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#26 26-10-2022 13:08:52

cajba
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Lieu : TLS
Inscription : 21-11-2018

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J9, 15 aout :  Refuge Bonatti - Au-dessus Morgex

   
Super nuit, et super petit dej, certes à partir de 6h30, mais la vue du matin, avec le Mt Blanc dégagé de tout nuage est superbe. Puis le rose du soleil levant sur les glaciers ca claque. Je monte doucement vers le Sud, quittant pour de bon le TMB et ses variantes. Personne. Je m’arrête toutes les 2 min pour profiter de la vue derrière moi. A un replat après une heure de marche, 2 campeurs, puis je croise 2 autres personnes. Ca sera les seules rencontres en montagne de la journée. Je croise quelques chevaux, qui ont bien de la chance de profiter des ses vues toute la journée. Quelques vaches, et puis, plus ca monte vers le col du bataillon d’aoste, plus c’est minéral. Il parait que le massif du Mt Blanc c’est géologiquement du socle, soit la couche la plus ancienne qui soit qui a été transporté jusque-là. Je note qu’il n’y a pas d’eau ici, alors même que l’on est face nord. Voila qui ne va pas m’aider à m’alléger de mon fardeau de manque d’eau. J’ai pris seulement 1,5 litres pour la journée.

Je suis au col à 10h30, et la vue sur le massif Mt Blanc se bouche, une page de la traversée se tourne, et je débute la descente du vallon sous un vent assez régulier et bien fort, qui finit d’assécher les paysages déjà bien cuits d’ici. Je redescends, et vers 2000 m je suis les indications du topo et traverse un torrent. Sans soucis pour la partie en eau, mais je dévisse sur la partie de 3 m en sable compactée un peu trop pentue pour l’accroche de mes crampons pour l’instant irréprochable. Je glisse et me râpe bien la cuisse et un bras. Une fois passé le stress de la chute, je regarde et en arrive à la conclusion que ca ne pouvait pas passer dans tous les cas. Bref, c’est un bon rappel sans danger qu’il faut que je sois vigilant sur mes capacités réelles à avancer sur tous les terrains. Je monte à 20 m de la sur un passage plus facile, et je déjeune quelques minutes après, avec une belle vue sur la vallée principale d’Aoste, le massif du Gd Paradis, et bien d’autres. Et bien sûr, pas de vent et je sens la chaleur du soleil. La végétation me semble déjà méditerranéenne ! Alors qu’il y a encore un petit bout de chemin pour moi…plus bas, pas de doutes, et la présence de vignobles ou la vigne est tutorée par des pierres me le confirme.

Je suis content d’arrêter la descente (2000 D-) en arrivant à Morgex, ou je me pose sur un banc à l’entrée du village pour élaborer une stratégie pour le reste de la journée. Pourquoi s’arrêter pour cela alors que j’aurai pu le faire en marchant ? Et bien, par ce que. En fait, jusqu’à il y a peu, quand mes proches me demandaient « A quoi tu penses quand tu marches ? », j’avais des réponses qui ne me satisfaisait pas au fond de moi, genre je profite de la nature, je laisse mon esprit voguer, etc. Et puis j’ai lu Sarah Marquis, et dans Sauvage par Nature, elle donne sa réponse à la même question, et là je me suis dit. Bah oui, c’est ca. En gros, c’est : « Je ne pense à rien, je vis. ». Simple. Basique. J’adore. Donc après un conciliabule avec moi-même direction le supermarché Familia du coin, je fais le plein pour les prochains jours et pour le gouter (important le gouter). J’hallucine sur le rayon entier de pâtes ! Comme j’ai décidé de boycotter le camping, je vais visiter le centre bourg du village, mignon, et boire un coup au bar, passe quelques coups de fils, et vers 18h reprend le sac pour monter au-dessus du village pour trouver un endroit de bivouac. Je ne trouve pas le chemin du topo, mais à environ à 1200 m d’altitude, je trouve quelques mètres carrés plats dans une forêt de résineux, et après avoir fait le tour du proprio, vérifier la non présence de grosses fourmilières, j’y installe mon bivouac. Top. Pas d’eau, mais j’avais anticipé. Je m’endors au son du carillon du village, comme un bébé.

Bilan
Dénivelé : +1346m / -  2152m
Temps de marche :      8:15 heures
Kms : 18,96
Kms effort : 43,2
Les + : les vues sur le massif du Mt Blanc, personne sur le chemin, le bivouac in extremis
Les - : la glissade humiliante, la chaleur, trop de choix au supermarché


La trace

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https://www.visugpx.com/2huEhfUYkB


Les Grandes Jorasses et le Mt Blanc de bon matin

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Un panneau pas MUL du tout, mais magnifique

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Vigne italienne qui est maintenue par des pierres

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Bivouac

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Dernière modification par cajba (26-01-2023 13:41:44)

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#27 26-10-2022 13:17:59

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J'aime toujours autant, merci  wink !

C'est toujours bien aussi de rappeler quelques leçons d'humilité, les accidents sont toujours bêtes ...
D'ailleurs, quelqu'un a-t-il déjà vu un accident intelligent roll ?


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
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#28 26-10-2022 16:21:55

brons07
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Bonjour,
au col du bataillon d'Aoste je m'étais dit qu'il valait mieux le monter que le descendre!
As tu eu la même impression?
Morgex: le choc, chaleur bruit foule....

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#29 26-10-2022 18:35:49

06chamois
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Lieu : Là-haut
Inscription : 13-11-2018

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Merci cajba pour ce beau récit agrémenté de magnifiques photos.

Cela nous plonge dans une bonne ambiance.


La montagne entretient à la fois la tête et le corps, alors plus d’hésitation = vive la randonnée  big_smile

Mon trombi :   https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=35338

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#30 27-10-2022 09:27:32

Ruz boutou
Traîne-savates tout-terrain
Lieu : Brest
Inscription : 02-10-2019

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Merci Cajba pour toutes tes réponses.

C'est toujours intéressant de voir les solutions adoptées par les autres (ici pour le bas du corps).

Merci pour l'ajout du kilométrage (et tu as repris toutes les étapes précédentes ! pouce ).

Étonnant ta photo de vigne étagée sur pilotis de granit dans la dernière étape ! eek .

J'étais passé par la fenêtre d'Arpette lors de mon TMB en 2015 (et oui, je fais régulièrement partie des hordes moutonnières décapeuses de sentiers  lol ). J'avais fait la même étape que toi (Col de Balme, Refuge des Grands-dessus - ta "cabane gardée", Buvette du glacier du Trient, et jusqu'au vallon d'Arpette). C'est d'ailleurs l'étape que j'avais préférée. J'ai voulu voir si le glacier du Trient avait reculé en 7 ans :

2022 (ta photo) 80ju4IND3.glacier-du-Trient-2022.jpeg

2015
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La langue principale a quand même remonté pas mal. Bon, j'aurais été étonné du contraire. Malheureusement, je crains que cella ne s'accentue à l'avenir.  cry

Merci encore pour ton récit !


Moins on porte, mieux on se porte !

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#31 03-11-2022 11:21:24

cajba
Membre
Lieu : TLS
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Merci pour vos retours et échanges, c'est bon !! pouce

@Hervé27 :
c'est vraie que cette notion d'humilité est primordiale dans ce genre de rando en solo. Et cet incident sans conséquence m'a bien fait revenir sur terre, au bon moment, alors que d'une certaine manière, je commençais à sur-évaluer mes capacités techniques. Bien se connaitre et évaluer ses capacités à l'instant t est vraiment nécessaire, et c'est compliqué. Ou comment rester sur son tapis et ses franges ? Je suis par exemple par défaut plutôt en mode sous estimation, je n'ai le niveau pour ci ou ca. Mais après une semaine de rando sans accrocs, et bien je peux me retrouver en sur estimation, et potentiellement me mettre tout seul en danger.   

@brons07 :
"au col du bataillon d'Aoste je m'étais dit qu'il valait mieux le monter que le descendre!
As tu eu la même impression?"

=> je n'ai pas eu cette impression, ca ne m'a pas marqué. Autant le Pas au Taureau oui, la, non. Mais je vois que mon niveau de sensibilité et d'appréciation de la technicité du passage dépend beaucoup de mon humeur/fatigue/état, et que pour ce col je devais clairement être dans de meilleures dispositions qu'au Pas au Taureau par exemple. Et que donc mon analyse de la difficulté et les peurs associées ont été surement différentes de celles que j'aurai pu avoir dans une autre rando.

"Morgex: le choc, chaleur bruit foule...."
=> Oui oui oui, on a beau le savoir et s'y préparer, ca fait toujours un choc de retrouver tous ces humains bruyants !!  lol

@Ruz boutou :
merci pour la comparaison de l'état du glacier. La langue principale a l'air bien plus étroite je trouve, ce qui fait un bon paquet de glace en moins en 7 ans... La photo est du milieu du mois d'aout aussi ?

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#32 03-11-2022 11:54:01

Ruz boutou
Traîne-savates tout-terrain
Lieu : Brest
Inscription : 02-10-2019

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Hello Cajba,

la photo date du 27 juillet 2015.


Moins on porte, mieux on se porte !

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#33 03-11-2022 14:20:17

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J10, 16 aout :  Au-dessus de Morgex - refuge Deffeyes

par le Hameau d’Arpy, le Lac d’Arpy, le Lac de la Pierre Rouge, le Col Colmet et le Vallon de la Combassa


Lever 6h, il fait chaud (15°), tout est sec, un vrai bonheur ces arbres. 40 min pour me préparer, et je reprends la piste puis la route puis un chemin pour monter vers Appy. C’est déjà le 10e jour de marche, le temps passe vite ! Arrêt petit dej au soleil dans le hameau, puis ca monte dans la vallée encore à l’ombre et bien humide. Pas de pluie ou de nuages à l’horizon. Les prévis météo sont assez installables au dela d’une journée. Quelques personnes se préparent à la rando à la journée. Un lac plutôt sympa, mais est ce l’humidité, mon humeur ou autre chose, je ne suis pas emballé. Le chemin continue à monter vers le Lac de la Pierre Rouge.

Je monte doucement, mais prends conscience que mes mollets tiennent certes le coup, le corps est néanmoins bien fatigué. Ai-je failli à commencer en douceur cette traversée ? Pour laisser mon corps s’habituer ? En fait, oui, clairement, comme le sac est léger, et que j’ai marché plutôt doucement par rapport à d’habitude, je ne me rends pas compte que j’ai été assez exigeant physiquement, alors que je voulais le contraire. Aie. Deux mois plus tard, avec le recul et le calcul des km efforts, je vois que oui, j’ai bien commencé assez rudement. Mais sur le coup, pas vu. Ou plutôt pas voulu voir. Faire un rapide calcul du km effort pendant la rando aurait un intérêt, justement pour voir les variations entre les jours, et si je n’en fais pas trop. Reste à trouver la moyenne qui me correspond, qui va dépendre de beaucoup de paramètres…

Bref, retour à la rando : derrière moi le paysage se dégage, et la vue de la face sud du massif du Mt Blanc réapparait. C’est de toute beauté. Quelques marmottes, et un deuxième lac encore plus austère que le premier. Lessive et lavage, puis c’est parti pour un beau pierrier et +D300 pour atteindre le col Comet. Pas grand monde ne doit passer dans le coin, mais c’est un peu cairné et facile de se repérer (en tout cas sans brouillard), je trouve cela néanmoins pénible. Déjeuner au col, tout en étant fasciné par la mort en direct du glacier du col : réduit à quelques plaques ressemblant plus à des névés qu’autre chose, il se fait engloutir par plusieurs éboulis de roches qui le recouvre un peu plus chaque jour. Avec 3 éboulements en une heure, j’imagine mal comment il ne sera pas transformé au mieux en mini glacier rocheux d’ici la fin de l’été.

Je monte sur la droite au Mt Colmet (enfin, à la dernière antécime en fait), avec une magnifique vue à 360 (en fait 350)° : Mt Blanc, Gd Combin, Le Cervin, Le Ruidor, Mt Pourri… du beau monde ! J’en profite un max, puis redescend doucement au col, puis bascule de l’autre coté pour une descente dans…un pierrier, encore plus costaud que pour la montée. A la longue je fatigue vraiment, je dois économiser l’eau qui me reste, j’ai chaud…bref, un coup de mou. Vers 2500 m, je trouve comme indiqué sur le topo une petite sente qui se faufile entre les falaises, les rochers et l’herbe qui débute, j’en apprécie la douceur et la planéité. Je peux à nouveau regarder le paysage sans m’arrêter. Direction le refuge Deffeyes, arrivée 16h30, il y a de la place, 55€ la demie pension, je n’hésite pas. Plus rustique et moins fonctionnel que le refuge Bonatti, mais je peux me détendre complétement, et profiter autour d’un verre de la vue magnifique sur le grand glacier du Ruitor juste en face, ainsi que les lacs glaciers. Puis je visite la chapelle, et lis les panneaux sur l’histoire du coin, et comment les locaux ont soufferts des coulées de boue quand la moraine se brisait pour relâcher de l’eau accumulée…La chapelle permettait de concentrer les prières pour éviter de nouveaux drames. Cette étape était indiquée comme rouge, donc difficile du topo, et bien pour la première fois, je confirme ! Heureusement, j’ai le temps de faire des étirements, de bien m’hydrater, et me nourrir : refuge italien = je mange comme un roi, et les pates en entrée, ca redonne de l’énergie !

Bilan
Dénivelé : + 1849m / -     640m
Temps de marche : 8:28 heures
Distance : 11,28 km
Kms effort :     33,0 
Les + : les vues au sommet du Mt Calmet et autour du refuge Deffeyes
Les - : trop de pierriers, le corps qui globalement est fatigué, et mon incapacité à l’avoir anticipé

La trace

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https://www.visugpx.com/uKmUzpCSYB


le Massif du Mt Blanc vu du Sud

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Pause lavage au lac de la Pierre Rouge

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Ce pierrier si fatiguant

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Panorama au Mt Colmet

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La Chapelle

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#34 04-11-2022 14:29:21

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J11, 17 aout : refuge Deffeyes – Le Monal 

par le Vallon et les Lacs de Bellecombe, le Col du Tachuy, le refuge du Ruitor, le Col de Montséti, le refuge de l’Archebloc et la Chapelle Saint Guérin

Lever 6h15 pour le petit déj, avec du nutella ! (Alléluia !!). Début de la marche juste sous les nuages, tout est trempé, et les perspectives sont bien écrasées. Pas de vue sur le glacier, seulement les lacs qui se découvrent au dernier moment. Des moraines, des roches plissées, des rus puissants. Certains pics ressemblent à des volcans avec les nuages glissant sur leurs faces. Le chemin est bien tracé et bien balisé, j’apprécie par rapport à hier. Passage d’un col (Tachuy) et hop c’est la France, descente un peu plus au soleil (est ce l’effet de la Nubbia piémontaise ?), et déjà un stop limonade au refuge du Ruitor au soleil, en regardant le petit hameau qui tente de revivre.

Direction 2eme col (Montséti), le vent se lève, je m’arrete dejeuner à l’abri de celui-ci vers le lac Noir juste après le col. La pluie peut arriver, les orages aussi, le temps tourne doucement. Déjeuner de pain de mie, salami italien (mélange bœuf porc) et d’un fromage de vache du Val d’Aoste à pate mole qui ne restera pas dans les annales. Je voulais faire un plouf dans l’eau, mais avec un tel vent, c’est un peu suicidaire. Dommage. Descente vers l’objectif de la journée, le refuge de l’Archebloc. Mais comme je pense y arriver à 14h, heee be va falloir trouver autre chose.

Comme le temps se dégrade vite, suite le topo pour monter au plateau après le col d’Argentière ne m’enchante guère, dormir au refuge non plus. La météo ne semble pas top pour plusieurs jours. Un coup d’œil sur les cartes, et je prends une décision : direction le refuge de l’Archebloc pour un coca. Les gardiens ont perdu la source hier, et il n’y a plus assez d’eau dans le ru pour faire tourner la centrale hydro depuis un mois. Ils vont fermer. Et sont dég. Les vaches vont devoir descendre, pas d’herbe, pas de lait. Le beaufort sera plus cher l’an prochain. Malgré le temps menaçant, j’ai l’analyse du gardien « ca ne pleuvra pas ». Mouais. Je trouve via internet un hôtel à un prix acceptable sur Tignes pour demain. Comme ca, c’est fait. Et pour ce soir, je me la joue tranquille, je vais suivre le GR qui descend un peu et passe à flanc le long de la Tarentaise. Comme ça, je serai moins exposé. Dommage, cette partie avait l’air bien sauvage sur le topo, mais bon.

Je trace à flanc, passe sous la fin des pistes de la station de ski de Sainte Foy, à la recherche d’un bivouac sympa. J’hésite à me poser sur la terrasse d’un chalet qui à l’air non occupé, et finalement je laisse tomber, je continue, il ne pleut pas encore, juste quelques gouttes de temps en temps, malgré le plafond de nuages de plus en plus bas. Je devine le Mt Pourri juste en face, il a l’air fat. Finalement je trouverai un coin bien sympa juste avant le hameau du Monal, j’ai encore la possibilité de me laver dans le ruisseau, monter l’abri sous quelques pins, un bon bol de semoule, et à 21h je suis sous le Pioulou, et les premières gouttes tombent…je lis un peu sur le tél, et je m’endors doucement. 

Bilan
Dénivelé : + 1522m / -  2122m
Temps de marche :      9:23    heures
Distance : 25.6 km
Kms effort : 51,4
Les + : l’ambiance nuages du matin avec les lacs, les pauses boissons, la vue sur le Mt Pourri
Les - : la météo (mais je pense avoir fait un bon choix), l’eau qui manque

La trace

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https://www.visugpx.com/GzwukClruP


Vu au refuge, à faire en moins de 150 h lol lol :

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Eau turquoise, mais pas de baignade !

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Balade dans la forêt, ca change !

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Bivouac du soir

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#35 07-11-2022 14:20:22

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J12, 18 aout :  Le Monal - Tignes

par Nantcruet, Nazonde et Les Brévières

Il a plu presque toute la nuit, mais je suis bien au sec sous le Pioulou. Pourtant, j’ai deux problèmes d’étanchéité. Le tapis de sol dépassait un peu du Pioulou, et il est parfaitement étanche, donc ça a fait une petite rigole pour récupérer l’eau de pluie, une petite flaque s’est formée, je m’en suis rendu compte pendant la nuit, et replacé le tapis de sol. Et je note que les attaches pour maintenir l’abri ouvert (attaches pour maintenir enroulés les portes) laissent tomber quelques gouttes par capillarité. Rien de grave, mais quand même. Vous avez déjà eu ce souci ? Je tenterai de réétanchéifier cet endroit-là, mais ce n’est pas la même matière, donc bon.

9°C, j’ai frais au pieds, et il fait grand beau pour quelques heures. J’en profites pour me régaler des belles vues sur le Mt Pourri, ce qui me fait penser à mes enfants et via le truchement de l’un de leur héros favori, chien pourri. La vallée est belle, bien encaissée, à la fois sauvage et maitrisée par l’humain dès que l’on est au-dessus du fond de vallée et sa grosse route. Je monte et descends vers le Sud, en croisant de nombreux hameaux, avec encore quelques habitants. Au Monal, je demande ma direction à une mamie de 90 ans, alors qu’elle soigne ces chèvres au lever du soleil. Je petit déjeune sur un chemin en profitant d’une belle vue, et dois laisser le passage pour laisser passer deux jeunes octogénaires qui passent en Kangoo voir une connaissance…Des chamois en pagailles, une hermine m’attendant en haut d’une petite butte. Des forêts, des gorges, des alpages. Bref, c’est très varié, et ca me plait, d’autant plus qu’en me retournant, j’aperçois encore le Mt Blanc.

Puis devant moi se dresse le barrage du lac de Tignes, signant la fin de la partie bucolique de la journée. Arrivé au pied du barrage dans le 1er hameau de Tignes, pas de bar ouvert pour prendre un café, il est pourtant 10h ! Je monte doucement pour aller au hameau suivant prendre un jus. Mais rebelote. Alors je continue, les nuages montent, les lumières s’affadissent, les bruits de la ville, de la route deviennent plus présents. Je monte jusqu’à Tignes Lac, et j’hallucine : c’est un centre commercial de la région parisienne à 2100 m d’altitude, les gens font du shopping, ou du tennis ou du basket, entouré de montagnes magnifiques qu’ils semblent ignorer. Seuls les VTTistes semblent un peu concernés par la montagne, et prennent les remontés mécaniques pour mieux descendre les chemins. Quasiment personne sur le chemin de rando. Je fais des courses, je déjeune sur le lac, et j’en profite pour voir des panneaux sur la ville, très bien fait. Le village de Tignes a été entièrement évacué et noyé en 1952 lors de la mise en eau du barrage, provoquant un drame pour toutes les familles de la région. Les photos sont magnifiques et racontent mieux qu’un long texte cette tragédie. Puis je monte au Val Claret, la ou j’ai pris l’hotel. Je profite de la chambre, de la douche, de la lessive, je fais sécher le Pioulou, un peu de repos. J’écris quelques cartes postales, j’aime bien. Balade en bas sous la pluie pour acheter de quoi manger et boire ce soir, et j’en profite bien au chaud tout seul comme un ours. Je verrai demain comment est la météo et ce que je fais, c’est toujours plein Sud a priori…

Bilan
Dénivelé : + 1084    m / - 782    m
Temps de marche : 5:29 heures
Distance : 14,13 km
Kms effort : 28,9 
Les + : variété des paysages de la 1ere partie, une bonne douche et un peu de repos
Les - : le temps bof, Tignes centre commercial

La trace

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https://www.visugpx.com/SZEtqwokwd


Mt Pourri de bon matin

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Mt Pourri et un hameau

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Petit pont de bois

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Belle fontaine de hameau

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Tignes centre commercial de loin

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Dernière modification par cajba (26-01-2023 13:45:36)

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#36 07-11-2022 19:58:02

Ruz boutou
Traîne-savates tout-terrain
Lieu : Brest
Inscription : 02-10-2019

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Cajba a écrit :

je note que les attaches pour maintenir l’abri ouvert (attaches pour maintenir enroulés les portes) laissent tomber quelques gouttes par capillarité.

Oui, j'ai constaté le même phénomène. C'est juste un léger goutte à goutte pas très intense. Pas sûr qu'une couche de silicone supplémentaire résolve le problème. J'ai déjà étanchéifié par l'extérieur la couture et l'extrémité de la petite sangle. Je pense que l'eau chemine dans la sangle pour ressortir à l'intérieur (par capillarité comme tu l'indiques). Mais j'essaierai quand même. On peut sans doute limiter un peu plus les infiltrations.

Et oui, Tignes est quelque peu affligeante lorsqu'on la découvre pour la première fois. Un joli bétonnage de vallée sans état d'âme... Ce qui est étonnant, c'est que les constructions se poursuivent comme j'ai pu le constater cet été. cry Pourquoi changer une équipe qui gagne... Money is money que diable ! devil


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#37 07-11-2022 20:01:48

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Cajba a écrit :

je note que les attaches pour maintenir l’abri ouvert (attaches pour maintenir enroulés les portes) laissent tomber quelques gouttes par capillarité.

J'ai eu le même souci, réglé par une bonne étanchéisation de la couture par l'extérieur (silicone + white spirit)


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#38 07-11-2022 22:39:53

Ytreza
Flocon de neige
Lieu : Baumugnes
Inscription : 06-01-2020

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Hello !

Une jolie variante pour éviter Tignes : sentier balcon depuis Nant Cruet, virer au sud de la Grande Sassière (que l'on peut faire en AR, avec bivouac inoubliable à 3100m), profiter du spectacle époustoufflant face au glacier de Rhêmes-Golette et la Tsanteleina, passer par le sauvage passage de Picheru puis descendre le raide sentier qui mène à Val d'Isère. Ravitailler et mettre le cap sur le col de la Rocheure dans un vallon tout mignon, envahi d'abominables marmottes, dominé par les pointes de la Sana.

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#39 08-11-2022 09:34:21

cajba
Membre
Lieu : TLS
Inscription : 21-11-2018

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Merci pour vos retours !

@Ruz boutou, @Hervé27 : OK, je vais prendre mon pinceau pour tartiner les coutures et les sangles de silicone pour limiter cet effet.


@Ytreza : ca a l'air bien sympa comme alternative ! A faire la prochaine fois  wink cette année la météo étant vraiment pas top dans le coin, j'ai privilégié le repos et l'avancée vers le Sud, mais il faudra que je revienne dans ce très beau coin au plus vite !!

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#40 09-11-2022 13:34:10

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J13, 19 aout :  Tignes - Refuge d'entre Deux Eaux

par le Col de la Leisse   
Lever 7h10, grasse mat’ !! Gros petit déj à l’hôtel, œufs à la coque et même du beurre demi sel, miam ! Départ 8h30 sous la masse nuageuse bien présente, direction sous les télésièges, pendant qu’un éleveur vient voir ses bêtes. La pluie s’invite quelques minutes plus tard, je mets donc le combo imper + jupe de pluie. Quasi personne sur les sentiers. Au col de la Leisse, ca ne se dégage pas, il pleut toujours, un couvercle est bien posé, je prends donc l’option mauvais temps et laisse tomber la Pointe du Grand Pré. L’étape est sensée se terminer au refuge de la Femma, mais je vois que cela me ferait faire un détour pour rien. Comme le temps ne va pas évoluer aujourd’hui et sera meilleur demain, je vais rester un peu dans le coin pour voir un peu de Vanoise quand meme, je mets le cap vers le refuge des deux eaux.

Dehors, ambiance minérale, les sons sont absorbés, l’ambiance est feutrée. Passage au refuge de la Leisse à 11h30, très sympathique. Il pleut dehors, je n’ai pas ouvert un livre depuis le départ, et paf, une bibliothèque de BDs. Le kif. Je me cale avec une boisson chaude dans un des chalets pour m’enfiler l’intégrale de la BD d’Isaac le Pirate. J’adore. Puis un couple arrive, et en discutant on s’aperçoit que l’on fait la même chose, la Trans’Alpes ! C’est les premiers que je rencontre (spoil : ce sont aussi les derniers), et on discute bien du parcours, de la HRP, etc. Ils sont bien évidement surpris de voir mon petit sac…Belle rencontre en tout cas !

Je repars sous la pluie, le vent se lève quand j’arrive dans la vallée…Je longe la Grande Motte et la Grande Casse. Pas d’animaux visibles, des pierres de toutes les couleurs par contre, oui. Et de loin, du noir, du noir, du noir, sous forme de sable ou de roches…Ca sent le Mordor la bas. Mais je n’en vois que le début, le bas, le reste étant dans les nuages, moi juste en dessous.

J’arrive très tôt au refuge Entre deux Eaux. Ambiance sommaire, il faut sortir pour faire pipi, peu chaleureux par rapport à la Leisse. Je me repose quand même bien, un peu de lecture, une sieste, et un bon repas du soir, en compagnie de randonneurs qui font le tour de la Vanoise. Finalement content de cette courte étape, la seconde sur les deux jours, pour permettre au corps de souffler un peu. Et j’apprécie le confort de ne pas être dehors sous la pluie, j’aurai eu froid et me serait emmerdé toute l’aprem.

Bilan
Dénivelé : +702    m / -  725    m
Temps de marche :  4:25    heures
Distance : 12,76 km
Kms effort : 23,4
Les + : personne sur les chemins, rencontre avec Trans’Alpistes, décision simple de prendre mon temps malgré le mauvais temps
Les - : la pluie, ne pas avoir eu la chance de passer par la pointe du grand pré, 2eme refuge moins sympa que le 1er.

La trace

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https://www.visugpx.com/vEq44cQznS


Variations de couleurs sous mes pieds

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Ambiance islandaise

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Torrent sous névé tardif en fond de vallée

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Dernière modification par cajba (26-01-2023 13:46:40)

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#41 10-11-2022 09:20:31

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J14, 20 aout : Refuge d'entre Deux Eaux - au-dessus Lanslebourg 

par la Pointe du Grand Vallon et Lanslebourg

Lever 6h45, un poil frais dans le refuge, j’ai bien fait de mettre la couette et la couverture au cas où. Petit déj au pain rassi, bof. Mais dehors la météo est à nouveau favorable, je vais pouvoir voir un peu de la Vanoise ! Je suis néanmoins rassuré. Ces derniers jours de mauvais temps n’ont pas impacté mon moral, et bien que j’aie privilégié les abris en dur pour me reposer, je suis serein sur la capacité de mon imper et de la jupe de pluie à me garder au sec. Ca change de la HRP.

Je descends puis prends à gauche pour remonter le vallon de la Femma. Je coupe ensuite tout droit par le Grand Vallon pour rejoindre la trace du topo plutôt que remonter trop longuement le vallon de la Femma et ensuite passer par le Petit Vallon. C’est magnifique, de beaux alpages pratiqués par les chamois et les marmottes. L’herbe jaune apporte de la couleur bienvenue suite aux deux derniers jours gris, bien que verte cela aurait été encore plus fort. Derrière moi je vois enfin la Dent Parrachée, bien que des nuages arrivent vite sur son sommet. Je profite ensuite des rayons du soleil, qui réchauffe vraiment bien mon enthousiasme à poursuivre cette belle aventure. C’est plus agréable avec le soleil.

Je cherche un peu les cairns qui montent droit dans les pierriers, mais rien d’introuvable. Traversée d’une ancienne moraine assez balaise, le glacier a disparu depuis pas mal de temps. Les végétaux disparaissent plus je monte, et les roches évoluent aussi. Heureusement que le soleil est là, l’ambiance Mordor est présente mais non oppressante. A 2900 m, et bien c’est un petit mur de poussière noire digne d’un cône volcanique qu’il me faut franchir, avec la douloureuse sensation que les nuages qui montent vont être plus rapide que moi, et qu’ainsi la vue à 360° espérée là-haut sera compromise. Je suis agréablement surpris de ne pas trop galérer à monter, pas d’effet un pas en avant deux pas en arrière. Au col sans nom, à 3100 m, et bien, les nuages sont là. Purée. J’attends un peu, espérant une trouée, et comme il fait un peu frais et que ca ne va pas s’améliorer, je commence la descente plein Sud. -100 m D plus tard, le soleil revient. J’ai temporairement une belle vue sur la vallée de la Maurienne en contre bas, et le lac du Mont Cenis. Je me pose à 11h30 pour déjeuner pour profiter du ballet des nuages devant moi. En gros, les nuages montent de la vallée, et les vents contraires au col les font se disperser. Tout cela à 50 m devant moi, une lutte acharnée des éléments qui me font bien comprendre que je suis comme la fourmi d’à côté, soit rien du tout ici-bas. Une heure plus tard, les nuages envahissent finalement mon spot, 50 m durement gagnés.

Il est temps de partir et d’aller plus bas, le tout dans la purée de pois en hors sentier. La lecture du terrain n’est pas évidente, mais je peux m’appuyer si besoin de la trace GPS, ca aide. En tout cas, je croise un bon paquet de chamois, l’ambiance feutrée du brouillard aidant à camoufler mon arrivée le plus tard possible. Vers 2200m je retrouve un chemin et le soleil pour rejoindre le refuge du Cuchet, non gardé et tout mignon. C’est la fin de l’étape du topo, mais comme il est 13h30, j’hésite, et je me dis que je vais continuer tranquillement car j’ai peur de m’ennuyer la. Je lis un peu, et je descends à Lanslebourg. C’est la fête au village, braderie et mariage d’un mono de ski. Bref, de l’agitation. Mais je fais le plein de nourriture, un stop pour manger et boire un truc, et achats et écritures de cartes postales pour la famille et les amis. Je sens que je suis à la moitié de la traversée. Mon corps s’est habitué à l’effort, mes mollets tiennent le coup, les quelques jours plus calmes ont fait du bien. Et puis, c’est la fin des grands glaciers, je vais doucement basculer vers les Alpes du Sud. Ca passe trop vite. Vers 17h je reprends le sac pour aller vers un spot que j’ai vu du refuge du Cuchet en face tout à l’heure. Je me cale entre deux remontées mécaniques de la station du Val Cenis Vanoise, à 1900m, belle vue en face, terrain plat, il faut juste être sur que les remontées ne vont pas se mettre à fonctionner d’un coup. J’ai frais ce soir, mais je profite d’une bonne semoule et je détends bien. 
 
Bilan
Dénivelé : +1534    m / - 1612    m
Temps de marche : 6:53    heures
Distance : 19,4 km
Kms effort : 42,8   
Les + : Belle ambiance minérale, les jeux des nuages, ravitaillement !       
Les - : déjà la moitié !

La trace

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https://www.visugpx.com/X4fKAjr4qi


Dans la montée, regard en arrière sur la Vanoise

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Un deux trois Soleil !

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En balcon de la vallée de la Maurienne

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Les locaux ont des hobbys originaux

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Prêt pour le jour d'ouverture du domaine skiable !

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#42 10-11-2022 09:38:57

tacheton
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Superbe, je ne connaissais pas ce passage, tu as pris ou ta trace GPS ?
C'est marrant la seul moment du GR5 ou j'ai eu des gnoles a pas pouvoir profiter du paysage c'était aussi dans le coin, en faisant le tour de la dent parrachée.
Le refuge d'entre deux eaux j'en entend rarement du bien, ils avaient été particulièrement limite pendant le confinement m'avait on dit.

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#43 10-11-2022 10:02:26

Ytreza
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

cajba a écrit :

#670273Je cherche un peu les cairns qui montent droit dans les pierriers, mais rien d’introuvable.

T'es plus doué que moi lol
Dommage pour la météo, le panorama au sommet de la pointe du Grand Vallon est spectaculaire. On voit tous les sommets célèbres de la Vanoise. Faudra y retourner wink

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#44 10-11-2022 14:27:16

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

tacheton a écrit :

#670274Superbe, je ne connaissais pas ce passage, tu as pris ou ta trace GPS ?
C'est marrant la seul moment du GR5 ou j'ai eu des gnoles a pas pouvoir profiter du paysage c'était aussi dans le coin, en faisant le tour de la dent parrachée.
Le refuge d'entre deux eaux j'en entend rarement du bien, ils avaient été particulièrement limite pendant le confinement m'avait on dit.

J'ai suivi le topo du bouquin Trans'Alpes de Jérome Bonneaux, et j'ai adapté la trajectoire en temps réel car le topo initial passait par le refuge de la Femma que j'ai squizzé la veille cause mauvais temps.

Pour le refuge, c'était la première saison de la nouvelle équipe qui a repris le refuge, je les ai trouvé bien sympa, mais le refuge en lui même est passable, et les connaissances de l'équipe sur la montagne environnante m'ont semblé plus que limitées.


Ytreza a écrit :

#670277

cajba a écrit :

#670273Je cherche un peu les cairns qui montent droit dans les pierriers, mais rien d’introuvable.

T'es plus doué que moi lol
Dommage pour la météo, le panorama au sommet de la pointe du Grand Vallon est spectaculaire. On voit tous les sommets célèbres de la Vanoise. Faudra y retourner wink

j'avoue que comme j'avais plutot bien lu le terrain pour y aller, et que j'ai fait quelques pas en aveugle plusieurs fois avant de me recaler sur les cairns  big_smile

Et oui, pour la vue, dég, mais promis je reviendrai c'est sur, je n'ai pas vu grand chose de la Vanoise !!

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#45 14-11-2022 13:57:24

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J15, 21 aout :  au-dessus Lanslebourg - Bivacco W. Blais

par le Pas de la Beccia, le Col du Petit Mont Cenis, le Sentier des Chèvres et le refuge d’Ambin

9° ce matin un peu avant 6h quand je me lève, j’ai eu un frisson dans le dos quelques min avant mais j’ai dormi avec le duvet ouvert toute la nuit. L’abri est tout sec, j’ai bien fait de ne pas dormir dans le fond de vallée. Je quitte la remontée mécanique pour suivre la piste sous un ciel couvert. Une heure plus tard le soleil fait son apparition et signifie ainsi le moment de la pause petit déjeuner, avec une belle vue sur la Dent Parachée entre autres. Puis je monte dans un petit vallon pour passer un petit col (Beccia) à 2700 m, avec des vaches en bas, et des barbelés sur la crête qui était la frontière franco italienne avant la 2eme guerre mondiale. Il reste même une borne frontière italienne, maintenant mal placée.

Belle vue sur le lac du Mont Cenis, écrin bleuté dans un horizon d’herbes jaunes cramées. Je passe au refuge du col pour une boisson, lis les panneaux d’infos touristiques sur le passé, le train, etc. et je repars vers le col du Petit Mont Cenis avec quelques touristes à la journée dans lesquels je me fonds bien, et j’arrive dans le vallon d’Ambin que je vais remonter ensuite. Pause déjeuner, je teste mes achats de la veille, avec plus ou moins de réussite (lomo de la coopérative Beaufort excellent !). Le ruisseau en bas de la vallée m’appelle et je ne résiste pas à une bonne baignade dans l’eau turquoise, ainsi qu’une séance de lavage des vêtements. Ne nous mentons pas, l’eau est froide, mais avec le soleil qui tape, je suis séché très vite. Montée sans histoire jusqu’au refuge d’Ambin, pause boisson. Je veux aller jusqu’au bivacco Walter Blais situé sur le col d’Ambin à 2900m, mais j’ai peur qu’il n’y ait plus de place, et que je doive continuer à descendre ensuite. Bon, je croise quelques personnes et leur demande des infos sur les personnes là-haut, mais sans infos complètes : je verrai bien.

Une montée dans le pierrier me parait bien relou, il commence à être tard pour moi (18h), je fatigue. Heureusement, ensuite, c’est la fête des bouquetins : des jeunes et des très jeunes, qui gambadent partout dans la caillasse, autour de moi. Certains jeunes font déjà des joutes en se percutant de leurs cornes. Top de pouvoir les observer, sans trop les déranger. C’est ainsi le cœur léger que je fais les derniers hectomètres jusqu’au bivacco, qui est vide de présence humaine. Ouf. Je profite des heures de jour restants pour aérer les couvertures, faire un peu de ménage, et surtout pour profiter de la vue de fou et des bouquetins. Je suis aux anges, c’est par exemple pour des moments comme cela que j’ai entrepris cette traversée. J’aimerai partager ces moments avec mes proches, qu’ils puissent le vivre aussi. Une autre fois peut être. Diner semoule, et au moment ou je vais me brosser les dents, arrivent trois jeunes randonneurs qui sont bien contents d’avoir de la place ! Discussion sympa sur les Alpes et la randonnée légère qui les intriguent et épatent (enfin, j’en ai l’impression).     

Bilan
Dénivelé : +2011 m / -  1019 m
Temps de marche :  7:53heures
Distance : 21,8 km
Kms effort : 47,0
Les + : l’eau turquoise d’Ambin, les bouquetins, le soir sur les cimes
Les - : chaleur !

La trace

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https://www.visugpx.com/3MUcrYgUWT


Alpages dorés au Mt Cenis

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Une pause boisson de bon matin

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Comment ne pas se baigner en voyant ça ?

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Bivacco Walter Blais, sur un col

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L'intérieur cosy du bivacco

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Et la troupe de bouquetins pour l'animation à l'extérieur du bivacco

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Edit : ajout trace

Dernière modification par cajba (26-01-2023 13:48:36)

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#46 14-11-2022 17:46:11

brons07
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Bonjour,
super ce retour,

Je réagis un peu en retard:

" Je suis agréablement surpris de ne pas trop galérer à monter, pas d’effet un pas en avant deux pas en arrière. Au col sans nom, à 3100 m, et bien, les nuages sont là."

Le col sans nom pour moi c'était un pas en avant deux en arrière dans le brouillard glacé, le soir bien content de trouver le refuge Cuchet. Mais bon souvenir.


Dans la vallée d'Ambin il y avait un couple de kangal, impressionnants mais qui ont juste fait leur travail, il m'ont accompagné sur la piste un bon moment, je n'en menais pas large, mais c'est le lendemain, côté italien avant le refuge que les chiens les plus agressifs que  je n'avais jamais croisés m'ont vraiment inquiété et m'ont presque mordu.
Des chiens blancs genre patous mais ce devait être des bergers des abruzzes.
le berger, un peu plus loin, en avait rien à foutre ( confirmation par la gardienne du refuge, plusieurs randonneurs mordus depuis le début de la saison)
c'est là qu'il faut rester calme .... yikes

Allez la suite

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#47 16-11-2022 10:17:20

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J16, 22 aout :  Bivacco W. Blais - après Pragelato   

par le Rifugio Levi-Molinari, le Hameau d’Eclause, Salbertrand, Rifugio Arlaud, le Colle di Lausan et le Hameau de Grand Puy
Pas eu besoin des couvertures, duvet ouvert, malgré l’altitude il fait bon ce matin dans le bivacco. Je pars droit dans la pente à la sortie de la boite de conserve qu’est le bivacco, et croise de bon matin de nombreux bouquetins, surtout des vieux mâles avec leur bois impressionnants. Je note qu’ils éternuent comme nous (bon ok, ils n’ont pas de mouchoir). Je descends ce qui ressemble à un cirque, c’est très joli. Je profite du soleil sur la terrasse du refuge Levi pour un cappuccino délicieux, et en profite pour visiter le coin, avec de belles statues en bois.

Puis descente sur une route peu passagère que je préfère à un sentier plus bas nouvellement aménagé, sur la route je peux facilement lever les yeux pour observer autour de moi la belle forêt et les vues sur la vallée. Un hameau de montagne plus tard et c’est la descente vers Salbertrand et sa gare et son autoroute. D’en haut, ca fait peur, une fois dans le village, c’est tout calme, pas touristique, et je fais quelques courses (dont une foccacia délicieuse) dans l’épicerie qui sera fermée dans quelques jours, la gérante prenant sa retraite. Je traine sur la place de l’Eglise, à profiter doucement de cette douceur de vivre. Les locaux ne sont pas pressés.

Il est 11h, j’ai fait 2000 m de D-, il faut maintenant remonter, et il fait chaud. Je suis motivé mentalement, mais je sens que le corps l’est moins. Je monte dans la forêt du Grand Bosque, mignonné mais sans plus. A 1500 m d’altitude, je déjeune à l’ombre, avec une belle vue sur la vallée. Trop bon. Je repars pour viser un bon cappucino au refuge Arlaud, mais il y a foule autour de cette petite maison dans le hameau : c’est touristique, et les gens ne viennent pas du chemin que j’ai pris. D’où viennent ils ? Je passe donc mon chemin, privilégiant mon bien être solitaire que le plaisir d’une boisson chaude. Longue montée dans un alpage, dont la fin en hors sentier. Tout est cramé, et en arrivant sur la crête à 2700 m, j’hallucine : une piste est aménagée, et mon arrivée est concomitante avec une dizaine de grosses jeeps immatriculés en France qui s’arrêtent, moteur tournant, pour que leurs vieux passagers puissent regarder le paysage. Euuuuuuhhh, comment dire ? Je suis un peu estourbi ? ??? Je mets plusieurs minutes à m’en remettre une fois qu’ils repartent dans un nuage de poussière, pour profiter de la belle vue, notamment sur le massif des Ecrins.

Et c’est parti pour une nouvelle descente. Joli hameau du Puy, et arrivée au village de Pragelato. Ravitaillement dans une supérette, coca dans un bar après avoir tenté de commander une limonade en italien, sans succès. Je cherche ensuite un endroit pour bivouaquer, alors qu’il y a pas mal de passage dans cette vallée, et peu d’endroits plats. Je passe devant les installations de saut à ski des JO de Turin en 2006 : c’est des fadas ceux qui sautent, impressionnant la pente et la taille de ce truc ! Je trouve un lieu plat coté piste rive droite à la sortie du bled, après avoir hésité à me poser sur l’herbe divinement accueillante du golf d’à côté. Je dine tranquillement en attendant que les derniers promeneurs finissent la balade du jour ou la sortie du chien. Vers 20h, j’installe mon campement à 30 m de la rivière, ca va être humide cette nuit ! Bien claqué, mais heureux, deux étapes du topo de faites sans regretter de ne pas avoir pris le temps d’en profiter.

Bilan
Dénivelé : + 1506    m / - 2915    m
Temps de marche :  8:59    heures
Distance : 24,2 km
Kms effort : 53,8
Les + : la nuit dans le bivacco et les alentours, les pauses boissons en Italie, les beaux hameaux
Les - : chaud, mon aversion à rester la ou il y a du monde

La trace

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https://www.visugpx.com/5yBH4SzJTJ


L'aurore coté français

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Tentative de placement de produit avec un insecte par l'odeur alléché

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Quelle belle vue au col !!!

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Ambiance montagnarde avec la Panda 4x4, non ce n'est pas l'Ariège !

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Bivouac rive droite, entre le saut à ski et le golf...

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Dernière modification par cajba (26-01-2023 13:49:28)

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#48 17-11-2022 15:09:53

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J17, 23 aout : après Pragelato  - Bivacco Mayt

par le Val Troncea, le Col Clapis et Rifugio Alpe Plane   

Nuit humide donc, 7° au réveil à 6h10, mais duvet tout sec. J’ai néanmoins un poil froid aux pieds, et j’ai du fermé le duvet durant la nuit. Départ à la fraiche, et petit dej’ en marchant avec la cuiller et le pot de nutella acheté la veille, pour le déposer dans une poubelle avant de quitter la civilisation. Je vais suivre pendant plusieurs heures la même rivière, pour rentrer dans le Val Troncea, sorte de réserve naturelle.

Je croise un VTTiste qui observe les chamois avec ces jumelles, on discute et je les observe avec son matériel. La vallée est belle, et devient de plus en plus encaissée. Je monte sur la droite vers le col Clapis pour y déjeuner, avec une belle vue sur les Ecrins, le Viso, La Dent Parrachée. Hier, j’ai croisé un grand tétras, mais aujourd’hui, c’est des tas de marmottes, surtout des jeunes, qui se prennent des gamelles assez drôles, et des chamois. Je bascule ensuite dans un vallon sec au Sud, avec des couleurs de roches variées, rouge, orange, bleu, vert, noir, ocre. Il doit y avoir des métaux en quantité dans le coin. Je suis content d’avoir pris 1 litre et demi d’eau ce matin, car la, rien à l’horizon.

Arrêt ensuite au refuge ferme d’Alpe Plane pour un café, sur la terrasse sous les tôles. Moyennement glamour, mais ca protège bien du soleil qui tape. J’ai vu par hasard qu’il y a un bivacco juste sous le col Mayt, et je décide d’y aller dormir. Je remonte donc doucement dans cette vallée. Une pause baignade, toilette lavage de vêtements pour profiter du soleil et de l’eau claire, je suis tout sec en 5 min chrono sans serviette, il faut dire qu’il y a pas mal de vent.

Et je continue à monter pour une bonne demie heure, avant d’arriver juste sous le col, avec une caserne de la seconde guerre mondiale à l’abandon. Toute ? Non, une petite partie a été rénovée récemment par une association, et c’est la que je dormirai ce soir : lit superposé, table, chaises, couvertures, mais aussi transat et guirlande de Noel. Le paradis ! J’en profite pour buller au soleil, regarder la vue, lire un peu, faire sécher les affaires, aller voir quelques marmottes…Top ! Je fais un petit bilan : le physique est bon, malgré les mollets fragiles, mais pas de soucis avec les manchons de compressions, j’ai un rythme correct sans forcer et j’en profites bien, le moral est au beau fixe, de belles images dans la tête, bref, parfait pour profiter du mieux possible de la semoule du soir !

Bilan
Dénivelé : +1806m / -      843    m
Temps de marche :  7:18 heures
Distance : 21,1 km
Kms effort :     43,3
Les + : le nutella, les chamois, le bivacco
Les - : c’est tout sec !


La trace

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https://www.visugpx.com/Jh7pGElhxF


Jeu d'ombres

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Des bulles, surement pour protéger des oeufs ?

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Petite pause déjeuner au col Clapis

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Le bivacco de luxe !

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La terrasse et le transat, le pied !

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#49 18-11-2022 13:21:31

cajba
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Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

J18, 24 aout : Bivacco Mayt - L'échalp

par le Col de la Mayt, le Hameau de la Montette, Le Roux et la Crête de Gilly   

Lever 6h10, 13° dans le bivacco, 2° dehors. J’ai très bien dormi, et ce matin le croissant de lune au-dessus de la vallée est magnifique durant l’aurore. Je monte jusqu’au col en bousculant les quelques marmottes encore mal réveillées.  Au col, vue sur le Viso et le programme du jour. Belle descente dans un alpage ocre, mais néanmoins humide de la rosée du matin. C’est superbe avec ce soleil bas. Je traverse un hameau abandonné, 120 personnes habitaient encore la il y a une bonne centaine d’années, vivant tous de la montagne et des troupeaux de l’alpage. La chapelle, refaite, me semble complétement adaptée à la rudesse de son environnement. En descendant, je trouve le hameau de Le Roux, habité lui, et je m’arrête pour un café au gite, en profitant de la terrasse et du soleil (et de recharger ma batterie externe).

Une heure plus tard c’est reparti pour une montée dans les mélèzes, que je reconnais maintenant mieux (leurs aiguilles sont toutes douces, et elles tombent à l’automne). Je vais doucement, c’est à l’ombre, direction des crêtes de Gilly. Je croise quelques VTT, il doit y avoir une remontée mécanique de l’autre côté. Arrivé au col, ca continue à monter, il y a du vent, mais je continue pour atteindre le point culminant de la journée pour y déjeuner. Belles vues, le Viso est sous les nuages, belle vallée, mais il y a du monde ! C’est le Queyras, que je découvre pour la première fois. Petite sieste là-haut à l’ombre d’un rocher et à l’abri du vent, sur le matelas d’un mètre en plastazote. Trop agréable, et vraiment content de ce bout de matelas pour les moments de détente en journée, ca change tout pour moi entre tenter de se reposer et se reposer. J’ai une grosse envie de confort ce soir, trop de bivacco ses derniers jours : je m’habitue au luxe. Ca m’était aussi arrivé lors de la HRP, et j’ai décidé en amont de ne pas lutter contre ca, si j’ai envie, je me fais plaisir. Et trop de monde, si je bivouaque je ne serai pas à l’aise tout seul. Et puis je n’ai pas assez de nourriture pour tout faire en autonomie, ayant décidé de ne pas passer par Abriès. Dont acte, reste à trouver de la place dans un hébergement en dur, c’est finalement fait par tél au gite 7° Est de l’Echalp, en bas dans la vallée. Dans une crise aigüe, j’en profite aussi pour réserver une place au refuge de la Blanche pour demain soir. Tout ca avec mon tél. Vive la technologie.

Puis j’entame la descente, ou encore une fois je suis frappé de la différence entre les versants nord et sud : c’est tout tout sec au sud… Je croise pas mal de mulets qui font le tour du Queyras (GR 58, et non je ne fais pas le tour, je vais tout droit moi Monsieur), avec leurs gros sacs de 80l. J’ai de la peine pour eux à les voir souffrir dans la montée en plein cagnard, alors que je descends doucement. J’ai soif pour eux. Je finirai d’ailleurs mon eau avant d’arriver en bas, ayant ainsi bien géré l’eau aujourd’hui avec un litre. Pause au refuge de la Monta pour boire un coup, c’est complet ici, et je ne regrette pas de m’y arrêter complétement, sans pouvoir l’expliquer. Je reprends le sac pour 20 min en remontant la vallée pour atteindre le hameau de l’Echalp via la rive gauche. Je n’arrive pas trop tard, et je peux bien profiter du gite, sympa, bonne douche, balade dans le hameau pour voir les toitures en mélèze, et bon apéro et repas avec les 6 autres personnes du gite. Je suis juste déçu de devoir attendre 7h pour le petit déj.

Bilan
Dénivelé : + 1071 m / -  1885    m
Temps de marche :  6:46 heures
Distance : 15,7 km
Kms effort : 35,8
Les + : belles vues, hameau abandonné, la sieste
Les - : chaleur, beaucoup de monde (pour moi)


La trace

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https://www.visugpx.com/Awqrv5CG4a


Chapelle de montagne

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Les mélèzes à leurs aises

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La vallée du Guil, avec le hameau de l'Echalp sur la gauche

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Edit : ajout trace

Dernière modification par cajba (26-01-2023 13:51:19)

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#50 18-11-2022 16:47:19

brons07
Membre
Inscription : 27-06-2015

Re : [Récit + liste] 1 mois sur la TransAlpes / HRA du Léman à Menton 2022

Bonjour,

je refais le voyage grâce à toi, c'est que du plaisir.
Merci .

Je n'ai pas le courage ni les connaissances nécessaires pour faire un retour, donc j'apprécie ...

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