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#1 29-03-2023 17:24:44

Ytreza
Flocon de neige
Lieu : Baumugnes
Inscription : 06-01-2020

[Récit + liste] Cap Nord

CAP NORD

Un raid polaire de 28 jours au cœur de l'Arctique scandinave


Prologue : La ligne

Il est des aventures qui n’ont pas d’objectif bien défini, tout au plus un vague concept. Ce fut le cas pour la plupart de mes précédentes randonnées. Ma grande itinérance de la Méditerranée aux Vosges tenait surtout du vagabondage, et même mon tour sur le lac Inari l’an dernier n’avait pas d’autre ambition que de passer dix jours en Laponie. Mes premiers pas dans le Grand Nord : l’apprentissage des fondamentaux, la neige, le froid, le feu ; la découverte des horizons fuyants, des arbres aux feuillages blancs, des crépuscules éternels.

Il est des aventures qui n’ont pas de but précis, et il y a les autres. Dès mon retour d’Inari l’an dernier, réfléchissant devant la carte au projet suivant, j’ai été attiré par cette ligne que l’on peut tracer d’Ivalo au cap Nordkinn, droit dans la direction du nord. Déjà, l’objectif était esquissé, et toute l’année 2022, en particulier après les chaleurs de l’été, a été une longue préparation à cette aventure qui représentait un défi bien plus considérable que tout ce que j'avais pu faire auparavant.

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Le cap Nordkinn, ou Kinnarodden pour les intimes, est le point le plus au nord de l’Europe continentale. Un objectif qui viendrait ponctuer mes périples de ces dernières années ; car je les réalisai tous, sans exception, du sud vers le nord, à contre-courant, attiré sans doute par le mystère qui enrobe ce mot : le nord, le Grand Nord, l’Arctique ; je voulais y pénétrer, le découvrir, l’explorer jusqu’aux confins. Là-haut, au-delà du 71e parallèle, m’attendait le bout du monde, qui se jette dans l’océan Glacial. Quel écolier ne frissonne pas en lisant pour la première fois ce nom sur la mappemonde ?

Avant mon départ, on m’a plusieurs fois demandé la raison qui me poussait à entreprendre pareille aventure, aller me perdre là-haut, dans le froid et la neige. J’éludais, répondant que j’aimais la neige. Et c’est vrai que lorsque, ouvrant les volets de mon appartement d’Heidelberg, je découvre que les rues sont couvertes de trois flocons, une joie m’envahit pour la journée. J’aime la neige pour sa pureté, sa poésie, son silence. Elle me fascine comme une gemme précieuse, elle qui se fait de plus en plus rare à nos latitudes. Je répondais que j’aimais la neige, et la liberté qu’offre un périple au long cours, sans oublier le plaisir du défi relevé. Mais je crois qu’il y avait une raison plus profonde derrière ce projet. Peut-être bien la volonté de me perdre, au bout du monde et de moi-même.

Voilà trois années que j’apprends à vivre dans la neige. Supporter ses rigueurs. En avoir jusqu’aux genoux, plein le dos, à souper et par-dessus la tête. Ma première hivernale se passa dans le Jura. Dans une météo médiocre, avec un réchaud dysfonctionnel, je réalisai que faire du feu est un art qui ne s’improvise pas. Sauvé par les cabanes qui jalonnaient le parcours, je garde un souvenir mitigé de cette dizaine de jours entre rayons de soleil et tempêtes. L’année suivante, je décollai sur un coup de tête pour la Finlande. Je passai Noël à Helsinki, silencieuse dans son écrin de neige. Dans les forêts du sud, j’appris à faire du feu. Sur les rivages gelés de la Baltique, je jouai aux explorateurs, marchant sur les plages de flocons blancs. Ce petit périple touristique s’acheva au nord de Rovaniemi où, brassant la poudreuse loin des foules, je franchissais pour la première fois le cercle polaire. C’était la saint Sylvestre 2021. Moins de deux mois plus tard j’étais de retour pour confirmer les acquis, passant dix jours sans anicroche sur l’Inarijärvi. J’avais appris à maîtriser le feu, dompter le froid, affronter le vent, évoluer sur la glace, camper dans la neige : je me sentais prêt à m’engager dans un projet plus ambitieux.

Voilà comment je me retrouvai, samedi 28 janvier 2023, en approche d’Ivalo. Au terme d’un vol interminable, l’A320 en passe d’atterrir perçait l’empilement des couches nuageuses. Un paysage blanc piqueté de sapins noirs se découvrait par intermittence. Le nez écrasé contre le hublot, je devinais des forêts, des rivières gelées, des villages, et je souriais devant ce paysage désormais familier.

Le temps de sauter de l’avion, la nuit était tombée. A la lueur de la frontale, j’entamai la descente de l’Ivalojokki, la rivière qui sinue vers le lac Inari. Je croisai quelques motoneiges, ainsi que plusieurs attelages de traîneaux à chiens qui glissent sans un bruit.

Il n’est jamais facile de passer, du jour au lendemain, d’une vie civilisée à une vie sauvage. Brusquement réapprendre le rythme de la nature, après deux semaines vécues à cent à l’heure pour boucler tout ce qui devait l’être, déléguer mes responsabilités professionnelles, ne rien oublier qui nécessiterait de me joindre. On ne s’extirpe pas impunément un mois entier des chaînes de la société. J’avais imprimé les cartes à peine la veille du départ, fini de boucler les sacs à deux heures du matin le jour J. J’arrivai déjà fatigué, ce qui n’est jamais idéal. Et maintenant que je me tenais là, à l’aube de l’aventure, la ligne esquissée sur les cartes grande échelle paraissait soudainement étirée à l’infini par l’aplanissement de la perspective. Je prenais conscience de l’ampleur du projet. Franchir un horizon, puis l’autre, et encore. La tâche me paraissait d’autant plus insurmontable que je n’avais qu’une vague idée de ce qui m’attendait au-delà du lac Inari. J’avais pris soin de ne pas me renseigner, désireux de vivre la découverte comme un explorateur du siècle dernier. Je me doutais seulement qu’il faudrait lutter dans la taïga, s’extirper de la neige profonde, jusqu’à ce que les arbres finissent, et ensuite affronter le vent de la toundra.

84fY5FISn.P1090676.jpegFin janvier, en début d'après-midi le soleil est au plus haut.

J’avais délibérément choisi de revenir à Ivalo pour le départ. Commencer en terrain connu me rassurait. Sous un rayon de soleil à peine plus haut que l’horizon, j’apprenais à apprivoiser les skis. Je m’appliquais à avancer le plus efficacement possible, sinuant sans peine dans la rivière, jusqu’à ce que les méandres blancs finissent par se fondre dans le grand lac gelé. Je m’enfonçais dans le labyrinthe des îles. Je m’enfonçais, littéralement : la poudreuse était bien plus épaisse, et surtout bien plus lourde que dans mon souvenir de l’année passée. Sans doute la conséquence du redoux qui avait précédé à mon arrivée. Je m’en extirpais en prenant le large. Je glissais dans la nuit, sous une lune dans son premier quartier, les yeux rivés vers le ciel du nord, bleu nuit, barré d’un arc verdâtre que menaçaient des nuages noirs. Sur ce terrain facile, j’avais tout loisir d’avancer le nez en l’air en songeant aux difficultés à venir. Plus que jamais, le projet me paraissait insensé. Mais j’y étais. Enfin j’étais de retour, dans le Grand Nord, dans le grand froid, poussé par un rêve.

J’avancerais. J’avancerais, coûte que coûte, jusqu’à ce que devant moi la glace se dérobe, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que le grand océan, le grand océan et rien d’autre de l’est à l’ouest et jusqu’à l’horizon. J’avancerais : je me jurai que j’allais franchir les obstacles, les uns après les autres, jusqu’à atteindre le bout du monde.

En vérité, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait.


Chapitre 1 : Retour sur le lac

Temps gris. Une lumière jaunâtre filtre à travers les nuages. Je m’extirpe de l’île où j’ai passé la nuit. Dans la poudreuse, la moindre pente est quasiment infranchissable avec les skis. Ça ne rassure pas mes craintes quant à ce que je devrai affronter au-delà du lac. Toutefois, sur la glace, les skis glissent sans effort. Dans le silence religieux d’un décor blanc, blanc en-dessous comme au-dessus de l’horizon, je trace sans me poser de questions. Sans le soleil pour me repérer, j’ai une fâcheuse tendance à dévier. Sinuant entre les îles, je vérifie le cap régulièrement, profitant même, une fois n’est pas coutume, du GPS du smartphone, tant qu’il reste de la batterie.

L’après-midi, j’approche du cœur du lac, une étendue de glace lisse tirée aux quatre horizons. A droite comme à gauche, les îles s’écartent, leurs rives s’éloignent.

C’est à ce moment-là que je me fais prendre au piège. J’avançais, laissant vaguer mes pensées, sans réaliser que la couche de neige superficielle devenait de plus en plus molle, de plus en plus humide. Lorsqu’elle cède sous mes skis, je me retrouve empêtré jusqu’aux chevilles dans une bouillasse de neige à moitié fondue, lourde et collante. Coup d’œil paniqué à la rive de droite, à la rive de gauche, l’une comme l’autre hors de portée. Passée une sueur froide, je me rassure en tâtant le terrain du bâton. Sous la flotte, il semble y avoir encore une solide couche de glace.

Je m’extirpe du piège tant bien que mal. Mes bottes hautes et étanches n’ont pas failli. En revanche, aussitôt les skis ressortis dans l’air à -15°C, une couche de gel se forme autour des peaux. Les spatules ne glissent plus et progresser demande soudain beaucoup plus d’effort. Je prends mon mal en patience, mettant le cap sur la dernière île avant le cœur du lac. Déjà la nuit tombe, et cette dernière traversée me paraît interminable. Alors que le bout de terre semble enfin s’approcher, les arbres s’élevant sur fond sombre, je me retrouve à nouveau au bord d’un marécage de neige fondue. J’essaie de contourner, me frayer un chemin dans ce labyrinthe comme l’alpiniste zigzague sur le glacier crevassé. Ici, à la lueur de la frontale, la neige semble plus dure. Un passage ? Non, je m’enfonce à nouveau d’un coup. Eh merde. Tant pis. Perdu pour perdu, je trace dans la flotte, droit vers l’île, traînant péniblement mes skis alourdis d’une épaisseur de glace de plusieurs centimètres : deux boulets accrochés aux pieds. Devant moi, le rivage découpe une bande grise dans la nuit noire, spectre d’une délivrance qui se laisse désirer.

Moi qui pensais connaître le lac comme un vieil ami ! Qui espérais gagner du temps au cours de ces premiers jours supposés faciles ! Rencontrer ces bandes de neige fondue, ce n’est qu’un incident mineur, mais à l’aube de l’aventure, un doute tenace s’installe : n’ai-je pas sous-estimé les difficultés ?

Le soir, après avoir monté le camp, il faut dégeler les skis. Je commence par faire couler de l’eau chaude sur les peaux, mais même en ayant préalablement gratté au couteau, la couche de glace reste épaisse et compacte, et je comprends rapidement qu’il va falloir trouver une autre solution faute de quoi une cartouche de gaz entière va y passer. C’est en faisant chauffer la soupe que l’idée me vient d’utiliser la casserole comme un fer à repasser, une technique qui s’avérera efficace ! La soupe me permet de dégeler un ski le soir. Le lendemain, je répète l’opération sur l’autre ski, cette fois avec une casserole de thé brûlant.

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La traversée du cœur du lac est une étape psychologique. L’horizon s’efface : le disque blanc semble s’étirer à l’infini. La météo est idéale : pas de vent, et le soleil parvient même à sauter par-dessus les nuages vers midi, alors que j’arrive à hauteur du 69ème parallèle. La glace est solide, couverte d’une fine couche de neige idéale pour profiter d’un peu de glisse en allongeant les pas. Je suis en forme, bien entraîné, et j’avance vite, en témoigne les secondes d’arc qui s’égrènent sur le GPS, à défaut de paysage qui défile.

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Dans l’après-midi, j’aperçois trois silhouettes sur la banquise éblouie de soleil. C’est-à-dire que je distingue d’abord, très loin devant moi, des points sombres qui semblent bouger, et qui finissent par lentement prendre forme humaine. Ce n’est d’ailleurs pas leur forme qui me convainc que ce sont des hommes, mais les points sombres qui glissent derrière chacun d’entre eux : des pulkas, en toute probabilité. Je vais sensiblement plus vite qu’eux ; malgré tout, une heure, deux heures s’écoulent avant que je les rattrape.

Le soleil décline au sud, les nuages tirent des lavis orangés. L’horizon s’est sensiblement rapproché, une large île est apparue à l’est, son rivage semble à portée de ski. Au large, quatre ombres s’étirent sur la glace illuminée. Nous échangeons trois mots. Ils sont venus de République Tchèque pour réaliser un tour de quelques jours sur le lac, privilégiant les cabanes aux tentes, mais néanmoins encombrés de grosses pulkas d’expédition. Mon petit traîneau bricolé ne manque pas de les intriguer. Emmitouflés dans de lourds anoraks, cachés sous des passes-montagnes, ils ont écarquillé les yeux en me voyant arriver en T-shirt.

Ils me demandent où je vais. Il me paraît toujours difficile de répondre à une telle question au départ d’un long périple. Prétendre rallier Kinnarodden sonne complètement fou. Où vais-je ? Au-delà du lac, au-delà de la taïga, au-delà de la toundra, par-delà la Finlande, au fin fond de la Norvège… Combien de temps ? Vingt-huit jours – c’est-à-dire, il en reste vingt-cinq. Le plus jeune de la bande me regarde avec des yeux ronds. « Vingt-huit jours ! Non, c’est trop long ! » Je ne peux pas le contredire. A moi aussi, cela semble interminable, insensé, démesuré.

Eux remettront le cap au sud dès le lendemain. Pour l’heure, ils prévoient de s’arrêter sur l’île la plus proche. C’est vrai que la nuit menace. Pourtant, je continue. Je veux gagner du temps, quitte à marcher de nuit. Je ne m’arrête pas quand mon ombre s’éteint au déclin du jour, mais quand elle apparaît au clair de lune. Au moment de quitter les trois compères, j’ai lancé gaiement : « Hopefully some northern lights! », ce à quoi ils ont répondu : « No, snowfall! », car eux se tiennent au courant des prévisions météo. Je ne les crois qu’à moitié, car le ciel est clair quand je m’éloigne. A vrai dire je me fiche de la météo. Dans tous les cas, je dois avancer.

Malheureusement, ma progression enthousiaste est à nouveau stoppée dans son élan par de larges plaques de neige à moitié fondue en surface. Cette fois, j’ai anticipé : repérant ces longues plaques à la teinte légèrement plus ocre, légèrement plus sombre, j’ai pu largement contourner la zone. Je veux éviter à tout prix d’avoir encore à dégeler les skis.

A la tombée de la nuit, le ciel s’assombrit, des nuages s’accumulent. Deux voiles opaques, l’un venu du nord, l’autre venu du sud, resserrent leurs filets. Les premiers flocons virevoltent autour de moi, poussés en biais par le vent qui se lève. Je me hâte. L’île que je me suis fixé comme objectif est en vue, ce qui ne signifie pas qu’elle est proche. Loin de là. Sur le grand lac, les distances étirent la perspective au-delà du sens commun. Les yeux s’accrochent désespérément au moindre point de repère, y focalisent leur attention, le grossissent artificiellement.

Comme dans une longue-vue, je fixe cette île blanche piquetée de bouleaux. Un diamant dans un écrin de neige. Elle se rapproche.

Toute la nuit, il neige.

Il neige encore, le lendemain. Le vent a forci, qui m’envoie les flocons à la face. Des flocons lourds et humides. Avec le mauvais temps, la température a remonté en flèche. La couche de neige fraîche, épaisse, compacte, entrave la progression. Sur la carte, je me trouve proche des rives nords du lac, mais sur le terrain, elles n’ont jamais été aussi loin, car j’avance à une lenteur désespérante. L’état de la neige ne cesse d’empirer. Ça colle sous les skis. Je dois encore franchir des plaques de bouillasse : la neige à demi fondue pénètre dans les fixations, à l’interstice entre le bout de la botte et la cale avant, elle se solidifie, repousse vers l’arrière la chaussure qui se décroche une première fois, une deuxième ; qui ne cessera de se décrocher alors que, mal maintenue, elle doit soulever des spatules terriblement alourdies qui s’enfoncent sous la poudreuse collante. Au bout de mes bâtons, j’agite d’énormes glaçons. Le moral dans les chaussettes, je n’ai qu’une idée en tête : quitter ce foutu lac ! D’abord, je dois rejoindre la piste de motoneige qui file vers Partakko. Pris dans un brouillard épaissi par la neige et le vent, je n’aperçois qu’au dernier moment les piquets rouges. Soulagement !

Pourtant, ce n’est pas fini. C’est loin d’être fini ! La nuit referme ses ténèbres. Je resserre pour la énième fois les fixations des skis autour des chaussures. Excédé. Excédé, c’est le mot. Excédé et épuisé. Au bord des larmes. Nuit, neige, solitude. Une journée de lutte aveugle. Aucun plaisir, seulement la hargne, la rage de vaincre. Un pas après l’autre. Le brouillard se dissipe : j’aperçois le flanc de la rive au nord-ouest. Vu l’état de la neige, je préfère profiter de la piste de motoneige le plus longtemps possible, plutôt que de couper au plus court.

La civilisation s’annonce avec des maisons isolées çà et là sur la rive. Sur le rideau de la nuit noire, quelques fenêtres jettent des promesses dorées sur la neige grise. L’éclat chaleureux de la civilisation. Plus qu’à trouver une sortie, et laisser derrière moi ce foutu lac, oui, oublier cette terrible journée et ce foutu lac, cette neige impraticable, cette météo ignoble, ce foutu lac. Demain, ça ira mieux. Demain est un autre jour.

Sur la rive, la couche de neige fraîche est d’autant plus épaisse. Je tente de couper par une sorte de verger ; mauvaise idée. Malgré les skis, je m’enfonce jusqu’aux genoux entre les rangées d’arbres. J’arrive à peine à faire demi-tour, et encore faut-il détacher la pulka qui refuse d’avancer. Je patauge comme l’albatros de Baudelaire, avec mes longues pattes si lourdes, au milieu de huées imaginaires.

Longer la rive, trouver le bout de chemin qui, du lac, rallie la petite route de Partakko. Derrière la fenêtre illuminée, il y a de la vie, sans doute. J’ai quitté le lac sans un regret. Je traverse un hameau de maisons blanches engoncées dans un pesant silence. Au-delà, la route. Le passage d’un camion me jette un souffle humide à la figure.

Sur la piste qui s’enfonce dans les profondeurs de la forêt, la progression est facile. Je ne suis cependant pas long avant de m’arrêter. Il est bien tard, je suis épuisé, et je dois encore dégeler les skis. Vu l’épaisseur de la carapace de glace qui les emprisonne, un feu s’impose. Heureusement que je trouve un arbre mort pas loin de la clairière où j’ai monté le camp, car sans les skis, il est quasiment impossible de marcher. Je ne marche pas, je nage.

Je n’ai pas la force de préparer le bois correctement. Si le petit bois brûle comme de la paille, il est plus difficile d’embraser les bûches. Ça suffira néanmoins pour obtenir trois pleines casseroles d’eau chaude qui me permettent de dégeler les skis.

Le ciel s’est dégagé. La lune est là, quasiment pleine, au centre d’un cercle qui se détache gris clair sur le fond du ciel gris sombre. C’est la première fois que je vois un halo lunaire. Un cercle parfait, spectaculaire, surréel. Les déboires d’aujourd’hui sont déjà oubliés.

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Dernière modification par Ytreza (09-04-2023 08:53:18)

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#2 29-03-2023 17:35:56

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Cap Nord

pouce

écriture superbe
projet fou
Nord rêvé !


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

Trombi & Récits
l'ultralighter più estremo di sempre

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#3 29-03-2023 17:50:26

repi83
Membre
Lieu : O4
Inscription : 20-05-2018

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Je m'abonne !


Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. Mark Twain.
Jesus is my Airbag !

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#4 29-03-2023 19:34:55

karibou31
Membre
Inscription : 08-09-2021

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Abonné itou of course!


Edit sans précisions = corrections orthographiques

Trombi --- Liste montagne été
Liste printemps / automne

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#5 29-03-2023 20:12:26

ludof
Membre
Lieu : Lyon
Inscription : 24-08-2021
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Re : [Récit + liste] Cap Nord

Ouah, quel style, quelle écriture… et quel art du teasing big_smile
Je m’abonne !

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#6 30-03-2023 20:47:18

ASM
Membre
Inscription : 22-09-2016

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Et bien moi aussi, je m'abonne  smile

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#7 31-03-2023 07:09:48

wwwfabien
Membre
Lieu : Essonne
Inscription : 23-06-2010

Re : [Récit + liste] Cap Nord

pouce vivement la suite ! Je rêve déjà !

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#8 31-03-2023 20:55:43

Bombadyl
Membre
Lieu : Pyrénées
Inscription : 27-05-2021

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Wahoo, c'est trop bien écrit !
Je prends mon ticket pour le cap nord !


Listes : liste HRP2023

Récits : HRP 2021 -> HRP 2022 -> HRP 2023

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#9 31-03-2023 22:14:14

martie
Membre
Inscription : 04-03-2011

Re : [Récit + liste] Cap Nord

ça commence bien!
Reste à attendre la suite...
Merci à l'avance!

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#10 31-03-2023 22:26:43

Phil82
Tortouille
Lieu : Montauban
Inscription : 22-08-2019

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Ytreza  a écrit :

je réalisai que faire du feu est un art qui ne s’improvise pas.

Ah oui, je m'en souviens de ta série pyramides! lol

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#11 31-03-2023 22:59:10

bruno7864
partir, partir et découvrir
Lieu : toujours dans la Lune
Inscription : 11-10-2012

Re : [Récit + liste] Cap Nord

En avant pour le bout du monde  cool  cool

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#12 02-04-2023 20:46:33

Nayana
Helix pomatia
Lieu : Cote d'Or
Inscription : 05-10-2010

Re : [Récit + liste] Cap Nord

La suite, la suite  rl


Lentement mais surement...

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#13 02-04-2023 22:17:57

patou
Membre
Inscription : 11-05-2014

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Quelle plume ! Vivement la suite ?


Mul part ailleurs

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#14 04-04-2023 19:13:59

florencia
Membre
Lieu : 71
Inscription : 11-11-2011

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Très belle intro  pouce

Flo


Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

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#15 05-04-2023 23:22:50

Cat 09
Membre
Inscription : 04-03-2020

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Moi aussi je rêve... et j'attends la suite  smile ...

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#16 06-04-2023 09:41:54

glouglou
Membre
Inscription : 30-10-2015

Re : [Récit + liste] Cap Nord

superbe smile
vite la suite  big_smile

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#17 06-04-2023 10:37:19

Ytreza
Flocon de neige
Lieu : Baumugnes
Inscription : 06-01-2020

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Bienvenue à tous au départ de cette aventure, et merci pour les compliments calin
J'étais plus occupé que prévu la semaine dernière, mais je m'y remets dès aujourd'hui !

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#18 09-04-2023 08:43:53

Ytreza
Flocon de neige
Lieu : Baumugnes
Inscription : 06-01-2020

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Chapitre 1 : Retour sur le lac

Temps gris. Une lumière jaunâtre filtre à travers les nuages. Je m’extirpe de l’île où j’ai passé la nuit. Dans la poudreuse, la moindre pente est quasiment infranchissable avec les skis. Ça ne rassure pas mes craintes quant à ce que je devrai affronter au-delà du lac. Toutefois, sur la glace, les skis glissent sans effort. Dans le silence religieux d’un décor blanc, blanc en-dessous comme au-dessus de l’horizon, je trace sans me poser de questions. Sans le soleil pour me repérer, j’ai une fâcheuse tendance à dévier. Sinuant entre les îles, je vérifie le cap régulièrement, profitant même, une fois n’est pas coutume, du GPS du smartphone, tant qu’il reste de la batterie.

L’après-midi, j’approche du cœur du lac, une étendue de glace lisse tirée aux quatre horizons. A droite comme à gauche, les îles s’écartent, leurs rives s’éloignent.

C’est à ce moment-là que je me fais prendre au piège. J’avançais, laissant vaguer mes pensées, sans réaliser que la couche de neige superficielle devenait de plus en plus molle, de plus en plus humide. Lorsqu’elle cède sous mes skis, je me retrouve empêtré jusqu’aux chevilles dans une bouillasse de neige à moitié fondue, lourde et collante. Coup d’œil paniqué à la rive de droite, à la rive de gauche, l’une comme l’autre hors de portée. Passée une sueur froide, je me rassure en tâtant le terrain du bâton. Sous la flotte, il semble y avoir encore une solide couche de glace.

Je m’extirpe du piège tant bien que mal. Mes bottes hautes et étanches n’ont pas failli. En revanche, aussitôt les skis ressortis dans l’air à -15°C, une pellicule de gel se forme autour des peaux. Les spatules ne glissent plus et progresser demande soudain beaucoup plus d’effort. Je prends mon mal en patience, mettant le cap sur la dernière île avant le cœur du lac. Déjà la nuit tombe, et cette dernière traversée me paraît interminable. Alors que le bout de terre semble enfin s’approcher, les arbres s’élevant sur fond sombre, je me retrouve à nouveau au bord d’un marécage de neige fondue. J’essaie de contourner, me frayer un chemin dans ce labyrinthe comme l’alpiniste zigzague sur le glacier crevassé. Ici, à la lueur de la frontale, la neige semble plus dure. Un passage ? Non, je m’enfonce à nouveau d’un coup. Eh merde. Tant pis. Perdu pour perdu, je trace dans la flotte, droit vers l’île, traînant péniblement mes skis alourdis d’une épaisseur de glace de plusieurs centimètres : deux boulets accrochés aux pieds. Devant moi, le rivage découpe une bande grise dans la nuit noire, spectre d’une délivrance qui se laisse désirer.

Moi qui pensais connaître le lac comme un vieil ami ! Qui espérais gagner du temps au cours de ces premiers jours supposés faciles ! Rencontrer ces bandes de neige fondue, ce n’est qu’un incident mineur, mais à l’aube de l’aventure, un doute tenace s’installe : n’ai-je pas sous-estimé les difficultés ?

Le soir, après avoir monté le camp, il faut dégeler les skis. Je commence par faire couler de l’eau chaude sur les peaux, mais même en ayant préalablement gratté au couteau, la couche de glace reste épaisse et compacte, et je comprends rapidement qu’il va falloir trouver une autre solution faute de quoi une cartouche de gaz entière va y passer. C’est en faisant chauffer la soupe que l’idée me vient d’utiliser la casserole comme un fer à repasser, une technique qui s’avérera efficace ! La soupe me permet de dégeler un ski le soir. Le lendemain, je répète l’opération sur l’autre ski, cette fois avec une casserole de thé brûlant.

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La traversée du cœur du lac est une étape psychologique. L’horizon s’efface : le disque blanc semble s’étirer à l’infini. La météo est idéale : pas de vent, et le soleil parvient même à sauter par-dessus les nuages vers midi, alors que j’arrive à hauteur du 69ème parallèle. La glace est solide, couverte d’une fine couche de neige idéale pour profiter d’un peu de glisse en allongeant les pas. Je suis en forme, bien entraîné, et j’avance vite, en témoigne les secondes d’arc qui s’égrènent sur le GPS, à défaut de paysage qui défile.

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Dans l’après-midi, j’aperçois trois silhouettes sur la banquise éblouie de soleil. C’est-à-dire que je distingue d’abord, très loin devant moi, des points sombres qui semblent bouger, et qui finissent par lentement prendre forme humaine. Ce n’est d’ailleurs pas leur forme qui me convainc que ce sont des hommes, mais les points sombres qui glissent derrière chacun d’entre eux : des pulkas, en toute probabilité. Je vais sensiblement plus vite qu’eux ; malgré tout, une heure, deux heures s’écoulent avant que je les rattrape.

Le soleil décline au sud, les nuages tirent des lavis orangés. L’horizon s’est sensiblement rapproché, une large île est apparue à l’est, son rivage semble à portée de ski. Au large, quatre ombres s’étirent sur la glace illuminée. Nous échangeons trois mots. Ils sont venus de République Tchèque pour réaliser un tour de quelques jours sur le lac, privilégiant les cabanes aux tentes, mais néanmoins encombrés de grosses pulkas d’expédition. Mon petit traîneau bricolé ne manque pas de les intriguer. Emmitouflés dans de lourds anoraks, cachés sous des passes-montagnes, ils ont écarquillé les yeux en me voyant arriver en T-shirt.

Ils me demandent où je vais. Il me paraît toujours difficile de répondre à une telle question au départ d’un long périple. Prétendre rallier Kinnarodden sonne complètement fou. Où vais-je ? Au-delà du lac, au-delà de la taïga, au-delà de la toundra, par-delà la Finlande, au fin fond de la Norvège… Combien de temps ? Vingt-huit jours – c’est-à-dire, il en reste vingt-cinq. Le plus jeune de la bande me regarde avec des yeux ronds. « Vingt-huit jours ! Non, c’est trop long ! » Je ne peux pas le contredire. A moi aussi, cela semble interminable, insensé, démesuré.

Eux remettront le cap au sud dès le lendemain. Pour l’heure, ils prévoient de s’arrêter sur l’île la plus proche. C’est vrai que la nuit menace. Pourtant, je continue. Je veux gagner du temps, quitte à marcher de nuit. Je ne m’arrête pas quand mon ombre s’éteint au déclin du jour, mais quand elle apparaît au clair de lune. Au moment de quitter les trois compères, j’ai lancé gaiement : « Hopefully some northern lights! », ce à quoi ils ont répondu : « No, snowfall! », car eux se tiennent au courant des prévisions météo. Je ne les crois qu’à moitié, car le ciel est clair quand je m’éloigne. A vrai dire je me fiche de la météo. Dans tous les cas, je dois avancer.

Malheureusement, ma progression enthousiaste est à nouveau stoppée dans son élan par de larges plaques de neige à moitié fondue en surface. Cette fois, j’ai anticipé : repérant ces longues plaques à la teinte légèrement plus ocre, légèrement plus sombre, j’ai pu largement contourner la zone. Je veux éviter à tout prix d’avoir encore à dégeler les skis.

A la tombée de la nuit, le ciel s’assombrit, des nuages s’accumulent. Deux voiles opaques, l’un venu du nord, l’autre venu du sud, resserrent leurs filets. Les premiers flocons virevoltent autour de moi, poussés en biais par le vent qui se lève. Je me hâte. L’île que je me suis fixé comme objectif est en vue, ce qui ne signifie pas qu’elle est proche. Loin de là. Sur le grand lac, les distances étirent la perspective au-delà du sens commun. Les yeux s’accrochent désespérément au moindre point de repère, y focalisent leur attention, le grossissent artificiellement.

Comme dans une longue-vue, je fixe cette île blanche piquetée de bouleaux. Un diamant dans un écrin de neige. Elle se rapproche.

Toute la nuit, il neige.

Il neige encore, le lendemain. Le vent a forci, qui m’envoie les flocons à la face. Des flocons lourds et humides. Avec le mauvais temps, la température a remonté en flèche. La couche de neige fraîche, épaisse, compacte, entrave la progression. Sur la carte, je me trouve proche des rives nords du lac, mais sur le terrain, elles n’ont jamais été aussi loin, car j’avance à une lenteur désespérante. L’état de la neige ne cesse d’empirer. Ça colle sous les skis. Je dois encore franchir des plaques de bouillasse : la neige à demi fondue pénètre dans les fixations, à l’interstice entre le bout de la botte et la cale avant, elle se solidifie, repousse vers l’arrière la chaussure qui se décroche une première fois, une deuxième ; qui ne cessera de se décrocher alors que, mal maintenue, elle doit soulever des spatules terriblement alourdies qui s’enfoncent sous la poudreuse collante. Au bout de mes bâtons, j’agite d’énormes glaçons. Le moral dans les chaussettes, je n’ai qu’une idée en tête : quitter ce foutu lac ! D’abord, je dois rejoindre la piste de motoneige qui file vers Partakko. Pris dans un brouillard épaissi par la neige et le vent, je n’aperçois qu’au dernier moment les piquets rouges. Soulagement !

Pourtant, ce n’est pas fini. C’est loin d’être fini ! La nuit referme ses ténèbres. Je resserre pour la énième fois les fixations des skis autour des chaussures. Excédé. Excédé, c’est le mot. Excédé et épuisé. Au bord des larmes. Nuit, neige, solitude. Une journée de lutte aveugle. Aucun plaisir, seulement la hargne, la rage de vaincre. Un pas après l’autre. Le brouillard se dissipe : j’aperçois le flanc de la rive au nord-ouest. Vu l’état de la neige, je préfère profiter de la piste de motoneige le plus longtemps possible, plutôt que de couper au plus court.

La civilisation s’annonce avec des maisons isolées çà et là sur la rive. Sur le rideau de la nuit noire, quelques fenêtres jettent des promesses dorées sur la neige grise. L’éclat chaleureux de la civilisation. Plus qu’à trouver une sortie, et laisser derrière moi ce foutu lac, oui, oublier cette terrible journée et ce foutu lac, cette neige impraticable, cette météo ignoble, ce foutu lac. Demain, ça ira mieux. Demain est un autre jour.

Sur la rive, la couche de neige fraîche est d’autant plus épaisse. Je tente de couper par une sorte de verger ; mauvaise idée. Malgré les skis, je m’enfonce jusqu’aux genoux entre les rangées d’arbres. J’arrive à peine à faire demi-tour, et encore faut-il détacher la pulka qui refuse d’avancer. Je patauge comme l’albatros de Baudelaire, avec mes longues pattes si lourdes, au milieu de huées imaginaires.

Longer la rive, trouver le bout de chemin qui, du lac, rallie la petite route de Partakko. Derrière la fenêtre illuminée, il y a de la vie, sans doute. J’ai quitté le lac sans un regret. Je traverse un hameau de maisons blanches engoncées dans un pesant silence. Au-delà, la route. Le passage d’un camion me jette un souffle humide à la figure.

Sur la piste qui s’enfonce dans les profondeurs de la forêt, la progression est facile. Je ne suis cependant pas long avant de m’arrêter. Il est bien tard, je suis épuisé, et je dois encore dégeler les skis. Vu l’épaisseur de la carapace de glace qui les emprisonne, un feu s’impose. Heureusement que je trouve un arbre mort pas loin de la clairière où j’ai monté le camp, car sans les skis, il est quasiment impossible de marcher. Je ne marche pas, je nage.

Je n’ai pas la force de préparer le bois correctement. Si le petit bois brûle comme de la paille, il est plus difficile d’embraser les bûches. Ça suffira néanmoins pour obtenir trois pleines casseroles d’eau chaude qui me permettent de dégeler les skis.

Le ciel s’est dégagé. La lune est là, quasiment pleine, au centre d’un cercle qui se détache gris clair sur le fond du ciel gris sombre. C’est la première fois que je vois un halo lunaire. Un cercle parfait, spectaculaire, surréel. Les déboires d’aujourd’hui sont déjà oubliés.

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Dernière modification par Ytreza (09-04-2023 12:56:47)

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#19 09-04-2023 12:54:13

martie
Membre
Inscription : 04-03-2011

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Pffff...
ça commence fort...
bravo!
c'est sûr que jamais je ne pourrais me lancer dans un truc pareil!
A suivre donc...
Ya du suspense
Et encore merci du partage!

bonne journée
martie

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#20 09-04-2023 22:14:24

Bombadyl
Membre
Lieu : Pyrénées
Inscription : 27-05-2021

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Grandiose !
Tu nous transporte dans ton aventure un peu folle et superbement racontée !
Encore  tongue (mais avant tout Merci !)


Listes : liste HRP2023

Récits : HRP 2021 -> HRP 2022 -> HRP 2023

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#21 10-04-2023 08:25:36

ludof
Membre
Lieu : Lyon
Inscription : 24-08-2021
Site Web

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Merci pour ce partage et la qualité d’écriture, on s’y croirait (et du coup vu les conditions que tu décrits on est bien contents d’être au chaud à la maison plutôt qu’avec toi big_smile )

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#22 10-04-2023 08:56:29

ASM
Membre
Inscription : 22-09-2016

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Un récit captivant à lire où on se compte que tu as bien galéré au début de cette aventure mais que ta préparation physique et mentale était excellente.   calin

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#23 11-04-2023 07:44:03

wwwfabien
Membre
Lieu : Essonne
Inscription : 23-06-2010

Re : [Récit + liste] Cap Nord

J'adore cette photo  smile

Vivement la suite !

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#24 11-04-2023 11:12:39

karibou31
Membre
Inscription : 08-09-2021

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Belle aventure et un mental d'acier !
La prochaine fois, je veux bien que tu m'emmènes avec toi pour m'initier à ces épisodes très hivernaux !!


Edit sans précisions = corrections orthographiques

Trombi --- Liste montagne été
Liste printemps / automne

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#25 11-04-2023 16:45:15

Archimboldi
Membre
Lieu : Ch'nord
Inscription : 12-03-2012

Re : [Récit + liste] Cap Nord

Merci pour ce retour, et bon courage pour la suite de l'écriture !  big_smile

Petite question logistique : tu as fait le trajet de l'aéroport d'Ivalo jusqu'en ville à pieds ? Skis ? Navette ?

Je suis étonné que tu bottes autant, et aussi vite dans ton voyage. Tu avais bien farté tes skis à chaud avant de partir ? Même s'ils ont une peau intégrée, les Altai se fartent je suppose ? eek
J'ai souvent eu des passages dans l'eau liquide dans cette région, mais généralement je suis quand même tranquille les premiers jours, je ne commence à botter que quand la semelle du ski ne contient plus de fart, le bois de la semelle devient alors blanchâtre. Ou j'ai simplement eu de la chance ?
Les peaux de phoque peuvent aussi se farter à chaud d'ailleurs, il faut juste faire encore plus attention que pour la semelle.

Toujours au sujet des skis, tu avais les fixations Oac, ou X-Trace ? Les fixations Oac sont connues pour justement avoir la partie arrière caoutchoutée qui permet le réglage de pointure qui se décroche facilement. Les X-Trace ont un système de réglage de pointure plus solide, mais aussi plus difficile à régler quand il fait froid.

La casserole d'eau bouillante pour dégeler le ski, c'est pas bête. A noter que ça peut aussi servir pour refarter au cours du voyage, ça fait un très bon fer à farter de fortune, au point que j'ai mis des années avant d'acheter un fer électrique. Et une moitié de carte de fidélité fait un bon racloir improvisé.  lol


C'est vraiment un coin du monde fascinant, on peut en avoir bavé pendant des semaines, à peine rentré on a déjà envie d'y repartir.  calin

edit : ajout d'une question sur le type de fixation des skis.

Dernière modification par Archimboldi (11-04-2023 16:58:37)


"Life is full of wonders for someone who is prepared to accept them." Moominpappa

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