[Récit + liste] Namaste Annapurnas ! 14 jours de marches

patou · 04-11-2022 00:54:33

... des milliers de marches d'escaliers, montées et descendues, tous les jours, sous la pluie, sous le soleil, sous la neige aussi. Un trek de 160 km et presque 12 000 m de grimpette sur deux semaines. Pour résumer : un voyage vraiment extraordinaire.

Annapurna I-Face Sud

Bonjour à tous !
Me voilà redescendue des Himalayas, plein les yeux, plein les jambes, plein de souvenirs et plein de photos aussi.
Je devrais faire un petit récit pour détailler tout ça mais ça va me demander un peu de temps alors en attendant, quelques petites infos.

Ma liste se trouve ici et la discussion qui va avec, là.
Mon sac pesait au départ, environ 5,5 kg, auxquels sera ajoutée une cape de pluie, et bam ! +245 g, achetée à Phokara pour suppléer ma veste quelque peu défaillante sous grosse averse et de nouvelles chaussures, pas MUL du tout ; 900 g , la mousson ayant eu raison de mes vieilles Hokas (transformées en chaussons )

Le parcours :

A défaut d'emprunter le circuit des Annapurnas qui contourne le massif par le nord et le Thorong La, col à 5400m, nous avons marché jusqu'au Sanctuaire des Annapurnas et le camp de base de l'Annapurna I, au sud de la chaîne et situé dans un gigantesque amphithéâtre à 360° dominé par plusieurs sommets à plus de 7000 m. Ensuite, pour rester encore un peu dans L'Annapurna Conservation Area, nous avons bifurqué vers Khopra Danda et grimpé jusqu'au Khayer Lake à 4700 m d'altitude, sur les très bons conseils de Bilbox. Encore un grand merci ! C'était juste "wouaw" !

Khayer Lake

Et voilà pour cette courte avant-première. J'espère ne pas trop tarder à écrire le récit plus détaillé. Pas évident. C'est que je suis débordée : d'abord, je suis encore en vacances et en plus , j'ai 2000 photos à trier.
Alors à bientôt

Dernière modification par patou (14-11-2022 17:06:30)

guichen · 04-11-2022 00:59:56

Hello Patou...

Cool alors!

Ytreza · 04-11-2022 08:36:41

Trop bien !

laxmimittal · 04-11-2022 19:48:15

bon retour sur terre;

L.

tolliv · 04-11-2022 22:07:33

Belle avant première !

patou · 14-11-2022 17:00:34

I - Himalayas nous voilà !

Enfin presque…
Parce que déjà, avant de les voir, le voyage va être bien long : plus de 24 h !
Pour faire court, depuis le sud Bretagne, ce sera bus, train, tramway, train, avion en 2 vols par Qatar Airways.
Et parce que, la mousson va un peu contrarier nos plans.

Arrivée et départ de Katmandou

Il est 11h heure local, nous atterrissons enfin à Katmandou, dans les nuages.

Zut ! Moi qui espérais une vue incroyable depuis mon hublot, c’est raté !

Katmandou, rien que le nom est une invitation au voyage, une promesse d'aventures et de pittoresque. À l'aéroport, c'est déjà tout un sketch pour obtenir les visas (56 €/personne). Il y a bien les ordinateurs mais pas les imprimantes… Bref, comme partout, les formalités prennent du temps mais un peu de patience et beaucoup d'humour et nous sortons enfin. Le taxi, envoyé par l'hôtel, nous attend : cool ! Moins cool : arrivés à destination, tout au bout d’une ruelle improbable, l'hôtel est fermé, rideau baissé et ce, depuis plusieurs jours. Il y a, parait-il, un festival, une fête. Notre anglais étant encore un peu rouillé à ce moment-là, nous ne sommes pas sûrs de tout bien comprendre. Mais, ok d’accord… ( bon, Booking.com et même le propriétaire n’ont pas l’air bien au courant non plus). Heureusement, les hôtels ce n’est pas ce qui manque ici, et l’hôtel d’à côté fera bien l'affaire.
L'objectif suivant : obtenir les permis de trek et l'autorisation de nous balader dans les Annapurna, le TIMS (Trekkers Information Management System) et l’ACAP (Annapurna Conservation Area Project). Après avoir errer dans Thamel, LE quartier de Katmandou, nous arrivons enfin à trouver le Nepal Tourism Board qui délivre les dits documents. Trop forts! Sauf que les bureaux sont fermés. Et oui, on nous l’a déjà dit pourtant, aujourd’hui c’est festival,c'est fête nationale, c’est carrément « Dashaïn ». la plus longue fête hindoue du Népal, traditionnellement célébrée pendant deux semaines avec des prières et des offrandes à Durga, la déesse mère universelle. (dixit le site du Tourism Board). A savoir (et que nous ne savions donc pas) c’est que cette fête déplace chaque année des milliers de personnes à travers le pays. Les Népalais rendent visite à leur famille à l’occasion des rituels les plus importants. Et donc, beaucoup de commerces, de services et d’administrations sont fermés. Alors, nous en profitons pour visiter et nous perdre (encore) dans Thamel, désertée effectivement, nous verrons la différence de fréquentation plus tard.

Nous partons aussi à la recherche d'un distributeur qui fonctionne et d’un bureau de change pour convertir nos euros à 122 roupies népalaises/1 €. Du coup, ça nous fait un bon gros paquet de billets dans les poches. (Si c'était à refaire, j'arriverai direct avec ce qu'il faut en euros pour les changer ensuite : plus simple, moins de frais).
Et c'est, pour finir cette première journée népalaise, la découverte de la cuisine locale, dans un petit resto fort agréable, Le Café Mitra.

Momos, raviolis de légumes (ou poulet) cuits à la vapeur ou frits

Au petit matin, nous retournons donc au bureau du Tourisme en tournant encore en rond dans le labyrinthe de Thamel. Va savoir pourquoi, nous voulons absolument y aller à pied ( après tout, ce n’est pas si loin et nous sommes des trekkeurs, oui ou non ?). Mais là, c’est quand même beaucoup moins drôle : il pleut des cordes. Sans discontinuer.
A tel point que j’enfile poncho et pantalon de pluie. J’ai comme l’impression que les taxis se foutent de moi quand ils s’arrêtent à notre hauteur et que nous refusons obstinément leur service. Mes vieilles chaussures boivent la tasse à plusieurs reprises et ne s’en remettront jamais tout à fait. Enfin arrivés au bureau, trempés comme des soupes évidemment, nous faisons la connaissance de tout un petit groupe de randonneurs qui, comme nous, veulent faire L’Annapurna Circuit. Plusieurs nationalités se côtoient, français, néerlandais, américains, néozélandais... Après avoir rempli des formulaires et payer les deux permis, nous patientons tous ensemble en échangeant nos infos sur la météo, les bus, etc, avant obtenir les précieux sésames, obligatoires dans les montagnes népalaises (il y a effectivement des contrôles, des "check-points"). Par contre, pour ce qui est d’avoir des infos sur les treks, c’est rapide : les employés ne savent pas et leur réponse sans appel : Il faut aller voir.

TIMS 2000 rp et ACAP 3000 rp (vaut mieux payer en roupies, c’est bizarrement moins cher)

Comme il est encore tôt, nous rejoignons tous (en taxi cette fois-ci ) la gare routière de Gongabu avec l’espoir de trouver un bus à destination de Besi Sahar, point de départ du trek. Par chance (ou pas), malgré la pluie et Dashaïn, nous trouvons très vite place à bord d’un bus local pour 1000 rp/personne. En attendant le départ, nous grignotons tous ensemble dans une gargote à momos. Ce sera l'occasion de faire plus ample connaissance. L'ambiance est, en V.O. , friendly and relaxed malgré le mauvais temps qui rend cette partie de la ville vraiment glauque. Nous espérons tous le beau temps annoncé pour peut-être demain.
En attendant, Il pleut toujours lorsque le bus démarre un peu après 11h. C’est le début d’un trajet de dingue. Au lieu de 7-8 heures en temps normal, nous allons mettre 12h pour effectuer les 170 km qui nous sépare de Besisahar. Dans des conditions bien moisies !

à suivre...

Ytreza · 14-11-2022 17:05:13

Bonjour, merci pour le récit

Si je comprends bien, les démarches administratives sont une formalité, pour peu qu'on ait une centaine d'euros dans la poche, un beau sourire et de la patience ? Avez-vous dû préparer des choses en amont du départ ? (autre que matos et itinéraire).

patou · 14-11-2022 19:46:30

Hello Ytreza

pour peu qu'on ait une centaine d'euros dans la poche, un beau sourire et de la patience ?

C'est tout à fait ça. Tu peux même déposer la demande de visa avant, par internet, sur le site Department of Immigration

Avez-vous dû préparer des choses en amont du départ ? (autre que matos et itinéraire).

Nous avons rempli le formulaire en ligne spécial COVID : International Traveller Arrival Form et checké les autres vaccins (car pas à jour).

Jobig · 16-11-2022 21:56:42

Salut Patou,

Content de te savoir de retour du Népal ! je m'abonne.

Jobig

patou · 17-11-2022 00:19:50

Une journée terrible

C’est donc la fin de matinée et le bus, déjà bien chargé, démarre. Nous sommes tellement contents, nous allons enfin voir les montagnes. Allez Go ! « Chauffeur, si t’es champion, ... » Ah ben non en fait ! Faux départ. On s’arrête déjà. L’assistant du chauffeur vient de taper contre la tôle du bus : ça, c'est le signal d’arrêt (ou de départ, avec le sifflement, autre moyen de communication). Les chauffeurs ont tous un acolyte à bord avec eux. J’ai vite compris qu’ils ne servaient pas qu’à rabattre le client. Ce sont aussi les co-pilotes, vraiment essentiels au bon déroulement du voyage, comme on le verra par la suite. Bref, le copilote, portes ouvertes pendant que le bus roule, interpelle toute personne en bord de route qui semblerait vouloir voyager. Le bus s'arrête donc toutes les 5 mns pour prendre de nouveaux passagers. Jusqu’à être plein à craquer, mais alors plein de chez plein. Du coup, la sortie de Katmandou est longue, très longue… Enfin sur la Prithvi highway, autrement dit plutôt une grande route voire piste par endroits qu’une autoroute, on découvre que l'épisode de mousson a ravagé les routes. Il y a eu, et il y a encore d’ailleurs, de nombreux glissements de terrain, ce qui occasionne des bouchons monstrueux. Alors là, ça devient super très long. Les heures s'écoulent lentement avec des pauses pipi dans des toilettes où l'odeur te coupe direct tout envie de quoi que ce soit et des arrêts dans des échoppes en bord de route pour se restaurer (de mömös évidemment). La nuit tombe, il pleut toujours à seaux et nous sommes encore loin du but. Mais le pire est à venir. Déjà, la conduite de notre chauffeur est sportive : le doigt collé au klaxon, il double, à fond, même là où c'est impossible, en côte, dans les virages, sans aucune visibilité. Dès que les bouchons l’agacent de trop, hop ! il klaxonne et passe sur l’autre voie à fond de manettes, malgré les voitures qui arrivent en face, malgré la route qui rétrécit, malgré les trous sur la chaussée et malgré la pluie. Good karma ! Il conduit son bus comme une jeep. Le co-pilote siffle beaucoup et moi, je serre les fesses, en apnée. "Respire Patou ! Souffle, inspire...", me dis-je. Je reste un peu crispée quand même. Et donc, après avoir quitté la Highway à Dumre, ça devient carrément « les routes de l’impossible ». J’exagère à peine. Même le chauffeur ne veut pas y aller, c'est pour dire ! Mais il cède sous la pression des autres passagers. Sur le moment, nous ne comprenons pas bien le sujet de cette petite altercation, on nous l'expliquera plus tard. Ce n'est pas plus mal en fait. En tous cas, l’ambiance devient un brin moins détendue dans notre bus, surtout lorsque nous empruntons une « déviation » sur une piste de la mort qui tue. Ça descend très raide avec des virages en tête d‘épingle qui obligent le chauffeur à faire plusieurs manœuvres. Le co-pilote, béni soit-il, marche en éclaireur devant le bus, genre pour voir s’il y a encore une piste. Alors là, soyons franc, la respiration yogique, consciente, cohérente et tout ça, ça ne marche plus de trop. Moi à ce moment-là, je veux juste descendre de ce satané bus. Tout compte fait, je préfère finir à pied sous la pluie dans la nuit au milieu de nul part.
Bon, finalement ça passe malgré tout. Nous arrivons enfin à Besi Sahar. Il est plus de 23h et tout est fermé, forcément. Même pas grave car nous sommes arrivés et vivants. Nous sortons du bus tout contents et assez vite, un bonhomme sort de nul part. Il propose une chambre pour tout notre petit groupe. Top là ! De toutes façons, nous n'avons pas vraiment le choix. Une fois installés, malgré l'heure tardive, et certainement à cause de toutes ces émotions, nous restons encore plus d'une heure à discuter des plans des uns et des autres pour commencer le circuit demain selon le timing de chacun. Certains, pressés, veulent monter en jeep rapidement. Grégo et moi, nous avons le temps et nous préférons commencer le trek depuis ce village. Bon, nous verrons bien demain... Il pleut toujours lorsque nous allons enfin nous coucher.

pluie sur Besi Sahar !

Au matin, c'est la soupe à la grimace, les conditions météo sont encore catastrophiques. Et à priori, ça ne va pas s'arranger aujourd'hui.
Il y a des glissements de terrain et même des avalanches plus haut. Les sentiers et la piste sont souvent impraticables. Beaucoup de randonneurs sont bloqués, à Manang à cause de des fortes chutes de neige. Deux guides nous déconseillent fortement de partir sur le circuit aujourd'hui. Il faudrait attendre 2 ou 3 jours. Au minimum. Et encore... Nous discutons, conjoncturons et réfléchissons à un plan B, un plan C et D. Finalement, nous capitulons la mort dans l'âme. Changement complet de plan : nous décidons d'aller attendre le beau temps à Pokhara et de partir ensuite sur le trek du sanctuaire des Annapurnas ou Annapurna Base Camp avec nos petits camarades. Nous négocions donc une jeep pour 8 personnes et quittons Besi Sahar dans la matinée, après un séjour éclair.

Vue rapide et pittoresque de Besi Sahar

Là encore, notre chauffeur est un furieux. A fond de klaxon. Et good karma aussi (normal : il y a Ganesh sur son tableau de bord). La route n'est pas en meilleure état qu'hier, si ce n'est pire. Comme nous rebroussons chemin (au moins jusqu'à Dumre), nous voyons le trajet parcouru cette nuit dans notre gros bus : j'en suis malade. Par endroits, il n'y a plus de route mais des torrents ou des gros trous.

L'eau dévale furieusement

Nous mettons plus de 6h pour rejoindre Pokhara, landslides et bouchons oblige. Depuis le départ, c'est un jeu de patience ce voyage. Très bon exercice pour les nerfs, soit dit en passant. Nous arrivons donc dans l'après-midi et sous la pluie au Pokhara Backpackers Hostel, auberge de jeunesse/hôtel dans le quartier du lac (que je recommande vraiment). Après concertations, nous décidons, à l'unanimité, de passer la soirée à noyer notre frustration dans les bars à touristes (que nous sommes) sur le Lakeside et de consacrer la journée du lendemain à organiser notre nouveau trek. Nous nous acquittons fort bien de ces tâches.
Pour ma part, le lendemain, je me rachète des chaussures. Mes Hoka, déjà pas bien vaillantes (de 2018, avec au compteur, le GR R2 et le Teide entre autre), n'ont pas apprécié la mousson à Katmandou. Elles partent en petits morceaux. Enfer et damnation ! (les chaussures et moi, c'est toujours toute une histoire). Comment trouver des chaussures qui me conviennent là tout de suite maintenant et qui ne vont pas me défoncer les pieds pendant les trois semaines à venir ? Fort heureusement pour moi, nous sommes au Népal, à Pokhara en plus, la Mecque du trek. Il y a des magasins de matos de randonnée et d'expé tous les 10 mètres. The North Fake est roi ! Je finis donc par dégoter une paire de montantes Gore-tex, d'une marque inconnue, Humtto. A défaut d'être légères, elles sont à peu près confortables (en tous cas, elles m'ont bien dépannée). Je garde quand même les vieilles Hoka, pour alterner en cas de et aussi pour ne pas laisser mes vieilleries au Népal. En plus, Gregory me propose de les prendre dans son sac.
Nous nous rendons également au bureau du Tourisme pour avoir des infos sur l'état du trek de l'ABC. Mais, comme à Katmandou, ils ne savent pas trop quoi nous dire. En gros, nous verrons bien sur place... Du coup, nous y achetons une carte un peu plus précise du camp de base et réservons à plusieurs une jeep pour nous emmener au village de Gandruk le lendemain matin.
Mais le lendemain matin, à 9h, le chauffeur refuse catégoriquement de nous y emmener. Il y a eu un malentendu sur la destination. En colère, il décharge tous les sacs sur le trottoir et repart aussitôt, nous laissant là les bras ballants. Du coup, branle-bas de combat, énervement, discussions, coups de téléphone. Au bout d'une heure, nous trouvons deux taxis pour nous emmener à Kande, plus proche, plus accessible, à 3/4 d'heure seulement.
Il est 11h30. Il est grand temps.

Allez, c'est parti !

Edit : corrections

Dernière modification par patou (17-11-2022 01:09:50)

Magne2 · 17-11-2022 08:54:41

On s'y croirait,merci de ce retour au vu des photos Bensisahar a bien changé
Tour des Annapurnas en mars 1984 depuis Dumre ,une éternité,en 85 a l'automne la piste était ouverte

Oisans38 · 17-11-2022 10:23:22

Merci pour ce récit qui fait remonter bien des souvenirs !
Et une nuit bien mouvementée à Besi Sahar, avec des militaires dans le village qui tiraient sur des (supposés?) maoistes cherchant à se rėfugier en hauteur, et venus s'accrocher aux barreaux de la fenêtre de ma chambre donnant sur la rue et sans vitres..une première nuit sans repos et le début d'un beau trek sous un grand ciel bleu.

laxmimittal · 17-11-2022 11:20:45

"Nous sommes tellement contents, nous allons enfin voir les montagnes."

je rigole.

j'y suis allée non stop durant 5 ans rejoindre ma moitié dont le terrain d'ethno était Gandrung.

Mousson tous les ans (vacances françaises en aout obligent)... pas vu les montagnes une seule fois.

que de souvenirs ravivés par ce trajet épique.

Bienvenu au Népal.

Dernière modification par laxmimittal (19-11-2022 19:04:09)

patou · 17-11-2022 20:57:50

@ Jobig : Bonjour et à bientôt jespère.

@ Magne2 : Oui, ça a certainement bien changé en près de 40 ans. Et, de ce que j'en ai vu, ça continue de changer à une vitesse folle. Départ depuis Dumre, dis tu. Combien de temps alors pour faire le "tour" ?

@ Oisans38 : Quelle aventure dis donc ! C'était en 2014 ?

@ Laxmimi : Oui la mousson, c'est quelque chose ! Cette année, il semblerait que le mois d'aout ait été radieux... Et un début octobre très arrosé.
Mais patience, (attention spoiler !) nous allons finir par les voir, les grandes montagnes !

Magne2 · 17-11-2022 21:16:02

@Patou de mémoire je crois 23 jours pour faire le tour mars avril des fleurs peu de monde ,mais la vue sur les montagnes est moins belle qu'en Octobre Novembre deuxième tour en 85 à l'automne avec un départ de Bensisahar,une montée en AR au lac de Tilicho ,trop de neige pour passer le meso kanto comme quoi des fins de moussons tardives cela existait déjà ,si j'y retournerai je privilégierai Novembre.

Oisans38 · 17-11-2022 21:28:58

patou a écrit :

#670716
@ Oisans38 : Quelle aventure dis donc ! C'était en 2014 ?

En novembre 1998... avec 1 mois de beau temps et des conditions idéales pour le tour des Annapurnas.

Bilbox · 17-11-2022 21:43:24

patou a écrit :

#670716@ Magne2 : Oui, ça a certainement bien changé en près de 40 ans. Et, de ce que j'en ai vu, ça continue de changer à une vitesse folle

Il est toujours possible de voir le Népal d'il y a 100 ans... ou presque bien sûr. Mais Everest et Annapurnas valent quand même largement le coup (et le coût).

Cela dit j'ai fait deux fois la même rando dans les régions les plus reculées en 2014 et 2018 et le changement était impressionnant pour la première partie de la rando.

Dernière modification par Bilbox (17-11-2022 21:54:01)

wwwfabien · 30-11-2022 11:31:50

Ytreza a écrit :

#670526Bonjour, merci pour le récit
Si je comprends bien, les démarches administratives sont une formalité, pour peu qu'on ait une centaine d'euros dans la poche, un beau sourire et de la patience ? Avez-vous dû préparer des choses en amont du départ ? (autre que matos et itinéraire).

Il y a quelques années (ok une 15aine), j'ai même vu quelqu'un payer aux contrôles pour embarquer sans passeport dans le vol vers Paris... Passeport oublié dans la valise

EDIT :
Et ton récit, et l'anecdote de Oisans38 me rappelle que pour sortir de Katmandou nous avions dû attendre la nuit pour passer feux éteints les barrages de pneus des maoïstes qui bloquaient la route vers l'Inde, donc vers le nord et l'Himalaya.
C'était en Novembre-Décembre, temps magnifique ! Et froid en altitude...

Dernière modification par wwwfabien (30-11-2022 11:41:39)

Bilbox · 30-03-2023 11:59:44

Pas de poisson d'avril. D'ici le 1er avril 2023 on ne pourra plus randonner solo sans guide au Népal. A voir si ce sera appliqué...

patou · 31-03-2023 15:12:25

Ola Bilbox
Et ben, nous avons bien fait d'en profiter... Parce que niveau budget, ce n'est pas la même avec ou sans guide, tu triples la somme, si mes infos sont toujours d'actualité.
Après, certains treks se font déjà avec guide obligatoire, par exemple le Manaslu. C'est certainement justifié alors que pour d'autres circuits, le sanctuaire de Annapurna par exemple, on peut très bien s'en passer. En même temps, nous n'étions vraiment pas nombreux à marcher sans guide ni porteur. Mais, bon comme tu dis, est-ce que cela va vraiment s'appliquer ?
Juste pour savoir, où as-tu eu cette info ?

Bon, du coup ton message me fait une petite piqure de rappel, il faudrait peut-être finir ce récit.
Allez, au boulot !

Magne2 · 31-03-2023 15:46:09

Voilà un lien

https://www.trekmag.com/news-le-trek-sa … l-est-fini

patou · 31-03-2023 16:55:53

Enfin la suite ! Je sais, je suis une mauvaise élève mais bon vaut mieux tard... je me dépêche donc de terminer ce récit et du coup je vais faire court.

II- sanctuaire des Annapurnas

Jour 1 : Kande (1750 m) → Landruk (1565 m)
Jour 2 : → Chomrong (2170 m)
Jour 3 : → Himalaya (2900 m)
Jour 4 : → Machapuchre Base Camp (3700 m)
Jour 5 : → Annapurna Base Camp (4130 m)
Jour 6 : → Lower Sinuwa (2220 m)

Soit environ 60 km et D+ 5500 m /D- 5100 m

Trace VisuGPX

Il nous faudra 5 jours depuis Kande (sur la Pokhara Highway au départ pour Australian Camp sur le Mardi Himal Trek) à 1750 m d’altitude pour arriver à l’Annapurna Base Camp, 4130 m, à raison de 5 à 8h de marche en moyenne par jour, le matin principalement car, naturellement, il pleut plus ou moins fort presque tous les après-midis.
Et forcément en montagne, tu ne fais pas que grimper, tu redescends beaucoup aussi pour mieux remonter ensuite. Et pour t’aider, il y a de nombreux escaliers, comme déjà dit ce sont des milliers de marches à gravir.

Il y a aussi plusieurs ponts à passer, de toutes sortes : des petits en bois plus ou moins rafistolés et des très longs, impressionnants mais drôlement chouettes à traverser.

Pont de Jhinu Danda, long de 287m à 135 m au-dessus de la Kyumrung Khola

Pour ce qui est de la logistique, c’est très simple car tout le long, le chemin est ponctué de hameaux donc de plusieurs lodges et de cabanes à thé. Aucun souci pour se restaurer et se loger.

Question porte-monnaie, il faut compter environ 2500 à 3000 roupies népalaises par jour, selon le confort voulu : douche chaude, wifi, snacks… Forcément, plus on monte, plus les prix grimpent aussi.

En fait, ce secteur du Népal est vraiment touristique donc très fréquenté. Il y a par conséquent toutes les « infrastructures » pour accueillir le flux de randonneurs avides de hautes montagnes.

Là, du fait des intempéries, beaucoup de trekkeurs ont dû, comme nous, changer de plan et se sont rabattus, comme nous, sur l’ABC, plus sûr et un peu mieux préservé des dégats des eaux. Du coup, il y a vraiment beaucoup de monde sur les sentiers et dans les lodges. C’est carrément l’autoroute par endroits, avec ses bouchons et forcément quelques chauffards.

Vu l’affluence, il nous faut parfois même réservé nos lits et au camp de base, à défaut de place dans les chambres, nous dormons dans une cabane en taule (cela aurait aussi pu être une tente, ce qui aurait été certainement mieux finalement). Pas ma meilleure nuit : glaciale et suffocante à cause de l’altitude et de l’odeur de cendres et de poussière. Mais je ne me plains guère car j’ai quand même la chance énorme de dormir au sein des Himalayas.

Camp de base des Annapurna et vue sur l'omniprésent Machapuchre, 6993 m

En plus, la météo s’arrange et nous avons un temps magnifique rendus là-haut et là, franchement c’est simplement mais immensément « Wouaw »

Annapurna South, 7219 m

Annapurna I, 8091 m

Le Machapuchre, qui veut dire "queue de poisson" en raison de son double sommet, montagne sacrée, demeure de Shiva et donc interdite aux alpinistes

Nous restons toute une journée et une nuit au camp de base, histoire d'en profiter à fond, notamment en dehors des heures de pointe (lever du soleil surtout). Balades, photos, sieste et blabla autour de thés nécessairement bien chauds.
Le 6e jour, nous redescendons de près de 2000m jusqu'à Lower Sinuwa où la pluie a encore raison de nous (le plan était de rallier Chomrong) et où nous trouvons un lodge au top. Grand luxe même : la douche chaude !

Le projet ensuite est de continuer encore (on est si bien en montagne, on ne veut plus redescendre) mais de sortir de l'Annapurna Circuit et de bifurquer vers des chemins moins fréquentés et plus sauvages.

à suivre donc... (promis, à venir rapidement )

modifs : quelques petites fautes...

Dernière modification par patou (31-03-2023 16:59:18)

patou · 31-03-2023 17:00:17

Magne2 a écrit :

#679240Voilà un lien
https://www.trekmag.com/news-le-trek-sa … l-est-fini

Merci

Bilbox · 31-03-2023 17:48:29

Magnifique. Perso tout était enneigé quand je l'ai fait et j'ai perdu mes lunettes de soleil. Occulée de 24h atroce à la redescente
Je t'avais parlé de Panchassee sur les hauteurs de Pokhara?
Il y a de petits hôtels dont un où un canadien âgé qui est marié à l'aînée des soeurs, et une vue imprenable sur la chaîne des Annapurna. Depuis Panchassee on voit le cône du Matchapuchare comme ceint, entouré par la chaîne des Annapurnas. Mais on ne voit pas la queue de poisson juste une montagne parfaite en cône.
Selon le canadien c'est un symbole classique de l'Inde, l'Essence étant le centre-et la Substance la périphérie- ou Purusha et Prakriti, ou encore Shiva et Shakti. Le vrai nom du Matchapuchare serait en fait Mata Putre ou le fils de la Mère, le fils Shiva étant le centre et Shakti la Mère, la périphérie. Le tout représente Dieu ou me Brahman.
C'est intéressant parce que c'est la Substance qui est primordiale et non l'Essence, témoin d'un culte de la Mère plus ancien que l'hindouisme et qui s'y est intégré ensuite selon cet homme.

martie · 31-03-2023 22:17:00

Merci Patou pour le retour!
ça donne envie malgré toutes les péripéties...
Mais comme à partir de demain ce n'est plus possible, et bien tant pis!

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

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#1 04-11-2022 00:54:33