jusqu'aux lacs de Vallibierna a priori maintenant tout proches, pour y prendre abri définitif sous mon Pioulou. La principale menace est une sombre cellule qui arrive des Posets, et à laquelle je ne dois pas laisser le temps de me rattraper. Je m'élance pour grimper les derniers 200 m D+ jusqu'au 1er lac, et la pluie retrouve peu à peu de l'intensité. Le lac de Vallibierna Baixo étend un long bras vers son déversoir à travers un chaos rocheux, un environnement qui ne me permet pas d'être optimiste quant aux possibilités de bivouac.

sous l'Añeto, tentant de laisser passer l'orage
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rien n'entame jamais mon optimisme ? Si, ces nuages le peuvent !
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Coincée entre pluie et transpiration, ma veste imper-respi n'est plus qu'un coupe-vent, et avec le gros de l'orage sur les talons je commence à désespérer de trouver un emplacement de bivouac propice dans l'environnement de grands blocs du lac de Vallibierna Baixo. A l'instinct je remonte sur une éminence et, ô miracle, tombe sur un rectangle d'herbe en terrasse qui me semble être exactement de la bonne dimension. Je sonde rapidement les herbes du pied, ne détectant aucun obstacle à mon installation. Un bon coup de tonnerre me fait me presser, et le Pioulou se trouve monté en un temps record : je suis au sec tandis qu'enfin l'orage se lâche ...

le calme revenu, face au lac inférieur et col de Vallibierna ...
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La pluie soutenue va durer 2 heures, et de 18 à 20 h je tue le temps en chauffant un café et grignotant, puis dînant. Lorsque le calme revient et avant d'aller jusqu'au lac récolter une eau qu'il me faudrait filtrer, je prospecte les alentours et y découvre une source qui m'évite cette corvée. Je vais finalement être très bien ici.

Passées 20h, du fond de mon duvet et alors que le jour tombe, je vais entendre passer tout un groupe, dont des enfants, allant vers le lac supérieur et peut-être au-delà jusqu'au refuge Cap de Llauset de l'autre côté du col. Ils auront peut-être attendu que passe l'orage à la cabane de Coronas. Pour ma part je n'ai pas envie de faire de la rallonge, même si la journée aura ainsi été de nouveau tronquée par l'orage.

Somnolent et prêt à sombrer pour la nuit, je suis réveillé par de chaudes lumières extérieures. Je m'extirpe du duvet et de la tente, admirant le ventre des cumulo-nimbus richement éclairé par le soleil couchant vers les Posets. Je peux admirer la solitude de mon bivouac au-dessus de ce lac et face au col de Vallibierna : je ne crois pas qu'il y avait un autre spot possible ici ...

dans les chaudes lumières du couchant
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En quelques chiffres :

Total J35 :
32 km
D+1762
D-1411
Marche 7h35 (+pauses 3h31)
kmE 52
IBP 177

Cumul J01-35 :
1184 km
D+ 66 200m
Marche 324 h
kmE 1989

Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (25-03-2024 17:34:08)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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l'ultralighter più estremo di sempre

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#363 07-11-2022 22:15:53

Etimul
Membre
Inscription : 13-03-2013

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

pouce

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#364 08-11-2022 12:58:21

Dermochelys
Membre
Lieu : Bruxelles
Inscription : 03-02-2022

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Jolie cette dernière photo du lac au soleil couchant! La nature est toujours aussi belle et impressionnante smile

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#365 08-11-2022 22:02:56

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Le chemin bien entretenu et aménagé déroule facilement, la vitesse reprend le dessus après le petit passage à vide du démarrage. C'est calme, bucolique car jamais loin du torrent, un rien monotone ... D'aucuns trouveraient ça rasoir ...

j'ai eu le même sentiment...


L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#366 09-11-2022 11:14:03

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

laxmimittal a écrit :

#670218Le chemin bien entretenu et aménagé déroule facilement, la vitesse reprend le dessus après le petit passage à vide du démarrage. C'est calme, bucolique car jamais loin du torrent, un rien monotone ... D'aucuns trouveraient ça rasoir ...

j'ai eu le même sentiment...


L.

Clairement, l'itinéraire ne vaut qu'en plan B météo ...  Je peux avoir des regrets pour mon plan initial à travers les Posets, d'un niveau que -même si je ne l'ai pas fait  - j'estime intermédiaire entre l'option facile "Chistau / Estos" et celle plus engagée de Gourgs Blancs / Literole (et qui aura été absolument magnifique au trajet aller).

Me bouffer encore de la piste ensuite jusqu'à la cabane ouverte de Coronas m'a également gonflé, mais j'ai beaucoup aimé ensuite la courte section Vallibierna / Anglios.


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#367 09-11-2022 11:36:32

Joy Supertramp
Sempervirens
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

La piste jusqu'à Coronas m'avait fait tourner en bourrique à mon passage en 2019, tant et si bien que j'avais levé le pouce au passage de la navette, j'avais quand même du payer les 8€ (?) même si j'avais déjà fait la moitié, et dû mettre ma chienne dans la soute  lol Mais oui, après, c'est superbe smile


Edit sans précision : ortho ou faute de frappe !

Liste montagne été top confort

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#368 09-11-2022 18:40:17

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J36, mercredi 10 août : des lacs de Vallibierna à Salardù

Vidéo
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Le ciel s'est bien dégagé ce matin, mais après toute la pluie d'hier soir et l'humidité ambiante il me faudra trouver un espace de séchage en journée. Pas très efficace, je me mets en chemin à 7h05, inspectant les environs à la recherche d'un spot de bivouac alternatif que j'aurais manqué hier soir. J'en garde la conviction que c'était bien le seul espace possible ... L'itinéraire progresse dans les rochers jusqu'au lac de Vallibierna Alto, où planter la tente aurait été plus commode si j'avais eu le temps d'aller jusque-là avant l'averse. En m'élevant je vois aussi que malgré les orages depuis longtemps devenus quotidiens, une fumée d'incendies continue de flotter sur l'horizon. La plaine ne doit pas bénéficier de l'arrosage des montagnes ...

C'est dans un très bel environnement mais un chemin chaotique que je m'élève jusqu'au Col de Vallibierna, d'où je découvre de nouvelles vallées encore profondément enfoncées dans l'ombre ... et déjà fais mes adieux aux Posets que je n'ai fait qu'effleurer ... Quelques prises de vue, et voilà que je redescends vers le refuge de Cap de Llauset. Il me faut 1/2 h pour rallier cette immonde et disgracieuse bâtisse de tôles, d'où maintenant arrive le flot de ceux qui y ont terminé leur petit-déjeuner. Je remplis juste ici ma bouteille d'eau et poursuis vite vers le Collado de los Ibones (le col des lacs ...), d'où j'aperçois la vaste collection des lacs d'Anglios. Ils me semblent tout proches et je crois y être vite, mais le mauvais chemin et les grands blocs me freinent, jusqu'à ce qu'enfin j'arrive dans la large cuvette herbeuse qui les héberge. Je retrouve alors la douceur d'un sentier de terre dans la prairie, où j'évolue au milieu des lacs.

Lac de Vallibierna Baixo : j'ai dormi juste à gauche et légèrement en-dessous de la tête du pin au 1er plan
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du col de Vallibierna, les lacs Alto et Baixo, les Posets au fond
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de l'autre côté : vers l'infini, et au-delà !
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Refuge Cap de Llauset : vous voulez mon avis ? Vraiment ?
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début des lacs d'Anglios
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Devant moi j'aperçois et me détourne visiter la cabane ouverte d'Anglios, que j'aurais pu atteindre hier soir bien avant la nuit si l'orage ne m'avait pas rattrapé. Avec son estrade et sa mezzanine, on doit pouvoir y dormir à 8 sinon 10. Toute en bois, l'odeur de la peinture fongicide y est néanmoins prégnante et m'aurait potentiellement causé un bon mal au crâne. Juste au-dessus du plus bas et du plus grand des lacs d'Anglios (l'Estany Gran, évidemment), son cadre sous ce beau soleil est une splendeur. C'est près de ce lac que je m'installe pour une pause-café, sachant qu'après-cela j'ai une longue descente pour aller marcher en fond de vallée en direction de Conangles.

Cabane d'Anglios ...
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... et sa vue !
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Reparti un peu après 10h, la descente d'abord progressive au-dessus du barranco Riuena va soudain se faire abrupte pour les derniers 350 m D- avant le fond du vallon. La forêt d'arbustes essaie ici de se refaire une place dans les éboulis de grands blocs, et je n'envie pas ceux que je croise montant avec leurs gros sacs et se font ainsi "couper les pattes". Je rencontre plus de monde quand j'arrive enfin "au fond" et que je retrouve un bien meilleur chemin qui désormais suivra sagement le torrent. L'itinéraire est familial et il y a là de quoi s'éparpiller aux abords des nombreuses cascades.

Comme j'ai la tête de l'emploi, un couple d'espagnols me demande sa route au pied du panneau indicateur à la croisée de 3 directions :
-"est-ce que c'est le chemin ?"
- "euh, le chemin pour où hmm ?"
- "non, on veut juste savoir si c'est le chemin"
- "mais voulez-vous allez eek ?"

J'aurai pu leur balancer n'importe quelle direction avec 2 croissants, mais j'arrive quand même à obtenir d'eux qu'ils veulent monter jusqu'aux lacs d'où je viens d'arriver en 1 heure de rude descente... à mon rythme ! A juger de leur âge, bedaine et tenue de ville, j'arrive à leur faire admettre que leur ambition n'est peut-être pas raisonnable ...

La suite le long du torrent des Ixalenques est paisible. Quelques autres itinérants le descendent dans le même sens que moi, tandis que nous croisons le flot montant des promeneurs à la journée. Ici et là des lieux sont discrètement aménagés pour s'asseoir ou pique-niquer, de même qu'une jolie source agrémentée de petits bassins et conduites en bois. C'est somme toute assez plaisant sous le couvert des arbres, avant que d'arriver enfin là où le torrent débouche sur le grand lac de retenue de Panat de Basserca, et où la route du tunnel de Vielha l'enjambe.

Juste 100 m au bord de route, on survivra ...
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aux bords de la Noguera Ribagorçana, en direction de Conangles
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Il est 11h30 et j'envisage de faire halte au refuge de Conangles pour une collation, ce qui me permettrait de faire durer un peu plus mes réserves. J'arrive dans cette zone à 12h, et m'y laisse séduire par les vastes surfaces de gazon ensoleillées au milieu des pins situées un peu avant le refuge : autant y étaler à l'aise toutes mes affaires mouillées ou humides. Juste après se trouve un vaste parking bien fréquenté, et j'imagine le refuge blindé de monde. Autant profiter ici d'un peu de sérénité, avec quelques odeurs de barbecue pour titiller mes sens carnassiers ... J'y reste 3/4 h avant de repartir dans la chaleur, non sans faire un détour sur le parking pour me délester de mes déchets accumulés, et ce dans les conteneurs de tri disponibles. Quand j'y passe le refuge me parait étonnamment calme et dépeuplé, je me contente d'y faire un plein d'eau.

Il est 13h et c'est avec la chaleur de l'après-midi qui s'installe que je me dirige dans le vallon de Conangles à destination du Port de Rius. Les prémices de la formation de l'orage sont déjà présents, je suis passé en mode "course à l'orage" : cela consiste à compter le temps qui reste avant une zone possible de mise à l'abri, et la comparer avec l'estimation au doigt mouillé du temps nécessaire à la formation de l'orage. Avec l'interdiction du bivouac dans le Parc National d'Aygues-Tortes, la contrainte est forte car le seul abri "autorisé" sur l'itinéraire et à portée de mes pas est le refuge de la Restanca, où je peux a minima faire halte et voir venir comment le temps tourne.

D'abord il faut monter à Port de Rius, et à cette heure chaude et digestive ce sentier chaotique et casse-pattes va me lessiver. Je me fais un point d'honneur que de monter d'une traite, seulement ralenti par un début de conversation avec un HRPiste belge que je dépasse (identifié par son Trans'Pyr débordant de sa poche). Comme je le laisse vite derrière moi (bien que m'estimant "lessivé" roll ...), l'échange ne dure guère ... J'arrive au col et retrouve peu après le beau lac de Rius, encore sous un franc soleil malgré les nuages de plus en plus formés qui arrivent derrière moi depuis, semble-t-il, la direction de l'Añeto.

montée à Port de Rius : derrière moi, ça se charge petit à petit
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lac de Rius : l'heure du bain !
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Course à l'orage ou pas, le besoin de piquer une tête est trop fort : je m'écarte du sentier balisé pour descendre sur les berges du lac, où je me trouve une plage de rocher parfaitement adaptée. Le plongeon est salutaire : le rafraichissement me revigore, et j'y retourne plusieurs fois ... Je repars avec le plein d'énergie, mais avec des nuages encore plus sombres sur les talons. Arrivé au déversoir du lac dans le vallon de Rius, j'ai repéré qu'avant même la Restanca je pouvais disposer de la Cabana Basses de Rius, pour peu qu'elle ne soit pas occupée par le berger. Peu motivé par la surpopulation pré-supposée du refuge, c'est cette option que je privilégie, avec maintenant quelques grondements de tonnerre qui m'accompagnent ...

à l'heure de repartir, le temps des regrets de ne pas m'engager vers les lacs Tort de Rius et de Mar ...
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... mais j'ai derrière moi certains impératifs !
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Un hélicoptère remonte le vallon et vient faire un arrêt express aux abords d'un bâtiment perché que j'aperçois sur la hauteur (secteur marqué "circ de rius" sur la carto OpenTopo). Il me semble voir une tente émerger à proximité : j'ignore quelle opération a pu se dérouler là. Déposer ou récupérer quelqu'un, amener du ravitaillement ou du matériel à quelque garde du parc ? Je croise du monde dans les 2 sens, avant de quitter le chemin et me diriger à l'azimut vers la cabane que j'aperçois au loin. De fait j'aurais mieux fait de rester sur le GR11 pour couper ensuite à l'aplomb de la cabane : j'en suis quitte pour un long dédale de rochers et rhododendrons. Le tonnerre gronde toujours et je reçois quelques gouttes, mais l'orage véritable semble partir sur ma droite et les sommets d'Aygues-Tortes. J'arrive à la cabane après avoir transpiré à me hâter (inutilement) devant les éléments, et la trouve libre de toute occupation. Les devants sont fermés d'une barrière métallique pour éviter les intrusions du bétail, et à l'intérieur se trouvent une cheminée, une sommaire table de pierre et une étroite banquette de ciment, le tout sur une froide dalle de béton.

Cabane Basses de Rius
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Je pense d'abord m'y installer a minima pour une nouvelle pause le temps de voir la direction de l'orage, mais en quelques minutes je vais recombiner tous les éléments de contrainte pour finalement réviser mes plans en profondeur.

Les contraintes d'abord :
- le temps orageux qui peut me piéger dans la traversée d'Aygues-Tortes sur l'itinéraire Restanca - Colomers - Saboredo envisagé pour ce soir et demain
- l'interdiction de bivouac qui me contraindrait soit à chercher place en refuge au pic de la saison, soit à resquiller en bivouac sauvage, soit à quitter le parc
- mes réserves de vivres qui s'amenuisent, car l'accumulation d'heures de marches "perdues" pour cause d'orage me décale, et je calcule désormais que le court ravitaillement commandé à Cat09 ne suffira plus à me faire gagner le temps nécessaire jusqu'à l'Hospitalet

L'opportunité ensuite : en re-consultant ma carte, je réalise que le Val d'Arties me mènerait très directement à Salardù, et je vois d'ici et de l'autre côté du torrent le joli sentier qui me permettrait d'y descendre sans passer par la Restanca. A tout hasard, je teste le réseau et en trouve suffisamment pour découvrir qu'il y a de la place libre au gîte Rosta en centre-ville ...

En même temps que de ma caméra je documentais les lieux, je prends en temps réel la décision de bifurquer et donc court-circuiter totalement Aygues-Tortes. L'orage n'est pas sur moi et il ne pleut pas encore, je décide de prendre ma chance et m'élance dans la descente.

C'est un très joli petit sentier que celui qui descend le vallon de Rius jusqu'au terminus de la piste au fond du val d'Arties. Après bien sûr c'est moins charmant : il faut se taper le gravier de la route par laquelle les navettes convoient les grosses feignasses mes frères en humanité. Nouveau point d'honneur à n'avoir aucune incartade motorisée dans cette double traversée : je marcherai le moindre centimètre de cette route, ma pizza de ce soir est à ce prix !

sous la Restanca et le Col d'Uelhicrestada : finalement une belle échappatoire
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monotonie au fond du Val d'Arties ...
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Après quelques instants monotones au cours desquels je couche quelques notes dans mon téléphone pour documenter mon périple et tuer la monotonie du trajet, un mouvement dans les buissons de groseillers au-dessus de la piste attire mon attention. Là, un coreligionnaire reconnaissable entre mille s'active à ratisser les belles grappes acidulées : Lorenzo smile !

retrouvailles
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Totalement non programmées, ces retrouvailles hors itinéraire ne sont le fait que du hasard ET d'une séquence de décisions identique entre lui et moi. Déjà lancé après la Restanca en direction du Col d'Uelhicrestada quand l'orage s'est approché, Lorenzo a analysé que la traversée d'Aygues-Tortes allait se compliquer avec des provisions trop courtes... Il a opté pour le demi-tour et la redescente en vallée par le Val d'Arties ...

Finalement et dès que le réseau le permet, nous faisons réservation commune au gîte de Salardù. Arrivant après de longs kilomètres au village à 19h, nous passons d'abord par l'épicerie avant sa fermeture pour recompléter nos réserves. Le mois dernier, je n'avais pas remarqué que les prix étaient aussi élevés, et pourtant cette fois ça me saute aux yeux. Lorenzo me dit n'avoir jamais ravitaillé pour si cher à la journée de marche ... Ensuite seulement nous allons prendre notre chambre-dortoir au gîte / refuge, une vieille bâtisse moyen-âgeuse certes rénovée, mais où l'on ne trouve pas 2 murs parallèles ou perpendiculaires, ni le moindre plancher ou plafond strictement horizontal. On se croirait à l'auberge du Chaudron Baveur dans une certaine histoire d'un morveux balafré et binoclard lol ... Le temps de prendre nos marques, et surtout de profiter des douches chaudes tout aussi de guingois, nous ressortons en quête de calories, que nous trouverons successivement dans un restaurant à tapas, puis à la terrasse de l'épicerie qui fait aussi pizzeria. Pour cette dernière c'est gustativement très décevant, les pizzas sortant visiblement d'un congélateur sad ...

Salardù, nous voici !
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Entre-temps la journée a aussi été marquée par une série d'échanges SMS avec Cat09. Je vous passe les détails, mais peux ce soir-là lui confirmer que je serai bien demain soir au moins à Alos d'Isil, et que donc l'axe Certascan - Enric Pujol pour notre RDV de vendredi tient bien la route. Tout ne sera pas aussi simple, mais vous attendrez l'épisode 38 pour le récit de notre coordination rocambolesque ! Hélas elle me confirme que Joy ne pourra pas se libérer.

Séparés puis réunis par nos décisions respectives face à la météo, Lorenzo et moi programmons de repartir demain de concert, même si chacun doit rester jalousement libre de son propre chemin. La course-poursuite n'en est pas pour autant finie, à suivre wink !

vous me reconnaissez ?
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En quelques chiffres :

Total J36 :
40 km
D+1534
D-2708
Marche 9h59 (+pauses 2h15)
kmE 65
IBP 215

Cumul J01-36 :
1223 km
D+ 67 700m
Marche 334 h
kmE 2054

Itinéraire
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progression
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Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#369 09-11-2022 20:48:36

Canyon83
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Hervé27 a écrit :

#670253

J36, mercredi 10 août : des lacs de Vallibierna à Salardù

je me mets en chemin à 7h05, inspectant les environs

Tu as raison d'insister sur le "place nette" systématique, car on a vite fait d'oublier un sac poubelle ou autre...

aux Posets que je n'ai fait qu'effleurer

Tu as pris le chemin opposé ?   lol


... Quelques prises de vue, et voilà que je redescends vers le refuge de Cap de Llauset. Il me faut 1/2 h pour rallier cette immonde et disgracieuse bâtisse de tôles
Refuge Cap de Llauset : vous voulez mon avis ? Vraiment ?
https://www.randonner-leger.org/forum/u … 10-08.jpeg

Un petit côté vintage wink

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début des lacs d'Anglios
https://www.randonner-leger.org/forum/u … 10-08.jpeg

lac de Rius : l'heure du bain !
https://www.randonner-leger.org/forum/u … 10-14.jpeg

Course à l'orage ou pas, le besoin de piquer une tête est trop fort
En même temps que de ma caméra je documentais les lieux, je prends en temps réel la décision de bifurquer et donc court-circuiter totalement Aygues-Tortes. L'orage n'est pas sur moi et il ne pleut pas encore, je décide de prendre ma chance et m'élance dans la descente.

Tu as bien raison, c'est une étape lacustre ma parole, je n'aurais pas su où donner du maillot !

un coreligionnaire reconnaissable entre mille s'active à ratisser les belles grappes acidulées : Lorenzo smile !

Ces italiens: déjà qu'ils nous piquent tous les champignons dans le Sud-Est, en plus ils font pareil avec les groseilles du Sud-Ouest devil wink 

La course-poursuite n'en est pas pour autant finie, à suivre wink !

Ben oui quand on sait que vous arrivez ensemble à Banyuls cool

vous me reconnaissez ?
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Ah oui, les dents longues lol

Dernière modification par Canyon83 (09-11-2022 20:51:14)

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#370 11-11-2022 13:15:04

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J37, jeudi 11 août : de Salardù à Alos d'Isil

Vidéo
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Lorenzo et moi sommes bien en phase pour démarrer le plus tôt possible afin de limiter l'impact des orages sur la progression. Les jours n'en raccourcissent pas moins, et ce n'est donc qu'à 6h50 que nous quittons le gîte au petit jour. Rien de passionnant pour ce début de journée, puisque nous marcherons longuement en fond de vallée avant de remonter vers le Port de la Bonaigua. L'autre option était de remonter dans la montagne à travers la station de Baqueira pour aller rechercher le Tuc de Marimanha et donc mon itinéraire du trajet aller : plus exigeant, plus hasardeux avec les conditions météo, et peut-être plus chronophage : le plan reste de retrouver Cat09 demain, quelque part entre le refuge Enric Pujol et Certascan ...

imposante carte murale dans la cage d'escalier du gîte
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Salardù aux petites heures ...
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Fond de vallée monotone donc, mais paresseusement confortable pour un redémarrage en douceur. Le jour s'installe tandis que nous rejoignons d'abord Tredos, où Lorenzo met le doigt avec exactitude sur ce qui me dérangeait ici : tout est artificiel, malgré certains efforts pour donner l'apparence de l'ancien. Le vieux village authentique est désormais totalement enserré dans des bâtiments et aménagements modernes, destinés à transmettre l'image idéalisée d'un village de montagne ... mais plus proche d'un dessin animé Disney que de la réalité des alpages ... Passée la traversée du village et l'enjambement de la Garonne, le large sentier remonte d'abord par la rive opposée à la route, jamais très loin du torrent. Si ce n'était la disgracieuse ligne à haute tension qui souvent brise la perspective vers les pics d'Amitges et Bassiero derrière Saboredo, on pourrait parfois faire semblant d'être loin de la civilisation.

Tredos. Pas vraiment moche, mais ça sonne faux ...
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je fais au mieux pour masquer la ligne à haute tension
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Changement de rive puis ascension plus franche en ayant à plusieurs reprises à couper la route du col, laquelle gâche un peu le plaisir d'un sentier qui se fait plus montagnard. Parfois aussi l'impression qu'il n'est plus très emprunté, desserte motorisée oblige ...

Nous sommes à 9h au large col, après 2h de marche et déjà 800m D+. Nous visons l'auvent sous lequel repose l'antique déneigeuse exposée pour commémorer l'aménagement de la station et de l'actuelle route carrossable, laquelle relie (en plus du tunnel de Vielha, évidemment) le Val d'Aran espagnol à sa patrie administrative. La géographie, elle, place la grande vallée sur le versant Nord des Pyrénées, il suffit de suivre la Garonne qui y coule ... Sous cet auvent et près de la machine chenillée nous voulons faire notre pause, mais la quantité de bouse et de crottin nous rend la tâche difficile pour trouver un emplacement pas trop cradé pour nous asseoir.

Port de la Bonaigua
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L'arrêt est finalement peu confortable, nous ne restons que 10 mn avant de repartir, et longer la route sur un petit kilomètre avant d'en bifurquer pour la montée en direction du Coll de l'Estany Pudo. La vue de la route et des aménagements disparait vite, nous sommes enfin de retour sur les sentiers.

Au col nous avions aperçu un marcheur refaisant son sac et qui visiblement venait de s'y faire déposer. Nous le redoublons ici, mais malgré un sac bien lourd sur ses épaules il s'accroche à notre rythme et, de fait, marchera avec nous toute la journée. Bienvenue à Yannis, HRPiste de ce millésime 2022 et gros marcheur devant l'éternel (nous avons fait la liste de nos périples respectifs mais, faute d'avoir noté sur l'instant, j'ai oublié le détail le concernant) ...

Nous ne passons pas par le Col de l'Estany Pudo, qui nous aurait fait descendre à ce lac pour en remonter ensuite, mais gagnons un peu plus de hauteur par le sentier principal pour ensuite marcher à flanc et rester loin au-dessus, ne redescendant qu'au lac suivant de Garrabea. Sur ses rives à 10h30, nous y trouvons une belle plage de sable d'une dizaine de mètres de long, entourée d'herbe et d'un mobilier naturel de rochers pour s'asseoir ou s'adosser. Nous la préemptons pour la 1ère vraie longue pause de ce jour, agrémentée d'une baignade d'autant plus agréable que l'accès à l'eau n'est entravé ni par des rochers glissants, ni par une vase gluante et profonde. Le lit de sable et gravier descend en pente douce dans l'eau claire, c'est juste idéal ! D'autres groupes de marcheurs arrivent et lorgnent les lieux, mais nous n'entendons pas les partager : ils se contenteront de rochers un peu plus loin ... Nous restons là une grosse heure à profiter cool . Je profite tellement que, je m'en rends compte, je n'ai fait là aucune image ...

Retour dans les hauteurs, vue arrière sur Aygues-Tortes
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Estany Pudo
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Estany Garrabea
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Quiconque a un peu préparé sa HRP sait que dans ce secteur se trouve une section paumatoire souvent décrite dans les récits, mais que les "novices" ont un peu de mal à situer. Dans ce sens, elle débute juste après l'Estany Garrabea : après le déversoir, il faut suivre le sentier sur une courte distance puis bifurquer à la perpendiculaire dans la pente. Avec un peu de chance on apercevra un cairn, sinon c'est au petit bonheur. Un groupe d'espagnols s'est agglutiné en bord de chemin près du torrent : comme souvent, ils nous indiquent ainsi l'emplacement de la bifurcation : plus efficace que tous les cairns !

Ce n'est pas parce que je suis déjà passé par là qu'y trouver un chemin est plus évident : il nous faut donc zigzaguer entre rochers et rhododendrons, à la courte montée d'abord, la redescente ensuite dans le vallon de l'autre côté. Je sais juste cette fois que c'est normal et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter ... On s'en dépatouille comme on peut, les instincts des uns et des autres permettant à chaque fois de retrouver un semblant de sente, reperdue ensuite ... Lorenzo est à la peine et fait valoir sa préférence pour les sentiers bien tracés dans des montagnes bien plates lol ...

déversoir de l'Estany Garrabea : les T-shirts espagnols colorés remplacent les cairns pour nous dire de bifurquer
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vue arrière sur la section foutraque : ici un conseil en vaut un autre, alors faites comme vous pouvez !
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Le plus difficile est passé quand nous arrivons dans la belle prairie en cuvette qui héberge l'Estany superior del Rosari. Nous sommes à deux doigts d'y faire une nouvelle pause, mais il n'est pas certain que la baignade y soit agréable d'une part (peut-être beaucoup de vase à franchir avant de pouvoir nager sad ...), les incertitudes météorologiques n'incitent pas à trop traîner en chemin d'autre part. Nous visons la cabane d'Airoto pour la pause déjeuner, et elle n'est désormais plus très loin. Après avoir retrouvé un sentier enfin mieux formé, nous nous élevons un peu jusqu'à un petit col, d'où nous découvrons la belle vue sur les 2 Estanys d'Airoto et, à mi-chemin entre ces lacs, la belle toiture orange et en "A" de la mythique cabane.

Estany superior del Rosari
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à l'approche d'Airoto, la cabane juste visible excentrée à droite entre les 2 lacs. La Collada del Clot de Moredo à gauche
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La faute à mes chaussures qui s'usent, au terrain, à mon inattention ou, plus probablement, une combinaison des 3, à quelques dizaines de mètres d'arriver à la cabane mon pied glisse dans un trou du chemin et je me vautre, heureusement sans mal. Dans ma chute j'ai propulsé au loin l'un de mes bâtons dans une direction improbable, et une fois relevé le cherche des yeux sans immédiatement le retrouver. Les accidents étant par définition imbéciles, je remets alors le pied dans le même trou, cette fois m'écorchant joliment à hauteur de la malléole latérale et perçant la chaussette hmm ... J'utiliserai la petite fontaine et son bassin pour nettoyer la blessure, avec la crainte de m'être foulé la cheville et de la voir enfler. La pause déjeuner à la large table extérieure de la cabane va heureusement dissiper mes craintes : j'en reste à la seule écorchure, laquelle cependant me lancera et me piquera les jours suivants, en particulier la nuit ...

On resterait volontiers encore, et pourquoi pas pour une sieste en profitant des matelas de la cabane, mais le temps se couvre et le scénario de la course à l'orage se remet en place. Il est préférable de passer au plus vite la Collada del Clot de Moredo dont nous ne sommes pas loin, et limiter ainsi le risque d'exposition à l'éventuelle activité électrique ... Pour repartir d'ici en 2018 au matin et dans la brume je m'étais trompé, commençant à prendre la direction de la descente vers Isil et m'éloignant du col, m'obligeant ensuite à couper dans la pente de grands blocs pour retrouver le chemin prévu. Cette fois je suis les cairns au départ de la cabane pour ... me tromper à nouveau et prendre la direction du lac supérieur roll  ! L'erreur est néanmoins vite identifiée, et nous parvenons à retrouver le bon chemin, non sans un détour supplémentaire par de délicieux buissons de framboisiers que nous aurions autrement manqué tongue  ...

Airoto à l'heure du départ
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Au col, les nuages grossissent et se resserrent, mais par-dessous ce plafond l'alignement des innombrables sommets d'Aygues-Tortes reste visible avec une netteté rêveuse. Si les 2 lacs d'Airoto occupent encore le champ de vision vers le vallon, la montagne cache ses trésors et la cabane est désormais masquée à nos yeux ... De l'autre côté débute la profonde descente vers Alos d'Isil par le vallon de Moredo (plus de 1100m D-), avec bien visible en face la remontée encore plus haute dans le vallon de Comamala et le massif du Mont Rouch. Il n'est que 15h, le plan général est de descendre à Alos d'Isil, puis de remonter en soirée pour aller bivouaquer aussi haut que possible dans le vallon de Comamala. Il y a cependant l'aléa orageux à prendre en compte, ainsi qu'un coup de mou confirmé pour Lorenzo que Yannis et moi devons attendre au col ...

de la Collada del Clot de Moredo, le lac supérieur d'Airoto et les sommets d'Aygues-Tortes comme horizon
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plongée et remontée à suivre ... En face le Mont Rouch
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Dans la descente du col le ciel va s'assombrir plus vite que prévu, et nous recevrons les 1ères gouttes après avoir longé le petit lac en haut du vallon de Moredo. Quelques grondements lointains mais aucun claquement proche ou de nature à nous inquiéter. La pluie va cependant s'installer et nous enfilerons nos tenues ad-hoc, qu'il nous faudra garder malgré la chaleur et la transpiration dans toute la longue descente. Avec mes chaussures usées, je sens désormais le manque d'amorti et d'accroche : je redouble de prudence sur les rochers potentiellement glissants ... Comme Yannis aime bien cuisiner en rando, je l'invite à ramasser quelques lépiotes élevées (=coulemelles), champignon à mon sens parmi les meilleurs de ce que l'on peut récolter dans nos contrées. Nous les trouvons dans les toutes dernières portions avant le village. Finalement la descente a été facile : il faut juste veiller à ne pas perdre la vieille marque de peinture jaune. Je pense que mon égarement de 2018 était dû à une erreur initiale d'aiguillage à hauteur des Bordes de Moredo, où j'ai quitté la piste plus tôt qu'il ne fallait pour une sente qui n'était pas la bonne.

sous la pluie, Lorenzo à la peine
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A ce stade nous serions prêts avec Lorenzo à avancer encore si la pluie veut bien se lever, mais nous souhaitons préalablement faire une pause. Yannis quant à lui a prévu de faire halte près d'ici pour ce soir, pourvu qu'il trouve un campement (et je lui indique qu'il en existe en bord de torrent en amont du village). Passant ici c'est pour moi l'occasion d'aller repérer le gîte / refuge que j'avais manqué à l'aller, et il n'est guère besoin de le chercher, bien évident dès la première placette du village ... On ne voulait d'abord pas spécialement entrer, mais juste sous son balcon nous mettre à l'abri d'une averse redoublée. L'orage ayant visiblement décidé maintenant de se lâcher, nous demandons finalement s'il est possible de se tenir à l'intérieur le temps que ça passe ...

Accueillis à bras ouverts, nous nous posons dans la grande salle commune. Il y a là 2 HRPistes allemands (plutôt compacts et légers, d'ailleurs) : ils vont en sens opposé et nous partagerons quelques informations avec eux. Lorenzo apparait plus éprouvé par cette journée que je ne l'aurais imaginé : il n'imagine pas repartir sans avoir pris un repas chaud, et le voilà dînant à 17h30 ! Dehors la pluie tombe toujours et j'attends que Lorenzo soit rassasié pour trancher définitivement entre les options disponibles. Assez prévisiblement, l'idée d'un trip du soir pour remonter dans le vallon de Comamala s'est évanouie, et de toutes manières dehors l'orage se maintient toujours.

La gardienne, son mari et leurs enfants sont adorables et nous expliquent le fonctionnement des lieux : l'hébergement est à 17 € dans un grand dortoir à l'étage, WC et douches chaudes sont en accès libre au RdC, et nous pouvons librement utiliser la cuisine, avec quelques denrées alimentaires de base qu'il est possible d'acheter. Yannis et moi en profitons d'ailleurs pour préparer nos champignons. Les boissons chaudes sont en libre accès ... Il n'y a pas de repas servi, mais ceux qui le souhaitent peuvent commander d'après la carte du restaurant d'Isil (~4-5 km par la route), et la gardienne se charge d'aller en voiture chercher les commandes. Elle partagera aussi avec nous des biscuits préparés pour le goûter de ses enfants pouce calin  ...

Il était difficile d'échapper à pareil accueil : je remercie l'orage de nous avoir confinés ici ! Il ne cessera vraiment qu'à la nuit tombante ...


En quelques chiffres :

Total J37 :
28 km
D+1785
D-1750
Marche 7h42 (+pauses 2h17)
kmE 50
IBP 182

Cumul J01-37 :
1251 km
D+ 69 500m
Marche 342 h
kmE 2104


Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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EDITs : typo / orthographe

Dernière modification par Hervé27 (26-03-2024 10:46:20)


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#371 13-11-2022 14:30:32

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

J38, vendredi 12 août : Alos d'Isil - Certascan

Vidéo
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le plan pour aujourd'hui : le grand jeu de l'été !
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Même si j'ai au maximum préparé mon sac dès hier soir pour gagner du temps ce matin, c'est fou comme on peut étaler ses affaires dès lors qu'on a de la place comme dans le gîte d'Alos d'Isil où nous ne sommes que 5 à dormir cette nuit. Heureusement, les années à balayer des fichiers Excel pour identifier chaque article aident bien à faire l'inventaire avant chaque redémarrage. La moindre absence laisse un gouffre dans la projection mentale du contenu de mon sac, et l'inspection (silencieuse à cette heure très matinale) de chaque pièce permet de s'élancer l'esprit tranquille. C'est ainsi qu'à ne rien laisser derrière, je vais repartir avec mon sachet de déchets de la veille dont j'ai négligé de me délester dans la poubelle du gîte ... Oubli fréquent et (légèrement) alourdissant ... Comme quoi on peut faire preuve de légèreté en s'alourdissant ...

Alos d'Isil
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making of pour le compte de The Art of Backpacking
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Yannis fait relâche aujourd'hui, et n'a de toute façon pas les mêmes horaires que Lorenzo et moi. Nous fermons la porte derrière nous à 6h40, avec un programme chargé devant nous ... C'est aujourd'hui que je dois essayer de retrouver Cat09 quelque part entre Enric Pujol et Certascan, mais nous avons échangé tellement de SMS sur nos plannings évolutifs que nous n'avons pas vraiment de lieu et heure bien clairs pour notre rendez-vous. Comme il s'avèrera que plusieurs de mes SMS sont arrivés tronqués à Cat, la coordination dans un secteur désormais hors réseau va s'avérer complexe, mais n'anticipons pas ...

Nous avons 3 petits kilomètres d'une route étroite à remonter en fond de vallée le long de la Noguera Pallaresa, et l'anticipation de l'éprouvante remontée de 1200m D+ par le vallon de Comamala jusqu'au Col de la Cornella. Après le passage du pont (et l'enjambement de la barrière à bétail en travers de la piste), nous trouvons le bout de GR que j'avais manqué à mes précédents passages pour monter aux vacheries de Bordes de Pina. Son départ est dans un virage de la piste, correction que quelqu'un a dû apporter depuis lors à OpenTopo, et cela nous évite de traverser les terrains privés ...

fond de vallée
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acrobaties
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Si je résume mon état d'esprit dans la phrase "I stop at the top !" (je ne m'arrête qu'au sommet), Lorenzo derrière moi va encore souffrir ce matin. J'approche les 6 semaines d'itinérance et suis un peu plus en forme chaque jour, mais mon comparse italien dans sa 3ème semaine est encore dans la même baisse de forme qu'hier, avant de transitionner bientôt vers ses "jambes de trail" ... Nous marchons ensemble dans la 1ère moitié de la montée, plus "douce", mais quand la pente se raidit dans le cirque du haut du vallon, Lorenzo peine et accuse un retard certain.

sans l'orage hier après-midi, nous bivouaquions ici
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vue arrière dans les ombres du vallon de Comamala
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C'est dans cette montée que je rejoins un HRPiste polonais, Salvador (rien de polonais dans son prénom, mais c'est comme ça : sa mère est artiste et voue une vénération à un certain peintre espagnol ...). Je sais que je ne devrais pas lui en vouloir, mais il va nous coller aux basques pendant la matinée, transformant le binôme en trinôme. J'ai conscience d'être un grand bavard quand je randonne, mais je rencontre ici pire que moi : je suis à tout instant harcelé de questions sur mon matériel, même dans le pic de l'effort de la raide montée dans la caillasse vers la Cornella, même pendant mes vidéos que je dois à chaque fois poubeller et reprendre ... Si je parle en français à ma caméra, Salvador intervient pour dire dans un français hésitant "je ne comprends pas, peux-tu parler anglais ?", ou bien vient systématiquement s'inscrire dans le champ de mes vues paysagères ... On a tous vécu ça roll ...

Encore un effort pour la Cornella
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Au col de la Cornella et enfin au soleil à 9h30, la cahotante Ferrari Lorenzo met 10 mn à nous rejoindre en haut de ce que j'estime être l'une des plus rudes montées de la HRP : non par sa technicité depuis Alos d'Isil, mais par sa longueur et son mauvais terrain dans sa dernière partie (c'est encore plus malcommode à descendre). De l'autre côté, la vue des lacs ensoleillés de la Tartera invite à aller y chercher une belle pause, en bas d'une raide mais courte descente dans un couloir de terre et d'herbe.

Lorenzo nous rejoint au col à petit pas
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heureusement la pause est en vue à la Tartera en contrebas
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Estanyet & Pic de la Tartera
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Pas de baignade car l'estanyet est trop peu profond et son eau trouble un peu verte (chevaux et vaches déambulent aux abords, sans compter les bouquetins et les isards ...), mais la pause au bord de l'eau permet de se requinquer.

de l'air !
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Après le cloisonnement un peu oppressant dans l'ombre du vallon de Comamala, à partir d'ici les paysages s'ouvrent à la lumière et aux vues lointaines. Il suffit d'1/2 heure après la pause pour rejoindre le Col de Calberante par du chemin sans dénivelé trop violent. Après avoir aperçu dans la montée les lacs de Calberante et de la Gola vers le Sud, nous découvrons (ou re-découvrons en ce qui me concerne ...) les lacs de la Gallina vers le Nord, couvés par le Mont Rouch/Roig. Les envies de baignade nous arrivent, mais nous venons à peine de quitter la pause et déjà, les nuages d'orage se forment plus vite que nous ne le souhaiterions. Il semble y avoir du vent en altitude qui pourrait gêner la montée des cumulo-nimbus, mais rien n'y fait : l'esprit de la course à l'orage est bel et bien revenu ...

du Col Curios, vue arrière sur la Tartera et le col de la Cornella
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Col de Calberante versant sud-est
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Estany superior de la Gallina
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Pas d'arrêt baignade donc, mais une descente en ordre dispersé le long des lacs et au milieu des dalles rocheuses lissées par un glacier depuis longtemps disparu. On descend d'une terrasse à l'autre, souvent sans chemin matérialisé faute de terre et d'herbe à piétiner. Il faut toujours chercher l'indice d'un cairn pour trouver le passage recommandé, mais la vision en contrebas d'une section herbeuse fendue d'une trace piétonnière évite les erreurs les plus flagrantes. Soumise aux mêmes contraintes que nous dans ce labyrinthe de roche, l'eau aussi fait des zigzags pour trouver son chemin : les ruisseaux tournent à angle droit sur les terrasses, puis font demi-tour ... Les cascades s'écoulent dans des veines à la perpendiculaire de la pente ... Il faut prendre garde à ne pas marcher sur une grenouille miniature, ici en nombre ...

d'un lac l'autre, trouver son chemin
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Il faut tout de même 1 heure pour atteindre le refuge Enric pujol, ancré au rocher au-dessus de l'Estany Inferior. La petite gorge qui sert de déversoir est enjambée d'une passerelle, absente lors de ma traversée de 2018 : il fallait alors s'élancer d'un côté à l'autre par-dessus le flot d'une année exceptionnellement enneigée. Rien de tel cette fois, ce n'est qu'un ruisseau qui s'écoule sous la passerelle ... Il y a 1 mois je croisais ici et par hasard Pyrtrekker, une éternité ...

Estany Inferior de la Gallina : c'est mieux avec la passerelle
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Enric Pujol ...
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... les Pyrénées au balcon !
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Je m'attends désormais à apercevoir Cat à tout moment, même s'il est peu probable qu'elle se trouve encore dans ce secteur où elle est supposée avoir dormi la nuit dernière. Je dois la rattraper le long de la même variante empruntée à l'aller, laquelle passe par les lacs de Mariola, del Port et Flamisella, évitant par l'altitude les chaleurs de la vallée et de Noarre. C'est l'itinéraire que j'entends donc suivre, tandis que Lorenzo suivra le tracé classique. J'avais invité Cat à m'attendre si possible entre Enric Pujol et la cabane de Fangassal, 3/4 h de marche en contrebas, mais là-bas toujours personne et pour cause : cette partie de mon SMS ne lui est jamais parvenue ...

Nous faisons avec Lorenzo et Salvador la pause déjeuner à cette belle cabane rustique de Lo Fangassal, d'où je voulais les quitter pour rejoindre la variante en remontant d'ici le vallon de la Ribereta. Je suis pourtant assailli de doutes sur la meilleure manière de retrouver Cat : le temps se charge et comme elle a plusieurs heures d'avance sur moi, je risque de ne l'avoir pas rattrapé dans les hauteurs avant que l'orage nous immobilise. Je reprends les SMS et suis un peu perdu, ne sachant quel itinéraire elle a réellement emprunté : une seule chose est sûre, elle vise l'Estany Blau pour le bivouac ce soir et là, aucun risque de se manquer. Je révise alors mes plans et décide de rester avec Lorenzo en passant par Noarre, ce qui me fera gagner un peu de temps et me donnera plus de chance d'intercepter Cat après sa sortie de la variante Flamisella.

Cabane de Lo Fangassal
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Salvador nous quitte car il descend d'ici à Tavascan pour ravitailler. Pour notre part nous avons rechargé à Salardù quitté hier matin, et j'ai en plus le complément de ravitaillement de Cat, si je la retrouve ! Piste et excellent sentier nous permettent de vite avaler les kilomètres jusqu'après la traversée du hameau de Noarre où nous refaisons le plein (modeste) en eau. Le temps est chaud et lourd dans la remontée jusqu'à Guerossos, où je découvre la superbe cabane en pierre et toiture de bois que je n'y avais pas vu en 2018. La présence de dormeurs limite ma visite des lieux, je me contente d'un coup de caméra depuis la porte, sous l'œil noir d'une dame à l'extérieur qui m'avait dit de ne pas déranger roll ...

Noarre
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Cabane de Guerossos : chut, randonneurs endormis !
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Avant Guerossos le sentier était raide, après cela il se fait carrément brutal pour 100m d'un violent dénivelé où il faut souvent mettre la main au rocher ou aux racines pour se hisser. C'est heureusement bref et nous traversons le Rio Guerossos là où il forme un petit lac en amont d'une cascade. Son déversoir est large et se traverse à pieds secs sur les rochers, entouré de pins et avec la vue sur la vallée de Tavascan. Idyllique !

Riu Guerossos
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Espérant toujours rattraper Cat au détour d'un sentier, nous montons encore jusqu'à l'Estany Blau alors que de noirs nuages arrivent sur nous agrémentés de roulements de tonnerre. Au lac à 16h nous n'y trouvons pas Cat, et avec la menace des ondées que nous voyons arriver sur nous, nous cherchons un espace où installer le Pioulou en guise d'abri pendant l'averse et la pause. Je ne peux pas aller plus loin aujourd'hui, puisque c'est ici la cible de Cat pour ce soir et la dernière chance de nous trouver. Une fois l'ondée passée, Lorenzo et moi nous séparons : il vise d'aller dormir ce soir au Pla de Boavi, mais nous gardons le contact SMS avec la ferme intention de nous retrouver encore. Nous revoilà chacun solo, et finalement c'est une bonne respiration que d'alterner ces temps d'équipe et d'individualisme.

Estany Blau ...
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... avant l'ondée !
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Resté seul, je guette les alentours : une tente s'installe à hauteur du déversoir bien venté du lac, mais c'est un groupe et point de Cat ... L'heure tourne, et comme il va être 18 h je commence à admettre qu'avec Cat on s'est planté quelque part. Après l'averse et avec le vent du soir je vais finir par prendre froid à rester immobile, et décide de rebrousser chemin pour faire à l'envers l'itinéraire qu'elle m'avait dit vouloir prendre. Je broie du noir sur ce "mauvais plan", et Dieu sait que je peux être bougon dans ce genre de contrariété ... jusqu'à ce que j'aperçoive dans la montée le bob bleu caractéristique qu'on m'avait dit de chercher ! La mauvaise humeur s'envole, les MULs qui ne se connaissaient que derrière des masques de pseudos rl se rencontrent enfin ...

A contresens de Cat, je dois lui expliquer que je faisais demi-tour pour tenter de la trouver, alors que pour sa part elle m'a longuement attendu à la cabane de Guerossos ... où elle faisait la sieste lol ! Je n'ai pas aperçu un papier "Cat09" accroché à un panneau de direction pointant vers l'abri, et c'est donc en parfaite ingénuité que j'y ai filmé Cat en train de roupiller ...

lire ici le récit version Cat

j'ai trouvé Cat09 !
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elle était là ...
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Pour un peu mieux expliquer comment on a eu tant de mal à se trouver, il faut comprendre que Cat ne recevait de ma part que des SMS tronqués :

Mon SMS complet de la veille était :

"Arrivé à Alos d'Isil à 17h avec l'orage. Je me pose 1h avant de voir s'il est possible de pousser ou pas. Il faut dire que le refuge est accueillant ...
Demain ne serai pas à Enric Pujol avant midi, peut-être 14h, et en bifurquant à la Cabane de Fangassal je compte suivre l'itinéraire des lacs Mariella - Xic - Flamisella - Blau.
Je serai avec un ami italien très investi MUL, ce sera multilingue !"

à comparer avec ce qu'il en resté roll :

« ir s’il est possible de pousser ou pas. Il faut dire que le refuge serai avec un ami italien très investi MUL, ce sera multilingue ! »

Il faut un solide sens de l'interprétation pour en tirer quelque chose de cohérent ! Finalement mon changement d'itinéraire à la dernière minute n'avait aucune importance, puisque l'original n'avait pas passé le filtre du prestataire téléphonique de Cat ...

Il est passé 18h et, après avoir préalablement constaté pendant la "pause orage" avec Lorenzo que l'Estany Blau ne se prêtait pas bien au bivouac, je suggère de nous avancer jusqu'au-delà du Col de Certascan pour aller si possible planter les abris en direction du lac du même nom. C'est du chemin que Cat devra faire à l'envers demain, mais puisqu'elle m'avait dit ne pas connaitre le secteur, c'est l'occasion de découvrir. La montée au col n'est pas bien difficile, et comme nous parlons beaucoup nous ne sentons pas le dénivelé. Arrivé au col Cat jette un "mais on ne voit rien !" de déception, mais il suffit de s'avancer un peu dans la descente pour qu'un peu de paysage et du lac de Certascan se dévoile. La retenue est hélas très basse cet été, gâchant l'esthétique.

Col de Certascan
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Apercevant un petit lac de l'autre côté du vallon, nous quittons le sentier pour suivre les lignes de niveau et le rejoindre, espérant y trouver quelque terrains plats. Sur place c'est plus compliqué que prévu, bien plus accidenté qu'estimé au départ. Après avoir dérangé le tendre tableau d'un large groupe de femelles bouquetins avec leurs petits, nous explorons la crête rocheuse qui borde le petit lac allongé, d'abord dubitatifs de nos chances. Finalement Cat trouve pour elle une terrasse, et moi un beau replat d'herbe engoncé entre deux parois de rochers et ainsi protégé du vent. Nous montons les abris sous une petite ondée, puis avant toute chose je pars piquer une tête dans le petit lac pour me décrasser, malgré l'accès par un fond vaseux et une eau que j'aurai apprécié moins trouble ... J'y rince mon linge pour l'étendre sur le rocher chaud près de ma tente, garantie d'un séchage nocturne efficace ...

Nous nous retrouvons à la nuit tombante pour dîner, bien vite à la lumière de nos frontales.

pouponnière à bouquetins
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on trouve toujours de quoi planter les piquets
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la preuve !
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Je peux alléger Cat du mini-ravitaillement que je lui avais commandé : 2 pompotes d'alcool qui vont exactement compléter mon contenant, du chocolat, des tucs, des chips, des graines ... Cet été de rencontres programmées pour les unes, de hasard pour les autres, me permettent de renouer avec le forum après les années du méchant virus, et ça fait du bien ! Merci Cat de ta présence et de ta bonne humeur. On n'en finit jamais avec les Pyrénées, je reviendrai encore ...

merci Cat !
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En quelques chiffres :

Total J38 :
31 km
D+2636
D-1581
Marche 9h20 (+pauses 3h34)
kmE 58
IBP 236

Cumul J01-38 :
1282 km
D+ 72 100m
Marche 351 h
kmE 2162


Itinéraire
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Profil
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Progression
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Vidéo
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Dernière modification par Hervé27 (18-01-2023 10:56:52)


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#372 13-11-2022 15:29:19

Bombadyl
Membre
Lieu : Pyrénées
Inscription : 27-05-2021

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Il y a quand même une constante dans la recherche de cat09...
Il ne faut pas négliger les zones de sieste  lol


Listes : liste HRP2023

Récits : HRP 2021 -> HRP 2022 -> HRP 2023

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#373 13-11-2022 17:29:33

Dermochelys
Membre
Lieu : Bruxelles
Inscription : 03-02-2022

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Très chouette ces rencontres!! Et joliment assorti le bob de cat a son sac de couchage wink

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#374 13-11-2022 20:50:30

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Coucou à tous smile ,

La vidéo de Lorenzo couvre la même période et donne l'angle de vue de quelqu'un qui était vraiment à la peine ...

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#375 13-11-2022 23:28:37

Canyon83
Membre
Inscription : 18-04-2021

Re : [Récit + liste] Pyrénées de Traverses HRP Aller-Retour 45 j

Toujours aussi beau, et belle étape collégiale comme dirait Bouvard  pouce
Et donc si version altitude sans passer par Noarre, ça fait quel déniv, parce que là, il y a déjà 2600m...

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