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#1 22-08-2011 20:40:16

jeanjacques
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[Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

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Dernière modification par jeanjacques (07-05-2013 11:32:00)

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#2 22-08-2011 20:41:16

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Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

SOMMAIRE

I/ La HRP
II/ Matériel
III/ Nourriture
IV/ Récit jour par jour

Dernière modification par jeanjacques (23-08-2011 01:00:17)

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#3 22-08-2011 20:42:23

jeanjacques
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Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

I/ La HRP, késako?

La Haute Route Pyrénéenne est un itinéraire partiellement non balisé reliant l’océan Atlantique à la mer Méditerranée, de Hendaye à Banyuls.
Au plus près des crêtes, le parcours officiel (topo Véron) sillonne de part et d’autre de la frontière franco-espagnole. Il est donné pour environ 850km et 44000m de D+ (dénivelé positif) en 41 étapes d'une journée.
A chacun de tracer son propre itinéraire, à chacun sa HRP. C'est là que ça devient drôle, car porter un sac bien pensé permet de s'amuser un peu. wink

Dernière modification par jeanjacques (23-08-2011 01:34:12)

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#4 22-08-2011 20:43:55

jeanjacques
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Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

II/ Matériel emporté

Edition: les listes sont disponibles à l'adresse suivante: https://sebastienlhorty.wordpress.com/category/listes/

Parlons peu, parlons bien, parlons matos ! smile

Liste de Fred

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Présentation rapide du bonhomme : 29 ans, 1m67, 60 kg, pointure 38.5, pas de voiture donc contraint et forcé par plaisir de pédaler pour aller au taf, course à pied et natation tous les jours, apnée et chasse sous-marine.

Chaussures : Nike Pegasus
Elles ont très bien fait le taf, du début à la fin.
Le mesh est un tout petit peu abîmé. Gros point noir : Il y a un défaut de colle sur cette paire, les crampons se sont décollés au bout de 8/9 jours. Un coup de colle forte et c'était reparti.
A améliorer : les semelles. De vraies éponges, elles sont faites pour absorber la sueur, ce qui n'est pas un problème si on a le temps de les faire sécher... Ce qui n'a pas été possible. Du coup je me suis souvent retrouvé avec les pieds fripés alors que ceux de Seb étaient quasi-secs.

Une bonne paire de baskets de base, pas trop chère. C'est tout ce qu'il faut pour courir comme un lapin... Ou un sanglier, à vous de voir. wink

Chaussettes : Diosaz Raid500 Vs Raid800
Je préfère les Raid500 car les 800 glissent dans mes chaussures, ce qui est perturbant sur certains pas d'escalade quand on joue sur l'adhérence.

Caleçon : Boxer Dim
Toujours satisfait. Contact agréable, sèche vite. Comme je n'ai pas de rechange à chaque baignade il est de la partie, il finit de sécher sur moi.

Pantalon : Jogging D4 premier prix
Le même que d'habitude, n'est plus tout jeune. Léger, large,  et bonne ventilation (une ouverture en mesh sur chaque cuisse). Par contre il me faut absolument une jupe de pluie, j'étais super jaloux de celle de Seb.

Tee-shirt : Icebreaker ML merino 
Beaucoup mieux que le modèle D4 sur 3 points :
-Fermeture éclair sur le devant qui permet de réguler.
-La fermeture remontée on se retrouve avec un petit col roulé bien chaud.
-Tissu légèrement élastique sur l'avant des bras, ce qui permet de le remonter jusqu'au coude.

Chapeau : D4 respirant
A subi une cure d'allègement au camp de base. Quand il est humide il prend une forme très étrange, il tombe littéralement sur les oreilles mais ça ne gène pas. Calé sous la capuche de la Mica il prend une forme très protectrice, mais sous une pluie prolongée il finit par mouiller mon torse. Je vais prochainement tester la casquette saharienne (casquette classique + bandana) pour comparer.

Doudoune manches courtes Montbell UL Thermawrap
Garnissage synthétique, donc faible apport thermique mais peut être portée sous conditions humides. J'ai marché avec 2/3 fois sous la Mica, pluie, 5°, fatigue, j'étais bien content de l'avoir.

Veste Marmot Mica
Bah pour le coup je suis bluffé. Respirant ET imperméable. Finalement quand on y met le prix c'est possible. Fermeture éclair pas totalement étanche, mais la veste de Seb n'était pas mieux. Je compte virer la fermeture.

Hydratation : 2 bouteilles de 50 cl + ficelle
Parfait en rando, doivent être rangées dès qu'on passe en mode alpi. Je fais changer la ficelle pour de l'élastique.

Couteau : Opinel  n°6 allégé
Ne m'a servi qu'à découper des pansements. S'ils avaient été prédécoupés il n'aurait servi à rien.

Apn : Olympus 130
Suffit amplement pour mon utilisation. La batterie a tenu de J9 à J24. Le même étanche, c'est possible?

Bâtons : Camp Xenon 120 3 brins
"Trop fragiles pour certains, à moi me conviennent." Voilà ce que j'en pensais il y a peu. Mais poussés dans leur retranchement je les ai tordus à plusieurs reprises. A chaque fois j'ai pu les détordre mais c'est pénible de faire attention. Il me faut du plus costaud.

Sac à dos : Moutain Laurel Design Prophet
Excellent confort. J'ai une version en silnylon, il faut donc faire attention dans les passages en sous-bois. Très bonne qualité.

Thermique corps : Quilt Golite Ultra 20 sans sangles
Je commence à bien le connaître celui-là. Je vais prochainement expérimenter le système pied d'éléphant, histoire de prendre le petit dej au chaud.

Matelas : Neoair S (270 gr) + bout de mousse (81 gr)
Toujours aussi confortable et isolant. Au lieu de rouler le Neoair, je le plis et le place autour du sac de compression du quilt contre le dos. Le bout de mousse est quant-à lui roulé, et donne ainsi un volume cylindrique au sac-à-dos.

Toile : Poncho/Tarp Golite renforcé
Adapté à mon petit gabarit. Pour des personnes plus grandes, un peu juste à moins de dormir en chien de fusil. Après l'avoir testé cet hiver dans le vent, je lui fais confiance.

Ancrage : 6 sardines D4 alu orange
Elles tiennent toujours le choc. Toujours enfoncées sérieusement, sinon ça ne sert à rien. A force de taper dessus avec une grosse pierre elles sont usées sur le dessus mais rien de grave. Voot Voot m'a filé une 7eme sardine au CdB, bien utile pour plaquer au sol ma tarp.

Tension : 4 haubans Arkline
Comme neufs. J'aimerais avoir les mêmes tendeurs plastique en version noire pour + de discrétion. Ou alors il serait peut-être temps que j'aprenne à faire des noeuds (style Prussik) et que je m'en passe.

Rangement : Sac de stockage Xtarp Arklight
Autant je ne prends de sac de stockage pour mon sursac et mon matelas, autant je trouve pratique d'avoir la tarp, les haubans et les sardines au même endroit. Un simple ziplock ferait très bien l'affaire.

Sursac : Rab Ultrabivi
A complètement perdu ses propriétés déperlantes au bout de plusieurs nuit de pluie. Faut dire qu'il n'est plus tout neuf! Je n'avais pas de Nikwax avec moi pour le réimprégner, Fils m'a prêté son sursac Survival zone pour finir le périple. Le Survival est bluffant, ça n'a rien à voir (50% plus lourd).

Réchaud : F!re Profi 105
Pour l'isoler du sol j'ai découpé un cercle dans le rab de parevent en aluminium alvéolé, pile poil au diamètre de ma popote. Il est possible de se fabriquer les petites pattes qui tiennent le parevent avec des rayons de vélo. Très bon réchaud à bois. Critiques faciles : Trop lourd, trop compliqué, trop de morceaux.

Popote : Evernew Pastapot 1000
C'est le choix du fire profi qui m'a fait prendre cette popote. Beaucoup trop volumineux pour 1 personne (une popote de 450 ml est parfaite), mais pour cette traversée à 2 c'était parfait.

Contenant repas : Sachet de riz micro-ondable
Toujours aussi pratique. Ca coûte pas un rond. Bonne stabilité une fois rempli.

Cuillère : Plastique D4 recoupée
RAS

Briquet : Mini Bic
Toujours pas trouvé mieux.

Allume-feu : sciure compactée/parafinée
M'a servi à chaque fois. Un tout petit bout et hop, je n'ai pas une seule fois râté un début de feu pourtant je suis vraiment pas doué.

Matos alpi
Pas d'avis car trop peu d'expérience. N'a servi que 4 heures. Les sealskins ont bien fonctionné, les crampons se montaient très bien sur mes baskets.

Ce qu'il me manquait
Une jupe de pluie.
Un abri réellement résistant au vent, dans lequel je puisse dormir sereinement même quand ça souffle fort.
Dans l'ensemble : Du matériel plus simple, plus robuste et surtout plus léger.
J'y travaille sérieusement. smile


Liste de Seb

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Présentation rapide du bonhomme : 21ans, 1m84, 80kg, pointure 45, étudiant, donc pas mal de temps pour faire du sport: beaucoup de natation cette année (formation nageur sauveteur), krav-maga, escalade, course à pieds, entrainement perso. Tout ce qui fait se dépenser est le bienvenu wink.

1- Sac à dos très simple, sans fioriture et accessoire inutile, un compartiment central d'environ 30L, 2 poches de coté et une poche en mesh en façade. En nylon tramé dyneema, pas de regret à faire le sanglier dans les branches et aucune appréhension dans les passages rocheux. Le choix de ce sac a été également dicté par sa qualité de fabrication, fait par un passionné, toute les coutures cousues de fil blanc sont pensées dans une démarche de simplicité, de gain de poids et de solidité. Je n'ai jamais réussi à le remplir même avec 6 jours de nourriture, un sac de 20 25L aurait suffit. J'ai débuté cette traversé avec 2 poches de ceintures (2x17g) qui se sont vite révélées inutiles et ont donc été renvoyées à la première poste croisé, la pectorale a subi le même sort. La poche de façade est pratique mais faire sans ne devrait pas poser de problème pour la prochaine rando smile. La ventrale large, confortable certes, devrait également pouvoir être remplacée par une simple sangle afin de gagner en sobriété et simplicité.

2- Abri en silnylon de 2 places, l'armature est constituée d'un unique bâton de rando monté à 140cm, l'espace habitable seul est donc très respectable. L'idée de faire cette traversé à deux, chacun avec sa tarp, était séduisante, mais posséder un abri fermé pouvant nous abriter tout les deux en cas de réél coup dur apporterait une marge de sécurité appréciable, le poids à porter pour moi étant équivalent entre ma tarp + sursac à cet abri. Sa résistance au vent est correcte voire bonne vu sa forme, mais certaines coutures de fixation des haubans sur la toile me paraissent un peu faible. Cependant aucune amorce de déchirure n'est apparue et des renforts sont judicieusement placés. Il est donc fort probable que ce ne soit que des a prioris. Le choix de cet abri a également été dicté par sa rapidité de montage, il est inconcevable pour moi de passer 10 minutes à monter mon abri, que donnerons 10 minutes par beau temps quand il y aura un vent pas possible couplé à une pluie battante ?

3- 7 sardines en titane, 6 pour l'abri et une en cas de perte ou pour fixer le hauban qui prend le plus de tension le plus loin possible, en effet les 2 points d'ancrage des milieux sont doublés sur la même sardine (pas forcément un choix judicieux mais cela économise pas mal de poids..). Les sardines des 4 coins sont d'un diamètre plus important et plus longue que celle des cotés, c'est elles qui assurent la majeure partie de la tension de l'abri, comme celles des cotés elles ont une tête courbée, ce qui n'empêche pas de les enfoncer à coup de pierre, elles se déforment un peu mais elles tiennent le coup smile.

4- Tapis de sol en tyvek, malgré son poids un peu élevé (~45g/m²) c'est une matière intéressante pour sa résistance à la perforation, donc pas trop de considération sur les cailloux et autre branche qui se mettent dessous le matelas gonflable. De plus son poids fait qu'il est très simple à replier même trempé, et il fait un bon sit pad pour les poses wink.

5- Matelas -Mon choix concernant le matelas fut tout d'abord un simple bout de mousse mais une ancienne fracture d'une vertèbre faisant des siennes avant le départ j'ai opté pour plus de confort en rajoutant un matelas gonflable d'1m80 de long pour 3cm d'épais. Couplé a mon matelas mousse de 2cm, j'avais 5cm d'épaisseur de matelas pour le torse smile. Le matelas mousse, plié en 3 en accordéon formait également le dos du sac.

6- Sac de couchage -Pour du 3 saisons, il me semble que ne pas optimiser cet équipement assez lourd est assez illogique si l'on tient à randonner léger, j'ai donc opté pour un top bag, ayant eu une mauvaise expérience en quilt. Cependant cela ne me plait guère de porter du tissu pour du tissu (celui présent dans le dos) et je pense donc changer de mode de couchage (retour au quilt ? Autre chose ?). On peut souligner également le fait assez ennuyant que le choix reste assez restreint dans ces types de couchage atypique.

7- Le test de la bouteille de lait 1l comme gourde fut peu concluant, le goulot large et le poids était à son avantage mais le pas de vis s'est vite révélé peu sûr, elle fut donc rapidement échangé contre une banale bouteille de soda.

8- La poche à eau n'a jamais servi en journée, 1L étant suffisant entre chaque ravitaillement. Nous la remplissions le soir quand nous pensions être au dernier point d'eau avant le bivouac, pour la cuisine du dîner et le petit dej du matin.

9- Réchaud gaz -Nous avons fais quasiment l'intégralité de nos repas chaud grâce au réchaud à bois, les quelques repas où nous ne l'avons pas utilisé nous aurions pu manger froid, cependant, comme pour l'abri, avoir une solution rapide et simple pour se procurer de l'eau chaude apporte une marge de sécurité et de confort plus importante (mais si c'était à refaire nous ne repartirions qu'avec le réchaud à bois tongue). Dans ce contexte la plus petit bouteille de gaz existante fait très bien l'affaire.

10- Aquatabs -Je préfère leurs goût à celui des micropure forte, ne pas oublier d'aérer la flotte les premières secondes où le cachet est en contact avec l'eau, et pour vraiment très peu de goût aéré de temps en temps pendant les 30 premières minutes.

11- Trousse à pharmacie

highpictv a écrit :

J'ai un ami accompagnateur rando qui lors d'un stage sur la sécurité a entendu un médecin secouriste en montagne expliquer la chose suivante :
- Si vous avez mal à la tête, un rhume, la chiasse ... : rien de grave, ça peut attendre le temps de redescendre au prochain village
- Si vous vous êtes fait très mal ou gravement malade : vous ne pourrez rien faire sans assistance médicale, le seul moyen est d'appeler les secours.
Conclusion: la pharmacie en rando est INUTILE !!!
Oui c'est très extrême mais je commence sérieusement à penser la même chose

Pour la HRP, ce raisonnement s'applique parfaitement, pour les gros problèmes aucun matos ne remplacera une formation au 1er secours (je suis formé PSE 1 et 2) et l'appel au secours adapté, pour le reste une trousse à pharmacie minimaliste suffit amplement: 5 pansements (c'est déjà trop, le duct tape fait parfaitement l'affaire), 1 aspirine, 1 smecta, 1 demi plaquette d'antihistaminique (je suis pas mal allergique), quelques antidiaréique, 1 unidose de biseptine, 1 unidose de serum phy (rincer un oeil par exemple), 1 gaze (couplé au scotch cela fait de parfait pansement), 1 lame de scalpel (traité proprement une ampoule) et une paire de gant (qui a surtout servi à faire mumuse dans la neige big_smile).

12- Pince à épiler -Bien utile pour retirer les tiques que nous avons transporté malgré nous...

13- Gel hydroalcoolique -20g de confort, oui je pourrait m'en passer mais c'est bien pratique et ce fut un bon désinfectant de fortune sur nos ampoules ouvertes smile.

14- Kit réparation matelas -Un micro tube de colle et un patch.

15- Aiguille + fil -La base de tout kit de réparation ! Un fil polyester solide et 3 aiguilles, une fine, une moyenne et une à tête en forme de losange tranchant (je ne retrouve plus le nom) pour percer les matières dures. Merci à Wax pour le don d'une aiguille courbe qui facilite pas mal la couture sur chaussure.

16- Épingle à nourrice -Pour faire des réparations de fortune rapidement, jamais utilisé dans aucune rando malgré des avaries diverses, donc pas si utile que ça finalement.

17- Duct tape -Le deuxième élément essentiel pour toute sorte de réparation, les applications sont infinies, du pansement au maintien de semelle en passant par la réparation de toile en cousant par dessus.

18- La jupe de pluie ! Sacré élément de mode du randonneur ! Le style mis à part c'est un élément bien pratique qui fait partie de toute mes randos depuis pas mal de temps, le haut de la jupe passe sous la veste imper et le bas s'arrête un peu au dessus des genoux, tout le haut du pantalon reste comme cela a peu prés sec et il n'y a que le bas du pantalon à faire sécher. De plus elle se déplie et forme un rectangle assez grand qui me permet de compléter mon tapis de sol.

19- Gilet doudoune avec capuche -Pour du 3 saisons les manches ne me paraissent pas utiles (la veste imper faisant la jonction thermique avec les bras si il fait vraiment froid), seule la capuche pour compléter le top bag est réellement nécessaire. Très peu utilisé le soir au bivouac, je préférais avoir froid en rentrant dans le sac de couchage et ne la mettre que vers les 5h du matin quand les températures devenaient inconfortable et pour l'avoir au petit dej. Pareillement que pour le sac ou la tente, c'est un petit producteur / artisan / passionné qui a été choisi, alors certes le tissu utilisé pourrait être plus léger (en perdant les qualités d'un tissu un peu plus épais), certes sur beaucoup de détail il y aurait des grammes à gagner, mais le plus important est là: une qualité de plume incroyable et une réalisation plus que soignée (couture solide réellement downproof).

20- Contrairement à Fred je ne faisais pas tourner mes 2 paires de chaussettes, son système de laver la paire de la veille et de la faire sécher le lendemain et d'avoir comme ça chaque jour une paire de chaussettes propre est attrayant, mais les conditions climatiques que nous avons eu ont un peu perturbé son système big_smile Personnellement je préférais ne laver mes chaussettes de marche que de temps en temps mais être sûr d'avoir tout le temps une paire de chaussettes propre et sèche à mettre le soir. Par contre mes chaussettes de bivouac sont des chaussettes thermiques montantes assez peu adapté à la marche, je pense maintenant prendre 2 paires de chaussettes identiques et appliqué le système de Fred quand le temps le permet et sinon conservé mon système mais avec une paire de chaussettes de nuit utilisable la journée.

21- Frontale -Vraiment pas le modèle le plus léger, mais c'est le genre d'équipement que je n'arrive pas à me résoudre à changer, puissante avec pas mal d'autonomie.

22- Apn -Si je n'avais pas cassé l'écran par connerie, j'aurais pu utiliser ses fonctionnalités et pas tout prendre en mode auto et j'aurais pu cadrer les photos aussi... Je pourrais le porter dans ma poche de pantalon et ainsi avoir une liste à 2kg8 mais je trouve cela inconfortable pour marcher et je trouve cela également inconfortable de devoir le prendre dans le sac, à cogiter pour trouver une solution wink.

23- Nourriture -Voir le paragraphe dédié.

24- Casquette -Modèle peu cher allégé de presque 25% ! je mets en % car en gramme la différence est moins significative.. 45g au départ pour 35g à l'arrivé smile.

25- Tee shirt -En laine de mérinos, 150g/m², confortable quelque soit les températures, sent moins que le synthétique, sèche vite, le col zippé et les manches longues permettent de réguler au mieux.

26- J'ai voulu tester pour une fois le pantalon convertible, pas dans l'optique d'avoir un short, préférant me protéger mécaniquement du soleil, mais plutôt dans l'optique d'un entretien plus simple. Le haut du pantalon reste souvent bien plus propre que les bas de pantalon et n'ayant pas de vêtement de rechange, le pantalon convertible devait me permettre d'effectuer des lessives plus facilement en gardant le short sur moi le temps de nettoyer le bas des jambes. Toujours en théorie le pantalon convertible devait me permettre, les jours de pluie, d'avoir le soir qu'à enlever les bas de pantalon trempés pour me retrouver en short sec vu qu'il était protégé par la jupe de pluie. En pratique j'ai nettoyé une seule fois mes bas de pantalon séparément et n'ai rien fait du reste, préférant laisser le pantalon sécher sur moi, donc à refaire je prendrais sûrement un pantalon classique moins fragile et moins lourd. Tout de même un bon point, l'aération que procure le zip a demi ouvert au niveau du genoux les jours de forte chaleur (peu nombreux certes...). En passant un point à regarder en achetant un pantalon, en quoi sont faite l'intérieur des poches, en mesh pour la rapidité de séchage (comme le miens) mais assez peu solide (particularité de mon modèle ?), mon couteaux les a percé en 15j, ou en tissu plein, plus solide mais beaucoup plus long à sécher, Fred gardait cet endroit mouillé particulièrement longtemps.

27- Chaussures -Définitivement convaincu par les chaussures de trail, pas vous ? Tant pis smile.
Comment nous avons géré l'eau et plus particulièrement plusieurs jours d'affilé de pluie (et lorsque la pluie s'arrête les herbes trempées prennent le relais..): rien, en ne faisant strictement rien, quelque soit la technologie, les divers systèmes, au bout d'un moment cela percera, donc autant faire simple et léger et s'adapté nous même: nous marchions donc pieds trempés toute la journée et repartions le lendemain avec les mêmes chaussures et chaussettes gorgées d'eau smile. Passé l'inconfort de la 1ere minute après enfilage, une fois l'eau réchauffé c'est parfaitement confortable. Pour éviter les problèmes il nous a suffit d'aérer nos pieds à chaque pause et de passer les nuits les pieds bien au sec dans nos duvets.

28- Boussole -Modèle classique à plaquette sans la plaquette (allégé quoi big_smile )

29- Papiers -Toujours sur moi dans un ziplock dans une poche zippé, argent, cb, carte vitale, permis de conduire, papier avec numéro à prévenir en cas d'urgence et allergie.

30- Bâton -Modèle « ultralight » d'entrée de gamme d'une grande marque, en alu, deja 1 an de bon et loyaux services, chuté beaucoup de fois avec, coincé dans des pierriers, cogné de partout, fait des ramasses énormes en mettant tout mon poids dessus, RAS sur la solidité. Au niveaux des points noirs: le serrage que je devais vraiment forcer pour qu'il tienne toute la journée et surtout les poignées en plastique merdique recouvert d'une fine couche de plastique soit disant adhérente qui est partie en lambeaux au fils des jours laissant une poignée hyper glissante une fois trempée.

31- Collier avec sifflet et mini loupiote

32- Bandana- Le truc multifonction par excellence, servait de saharienne la plupart du temps en journée, le soir pour saisir la popote, la nettoyer, essuyer un peu tout et n'importe quoi, s'asseoir dessus quand le sol est humide, etc.. (oui, entre ces diverses actions je le lavais hein big_smile)

33- Montre avec alti, une info de plus pour se repérer dans le brouillard.

Changement à faire: Abri, sac à dos et couchage plus leger, aller vers encore moins d'objet, toujours plus de simplicité.

(Digression à propos de la mul, vous pouvez passer directement à la suite du récit.)
Même si le poids final de cette liste est correct comparé a ce qu'emporte beaucoup de personnes, à porter c'est toujours trop lourd, et cela quitte à encore passer pour un extrémiste (même au camp de base mul... wink) un sac n'est jamais assez léger et aucune concession ne doit être faite.
Pourquoi porter des choses qui ne me servent pas ?
Étiquette en pagaille, logo, sangle inutile, tirette volumineuse, tonka disproportionné etc, et là je ne parle que des petites choses que la majorité qualifie d'insignifiante, mais si elles sont si insignifiantes que ça, pourquoi ne pas s'en séparer ? Pourquoi les porter alors qu'elles ne m'apportent rien ? Que leur enlèvement ne se fera même pas remarquer ?
Pourquoi porter 54 poches reparties dans ma veste, dans la doublure de ma veste, dans mon pantalon, dans ma doudoune, dans ma veste polaire, sur le coté de mon sac, sur le haut de mon sac, à l'intérieur de mon sac, etc ! Mais si je porte autant de poches autant les remplir hé ! Ha que c'est pratique cette poche pour mettre tel truc, tiens cette poche est adaptée pour mettre ça, ho la petite là, génial je peux y glisser ce machin !
Pourquoi ne pas faire simple ? Pourquoi, au delà de réduire le poids du sac, ne pas réduire simplement le nombre d'objets emportés ? Pourquoi ne pas miser sur notre adaptabilité plutôt que d'essayer de tout prévoir à l'avance ?
Et toute ces poches, ces doubles fonds, ces sangles trop longues, ces rabats, ces fermetures éclair, toute ces choses qui ne me servent pas, pourquoi ne pas tout simplement les retirer ?
Parce que j'ai acheté un produit et que toute ces petites choses était dessus et comme j'ai mis mon argent dedans je me dois de ne surtout pas l'abîmer ?
Mais pourquoi parler de détérioration alors qu'il s'agit simplement d'adapter le matériel à son utilisateur ? Le matériel que vous achetez est fait pour plaire et convenir à la majorité des gens, mais vous n'êtes pas la majorité, vous êtes un individu singulier avec des besoins singuliers, c'est donc à vous, sur la base de ce matériel généraliste, d'en faire le votre, de l'adapter à vous, à vos besoins !
Et cela sans se cacher derrière le « peut être qu'un jour j'en aurais besoin » vous n'en n'avez pas besoin maintenant pourquoi cela changerait ? Et au pire vous aviserez plus tard, ça sera l'occasion de revoir son matos, de repenser ses façons de faire ! Ni derrière le « si je le vends faut qu'il soit en bon état » pourquoi acheter un truc en pensant à la revente ? Pourquoi acheter quelque chose en sachant que l'on va se brider dans son utilisation pour ne pas l'abîmer ? Autant acheter autre chose que l'on n'aura pas de scrupule a utiliser pleinement et à se faire plaisir avec ! Que l'on pourra customiser à loisir pour le rendre le plus proche possible de nos attentes.
Le gain en liberté est proportionnel à l'allègement du sac et lorsque que l'on a réellement compris cela, on perçoit que l'allégement (aussi bien matériel que mental) est une opération sans fin et qu'il est impossible de se satisfaire du poids de son sac, dire «mon sac est très bien comme il est » revient à dire « je n'ai pas la capacité à me remettre en question ni celle de faire évoluer mes choix ».
Il est difficile d'imaginer quelque chose que l'on ne connait pas, et il est par conséquent très dur de faire comprendre a quel point plus le sac est léger, plus le plaisir est grand.
Certes, nos sacs nous permettaient de courir facilement, de grimper, de sauter mais qu'est ce que nous aurions été mieux avec un simple bout de polystyrène dans le dos ! (le rêve de Fred wink).

« Un sac lourd est un sac rempli d'angoisse »... (dédicace à un gardien de refuge à l'esprit ouvert).

Dernière modification par jeanjacques (29-01-2015 10:29:00)

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#5 22-08-2011 20:45:01

jeanjacques
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Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

III/ Nourriture (narrateur Fred)

De la calorie, de la calorie et encore de la calorie.
Salé : Pâtes, riz, bouillon cubes, soupes déshydratées, bolinos, saucisson, parmesan, beurre clarifié, huile d'olive, chips, cacahuètes, noix de cajou.
Sucré : Chocolat noir, au lait, aux noisettes, à l'orange, blanc, crunch, muesli, céréales, lait en poudre, blédine au miel, banania, chocos, granolas, cookies, quatre-quart, pépitos, mc vities, figolu, petits écoliers, speculoos, turron, palets bretons, fruits secs.
Environ 3500 Cal par jour soit 700/800 gr. Le maître mot a été de se faire toujours plaisir. Seb a mangé à peu près la même chose du début à la fin, de mon côté à part les pâtes du soir j'ai mangé de moins en moins salé pour ne manger que des biscuits et du chocolat la dernière semaine. Y a bon le sucre! smile

Commentaires de Seb :
Contrairement à Fred j'ai passé beaucoup de temps à préparer ma nourriture, je suis parti sur la base de ce que je prends d'habitude en rando: céréales et lait en poudre le matin, grignotage d'un peu tout et n'importe quoi en journée et repas chaud le soir. Pour cette rando un peu plus longue j'ai essayé  de maximiser deux points, les calories en premier, normal, y a bon calories ! et la diversité, de façon à toujours manger avec plaisir (pas du tout dur ça en fait).
J'ai donc acheté, préparé et reconditionné à l'avance 1 mois de bouffe, le tout en ziplocks avec les quantités marquées dessus et le nombre de jours pour lesquels ils étaient prévus. Je n'avais plus qu'à les répartir dans les différentes déposes.
Venons-en au plus important, le contenu:
Le matin : céréales avec du lait entier en poudre, j'ai essayé au début de ne prendre que les plus caloriques, mais au bout de 4h de course j'ai pris ceux qui me faisaient de l'œil sans plus de considération calorique. Donc jamais 1 semaine avec le même petit dej, assez sympa de varier. Complété par une barre balisto (à l'huile de palme hmm) à manger un peu après le petit dej.
La journée: 100g de gâteaux (palet breton, mc vities),  1 barre balisto, du chocolat, et le trio salé: 50g de chips (goût varié), 50g de saucisson (ou chorizo qui est plus calorique), 50g de mélange cacahuètes, noix de cajou, pistache.
Le soir, pareil du varié: pâtes, riz (celui à cuisson rapide 5min, juste mettre de l'eau bouillante dessus et attendre un peu), et le meilleur: les mélanges de céréale tipiak, plein de variété différente, même calorie que les pâtes et vraiment agréable à manger.Le tout accompagné d'un filet d'huile d'olive (ok ok une rasade plutôt) pour bouster un peu plus les calories. J'avais mis préalablement dans les divers plats du soir du bouillon cube, mais pas assez et Fred m'a souvent dépanné. Et en dessert un peu de chocolat smile
J'avais donc 700g de nourriture par jour pour un petit moins de 500kcal/100g. Je suis passé de 80kg à 76kg, perte assez raisonnable sur 1mois (et à l'heure de ce cr j'ai déjà tout repris tongue), cependant je pense, la prochaine fois, emmener plus de nourriture sur la fin car j'avais l'impression de ne pas manger à ma faim.

Dernière modification par jeanjacques (23-08-2011 01:05:53)

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#6 22-08-2011 20:46:03

jeanjacques
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Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

IV/ Récit

J -15 (narrateur Fred)

Seb et moi sommes en pleine préparation chacun de notre côté. Lui décolle dans 1 semaine, moi dans 2. Nous avons échangé quelques mails ces derniers temps. Nous partons tous 2 parcourir la Haute Route Pyrénéenne. Il s'est fait une entorse il y a quelques jours et hésite à reporter son départ. Au téléphone, chamboulement de programme : Je lui propose que nous partions ensemble, nous revoyons en quelques minutes toute la préparation à venir. Puisque nous partons à 2 il sera possible d'aller crapahuter sur quelques sommets, il faut donc :
1 - Nous équiper en conséquence.
2 - Sortir la liste de tous les sommets faciles proches du tracé HRP. Nous savons que la météo ne nous permettra pas de tous les gravir (ni le temps, retour impératif le 1 aout) il faut donc tous les bosser pour nous offrir un large éventail de possibilités.

En quelques minutes les grandes lignes sont donc tracées : 25 jours et un maximum de sommets. Joyeux programme! Ai-je les capacités physiques? Et Seb? Nous avons pu nous "jauger" mutuellement au camp de base l'été dernier, Seb a une sacrée caisse. De mon côté l'année a été fructueuse, je pète la forme.
Tout ça c'est bien, mais allons-nous nous entendre? Nous ne nous connaissons quasiment pas, on a juste papoté un peu l'été dernier. Pour moi pas de doute, nous sommes fait pour nous entendre.
Et côté matos? Nous sommes sur la même longueur d'onde. Pas de demi-mesure. La clé est dans la légèreté.

Les 2 semaines à venir seront lourdes en charge de taf, combien de mails et sms avons-nous échangé? Je ne les compte plus, ça n'arrête pas. Outre le matos, nous revoyons l'intégralité du parcours et émettons des dizaines de progressions possibles. Si on fait le Vignemale, fait-on l'Anéto? Si on fait l'Anéto, fait-on les Gourgs blancs? Quels détours valent vraiment le coup? Lurien Ariel, Ariel Palas ou Palas Grande Fache? Marboré ou Mont Perdu? Détour par Pic Sotlo? Et au fait les déposes*, il serait temps de se pencher sur cet épineux problème...
Bref des dizaines de plans sur la comète, Seb ayant plutôt tendance à s'emballer et moi à jouer le rôle du vieux con. smile

*Les déposes, qu'est-ce c'est ? C'est tout simplement des sacs qui contiennent ce que nous avons besoin pour continuer : Nourriture pour les jours à venir, nourriture plaisir à manger sur le moment et matos qu'il était inutile de porter avant comme le matos alpi. Nous déposons ces sacs en voiture à des endroits où nous sommes certains de passer à pieds et nous les enterrons de façon à ce qu'aucune personne ou animal ne les trouvent.

Commentaires de Seb :
Sur les capacités physiques je dois reconnaître que pour son âge il ne traine pas trop, quelques rhumatismes à son genou mais ça va il avance bien smile Concernant l'entente, je connaissais un peu Fredlafouine via le forum, nos projets étaient similaires et nous avions les mêmes vues sur le matos, ça ne pouvait que coller ! wink


J -2 (narrateur Fred)

Nous nous retrouvons chez Fabienne et Highpictv à Bordeaux. Yann est également de la partie. Une fois le bon repas arrosé terminé, on passe aux choses sérieuses. Highpic et Yann nous refont l'intégralité du parcours à plusieurs reprises, topos et cartes sous les yeux. Seb et moi écoutons docilement, essayons d'ingurgiter un maximum d'infos. 2h30 du matin, stoooop! Trop de trucs à retenir, nous frôlons l'overdose.

Le lendemain réveil aux aurores, nous passons la journée sur la route et effectuons nos 2 premières déposes : Refuge de la Belagua et Caillou de Socques. La dépose de Socques contient 3 jours de nourriture et le matos alpi. Nous arrivons à Hendaye à 18h58, Seb a juste le temps de passer chez le coiffeur pour se faire raser le crâne. Derniers préparatifs et allègements (je découpe les poches de ma Mica et modifie le système de fermeture de mon sac), il est déjà 23h00.


J1 : Hendaye - Nord d'Elizondo (narrateur Seb)

Premier réveil de notre traversée ! Réveil agréable dans le petit appart/gite loué la veille, le sac est déjà fait, ne reste plus qu'à déjeuner et à partir vers la plage. En chemin nous croisons un autre randonneur matinal (il n'est pas encore 7h) muni d'un sac plutôt petit, nous suspectons un compatriote.
Arrivée sur la plage
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Casquette et chapeau vissés sur le crâne, nous ne les quitterons plus !
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Une fois sortis d'Hendaye le pays basque commence, paysage qui nous suivra tout le long de cette première semaine.
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Et déjà la première pause ! Quelle bande de flemmards...
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En fin de matinée nous rattrapons le semi mul croisé le matin, lecteur il y a quelque temps de RL il en applique quelques principes, il fait également la HRP et nous marchons quelques temps avec lui, le temps de parler itinéraire, et matos ! Nous nous séparons au niveau de la Rhune.
En milieu d'aprem, premier paumage, nous commençons fort et prenons 2h dans la vue pour faire l'aller retour, c'est décidé je ne ferais plus confiance à Fred pour choisir l'itinéraire... big_smile Pour ceux qui voudraient ne pas se planter au même endroit c'est à un croisement sur une piste (non ce n'est pas du tout vague...) il y a un rocher surmonté d'un panneau indiquant un site archéologique (enfin c'est ce que nous avons compris en espagnol), nous avons continué tout droit alors qu'il fallait prendre cette direction, le signe du GR étant en bas et derrière ce rocher.
Nous décidons d’arrêter les journées de marche entre 20h et 21h et c'est vers les 20h30 que nous faisons notre premier bivouac dans le soleil couchant, un espace plat comme rarement nous retrouverons nous accueille.
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Commentaires de Fred :
Je ne suis pas du tout d'accord, des cartes 1:50000 dézoomées illisibles sont parfaitement suffisantes pour traverser le pays Basque. tongue


J2 : Nord d'Elizondo - Aldudes (narrateur Fred)

Première nuit, premier orage! Le ton est donné. La journée est nuageuse mais de belles éclaircies, première pause baignade/séchage matos (le premier d'une longue série smile) à Elizondo. Le soleil se fait de plus en plus présent, nous marchons sous le cagnard jusqu'à Argibel.
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30 minutes plus tard, Seb a paumé ses lunettes! Je ne me sers pas des miennes et les lui prête donc, il faudra absolument racheter une paire avant la haute montagne. Arrivés aux Aldudes nous achetons une conserve locale, les cochons s'engraissent juste derrière la clôture de la petite boutique. On se pose en fond de vallée le long de la rivière.
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Commentaires de Seb:
J'ai pas paumé mes lunettes ! J'ai respecté les préceptes mul et je me suis allégé, c'est tout !


J3 : Aldudes - Col d'Oraaté (narrateur Seb)

Nous quittons le champs qui nous a hébergé de bonne heure et rejoignons la forêt pour quelques heures de marche avant de rejoindre des prairies herbeuses situées plus en altitude.
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La nuit près de la rivière ayant apporté son lot d'humidité et de condensation, nous devons refaire sécher le matos.
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Fred, dubitatif sur le chemin à prendre... big_smile
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Étant à la saison des naissances c'est au milieu des poulains, des agneaux et des veaux que nous évoluons
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En fin de journée, le soleil décline sur un drapé de vallons.
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La forêt quitté le matin nous accueille de nouveau pour le soir, le seul espace plat étant la piste. Nous nous posons dessus en espérant qu'il ne pleuve pas car nous sommes pile sur le trajet des eaux.
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Commentaires de Fred :
Je ne suis pas dubitatif, je réfléchis. Fallait bien que l'un des deux s'y colle. tongue


J4 : Col d'Oraaté - Chardékagagna (narrateur Fred)

Jolie nuit au sec finalement dans la forêt, les chevreuils ont braillé non-stop.
Seb doit déjà sortir son kit de couture pour réparer ses chaussures.
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Premier 2000 des vacances, le pic d'Orhy.
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Passage devant la cabane de la vallée d'Ardané, il est encore tôt, on continue. Arrivés au pied du Chardékagagna nous tentons de trouver un passage au Nord-Est.
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3 essais sangliers, 3 barres rocheuses... Merde! Plus de 2 heures de perdues, nous trouvons finalement un passage et plantons le bivouac le long du sentier qui nous mènera demain au port d'Ourdayté.

Une vache s'intéresse de près à nos abris.
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Commentaires de Seb :
Pour préciser ce qu'est un essai sanglier: cela consiste à aller tout droit, tout simplement, quelque soit le terrain, le revêtement, la pente, c'est assez surprenant parfois... big_smile
Nous étions partis d'hendaye avec 3jours d'autonomie, ce qui s'est avéré une durée disons, hum, légèrement insuffisante.. Nous aurions donc déjà dû arriver à la dépose, nos réserves de nourriture sont à sec et nous avançons grace à l'huile d'olive bue au goulot, miam ! smile


J5 : Chardékagagna - Lescun (narrateur Seb)

Peu après avoir levé le camp nous tombons sur un rassemblement de vautours, plus d'une vingtaine d'entre eux remontent la pente à notre droite, notre cheminement devant nous faire passer par là, nous nous rapprochons d'eux:
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La montée au port d'Ourdayté nous plonge pour la 1ere fois dans le brouillard, brouillard qui finalement deviendra quasiment notre quotidien les jours où il ne pleuvra pas... big_smile
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Passé le col nous rejoignons avec avidité notre première dépose ! Elle manque de bouffe plaisir (comprendre nourriture à manger tout de suite), faudra faire mieux la prochaine fois ! Re-séchage de matos et le rattrapage de repas nous remet en forme.
Nous rentrons dans une forêt très dense (une des plus sauvage et belle que nous aurons à traverser) pour atteindre le lapiaz situé plus en altitude et le col d'Anaye. Nous perdons la trace du GR dés nos premier pas, un nombre de chemins hallucinant s'entrecroisent de partout, nous décidons de prendre les plus visibles, c'est une vallée il suffit donc normalement de rester au fond et d'avancer.
Dans les faits c'est un peu différent..
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Oui, c'est un chemin...

Arrivés enfin dans le lapiaz, la progression se fait sous un soleil de plomb, nous avons mal calculé nos réserves en eau et devons nous rationner hmm
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Passés le lapiaz et quelque D- (dénivelés négatifs) nos envies de baignade et de soda bien frais s'estompent à mesure que le brouillard s'épaissit, ce sera finalement une simple petite pause en mode protection vent / froid / pluie
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Nous avions décidé de passer par la table des trois rois, cependant l'absence de visibilité et nos supers cartes au 1/50000ieme dézoomées nous poussent à descendre aux sources de Marmitou pour passer la nuit.
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Commentaires de Fred :
C'est pas vrai, il n'y avait aucun problème de carte big_smile. On avait pas une goutte d'eau, le brouillard montait... Bref on ne le sentait pas. Aucun regret, c'est l'occasion de revenir dans ce magnifique endroit. wink


J6 : Lescun - Espelunguère (narrateur Fred)

Il a plu toute la nuit, et le brouillard est plus présent que jamais. Seb passe en mode ninja, heu pardon en tenue de pluie.
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S'agirait de pas se paumer.
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Bonjour madame. smile
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De légers problèmes de pieds sont déjà apparus...
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Premières fraises...
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Puis bivouac au-dessus de la forêt d'Espelunguère.
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Commentaires de Seb :
Sur la photo de tenue de pluie j'avais un sursac à dos que j'ai paumé que j'ai allégé en le laissant partir... Je n'avais jamais utilisé ce type de produit mais celui allant avec le sac est d'un poids vraiment correct: 25g, autant essayé. Outre le fait que je ne savais vraiment pas où le mettre en rangeant mon sac, cela s'est avéré assez chiant à utiliser. En effet, aux premières gouttes, sortir la veste est déjà assez ennuyant, s'arrêter, ouvrir le sac, mettre la veste, refermer le sac, repartir, là j'avais en plus la jupe de pluie à mettre, donc avoir un troisième truc à équiper pour 3 gouttes sans savoir si cela va vraiment tourner en pluie diluvienne devenait vraiment lassant, de plus en cas de faible pluie le tissu du sac est bien suffisant pour éviter à l'eau de trop rentrer et si il pleut vraiment l'eau fini par passer par le dos du sac En conclusion la perte de cet objet m'a été très bénéfique smile Reste le problème qu'avait relevé (et pesé) Oli_v_ier, l'alourdissement de la toile du sac quand elle se gorge de flotte.


J7 : Espelunguère - Caillou de Socques (narrateur Seb)

Les chevreuils croisés la veille ont encore aboyé toute la nuit, cela devient routinier smile
Il ne pleut pas, par contre les herbes sont trempées et nous pataugeons vite dans nos chaussures, nous montons au col du Somport sans difficulté et faisons le passage sur route obligatoire pour rejoindre la station de ski d'Astun. Difficile de décrire ce bref retour à la « civilisation ».. nous nous dépêchons de rejoindre le sentier menant au Col des Moines.
De l'autre côté nous attend le majestueux sommet de l'Ossau.
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Apres être descendus au fond de la vallée il faut regravir les pentes de l'Ossau, un peu en dessous du col de Peyreget nous attend notre « baignoire ».
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Enfin Ma baignoire, Fred n'ayant pas voulu en profiter, mais non Fred, ce n'est pas parce qu'il y a une langue de neige 15m au dessus qu'elle est froide, c'est long 15m, puis il y a du soleil, elle a le temps de se réchauffer, quoi 3° ? Meuuh noooon big_smile

La preuve qu'il y a du soleil:
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Nous descendons en fin d'après midi aux cailloux de Soques, notre 2eme dépose ! Et cette fois un peu de bouffe plaisir nous attends ! Il est 20h passés nous pouvons donc nous arrêter à la cabane du même nom. Nous finissons nos réserves (nous avons mis 3 jours à arriver a cette nouvelle dépose et nous avions pris à la dernière dépose 4jours de nourriture)
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Deux espagnols qui partent faire le sommet de l'Ossau le lendemain partagent la cabane avec nous. Habitués à dormir la truffe au vent nous voulons laisser la porte ouverte, ils la fermeront sournoisement un peu après que nous ayons rejoint nos sacs de couchage hmm

Commentaires de Fred :
Conseil aux futurs HRPistes : Allez-y franco sur la bouffe plaisir des déposes! De peur de débarquer à 7h00 du matin on a pas mis de trucs style boîte de cassoulet à la graisse de canard. La prochaine je n'hésiterai pas une seule seconde.


J8 : Caillou de Socques - Pied de la Grande Fache (narrateur Fred)

Ce matin nous sortons les cartes. Nous n'avons pas encore pris le temps de nous décider sur les sommets à gravir, il est grand temps de trancher. L'heure tourne, il faut décoller! Le départ est rude, avec le matos alpi récupéré et 3 jours de bouffe nos sacs pèsent une blinde!

Passage par le célèbre pas d'Ariel.
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Nous y voilà, le pic Palas. Joli bébé.
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Le pierrier est très long, il faut aller chercher la troisième cheminée. Notre première ascension se déroule sans soucis. L'arête sommitale est splendide.
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Vidéo proche du sommet (cliquer sur la photo) :
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Nous enquillons sur le col Palas pour passer en Espagne.
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Bivouac au pied de la Grande Fache, le vent est de la partie.
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J9 : Pied de la Grande Fache - Pont d'Espagne (narrateur Seb)

Premier nevé à passer avant d'arriver au col
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Nous sommes les seconds de la journée à monter au sommet de la Grande Fache, nous nous permettons de ne pas suivre le tracé habituel pour faire quelque pas d'escalade, un bon exemple ici, avec beaucoup de classe et de technique, Fred s'execute:
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Vue du sommet, là d'où nous venons
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Et la redescente, toujours par les endroits qui nous paraissent les plus sympa à faire
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Vue du pont, notre piscine pour une baignade express (consiste à se déshabiller à toute vitesse, sauter à l'eau, se rhabiller trempé, repartir aussi vite, tout ça sous les yeux éberlués des autres randonneurs big_smile)
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Arrivés au Plat d'Espagne vers les midi nous rejoignons le camp de base mul en stop, ma cheville est bien enflée et le genoux de Fred est douloureux, au programme 2 jours de rando pour Fred, 1 jour sous une pluie énorme à ne rien pouvoir faire et une journée entière de 8h à 20h dans la voiture (de Gilou76, encore merci wink) pour aller faire une seule dépose sous la pluie au Port de la Bonaigua.
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J10 : Pont d'espagne - Glacier d'Ossoue (écrit par Fred)

Nous quittons déjà nos amis pour reprendre la route.
Face Nord du Vignemale. Et bé, ça c'est du cailloux!
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L'après-midi est splendide, nous avançons jusqu'au pied du glacier d'Ossoue, grand beau. Tout ceci est de bonne augure pour demain. smile
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Après ces 4 jours au camp de base nous sommes heureux de retrouver notre rythme, le calme et la haute montagne. Demain est un jour important dont nous rêvons depuis longtemps. Double ration ce soir, nous nous endormons impatients.


J11 : Glacier d'Ossoue - Brèche de Roland (narrateur Seb)

Après avoir entendu la pluie tombée toute la nuit, je sors de l'abri en me demandant ce qui nous attends, de nouveau le brouillard est de la partie hmm
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Mais pas question de renoncer à un si beau sommet !

Crampons bien arrimés à nos baskets, piolet en main nous partons
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Donc oui, mettre des crampons 12 pointes sur des baskets, c'est possible !
Couplées à des chaussettes étanches, aucun problème pour gambader gaiement sur le glacier big_smile
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Bon là on gambade pas trop encore, il est 8h, nous attendrons la descente pour courir sur toute la longueur du glacier (nous passerons pour deux cinglés au milieu des groupes encordés big_smile), nous enchaînons également les ramasses quand la pente est assez forte (descriptif ramasse ici), un des meilleurs moments de la HRP, une sensation de glisse géniale, nous avons vraiment la forme !

Mais avant ça, la montée au Vignemale, il y a deux passages, l'un par le pierrier, le plus utilisé, l'autre par une langue de neige bien raide
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Nous choisissons la langue de neige smile La pente nous permet de monter comme sur une cascade de glace: bien planter les pointes avant des crampons, coup de piolet plus haut et tractions, nous regrettons vraiment a ce moment là de n'avoir qu'un seul piolet big_smile Prudent au début, à faire action par action en prenant mon temps, à mi-pente je ne tiens plus, cette sensation de grimpe est trop géniale ! Il faut aller plus vite ! Et c'est l'engrenage, planter de crampons, plantage de piolet en même temps, traction, sauter plus haut avec les crampons, replanter le piolet, se tracter, la sensation de courir verticalement !

Vue de cette langue de neige de l'autre coté
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Débarrassés des crampons nous grimpons la roche, nous ne trouvons pas le cheminement par la face sud (voie normale) et faisons un bon bout de chemin par la face nord, pas forcément une bonne idée, les pas sont engagés, la roche friable et les sensations garanties, au moins nous avons l'impression de vraiment mériter ce sommet smile 9h45 arrivé en haut, 3298m, la vue, cachée par intermittence par le brouillard, est grandiose
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Et le glacier vu du sommet
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Puis nous enchaînons les montées et descentes pour aller aux sommets qui bordent le glacier, d'abord le pic du Clot de la Hount 3289m, puis le pic de Cerbillona 3247m, vient après le pic Central et ses 3235m et pour finir le pic de Montferrat à 3219m, l'accès à ce dernier se faisant par une belle crête impressionnante mais peu difficile
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Un peu avant le Montferrat, une petite video de la meteo (cliquer sur la photo) : wink
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La redescente est un pur moment de bonheur smile
Après avoir récupéré nos affaires à 12h là où nous avons dormi, nous continuons cette journée sous un ciel légèrement dégagé.
Un beau cheminement hors sentier nous amène au col de Lary, à l’Est de la vallée de Sausse Dessus. Il y a normalement un passage pour rester en altitude et rejoindre le versant opposé où se situe la Brèche de Roland (mais pas sûr du tout en faite x)), mais après un essai infructueux nous ayant conduit au sommet d'une barre rocheuse nous décidons de descendre dans la vallée et de remonter de l'autre coté, vu notre vitesse de progression sur le plat, nous devrions être gagnants.
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La montée à cet endroit mythique des Pyrénées qu'est la Brèche de Roland nous donne des ailes, il est assez tard et nous ne savons pas où nous allons planter le bivouac. Nous avons entendu parler de grottes qui se situeraient derrière au niveau du Casque, peu importe, nous passons devant le refuge de la Brèche en faisant le plein de la platypus, on avisera plus tard !
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Plus la Brèche se rapproche et plus le trou qui se trouve à droite nous parait accueillant, une grotte ? Habitable ? Déjà occupé ? Nous pressons le pas, nous n'attendons pas la Brèche pour rejoindre ce trou par un chemin horizontal et allons tout droit en escaladant la roche depuis le chemin enneigé
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C'est bien une grotte ! Et parfaitement habitable pour nous deux ! Un sol moelleux tout plat, plein de cailloux ! Une vue complètement dingue ! La fatigue, la tension qui s'évanouit d'un coup, nous en avons les larmes au yeux !

Commentaires de Fred :
Les larmes aux yeux, n’importe quoi ! Je fais une allergie au pollen… ;)


J12 : Brèche de Roland - Bielsa (écrit par Fred)

Nous venons de vivre une nuit dans un lieu magique. Réveil dans le brouillard qui se lève 2 minutes, juste le temps de prendre une photo.
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Et merde c'est mort pour le Marboré ! Le cheminement d'aujourd'hui sera l'un des plus beaux de cette traversée, je le conseille à tout le monde. Sentier difficile, haut perché.
Pas vraiment de sente, nous évoluons une fois de plus à la boussole.
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Le brouillard se lève, wouah la vallée d'Ordesa, que c'est beau! Mais qu'es-ce qu'on fout là??? Depuis le refuge Goriz Ubeda nous avons quitté le GR11 sans nous en rendre compte…
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Demi-tour, 2 heures de perdues. C'est à partir de maintenant que le sentier devient intéressant, plus technique. Ça c'est du passage à flanc!
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Nous passons enfin sous les nuages qui débordent comme du lait dans une casserole.
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Fin de journée, 1200 D- qui tiennent sur 1 cm de carte, ouch. On se lance. Je suis devant. J'accélère. Je souris tout seul. Je serre les bretelles et passe au galop. Seb suit.. 500 D- à fond les ballons, nous arrivons dans la vallée en éclatant de rire. Maintenant il faut rallier Bielsa pour poster un gros colis comportant tout notre matos alpi. On se pose dans un resto, heureux comme des gamins. Ventre explosé (pour donner une idée, on a pris 2 pizzas en entrée), « bivouac » à quelques mètres du resto (merci la piscine municipale big_smile).
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Commentaire de Seb :
Vraiment déçu pour les sommets prévus ce jour, la cheminée intérieure du casque me faisait rêver ! Mais bon, nous sommes passés par des passages bien sympas pour nous rattraper et nous gardons de beaux sommets à faire quand nous reviendrons wink


J13 : Bielsa - Vallée d'Estos (narrateur Seb)

Début de journée assez cool sous le soleil , dans une longue vallée où nous ne croiserons que 2 personnes
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L'aprèm commence et déjà une pause ! Pfff
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Nous décidons vu le temps imparti à notre HRP de garder pour une prochaine fois le massif des Gourgs Blancs et celui des Posets. Comme nous avait prévenu Highpic il faut faire des choix, sinon il faut prendre 3 mois pour faire cette traversée. Vraiment à regret car nous avions une tonne de sommets réalisables et d'itinéraires pour y passer.
Nous quittons Biados à 1750m pour nous rendre au port de Gistain à 2610m, il est déjà tard et le ciel est couvert depuis pas mal de temps. Nous dépassons le refuge d'Estos en pressant le pas, le ciel commençant à devenir vraiment noir, nous ne prenons pas le GR trop bien marqué et prenons un petit sentier mentionné sur la carte, beaucoup mieux mentionné sur cette dernière que sur le terrain lui même.. Au moins c'est sauvage wink
Aprés pas mal de recherches nous finissons par trouver un petit espace plat, ce sera sous un pin après avoir passé un quart d'heure à retirer toute les pommes de pin au sol ! wink
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Photo prise le lendemain matin vu que nous avons monté le camp à la frontale smile



J14 : Vallée d'Estos - Pic de Molières (narrateur Fred)

Il a plu cette nuit, le temps de lever le camp la pluie se remet à tomber et ne nous quittera pas de la journée. Très beau passage dans le brouillard par le col du Perdigueret, la pluie se transforme en pluie verglacée, ça neigeote. Arrêt dans une belle cabane dans l'après-midi peu après l'hospital de Benasque avec le temps qu'il fait on a grillé pas mal de calories : C'est l'occasion parfaite de manger chaud avant de poursuivre la route (et vu la suite des évènements, on peut dire que le hasard fait bien les choses).
19h00, la progression devient plus sérieuse. C'est beau!  smile
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20h00, nous pensons être au col des Mulleres ayant tout du long suivi des cairns (nous sommes en fait au Sud du pic, et non au Nord). Seb veut attaquer le sommet, j'ai beaucoup de mal à le convaincre que je veux d'abord visualiser la descente car pour l'instant, ce col est plutôt étrange... C'est une barre rocheuse et une longue pente de neige à l'Est! Je finis par convaincre Seb. Il est tard, ça souffle, j'ai froid, je veux redescendre par sécurité. Par là ça ne passe pas. On suit la crête vers le Nord, ça monte... Et nous voilà au Pic des Molières en vidéo (cliquer sur la photo) :
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C'est à y rien comprendre.

21h00, nous avons beaucoup descendu le long de la crête et trouvons un passage. Mais merde c'est pas la bonne vallée là, c'est trop au Nord! Nous ressortons une énième fois la carte sans comprendre où nous sommes. On en chie, on est paumé, nous décidons de remonter pour se rapprocher du sommet et trouver une sortie, et là pendant 1 minute le brouillard se lève sur cette lumière extraordinaire. Moment magique.
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Il va bientôt faire nuit, il neigeote, le vent souffle, on y voit rien dans ce foutu brouillard et nous sommes sur une crête. Décision est prise, il faut descendre. Cap à l'Est, nous descendons tant bien que mal à 15/20 mètres l'un de l'autre. Belle désescalade au programme. Nous apercevons un lac, yes! Arrivés à son pied, le brouillard se lève quelques secondes. Ça monte sec devant, à gauche et à droite. Regards ahuris... Nous sommes descendus comme des brutes dans un cratère. Un p*tain de cratère de merde avec un lac qui n'a rien à voir avec celui de la carte. Un pauvre cratère dont il va falloir sortir. 22h15, nous poussons quelques cailloux de quoi monter le tipi de Seb. De toute façon on est crevés, impossible de réfléchir. On verra bien demain, rideau!

Commentaire de Seb :
Ouais, n'empêche que l'on aurait continué à droite du col et bien nous aurions un sommet de plus à notre actif ! big_smile Je dois avouer que malgré la distance plutôt courte sur la carte, faire le sommet à cette heure là avec ces conditions météo n'était pas très raisonnable. wink


J15 : Pic de Molières - Port de la Bonaigua (narrateur Seb)

Après une nuit passablement agitée, vent, pluie, un sol plein de trous / pierres et en pente, nous sommes fermement décidés à savoir où nous sommes !
L'extérieur de l'abri est couvert de givre, il fait froid.
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Nous trouvons un cairn pas loin de l'abri et même un genre de sentier !
Nous remontons au petit col que nous avons décidé de ne pas franchir la veille, et descendons dans la vallée, le soleil serait-il de retour ?
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Décidément l'orientation de cette vallée n'a rien à voir avec la carte, ce lac a rien à foutre là en plus ! Le sentier a disparu, les cairns avec ! On en retrouvera en gros tous les km, aucun sentier réellement visible, et quand on le devine nous avons l'impression d'être les premiers à passer depuis des lustres:
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Nous alternons entre forêt de framboisiers, herbe haute (trempée) et pierrier (glissant).
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Comme vous l'aurez compris, au delà de se gourer de chemin, nous nous sommes gourés de vallée, autant pas faire les choses à moitié !
Nous ne savons pas comment nous sommes arrivés là mais nous savons où nous sommes, dans la vallée parallèle : Serrat dera Gerbosa, c'est déjà ça, il nous faut maintenant rejoindre le port de la Bonaigua où nous attends notre dernière dépose, 6 jours de nourriture et PLEIN de bouffe plaisir !

En chemin nous commençons les hostilités:
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smile
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big_smile
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lol

Pour finir avec TOUT ÇA à manger tout de suite:
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Héhé smile

Nous posons le bivouac un peu au dessus du Port de la Bonaigua le ventre plus que rempli.
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J16 : Port de la Bonaigua - Mont Roig (narrateur Fred)

Nous avons passé la nuit dans la bruine, toutes les affaires sont trempées!
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Pause couture pour Seb.
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Passage par le refuge non-gardé d'Airoto. "Fred, viens essayer ça!". La vache, un matelas ! J'ai l'impression d'être posé sur un nuage, en lévitation. Nous éclatons de rire et repartons aussi sec.
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Après une longue descente en vallée, il faut maintenant se rapprocher du Mont Roig. La montée est longue et raide, il faut emprunter les sentes des vaches ou se frayer un passage dans la végétation. Un peu avant le col nous sommes récompensés par une magnifique aire de bivouac, au pied du sommet.
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Commentaires de Seb :
Nous sommes en altitude, le bois et les racines se font plus rares, nous en récoltons donc avant d'arriver au bivouac et nous chargeons le mulet:
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big_smile
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J17 : Mont Roig - Pla de Boavi (narrateur Seb)

Nous décollons de bonne heure et arrivons rapidement au col, la vue est magnifique mais encore une fois le brouillard arrive.
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Ca y est, le brouillard nous a englouti, il faut mettre les mains pour monter mais la roche n'étant pas trop friable, pas de difficulté particulière.
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Arrivés au sommet, admirez la vue dégagée
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De l'autre coté nous nous arrêtons manger un peu au refuge du mont Roig avant la longue descente qui nous attends. Forcément après avoir descendu il faut remonter, en pleine ascension le son d'un cours d'eau et un rayon de soleil éphémère nous invitent à faire sécher le matos, mais pas que.. (oui oui, il y a bien quelque chose au milieu de la photo..)
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Pendant que l'un roupille l'autre fait un brin de toilette dans une eau, hum, peu chaude on va dire big_smile
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Arrivés au lac de Certascan nous entamons une interminable descente. Le chemin ayant été fait pour les engins qui ont servi à construire le barrage la pente est ridiculement faible, au moins nous n'avons pas à nous préoccuper de l'itinéraire et nous pouvons filer jusqu'à tard le soir. Nous nous posons finalement tout en bas de la vallée, prés de la rivière menant au Pla de Boavi.



J18 : Pla de Boavi - Mounicou (narrateur Fred)

Joli bivouac au sec, en sous-bois le long d'une rivière.
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Montée splendide vers le refuge de Broate.
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Puis nous rentrons dans le vif du sujet.
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Arrivés au col, nous entamons plein Sud l'ascension du Pic Sotlo. La crête Ouest (à droite sur la photo) du pic d'Estats nous fait de l'oeil.
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Finalement nous prenons la voie normale. C'est parti!
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Dernier 3000 de la journée, Montcalm. Video au sommet (cliquer sur la photo) :
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Il faut maintenant redescendre dans le brouillard. Du beau hors sentier en perspective.
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Et comme prévu...
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2/3 demi-tours et barres rocheuses plus tard, nous arrivons dans la vallée et posons le bivouac près du village de Mounicou.
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Commentaires de Seb :
Fred dans la brume wink:
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Fred ne parle pas du fait que nous avons fini dans un état incroyable, tellement fatigués que notre corps nous a filé un petit cocktail remontant qui nous faisait nous marrer pour rien du tout, qu'après 3 3000 dans les pattes nous ne ressentions plus aucune douleur et que l'on s'est mis à courir comme des abrutis, alors je n'en parlerai pas non plus smile


J19 : Mounicou  - El Serrat (narrateur Seb)

Matinée de dingue ! Nous quittons Mounicou et faisons un peu de route bien calme jusqu'à l'arrivée à l'endroit où nous devons bifurquer pour aller au col. Nous recherchons le sentier pour monter mais à part un cairn perdu tout seul nous ne trouvons rien. Vu la pente que nous avons devant nous, nous allons frapper à la porte d'une cabane pour essayer de trouver quelqu'un qui saurait où est le chemin, personne. Nous entamons donc la montée en hors sentier total, vidéo (cliquer sur la photo):
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1500D+ d'une traite, tout droit en sanglier ! Nos cuisses ne disent rien, nous en sommes les premiers étonnés. tongue

Arrivés au col, l'Étang Fourca et le refuge qui l'accompagne ne sont plus tres loin, la pause attendra smile
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Il est 12h passés et nos réserves de nourriture sont limitées, nous décidons donc de manger pour la 1ere fois dans un refuge. La femme du gardien, surprise par nos petits sacs, nous en fait la réflexion, et s'en suis une discussion fort agréable avec elle et son mari totalement conquis par notre matériel (que nous avons étalé pour séchage), le silnylon du sac de Fred ? “Mais c'est parfait, c'est bien assez solide !” Nous dit il smile
Nous avons fait un bon tiers de la journée et continuons tout sourire, boustés par nos omelettes smile
Mais la pluie recommence bien vite et la fatigue se fait sentir... (cliquer sur la photo)
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La journée continue, toujours sous la pluie, nous sommes trempés et nous rêvons d'une cabane pour dormir au sec !
19h30 nous passons devant un grand refuge non gardé, je jette un coup d'oeil à l'intérieur, 2 ou 3 personnes sont présentes, nous avons vu sur la carte qu'une cabane existait un peu plus loin, nous voulons continuer, le temps de chercher si le refuge disposait d'une source à l'extérieur, une des personnes du refuge sort et nous dit qu'il reste de la place pour nous mettre à l'abri, nos capuches enfoncées sur nos têtes, dégoulinant, Fred lui répond de manière très enthousiaste que la journée n'est pas finie, qu'il fait encore jour et qu'il faut continuer à marcher... Il réalisera après qu'il est déjà tard pour des randonneurs normaux (comprendre non inconscients big_smile).
Le vent s'est levé et mettons tous nos espoirs sur cette cabane. Elle n'est pas au bord du sentier, allons nous la trouver ? Va t'elle être occupée ? Le toit sera t'il étanche ? Et le pire: ne va t'on pas y arriver trop tôt et être obligés de continuer pour poser le bivouac plus loin ?

La suite en vidéo smile
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Ok il n'y a pas un gros effort de recherche d'adjectif mais nous avons des excuses ! big_smile

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La cabane trouvée, ce n'est pas tout, il faut maintenant aller chercher du bois...
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(vidéo) big_smile


J20 : El Serrat - Col de Puymorens (narrateur Fred)

On ne peut pas dire qu'il fasse très beau aujourd'hui... Au moins on a la paix sur les sentiers, pas un chat...
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A part quelques vaches. Embouteillage. smile
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Mine de rien nous passons une agréable journée, sauf les quelques heures de marche sur route. Mais avec le temps qu'il fait nous ne pouvons nous permettre les hors-sentiers initialement prévus. Tant pis!  Ca en devient limite dangereux avec la faible visibilité, les voitures passent à fond et nous frôlent : nous décidons à regret de prendre un bus entre Soldeu et le Pas de la Case (8 minutes montre en main).
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La video, comme si vous y étiez (cliquer sur la photo) wink
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Allez encore une (cliquer sur la photo)
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Nous continuons jusqu'au col de Puymorens que nous dépassons légèrement pour nous arrêter dans une petite cabane.
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J21 : Col de Puymorens - Eyne (narrateur Seb)

Forcément rien n'a séché dans la cabane et nous repartons trempés smile
Le temps est tellement pourri que nous ne croisons personne, c'est vraiment agréable, nous passons le col de Lanous et nous nous dirigeons vers le Carlit. C'est un sommet vraiment beau et impressionnant, vu de loin il semble inaccessible.
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Finalement il suffit de monter droit dedans,
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C'est assez raide, la pluie s'est arrêtée pour nous laisser monter, arrivée au sommet, brouillard et pluie sont de nouveau de la partie
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Redescente, ça glisse hmm
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Nous arrivons aux lacs du Carlit, ensemble de lacs assez magnifiques mais qui doivent être extrêmement touristique par beau temps. Les fortes précipitations ont transformé tous les chemins en cours d'eau. Trempés pour trempés nous avançons sans prêter plus attention à l'endroit où nous mettons nos pieds smile
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A l'entrée de la vallée d'Eyne, nous nous permettons une petite pause, agrémentée d'un paté aux myrtilles, acheté au producteur croisé en chemin, tartiné sur une baguette fournie par le bar du coin wink
Cette vallée possède quelques orhys (abris de berger en pierre). Nous trouvons le 1er fort exigu et préférons continuer, le deuxième est certes plus grand mais peu accueillant. Nous montons donc les abris sur le simili plat face à lui.



J22 : Eyne - Pla Guillem (narrateur Fred)

Il a plu une bonne partie de la nuit. Aujourd'hui nous attaquons nos derniers sommets.
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L'ambiance est magique dans le brouillard, malgré la pluie.
Arrivés au pic d'Eina nous continuons sur la crête, sûrs de nous.
Soudain le nuage se lève, mais on est où là?!! Boussole, on file Nord-Ouest. Super... C'est pas la bonne crête, on est à la Torre d'Eina! Pas grave au final, c'est un beau sommet de plus. wink
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Demi-tour, nous enchaînons le pic des Noufonts, puis le pic de la Vaca. Il fait froid aujourd'hui, nos pantalons trempés tôt ce matin sont recouverts de givre.
C'est une magnifique journée passée sur les crêtes, des isards très curieux en pagaille. En fin de journée le vent se lève violemment. La cabane du Pla Guillem nous fait de l'oeil sur la carte, encore fait-il la trouver.
Nous avançons à 20 mètres l'un de l'autre, on s'entend à peine en gueulant de toutes nos forces. Le jour commence à tomber, nous marchons sur un grand plat d'herbe, il pleut, le vent souffle de plus en plus fort. Soudain j'entends Seb beugler un truc qui s'étouffe dans la brise, je me tourne, il danse, on a trouvé, COOOOL! lol
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J23 : Pla Guillem - Amélie les Bains (narrateur Seb)

Nous avons passé une bonne nuit, la terre battue de l'abri étant relativement plate. Fred dans son sursac, moi avec la tarp sur mon sac de couchage, le toit plus qu'aéré ne nous inspirant pas trop confiance. La porte de l'abri ne fermant pas et les murs étant particulièrement ajourés nous avons pu profiter toute la nuit d'une douce brise rafraîchissante...
Nous entamons notre journée de marche à 7h, mais à peine sorti de l'abri j'aperçois une masse énorme derrière notre abri. J'interpelle Fred, “Hum Fred, quelle est cette étrange masse ressemblant fort à une magnifique cabane à 5m du bordel où nous avons dormi ?” (enfin en gros big_smile) Eclat de rires... Nous avons loupé la véritable cabane du Plat Guilem ! Nous allons voir, c'est un 2 pièces meublées, une dizaine de lits, une table immense, une cheminée, le luxe ! Pas grave, nous sommes en forme, c'est tout ce qui compte wink
Les montagnes ne sont plus aussi hautes mais le paysage est toujours à couper le souffle
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Nous nous dirigeons vers le Canigou, malgré l'heure matinale il y a déjà beaucoup de monde sur les chemins, nous décidons d'éviter la foule et faisons le choix de faire le tour du Canigou (choix que nous ne conseillons pas, vu le temps que cela nous a pris).
Comme la veille, nous trouvons un cèpe sur le bord du chemin et nous le mangeons cru au refuge des Cortalets, récompense d'un km et quelques à courir smile Nos sacs ne contiennent plus un brin de nourriture et nous prenons 2 sandwichs chacun au refuge.
Nous repartons pour un long cheminement jusqu'à Batere, tiens un autre cèpe, ho la un deuxième juste à coté, il sont assez gros et en manger autant cru va être plus délicat. C'est décidé ! Poêlée de cèpes à la prochaine pause ! Tiens encore un cèpe juste là ! Bon la il y a vraiment moyen de se faire plaisir, nous posons les sacs et partons faire cueillette ! Nous montons en forêt et trouvons de magnifiques bolets bien fermes, nous commençons à en avoir quelques uns et le mesh du sac de Fred n'est plus assez grand, bon, ça sera directement dans son sac ! En chemin nous continuons à en trouver, nous avançons à un rythme ridicule, nous ne regardons plus où nous posons les pieds trop occupés à scruter les sous bois qui montent à notre droite ! A chaque champignon trouvé nous ressortons la même phrase “Bon celui là c'est le dernier, après on arrête !” (la même phrase que pour les sommets big_smile)

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Mes deux batteries d'APN m'ont lâché, il ne reste que l'appareil de Fred et nous économisons les photos, là nous en sommes à peu prés à la moitié de notre cueillette ! big_smile

En chemin, pour la 1ere fois, nous apercevons la mer Méditerranée, nous n'y croyons pas, c'est vraiment la mer ? C'est vachement rectiligne pour de la montagne tout de même ! La mer, ça y est, tellement d'heure à l'imaginer, à en parler, à en rêver ! Moment euphorique...
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Elle est là, à l'horizon, derrière la tour de Batere.

Arrivés au gîte nous demandons l'autorisation d'utiliser la table extérieure, accordée ! Nous commençons à éplucher nos Précieux sous les yeux surpris des autres randonneurs, nous sommes même pris en photo ! Racler un petit peu la terre, retirer les tubes, couper en petit dés, nous en avons une sacrée platée ! Cela ne tient plus du tout dans mon bol que nous comptions passer au gaz avec un peu d'huile d'olive. Le cuistot sort dehors fumer une cigarette, nous nous regardons, Fred a une idée, il serait si simple qu'il nous les passe rapidement à la poele... accordée ! big_smile
L'attente parait interminable à nos papilles, nous en profitons pour regarder les cartes, nous ne sommes pas arrivés.. Le cuistot nous interpelle, “je vous rajoute de l'ail ?” Ho que oui !! Nous devons ressembler à deux déments x) Il revient avec une magnifique poêlée de cèpes, ils n'ont quasiment pas réduit à la cuisson ! En accompagnement il nous à même fait de la polenta gratiné de fromage ! Magique ! Ce festin engloutie et le cuistot chaleureusement remercié (si tu nous lis, encore merci big_smile) nous repartons, il est déjà tard et nous avons encore beaucoup de chemin.
Quelques heures de marche plus tard, et pas mal de D- nous étouffons, la chaleur moite nous saisis, nous qui nous sommes parfaitement acclimatés au climat plutôt froid de ces derniers jours (semaine même ^^) ce temps ne nous convient guère. Fred écoute, quoi ? Une cigale ! Nous venons à peine de descendre de la montagne que déjà la chaleur et les cigales sont présentes, pas de temps d'acclimatation ! Nous marchons au crépuscule, sous le couvert des arbres il commence à faire vraiment sombre. Nous continuons à descendre quand un air de musique se fait de plus en plus audible, d'abord de simple basse, le son se précise, du flamenco ! Notre comité d'accueil !
Arrivés en ville nous tombons sur un genre de ginguette où se joue un concert, ils vendent des frites ! Oui, il ne faut pas exagérer, nous avons des principes et des priorités ! big_smile Sauf que nous sommes à cours de liquide et ils n'acceptent pas la carte bleu.. Le distributeur le plus proche est à l'autre bout de la ville, que ne ferions nous pas pour une barquette de frites ?..
En chemin une enseigne éclairée nous interpelle, piz, pizze, pizzeria ! Il est vraiment tard, pas grave, il faut tenter le coup, la porte est entrouverte ! Notre situation rapidement expliquée, il répond négativement à notre demande d'achat de nourriture qu'elle quelle soit, “Par contre, je peux vous faire des pizzas” !!! Une royale et une chef en préparation, nous nous installons en terrasse big_smile Nous n'en revenons pas, les choses se goupillent tellement bien, nous sommes heureux, simplement heureux.
Elles sont excellentes, où peut être que cela vient de nous, mais ces pizzas ont un goût unique smile

Il est bientôt minuit, il est temps de trouver un lieu pour dormir mais nous ne croisons qu'un camping à la piste de danse animée...
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smile ok, nous ne sommes pas restés bien longtemps, la musique ne nous convenait pas, sinon il est évident que nous serions restés jusqu'au bout de la nuit, surtout Fred que j'ai eu beaucoup de mal à raisonner big_smile

Nous nous arrêtons finalement dans un parc public, les bancs ont l'air confortable, nous venons de faire 17h de marche, il est minuit passé et de toute façon nous comptons nous lever tôt demain, nous serons partis avant que quelqu'un ne passe. Nous nous mettons un peu à l'écart des chemins, nous sortons le minimum et faisons les sacs de façon à être prêt à partir au moindre problème.
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Ha merde ça c'est une photo du lendemain big_smile
Bon bah non pas de photo de bivouac pour ce soir !



J24 : Amélie les Bains - Banyuls sur Mer (narrateur Fred)

4h20 : Debout! Drôle de nuit quand-même... 4 heures de pause, pas vraiment le temps de dormir, juste reposer les jambes. Il est 5h00 on décolle, pour la première fois je n'ai pas faim. Ca va pas. Aucune énergie. Seb ne va pas beaucoup mieux. Au lever de soleil on grignote des mûres, ça va mieux.
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La montée au Roc de France est dure mais magnifique. Depuis hier nous avons retrouvé les bois, on s'y sent bien, calmes, sereins. Plus le temps passe et plus je reprends des forces.
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Bientôt le soleil se couche derrière nous. 21h15 Pic Neulos, à gauche les lumières françaises à perte de vue, à droite les lampadères espagnols. Devant nous, une immensité noire. Je rigole tout seul, sans trop savoir pourquoi. "On y est". "On y est, regarde!" On doit ressembler à 2 mecs bourrés ou échappés d'un asile, c'est une sensation extraordinaire. On passe devant un panneau : Banyuls, 7h45.
Mes yeux s'illuminent, je tourne la tête vers Seb, nous pensons tous les 2 exactement la même chose. "T'es en forme?" Ouaip, on a tous les 2 une patate du feu de dieu, plus que jamais. "Allez merde on le fait, GO!" Nos yeux s'habituent peu à peu à l'obscurité, le décor est grandiose. Nous marchons des heures sur crête, dans le noir, impossible de trouver le sentier. Le vent souffle très fort à nous déséquilibrer. Point carte tous les 15 minutes, recroquevillés derrière une roche. De jour ça doit être un jeu d'enfant, mais là dans le noir! Le ciel est nuageux, il fait vraiment sombre. Nous sommes comme hypnotisés, progression à toc sur de l'escarpé sans lumière, nos jambes savent quoi faire. Les dernières heures sont-elles interminables ou passent-elles trop vite? Aucune idée. Rien à foutre. Nous sommes simplement ailleurs. Dernière montée. Banyuls, là, juste en-bas. Encore 1000 D-. Comme par miracle des traces de GR. Toute la tension se relâche, nous crions littéralement notre bonheur qui se perd dans la brise, salée cette fois. Il n'y a plus qu'à laisser dérouler, la route est encore longue. 4h40 panneau Banyuls, blanc encadré de rouge : "Après toi." "Nan nan après toi". Eclat de rire et passage de ligne côte à côte. Je crois que je dis juste "Maintenant on prend notre temps". Banyuls by night, Banyuls toute entière juste pour nous deux. Et puis le sable, le bruit des vagues. Les fringues tombent, encore quelques pas pieds nus.

Plouf.

Je sors la tête de l'eau, l'église sonne. Il est 5h00, Banyuls s'éveille. Moi aussi je sors de mon rêve... A 2 doigts de toucher quelque chose de très fort, d'instinctif, de bestial. C'était là, pas loin. Il suffirait que ce ne soit pas déjà la fin.
Je sors de l'eau à 4 pattes, mes jambes ne répondent plus. Heureux, rempli, je me sens Vivre.

Un nouveau jour se lève déjà...
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Commentaires de Seb :
L'ambiance de ce matin est extraordinaire, malgré les douleurs physiques, le manque d'appétit (chose rare). Nous avançons concentré, sans mot. Un pas, puis un autre, à la lueur de la frontale. Le soleil perce à travers les arbres, enfin. La forme revient au fur et à mesure, nos corps s'éveillent. La joie de marcher dans ce décor prend le dessus.
Mes souvenirs de cette journée sont assez confus, les paysages s'enchaînent. Le moment qui me revient en boucle en tête est ce petit panneau jaune, Banyuls 7h45. Le calcul est vite fait, cela fera 24h de marche, pile.
Puis c'est l'enchaînement, les pensées qui s'agitent, le corps qui sait exactement ce qu'on attend de lui et qui fait tout pour y répondre au mieux. Plus de douleurs, plus de fatigue. Juste une impression de pouvoir faire n'importe quoi, que rien ne pourra nous faire renoncer.
La nuit tombe, puis cette crête interminable balayée par un vent que nous n'avions jamais rencontré. Nous avançons tellement penchés, soutenus par le vent, qu'a chaque brève accalmie nous manquons de tomber à la renverse.
Fin de la crête, des traces de GR nous accueillent. Nous y sommes parvenus, heureux. Encore un point carte, beaucoup de lignes de dénivelés, pas mal de distance, on s'en fout, nos pensées sont uniquement tournées vers cette ville en contrebas, plus rien d'autre ne compte.
Nous cessons totalement de nous parler. Plus un son, juste le vent et des pensées. J'ai l'impression de dormir et en même temps d'être plus vivant que jamais. Apres être descendus, nous remontons sec, nous savons tout deux ce que cela signifie, encore du chemin, encore du dénivelé, elle paraissait pourtant si proche... Mais pas un mot, cela ne sert à rien.
4h40 au panneau, ma montre sonne le second réveil de la veille, il y a à peine 24h...
Nous qui avions peur de la foule, peur de ce retour, c'est bien qu'il se passe ainsi.
5h00, les cloches d'Amélie sonnaient à notre départ et là, dans la mer, ce sont celles de Banyuls que l'on entend…


Sommets :

Pic d'Orhy 2017m (sur la hrp)
Pic Palas 2974m
Grande Fache 3005m
Pique Longue 3298m
Pic du Clot de la Hount 3289m
Pic de Cerbillona 3247m
Pic Central 3235m
Pic de Montferrat 3219m
Tuc des Molliere 3010m
Mont Roig 2847m (variante hrp)
Pic Sotlo 3072m
Pica d'Estat 3143m
Pic de montcalm 3077m
Puig Carlit 2921m
Pic d'Eina 2786m (sur la hrp)
Torre d'Eina 2831m
Pic de Noufonts 2861m (sur la hrp)
Pic de la Vaca 2821m


Remerciements
C'est une liste interminable... Alors tout simplement merci à tous, merci de nous avoir permis de concrétiser ce merveilleux rêve.
C'est une aventure inoubliable que nous avons vécu ensemble, grâce à vous tous, grâce à la randonnée légère. Une marche de plus. Une très belle marche.

Seb et Fred, randonneurs légers. wink

Dernière modification par jeanjacques (03-02-2012 22:19:03)

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#7 23-08-2011 08:29:46

Nicodime
Membre
Inscription : 26-04-2010

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Joli récit !!

Merci de le faire partager  smile


«Peu m'importe qu'il soit blanc, noir, jaune ou indien. Il suffit qu'il soit un homme, il ne peut rien être de pire.»
Mark Twain

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#8 23-08-2011 09:15:54

binou
Membre
Lieu : Toulouse
Inscription : 20-04-2005
Site Web

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Très chouette récit ! big_smile
C'est moi que vous avez croisé le premier jour, peu après le départ d'Hendaye... c'est sympa de savoir ce qui vous est arrivé !
Je n'avais plus trop modifié mon équipement depuis plusieurs années, mais suite à cette HRP et à votre rencontre, je prévois un bon coup de dépoussiérage dans mon matos...

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#9 23-08-2011 09:22:28

tomi
Qui ça ?
Lieu : Belledonne + Euskal Herria
Inscription : 02-09-2008

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Beau récit super chiadé et surtout très instructif !

Merci à vous deux !

thomas


Monsieur Miko, attendez, vous ne pouvez pas faire ça ! - Toi pas t'inquiéter, Miko pouvoir.  (Vuillemin)

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#10 23-08-2011 10:51:11

blogeais
Membre
Lieu : Narbonne
Inscription : 13-01-2011

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Ouah ! Quel récit !
Ça donne vraiment envie de la faire cette HRP !

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#11 23-08-2011 11:03:23

chouxrave
Membre
Lieu : Bugey
Inscription : 13-10-2006

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Super les pépères !  smile

Vu le temps de m… vous pouvez recommencer l'an prochain.

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#12 23-08-2011 11:39:51

coyotte26
microbiologiste montagnard
Inscription : 29-05-2007
Site Web

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Super récit, pour avoir été dans les pyérénnées à cette époque et avoir renoncé face aux trombes d'eaux et ce malgré un équipement a priori plus adapté, je suis admiratif d'une liste si légère... Mais pas encore prêt !

Je ne peux pas m’empêcher de tiquer sur le passage de l'ascension du vignemale.
Le glacier du vignemale n'a peut-être pas l'air bien méchant mas tous les ans des gens disparaissent dans des crevasses. Il est naturel que l'on vous regarde comme des fous si vous n’êtes pas encordés et je pense d'ailleurs que ce n'est pas un bon exemple à donner. Ceci étant dit, je ne sais pas si je me serai encordé (le cordes c'est quand même foutrement chiant et copain avec qui je randonne en général ne pourrait pas retenir, il pèse la moitié de mon poids !!) mais je l'aurai fait en toute connaissance de cause et en sachant que je prend un pari ce que votre récit ne laisse pas transparaitre. Il semble au contraire ridiculiser ceux qui la joue sécurité (à juste titre).

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#13 23-08-2011 12:31:07

C_Dan
Membre
Inscription : 02-05-2011

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

J'ai adoré votre récits!! Les vidéo sont vraiment sympa!

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#14 23-08-2011 12:56:05

YAYA
Membre
Inscription : 10-08-2010

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Salut, super récit, belles photos.
Aparement vous avez fait forte impréssion au gardien du refuge de l'étang fourcat, on est passé quelques jour aprés vous aparement il nous disais "Eux ils étaient vraiment light!" "ils ne mangeaient que des cacahuette et de l'huile d'olive!"
Enfin j'imagine que c'étais vous.
Nous avons bouclé la HRP en 20 jours, seulement étant parti le 1er Aout nous avons eu que très peu de pluie sa aide wink et puis on a pas fait autant de sommets que vous, on a fait certaines cabannes que vous avez faites également.
Joli parcours !!

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#15 23-08-2011 13:13:44

fredlafouine
Fouinez!
Lieu : bretagne
Inscription : 24-05-2009

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Merci. smile

binou a écrit :

C'est moi que vous avez croisé le premier jour, peu après le départ d'Hendaye... c'est sympa de savoir ce qui vous est arrivé !

Héhé, bien arrivé de ton côté?

Coyotte26 a écrit :

tous les ans des gens disparaissent dans des crevasses

En Juillet? Faut demander à Highpic et Yann, nous avons suivi leurs recommandations. Il y avait quelques crevasses visibles de très loin qu'on a repéré à la montée.

YAYA a écrit :

Aparement vous avez fait forte impréssion au gardien du refuge de l'étang fourcat, on est passé quelques jour aprés vous aparement il nous disais "Eux ils étaient vraiment light!" "ils ne mangeaient que des cacahuette et de l'huile d'olive!"

Jeanjacques a écrit :

« Un sac lourd est un sac rempli d'angoisse »... (dédicace à un gardien de refuge à l'esprit ouvert).

Pour tout dire le gars nous a conforté : Ça fait du bien de rencontrer quelqu'un qui en voyant ton matos te dit "mais c'est ça qu'il faut, mais bon dieu pourquoi je n'y ai pas pensé, vous achetez ça où? Viens voir chérie c'est génial!"

wink


´·.¸¸.·´¯`·.¸ ><((((((º>

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#16 23-08-2011 14:10:06

coyotte26
microbiologiste montagnard
Inscription : 29-05-2007
Site Web

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

fredlafouine a écrit :
Coyotte26 a écrit :

tous les ans des gens disparaissent dans des crevasses

En Juillet? Faut demander à Highpic et Yann, nous avons suivi leurs recommandations. Il y avait quelques crevasses visibles de très loin qu'on a repéré à la montée.

l'accident auquel je pense le plus remonte à mai 2010. J'avoue ne pas avoir fait de statistiques. En fait je tiens à insister sur le fait que ce n'est pas tellement le fait d'évoluer non encordé sur un glacier qui me gène le plus, mais le ton de votre récit en ce qui concerne ceux qui évoluent encordés.
Je n'ai pas trop de doute sur le fait que ce n'était pas trop dangeruex et si en plus vous étiez conseillés par yann et high alors je me tais !!! Mais je pense qu'il est honnète de reconnaitre que le glacier des oulettes est un vrai glacier et que le danger est réel. On est pas en train de se demander si un tente de 3kg protège mieux du vent qu'un tarp et du risque d'hypothermie lié à son utilisation par blizzard hivernal au spitzberg (vous aurez bine compris qu'il s'agit là d'une boutade) mais bien d'un risque mortel, réel et non prévisible.
On pourrait en dire autant du port des crampons sur des chaussures de course à pied. Si c'est moi, 110kg, qui monte sur les crampons, j'ai un fort doute sur leur tenue car même avec des chaussures autrement plus rigides, j'arrive quand même de temps en temps à en faire sauter un.
Ce que j'essaye de dire c'est qu'il y a des gens qui liront ce compte rendu sans le recul pour juger de ce qu'ils peuvent faire vu leur propre condition (poids, âge, forme physique et j'en passe). Un petit disclaimer me paraitrait donc utile.
en toute amitié wink parce que je suis bien jaloux et du trip et de votre MULitude....

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#17 23-08-2011 15:43:11

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
Site Web

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Aaaah quel plaisir j'ai eu de vous lire ! Le récit à deux, les photos et les petites vidéos qui donnent le ton: génial !

Ils y a des mots, des sensations qui me parlent... Des souvenirs de pur plaisir même lors des galères: le mental, toujours le mental... Qu'il souffle, que ça caille, qu'on soit naze, paumés, le mental à lui seul peut transformer tout ça en supers moments. Et c'est lui aussi qui permet d'avoir une marge pour pouvoir prendre du recul sur ce que l'on vit, pour apprécier et éviter de foncer dans le mur tête baissée.

En tout cas vous avez du accumuler une bonne expérience en si peu de temps: c'était intense et le temps vraiment pourri smile . Faudra faire quelques progrès en orientation quand même wink .

Bref: 2_smiley-pouce.gif et merci !


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#18 23-08-2011 16:02:06

Guybrush84
Threepwood
Lieu : Aix en Provence
Inscription : 02-08-2010

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Génial le ton du récit, l'un puis l'autre et les petits commentaires de chacun. Les photos superbes, j'aime bien les abris dans ces paysages.
Evidemment l'aventure avait l'air géniale, c'est très bien retranscrit.

Un petit compliment pour finir : Vous êtes vraiment des bargeots !  big_smile

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#19 23-08-2011 16:02:37

sabbish
Membre
Lieu : Côte d'or
Inscription : 01-02-2007

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

big_smile Merci, merci et encore merci d'avoir pris la peine de nous raconter votre périple. j'ai lu toute votre aventure avec gloutonnerie. Tout y est : matos(avec les + et les -), récit, vidéos, photos. Je vous tire mon chapeau. Vous en avez baver, vous avez eu froid, vous avez été fatigué, mais vous êtes allés jusqu'au bout sans jamais renoncer.
Une petite question quand même : est-ce que le fait d'être 2, vous a aidé dans les moments difficiles. Si vous l'aviez fait en solo, auriez-vous été jusqu'au bout ?

Merci

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#20 23-08-2011 16:05:02

binou
Membre
Lieu : Toulouse
Inscription : 20-04-2005
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Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

fredlafouine a écrit :

Héhé, bien arrivé de ton côté?

Ouaip, nikel ! Mais j'ai mis bien plus de temps que vous (36 jours), j'ai choisi de faire des petites journées les jours de flotte, et de bien avancer les jours de beau temps. Du coup au final j'ai réussi à être la majeure partie du parcours sous le soleil. Par contre, depuis mon retour je passe mon temps à analyser tout ce que je vais alléger dans mon matos pour réduire mes 6kg smile

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#21 23-08-2011 16:13:14

jeanjacques
.
Lieu : Agen
Inscription : 05-06-2010
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Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

coyotte26 a écrit :

Ce que j'essaye de dire c'est qu'il y a des gens qui liront ce compte rendu sans le recul pour juger de ce qu'ils peuvent faire vu leur propre condition (poids, âge, forme physique et j'en passe). Un petit disclaimer me paraitrait donc utile.

On en revient toujours au même: adaptation et adéquation entre environnement, bonhomme, matos, et comportement.
Mais merci Coyotte de souligner le fait qu'un glacier doit être pris au sérieux wink
Le ton du cr se veux léger (héhé lui aussi tongue) et ne reflète pas forcément la réalité en terme de difficultés ou d'efforts que demandent certains passages, c'est un choix de notre part de ne pas faire dans "l'exceptionnel". Donc pour recadrer un peu les choses et rassurer les esprits, nous savons (à peu prés tongue) ce que nous faisons, nous avons les compétences pour le faire et nous avons toujours été les plus prudent et sérieux possible. smile

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#22 23-08-2011 17:00:01

Hermelin
Vieux MUstéLidé
Inscription : 03-09-2008

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Super récit et magnifiques photos !
Impressionnant de maîtrise ... et de légèreté.
Merci  smile

Je suis assez d'accord moi aussi avec Coyotte 26, cependant.
Une chose est de passer une fois ou deux décordés et en trails sur un glacier, et d'avoir un peu de chance, il faut bien le dire.
Autre chose est de pratiquer la montagne, le glacier ou les névés régulièrement.
Et là, je crois (je suis même plutôt sûr wink ) qu'il faut pouvoir compter sur autre chose en ce qui concerne la technique et le matos.

Et ce n'est pas parce que la première chose peut occasionnellement réussir que la deuxième devient obsolète pour autant.


"Quand le chameau de nos efforts s'enfonce dans la boue, qu'importe que la destination soit proche ou lointaine".
Ustad Khalilullah Khalili.

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#23 23-08-2011 17:19:14

denq
Membre
Inscription : 30-05-2007
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Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Ca donne envie de repartir illico! Bravo pour votre ténacité sous le mauvais temps . 3 kg ça semble être la barre pour ce type de rando...?


Vaut mieux être un peu titane qu'un grand mulet...

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#24 23-08-2011 17:42:03

fredlafouine
Fouinez!
Lieu : bretagne
Inscription : 24-05-2009

Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

denq a écrit :

3 kg ça semble être la barre pour ce type de rando...?

La barre haute pour une HRP, entièrement d'accord avec toi.

Me concernant : Sans compter le matos alpi, il est tout-à-fait déraisonnable de porter + de 3000 gr de liste de base sinon je ne pourrais pas tenir un tel rythme et aurais beaucoup moins de plaisir. Et je n'ai pas fini d'optimiser mon matos, loin de là.

C'est bien comme ça que tu voyais la chose?

wink


´·.¸¸.·´¯`·.¸ ><((((((º>

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#25 23-08-2011 17:52:48

denq
Membre
Inscription : 30-05-2007
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Re : [Récit + liste] HRP - Haute Route Pluvieuse 2011 - Fred et Seb

Fredlafouine a écrit :

La barre haute pour une HRP, entièrement d'accord avec toi.

Me concernant : Sans compter le matos alpi, il est tout-à-fait déraisonnable de porter + de 3000 gr de liste de base sinon je ne pourrais pas tenir un tel rythme et aurais beaucoup moins de plaisir. Et je n'ai pas fini d'optimiser mon matos, loin de là.

C'est bien comme ça que tu voyais la chose?

Personnellement j'ai du mal à descendre au-dessous de 3 kg, ensuite, chaque dizaine de gramme devient un casse-tête... Mais bon, les casse-tête c'est stimulant... big_smile


Vaut mieux être un peu titane qu'un grand mulet...

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