Vous n'êtes pas identifié(e).
- Contributions : Récentes | Sans réponse
#1 24-12-2012 00:39:10
- viajando
- Membre
- Inscription : 06-04-2010
Maroc octobre 2012: Haut Atlas + Erg Chebbi-
Après plusieurs treks au Maroc en autonomie et sans guide, je décide de réaliser une petite partie du GTAM : celle qui relie Imlil au Mgoun. Tout cet itinéraire se déroule dans la chaîne montagneuse de l'Atlas marocain à une altitude comprise entre 1750m (Imlil) et 4167 m (sommet du Toubkal).
Pour accéder au départ du trek, rien de plus simple : atterrissez à Marrackech et rendez-vous à Imlil (environ 60km au sud de Marrackech). Pour ce faire il faut se rendre à la gare des grands taxis qui se situe à 2km de la place Jmal El Fna. Il vous en coûtera environ 4€ pour relier Marrackech à Imlil.
Comme j’aime marcher par temps frais, je ne souhaitais pas réaliser ce trek en été. Même si cette période est fortement recommandée par les guides et par Pierre Martin (plus besoin de le présenter…). Nous sommes donc partis en octobre 2012, juste avant que les premières neige ne commencent à tomber. De fait, il a fortement neigé et grêlé au début. Ensuite, par chance, nous avons eu le mauvais temps derrière nous pendant les 14 jours restant.
Ce trek s’est déroulé en trois temps. Premièrement, je suis parti 4 jours seul pour une boucle au départ de Imlil. Ensuite, j’ai retrouvé ma coéquipière pour 14 jours de randonnée entre Imlil et Afra, petit village proche du col du tizi n' tichka (fameux col se trouvant sur la route reliant Marrackech à Ouarzazate). Enfin, après avoir relié Afra à Merzouga en autostop (environ 500km), nous sommes partis pour une courte marche dans l’erg Chebbi comprenant une nuit dans les dunes.
Nous avons réalisé ce trek à deux en autonomie totale et sans guide. Ma coéquipière et moi-même avions entre 11kg et 13kg chacun. Ce poids correspond à l’ensemble de nos affaires (je détaillerai la liste par la suite) ainsi que celui de 3 jours de nourriture en moyenne et un litre à un litre et demi d’eau par personne.
Nous avons utilisé la carte de la région du Toubkal (Edition Piolet à Barcelona) ainsi que des pages de googlemaps imprimées à partir du tracé de Pierre Martin.
En résumé, vous pouvez aussi utilisez ces supports:
Trekking et ski de randonnée, Montagne du Maroc, Toubkal - Mgoun - Sahro, par Hervé Galley, édition Olizane sport, 2012
Carte Toubkal, Alto Atlas Marruecos, Escala 1:40.000 Edición Piolet,
Où se procurer les cartes au Maroc?
Si vous voulez acheter les cartes au Maroc, le mieux est d'aller au cadastre de Rabat. Comment trouver le lieu? Demander l'Avenue Hassan II (très connue), le Ministère de l'Agriculture à un taxi. Pour environ 1€ à 1,5€ (10dh-15dh) vous arriverez à l'entrée. Prenez la ruelle à gauche du Ministère faites 300 m puis tournez à droite. Vous arriverez au cadastre. C'est la porte juste avant l'entrée principale sur votre gauche. Munissez vous de votre passeport. Une carte vous en coûtera 70 dh.
Je souhaite tout particulièrement remercier Pierre Martin pour toutes les informations disponibles sur son site web ainsi que l’attention qu’il apporte à chacun de mes mails. Ce projet n’aurait certainement pas vu le jour de la même manière sans toutes ses contributions.
Évolution de la liste de matériel:
Venons en à l'épineuse question de la liste de matériel. Il est bien évident que depuis ma dernière ascension du Toubkal, elle a beaucoup évolué. Ce choix a été en grande partie grâce à ce site et à tous ces amateurs qui l'alimentent continuellement en informations. Merci à vous tous.
Mon ancienne liste, avec les éléments que j'ai changé rayés. En noir, l'ancienne liste (2011) et ses commentaires. En rouge, la nouvelle liste en 2012.
Mon sac à dos: florclaz air 40 1,6 kg (D4) Sac à dos Osprey Talon 44
Matelas: term a rest ridge rest (entier)
2 batons forclaz 500 (D4) Modèle D4 forclaz 300, volés durant le périple. Forclaz 500 rachetés
un pantalon en jeans fin (marque massimo duti) (pas très rando, mais très commode) Pantalon Mc Kinley fin, se change en short.
une veste D4 à 50€ transpirante, j en suis très content, même si pas très fort vent elle n'est pas au top. Elle contient une polaire. Veste Patagonia Torrentshell et polaire D4 épaisse
2 t shirt à manches longues D4 (de ski) à 20€: excellents.
un tshirt à manches courtes D4
gants en coton D4. Très bien, malgré le froid.
chaussure Meidl hymalaya MFS: un peu mouillé, j'avais oublie la cire.
Piolet et crampons (loués au CAF de IMLIL). bien.
tarp: une bâche bleue, double épaisseur. Tente Hubba hubba modèle 2012
2 paires de chaussettes (1€ a marrakech)
1 caleçon cycliste (20€ chez D4)
1 caleçon en coton
une trousse à pharmacie: alcool, sparadrap... Trousse complète 250 g
1 couteau suisse
1 trousse avec mes papiers.
1 lampe petzl tikka xp (les piles ont tenu 1 an!)
guêtres 20€ chez D4
1 drap en soie D4
1 duvet D4 1,6kg Yeti GT II 600
Le sac pesé à l'aéroport représentait 9,5kg (avec mes chaussures de 1,5kg dedans).
J'ai donc changé les éléments essentiel de mon ancienne liste: le duvet, la tente, le sac à dos. Hormis les chaussures dont je suis toujours aussi satisfait.
Je détaillerai prochainement le poids de chaque éléments.
J-1: Imlil (1750 m) - Col du Tizi n'Tzikert (2930 m) - Refuge Azib Tamsoult:
Je pars d' Imlil par la route classique qui mène au Toubkal. C'est "l'autoroute à touristes" qui passe par Sidi Chamharouch (se distinguant par son mausolée) avant d'atteindre le sommet Nord Africain.
Mais je n'irai pas jusqu'à Sidi Chamharouch car je bifurque juste au-dessus d' Imlil. À 2000 m en milieu de vallée, prendre à droite pour se diriger vers le sommet de El Hadj (3134 m) emprunter le col du Tizi n'Tzikert (2930 m).
Fond de la vallée.
Cet angle de vue est orienté vers le Nord. Au fond, Imlil. À gauche commence la montée vers le col.
On aperçoit le sentier de muletier qui monte vers Sidi Chamarouch.
Les premières zones semi-désertiques se situe vers 2100 m. Ici nous apercevons le col.
Le col de Tizi n'Tzikert (2930m).
Depuis le col au fond de la vallée, on peut longer soit par le flanc gauche soit par le flanc droit pour rejoindre le hameau. J'ai appris par la suite que depuis le col il existe des sentiers qui permettent de couper pour arriver directement au refuge de Tazahart (3000m).
Je suis redescendu par le flanc gauche, par le sentier que l'on distingue en blanc à gauche de la photo.
Des fermes en contrebas de Azib Tamsoult.
Après 6h de marche environ avec de nombreuses pauses, je décide de camper en contrebas du hameau. De l'autre côté de la rivière se trouve un groupe de randonneurs dans des tentes rouges... C'est Allibert trekking. Il y a beaucoup de vent et hormis la tente principale (servant de salle à manger et de salon) leurs tentes sont quasiment toutes par terre.
Je déballe mes affaires plus loin. Il y a encore plus de vent... Ma toute nouvelle tente Hubba Hubba n'apprécie guère. Malgré mon insistance, vers une heure du matin je me résous à la démonter. Première déception, les arceaux n'ont pas tenu: ils sont pliés. Je tiens à préciser que j'ai l'habitude de camper par grand vent ou sous la pluie. On pourrait qualifier les conditions météorologiques de tempête: des rafales de vent comme j'en ai rarement vu en montagne.
Je me rends au tout nouveau refuge d'Azib Tamsoult (2234m) où je retouve la petite troupe d'Allibert, eux n'ont pas attendu avant de venir dormir ici.
J 2: Refuge d'Azib Tamsoult (2234m) - Refuge de Tazahart (3000m):
Très courte journée de randonnée de trois heures. J'apprécie en montagne de prendre le temps de profiter des lieux traversés, faire quelques photos. La montée est belle: on remonte la vallée pour traverser des gorges encaissés. Attention tout de même, en cas de neige, certaines parties nécessitent un piolet. Cette journée marque le début de la haute montagne.
Après avoir redressé les arceaux, je continue donc la route.
Au fond les gorges par lesquelles on passe pour remonter vers le refuge de Tazahart. Il y a quelques passages où il convient mieux de poser les mains. Escalade facile II/III. Peu se révéler plus délicat en hiver.
La montée est jalonnée de petites et grandes cascades. L'eau abonde toute l'année.
Après un court passage d'escalade facile, on arrive sur un petit plateau. Vue sur la sortie des gorges.
Au milieu on aperçoit le refuge de Tazahart. Au fond, le col que j'emprunterai demain matin pour accéder ensuite au col du Tizi Melloul. A droite on aperçoit de la neige: selon les guides locaux ce sont les seuls endroits de neige éternelle dans le Haut Atlas. Ces couloirs de neige peuvent être traîtres en toute saison sauf l'été lorsqu'ils sont peu enneigés. Je n'étais pas sûr de pouvoir monter: le temps n'était pas au beau fixe et en octobre dans ces contrées mieux vaut être prudent. C'était l'un des deux points de passage délicats de l'ensemble du trek. A partir du Refuge de Tazahart, il faut passer un col à 3800m avant de redescendre pour trouver un refuge ou une ferme. Comptez 1 journée et demi pour relier un autre refuge celui du Toubkal ou bien les Aizb Agoudal n'Ouaounoukrim.
Cascade située en contrebas du refuge (4 mn de marche).
Montée depuis le refuge jusqu'au couloir permettant d'accéder à un demi cirque porte d'entrée au Tizi Melloul.
J 3: Refuge de Tazahart (3000m) - col de Tizi Meloul - Crete Akriston (4000m) - Bivouac à 3600 m sous le Pic de Timezguida :
Journée magnifique jalonnée de sommets et crêtes entre 3500 m et 4000 m. Je prévoyais un tout autre parcours... Mais les intempéries et une mauvaise lecture de la carte m'ont induit en erreur. C'est le coin, à mon humble avis, le plus sauvage des hauts sommets occidentaux du Haut Atlas. Ici on peut facilement passer 2 ou 3 jours sans croiser ni cairn ni être humain.
En dessous du plateau de Tazahart.
J'aime beaucoup tout le sentier remontant la vallée car, contrairement àa la vallée remontant au Toubkal, on peut observer toutes les strates géologiques et végétales. la nuit, on distinguais les lumières de Marrackech. La journée on peut observer le plateau semi-désertique entourant marrackech. Ensuite, la basse montagne. Puis les villages de Tizi Oussem et Id Aissa (aux environs de 1800 m). Enfin, la haute montagne.
Le mauvais temps est bien présent...
Mais quelques minutes après...
Le chemin est jalonné de belles pierres.
C'est le passage le plus délicat qui se situe à environ 30 min du refuge de Tazahart. Il vous faudra traverser la rivière plusieurs fois pour pouvoir accéder au côté gauche, seul endroit convenable pour monter. Un petit pas d'escalade facile. Toutefois, les crampons peuvent être nécessaires presque toute l'année. C'est le passage que je craignais le plus car je ne les avais pas. Au pire, j'aurais fait demi tour. Néanmois, j'ai pu continuer à monter. En hiver, les guides disent que c'est un endroit délicat. Parfois, ils montent devant, laissant les clients plus bas. Puis ils lancent des pierres pour provoquer des coulées de neige afin d'ouvrir la voie...
Vers 3593 m ( d'après google earth) on arrive dans un demi cirque. A notre gauche nous avons le pic Biguiounnoussene (4002 m) ainsi que le Pic Afella (4040 m) en face de nous.
Il y a deux chemins possibles: prendre à gauche Pic Biguiounnousseneet redescendre derrière jusqu'au refuge du Toubkal (c'est de l'alpinisme, impossible de passer sans cordes). Ou bien aller vers la droite pour rejoindre le col de Tizi Melloul. Ici je suis dans la montée pour rejoindre le col. C'est le seul endroit où je trouverai un peu de neige. Elle m'arrive maximum jusqu'au genoux.
Vue sur le pic Biguiounnoussene (4002 m).
Les quelques pas dans la neige...
Au col de Tizi Melloul (3800 m) il y a un petit abri où je m'arrête grignoter. Il y a beaucoup de vent et le temps est incertains. J'avais prévu d'aller camper sur le plateau de Tazahart, mais étant donné le vent et le mauvais temps je décide de redescendre vers le refuge du Toubkal. Je monte quand même pour voir le plateau, mais je décide de redescendre juste avant le sommet du Talat n'Ifri (3980 m). J'ai peur de me retrouver attraper par le mauvais temps. Je redescends donc au col et remonte vers l'Est en direction du pic Akriston à environ 4000 m.
En montagne je préfère écouter mon instinct... Peut être aurais-je pu aller jusqu'au plateau mais de toute façon je reviendrai.
Vue depuis la montée au Talat n'Ifri en direction Est: on remarque le col du Tizi Melloul et en face l'Akriston où je décide de me rendre afin de rejoindre le refuge du Toubkal.
Depuis la montée à l'Akristone, j'aperçois tout de même le plateau de Tazahart.
La montée est parsemé de névés.
Arrivé à l'Akriston (4000 m) on aperçoit parfaitement le Toubkal (4167 m). A droite j'aperçois aussi le chemin que nous prendrons dans quelques jours pour rejoindre le lac d'Ifni. C'est le creux dans la montagne à droite de la photo. C'est un panorama à 360º sur les sommets à plus de 4000 m de du Haut Atlas occidental.
Après avoir admirer le panorama, je décide de descendre du col pour rejoindre le refuge. J'avais malheureusement mal lu la carte... Je commence ma descente quand je commence à désescaladé la paroi: je suis à environ 3900 m. Au début je pensais que se ne seraient que quelques mètres. Première erreur. Ensuite, j'enlève mon sac à dos et le lance sur quelques mètres. Il dégringole le long de la parois. Heureusement il s'arrête une dizaine de mètres plus bas, sinon comment camper à cette altitude sans matériel? Deuxième erreur.
Enfin, je décide de remonter au col. A ce moment là je pensais ne pas avoir trouver le bon couloir pour descendre jusqu'au refuge. J'apprendrai plus tard que c'était une voie d'escalade et non un hors sentier. J'aurais dû écouter la carte.
Vue sur les pics du Akioud (4030 m) au premier plan et le Ras (4083 m) derrière.
J'observais le sentier de muletier menant au col de Tizi n'Ouanoums (3680 m). C'est la porte d'entrée menant au lac d'Ifni, la suite du voyage...
Le temps commence à se gâter. Après avoir remonter la quarantaine de mètres désescaladée, je remonte vers l'Akriston afin de revenir au Tizi Melloul. En remontant, je trouve une source vers 3950 m. Je me réapprovisionne car je sais déjà que je vais camper dans le secteur.
Je redescend donc au col du Tizi Melloul et prend cette fois-ci direction plein sud afin de prendre le col de Tizi Afella, une autre porte pour rejoindre la vallée du Toubkal. Mais il commence à grêlé et le brouillard m'empêche de trouver la montée pour le col.
Depuis le col du Tizi Melloul (3800 m) j'ai descendu environ 400 m de dénivelé (d'après la carte). Je ne vois rien à plus de 30 ou 40 m. Je continue de descendre et loupe donc le passage vers le col, pourtant évident par beau temps. Je prends donc une vallée sur ma gauche pensant que c'est la bonne: en réalité je suis à l'ouest du Ras (4083 m) et du Timezguida (4089 m).
Il commence à neiger. Le sol est trempé. Je commence à chercher un endroit où passer la nuit. Vers 3600 m, j'aperçois un cavité rocheuse parfaite pour la nuit.
Rivière dans la vallée derrière le Ras depuis la cavité rocheuse(à l'ouest de ce dernier).
L'abri est confortable: je peux cuisiner au sec et dormir tranquillement sous la Hubba Hubba qui rentre tout juste dans la cavité rocheuse. Dehors, il neige et pleut à intervalles réguliér. Je dors tranquillement dans mon duvet Yetit GT II, je ne pense pas qu'il ait fait très froid.
Bilan de la journée:
C'est une des plus belles journées de l'ensemble du trek. Malgré plusieurs erreurs (lecture de carte et lancé de sac à dos), je suis entièrement satisfait de mettre trompé de sentier. J'ai ainsi pu découvrir une partie du haut Atlas qui m'étaient totalement inconnu.
J-4: Bivouac à 3600 m sous le Pic de Timezguida - col Tizi Afella (3965 m) - Refuge du Toubkal - Imlil : + 500 m / -2350 m
Le lendemain matin le temps est au beau fixe. Superbe soleil et pas de vent. Très vite je me rends compte de mon erreur: je suis dans la mauvaise vallée.
Je remonte donc vers le col de Tizi Melloul, à peine 200 m plus haut à ma droite se trouve une vallée qui mène au col de Tizi Afella.
Arrivé au col il y a deux portes d'entrées bien visibles.
Une longue descente de 500 m de dénivelé négatif pour rejoindre la vallée du Toubkal (à droite sur la photo).
On voit ici la descente jusqu'à la vallée où se trouve le refuge. Au milieu, il y a un canyon profond. Pour rejoindre la vallée on passe soit pas la gauche soit par la droite. Je choisis la droite, mais ce n est pas le chemin le plus court. Il y a quelques petit pas à désescalader, rien de méchant.
Un dernière vue sur le col de Tizi Afella vue depuis l'ouest. C'est la porte d'accés la plus simple entre les deux grands versants de l'Adrad Ouanoukrim et la vallée du Toubkal.
J'ai tracé ici le chemin parcouru depuis le col. A noté qu'en bas aux lacets il faut parfois poser les mains une ou deux fois (niveau I).
Cette photo fut prise le jour 6 durant l'ascension au Toubkal. Je l'ai mise ici pour pouvoir décrire la descente effectuée.
J'arrive vite au refuge du Toubkal où je revois beaucoup de monde... Je reste très peu de temps et redescend en courant jusqu'au CAF de Imlil (que je vous recommande, très bon acceuil de la propriétaire). Cette partie est peuplé de touristes en tout genre: non montagnard prenant des risques... Des personnes en basket de ville... Bref, je m'étendrai pas sur le sujet mais c'est dangereux de la part des guides de faire monter des touristes mal préparés à ces altitudes. J'avais déjà exposé ces faits lors de ma première ascension au Toubkal.
La première partie de mon trek est fini. Je retrouve ma coéquipière de trek. Nuit en refuge au CAF d'Imlil: une excellente adresse.
J-5 : Imlil (1750 m) - refuge du Toubkal (3207 m), nuit sous tente en contrebas des refuges:
L'endroit est de plus en plus sale. On trouve tout type de gens: des touristes express jusqu'aux alpinistes les plus chevronnés. Ne nous attardons pas, demain c'est le sommet puis on continue...
Montée vers les refuges, sur "l'autoroute de montagne"
J-6 : Aller/retour au sommet du Toubkal (4167 m):
C'est la deuxième fois que je monte. Sans neige, c'est un "vulgaire" tas de caillou. Je le préfère enneigé... Mais la vue est imprenable. Je ne m'attarde pas sur les informations concernant la montée, elles pullulent sur internet et j'ai donné quelques précisions sur ce site.
Cette photo représente le chemin que j'ai pris le quatrième jour en descendant le col Afella (jour 4).
Vue sur le Tadat, au centre (3837 m).
Toujours pendant la montée, nous croisons des japonais qui descendent. Je les avais croisés il y a deux jours, montant au refuge du Toubkal. Ils sont une dizaine, accompagné d'un interprète et d'un guide. La particularité de ce groupe: ils ont tous plus de 70 ou 80 ans... Je dirais même que certains ont peut être 90 ans... Mes respect! Cependant, il y en a un qui mettra jusqu'au soir pour redescendre... Il ne pouvait presque plus faire un pas.
J'ai encore de longue année de randonnée qui m'attendent. Bravo à ces véritables aventuriers!
Sur cette photo, on voit la crête en haut du Toubkal, juste avant d'arriver au sommet. C'est le seul passage délicat, surtout en hiver. J'en parlais déjà ici lors de ma première ascension.
Vallée par où s'effectue la montée classique au sommet.
Vue du sommet en direction sud-est.
Photo d'un "merle" qui va prendre son envol. D'après Ester de ce forum, c'est "un chocard à bec jaune, corvidé d'altitude qui adore les zones à falaises". Merci sa contribution.
Vue depuis le sommet sur le village d'Imlil.
Nous étions seul au sommet. Comme nous sommes partis vers 10h du matin, arrivé en haut tous le monde était descendu. Quel chance! C'est plutôt rare... Les autres sommets de la région sont tout aussi beau et bien moins fréquentés.
Nuit sous tente après un thé au refuge du CAF.
J - 7: Bivouac Toubkal (3200 m)- col Tizi Ouanoumous (3680 m) - lac d'Ifni (2300 m):
Journée très longue avec une descente soutenue. Nous partons du bivouac et montons la vallée en direction sud.
Nous remontons vers le sud. Au deuxième replat, nous partons vers la gauche pour reprendre le col.
La montée au col se fait par un bon sentier muletier.
Vue de la descente du col. Le dénivelé est impressionnant.
Peu après, ma coéquipière chute à quelques mètres du bord... Par chance, elle ne s'est fait qu'une entaille dans la main. La trousse de secours de 250g que ma recommandé le médecin du centre de vaccination fût très utile. J'ai nettoyé la plaie avec le spray. Après avoir enlevé les petits cailloux, je lui donne des compresses pour pouvoir protéger la plaie le reste du voyage.
Photo prise pendant la descente, au fond le lac d'Ifni.
Vue de la descente effectué dans la journée. Au fond, le col Tizi Ouanoumous (3680 m).
Enfin le lac d'Ifni.
Les chèvres sont les véritables maîtres des montagnes. Elles pullulent dans toute la montagne. A l'occasion, essayer de manger un tajine de chèvre. Mais veillez à ce qu'il est cuit longtemps car s'est une viande dure (la plupart du temps dans les petits restaurants se sont des vieilles chèvres qu'ils cuisinent).
Ce trajet fait partie du tour du Toubkal. D'ou une certaine affluence de touristes et de groupes comme l'UCPA ou Allibert trekking. Comme nous étions hors saison, il n'y avait qu'un petit groupe de 4 touristes qui dormaient dans la bergerie à côté du lac.
Ici vous trouverez des chocolats, peut être du pain, quelques boîtes de thons...
Il est déconseillé de faire cette partie du trekking en pleine saison, au risque de se retrouver avec des touristes qui font de la randonnée organisée en grands groupes.
Un très bon spot de camping se situe au milieu de la combe, juste à côté du lac. Ce sont les groupes de trekking qui ont aménagés des emplacements pour pouvoir planter la tente car le sol est jonché de cailloux.
Soirée de repos bien mérité.
J-8: Lac d'Ifni (2300 m) - Amsouzart (1740 m) - Bivouac au dessus de Amsouzart vers 2300 m:
L'essentiel de la journée est la descente vers Amsouzart. C'est la récolte des noix: nous pouvions en acheter dans tous les villages. La pauvreté est frappante: les villages sont démunis. On notera aussi l'agressivité de certaines personnes à notre égard à Amsouzart. Nous avons troqué une grosse polaire lourde acheté à Imlil par ma coéquipière contre des biscuits et des victuailles.
Vue sur le lac depuis le chemin menant à Amzouzart.
Une peau de serpent. Ces animaux sont très discrets. Dans le moyen Atlas on peut voir quelques vipères mais c'est plutôt rare. La dernière fois que j'ai vu un serpent vivant c'était dans l'Anti-Altas au Jdebl Lesk.
Au milieu de la photo, près du lac, il y a un petit monticule de pierres. C'est là que nous avons campé hier soir.
Après être remonté depuis le lac jusqu'à un col, nous entamons notre descente dans la vallée.
Au départ de cette journée nous souhaitions camper à Amsouzart. Cependant le mauvais contact avec les quelques personnes rencontrés nous a poussé à monter au dessus du village et de continuer notre route.
Je comprends qu'il n'est pas toujours évident pour les autochtones de s'adapter aux comportements parfois inappropriés des touristes que nous sommes. Cependant, nous avons senti une agressivité certaine qui nous a découragé de camper dans le secteur. Le tourisme, même temporaire et saisonier, a dénaturé les rapports humains avec les locaux.
A partir d'ici, vous pouvez bifurquer et vous enfoncer dans une vallée qui débouche derrière le Toubkal. Il y a d'autres sentiers non utilisés
J-9: Bivouac au dessus de Amsouzart vers 2300 m - Tagounit (2000 m) - Tizi n'Ouraï (3110 m) - Azib likemt (2600 m):
C'est notre dernière journée sur le circuit "tour du Toubkal". Nous nous reveillons avec une vue imprenable sur la vallée descendu hier. Au fond de la vallée, le col et derrière le lac d'Ifni. C'est une journée de marche particulièrement riche en paysages: vallée, gorge profonde et une très belle arrivée sur Azib Likemt.
La journée est marqué par un paysage désertique et austère. Dans les hauteurs, nous rencontrons plusieurs bergers et des paysans allant de villages en villages, à pied bien entendu.
Un terrain de football à haute altitude, au milieu de nulle part. Je pense que le village le plus près est à 1h30 de ce lieu.
Durant toute la journée nous traversons un paysage très aride.
Nous nous arrêtons pour contempler une scène de guerre.
La bataille fait rage.
Un peu plus loin, c'est un autre petit animal qui attire mon attention. Il est calme et prend une pause majestueuse. :-)
Un air de dinosaure...
Le même terrain de football vue d'un peu plus haut.
Vue sur la vallé où se situent les différents villages, dont Amsouzart.
Vue sur le col vers les 3000m.
Toute l'après midi nous traverserons un magnifique canyon.
Vue sur les falaises du canyon.
Dernière modification par viajando (19-08-2015 11:19:32)
Hors ligne
#2 31-12-2012 22:09:43
- ventcalme
- Membre
- Lieu : Bzh
- Inscription : 29-10-2011
Re : Maroc octobre 2012: Haut Atlas + Erg Chebbi-
Bonjour
Tes photos et tes explications sont très interessantes.
Dans ta description du passage assez difficile à environ 30 min du refuge de Tazahart, tu indiques qu'il faut traverser plusieurs fois la riviere pour finalement terminer cette montée/escalade sur le coté gauche.
Y a t il quelques chaines dans les passages les plus difficiles ?
Cette riviere semble assez petite sur la photo. Est-ce qu'elle coule aussi en été ?
Hors ligne
#3 01-01-2013 11:08:36
- moka
- Membre
- Lieu : Nord
- Inscription : 09-06-2011
Re : Maroc octobre 2012: Haut Atlas + Erg Chebbi-
La photo du merle est excellente!Il fallait vraiment saisir l'instant...
Hors ligne
#4 01-01-2013 12:45:19
- viajando
- Membre
- Inscription : 06-04-2010
Re : Maroc octobre 2012: Haut Atlas + Erg Chebbi-
Dans ta description du passage assez difficile à environ 30 min du refuge de Tazahart, tu indiques qu'il faut traverser plusieurs fois la riviere pour finalement terminer cette montée/escalade sur le coté gauche.
Y a t il quelques chaines dans les passages les plus difficiles ?
Cette riviere semble assez petite sur la photo. Est-ce qu'elle coule aussi en été ?
Il n'y a pas de chaine ou de matériel posé. Il faut poser plusieurs fois les mains mais cela reste de la randonnées et non de l'escalade. Tu trouveras plus de précisions ici.
En effet, cette rivière est petite. Elle coule toute l'année et alimente plusieurs cascades sur le chemin.
Si vous voyagez avec des personnes qui ne se sentent pas en sécurité, prévoyez une corde de 15 m fine. Elle pourra vous resservir durant votre trekking.
Concernant la photo du merle, c'est ma coéquipière qui a saisi l'instant. Merci à elle. Drole de photo surtout quand on sait le dénivelé qu'il y avait en dessous! Nous étions assis au sommet.
Dernière modification par viajando (01-01-2013 12:57:40)
Hors ligne
#5 01-01-2013 13:40:08
- ester
- Membre
- Lieu : Bzh
- Inscription : 23-08-2011
Re : Maroc octobre 2012: Haut Atlas + Erg Chebbi-
Merci pour ce retour, Viajando.
ça fait bien envie !
Petite précision, je pense que le "merle" est un chocard à bec jaune, corvidé d'altitude qui adore les zones à falaises.
Grâce à vous, j'avance ! merci !
Hors ligne
#6 01-01-2013 13:56:59
- viajando
- Membre
- Inscription : 06-04-2010
Re : Maroc octobre 2012: Haut Atlas + Erg Chebbi-
merci à toi Ester pour toutes ces précisions concernant le "merle". J'ai rajouté l'information dans le récit.
Dernière modification par viajando (01-01-2013 18:18:34)
Hors ligne