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#1 31-01-2011 19:22:38

Tétard
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Lieu : Paris
Inscription : 20-06-2007

Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Lors de mes deux précédentes randonnées en Ecosse (été 2008 : West Highlands Way, Great Glen Way et traversée des Cairngorms jusqu'au Lochnagar ; été 2009 : traversée Sud => Nord des Highlands, de Calander à Tongue), j'avais nécessairement dû laisser de côté une partie des Highlands. Entre autres la côte Ouest et les Monadhliath mountains.
Disposant de temps libre au mois de janvier 2011 j'ai donc décidé de parcourir ces deux espaces.

Je décris ci-dessous et l'un après l'autre les deux itinéraires suivis. Une sélection de photos commentées est visible là : http://picasaweb.google.com/tetardMUL/P … directlink.

Première partie : Monadhliath

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Ce massif/plateau est le grand absent de tous les prospectus, guides et pages internet relatifs à l'Ecosse. Rectangle de 20 x 70 km, orienté Sud-Ouest/Nord-Est, il ne comporte aucun hameau ni abri. C'est une sorte de no man's land,  coincé entre le canal calédonien à l'Ouest et les Cairngorms à l'Est. Si de rares pistes relient les routes qui le contournent à quelques lodges situées dans ce massif, certainement inoccupées l'hiver, aucune ne le traverse de part en part. Tous ces détails avaient bien sûr attiré depuis longtemps mon regard et je comptais m'y rendre tôt ou tard depuis plus d'un an.

Avant mon départ, j'avais consulté les prévisions météo et les bulletins des stations de ski à plusieurs reprises ; j'en avais déduit une présence sensible de la neige à partir de 800 mètres, une absence de neige en-deça de 500 mètres, et des t° comprises entre -1° et + 10° Celsius le jour. Les Munros des Cairgorms ne dépassant pas 1000 mètres, il m'avait semblé possible de me contenter du matériel suivant :

Tente T2 ultralight Quechua (tente assez lourde, mais dont la rusticité me semble appropriée pour le climat humide et venteux de l'Ecosse)
Matelas auto-gonflant D4
Duvet Adrenaline 0 Golite
Veste imperméable Haglofs Lim Ultimate
Sac vapor-barrier pour le duvet
Blouson Guronz
Micropolaire Millet
Pantalon imperméable Vaude
Chaussures basses imperméables Salomon
Chaussettes SealSkinz Trekking Waterproof Sock
Chaussettes vapor-barrier
Gants fins en polyester

Mon objectif initial était de relier en 7 ou 8 jours Inverness à Fort William, soit les deux extrémités du canal calédonien, par les Monadhliaths. Le jour de mon départ, je décide finalement de descendre du train à Carrbridge (la dernière station avant Inverness), afin de me retrouver directement en pleine nature. De ce fait, je commence ma randonnée en dehors des limites de ma carte. En l'absence de points de repère et commençant à marcher hors-sentier dès la première après-midi, je me dirigerai pendant les 3 premiers jours exclusivement à la boussole, en visant le Sud-Ouest.

Jour 1 : Après une nuit passée à l'aéroport de Glasgow, je prends le train à 7h du matin et arrive à Carrbridge à 10h30. Les deux premières heures de train sont inquiétantes pour la suite: il fait d'abord nuit, il pleut en permanence et j'observe à une altitude inférieur à 200 mètres une couche de neige d'une dizaine de cm voire davantage. Le tout donne un aspect lugubre à la région traversée. Heureusement, la pluie finit par s'arrêter et la neige par disparaître, à mesure que le train monte (vers le Nord et en altitude). Je descends donc à Carrbridge : la couche de neige y est plus abondante que prévu, mais reste suffisamment modérée (moins de 10cm) pour me permettre d'envisager la suite avec optimisme. Par contre, je dois marcher sur le bas-côté d'une route couverte d'une couche de 5cm de glace ! Après cette route je suis une piste, puis un sentier, que je quitte en fin d'après-midi pour pénétrer réellement dans le massif. Cette première journée se passe bien, marcher dans la neige est agréable et mes chaussures et chaussettes imperméables me protègent efficacement, maintenant mes pieds au chaud et au sec. Les Monadhliaths, mi-massif mi-plateau, semblent très arides, ce qui ne m'empêche pas de croiser quelques cerfs. Une fois pénétré le massif et pendant les trois jours de cette randonnée, je ne vais pas voir un seul arbre, à une altitude pourtant toujours inférieure à 1000 mètres ! Cela aurait pu me faire relativiser mes interprétations optimistes des bulletins des stations de ski… Au soir, c'est-à-dire vers 16h (heure de coucher du soleil) ! , j'installe ma tente. Le vent souffle et gonfle la toile, mais rien d'inquiétant à ce stade.

Jour 2 : Le vent n'a cessé de souffler pendant la nuit, et ne cesse pas davantage avec le lever du jour (8h). Je commence à marcher et monter un peu plus haut. La couche de neige s'accroît progressivement mais reste tout à fait gérable avec mon matériel : je suis décidément content de mon choix de matériel et en particulier des chaussettes V-B. A mesure que je m'enfonce dans le massif et que je monte, je note la présence de nombreux ruisseaux et torrents. Le matin-même je dois d'ailleurs en franchir un à gué, pieds-nus (la t° étant positive, il m'est facile de réchauffer mes jambes). Ceux-ci sont partiellement gelés, et je les vois parfois charrier des morceaux de glace. Manifestement, le dégel, qui est déjà très avancé en-deça de 400 mètres, est en cours. Ce qui est inquiétant, par contre, ce sont les très nombreux ruisseaux qui courent, invisibles, sous la neige. Il m'arrive fréquemment de m'enfoncer brusquement de quelques dizaines de cm à travers la neige et de me retrouver un pied ou les deux dans l'eau vive, ou dans la tourbe. Alors que la neige est parfois totalement absente (je marche alors sur la terre, les pierres ou les mousses), elle atteint à d'autres endroits plusieurs dizaines de cm d'épaisseur. Cette après-midi, je m'enfoncerai à plusieurs reprises dans de tel ruisseaux : si mes chaussures s'imprègnent progressivement, mes chaussettes V-B, le pantalon imper et ses guêtres intégrées me protègent efficacement. La t° étant toujours positive (entre +1° et +5°), la marche reste agréable. Au soir, sous un vent toujours présent et plus violent que la veille, je plante ma tente. Il va pleuvoir une grande partie de la nuit, jusqu'au matin, mais surtout la force du vent ne va cesser d'augmenter, s'engouffrant sous la toile. Après minuit il redouble d'intensité et vers 2h ou 3h du matin, presque simultanément, les trois sardines retenant l'arrière de la tente sont arrachées. Pour me protéger du vent et de la pluie je prends le temps de m'habiller soigneusement avant de sortir de la tente dont l'arrière flotte au vent : après une minute passée dehors, alors même que la t° est voisine de 0, donc tout à fait supportable ordinairement, le vent a gelé mes doigts tandis que je ne suis arrivé à rien. Face à ces conditions je décide de retourner sous la tente : je m'assois à l'entrée de la chambre, fesses sur le sol en tissu et jambes sous l'auvent, les pieds retenant le bas de la porte contre le sol. Pour le protéger de la pluie, que le vent pourrait faire pénétrer dans la tente, je range mon duvet. Ce dernier a malheureusement été un peu mouillé par la condensation, sans que cela l'altère trop : je me promets d'utiliser le sac V-B à partir du lendemain. Protégé en grande partie du vent par la tente (le vent pénètre surtout derrière moi, la tente étant à peu près dans l'axe du vent), portant la micropolaire + le blouson + la veste sur moi, je n'ai pas trop froid et peux attendre le matin sans trop souffrir.


Jour 3 : A 7h je commence à ranger mes affaires. Vers 7h45, juste avant le lever du jour, je commence à marcher, sous la pluie qui n'a pas cessé, de même que le vent. Cette journée va m'obliger à renoncer à la traversée. Le cumul du vent, très fort, et de la pluie, vont supprimer l'imperméabilité (gore-tex) de ma veste en l'espace de 4h : mon blouson situé dessous se transforme dès lors en éponge, et ma micropolaire s'humidifie également, tout en conservant ses qualités thermiques. Mon pantalon reste efficace, mais l'eau s'écoulant par le haut de mon corps s'infiltre par en-dessous. Enfin, à mesure que j'avance, en km et en altitude, la couche de neige ne cesse bien sûr de s'accroître : ce qui est impressionnant c'est l'écart, auquel mes randonnées en France ne m'ont pas habitué, entre l'état de la neige à 400 mètres (des plaques de neige éparses, quelques coins préservés du soleil ; le dégel est bien avancé) et entre 800 et 1000 mètres (couche souvent supérieure à 50cm, et pourtant quelques coins entièrement déblayés, sans doute par le vent ; le dégel ne fait que commencer). Je ne m'enfonce guère dans la neige, sans doute durcie par le vent alors même que la t° reste cantonnée à 0°. Par contre, cette couche a l'inconvénient de recouvrir totalement de très nombreux ruisseaux : pendant toute la journée je ne vais cesser de m'y enfoncer, toujours par surprise, et mon système de protection basé sur les chaussettes V-B va progressivement déclarer forfait : l'eau finit par s'infiltrer par le col, l'élastique des chaussettes situé au-dessus de la cheville se détend… Dès 12h je suis entièrement trempé, et le vent continue de souffler (il ne vas pas cesser tant que je ne serai pas sorti du massif). Les affaires de mon sac à dos sont protégées par un sac étanche Exped, mais celui-ci n'est plus totalement efficace non plus… Dans l'après-midi, je me résous à devoir probablement clore cette partie de ma randonnée le lendemain. En fin de journée, j'aperçois en contrebas une vallée haute et profonde, entourée des Munros les plus élevés du massif (j'ai bien fait de me munir d'un altimètre), et me promets de rechercher le soir même cette vallée sans doute aisément reconnaissable sur ma carte (je navigue tjrs à la boussole). Le soir, pour planter ma tente, je dois tester trois emplacements : le premier, entièrement dégagé de neige, est entièrement constitué de cailloux : impossible d'y planter la moindre sardine ; au second, ma première sardine ne cesse de buter sur de la glace à travers la neige, je décide de changer d'emplacement, mais à peine ai-je fait deux mètres que je m'enfonce jusqu'à la cuisse à travers la neige, et me retrouve dans l'eau : j'ai failli planter ma tente au-dessus d'un torrent totalement masqué par la neige (aussi bien aux yeux qu'à l'ouïe) ; je finis par trouver un emplacement acceptable, dans la neige et légèrement en pente. Afin de protéger ma tente du vent, tjrs aussi violent, j'en recouvre tous les côtés de neige : ceci rend la chambre exigüe, et je ne me fais guère d'illusions sur l'état de mon duvet le lendemain matin, protégé de la condensation par le sac V-B, mais en contact avec la neige via le tissu des pans de la chambre, non imperméable. Je regarde ma carte comme prévu; sur la base de mon observation précédente, et en admettant que j'aie marché droit au Sud-Ouest, fais une hypothèse sur mon emplacement : la vallée rencontrée en fin de journée doit mener directement à la ville de Newtonmore à l'Est, et je dois compter sur une quinzaine de km de marche.

Jour 4 : Je repars au matin, avec des vêtements toujours trempés des pieds à la tête. Comme prévu mon duvet est trop mouillé pour songer à l'utiliser une nuit de plus sous tente. Je retrouve donc la vallée après une heure de marche avec une visibilité de 100 à 200 mètres (nuages). J'y descends par son extrémité, largement réduite à l'état de patinoire (voir photos): il y a de la glace partout, avec de l'eau circulant en-dessous et au-dessus. Heureusement il y a suffisamment de neige et de végétaux par ailleurs pour me permettre de descendre sans danger. A mesure que je descends, la pluie, le vent et les nuages diminuent. La pluie va me suivre jusqu'à Newtonmore (il va s'avérer que mon hypothèse était exacte : après 2 jours et demi de marche à la boussole j'ai pu me situer à 500 mètres près). Je dois traverser un large torrent en chaussures (étant déjà trempé, et sous la pluie, passer pieds nus aurait été contre-productif). Surtout, les 2 heures de marche dans la vallée proprement dite vont consister à patauger dans une zone humide : j'ai fréquemment de l'eau jusqu'à la cheville, je m'enfonce dans la plupart des plantes humides sur lesquelles je dois poser le pied. J'arrive en début d'après-midi à N., où je m'installe directement dans un hôtel. Le patron, très sympathique, doit comprendre que j'ai avant tout besoin d'une douche et d'un lit : il ne me demande même pas mon nom, se contente de me montrer la drying room (la chaufferie) puis ma chambre. Je passe une demi-heure sous le jet d'eau chaude sans bouger (la douche viendra plus tard) avant de me goinfrer de biscuits, thé, chocolat chaud et café (la chambre en est abondamment pourvue), puis j'étale consciencieusement toutes mes affaires…

Conclusions : avant de partir j'avais pris en compte l'état de la neige et des températures. J'avais omis quatre facteurs importants : le vent, la pluie, le dégel et l'humidité propre à l'Ecosse. Sans doute aurais-je pu faire face à deux de ces facteurs, mais en aucun cas, avec le matériel dont je m'étais doté, à tous ceux-ci réunis.
Concernant le vent et la pluie, ma tente n'était pas adaptée. Je sais par expérience que 1000 mètres en Ecosse valent bien 2000 mètres en France, l'été, mais je n'y ai pas suffisamment pris garde avant mon départ. En ce qui concerne la veste, là je plaide non-coupable : elle n'est certes pas prévue pour la montagne en hiver (ne devant pas dépasser 1000 mètres, je l'avais néanmoins jugée suffisante), mais de là à perdre toutes ses qualités en moins de 4 heures de pluie et de vent… 

Concernant l'humidité et le dégel, causes de mes mésaventures avec les innombrables ruisseaux serpentant dans ce massif, je ne vois guère qu'une combinaison allant des pieds à la taille, des cuissardes pour s'en prémunir : équipement dont on pense rarement à se munir avant de partie en randonnée.

De fait, j'ai rencontré là-bas pour la première fois une telle combinaison de facteurs en moyenne montagne. Les conditions étaient vraiment dures, alors même que la t° n'est jamais tombée en-deça de -1° (le vent aggravant fortement son impact).


Seconde partie : côte Ouest, en face de l'île de Skye

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Mon intention, cette fois-ci réalisée, était de relier Kyle of Lochalsch à Mallaig, deux terminus de lignes ferroviaires situés en bord de mer. Si je m'attendais cette fois-ci à des conditions humides, j'espérais de la proximité avec l'océan des t° toujours positives et un dégel plus avancé. Par ailleurs j'avais l'intention de passer par les vallées et le rivage, et de ne m'aventurer en altitude que pour passer des cols

Jour 0 : Après la nuit passée à Newtonmore, je me rends par le train à Inverness où je fais quelques achats (entre autres un nouveau grand sac étanche pour protéger mes affaires dans le sac à dos, et une nouvelle tente : la T2 n'étant pas appropriée face à de forts vents accompagnés de pluie, je décidé de tester la Laser competition de Terra nova. Je passe la nuit à Inverness dans un petit hôtel tenu par un anglais comme on n'en fait sans doute plus guère, une sorte de Mr Bean aimable et bien élevé. Cette nuit ne sera pas de trop pour finir de sécher mes affaires. Mon sac de couchage conservera d'ailleurs quelques pelotes de duvet aggloméré, qui ne sécheront qu'au fil des nuits suivantes, grâce à la chaleur de mon corps.

Jour 1 : J'offre en partant ma T2 (et ses deux kilos) au tenancier de l'hôtel et prend le train à 9h. Là encore, une partie du voyage se fait sous la pluie ; dans l'une des vallées traversées, les nuages sont si denses que l'on se croirait au crépuscule ! Heureusement j'ai appris la veille de la BBC Scotland qu'il ne devrait pas y avoir de pluie entre les jours 3 et 6 (et de fait, je serai épargné par la pluie ces jours-là : mais elle tombera dru dès le jour 7).

Arrivé à 11h30 à Kyle, je commence à marcher aussitôt. Il va pleuvoir un peu dans la journée, mais sans que la pluie ne traverse exagérément ma veste à présent déperlante. J'emprunte une grande route le long du Loch Alsh, jusqu'au célèbre Eilean Donan Castle, puis une petite route annexe, en surplomb du Loch Duich. Le soir, je m'installe sur l'herbe à proximité de deux maisons, à Inverinate. En montant la tente je m'aperçois de ses qualités et de ses défauts : elle  est certes très légère pour une double toit  (et ce double toit est la seule qualité qu'elle possède par rapport à mes autres tentes), et la protection par rapport à la pluie et la neige meilleure que celle de la T2 grâce à de plus nombreux points d'ancrage et au tissu de la chambre intérieure plus imperméable. Par contre, le tissu de la toile externe est beaucoup plus fragile ; au niveau des coutures des attaches reliant la chambre int. à la toile ext. il y a carrément des trous… ; les sardines "fil de fer" sont mignonnettes mais inutilisables dans la neige ou par vent un peu soutenu ; la toile externe ne peut être bien tendue et touche une grande partie de la chambre interne.

Jour 2 : A Invershiel je croise quelques lamas (voir photos), puis quitte définitivement la route pour emprunter un sentier qui me mène à travers une première vallée jusqu'à une seconde (après être passé devant le bothy (refuge non gardé) de Suardalan, non signalé comme tel sur les cartes), choisie pour les nombreux vestiges qui s'y trouvent, en particulier trois Brochs (forts datés d'environ 2000 av J-C, donc antérieurs à l'invasion celtique ; voir photos). J'arpente la vallée vers l'Ouest pour les visiter, puis revient sur mes pas en finissant de nuit, et m'installe à proximité du premier des Brochs. Première et dernière nuit de gel.

Jour 3 : J'emprunte toute la matinée une longue vallée, en suivant une ligne électrique qui gâche le paysage mais n'empêche pas quelques cerfs d'y passer. Après être passé à Kinloch Hourn (deux propriétés) et avoir photographié les nombreux cerfs qui s'y trouvent, je longe le rivage par un sentier jusqu'à Runival ; une maison inhabitée au bord de l'eau près de laquelle je passe la nuit.

Jour 4 : Je continue à marcher le long du Loch Hourn jusqu'à Barisdale Bay. Là, j'emprunte un chemin pour découvrir quelques shielings ruinés (voir ici http://fr.wikipedia.org/wiki/Shieling). Puis je continue hors sentier en surplombant le Loch, ce qui se révélera bien plus agréable et aisé que de suivre le rivage. Je finis par redescendre et suivre le rivage : celui-ci est difficilement praticable et je dois naviguer entre rochers humides (je m'aperçois alors que mes chaussures Salomon n'ont rigoureusement aucune adhérence lorsque les semelles sont humides ou les pierres mouillées), goémon et pierres instables. Devinant au loin des barrières rocheuses donnant directement dans la mer je décide de traverser la péninsule par l'intérieur des terres, en quittant le rivage au niveau de Glac nan Sgadan (ruine). Je grimpe un peu et plante ma tente.

Jour 5 : Je continue à grimper puis arrive dans une zone assez humide et me dirige vers une vallée que j'emprunte jusqu'à Inverie, sur le rivage Sud et au bord du Loch Nevis. Grâce à cette escale j'en apprendrai un peu plus sur l'histoire de l'Ecosse et des Highlanders (voir ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Knoydart&u … VqBeV4K5WQ et là : http://fr.wikipedia.org/wiki/Highland_C … WXOcDCqEig ). Comme nombre de maisons isolées situées sur cette côte, et que j'ai croisées, ce village n'est accessible que par mer ou à pieds. Le bateau qui sert de ferry ne permet d'ailleurs pas aux véhicules de traverser.
Je continue à pieds jusqu'aux ruine de Camusrory, près d'une zone très humide et fréquentée par de nombreux cerfs.

Jour 6 : Je passe le début de la matinée à traverser la zone humide puis grimpe sur la crête de la péninsule située entre le Loch Nevis et le Loch Morar. Je vais rester sur la crête la majeure partie de la journée, en avançant vers l'Ouest en direction de Mallaig tout en observant au loin l'île de Skye. En milieu d'après-midi je dois redescendre de la crête, tjrs hors sentier. Je décide pour cela de suivre un torrent jusqu'à la mer. Parfois bordé de chaos rocheux, il resterait aisé à suivre si seulement mes chaussures adhéraient sur les pierres : en l'absence de semelles de qualité, je glisse à plusieurs reprises ; à une occasion cela aurait pu mal finir (cheville ou genoux blessé)… Une fois arrivé sur le rivage je suis un sentier puis campe à proximité d'une maison inoccupée. Il pleut une bonne partie de la nuit.

Jour 7 : Je marche toute la matinée sous la pluie, jusqu'à Morar puis Mallaig, où je prendrai le train pour Glasgow. Le sentier puis la route ne comportent guère de dénivelé, mais je n'ai plus de provisions depuis la veille au soir et suis donc assez fatigué et pressé d'être à Mallaig, où j'arrive vers 13h (je m'offre un resto pour la chaleur, la nourriture, et la nourriture chaude (je n'ai pas mangé chaud depuis une douzaine de jours)).

Conclusion : cette seconde semaine s'est bien passée. Néanmoins, mes chaussures ayant perdu leur imperméabilité la première semaine, et mes chaussettes imperméables risquant par temps clément et humide de me causer plus de problèmes (ampoules, irritations etc.) qu'elles ne m'en éviteraient, j'ai dû marcher toute une semaine avec une paire de chaussettes et des pieds mouillés. Les sols étaient en effet partout spongieux, du fait de la pluie mais aussi du dégel je pense. Ca ne m'a pas posé trop de problèmes mais ce n'était pas non plus très agréable.

Conclusion : je ne regrette pas cette randonnée, mais si je retourne en Ecosse ce ne sera probablement pas en hiver. Faire face en même temps à l'eau vive, aux sols humides, à la pluie et à la neige, sans compter le vent, ne rend pas la marche facile… Par ailleurs, je n'ai pas vu le soleil (dégagé des nuages) plus de 24h en douze jours. Enfin, la faible longueur du jour (lever du soleil à 8h, coucher à 16h) qui me conduisait à passer les 2/3 de chaque journée sous la tente, plus ou moins dans le noir (malgré ma frontale), m'a fait broyer du noir : impression d'avancer à une allure d'escargot (la seconde randonnée m'aurait sans doute pris deux jours de moins en été), et profond ennui sous la tente (malgré trois livres de poche emportés) (et ce d'autant plus que je n'arrive pas à dormir sous tente, quelques soient les conditions et le confort).

Le matériel qui m'a le plus manqué au cours de l'ensemble de la randonnée, ce sont des gants imperméables et un peu plus chauds que ceux en polyester utilisés. Le reste de mon équipement était tout à fait adéquat au second itinéraire.

Dernière modification par Tétard (01-02-2011 15:33:48)


On offre de face la vérité à son égal : on la laisse entrevoir de profil à son maître.
(Chamfort, Eloge de La Fontaine)

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#2 31-01-2011 20:22:41

jeronimo
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 04-03-2007

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Salut Tétard!
Je ne résiste pas: il fallait bien autant d'eau à ton pseudo!  big_smile
Merci de ton récit, très instructif... moi qui déteste être mouillé, ça va être dur de me convaincre de prendre le risque de l'Ecosse en hiver  wink

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#3 01-02-2011 10:53:34

simon
PRO
Lieu : France
Inscription : 31-10-2006
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Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Oouarf, l'Ecosse en hiver, il faut être motivé lol
C'est marrant, car quand tu racontes tes conditions météo, ce n'est pas très différents de d'autres retours que j'ai pu avoir. Ca semble être une constante la bas.

En tout cas, tu as quand même de belles photos, surtout celles des Lochs.


Carnets d'aventures : mon trombi
Laisse ton esprit s'évader et tes pieds suivre tes rêves.

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#4 01-02-2011 13:50:41

Vegas
Breathe
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Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Merci pour ton retour.

Respect pour tes 3 jours à la boussole sans carte! Je suis admiratif. T'avais bossé/mémoriser l'itinéraire avant de partir?

Je salue ta pugnacité vis à vis de la pluie.  wink T'es occupé à accumuler une solide expérience: HRP, Ecosse à quelques mois d'intervalle, joli!

Les photos sont magnifiques mais vraiment toute cette pluie ne me motive pas à envisager quelque chose là-bas en tout cas dans le mode mul & bivouac. La pluie j'en ai assez en Belgique: le nombre de jour de pluie est semblable même si la quantité (mm H2O) est doublée en Ecosse en comparant les zones les plus défavorables dans les deux cas...


Z

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#5 01-02-2011 14:34:01

taowen
voyages/randos/treks à pieds, vélo, ski...
Lieu : aube
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Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Merci pour ce récit et les photos bien légendées.
Tu as connu des conditions parmi les plus difficiles qu'on puisse rencontrer en rando, mais tu es vraiment aller les chercher! Vaut mieux du -20° par temps sec.
J'admire tes capacités à naviguer à la boussole, et ta résistance. Je ne pourrais pas ne pas manger chaud pendant tant de jours.
ça n'est pas l'idéal de changer de tente pendant une rando, il t'aurait fallu d'autres sardines, ou un peu de cordelette fine pour améliorer la tension. On voit sur les photos qu'elle n'est pas assez tendue et que chambre et double toit doivent se toucher.
En tous cas la région est belle, et dans des conditions plus accepables, j'espère la parcourir un jour.
Tu as de belles photos, notamment celles des lochs avec les ciels sombres. C'est bien de largement les légender. Il manque peut-être un ou deux Ecossais ou Ecossaises, mais on ne doit pas voir grand monde dehors, et il n'aime peut-être pas poser!

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#6 01-02-2011 15:13:58

Tétard
Membre
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Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Bonjour,
En douze jours de marche, je n'ai croisé qu'une randonneuse, marchant sans doute une demi-journée avec son chien.
Dans le refuge où je suis brièvement passé (Suardalan), le livre d'or indiquait depuis début novembre un passage tous les 10 jours en moyenne (15 entre mon passage et le précédent). Mais de façon générale je ne photographie pas les gens croisés.

Pour te répondre ainsi qu'à Vegas au sujet de la boussole : je me suis contenté de suivre la direction Sud-Ouest, qui à vol d'oiseau devait me conduire à proximité de Fort William. Je ne connaissais pas l'itinéraire ou la géographie du massif par coeur, mais ce dernier a une orientation N-E/S-O très nette. Je consultais très fréquemment la boussole (de deux cm de diamètre; mon objet le plus MUL !).

Concernant la tente : j'ai utilisé les sardines que j'avais d'abord emportées pour la T2 (et qui me venaient d'autres tentes) et qui sont suffisantes pour planter une tente dans la neige. Je ne suis pas certain de pouvoir mieux la tendre. Peut-être essaierai-je de coudre une toile à pourrir tout autour pour l'utiliser dans la neige par conditions clémentes (vent modéré).

Je pense que parcourir la même région côtière en été doit procurer bcp plus de plaisir.

Dernière modification par Tétard (01-02-2011 15:15:07)


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(Chamfort, Eloge de La Fontaine)

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#7 01-02-2011 16:43:33

Herdubreid
Membre
Inscription : 15-06-2008

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Merci pour ce témoignage très intéressant. Ton choix de trajet me parle beaucoup (là où il n'y a rien ni personne). Les conditions au sol sont particulièrement étonnantes !

Tu n'as vraiment pas eu de chance avec ta veste. Ceci étant, sous une pluie tempêteuse incessante, on se sent bien vite très misérable. Même avec une veste qui ne fuit pas, l'humidité finit toujours par s'installer confortablement. Après une journée et une nuit complètes de pluie, remettre le couvert le lendemain est déjà bien pénible. Après deux nuits, ça devient vraiment galère ! Je me demande s'il existe réellement un équipement adapté à ce genre de situations.

Il ne m'est arrivé qu'une seule fois d'abréger une rando pour ces raisons. C'était ... en Ecosse  big_smile (tentative de traversée est-ouest jusqu'à Ullapool, je recommande !), mais en plein été. Moins de 10°, pluie et vent continus, sol détrempé. Les mêmes galères que pour toi, avec une température plus clémente et la neige en moins. Et toujours pas un chat !

Pour la tente, je vois surtout (cf photo de la tente gelée) une mauvais tension dûe à l'humidité. Je la règle à nouveau systématiquement avant de dormir, l'heure ou deux passée(s) à se reposer/manger ayant en général suffit pour bien détendre le silnylon. Mais il est en effet assez délicat de ne pas faire se toucher tente intérieure et double-toit (et je manque d'expérience à ce sujet, j'ai surtout utilisé le double-toit seul).

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#8 01-02-2011 17:48:15

BigCactus
Co-administrateur
Inscription : 11-01-2006

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

L'avantage de l'hiver, c'est qu'il n'y a pas de midges. wink

Herdubreid a écrit :

Je me demande s'il existe réellement un équipement adapté à ce genre de situations.

Le ciré marin breton ?

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#9 01-02-2011 18:23:50

ith
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Inscription : 08-03-2007

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

BigCactus a écrit :
Herdubreid a écrit :

Je me demande s'il existe réellement un équipement adapté à ce genre de situations.

Le ciré marin breton ?

Merci pour ce beau retex très instructif. Je suis quand même étonné par la contre performance totale d'une veste en Goretex Paclite de marque Haglofs. Qu'elle soit détrempée par une longue pluie au point de ne plus évacuer la transpiration et de devenir progressivement totalement humide et inconfortable, c'est normal. Mais qu'une fois séchée, qu'elle devienne juste "déperlante", ce n'est pas normal.  hmm

Les scandinaves randonnent parfois en ciré et souvent en bottes caoutchouc (avec plus sieurs paires de chaussettes). Le ciré, c'est un des rares vêtement qui ne va pas se détremper sous la pluie persistante, certains modèles ont de ventilations mécaniques.

Rq : Si, dans nos vieux pays, une zone sur une carte est inhabitée...c'est qu'il doit y a voir des raisons.  tongue

Dernière modification par ith (01-02-2011 18:27:08)


"The more you carry in your bag, the less you carry on your head"

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#10 01-02-2011 18:37:07

highpictv
dit "Hichpyche"
Lieu : Talence, Bidart ou Aragnouet
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Site Web

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Ça donne super pas envie d'y aller  lol


- Mieux vaut être mort en vallée d'Aure que vivant en vallée de Campan (proverbe local) -
Mes randos dans mon trombino.

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#11 01-02-2011 18:47:53

mad
Jaguar anar
Lieu : Essonne et reste du monde
Inscription : 06-07-2007

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

highpictv a écrit :

Ça donne super pas envie d'y aller  lol

Ben je vais peut-être avoir l'air con, mais moi ça me fait l'effet contraire : à cause de toi, Tétard, j'ai vraiment super envie d'y partir, là, tout de suite ... Je ne suis pas sur que je doive te remercier sad lol !
Mais je pense qu'une bonne veste imper et un pantalon de pluie correct ne sont pas du luxe; le ciré, je ne m'y fais pas. Les grolles, je crois qu'elles finissent trempées de toutes façons.
Et moi je trimballe du carburant à usage interne pour les longues soirées d'hiver (plus cher d'ailleurs sur place qu'en France - l'idéal est de se fournir au duty-free).


Un bon hamac vaut mieux qu'un long discours !

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#12 01-02-2011 18:59:23

Herdubreid
Membre
Inscription : 15-06-2008

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

mad a écrit :
highpictv a écrit :

Ça donne super pas envie d'y aller  lol

Ben je vais peut-être avoir l'air con, mais moi ça me fait l'effet contraire : à cause de toi, Tétard, j'ai vraiment super envie d'y partir, là, tout de suite ... Je ne suis pas sur que je doive te remercier

On est au moins deux à avoir peut-être l'air con alors !  big_smile

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#13 01-02-2011 19:08:14

highpictv
dit "Hichpyche"
Lieu : Talence, Bidart ou Aragnouet
Inscription : 01-06-2005
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Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Herdubreid a écrit :
mad a écrit :
highpictv a écrit :

Ça donne super pas envie d'y aller  lol

Ben je vais peut-être avoir l'air con, mais moi ça me fait l'effet contraire : à cause de toi, Tétard, j'ai vraiment super envie d'y partir, là, tout de suite ... Je ne suis pas sur que je doive te remercier

On est au moins deux à avoir peut-être l'air con alors !  big_smile

Con surement pas, mais totalement fou surement lol
Les terres sauvages OK mais sous le ciel bleu wink


- Mieux vaut être mort en vallée d'Aure que vivant en vallée de Campan (proverbe local) -
Mes randos dans mon trombino.

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#14 01-02-2011 19:34:38

odinius
*
Lieu : Dans le plat pays
Inscription : 22-01-2006

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

mad a écrit :
highpictv a écrit :

Ça donne super pas envie d'y aller  lol

Ben je vais peut-être avoir l'air con, mais moi ça me fait l'effet contraire : à cause de toi, Tétard, j'ai vraiment super envie d'y partir, là, tout de suite ... Je ne suis pas sur que je doive te remercier sad lol !
Mais je pense qu'une bonne veste imper et un pantalon de pluie correct ne sont pas du luxe; le ciré, je ne m'y fais pas. Les grolles, je crois qu'elles finissent trempées de toutes façons.
Et moi je trimballe du carburant à usage interne pour les longues soirées d'hiver (plus cher d'ailleurs sur place qu'en France - l'idéal est de se fournir au duty-free).

+1 avec mad.

Dernière modification par odinius (01-02-2011 19:34:55)


La Randonnée améliore l'être humain, si tous les hommes marchaient plus, nous n'en serions pas là.     

Ma galerie photo   Mon blog

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#15 01-02-2011 21:41:52

ChP
Membre
Inscription : 13-09-2006
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Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Super rand'eau  lol.

Toujours un peu borderline wink .

Cordialement.

Pierre


Alzheimer mais ne se rend pas wink !

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#16 01-02-2011 21:48:12

coyotte26
microbiologiste montagnard
Inscription : 29-05-2007
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Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

ith a écrit :
BigCactus a écrit :
Herdubreid a écrit :

Je me demande s'il existe réellement un équipement adapté à ce genre de situations.

Le ciré marin breton ?

Merci pour ce beau retex très instructif. Je suis quand même étonné par la contre performance totale d'une veste en Goretex Paclite de marque Haglofs. Qu'elle soit détrempée par une longue pluie au point de ne plus évacuer la transpiration et de devenir progressivement totalement humide et inconfortable, c'est normal. Mais qu'une fois séchée, qu'elle devienne juste "déperlante", ce n'est pas normal.  hmm

Moi pas. J'ai eu un paquet de vestes imper-respi d'origines variées et ça a toujours été comme ça. C'est super un moment et puis une fois que la déperlance originale est perdues, c'est très médiocrement imperméable. Les produits gore ont été les pire entre mes mains et il y a avait une nette corrélation entre l'épaisseur du tissu et la rapidité avec laquelle l'imperméabilité se perdait.

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#17 08-02-2011 18:26:23

ice
Membre
Lieu : 1°38'05''E 42°49'00"N
Inscription : 24-08-2006

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

+1 avec Mad
Bon cette année direction Gran Paradis (Italie) pour casser de la glace. Le refuge du Ben Nevis est complet jusqu'en février 2012 (sisi 2012). Et on voulait pas se la jouer tarp pour aller faire du mixte hivernal la journée...pas couillu le caribou.

Mais en rando cela donne bien envie !

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#18 09-02-2011 09:32:07

kinpu san
En lecture seule
Inscription : 22-05-2010

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Merci pour ce retour tres instructif et les superbes paysages  smile !

Est ce qu'un simple parapluie et des bottes auraient pu te servir ?


Je ne désire plus participer, mes interventions étant rendues complexes par la possibilité d'un conflit d'intérêt.

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#19 09-02-2011 12:00:17

Tétard
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 20-06-2007

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Bonjour,

De très hautes bottes (pour éviter l'infiltration de l'eau par le col, sur le premier parcours) m'auraient été utiles.

Un parapluie pas du tout sur ce même parcours, vu la force du vent : la pluie ne tombait pas à la verticale, et le vent ne m'aurait pas permis de marcher tout en tenant le parapluie. En outre j'avais besoin de mes deux mains pour tenir mes bâtons, assez utiles.


On offre de face la vérité à son égal : on la laisse entrevoir de profil à son maître.
(Chamfort, Eloge de La Fontaine)

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#20 09-02-2011 13:33:12

xROMUx
Membre
Inscription : 31-05-2008

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Ça me rappel l'an passé...j'arrive dans les Pyrénées pour le nouvel an 2010(c'était donc en 2009,
Je croise un garçon très sympathique qui dit aller au nouvel an avec des amis  MUL...Hey moi-aussi.
Ce garçon me raconte qu'il venait de faire une rando +/- enneigée coté Espagnol (je ne sais plus si tu as fait un retour)
Me dit timidement qu'il a marché sur la glace en raquette et est tombé, à glissé..etc.
Il me montre son bras tout "écorché" et les quelques pansements qu'il a mis dessus.
Son parcours était un peu galère, mais ça ne l'a pas arrêté.

Encore une fois bravo, non pas pour la rando en elle même qui n'a pas du être si belle au sens propre, mais bravo pour ton énorme détermination, que je n'ai décidément pas  et que je n'aurais apparemment jamais.

Tu m'impression, comme d'autre, sauf que toi je te connais.

Chouette récit, humide serte, mais tellement sauvage.

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#21 09-02-2011 19:56:05

marcheur75
Membre
Inscription : 22-02-2009

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Tétard a écrit :

 

Tente T2 ultralight Quechua (tente assez lourde, mais dont la rusticité me semble appropriée pour le climat humide et venteux de l'Ecosse)
Matelas auto-gonflant D4
Duvet Adrenaline 0 Golite
Veste imperméable Haglofs Lim Ultimate
Sac vapor-barrier pour le duvet
Blouson Guronz
Micropolaire Millet
Pantalon imperméable Vaude
Chaussures basses imperméables Salomon
Chaussettes SealSkinz Trekking Waterproof Sock
Chaussettes vapor-barrier
Gants fins en polyester

Ou bien la liste est incomplète, ou bien j'ai mal lu, mais je n'y trouve ni réchaud, ni popote.

Cela veut-il dire que malgré les conditions météos éprouvantes, Têtard mangeait et buvait froid lors de ses bivouacs ?

Sans jamais une boisson chaude pour remonter le moral ?

Commencer à marcher le matin dans le froid, le vent et la pluie sans quelque chose de chaud dans le ventre, c'est, à mon avis, surhumain !


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#22 09-02-2011 20:27:55

thierry
Membre
Inscription : 13-04-2006

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

marcheur75 a écrit :

Têtard mangeait et buvait froid lors de ses bivouacs ?


Et bien oui car ce garçon a horreur de se laisser aller à la facilité ... smile

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#23 09-02-2011 20:57:50

Tétard
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 20-06-2007

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Ou bien la liste est incomplète, ou bien j'ai mal lu, mais je n'y trouve ni réchaud, ni popote.

Cela veut-il dire que malgré les conditions météos éprouvantes, Têtard mangeait et buvait froid lors de ses bivouacs ?

Sans jamais une boisson chaude pour remonter le moral ?

Commencer à marcher le matin dans le froid, le vent et la pluie sans quelque chose de chaud dans le ventre, c'est, à mon avis, surhumain !

La liste n'est pas exhaustive (j'avais par exemple une snowclaw, 3 livres de poche, une frontale etc.), mais je n'avais effectivement pas de réchaud. En fait, depuis environ deux ans, je n'en prends que lorsqu'il me faut faire fondre de la neige pour boire (ou pour des randonnées en groupe sur un w-e), afin d'alléger mon sac (je n'en avais pas pour faire la HRP en septembre dernier). Par conséquent, en général je mange et bois froid (mais ça ne me semble pas surhumain !).


On offre de face la vérité à son égal : on la laisse entrevoir de profil à son maître.
(Chamfort, Eloge de La Fontaine)

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#24 09-02-2011 21:04:16

Tétard
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 20-06-2007

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

xROMUx a écrit :

Me dit timidement qu'il a marché sur la glace en raquette et est tombé, à glissé..etc.
Il me montre son bras tout "écorché" et les quelques pansements qu'il a mis dessus.
Son parcours était un peu galère, mais ça ne l'a pas arrêté.

Damned ! Et moi qui espérais passer désormais pour un randonneur sérieux, après mes premières bévues dans le Vercors...  tongue
Bon, comme disait l'autre, on progresse par essais et erreurs surmontées  roll .

Je n'ai pas fait de compte-rendus ici, mais les photos sont là : https://picasaweb.google.com/tetardMUL/ … directlink

Dernière modification par Tétard (09-02-2011 21:22:48)


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(Chamfort, Eloge de La Fontaine)

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#25 10-02-2011 11:43:29

plutonux
Membre
Lieu : Belgistanais exilé à Compiègne
Inscription : 21-06-2010

Re : Ecosse janvier 2011 : aventures et mésaventures en terre calédonienne

Super ton récit, ça donne envie d'y aller en hiver mais avec des sacs super étanches et un mix duvet/synthé.
Sont quand même cruels ces highlands, imprévisibles, ça a son charme et ça a tendance à rendre humble. Chapeau en tous cas.

Je me demande dans quelle mesure un wetsuit ou un lycra  pour les sports d'eau comme couche de base ne serait pas adapté (j'ai testé cet hiver des gants en néoprène par -2, génial, même mouillés j'avais trop chaud), mais évidemment c'est lourd.

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