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#51 10-11-2012 15:51:27

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
Inscription : 07-06-2011

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Je répond un peu aux messages. smile

Déjà un petit coucou à L'artdeschoix07 que j'avais oublié de saluer en début de récit. Merci pour ton message. smile

ventcalme a écrit :

La météo était bonne ce jour là ?

Couci, couça, un peu chargée !  tongue


jpg13 a écrit :

Sympa, ce récit, qui me rappelle des souvenirs de ma HRP à contre courant en 2011 et ses moments forts: les traversées de pierriers, les lacs, toujours des lacs et l'accueil des gens rencontrés.
Un bien beau périple

Merci smile J'étais tombé par hasard sur ton site, le récit de ta HRP est vraiment sympa, j'apprécie plus particulièrement car tu l'as fait à contre-courant comme moi.
Et félicitations, tu as un sacré talent de photographe.


René94 a écrit :

ça c'est l'état d'esprit idéal en "grande randonnée" ! Pouvoir apprécier le mauvais temps.

C'est sûr il vaut mieux. smile

A chaque fois que l'on récupère des prévisions météo fiables, ça reste des prévisions et elles ne sont en général que localisées.
Avec un itinéraire traversant, les infos que t'as eu trois jours avant, cinq vallées avant, bon t'y pense mais tu sais très bien que c'est peu fiable, puis à ça s'ajoute les "on dit" souvent contradictoires et fantaisistes des différentes personnes croisées ! mad
Finalement malgré quelques rares certitudes très générales, on voit au jour le jour. smile

Pour ma part jusque là j'ai été plutôt gâté, on verra qu'ensuite on entre dans une période où il faudra faire un peu plus gaffe à la météo. yikes


fiannae a écrit :

Cela me rappelle une rando dans les Alpes Maritimes avec un jeune golden. Génial, c'était sa première et de le voir gambader, la truffe au vent ou dans les névés, fut vraiment un plaisir. En canirando ? C'est à dire, tu t'es laissé tiré  car il avait la laisse ?

smile Oui j'aime vraiment les chiens, je n'en ai pas actuellement mais ma dernière chienne était aussi un golden.
Baboo est plein de vie, il n'a que 3 ans. smile
On ne l'a pas tout le temps attaché mais on avait la laisse au cas où. Dans la descente, je l'ai pris en laisse pour éviter qu'il prenne les raccourcis (genre 150m négatif bien pentu tout droit vers le lac...) donc c'était plutôt pour le retenir.
Après on a accéléré, je l'ai détaché et on a fait la course. cool

En cani-rando, il me semble que la laisse est accrochée à la ceinture du maître avec une sorte de harnais pour pouvoir être tracté.
Pour plat et montées ok, mais pour les descentes aussi ?
Ou alors la laisse à la main, ou simplement détaché, je ne sais pas mais en tout cas c'est pour moi toujours un grand plaisir que de se promener avec nos boules de poil à quatre pattes. smile


Petitpas a écrit :

C'est une grimpette (Espingo) que j'ai faite bien souvent ! Bon courage pour la suite

Mine de rien je commence à la connaître moi aussi cette montée et mine de rien bis il y a 900m entre les granges d'Astau et Espingo, pour moi c'était du beurre surtout avec un sac à la journée mais pour des gens comme mes proches qui quoique sportifs ne font jamais de rando, c'était pas mal et bien que le temps soit un peu capricieux, ils ont vraiment apprécié.
Moi aussi d'ailleurs, elle est très chouette cette balade, puis une fois à Espingo on a l'embarras du choix si on veut continuer plus haut. smile

Merci pour les encouragements, ça prend du temps mais je le fait à mon rythme toujours avec plaisir et puis j'ai passé la moitié ! cool

zorey


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

Ourson Power

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#52 12-11-2012 11:41:21

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
Inscription : 07-06-2011

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J22 26/08/12 dimanche

Levé à 7h15, je traîne un moment sous la douche puis vais chercher le journal et des clopes au tabac, le gars est vraiment très sympa, ça fait la troisième fois qu'il me voit en trois jours et on discute un peu.
"Bonne route !"
Merci Msieur ! smile

Plus loin dans la rue, je suis interpellé par la vendeuse du magasin d'hier, apparemment elle est plus en fin de soirée qu'en début de journée ! La fleur est un petit peu fanée ce matin... mad tongue

8h, je rentre petit-déjeuner à l'hôtel, le quitte vers 8h45, et me dirige vers la télécabine.
Vu la purée d'hier et d'aujourd'hui je compte me passer sans regrets des mille mètres de montée dans la gadoue de la forêt glissouillante...par contre je poirote une bonne demi-heure le temps que les oeufs daignent éclore...euh...ouvrir !
6 euros la montée et 7 l'aller-retour ! Arf ! neutral

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Un ptit café à Super-Bagnères plus tard, je m'enfonce dans les nuages pour rejoindre le col du Céciré.

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Bonjour madame ! cool

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Je rejoins un couple venu demander le chemin au café après une première recherche infructueuse. Le monsieur m'emboite le pas et nous montons franchement en discutant, il me dit rapidement (entre autres) qu'il a fait deux fois le Mont Blanc....au bout d'un moment, il s'arrête et me dit :

"Pfff, pfff mais on monte à combien là ? "
"Je sais pas, 600, 700m/h...ça réchauffe avec ce temps."
"Oui mais ma femme, elle doit être loin dans le brouillard !"
"Ah oui, tiens !" lol

On entend d'abord le bruit de ses bâtons puis au bout d'un moment elle apparaît, on ne se distingue bien qu'à moins de cinq mètres et elle est "moyen" zen :

"Quel brouillard, puis c'est trop rapide, je crois que je ne suis jamais monté aussi vite de toute ma vie ! " mad

Je les laisse donc même si le monsieur m'accompagnera à nouveau un moment avant de s'arrêter et de dire :
"Ah non mince, j'attends ma femme, à plus tard !" lol

On commence à deviner le col, ferait t-il beau derrière ?

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Y a moyen ! smile

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Et voilà ! cool

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Le massif du Néouvielle au fond ?
Edit : C'est l'Arbizon, j'hésitais entre les deux...merci LukeSmith (P-Team) !

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Je me pose au col un petit peu et un gars d'origine asiatique croisé hier vers le lac d'Oo arrive, il a fait un bout du GR10 depuis Cauterets (je crois) et s'arrête aujourd'hui à Luchon, il est content d'apprendre que les oeufs ont éclos...
Mon couple arrive peu après, heureux de la vue enfin dégagée et me souhaitant bonne route.
Salut les gens ! smile

Ensuite c'est parti pour jouer avec les nuages, le sentier oscille à flanc entre 1950 et 2200m en gros et la "marée" oscille aussi dans ces eaux-là...un régal à parcourir !

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Sur le sentier, juste avant la hourquette des Hounts Secs sont posés trois gars avec une tente 2 secondes pour deux sur un rectangle d'herbe bien déversant au bord du sentier...? yikes

"Salut, je peux m'arrêter fumer une clope chez vous ?" cool
"Oui vas-y !"

Deux de "Panam" et un de Toulouse, "t'as vu ?"...c'est leur première marche en montagne et premier bivouac, une aventure :

Ils décollent hier soir des granges d'Astau...la nuit tombe vite...la pluie aussi...rapidement le brouillard s'invite aussi à la fête...ils montent quand même en s'éclairant tant bien que mal avec un téléphone portable et des briquets... lol
Exténués et tout mouillés car n'ayant pas vraiment de matos adapté, ils finissent par trouver ce petit carré d'herbe au bord du chemin. Il est 2h30 du matin et ça faisait plus de deux heures qu'ils cherchaient un coin plat après avoir maintes fois glissé, cru avoir paumé le sentier ou l'avoir vraiment paumé, etc...
Ils n'avaient pas de duvet et pendant la nuit (ce qu'il en reste), la tente a commencé à glisser avec eux dedans, ils ont cru mourir et sont sorti en panique, ils ont ensuite mieux fixé la tente...

"Mais bon, on a pas dormi hein, c'est pas l'été ici en haut, il a fait trop froid ! Là on commence tout juste à se réchauffer avec le soleil qui arrive mais ça va on a "kiffé à fond le trip" quand même !"
lol lol lol Excellent !

Salut les gars, j'espère que le retour a été moins "animé" que l'aller et que vous recommencerez, un peu plus avertis j'en suis sûr. smile

Oh, serait-ce le lac d'Oo ?

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Et oui !

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J'arrive vers 13h30 au refuge d'Espingo décidé à prendre une bière et peut-être autre chose si la grève de la ponte est terminée...(il est beaucoup question d'oeufs depuis hier... tongue )

...ou si le gardien (qui est là aujourd'hui) était sympa, il était peut-être dans un mauvais jour mais pas un sourire, seize ans qu'il est là, sait tout, a tout vu, etc ... neutral

...bref après ma bière, je me suis barré manger au Lac Saussat...

Je me suis installé dans l'herbe au sud du lac, après manger j'ai entamé une bonne sieste en plein soleil et au bout d'un moment de somnolence je suis réveillé par les tintements d'un troupeau. Celui-ci vient de descendre et je me retrouve en plein milieu de quatre ou cinq centaines de brebis.
Ne bougeant pas trop, ma présence ne semble pas les déranger et elles passeront une bonne demi-heure à mes côtés. smile

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Ensuite elles repartiront de là où elles venaient (dans la montée vers le Portillon) et arriveront "en haut" au moment où le berger se pointe (d'en bas) pour les descendre et les regrouper pour la nuit ! lol

"à gauche ! à droite ! regarde en haut ! pas bougé ! fais venir ! passe devant !  au pied là !"

Quelques exemples d'ordres donnés à ses trois border-collie d'au moins 200m, à part le plus jeune les chiens sont très obéissants, c'est un spectacle très agréable à voir qui durera plus d'une heure, les brebis s'étant séparées en petits groupes dans le cirque.

Agitation bien plus à mon goût que celle qui régnait à Luchon. wink

Ecrit à 16h21 dans l'herbe

Je décide de rester là pour la nuit car les sommets se chargent doucement et je pense bien que l'herbe bien moelleuse ne fait pas légion autour du refuge du Portillon 700m plus haut. Puis ça fait déjà un moment que j'ai arrêté d'avoir des scrupules après de courtes journées de marche.

19h18 : Le tarp est posé et le dîner avalé.

Vues sympas depuis l'abri :

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Un monsieur est arrivé pas très loin, il a posé sa tente, mangé et est déjà couché depuis une demi-heure, il a soixante-cinq ans, est du coin et a trouvé la montée depuis les granges d'Astau très dure cette fois ci. C'est pourquoi, fourbu, il a préféré se coucher très tôt pour tenter  la montée au Quayrat le lendemain.

Un père avec ses trois ados est aussi arrivé peu après. Intrigué par le tarp, il vient me saluer et discuter un moment, ils vont poser les tentes ici pour partir tôt demain matin en direction du Perdiguère. Il me dira aussi qu'il est prévu beau temps jusqu'à mercredi soir. cool

Là on aperçoit leurs tentes au fond à droite près du lac Saussat :

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Je réalise qu'ici, ce n'est pas dans le parc national et que de ce fait on peut laisser les tentes montées toute la journée pour aller promener et y revenir le soir, ce que feront mes voisins.

La lune se lève...

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...et le jour se couche petit à petit.

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Dodo vers 21h30 smile

Ecrit entre 19h18 et 21h23 devant mon abri, toujours dans l'herbe

Dernière modification par zorey (23-11-2012 13:27:19)


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

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#53 16-11-2012 10:55:14

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J23 27/08/12 lundi

Réveil 6h, lever 7h, départ 8h et des framboises ! smile
Mon petit nid :

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Regard en arrière d'un peu plus haut :

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Lac glacé atteint par le flanc est des Spijeolles (itinéraire de ski en points bleu sur l'IGN) à 9h et des myrtilles ! smile
Les Gourgs Blancs dominent :
Edit : c'est le pic du Seil de la Baque, merci LukeSmith (P-Team) !

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Je me pose au col des Gourgs Blancs pour mon second ptit déj, on est bien là, c'est à nouveau un décor minéral splendide qui s'offre à moi.

Au fond de gauche à droite :  Grand Quayrat, Lézat, pointe de Litérole et Perdiguère. La Tusse de Montarqué juste dans le rayon de soleil (à gauche).

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Edit : précisions sur le panorama apportées par Gldn (P-Team), merci à lui ! smile

Du coup je me suis amusé à annoter la photo pour bien capter le Tuc...euh le truc :
1 - Lézat
2 - Crabioules (juste une tranche)
3 - Col Inférieur de Litérole (le fameux)
4 - Pointe de Litérole
5 - Royo
6 - Tuc de Litérole (ou l'autre à gauche entre 5 et 6 ?)
7 - Col Supérieur de Litérole
8 - Perdiguère
9 - Hito occidental du Perdiguère (on voit pas  l'oriental)
10 - Portillon d'Oô (et col du pluviomètre mais c'est caché par les chiffres)
11 - Pic du Portillon d'Oô

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Un groupe finit sa pause pendant que j'entame la mienne
Je me tâte énormément à monter au Gourdon, un "3000" facile et gratuit à ce qu'on dit. C'est une des raisons pour lesquelles je n'y monterai pas, deviendrais-je exigeant ?
Les autres raisons étant une forte flemme et surtout l'incertitude météo, mieux vaut avancer rapidement et puis cela me fait une antépénultième bonne raison de revenir ! cool

Le maître des lieux :

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Alléché par la descente qui se présente à moi, et le temps incertain encourageant je finis par trancher et me lance à nouveau dans une descente "à tambours battants".
Balibalibah ! big_smile

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Voici le premier gourg (sous le pic Camboue) qui n'est pas vraiment blanc mais a tout de même une jolie teinte laiteuse peu commune.

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Je rattrape le groupe juste avant le premier gros gourg (vers 2560m mais ptèt que j'me goure de gourg), ils sont cinq, un jeune et quatre un peu moins jeune ! tongue
Sur cette photo, on voit le lac du Milieu à droite et celui des Isclots à gauche.(je passe sur la vanne du lac du Milieu à droite et pas au milieu hein...)

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"Merci ! Bonjour ! Pardon ! Bonne journée, à plus tard !"

Une fois au gourg, je suis soufflé par la couleur de ce dernier, un vrai lagon de montagne, manque plus que les cocotiers ! (certains y trouveront une allusion à une sombre histoire de tongs et de montagne perdue... tongue )

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Je continue à descendre à balle dans ce superbe décor et et perd un peu la trace avant le lac des Isclots.
Je passe en gros hors-sentiers rive gauche au plus près du thalweg en fait en suivant la direction de la trace cairnée empruntée (marquée en bleu sur IGN : ski) bien évidente jusque là. J'aperçois un sentier rive droite et constate qu'il est sur la carte, je traverse et le rejoins vers 2440m.

A partir des Isclots, je croise quelques personnes "à la journée" tous très sympas et enjoués, décidément l'ambiance dans le Luchonnais me plait beaucoup. smile
Le lac :

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Je pensais y manger mais je n'en ai pas vraiment envie de m'arrêter ni très faim, et malgré le ciel bleu j'ai toujours ce pressentiment qu'aujourd'hui l'orage peut vite arriver.

Après avoir croisé une dame très gentille et très contente d'être presque arrivée au lac car n'ayant pas marcher depuis un moment, j'arrive au lac de Caillauas et malgré sa belle teinte je suis un peu déçu par son aspect, la grosse bâtisse en ruines sur le barrage n'améliore pas (empire même) le tableau.
Je salue un couple posé à l'abri du vent derrière un mur et m'installe pas très loin pour manger.
Je commence par fumer une clope et peste un peu contre l'endroit où je suis, la vue est bouchée et au choix c'est ombre froide ou soleil plein vent fort...je remballe et vais voir à la cabane un peu plus bas dans le thalweg en me disant que quitte à ne pas avoir de vue autant être installé tranquillement dans la cabane pour manger, peut-être un truc chaud même du coup !

Oh Bordel ! neutral
Voilà la pire cabane depuis le début, une porte branlante, un tas de vieilles mousses et déchets divers autant à l'extérieur qu'à l'intérieur et pour bien remuer le couteau une deuxième partie fermée avec une inscription disant propriété privée résidence secondaire de machin.
Je dis fermée mais selon les infos prises sur le net, c'était plutôt difficile à ouvrir mais "ouvrable" selon certains. Apparemment beaucoup s'y étaient tout de même cassé les dents, moi aussi mais je ne crois pas avoir vraiment insisté, ça aurait sans doute été différent dans d'autres conditions...
Si des personnes en savent plus, n'hésitez pas, merci d'avance.
>abri de Caillauas <

Un peu contrarié, je commence à manger (froid) assis devant la cabane, je suis heureusement vite apaisé par la découverte de quelques marmottes qui vaquent à une trentaine de mètres en face. cool

Une fois repus, j'hésite à prendre le sentier en balcon rejoignant le lac de Pouchergues et le vallon d'Aygues Tortes, une sorte de raccourci évitant le refuge de la Soula et permettant de ne pas "perdre" 300 mètres de dénivelée.
L'unique raison qui me fait trancher pour la descente au refuge est l'idée de pouvoir peut-être acheter quelques denrées sucrées de plus car j'ai mal calculé mon coup à Luchon et le prochain ravitaillement sûr est assez éloigné.

Encore une fois bien rigolo de voir l'évolution de la tête du gardien quand je lui demande d'abord un lait fraise et le siffle "cul sec", puis une bière bue rapidement aussi quoique pas "cul sec" puis un café ! big_smile
Je me fais moi-même pensé à Obélix arrivant au comptoir de la taverne : "un lait de chèvre !" ...et trois sangliers ! yikes tongue

Le jeune gardien, très sympa, est désolé de n'avoir qu'une plaquette de chocolat à me vendre et m'offre gentiment une compote de pommes avec mon café. Au moment où je partirai, il me rattrapera même pour me filer une petite madeleine fourrée au chocolat, miam !
Salut et merci beaucoup ! smile

Ecrit à 13h57 au refuge de la Soula

Vers 15h, les cinq gars vus au col et doublés dans la descente arrivent pendant que je fume une clope dehors. Ils ont fait une boucle de trois ou quatre jours en passant en Espagne par le port de Pouchergues et en revenant par celui d'Oo, boucle vraiment appréciée apparemment. 
Un d'eux a été un peu à la traine et se fait gentiment chambrer par les autres, j'en profite pour leur demander si par hasard ils n'avaient pas oublié le frein à main dans la descente... tongue ...ce n'est pas mon genre mais voir le vilain chambreur chambré me fait marrer.
Salut les gars ! smile

La Soula c'est en bas à droite !

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Dernier petit ressaut agréable de la journée :

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Une petite heure plus tard, je me rafraichis à la rivière devant la cabane de Prat Cazeneuve, très grande avec huit "vrais" matelas à l'étage, deux tables et des bancs, un poêle et une partie fermée réservée au berger.
J'y reste ! cool
En chemin j'ai croisé un groupe de quatre HRPistes (juste un bout) sympas dont certains étaient orienteurs, salut à vous ! smile

Un quart d'heure avant la cabane, j'ai aussi croisé des gens qui y avaient passé la nuit précédente, un couple avec leur fille d'une vingtaine d'années.
"Vous allez à la cabane; elle est sympa vous verrez et en plus vous serez tranquille, on a vu le berger, il n'y dormira pas cette nuit..."
Ok, ils sont bien ces gens me suis-je dis...mais en entrant dans la cabane (poussez fort !), je constate qu'en fait ils sont moyen bien ces gens...même si ce n'est pas grand chose, miettes et trucs sur les deux tables, sol dégueu avec papiers et merdes diverses...je reconnais que ça peut ne pas être super en arrivant, mais il y a un minimum, enlever les miettes et donner un petit coup de balai ça prend deux minutes...
...et puis en arrivant hier dans la journée et en redescendant vers la Soula en fin de journée, il me semble bien qu'ils avaient largement le temps...
Je réalise que "Monsieur le randonneur jovial à bonne bouille" avec qui on taille complicement le bout de gras au détour d'un chemin peut aussi être un civilisé incivilisé et irrespectueux...j'aurais vraiment donner le bon dieu sans confession à ces gens... sad

De rage, je passerai du temps à tout nettoyer et ranger à fond avant de m'installer (j'ai même passé le balai à l'étage, on monte pas avec les chaussures midediou !).

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Après les ablutions et la lessive, je fais un peu d'ordre dans mes affaires et m'envoie une bonne platrée de pâtes assis dans l'herbe en plein soleil.
Voici la garniture lol :

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Un troupeau de brebis est descendu en même temps que l'ombre qui a atteint la cabane vers 19h15. cool

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Ici on peut voir un bout du sentier en balcon venant de Caillauas, juste au dessus de la ligne d'ombre :

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Depuis l'entrée en France, je n'ai plus vu un seul cheval (snif), juste quelques vaches et par contre beaucoup de brebis, ça ça fait du bien ! smile
Même si ça n'a toujours pas pété, de nombreux nuages arrivent maintenant depuis le sud-ouest, cela ajouté aux couleurs du jour qui s'éteint, donne un ciel mouvant vraiment magnifique.

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Derniers rayons pour mister Shrader :
Edit : en fait c'est sûrement le pic d'Aygues Tortes mais ça sonnait bien "mister Shrader" (des tortues ninjas tongue ), encore merci LukeSmith !

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Je repense à ma journée, quel décor encore une fois, les Gourgs Blancs m'ont vraiment donné envie d'aller leur rendre visite.

Ecrit à 19h21 à la cabane de Prat-Cazeneuve

Hey mais la terrasse est chauffée !
Les pierres restent chaudes longtemps après la longue exposition au soleil, c'est très agréable avec le petit air qu'il y a ce soir. C'est calme et très beau.

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J'y passe un long moment à penser à mes proches, à toutes les personnes qui m'ont inspiré, conforté à remplir d'encore un peu plus de montagne cette période de ma vie.
J'ai même une pensée pour tout les traceurs de chemins quels qu'ils soient, merci à eux d'avoir un peu ouvert la montagne. smile

Une deuxième plâtrée de pâtes encore bien garnie et un petit brossage de quenottes plus tard, je vais me coucher heureux vers 22h30.

Ecrit à 22h42 au pieu

>Refuge de la Soula<

Dernière modification par zorey (23-11-2012 13:25:04)


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

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#54 19-11-2012 13:52:15

emmi
mulette
Lieu : belgique
Inscription : 10-05-2011

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

héhé c'est marrant, on était à luchon en même temps! sauf que nous on y est arrivé (le samedi) venant de superbagnères (dans la purée de poix! par le chemin que tu as fait le dimanche), et qu'on avait terminé notre petit tour d'une dizaine de jours ...
on aurait pu s'envoyer des fleurs!  tongue

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#55 19-11-2012 18:58:15

jeanjacques
.
Lieu : Agen
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Site Web

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

C'est génial de revoir des passages 1 an après. Pas mal d'endroit que je découvre sous un nouveau jour avec la belle météo que tu as eu.
Tu as l'air de t'être bien éclaté wink

Bon courage pour le reste d'upload de photo, je sais à quel point c'est long big_smile

Dernière modification par jeanjacques (19-11-2012 19:04:11)

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#56 20-11-2012 15:37:11

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
Inscription : 07-06-2011

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

AS (anté-scriptum ?) : merci pour vos messages je vous réponds plus tard smile

J24 28/08/12 mardi

Encore une super nuit, grasse matinée jusqu'à 7h52 dans le matelas bien douillet.
Vers 4 h du matin, l'orage pressenti est enfin arrivé.
Je me suis levé pour admirer le spectacle, c'était du lourd, il est resté sur le vallon pendant dix minutes avec son et lumière simultanés.

Ecrit avant 9h30

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Je prends mon temps et ne quitte la cabane que vers 9h30 après y avoir laisser un petit mot. wink
Je croise les brebis d'hier soir montées pâturer un peu plus haut. Je passe ensuite près d'une petite retenue d'eau :

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Arrivé à 11h30 au port d'Aigues-Tortes par un raccourci, une sente cairnée n'apparaissant pas sur ma carte, plus à l'est que le sentier prévu.
Trace normale en bleu, trace empruntée (et rajoutée) en rouge  smile :

Edit : On me souffle qu'en fait j'ai bien pris l'itinéraire décrit dans le Véron.
Sauf que j'avais récupéré Transpyr (le nouveau topo est/ouest de J. Bonneaux) à Luchon et laissé le Véron à mon père (qui l'a toujours d'ailleurs...) d'une part. D'autre part sur ma carte imprimée, j'avais tracé un fil rouge qui par erreur suivait la trace de ski (en bleu) et je n'ai pas sorti le topo ce jour-là... tongue  Voilà pourquoi j'ai cru découvrir un raccourci alors que c'était le bon chemin, cte blague ! lol

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C'est en haut à gauche !

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Là, c'est les Gourgs Blancs ! wink

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Il y a quelques passages où ça grimpe bien fort dans la caillasse.
Grimpouillons ! smile

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Regards en arrière :

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Ces deux dernières photos écrasent un peu le décor, on ne se rend pas bien compte de la pente mais ça plongeait bien derrière. yikes

Presque arrivé !

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Pendant la montée, j'ai pu suivre l'évolution de gens plus bas qui montaient par l'autre sentier.
Je fais au port une longue pause contemplative, nourrissante bien sûr et même instructive :

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L'imposant massif du Posets est apparu :

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Dernier regard en France et on y va :

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Vers 13h15, je rencontre Pascal juste sous le col.
Il a entamé la HRP à Artouste (vallée d'Ossau) et se rend à Luchon.
Il a démarré avec deux amis, un n'étant pas en bonne condition physique a abandonné dès le deuxième jour et l'autre a du malheureusement aussi abandonné à cause d'un dos bloqué juste après.
Pour sa première rando en montagne, il a tout de même pris la très courageuse décision de continuer seul. Je trouve ça vraiment énorme et je le félicite vivement.
On discute presque une heure ensemble, vous la connaissez l'histoire du randonneur qui discute et qui dit :
"...blabla...blabla...bon je crois que je vais re-poser mon sac...blabla...blabla...ah oui, moi aussi...blabla...blabla..." smile

Il me dit qu'il est vraiment content de parler français avec moi car il ne cause pas un mot d'espagnol et du coup ça fait trois jours qu'il n'a pas pu discuter !
"Tu vois c'est pour ça que je te raconte ma vie !" lol
Il vient du refuge de Viados et pense s'arrêter dormir à Prat Cazeneuve. Je lui dis que la cabane est très chouette et aussi très propre...
Il m'offre du café et un plat lyophilisé dont il n'a plus besoin, cool ! smile
Nous nous prenons l'un l'autre en photo et nous quittons après une chaleureuse poignée de mains.
Merci, à bientôt l'ami ! smile

Dix minutes après avoir quitté Pascal, je rencontre Juan-Vicente qui monte. Il n'a pas l'air très rassuré et me demande direct : 

"C'est encore loin le port de Gistaïn ? Et le refuge d'Estos ?"
"Gnhein ?!?" yikes mad

Je lui fait remarquer qu'il est complètement à l'ouest... lol
...plutôt trop au nord en fait !
Venant de Biados par le GR11 il est parti plein nord à l'embranchement près de la cabane d'Anes Cruzes vers 2050m alors que le port de Gistaïn était plein est...500m de grimpés pour rien...à redescendre ! hmm

Vu que c'est mon chemin, je lui propose de l'accompagner jusqu'au fameux embranchement.
Un poil déstabilisé par son erreur, il accepte de bon coeur et reprend vite confiance, quelle pipelette ! mad
Et quelle lenteur, il arrive en soufflant quand je l'attends et remet direct en route la machine à blabla dans un anglais douteux et très rapide !
Il me fait mourir de rire, j'accélère vivement (et vilement) de temps en temps pour le voir me rattraper complètement essoufflé et recommencer direct à tchatcher. lol

Photo du chemin parcouru depuis l'embranchement, mince je l'ai semé ! tongue

5815_cimg0573.jpg

Une fois arrivé à l'embranchement (à 15h... hmm ), je me rends compte qu'il a vraiment plané en regardant le panneau.
Je n'ai pas de photo mais pour expliquer, en gros il y avait trois planches distinctes sur le panneau avec chacune une direction différente indiquée par une flèche sur chaque planche :
planche du haut direction Biados à droite (flèche à droite de la planche)
planche du milieu direction port de Gistaïn en face/en haut (flèche à droite de la planche)
planche du bas direction port d'Aygues Tortes/Anes Cruzes à gauche (flèche à gauche de la planche)

En gros il a lu port de Gistaïn sur la planche du milieu et y a associé la flèche vers la gauche écrite  juste en dessous sur l'autre planche (je sais pas si c'est clair...).
Bref il s'est gouré, il disposait pourtant de cartes, boussoles, altimètres et GPS ! (oui altimètres et boussoles avec un s...)
lol lol lol
Le luchonnais et les Posets sont maintenant bien chargés de nuages sombres. Il me demande si je monterais au col à sa place et je lui répond par la négative, malgré ça après quelques hésitations il me salue et s'engage dans la montée ! mad

5815_cimg0574.jpg

Salut Juan-Carlos, j'espère que tu n'auras pas eu de soucis pour rejoindre Estos, de ce que j'en ai vu ensuite, tu as du pouvoir passer.

Et moi j'hésite, après avoir fait le plein d'eau je vais me poser à la cabane pour déguster les pâtes à la bolognaise offerte par Signor Pascal.
On réfléchis bien mieux le ventre plein. tongue

Mon premier choix est de passer par le collado de Senal de Viados ou Pas de la Gatera pour ensuite aller dormir soit dans la cabane de Bachimala pour laquelle je n'ai aucune infos, soit bivouaquer plus bas dans le vallon de Zinqueta de la Pez et peut-être aller voir vers le pic Shrader/Grand Batchimale demain matin avant de filer vers Rioumajou.

A priori, j'avais prévu depuis la Soula d'emprunter une ancienne variante HRP et de rejoindre Barroude via Rioumajou comme l'a fait Gérard (P-Team).
Deux étapes assez exigeantes en dénivelé et orientation que j'ai finalement squizzées en allant dormir à Prat Cazeneuve.
Bien m'en a pris car je ne pense pas que j'aurais vécu l'orage de la même manière sous mon tarp dans la vallée de la Pez... big_smile ...où j'aurais sûrement été bivouaqué avant de gagner Rioumajou...et où il me semblait que la cabane Jean Forgues était occupée par le berger...pis j'étais dans ma journée :
"ouh il fait beau mais ça va pas durer, allons vite au sud !"
...pis j'aurais pô vu les Posets de si près ! tongue

Pas de regrets mais j'y reviendrai. cool

Les liens pour les étapes chez Gérard :

Soula - Rioumajou
Rioumajou - Barroude

Une discussion ultérieure très intéressante entre Dinosaure, Gérard et Scal (quand deux piliers des Pyrénées en rencontrent un des Alpes smile ) faite sur P-Team et relancée par Scal pour préparer sa HRP :

Discussion Pyrénées-Team

Le lien vers le récit de la super traversée de Scal sur RL :

Une HRP à la mode de l'Ariège

Après manger j'hésite toujours et commence à me refroidir en short, je vais faire un tour et tombe sur l'ancienne porte en fer de la cabane (30m à l'est), elle est brulante, parfait pour une petite sieste posé avec vue Posets !

Pascal avait eu la météo le matin même à Biados et l'orage devait arrivé vers 16/17h.
Vers 17h toujours rien, le ciel est toujours un peu sombre mais ça ne s'est pas empiré. Prêt à rester m'abriter là au cas où ça pétait, je commence maintenant à m'ennuyer et la cabane n'est pas super (surtout après Prat Cazeneuve).

Allez tant pis on descend vers Biados, pas question de monter au Pas maintenant, je regrette un peu de ne pas y être monter direct en quittant Juan-Carlos, ça serait passé... roll

5815_cimg0577.jpg

La descente est agréable et bien tracée, j'y croiserai un troupeau de brebis avec qui je ferai vite fait une petite partie de 1, 2, 3...soleil ! big_smile

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5815_cimg0580.jpg

J'arrive au refuge en une heure sous un petit crachin pour les dernières cinq minutes, le genre de petits détails qui encouragent plus à passer une nuit "en dur" que dehors...surtout pour 11€50...ce que je décide donc de faire.
Le refuge est grand et plein sauf un des dortoirs que je partage avec une allemande...serais-je poursuivi ? mad

Ecrit à 18h32 dans la pelouse devant le refuge...avec une bière

Après la douche je vais manger dans une petite maison séparée du refuge (partie hiver ?), repas en bonne compagnie avec deux espagnols des Canaries qui baladent depuis un mois à travers Asturies et Pyrénées. On compare un peu la nourriture qu'on trimballe, ils prennent des fajitas toutes prêtes en guise de pain, mmmmh à tester pour voir...ils ont de l'ail comme moi...ils découvrent les champignons secs et disent que c'est une bonne idée, qu'ils n'y avaient pas pensé.
Ils sont aussi très étonnés de la quantité de bouffe que je m'enfile, presque deux fois la dose qu'ils ont mangé à deux ! tongue

A 21h17, la lune se lève près du Posets et Véga apparaît et disparaît entre les nuages, je pars faire un petit tour au dessus du refuge.

5815_cimg0587.jpg

5815_cimg0591.jpg

De retour au dortoir, je discute un long moment avec Frau Ilena.
Elle a découvert la rando et le bivouac il y a deux ans, et là elle arrive à pied d'Allemagne, c'est son cent-soixante-dixième jour de marche !

Partie d'Allemagne, elle a traversé l'Autriche pour gagner l'Italie et Rome et est ensuite "remontée" jusqu'à la France qu'elle a traversé pour rejoindre l'Espagne et le GR11 pour enfin viser Saint-Jacques de Compostelle, impressionnant !
C'est seulement sa seconde nuit en gîte (168 bivouacs !) depuis qu'elle est partie mais elle en avait besoin car elle est très éprouvée, elle s'est un peu perdue en venant d'Estos et a été très impressionnée par le terrain et le temps menaçant, sa pire journée depuis le début.

On discute matos, elle est très intéressée par mon sac et son contenu car le sien (hors-vivres) accuse trente litres et dix kilos de plus ! yikes
Je suis d'autant plus impressionné par ce petit bout de femme qui est arrivée jusqu'ici à pied depuis la forêt noire.
smile
L'orage est arrivé pendant que nous discutions et d'un commun accord nous avons laissé la fenêtre  ouverte pour profiter du spectacle au lit.
smile
Dodo vers 22h30

Ecrit au lit avant 22h30

Refuge de Biados/Viados

Dernière modification par zorey (23-11-2012 13:38:02)


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#57 20-11-2012 16:37:03

florencia
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Juste en clin d’œil, quelques photos de l’étape Baroude- Rioumajou, effectivement très belle    smile

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(Rioumajou est derrière le dernier plan de la photo).

Merci également pour ton retour qui fait ressurgir plein de bons souvenirs   smile

Flo

Dernière modification par florencia (21-11-2012 13:06:54)


Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

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#58 23-11-2012 13:01:48

zorey
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Salut !

Je passe répondre aux messages et faire quelques éditions pour précisions/corrections dans les messages précédents, merci pour vos messages et à ceux qui me "soufflent dans l'oreillette", ils se reconnaitront. smile
Je rajoute aussi une photo pano annotée au jour 23.

Emmi a écrit :

On aurait pu s'envoyer des fleurs!  tongue

smile
J'ai lu ton récit, sympa !
En bon addict des Pyénées j'y mettrai sans doute un message.
Le samedi, on s'est vraiment raté de peu je pense puisqu'avec mes proches (et leur chien) on est arrivé au refuge d'Espingo vers 11h30, vous deviez déjà être en route vers Superbagnères...on s'est peut-être croisé à Luchon entre deux fleurs... big_smile
En même temps je ne me rappelle pas trop des gens croisés ce jour-là, c'était plutôt d'abord "journée proches" suivie de "on trouve où dormir et on se prépare à vite se barrer !" lol

jeanjacques a écrit :

C'est génial de revoir des passages 1 an après. Pas mal d'endroits que je découvre sous un nouveau jour avec la belle météo que tu as eu.

Cool, j'espère que ça te donne envie de replonger dans les bras de Pyrène. smile
Puisque tu es là je mets plus tôt que prévu le lien  "Haute Route Pluvieuse" de votre traversée pour ceux qui ne l'auraient pas vu dans ta signature, au top  ! smile

Votre traversée m'a bien inspiré et puis en haut du Mulleres j'ai essayé de voir ce que que vous aviez fait. En gros si j'ai bien compris, vous vous êtes retrouvé à descendre vers l'est la crête entre le col d'Alfred et le Cap deth Horo de Molières (flanc est de son arête nord en fait) jusqu'au lac. yikes
Pour le lendemain, l'histoire ne dit pas votre itinéraire après l'estanh nere (qui n'avait "rien à foutre là" lol ).
Sacré détour !
C'est vrai que de mon côté sur l'ensemble j'ai vraiment été gâté par la météo, ça n'a pas été votre cas, c'est un peu dommage et ça ne facilite pas l'orientation.
Faut la refaire !
Sans passer aux mêmes endroits, c'est possible, j'y bosse ! smile

Bon courage pour le reste d'upload de photo, je sais à quel point c'est long.

Merci, effectivement ça en fait un paquet...mais je commence à bien maîtriser le mode robot uploader ! wink


smile Coucou Florencia !

Sympa le clin doeil, merci pour ces belles photos, je suis content de raviver des souvenirs (et désolé pour les É sans accent... tongue ).

Il y a un vrai truc avec cette étape de crête, un petit tour de quelques jours incluant ce passage et quelques sommets ça me plaît bien ou alors pour ma prochaine HRP, on verra.

Du coup voici quelques chtites photos d'une des balades qui m'a donné envie de parcourir les crêtes du Moudang et de Bataillence (prises avec mon appareil, celui qui est cassé, snif).
C'était en promenant vers le pic de Barrosa :

Pas d'objectif vraiment déterminé pour cette journée. J'arrive au col de Barroude, le panneau indique une destination à droite et une à gauche.
Plutôt attirant tout droit dans ce sentier caillouteux sans indication de destination ? cool
En avant Guingamp !

5815_barroude_1.jpg

D'un peu plus haut, voici donc le début de la crête avec le pic de Port-Vieux, son port et sa crête qui file à droite.
En arrière plan on voit le début du massif du Néouvielle, du pic Long jusqu'au pic de Bugatet en passant par Campbiel, Estaragne et Méchant.

5815_barroude_2.jpg

Et ici la suite de la fameuse crête.
Pour le panorama y en a tellement que je dirai simplement qu'on voit le Luchonnais après la fin de la crête et qu'on doit bien apercevoir Batoua, Shrader/Batchimale, Posets et plein d'autres... hmm smile   

5815_barroude_3.jpg

Et là, on descend vers le site de Barroude qui vaut lui aussi le détour mais j'en reparlerai plus tard... cool

5815_barroude_4.jpg

Dernière modification par zorey (23-11-2012 13:04:07)


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#59 24-11-2012 00:59:24

strip_the_road
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Sympa cette crête !
On attend la suite avec un pas science !


"La foi transporte les montagnes. C’est vrai. La raison les laisse où elles sont. C’est mieux."

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#60 27-11-2012 23:22:56

zorey
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J25 29/08/12 mercredi

Oeil ouvert à 5h49...réveil à 5h51...lever 6h15...quelle grasse mat' ! roll

Petit déjeuner perso avec les companeros des Canaries dans la cabane au fond du jardin... tongue ...puis second au refuge, pas vraiment top ni copieux et servi par le serveur porte de prison mais je n'ai plus trop de sucré. hmm

Je suis avec deux couples amis, un français et un de Québec, tabernoosh de tabernacle ! lol

Ils font un tour de quatre ou cinq jours et vont ce matin vers Angel Orus pour tenter le Posets demain. Ils m'offrent les restes de leurs petits déjeuners, des barquettes de confiture et des gâteaux secs (imitation galette bretonne mais très bon).
C'est eux que j'observais hier plus bas sur la trace ski en montant au port d'Aygues Tortes.
Je me rappelle que la dame française "organisait" un peu la sortie, ça plaisait beaucoup aux autres même s'ils en avaient un peu chié justement dans ce passage.
Salut vous, en espérant que vous avez eu beau temps... hmm wink

Je pars finalement à 8h00 vers le vallon de Zinqueta de la Pez.
Bye Viados et Posets, à la prochaine.

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Un peu plus haut :

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Oh la belle crête smile  :

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Et la suite de la crête que j'appellerai trivialement crête de Rioumajou big_smile , je vais en face :

5815_cimg0600.jpg

En descendant au refuge de Balibiernes (que je croyais gardé), je tombe sur un cadavre d'isard pas complètement fini.
Je sais pas pourquoi d'un coup j'imagine un couteau avec manche en corne d'isard et j'essaie d'en arracher une. lol

5815_cimg0601.jpg

C'est vraiment dégueu et ça pue, je force un moment comme un bourrin, j'essaie même avec une grosse pierre mais je n'y arrive pas. J'arrête et reprend mon chemin comme si de rien n'était, amusé en pensant que je deviens peut-être un peu trop primaire ! lol yikes

Arrivé au refuge, j'ouvre une des deux parties pour voir, c'est très grand et il y a des tables et des bancs, j'entends marmonner dans la seconde partie. Apparemment c'est occupé et en voie de difficile réveil, il y a aussi juste à côté une petite bâtisse ouverte, je ne m'attarde pas.

Juste un peu plus bas dans un pré, je rencontre quelques marmottes et un poulain qui me fonce littéralement dessus...pour jouer...à grands coups de tête et de cabrages...il me fait bien délirer et j'y reste une bonne demi-heure sous la surveillance de sa maman bien sûr, un joli cadeau de début de journée. cool

5815_cimg0607.jpg

J'arrive vers 10h15 au port de la Madera, la vue est splendide et le schiste omniprésent très beau, je ne regrette pas d'avoir improviser pour assouvir mon envie de passer par la vallée de Rioumajou que voilà. big_smile
La montée a été fort agréable et très jolie avec de nombreuses vaches rencontrées et pas une seule personne.

Schrader/Batchimale :

5815_cimg0612.jpg

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Posets :

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L'arrivée :

5815_cimg0619.jpg

Le Batoua me fait de l'oeil mais le temps bouché depuis l'aube me dissuade d'aller y faire un tour. En fait l'idée était juste de passer par Rioumajou, c'est tout. 
Je n'y ai plus été depuis ma petite enfance et je pense à y aller depuis que je me suis bien remis à la montagne.
Maintenant que j'y suis, ben euh...je suis très content et pas du tout déçu mais euh...on va où ? mad

L'hospice de Rioumajou, c'est dans le trou :

5815_cimg0621.jpg

Vers le nord depuis le port : pic de Cauarère à droite et au fond de gauche à droite Aret, Montfaucon  et Arbizon  ?

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Peut-être un réflexe HRPiste et aussi plus certainement un peu la flemme de descendre pour remonter (surtout s'il y a des troupeaux de gens en bas), après une pause je décide d'aller vers l'ouest sans perdre trop d'altitude.
Je suivrai bien la crête mais elle ne part pas plein ouest et je découvre une trace cairnée qui part à flanc dans la caillasse fine, super joli et dominant le sentier qui descend vers le fond de la vallée.
Par là:

5815_cimg0623.jpg

Je contourne donc par le flanc ce demi-dôme de cailloux puis descend un peu vers de l'herbe et un talwegh où un ruisseau coule à tout petits flots.
La trace est un peu confuse à cet endroit mais je la retrouve facilement en traversant le talwegh. Je descend un peu et ô joie, après avoir franchi une petite avancée, je surprend une vingtaine d'isards, le plus près encore une fois à moins de cinq mètres (cf jour 6 près de l'étang Fourcat wink ).

Encore une fois, je les admire s'enfuir avec une facilité et une efficacité impressionantes, quel pied ! (au sens propre c'est le coach d'athlé qui parle... hmm )

Voici une photo à peu près valable mais ils sont vraiment loin :

5815_cimg0628.jpg

Et voici la photo suivante...je les vois dans l'appareil au moment où j'appuie sur le déclencheur...je lève les yeux vers eux et je ne les trouve plus...je regarde comment est la photo avec espoir...et voilà...la loose sad :

5815_cimg0630.jpg

Mais bon, un grand moment quand même, je ressens en plus une atmosphère spéciale par ici avec ce décor, ce temps gris et aussi certainement l'absence de présence humaine depuis le début de la journée.
En montant un peu vers les isards, je me suis écarté du chemin et je le vois plus bas, soit il contourne bien plus bas la crête qui est devant moi, soit il rejoint le sentier qui descend dans la vallée.
Bon ben, grimpons pleine pente direct sur cette crête. big_smile 
Arrivé sur la crête c'est très beau, je sors la carte pour essayer de définir un peu mon parcours hors-sentiers, j'aperçois le port d'Ourdissétou que je décide de rejoindre toujours en essayant de perdre le moins possible d'altitude.

Les pointes Fulsa et Suelza dépassent derrière le port d'Ourdissétou :

5815_cimg0633.jpg

En fait l'itinéraire apparaissant le plus simple sur la carte correspond à l'itinéraire déjà envisagé à vue.
Mais par contre j'ai bien l'impression que j'étais au port de Cauarère et pas à celui de la Madera et que le sentier quitté était un des deux qui descendent à l'hospice. D'ailleurs je vois sur la carte qu'il descend à flanc et rejoint avant les lacets une sente qui contourne la crête où je suis, crête qui se trouve être la crête sud du tuc de Mommour et que j'ai rejoint vers 2450m.

Je viens de la droite :

5815_cimg0632.jpg

Je remonte un peu la crête puis prend son flanc ouest sur du caillou fin et arrive vers de petites barres qui finissent la crête côté ouest jusqu'au sommet du tuc, je descend prudemment une petite cheminée et rejoins vite l'herbe.
Je croise le sentier montant au port de Rioumajou (ou de Plan) et trouve un peu plus à l'ouest une sente (qui doit monter au pic d'Ourdissétou), je la suis un peu trop longtemps (jusqu'à 2460m ?) je pense et me retrouve à descendre une cheminée croulante assez raide pour atterrir dans l'herbe où je me résous enfin à perdre quelques mètres pour remonter et rejoindre le sentier du port d'Ourdissétou vers 2300m.

A droite c'est (presque) le tuc de Mommour, on voit les petites barres qui en partent avec petits pierriers en dessous, je suis passé à gauche de ces barres.
Derrière Caouarère et Batoua.

5815_cimg0634.jpg

Vue vers le bas (nord) :

5815_cimg0635.jpg

Vue arrière (encore) avec la deuxième cheminée trouvable en haut à droite (la deuxième sous la crête en partant de la droite), pourquoi faire simple ? mad big_smile

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Encore une :

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Le port :

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Après le port, je cherche vite fait le sentier (bleu) rejoignant à flanc plein nord le col (de l'Espade ?) qui mène au vallon de Trigoniero et à sa cabane ce qui me m'amènerait pas loin du port du Moudang duquel je pourrais attaquer le fameux passage en crête demain...
...mais bon pas trop convaincu car temps bof, aucune infos et juste la carte française (que les lignes de niveaux en gros) pour ce col et ce vallon espagnols...
...puis je sors le topo et m'aperçois qu'en bas du col commence une piste de plusieurs kilomètres connue pour avoir ennuyé nombre de HRPistes...on va où ? mad

Mais sur cette piste bien en contrebas, j'aperçois deux marcheurs avec de tout petits sacs.
J'imagine que ce sont des gens sûrement du coin venus à la journée et qui ne se sont sûrement pas privés de squizzer la piste d'un coup de voiture certainement garée un poil plus bas... roll
Bingo, c'est ma chance pour éviter une dizaine de kilomètres sur la piste monotone, je fonce pour tenter de les rattraper avant qu'il ne rejoignent leur voiture s'ils en ont une... yikes lol

Un peu plus de 400 mètres de négatif pleine bourre et je les rejoins finalement sous la centrale où ils ont garé leur voiture.

"Ola !"
"Ola ! On te descend ?" lol smile

Il est à peine midi et demi, ils allaient juste démarrer, timing parfait !
Je vais peut-être même pouvoir arriver jusqu'à Barroude pour un super bivouac mais adieu les crêtes !

Ils sont de Parzan et ont passé le port d'Ourdissétou avec pour intention d'aller au pic éponyme mais ils n'ont pas trouvé, ils ont juste été à la cabane en construction que j'ai vu "de haut".
Je leur explique carte à l'appui par où je suis passé et que j'ai sûrement emprunté le sentier montant au pic. N'ayant pas de cartes, ils se représentent un peu mieux les lieux et réalisent aussi que Viados n'est pas beaucoup plus loin derrière.
Ils font sans me prévenir un détour pour m'amener au parking au début du sentier qui monte dans la vallée de Barrosa et me laissent après de chaleureux adieux. smile

Le ciel s'est un peu noirci, j'entame donc direct la montée mais au bout de 200m, mon téléphone sonne, tiens on capte !
Faute de réseau, je n'ai plus donné de nouvelles à mes proches depuis Luchon, sauf quelques textos à Rioumajou où ça captait un tout petit peu, là ça capte parfaitement bien et on me rappelle.
Sympa le petit coup de fil, j'en profite pour m'arrêter manger.

Je suis presque prêt à repartir quand arrive un gars. Il s'appelle Julien, il vise le refuge de Barrosa comme moi (maintenant) et va vers Hendaye par la HRP comme moi ! yikes big_smile
On monte en discutant tranquillement et pressons un peu le pas sur la fin en entendant le tonnerre et en recevant quelques gouttes.
On descend à la rivière faire la lessive et une trentaine de brebis affolées par l'orage approchant vient se coller à nous en bêlant. Un fois la lessive faite, juste le temps de remonter à la cabane et il se met à pleuvoir sévère.

On est bien content d'être arrivé à l'abri juste à temps, on grignote un peu (le lyophilisé tajine offert à Conangles = gros miam sûrement pas très objectif mais merci sincère au gardien ! wink ) puis chacun installe son matelas de son côté.
L'orage assez costaud est maintenant sur nous, il pleut par intermittence, des fois vraiment fort, ça a l'air de tourner autour du cirque de Troumouse.
Julien me raconte sa soirée d'hier vers l'hospice de Rioumajou sous la tente et l'orage de grêle...vachement encourageant pour sa première nuit en itinérance. mad

Phénomène sympa un plus tard, la lune tente de se lever mais la crête la "recouche" souvent, elle apparaît et disparait jamais vraiment entièrement. smile

5815_cimg0644.jpg

Tiens surprise, peu après le repas il commence à pleuvoir à l'intérieur !
yikes yikes yikes
Il faut dire que la cabane a l'air d'avoir déjà bien vécue, l'eau s'infiltre à travers le toit et coule de plus en plus partout à part là où Julien a mis son matelas, c'est à dire en plein milieu (pour info mais vous verrez bien par vous-même si vous y êtes pendant un orage ! lol ).

Julien ayant le dessous de table comme repli, voilà une bonne occasion de tenter une première, installer mon tarp dans une cabane ! lol lol lol

5815_cimg0646.jpg

Julien a fait un bout de la HRP l'an dernier avec un pote et cette année, il tente en solo de rejoindre son cher pays basque.
smile
Gau on !

Ecrit à 23h02 au lit sous le tarp dans la cabane !


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#61 28-11-2012 11:10:29

Mayake
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Inscription : 02-10-2012

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Beau trip, ce n'est pas toujours facile d'aller à contre topo, mais c'est aussi ce que j'aime faire.
Pour les amateurs de record dans ces pyrénées, un nouveau á battre, et je crois qu'il n'est pas prêt de l'être :
Los 212 tres miles del Pireneo en 52 dias

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#62 30-11-2012 14:00:54

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
Inscription : 07-06-2011

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J26 30/08/12 jeudi

Lever 6h15
Je réveille Julien et on décolle avant 7h30, je traîne un peu moins à deux, surtout avec une météo douteuse...
On arrive à 9h15 au col et juste avant 10h au refuge.
Au fur et à mesure de la montée, on s'est de plus en plus enfoncé dans la purée, au col on voyait encore à plus de trente mètres mais en descendant vers le refuge ça se limite plutôt à dix très petits mètres voire moins. neutral

On s'arrête au refuge se réchauffer, le couple de gardiens nous accueille gentiment. Je me déguste un "bon vrai café" et surtout une grosse part de gâteau à la broche noyée de sauce anglaise, le genre de détail très vendeur ! big_smile 
Et pendant ce temps mon compère basque s'enfile un menu plus viril (dira t-on) composé d'une omelette et d'une bière ! wink 
On discute un peu avec la gardienne et avec un couple arrivé la veille et décidé à passer la journée au refuge à cause du brouillard.
On voit tous ensemble par la fenêtre un renard s'approcher à moins de dix mètres du refuge, apparemment c'est un habitué des lieux, j'y ferai attention si je dois revenir bivouaquer ici... neutral

Le brouillard est bien humide et la chute de températures est conséquente depuis hier, le refuge a relevé 2°C au matin, je passe de short/t-shirt à veste/pantalon de pluie (remonté en short) pour continuer.
On se met à nouveau en route vers 11h15.
Julien est peu déçu de rater Barroude dont je lui ai tant vanté le charme, il apprécie quand même la marche dans le brouillard mais pas autant que moi. big_smile

Le sentier en balcon avant la hourquette de Chermentas est assez dominant et sympa...enfin surtout par beau temps !
Je sors carte et boussole à l'embranchement où soit on descend vers Piau Engaly soit on monte à la hourquette de Héas mais c'est pour être sûr car maintenant je connais les lieux et on aura aucun problème d'orientation pendant toute cette journée blanche. wink

En montant à la hourquette de Héas, on croise un groupe de quatre qui en ont apparemment bien chié pour trouver la hourquette en montant depuis Héas et sont contents quand nous leur indiquons que l'embranchement vers Piau n'est plus très loin, ils nous indiquent aussi que du point de vue brouillard sur l'autre versant c'est même combat ! yikes
On passe la hourquette sans s'arrêter et filons rapidement vers la cabane des Aguilous où on se pose manger une soupe bouillante et bien garnie. big_smile

L'arrivée à la cabane fut épique dans le brouillard, avec la carte on savait qu'on arrivait pile dessus et elle n'est apparue que lorsque nous étions arrivé à cinq ou six mètres, Julien ne la voyait pas du tout quand j'ai commencé à la deviner, je lui ai montré :
" Oh bordel mais...mais elle est juste là en fait ! mad
Cette cabane est assez sommaire mais propre, il y a une cheminée et la place pour dormir à quatre ou cinq voire plus en quichant bien, tables et bancs sont sous les bâts-flancs.

On descend ensuite vite fait à Héas en passant par la cabane de l'Aguila avec la place pour quatre ou cinq, cheminée et bouses séchées, pas trop envie d'y crécher !
Rien d'ouvert et pas un chat par ici, nous qui voulions nous prendre un truc chaud et peut-être un apéro pour ce soir, nous sommes un peu déconfits comme qui dirait ! yikes Et même si le plafond est très bas, on est sorti des nuages et une petite pluie vient à présent varier les plaisirs. tongue
Nous entamons donc le bitume en comptant sur un stop pour nous déposer au pied de la route qui monte au lac des Gloriettes, on râle rapidement sur les quelques voitures qui ne nous prennent pas en stop et nous éclaboussent en plus au passage. sad

Un jeune couple de Nantais nous prend un peu avant l'embranchement et bonne surprise après Troumouse dans la purée, ils vont faire un tour aux Gloriettes (je suis quand même assez verni depuis le début, non ? smile ).
On fait le tour du lac ensemble puis on les laisse pour s'engager dans le cirque d'Estaubé.
Salut vous deux et merci pour le transport ! smile

Et salut mec ! big_smile

5815_cimg0654.jpg

Rain-cut décathlon et t-shirt coton ne font pas bon ménage, enfin disons plutôt du ménage à grandes eaux ! lol
Donc depuis longtemps Julien est complètement trempé en haut, et en bas le treillis en coton ben c'est pas mieux, et en plus maintenant il pèse une plombe tout comme les grosses Meindl tout cuir qu'il a zappé de graisser. (il les appelle lui-même chaussures de cosmonautes, plus d'un kg chacune...sèches ! lol )

Depuis le début de cette journée, qui d'ailleurs je le rappelle est notre première journée commune de marche, j'ai droit à des :

"Je vous en prie !"
"Après vous mon seigneur, je n'en ferai rien !"
"Les femmes et les enfants d'abord !" lol

En gros j'ai marché devant toute la journée avec pour "consigne" de marcher à mon rythme qui est un peu plus élevé que celui de mon compère.
J'ai donc fait le lièvre et quand je l'attendais, il arrivait complètement dégoulinant d'eau et de sueur en étant bien content car au moins comme ça il n'avait pas froid et il fallait bien sûr repartir direct. (entre 2 et 9°C toute la journée)

Un premier exemple de la force basque ! smile tongue

A l'arrêt c'était différent, il se caillait vite, là il commençait à en avoir marre et moi aussi un peu même si je n'avais que les pieds mouillés.
Du coup on a mis le turbo pour rejoindre la cabane d'Estaubé, fin de la journée ! cool

Cette cabane est très chouette, il y a deux parties dont une pour le berger et une avec une pièce salle à manger avec table et bancs et une pièce dortoir avec de gros matelas pour six à huit.

Vue vers le fond de vallée :

5815_cimg0655.jpg

Idem depuis la cabane avec en guest star mon bâton qui bosse encore ! smile

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Les nuages s'en vont un court moment après notre arrivée (et pendant un court moment)...ils dévoilent ce joli cirque.
Julien qui vient ici pour la première fois ne manque pas le port-neuf de Pinède et surtout la borne et la brèche de Tuquerouye, il est curieux de savoir à quoi ressemble le couloir, le refuge et la vue sur la face nord du Mont Perdu (où nous n'irons pas, pas de faux suspense) et je lui raconte mon épopée par là-haut qui reste une des plus belles balades que j'ai faite à ce jour. smile

5815_cimg0656.jpg

On peut profiter des magnifiques lumières de la fin du jour quelques instants, le temps que les nuages recouvrent à nouveau le décor.

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La cabane s'est transformée en étendoir à linge géant et on s'est permis de prendre un peu de riz et de curry (parmi les provisions laissées par les randonneurs hein, pas chez le berger) comme apéro avant de vraiment manger.

Je profite que Julien aille se coucher pour aller faire un tour tranquilou, je me pose ensuite pour écrire dans mon carnet pépère.
cool
J'irai me coucher vers minuit, Julien dort déjà depuis plus d'une heure...chut ! wink

Ecrit à 23h36 à la cabane d'Estaubé

Refuge de Barroude

PS :  peu de photos mais je n'ai pas sorti l'appareil photo de la journée, il n'aime pas trop l'humidité neutral


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

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#63 04-12-2012 15:32:13

zorey
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J27 31/08/12 vendredi

Je me suis levé vers 4h30 pour aller au petit coin sous un ciel étoilé, bien rendormi dans ces matelas vraiment douillets smile , je n'ai pas entendu le réveil à 5h51, la nuit a été vraiment super.

Tuquerouye est dans les nuages :

5815_cimg0664.jpg

On entame la grimpette vers la hourquette d'Alans et on y croise deux HRPistes pressés (partis de Gavarnie, ils allaient à Barroude, une bonne journée).

En montant à la hourquette :

5815_cimg0665.jpg

Juste après on oblique en hors-sentiers ou plutôt sur plusieurs traces successives pour rejoindre la crête un peu avant le col du Piméné. Je laissse à Julien le "privilège" de découvrir en premier la vue sur l'autre versant sachant que c'est la première fois qu'il vient.
On en prend tout les deux plein les yeux, ce site est vraiment magique. big_smile

Le Taillon et le Gabiétou oriental sortent des nuages, pas le reste du cirque sur leur gauche :

5815_cimg0666.jpg

Ni le Vignemale sad :

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On pensait monter aux Piménés mais ils sont dans le nuage, on descend donc direct au refuge des Espuguettes.

5815_cimg0669.jpg

On croise un peu plus bas deux monsieurs qui montent au Piméné, discussion vraiment agréable et enjouée, je leur explique le cheminement après le col.
On réalise tout les deux que l'itinérance est réellement un luxe :

"Le Piméné est dans les nuages, pas grave on aura d'autres sommets plus loin !"

Lorsque comme ces messieurs, on a une journée pour faire une rando c'est différent :

"Maintenant qu'on est monté jusqu'ici, même si le sommet est dans les nuages, ben on y va quand même en espérant que ça se dégage arrivé en haut."

Salut Messieurs, j'ai zyeuté le Piméné pendant le reste de la journée en pensant à vous et je crains que vous n'ayez pas eu d'éclaircie, mais bon le gâteau est toujours bon même sans la cerise. smile

5815_cimg0671.jpg

Arrivé au refuge, la mignonne et sympathique gardienne du refuge nous demande si on a pas vu un âne plus haut, un nouveau de cette année qui apparemment ne reste pas avec les deux autres.
On a juste vu quelques chevaux plus haut et on apercevra deux des trois ânes un peu plus bas...

Après la pause au refuge, on se remet en route et je ne résiste pas à larguer Julien pour faire la descente comme un taré, quel bonheur ! big_smile

Arrivée :

5815_cimg0672.jpg

En entrant dans le village c'est le choc, entre les touristes qui ne disent pas bonjour et les commerçants qui nous sautent dessus pour qu'on goûte et achète leurs fromages, miels, fruits secs et compagnie qui sont bien entendus les meilleurs du coin...faut dire que nos yeux devaient bien briller devant toutes ces victuailles et que certains commerçants ont du flair pour repérer ça lol :

5815_cimg0673.jpg

Exemple : la fille qui nous a interpellé pour nous vendre du fromage ne savait même pas que le fromage Manech s'appelait comme ça car c'est le nom de la race de brebis qui produisent le lait à partir duquel on le fabrique...
...perso après un telle démonstration, je n'achète pas. hmm

On avait quand même prévu de se faire un resto, on s'arrête donc mater la carte du restaurant "les Glaciers".
Au bout de dix secondes, le serveur sort et c'est parti pour deux minutes non-stop de :

"Bienvenue Messieurs...blablabla...meilleur resto de gavarnie...blablabla...très copieux...blablabla...nouveau chef innovant...blablablapatatipatata..." mad

Je le coupe et lui demande d'arrêter son spitch car je suis choqué, je le vis comme une agression.
Ensuite j'ai été plus poli mais en gros ça exprimait ça :

"Ta gueule, donne une table et la carte, et casses toi vite chercher deux bières !"

Non, non le marcheur solitaire ne devient pas rustre et bourru, juste un peu exigeant ! lol (désolé pour la vulgarité mais c'était viscéral)

"L'assiette du randonneur, ah oui vous verrez elle est vraiment très copieuse."

Pour moi c'était un apéro, tout était coupé ultra-fin et ce n'était objectivement pas très copieux quoique pas mauvais.
Julien  a pris le plat du jour, des tagliatelles à la blanquette de veau, une mini-tranche de veau trop cuite et deux grosses tagliatelles qui se battaient en duel avec deux cuillères à soupe de sauce par dessus, un vrai scandale !
A la commande, c'était :

"Bon on va commencer par ça puis sûrement un autre plat après !"

Quand le serveur est revenu la bouche en coeur :

"Alors Messieurs, que désirez-vous pour la suite !"

En choeur : "L'addition !"

Quel plaisir de voir sa tronche se décomposer ! yikes big_smile

Et j'avoue qu'avec l'accueil déplorable reçu au moment de payer à l'intérieur pour couronner le tout, je n'aurai vraiment pas eu de scrupules à faire un "resto basket" si on n'avait pas du s'arrêter cent mètres plus loin pour ravitailler à l'épicerie... roll
Ce qui est sûr c'est qu'on ne me reprendra plus au resto à Gavarnie, et encore moins Julien. neutral


La fille de la superette nous remet du baume au coeur en nous accueillant chaleureusement, elle nous propose même de laisser les emballages superflus dans sa poubelle.
Le tas de victuailles de Julien est déjà impressionnant mais quand j'arrive avec le mien, j'ai droit à un :

"Euh vous n'allez pas au même endroit où il y en a un qui mange beaucoup plus que l'autre ?" lol

Pour l'anecdote, j'ajoute que le choix du bout de fromage a été rigolo :

"Vous voulez un morceau comme ça ? Ou comme ça ?"
"Euh, il fait combien le morceau entier sur lequel vous allez couper ?"
"Un peu plus de 700g."
"Bah ok vendu, pas la peine de le couper !" lol

Elle nous dit aussi que le resto est le meilleur de Gavarnie !
On imagine les autres... mad
Enfin...elle au moins était très sympa, salut et merci beaucoup ! smile
Content de vous avoir fait marrer en bafrant direct devant Vival trois ou quatre mille calories qui ne rentraient pas dans le sac ! big_smile

Parenthèse : Allez regarder street view dans le village de Gavarnie, devant Vival on voit un randonneur en train de finir de bourrer son ravitaillement dans son sac, excellent ! smile


Question nourriture, comme vous l'avez remarqué, j'ai pris le parti de ne jamais me rationner, de toujours manger à ma faim (d'ogre) quitte à porter un peu plus de poids.
Julien, lui, était parti plutôt léger de ce côté là mais en me rencontrant et en voyant ce que je m'enfilais, il a décidé de faire de même.
Par contre il a prévu de manger chaud tout les midis, chose que je ne faisais quasiment jamais, principalement pour économiser le gaz, mais je reconnais qu'avec la chute de températures et l'humidité ambiante, la soupe de midi fut bien agréable la veille à la cabane des Aguilous.

En partant, on s'offre une délicieuse part de tarte aux myrtilles dans un tout petit magasin tenu par une gentille dame smile , sur la droite en quittant Gavarnie juste après la maison du parc national et la boutique du Marboré pleine de vilaines marmottes siffleuses ! mad

Ensuite, on monte à l'embranchement de routes, on hésite entre entamer la montée vers la vallée d'Ossoue et aller camper aux Granges de Holle.
Même si la fille de Vival et la "dame aux myrtilles" ont un peu rattrapé le coup par leurs sympathies, nous sommes quand même un peu choqués et n'avons aucune intention de laisser un centime de plus à qui que ce soit à Gavarnie.
De plus, j'ai souvenir d'un accueil moyen au gîte des Granges de Holle l'année passée.
On commence donc la montée par la route en espérant être pris en stop.

Chose faite au bout de cinq minutes de marche avec une petite famille qui monte "chasser" la marmotte !
Chanceux moi ? A peine ! wink
La route devenant très moyenne, ils s'arrêtent à la cabane de Milhas où nous décidons de passer la nuit.

Vue vers le Vignemale toujours dans les nuages neutral :

5815_cimg0675.jpg

Les couchages installés, chacun part de son côté faire un tour.
J'ai repéré des arbres morts au dessus de la cabane, j'y monte et ramène de quoi faire une énorme flambée.
Julien arrive et voyant tout le bois récolté, s'en va en chercher à son tour.
J'estime à une petite demi-stère notre fructueuse récolte, autant dire qu'on en a de reste et que les suivants seront contents. cool

On se fait un petit apéro posé à l'abri du vent côté ouest de la cabane. Un veau d'à peine deux mois nous fait bien marrer pendant vingt minutes, il a une tronche pas possible. Il est à trois mètres de nous et n'arrête pas de gueuler, apparemment, il a perdu sa mère (qui est à vingt mètres ! lol ).
On se demande si vu son jeune age, d'autres veaux plus âgés ne l'auraient pas bizuté en lui faisant manger des champignons pas très catholiques, ce qui expliquerait tout ! lol tongue

La lune s'est levé, est t-elle pleine ?
On dirai bien, en tout cas c'est magnifique par ici même si le seigneur Vignemale reste caché dans les nuages. smile

La cheminée tire bien et j'ai bouché les trous des fenêtres avec du scotch et des sacs congélation, nickel il fait très bon dans la cabane.

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Julien dort depuis 22h15 et je profite du feu en squattant mon carnet et en pensant à mes proches que j'ai oublié d'appeler à Gavarnie. J'ai aussi oublié de renvoyer chez moi les deux cartes IGN que m'avait apportées mon père à Luchon (qui ne me servent plus à rien à moins de faire demi-tour mad ).
Mais après le ravitaillement, on avait qu'une idée en tête : fuir rapidement cet endroit ! sad

Dodo vers minuit.

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Ecrit entre 22h15 et minuit à la cabane de Milhas


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#64 06-12-2012 12:48:24

zorey
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J28 01/09/12 samedi

Réveil vers 6h30 et grosse flambée direct pour le ptit déj. cool

Lumières du matin :

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On est gentils les nuages, on s'en va du Vignou s'il vous plait tongue :

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On part vers 7h30, je laisse Julien prendre de l'avance pour satisfaire un besoin naturel.
Chose faite je me remet en route, un 4x4 arrive, je m'écarte pour le laisser passer et tend le pouce sans vraiment vouloir être pris et bingo, en voiture Simone ! lol
On rattrape Julien un peu plus loin qui est mort de rire de me voir dans le 4x4 et y grimpe à son tour pour le dernier kilomètre de piste.
C'est un oncle et son neveu d'une quinzaine d'années, qui vont vers les Tapous pour deux jours :
"Oh par là, on verra bien !"

Merci à vous pour ce bref transport et bonjour aux Tapou(x) ! smile

C'est parti (les nuages aussi !) :

5815_cimg0683.jpg

La montée est superbe avec les cascades et le glacier d'Ossoue qui apparaît...mais on monte vite car ça caille sévère (2°C relevé à 8h près du barrage) avec le vent en pleine poire.

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On croise un vieux (je précise que cette appellation que j'utilise régulièrement n'est pas péjorative, bien au contraire c'est plutôt une marque de respect smile ) avec son gendre qui font la pause aux grottes Bellevue, je discute un peu et Julien s'arrête à peine pour ne pas se refroidir.

Belle vue juste après les grottes Bellevue wink :

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Je le rattrape un peu plus loin et nous finissons ensemble comme des barbares jusqu'au refuge de Baysselance. Julien se rue à l'intérieur pour se réchauffer pendant que je me fais une clope en admirant la vue vers le chemin parcouru :

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Il est 9h, Julien s'offre un second ptit-déj et moi un grand café à défaut du génépi dont j'avais envie mais que le refuge ne peut servir qu'avec un repas (et sûrement pas à 9h du matin... sad ).

On monte ensuite à la hourquette d'Ossoue où  nous laissons nos sacs (une fois n'est pas coutume) pour monter dire bonjour au petit Vignemale, mon quatrième 3000 pyrénéen et certainement pas le dernier...
On rejoint au sommet le vieux et son gendre.
La vue y est vraiment splendide, avec Julien on est très impressionnés par le Balaïtous, sacré monstre celui-là. yikes

Sud-est vers Gavanie :

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Un peu plus vers l'est :

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Vers l'ouest avec la Pique Longue du Vignemale au premier plan, au fond j'ai l'impression de reconnaître l'Ossau à gauche du Balaïtous mais pas sûr :

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Vue plein nord avec le beau lac de Gaube :

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Allez encore une pour dire au revoir à Gavarnie :

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Le vieux qui a bossé à l'observatoire du pic du Midi nous détaille le panorama, je suis très content car j'en reconnais plein même si ce sont les plus remarquables, de mémoire : Gerbats, Troumouse, Munia, Piméné, Astazous, Mont Perdu, Cylindre, Marboré, pics de la Cascade, Tour, Casque, Brèche, Taillon, Gabiétous, pics d'Enfer, les Faches, Ossau, Balaïtous, pic du Midi de Bigorre, Néouvielle, Turon, Long et Campbiel sans oublier bien sûr les pics du Grand Tapou à la pointe Chaussenque qui nous dominent directement.

Le Montferrat domine le glacier qui fait la gueule sad :

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Et les grand frères, pointe Chaussenque et Pique Longue :

5815_cimg0700.jpg

On discute un petit peu en descendant puis on les largue pour finir en courant jusqu'à la hourquette.
Salut vous deux et merci m'sieur pour le panorama commenté. smile

Trois quarts d'heure après l'avoir quitté, nous sommes à nouveau à la hourquette d'Ossoue prêts à descendre vers le refuge des Oulettes de Gaube.
On avale les 900m de dénivelée en une demi-heure donc à fond les ballons pour le plaisir et aussi surtout pour se réchauffer.

On se pose sur la terrasse bondée du refuge des Oulettes pour boire une bière puis on va cuisiner et manger dans la salle hors-sac du refuge car il ne fait toujours pas très chaud, miam la crème fraiche récupérée à Gavarnie ! tongue

L'impressionnante face nord du seigneur Vignou :

5815_cimg0701.jpg

Après ça, je m'arrête pour une sieste digestive sur la pelouse en face de la magnifique face nord du Vignou, j'en ai besoin car j'ai vraiment trop mangé. roll

Ici la vue n'est pas trop moche pour la sieste :

5815_cimg0702.jpg

Julien n'étant pas bien équipé contre le froid décide d'entamer direct le chemin vers le refuge Wallon et la vallée du Marcadau.
En préparant ma balade, j'avais plus ou moins prévu de dormir au sommet du petit Vignemale mais vu l'heure à laquelle nous y sommes passé et comment ça pelait (et mon somnambulisme, voir jour 2 lol ), j'ai remis à plus tard ce bivouac qui doit être vraiment super à faire.

Avec Julien, c'est vraiment une super entente, aucune prise de tête, beaucoup de discussions, encore plus de délires, on est vraiment devenu potes. Dans la journée, je m'étais dit que je resterai peut-être bivouaqué aux Oulettes si jamais le temps se gâtait dans l'après-midi mais ce n'est pas le cas et on s'est donc donné rendez-vous vers 19h au refuge Wallon.

Ecrit à 15h01 allongé devant la face nord du Vignou

Une heure après Julien, je quitte la pelouse et commence à grimper le col des Mulets, d'ailleurs il porte bien son nom ce col, c'était farci de mulets là-haut ! (muljoke tongue )

Adios refuge des Oulettes de Gaube :

5815_cimg0704.jpg

J'ai envie de tracer et de voir combien de temps je peux mettre pour rejoindre le refuge Wallon.
Je n'avais jamais vu le Vignemale si près depuis l'ouest et c'est très beau, le sentier en balcon entre le col des Mulets et celui d'Arratille est aussi très chouette.

Début de la montée au col des Mulets, on vient de tout en haut à gauche :

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Regard en arrière vers le refuge et le pic Araillé au dessus :

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Le sentier en balcon qui rejoint le col d'Arratille avec le grand pic d'Arratille au fond :

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Regard en arrière vers le col des Mulets et le pic des Oulettes à sa droite :

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Cette vallée entre les deux cols donne bien envie d'y descendre mais ce n'est pas mon chemin :

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Et le Vignou face est :

5815_cimg0716.jpg

Par contre au col d'Arratille, il y a un vent vraiment fort et froid, je ne m'y arrête même pas.
La descente vers la vallée du Marcadau est vraiment bucolique avec ses jolis lacs et cascades, et une végétation plus fournie que vers les Oulettes (pas de photos, plus de batterie, snif sad ).

J'arrive vers 18h au refuge, mon corps fume ! yikes
J'ai mis 2h15 pour arriver à Wallon depuis les Oulettes (en ne fumant que deux clopes ! wink ) et j'en suis assez fier, ça me donne encore un peu plus de confiance en moi et en mes capacités.

Je me prend une petite bière et retrouve Julien parti faire la toilette/lessive à la rivière. Il s'est lui aussi pris au jeu de la vitesse et a mis à peine vingt minutes de plus que moi, il en est aussi très content.
Au passage, j'ai récupéré un débardeur qui trainait sur le sentier et je l'ai donné au refuge au cas où quelqu'un le réclamerait.

On traine un peu à côté du refuge en repensant à cette belle et fraîche journée puis on s'en va chercher un coin de bivouac abrité du vent.
On se pose rive droite pas loin de la passerelle en aval du refuge.

Ce soir chacun mange "chez soi" car ça pèle un max et même si il y a largement la place pour manger à deux sous le tarp, je suis trop long à organiser l'intérieur et Julien n' a pas la patience d'attendre, gelé comme il est. neutral
On se fait malgré tout un bon repas en se parlant de loin, Julien dans sa tente et moi sous mon tarp.
La nuit est très claire et il fait déjà 2°C comme au plus froid de la nuit dernière, ça va cailler comme il faut cette nuit. mad

Julien dort depuis 21h30, quant à moi j'éteins vers 22h30.

Ecrit après 22h00 dans la vallée du Marcadau

PS : petit coucou à Mayake : merci pour ton message (je crois qu'il y a 129 3000 dans les Pyrénées sans compter les antécimes, à vérifier) smile
PS bis : et aussi coucou à strip the road, je trouvais ce message étrange (1er message ???) et en fait j'ai appris que c'était mon meilleur pote caché derrière ce pseudo, merci pour le message et pour tout les textos infos météo pendant ma balade même si souvent je les recevais trois ou quatre jours après l'envoi. lol


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

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#65 06-12-2012 19:14:47

Nayana
Helix pomatia
Lieu : Cote d'Or
Inscription : 05-10-2010

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Ça avance. Tranquillement... enfin façon speedy Gonzales pour cette étape  lol


Lentement mais surement...

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#66 07-12-2012 08:40:02

tzarfou
Membre
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

zorey a écrit :

J28 01/09/12 samedi
Vers l'ouest avec la Pique Longue du Vignemale au premier plan, au fond j'ai l'impression de reconnaître l'Ossau à gauche du Balaïtous mais pas sûr :

Super récit !
Ca ressemble bien à l'Ossau !

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#67 09-12-2012 21:12:53

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
Inscription : 07-06-2011

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Coucou !  smile

Oui Nayana, balibaliba la souris Speedy fait son nid petit à petit ! tongue
Le récit avance lentement mais sûrement. wink
Mais pour ce jour-ci effectivement plutôt rapidement mais sans oublier sûrement !
Merci pour ton petit message ! smile

Et Tzarfou, oui en zoomant bien je suis maintenant sûr que c'est l'Ossau, il a quand même un forme bien caractéristique.
Merci à toi aussi pour ton message, je suis l'avancée de ton récit du GR20, très chouette ! smile

La suite presque de suite  wink


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#68 09-12-2012 21:32:05

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
Inscription : 07-06-2011

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J29 02/09/12 dimanche

Réveil à 7h44, la nuit a été très bonne comme d'habitude quoiqu'un peu perturbée :

Je me réveille vers 4h du matin complètement gelé avec tremblements, claquage de dents et tout le toutim. Mon premier réflexe est de regarder ma montre accrochée au sac à dos pour vérifier la température, elle est de quatre degrés sous zéro.
Après plusieurs tests, j'avais défini la température limite de mon système de couchage à dix degrés sous zéro (une très mauvaise nuit aux alentours de moins 13°C entre autres) donc là ma réaction est la suivante :

"Quoi ? - 4°C ?
Mais non, non, non, normalement je devrais avoir encore bien chaud...ce n'est pas la limite ! sad
J'ai foiré mes tests ou quoi ? mad
Non, non, non ,non, non, je veux dormir et ne pas me cailler, moi !" yikes sad

Je commence à envisager des solutions en étant toujours bien gelé, j'allume la frontale et là...
...je m'aperçois qu'en bougeant dans la nuit, j'ai complètement ouvert le sac de couchage depuis le bas ! Il doit rester quatre ou cinq centimètres de zip fermé près de la capuche du sac ! lol

"Niguedouille va ! Refermes moi ça en vitesse !" lol lol lol

Ah okidac, je referme le tout, ressent direct une douce chaleur et me rendort comme une masse dans la foulée. (ce qui explique le réveil tardif)
Quelle andouille ! roll

La nuit a été moins bonne pour Julien, le mot est faible.
Son sac de couchage ayant largement dépassé ses limites, il a dormi très bien pendant quatre ou cinq heures mais ensuite, même dans sa tente double-toit, dans son duvet avec tout ses vêtements et les jambes dans le sac à dos, il était complètement gelé et n'a pu que somnoler en boule par courtes périodes.
Au lever, il n'a qu'un désir, vite se mettre en route pour se réchauffer, ce qu'il fera vers 8h30 après un thé brulant.
Mais c'est une situation qu'il avait envisagé au vu de la faible capacité thermique de son duvet. yikes
La force basque j'vous dis ! lol

On avait pas vraiment prévu le même itinéraire à partir de là, il va passer au nord du Balaïtous alors que je vais passer au sud.
J'avais prévu sud pour moins de difficultés et éventuellement l'ascension de la grande Fache, je m'y tiens car d'une part je n'ai pas la carte pour passer par Larribet et d'autre part j'ai envie de marcher un peu seul même si c'était vraiment top avec Julien, donc on se sépare en se donnant rendez-vous mardi soir au refuge d'Ayous. smile

Ayant ce qu'il faut pour prendre mon ptit déj confortablement, je n'étais pas non plus obligé de filer dès le réveil comme Julien a du faire. Et puis cette vallée du Marcadau est vraiment superbe et j'ai envie d'y trainer un peu.

Après avoir fait dégeler et sécher le tarp, je prend tranquillement mon ptit déj avec le soleil qui arrive sur le lieu de bivouac puis fait un petit rangement de sac. Je vais ensuite faire une longue toilette à la rivière et ne quitte les lieux que vers 12h30 !!!! lol

J'entame une longue marche pour rejoindre...le refuge Wallon tongue et m'offrir un petit café agrémenté d'une tablette entière de chocolat blanc, miam !
J'écris dans mon carnet et écoute un petit peu un des aides-gardiens du refuge et me remémore que pendant la formation de gardien, on tourne de refuge en refuge, après aussi ? Il dira qu'il est très content d'être à nouveau ici car il en a bien chié au mois d'Aout au refuge des Sarradets qui était tout le temps bondé et occupé par des clients pas toujours très sympas avec les gardiens :

"A la brèche, c'est l'usine ! On a jamais trop le temps d'aller se balader. "

Ecrit à 12h42 sur la terrasse du refuge Wallon

Je vais ramener ma tasse à l'intérieur et demande quelques infos sur la météo au gardien titulaire en train de rigoler avec une des aides-gardien qui vient de finir son service et rentre chez elle.
Sa réponse est très évasive sûrement pour épater la jeune mais je ne trouve pas ça très correct et quitte le refuge un poil énervé contre ce vilain monsieur. sad

J'entame tranquillement la montée évidente au col de la Fache, quelques vautours fauves et marmottes m'accompagnent.

La vallée du Marcadau vu de haut :

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Presque au col, la grande Fache avec un petit chapeau de nuages :

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Regards en arrière :

Un des lacs de la Fache avec en face (de d. à g. = du sud au nord) Meillon, Chabarrous, Gerettet, dans les nuages et pic Wallon et Pouey Laou qui percent. En gros le chemin emprunté la veille passe sous ce massif dans le vallon d'Aratille rejoignant ensuite la vallée du Marcadau, le col d'Aratille est caché en haut à droite.

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Suite de la photo précédente (vers la droite) grand pic de Péternelle au centre avec la crête qui traverse presque toute la photo, à sa droite le pic de Muga, et à sa gauche pics et col d'Arratille et  Vignemale entre autres sont dans les nuages  :

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Une fois arrivé au col, je laisse mon sac pour monter à la grande Fache :

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Je monte, monte et me retrouve dans le brouillard complet.
Je m'arrête et me rend compte qu'il est bien tard pour débuter une ascension, qu'au cas où il m'arrive quelque chose, mon sac avec le matériel de sécurité, la nourriture et les affaires chaudes risquent de bien me manquer et en plus je risque de ne rien voir arrivé en haut.
J'y suis presque, le nuage se dégage un court instant et me permet de voir un petit bout de vue, bon allez ça me suffit, je redescend un peu fâché ( hmm ) de ne pas avoir pris mon sac mais résolu à ne pas prendre de risques inutiles, connaissant en plus l'expérience fâcheuse ( neutral bis) par ici d'une illustre personne déjà maintes fois citée dans le récit (qui se reconnaitra, coucou). smile

Dans la descente vers Campo Plano, je rencontre un couple d'allemands HRPistes qui m'apprennent qu'il a aussi bien caillé à Arrémoulit la nuit précédente, pas étonnant c'est environ quatre cent mètres plus haut qu'à Wallon.
Hallo ! smile

La descente avec le lac de Respumoso:

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Campo Plano c'est vraiment très beau et le nom est bien choisi, ça doit faire une surface herbeuse plane de la taille de trois ou quatre terrains de rugby (minimum). Il y a énormément de marmottes et aussi quelques brebis rastas ! smile

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Presque arrivé à Campo Plano :

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Un couple de marcheurs se repose au bord du lac, il ne tourneront même pas la tête vers moi lorsque je les saluerai au passage, bouh les vilains ! hmm

Campo Plano et pic de la Peyre :

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Avant d'aller dormir dans le val d'Arriel (avec la petite sirène !), je décide de chercher le refuge Alfonso XIII pour voir comment il est, il apparait sur ma carte mais je n'ai pris aucun renseignements à son sujet.

Un peu plus bas :

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Je passe plus d'une heure à le chercher car comme le refuge de Molières précédemment, il est noté au mauvais endroit sur ma carte. Une fois trouvé, impossible de l'ouvrir mais il a l'air d'être assez vétuste et pas forcément waterproof !
Au moins je suis fixé, je m'y arrête un petit peu pour manger un bout de pain avec du fromage.

Reflets dans le petit étang sous Alfonso XIII :

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Contrairement aux infos que j'ai pu pêchées, je trouve le site de Respumoso très joli, les sommets qui l'entourent sont très impressionnants et le lac avec des arbres qui en dépassent a une couleur et des reflets enchanteurs avec la lumière de fin de journée.

Refuge et cirque de Respumoso, les Frondellas :

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Puis j'ai visité un peu en cherchant le bon vieux Alfonso, ça m'a permis de voir des vues sympas sur le lac, à gauche pics Garmo et Musales et au fond/en face pics de Soques et Sobe :

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Je suis allé jusqu'à la petite presqu'île en face, y avait des vaches ! Le pic de la Foqueta, le plus haut  à gauche :

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Belle crête de gauche à droite, de la Foqueta (qu'on voit pas là) au pico Garmo :

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J'ai perdu beaucoup de temps à batifoler à droite à gauche cet après-midi (et à chercher Alfonso XIII roll ) et il est déjà tard quand je stoppe au refuge pour ma bière quotidienne.
Je me pose sur la terrasse et le froid aidant je me décide à rester là ce soir (16,50€ la nuit) alléché par une bonne douche chaude, tant pis pour le bivouac avec la petite sirène ! sad

Le mot usine a été évoqué pour le refuge de la brèche en été, on peut utiliser le même mot pour celui de Respumoso, c'est très grand, tout neuf mais à des années lumières du petit refuge authentique de montagne, je précise quand même qu'à leur grand avantage ils ont une tireuse à bière ! tongue

Je pose mes affaires dans le dortoir "Arriel" (si je me rappelle bien) pour bien finir de remuer le clou dans la plaie (!) et vais me doucher après avoir fait une petite lessive.

Je vais ensuite popoter dans la cuisine en gestion libre, j'y reste manger avec un espagnol chauve (pas si rare que ça en fait, voir jour 18 à Conangles lol ).
Il est très sympa et est bien d'accord avec moi pour rester manger au calme dans la cuisine plutôt que d'aller dans le réfectoire ultra-bruyant, il me dit même qu'il trouve que les espagnols parlent trop fort !
Ce n'est pas la première fois que j'entends ça et que je le constate mais par contre c'est bien la première fois que c'est un espagnol qui me le dit ! lol lol lol
Cela amplifie vraiment ma sympathie envers lui et on ira ensemble se faire un café/clope à l'extérieur. smile

Je rencontre ensuite les autres occupants du dortoir :

Un couple slovaquo-polonais très gentil, Mathias et Irina, ils sont en train de faire un tour d'Europe en stop (ça rime hmm ) et ont voulu faire un petit tour dans les Pyrénées mais ils sont impressionnés :

"Il fait froid et c'est dur de marcher sur ces sentiers caillouteux."

Ils vont à Arrémoulit demain et doutent un peu de l'itinéraire avec leur carte routière ! lol
Je leur montre ma carte qu'ils photographient et leur explique le cheminement en précisant bien qu'il faut grimper un pierrier chiant juste après le dernier lac d'Arriel.

Il y a aussi un vieux français qui s'est (comme les allemands rencontrés plus tôt dans la journée) aussi bien pelé la nuit précédente en bivouaquant à Arrémoulit. En même temps avec un duvet 10°C confort, fallait un peu s'y attendre et puis il faut préciser qu'Arrémoulit est environ quatre cent mètres plus haut que Wallon, il est donc probable qu'il y ait eu moins de quatre degrés sous zéro par là-haut. Après cette très fraiche nuit donc, pour boucler la boucle il a aussi aujourd'hui bien galéré sur l'itinéraire, tout d'abord en descendant le col d'Arrémoulit (le fameux pierrier) et ensuite en prenant le sentier en balcon entre Arriel et Respumoso.
Il s'est engagé sur ce sentier avec deux autres personnes et au bout d'un moment le sentier était effondré, ils ont donc rebroussé chemin et sont ensuite passé par le bas en descendant puis remontant trois ou quatre cent mètres de dénivelé avec apparemment encore un pierrier pas commode du tout d'après lui.
Donc sur ma carte, je n'ai pas un mais deux sentiers en balcon et d'après les explications un peu embrouillées du monsieur le sentier écroulé serait celui du haut, bon je prendrai donc celui du bas mais j'ai quand même l'impression qu'il plane un peu ce bon monsieur.
Quand je lui demande s'il n'y avait pas moyen de passer au dessus ou au dessous de l'effondrement, il me répond :

"Euh ben en fait je sais pas trop, on a pas essayé et on a pas trop regardé." roll mad

Mouais, on verra bien demain... cool

Dodo vers 22h15

Ecrit à 20h51 à Respumoso


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

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#69 11-12-2012 22:42:45

zorey
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J30 03/09/12 lundi

Réveil 5h51, lever 5h51 !
Bien dormi mais il fait un peu chaud dans ce dortoir, personne ne bouge pour l'instant mais je n'ai pas envie de rester au pieu.
Je range mes affaires et descend préparer mon petit déjeuner, je retrouve mon pote espagnol et on déjeune ensemble puis on partage à nouveau le café-clope.

Je saluerai vite fait le monsieur français d'hier mais ne verrai pas les autres coloc de dortoir, salut à tous. smile

Je trace à 8h07, plus de deux heures pour décoller ! Le soleil n'as pas encore atteint le vallon et il fait frais mais c'est très agréable après la nuit chaude.

Bye bye Fache et pics d'Enfer :

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Bonjour la lune :

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Je m'engage sur le sentier en balcon du bas comme prévu après les indications du monsieur français. Le sentier s'arrête au bout d'un moment et il paraît évident de monter rejoindre celui du haut, ce que je fais. Ensuite aucun problème ni écroulement rencontré, peut-être avait t-il pris celui du bas dès le début ?
Je ne sais pas mais en tout cas j'assure que celui du haut passait nickel et qu'il est sympa à parcourir, la vue dominante est très chouette avec le pic de Soques (le plus haut, la dent de Soques sur sa gauche) :

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Il fait encore frais en arrivant dans le val d'Arriel mais c'est toujours bien agréable.
La lumière matinale magnifient ces lieux où j'étais déjà venu par un temps moins accueillant, étant le premier à passer ce matin, ils m'appartiennent pour un instant. (bon ok y en a ptèt qui sont passer plus tôt mais laissez moi rêver, de sûr j'étais le premier à voir les rayons de soleil sur les lacs, na ! tongue )

Je tombe nez à nez avec un isard près du second lac, il s'enfuit rapidement au début puis plus nonchalamment ensuite en s'arrêtant souvent pour m'observer. smile

Un enchaînement de doux moments ! smile

Après le dernier lac, le passage dans le pierrier dont je parlais hier et qui me semblait "bien chiant" dans mon souvenir, n'était finalement pas du tout insurmontable. Peut-être les premiers cinquante mètres (+) dans de gros blocs "un peu chiants" mais je n'avais pas la même météo la dernière fois, le ressenti était différent. hmm

Vue du pierrier :

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Après le pierrier ça monte :

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En arrière, le Balaïtous reste encapuchonné, snif neutral :

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J'arrive au col d'Arrémoulit, ah moins de nuages, on voit le Lurien big_smile :

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Un groupe d'espagnols ayant dormi à Arrémoulit me rejoint au col. Discussion sympa et déconnade de "Ola" et "Salut" suivant de quel côté de la frontière imaginaire on se trouvait ! lol
Salut les gars ! smile

Entre Arriel et Arrémoulit mon coeur balance :

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Arrivé au refuge d'Arrémoulit peu après 10h, je suis très bien accueilli par David le gardien qui me reconnaît.
J'avais bivouaqué la nuit du 1er au 2 septembre 2011 il y a presque un an jour pour jour, on avais pris un gros orage pendant la nuit et le lendemain on l'avait rencontré qui rentrait d'explorer la face sud du Lurien.
Il n'a plus de bières à vendre et est désolé pour moi car, moi aussi ! mad
Mais à l'intérieur il y a des canettes en exposition vides sauf une d'un demi-litre que je remarque ! wink

"Et celle-là, je peux ?"
"Ah ben oui vas-y, je l'avais oublié celle-là, pour le coup c'est vraiment la dernière bière du refuge !"
lol

Ecrit à 10h21 devant le refuge d'Arrémoulit

Après la bière en terrasse climatisée, on discute un moment à l'intérieur non-chauffé, je lui demande ce qu'il pense du passage d'Orteig, il me dit texto :

"C'est toi qui voit ! De toute façon c'est à moins de vingt minutes du refuge donc si tu le sens pas, c'est pas une grosse perte de temps de rebrousser chemin et puis ça vaut le coup d'aller voir rien que pour enrichir ta culture pyrénéenne." hmm

Si ça c'est pas de bons arguments...du coup ben j'y vais pour voir ! cool
Merci pour l'accueil, à plus ! smile

Juste un peu avant le passage, un joli cairn mais on voit pas le lac...

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Et le voilà le lac d'Artouste, site également magnifique avec le train le plus haut d'europe (pour les flemmards tongue ):

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Note originale :   "Verdict Orteig : du beurre !"

Je ne suis pas insensible au vertige loin de là, mais ça fait un moment que j'y bosse et c'est une sensation relative à mon sens à la confiance en soi et à la maîtrise corporelle.
Ma description du passage :

Il y a un câble servant de main courante sur tout le passage excepté au début sur 5 ou 10m (lorsqu'on vient d'Arrémoulit), le sentier fait environ un mètre de large au minimum, ça plonge bien sur le côté sans être surplombant ni à 90°.

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zoomée :

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vertical :

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re-zoomée tongue :

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J'appréhendais ce passage, j'ai bien eu quelques sensations mais vraiment vite fait et loin de ce que j'imaginais.
J'ai l'impression qu'on en fait tout un flan de ce passage, ça ne doit bien sûr pas être la même avec des conditions pourries, enfin c'est à l'appréciation de chacun... cool

...et voilà un chacun ! lol
Un gars rencontré un peu après le col d'Arrious, il est "amoureux des Pyrénées" (je cite) et de la vallée d'Ossau en particulier. Il a déjà bloqué deux fois sans pouvoir franchir le fameux passage d'Orteig, on échange nos sensations à ce sujet et je l'encourage à aller voir encore une fois de surcroit avec ces conditions favorables.
J'ai aussi l'impression que c'est plus facile pour moi d'explorer ce genre de passages seul qu'avec la pression temporelle (entre autres) que peux engendrer une compagnie et il est assez d'accord là-dessus. (si vous avez un avis, n'hésitez pas !)
Salut à toi, j'espère que tu as pu un peu plus approcher Orteig et peut être même bien le passer.

Comme ça ou pour tenter de faire une ouverture à ce sujet, j'avais plusieurs citations notées dans mon petit carnet, j'aime celle-ci de Russel trouvée chez Gérard (P-Team) smile :

" Je crois que jamais un montagnard n'acquerra la qualité qui lui est le plus nécessaire, c'est à dire une confiance presque illimitée en lui-même, s'il ne s'est pas trouvé très souvent seul dans le brouillard, la neige et la tempête, au beau milieu des précipices, ne dépendant, après la providence, que de lui-même. Il m'a souvent semblé qu'à deux, on s'intimide mutuellement. C'est justement parce qu'on peut compter sur son voisin, que l'on devient pusillanime. On est plus brave dans les montagnes quand on est seul. C'est un bonheur d'être deux, c'est une leçon d'être seul. Du reste, en face de la nature, la solitude est souvent salutaire "

Henry Russel - Souvenirs d'un montagnard

Je rajoute la photo "regard en arrière" prise juste après "être sorti" du fameux passage pour ceux qui viendraient dans le mauvais sens (si, si y en a plein ! lol ) :

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Je continue le récit sans transition ! lol

Ensuite je me laisse aller à une descente effrénée (et non freinée) vers le caillou de Soques, j'éviterai un énorme troupeau d'une trentaine de vieux anglais attendus pour la nuit par David à Arrémoulit, wah bon courage l'ami ! mad
...et également un groupe de jeunes avec des cannes à pêche...

Après le Balaïtous, l'Ossau...apparemment c'est la journée capuchon ! roll
(Dédicace à Soliou sur cette photo, presque la même, t'as vu !)

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Arrémoulit – Caillou de Soques = une heure !!! tongue

Mais pourquoi ?
J'avais une énorme carotte en la personne de mon ravitaillement enterré dans le coin depuis début juillet !!! tongue big_smile big_smile big_smile

Je trouve direct l'endroit et frénétiquement je déterre puis ouvre le sac ! lol
Il y a un petit trou dans les multiples couches de sacs plastique, dix kinder délice ont été bouffé ainsi que deux bountys et un Ossau Iraty de cinq cent grammes ! sad

Mais bon il reste largement de quoi faire !
Des pates, des soupes, des cubes pot-au-feu, du café, du sucre, des saucissons, trois bounty, deux tablettes de chocolat, des pom-potes, une grosse boite de "vache qui rit" et 800g d'emmental ! smile smile smile

Sans compter une cartouche de gaz, du pq et des clopes... hmm

Je retraverse la route et monte avec le gros sac poubelle à la main  lol jusqu'à la cabane du caillou de Soques, j'y étale toute ma bouffe retrouvée sur la table et commence l'orgie par une très bonne tajine en conserve (non-citée plus haut) provenant d'une ration de survie donnée par un pote militaire.
Merci mon poto, j'ai vraiment pensé à toi à ce moment, à où tu pouvais être pendant que je dégustais cette tajine bien en sécurité. smile

Après la tajine, je me dis que Julien devrait lui aussi passé par là aujourd'hui, du coup je sors et je le vois qui descend vers la route ! big_smile

"Hé mec ! Juuuulien !"
"Hé meeec ! Yes sir !"

Trop bon ! smile
Il me raconte le sketch de son arrivée au refuge d'Arrémoulit :

"Bonjour ! Bonjour !"
"Salut !"

David, le gardien, se déplace et se tord un peu le cou pour bien mater son sac à dos puis bloque un peu sur ses chaussures. Ensuite, il le regarde et dit :

"C'est toi Julien ?"
"Oui ?!?" mad
"Nico est passé il y a une demi-heure, il m'a dit de te dire qu'il s'arrêtait manger à la cabane du caillou de Soques avec son ravito."
"Ah ok ! Cool !" smile
"Ah par contre il a bu la dernière bière du refuge !" lol
"Argh !" sad

Je lui avais décrit Julien :

"Un chevelu avec un t-shirt de skater et un rain-cut quechua rouge, un treillis, un sac Karrimor de 60 ou 80 litres et des énormes Meindl "tout cuir" de cosmonautes !"

"Vu !" lol

On partage le deuxième plat "plaisir", une grosse plâtrée de pâtes avec sauce carbo toute prête (non-citée plus haut bis) puis on se sépare.
Julien descend à Fabrèges en stop pour faire des courses pendant que je vais me faire une bonne sieste dans l'herbe, on s'est donné rendez-vous plus tard à la cabane d'Arrégatiou.

Un petit point téléphonique, avec le temps plus frais et moins ensoleillé des derniers jours je suis limite en batterie et n'allume que rarement le téléphone mais aujourd'hui le soleil est plus présent et là ça capte, j'apprend qu'un proche devant peut-être me rejoindre ne pourra finalement pas et j'avais prévu d'alléger le programme pour sa venue et peut-être même de faire une boucle.

M'étant fixé comme limite le 9 ou 10 septembre, je sais maintenant que je n'arriverai pas à Hendaye, je n'ai donc aucun besoin de me presser et ça tombe bien car je commence à appréhender la fin de cette aventure, je n'ai pas envie que ça se termine. hmm

Les jours passés avec Julien ont été super mais je regrette un peu d'être passé si vite près de certains lieux, j'aurais bien fait un tour de quelques jours "derrière" la brèche de Rolland par exemple, bon de là à faire demi-tour y a des limites mais j'avoue que je l'ai envisagé tout comme à l'opposé tenter de "finir" en cinq ou six jours avec de bonnes grosses journées. yikes
Bref je décide de m'en tenir à mon chemin mais tranquilou en laissant une grande part à l'improvisation, on verra bien où on sera vers le 9 !

Ecrit dans l'herbe près du gave de brousset et du caillou de Soques

Après cette sieste et ce petit remuage de cerveau, je monte en demi-heure à la cabane d'Arrégatiou vraiment chouette et où j'avais déjà dormi.

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Il est tôt et j'ai encore de l'énergie à revendre, je redescend à la rivière me laver et faire la lessive près de la passerelle. Je remonte ensuite à la cabane et repars direct me promener et ramasser du bois.

Note originale : "Gé fé du bois pour 30 !"  big_smile

J'installe mon lit dans la mezzanine et entreprend de nettoyer la cabane et la cheminée...je pense avoir enlever les cendres de dizaines de randonneurs de passage par ici ces dernières années si ce n'est de centaines, en tout cas ça n'avait pas été fait depuis un bail ! yikes

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Toujours pas de Julien, j'ai bien envie d'allumer le feu...bon, bon, bon...allez je vais m'attaquer à l'arrivée d'eau ! cool

Ecrit à 18h51 dans la cabane d'Arrégatiou...très propre !

Ayé, j'ai remis l'eau et j'y ai mis un cairn, pour info c'est le deuxième tuyau au nord-est de la cabane !
Et le feu est allumé.

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Ecrit à 19h03

Je sors voir les lumières sur le vallon de Pombie :

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Derniers rayons en face et vue sur la belle forêt traversée pour venir ici et le pic de Moustardé :

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Julien arrive finalement vers 19h39 (oui j'aime jouer avec ma montre) pendant que je fais griller sur les flammes de la ventrêche recouverte de fromage mixte vache-brebis ! roll

"Wah mon dieu cette odeur ! Mais qu'est ce tu fais ? " yikes

Il est complètement en nage et a vraiment galéré, l'arrivée dans cette chouette cabane avec un pote, une bonne odeur de boustifaille et un bon feu lui a fait chaud au coeur.
Au bout d'un long moment une voiture l'a amené à Fabrèges. Il a réalisé qu'il aurait eu plus vite fait à pied mais aussi qu'il n'y avait pas de distributeur de billets !
Finalement un gars l'a descendu à Laruns où il a pu retirer de l'argent et faire des courses mais ensuite il a encore attendu longtemps avant que quelqu'un le prenne et le ramène à Fabrèges ! lol
De là, énervé après un long moment à attendre un stop qui ne viendra pas, il est monté à pied comme un furieux jusqu'à la cabane !

La force basque troisième ! tongue

Il pars direct se laver pendant que je continue mes succulentes grillades !
Surprise, il a ramené l'apéro, une bière chacun accompagné d'une bonne grosse bouffe pour changer ! Au passage je me mets un petit coup de lame dans le pouce en taillant une bougie, une bière et je suis presque bourré... mad ...certainement aussi un peu ivre de nourriture en ce jour de ravito.

Julien va se coucher vers 22h30, je traine un peu et ne monte dormir que vers minuit.

Ecrit à 23h12 dans la cabane d'Arrégatiou devant le feu

Refuge d'Arrémoulit que je recommande fortement


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

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#70 14-12-2012 18:44:47

zorey
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J31 04/09/12 mardi

Réveil vers 6h30 et trainage au lit jusqu'à 7h.
On rallume le feu pour le ptit-déj, c'est bien agréable et puis on peut se le permettre, il reste deux fois plus de bois qu'à mon arrivée. wink

Julien file vers 8h, son objectif du jour est de rejoindre le site d'Arlet, ce qui lui fait un bon bout.
En fait les jours passés à marcher ensemble lui ont fait réaliser qu'il était capable d'avancer assez rapidement, et moi ça me l'a confirmé.
En gros, à rythme normal, on divise le temps de topo par deux quasiment systématiquement et on en est à chaque fois très étonné.

Je ne pars qu'à 10h après un gros deuxième ptit déj au coin du feu, depuis le début j'avais coché un lever de soleil sur l'Ossau donc aux alentours du refuge d'Ayous. Ce n'est pas loin, j'ai donc toute la journée pour improviser une balade autour de ce majestueux pic que je pourrai certainement un jour appeler par son prénom. smile

Je n'ai aucune envie d'emprunter le chemin qui monte au refuge de Pombie que je connais déjà et depuis hier je suis attiré par la crête herbeuse qui domine la cabane au nord, du coup j'y vais !

Il y a plusieurs sentes, j'en prend une qui monte plein ouest près du talweg jusqu'au nord du point côté 1901.

Regard en arrière, coucou Lurien :

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Ensuite j'oblique plein nord pour grimper droit dans la pente jusqu'au sommet côté 2148 (a t-il un nom ?) auquel je fais une petite pause clope en observant un troupeau de brebis à l'ouest. smile

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Fait pas très beau... mad

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Ensuite je fais ce pourquoi je suis monté sur cette crête, je la parcours sur son fil, c'est très facile mais quel bonheur ! cool
Par contre Monseigneur ne daigne pas se découvrir pour moi :

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La cabane est en bas à l'orée de la forêt :

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Je suis donc cette crête, passe au sommet côté 2198 (et lui a t-il un nom ?) puis me dirige vers le pic de Pombie, la dépression juste avant le pic versant est est pleine d'eau. Je contourne le pic de Pombie par l'ouest, aperçois quelques isards en contrebas et plonge dans le brouillard.

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Malgré ce brouillard, c'est assez évident, il y a une sente à flanc qui passe au col de Pombie et continue ensuite vers le col de Suzon en contournant le pic Saoubiste par l'ouest, je la perd puis la retrouve par moment et me retrouve rapidement au col où un vent fort souffle depuis l'est. Je ne m'attarde pas, ça caille un peu et surtout on ne voit rien donc direction le refuge de Pombie. Je rattrape un groupe dans le pierrier juste avant le refuge. C'est une dame d'un certain âge avec son mari accompagnés de deux femmes plus jeunes dont une qui traine derrière en téléphonant, on se salue rapidement mais chaleureusement. smile

Je continue et m'arrête au refuge où c'est apparemment le grand nettoyage d'automne qui doit être fastidieux vu le manque d'eau qu'a connu ce refuge pendant l'été, en tout cas l'accueil n'est pas super à ce moment là. Je me mets à une des tables dehors et grignote un peu en écrivant dans mon carnet.

Ecrit à 12h01 près du refuge de Pombie

Je monte ensuite rapidement au col de Peyreget où je m'arrête manger pour de vrai (froid d'ailleurs...). J'ai croisé un groupe de "vieux" très enthousiastes et rieurs qui descendaient au refuge.

Vue sur le refuge et le lac de Pombie depuis le sentier menant au col :

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Au bout d'un moment arrivent Robin et Sam (pas trop sûr pour Sam désolé hmm ) qui font une balade de quelques jours par ici, on discute un peu, ils sont très sympas, salut les gars ! smile
Je file après qu'ils m'aient averti qu'ils en ont un peu chié dans le pierrier pour grimper ce col. En fait pendant une centaine de mètres, c'est effectivement un peu fastidieux dans les gros blocs mais rien d'insurmontable.

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Une fois ce pierrier passé, je me dis que c'est quand même dommage de ne pas être allé rendre visite au pic de Peyreget...et puis je n'ai pas eu ma dose de caillasses quotidienne ! lol
Je coupe donc plein sud dans la pierraille au début pour atterrir un peu au dessus du col de l'Iou. De là je commence à grimper plein est vers le pic.
Presque arrivé je suis recouvert par un nuage, j'hésite un peu puis fait demi-tour en me disant que ça ne vaut pas le coup de monter pour ne rien voir. Je descends en hors-sentier vers le lac de Peyreget en espérant faire une photo reflet au cas ou l'Ossau se dégagerai d'un coup.
Arrivé au lac, l'Ossau toujours encapuchonné, je me retourne et le nuage qui recouvrait le pic de Peyreget a disparu, grrrr sad j'aurais du finir l'ascension et patienter un peu en haut.

Je rencontre un groupe à qui j'indique le col de Peyreget et retrouve ensuite le groupe croisé avant Pombie (avec la dame). La dame qui m'a apparemment pris en sympathie entame la discussion, elle est très bavarde mais très intéressante :

"Oh moi l'Ossau, je l'ai grimpé par toutes les voies possibles et même si je ne grimpe plus maintenant je ne m'en lasse pas !"

Elle a une énergie folle pour son age et est bien contente de me trouver là, les deux femmes derrière trainent un peu trop à son goût.
Elle me corrigera sur la prononciation des noms de sommets du coin et vérifiera même que je sais bien me servir de ma carte et de ma boussole avant qu'on se sépare. big_smile
Sans s'en rendre compte on a un peu accéléré leur rythme et les deux femmes commencent à prendre un bon retard, ils décident donc (avec son mari) de les attendre et me souhaitent bonne continuation pour la suite.
Vraiment un très chouette rencontre, un sacré bout de femme !
Autant comme je l'ai dit auparavant pour moi l'appellation "un vieux" (de la montagne) marque un certain respect, autant je pense que le féminin est plus péjoratif lol , je me contente donc de l'appellation "dame".

Content de vous avoir rencontrer Madame, et même si je doute que vous me lisiez je vous envoie plein de bonnes choses et un grand salut. smile

Je continue à descendre, passe près de la cabane de Peyreget et repère le sentier qui descend vers la cabane de Cap de Pount mais je n'ai pas envie de prendre un sentier balisé et irai bien me perdre dans la forêt lapiazé près des cabanes de Lous Quebottes. C'est ce que je fais en longeant les petites barres rocheuses à l'est de Cap de Pount, j'y retrouve un sentier que je ne suis pas et entre dans la jolie petite forêt qui ressemble un peu à certaines forêts cévenoles que je connais bien. Y évoluer est un peu fastidieux mais c'est un régal. big_smile

Vue vers la Pène de Peyreget depuis la forêt :

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Je sors de la forêt et me pose près de la rivière pour une toilette, un goûter et une petite sieste. Ensuite je pensais prendre le chemin de Saint-Jacques de Compostelle pour rejoindre Ayous en passant par les lacs Gentau et Casterau (prononcez Casteraow ! tongue ) mais j'ai la flemme et je décide de prendre un autre itinéraire.

Je passe aux cabanes de la Hosse où les chiens après avoir voulu me mordre finissent par réclamer quelques caresses. big_smile Je prends le chemin des pèlerins sur quelques centaines de mètres puis oblique plein nord sur une sente cairnée qui disparait par moment. Je rejoins le talweg et le franchis vers 1800m, il y a une sente sur chaque rive et un berger est en train de regrouper ses brebis rive droite sur les pentes du pic Casterau. Je l'observe un moment et on échange un salut de loin. cool

Le moment de la journée où l'Ossau a été le plus dégagé hmm :

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Je continue à monter et arrive vers les jolis gouffres au sud des lacs Gentau et Roumassot. Les nuages sont maintenant montés et je découvre le lac Gentau dans le brouillard, le refuge n'apparait que quand j'en suis à une centaine de mètres.

Je me prend un petite bière (oui refuge = bière, suis-je le seul à faire cette association ?) et vais la siffler sur la terrasse, de laquelle on ne voit même plus le lac !
Je discute vite fait avec un couple âgé ayant prévu de bivouaquer mais qui se sont replié au refuge au vu du temps bouché et frais, puis je me prend un café. Je suis bien tenté de rester ici pour la nuit mais en même temps j'ai bien envie d'un bivouac. Je me prends l'équivalent du prix de la nuit en sucreries et demande au gardien s'il y a des endroits plats pour bivouaquer près du col ou du pic d'Ayous. Sa réponse est un peu évasive mais il me dit quand même qu'à l'est du pic d'Ayous il y a un endroit plat "on y rentrerait facilement un terrain de golf !"
Okidac allons-y ! cool

En montant au col d'Ayous, vue sur le refuge et le lac Gentau :

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Le brouillard se dégage un peu pendant que je monte au col d'Ayous, je cherche un endroit plat sans succès et me retrouve au col. A y être, je me décide à aller voir vers le pic d'Ayous, le brouillard s'est densifié et je ne vois plus qu'à environ cinq mètres mais le cheminement est évident. Une fois arrivé au pic, on n'y voit toujours que dalle et j'hésite longuement à descendre chercher le fameux terrain de golf !

Ayant initialement prévu de dormir près d'un des lacs et d'enchainer le lendemain vers le col des moines et le Somport, ma carte imprimée s'arrête juste au col d'Ayous et la photo des cartes de Julien et du refuge ne me servent à rien puisque je n'ai plus de batterie à l'appareil photo (j'ai pu avoir un peu d'énergie dans le chargeur solaire avec le soleil d'aujourd'hui mais j'ai préféré recharger ma seconde batterie de téléphone).

Après avoir errer un moment par là-haut, je finis par trouver un endroit de bivouac improbable à peu près plat à l'abri du vent côté ouest de la crête à une centaine de mètres du pic. Je fouille un peu autour et découvre de belles mottes d'herbe et de terre sûrement retournées par des sangliers, je m'en sers pour m'aménager une couche assez plate car l'endroit est légèrement en dévers, en espérant que les sangliers ne viennent pas me rendre visite pendant la nuit.

Décidément je n'ai pas bien branché mon cerveau en cette fin de journée, je m'aperçois qu'il me reste à peine un demi-litre d'eau et en général j'en bois au moins un litre le soir sans compter celle utilisée pour la cuisine. Je me fais quand même des pâtes-sauciflard-vachekisemarre tongue  en décidant de me rationner en eau pour la fin de la soirée et de prendre mon ptit déj le lendemain une fois que j'aurai trouvé de l'eau plus bas.

Je me couche rapidement après et lis un peu l'équipe (achetée à Gavarnie ! lol ) en savourant chacune de mes dernières gorgées d'eau.

Dodo tôt. cool

Ecrit vers 21h00 près du pic d'Ayous (heure non notée)


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

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#71 15-12-2012 13:00:52

L'artdeschoix07
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Des photos vraiment magnifique de ce décor de rêve.
Ce n'est pas pour rien que j'adore cette région.
Merci pour le partage.  cool

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#72 17-12-2012 13:27:43

zorey
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

J32 05/09/12 mercredi

Levé à 6h15, encore bien dormi même si j'ai quelquefois glissé sur le côté car malgré tout mes efforts ma "couche" n'était pas vraiment horizontale, je m'en suis accommodé. (notez au passage que  mettre une tente par là me parait difficile, vive le tarp ! smile )

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Et ça valait bien le coup, finalement je n'ai pas eu tant de lever de soleil que ça dans ma balade, j'ai deux mètres à faire pour aller voir le spectacle qui est...bah je vous laisse en voir un aperçu, trouvez vous même les qualificatifs (c'était mieux en vrai tongue ) mais vraiment un lever de soleil "en haut" il n'y a rien de tel ! cool

Je ne commente pas :

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Un grand moment ! smile
Ps : J'ai pu récupérer un peu de batterie en dormant avec la batterie et le chargeur solaire dans le duvet mais ça a été la lutte pour prendre ces photos car l'appareil s'éteignait souvent, du coup je n'ai quasi-pas fait de sélection et les ai presque toutes mises même si certaines se ressemblent un peu. Je regrette un peu de ne pas avoir eu mon propre appareil photo qui donne des photos avec une meilleure qualité mais je trouve celles-ci pas mal du tout, et comme je l'ai déjà dit c'était bien mieux en vrai.

Je descend ensuite au refuge de Larry sur lequel je n'ai aucune information, j'y arrive peu avant 9h. J'ai sacrément soif depuis ma dernière goutte d'eau hier soir et je me jette sur la source près du refuge.

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Ensuite je me dis bien qu'il ne doit pas être gardé ce refuge, j'y entre donc pour jeter un coup d'oeil.
Et j'y trouve un énorme bordel, apparemment les restes d'un soirée bien arrosée. Je n'aperçois pas  les couchages de la  mezzanine mais par contre en bas une tête sort difficilement d'un sac de couchage lol , encore un Julien ! C'est mon troisième de la balade !

Il est bien content que je le réveille car 9h c'est tard pour se lever en rando... hmm ...il se lève direct et me propose un vrai café, cool !
Juste après un autre descend de la mezzanine, c'est Lionel.
L'accueil est très chouette, j'apprends que ce refuge est mis à disposition des randonneurs par les gardes du parc, une partie close leur est réservée. L'autre partie comporte deux lits en bas et quatre ou cinq dans la mezzanine, il y a également une table et des bancs, un poêle, une scie et une hache, une gazinière avec une grosse bouteille de gaz et beaucoup de vivres dans une armoire, c'est vraiment grand luxe. smile   

Le soleil vient d'arriver sur la cabane et on prend le ptit déj ensemble à l'extérieur. Malgré la soirée largement arrosée d'hier, Julien et Lionel partent au col d'Ayous pour aller voir l'Ossau que Lionel n'a jamais vu.

Je commence à sortir toutes mes affaires pour faire un peu de rangement et de séchage (tarp,  polycree et duvet) et un autre compère émerge, c'est Bertrand le frère de Julien qui est peu après suivi par Ben, le dernier dormeur du groupe.
Ils sont tous du pays basque mais plutôt de la côte, ils viennent de finir leur saison d'été et sont venus ici profiter un peu de la montagne. Ils sont tous plus océan que montagne, une bande de surfeurs en rando quoi ! cool
Cela nous fait quelques atomes crochus en plus car l'océan est une autre de mes passions. big_smile

Ben décide d'aller lui aussi faire un tour au col et je reste discuter avec Bertrand en attendant que mes affaires sèchent. Lui, il ne va pas au col car déjà hier la montée a été rude et il préfère garder des forces pour la descente.
Le temps passe et on s'approche de midi, je commence à avoir faim et je ne résiste pas à me préparer un lyophilisé hachis parmentier laissé dans la cabane, je le customise un peu quand même ! tongue

Julien et Lionel sont redescendus enchantés par la vue du col et sont surpris mais assez contents de me trouver encore là, Ben arrive peu après. Lionel a réalisé que la descente est autant voire plus sollicitant et physique que la montée.

Le berger passe nous saluer, les gars lui ont acheté du fromage la veille et Julien qui a lui aussi fait un bout de la HRP en solo, me présente direct comme un HRPiste ce qui éveille l'intérêt du berger avec qui je discute un moment. smile

Vers 14h00 un gars vu hier au refuge d'Ayous arrive. Il a fait un tour vers le pic des moines et compte rester là pour la nuit. Il nous demande direct si on reste là ce soir et devant notre réponse négative, il dit : "tant mieux" !!! mad
Sa deuxième question est : "Vous auriez pas une clope ?" yikes
On se regarde tous un peu refroidi par son entrée en matière mais Ben a quand même la gentillesse de lui en offrir une, par contre il faut lui rouler ! roll

Je m'étais dit que je resterai bien ici pour passer un moment avec le berger très sympa et peut-être lui filer un coup de main dans son taff, mais avec ce nouvel arrivant, j'en ai finalement plus très envie et je laisse donc tout ce petit monde en visant un bivouac vers le plateau de la gentiane ou un peu avant ou un peu après...
Les gars redescendent avec pour objectif d'aller se faire une session de surf au coucher du soleil, chouette enchainement je trouve. smile
Salut les gars, changez pas et continuez à profiter de la vie comme vous le faites ! cool

On aperçoit la cabane dans le coin inférieur gauche à la limite ombre/lumière :

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Je monte au col de Gouetsoule d'où la vue sur la vallée d'Aspe que je découvre est vraiment très belle.

Ensuite je continue un peu à travers forêts et alpages, et finis par passer devant une cabane où j'aperçois le berger qui me dit bonjour (je ne nommerai pas cette cabane ni ce berger pour respecter sa vie privée et son intimité, je ne la situerai pas non plus mais ceux qui connaissent le coin reconnaitront sûrement l'endroit, merci à eux de ne pas vendre la peau de Cannelito ! wink )...

"Bonjour, je peux m'arrêter faire une pause chez vous ?"
"Oh ben oui avec plaisir on a pas de la visite tout les jours par ici, par contre pas de vouvoiement s'il te plait."
"Ok, merci c'est cool !"
"Un ptit café ou un verre de rouge !"
"Euuuuuh ! Les deux me tente mais va pour un ptit rouge !" big_smile

Après quelques verres, il me propose de m'héberger pour la nuit. J'hésite un peu car j'ai vraiment peu marché aujourd'hui mais en fait je m'en contrefous et je finis par accepter, vive l'improvisation ! smile

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Ensuite on va ensemble chercher les vaches avec Lia sa chienne border-collie de deux ans, les brebis descendent toutes seules et je fais connaissance avec Bergère, la patoue en charge du troupeau.
Un groupe de brebis traine un peu derrière et je suis surpris car le berger les fait descendre par quelques sifflements sans envoyer Lia leur chatouiller les mollets.

On descend ensuite rejoindre les vaches qui attendent sagement la traite près de la bergerie.
A l'estive, j'ai déjà fait un peu de traite sur une chèvre mais sans aucune efficacité. Les pis des vaches sont plus souples il me semble et la traite est plus aisée surtout avec les indications du berger.
Je me charge de Margaux, une très belle vache que le berger qualifie d'émotive et sensible. Je commence à traire en me demandant bien pourquoi et au bout d'un moment Margaux se met à chanter de satisfaction, elle finit même par avoir une larme à l'oeil, j'en suis très surpris et tout ému, je comprends maintenant pourquoi il a voulu que je traie cette jolie mémère. smile
Bon pour l'efficacité on repassera, j'ai du sortir à peine deux litres pendant qu'il en sortait plus de dix mais quelle superbe expérience.

On reste ensuite un petit moment à observer un jeune veau qui s'est fait pote avec les cochons, spectacle amusant et attendrissant. Truc marrant aussi, le veau est né le lendemain de mon départ de Font-Romeu, il n'a pas encore un mois.

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5815_cimg0808.jpg

On rentre ensuite dans la cabane et je m'aperçois qu'ayant laissé mon sac trainer dehors, les cochons ont mangé l'embout de ma poche à eau et le clip qui permet de fermer la ceinture du sac, je leur en veut un peu mais le berger me dit qu'il pensera à moi quand il les mangera ! lol

S'ensuit une soirée arrosée où on refait le monde et on discute de montagne, d'ours, de loups, etc... cool

On va se coucher vers 1h du matin avec un peu de plomb dans l'aile, j'ai une chambre pour moi avec un lit deux places et une couette, royal !

Ecrit vers 1h du matin au lit douillet de la cabane de...

Ps bis :Coucou L'artdeschoix07 et merci pour ton message smile


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#73 20-12-2012 15:03:40

L'artdeschoix07
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Toujours aussi magnifique ce récit et ces photos.
Ca laisse rêveur... cool

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#74 04-01-2013 15:19:47

chouxrave
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Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Vraiment très chouette ta virée et ça me donne envie d'y retourner.
Pourquoi ne pas utiliser le topic Variantes HRP de ce forum pour présenter tes variantes à l'itinéraire original, sur OpenRunner ou GoogleEarth (Menu "Ajouter > Trajet) ?
Et le côté visuel d'un tel tracé permettrait de mieux suivre ton "itinérance" dans ses détours originaux ou dignes d'intérêt.

Dernière modification par chouxrave (04-01-2013 15:20:15)

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#75 04-01-2013 16:00:34

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
Inscription : 07-06-2011

Re : Balade Pyrénéenne...HRP à contre-courant...36 jours de bonheur

Ah oui, ben je viens de te répondre sur le trombi de YOYO. smile

C'est prévu que je complète le sujet variantes, il y a deux ou trois choses que je pourrais y mettre...mais bon n'ayant pas eu d'ordi ni de connexion pendant les fêtes, je dois d'abord terminer mon récit et je marche bien plus vite que je ne tape à l'ordi ! lol

En gros ça arrive bientôt ! smile


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