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#26 26-09-2013 22:55:18

fredlafouine
Fouinez!
Lieu : bretagne
Inscription : 24-05-2009

Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

oli_v_ier a écrit :

pour le matos je me pose peu de questions par manque de temps, je prends quasiment le même que pour l’Islande, en retirant quelques trucs.

Grosse feignasse, développe un peu. [Récit+liste] bordel. wink

T'as viré le sac de survie alu?
Housse couverture alu?
Toujours la housse silnylon du matelas mousse?
Ridge rest en bas et matelas mousse bas? Pas ton neoair 1ere génération?
Sac Versalite Western Mountaineering?
Opinel n°8?
Même popote 135 gr?
Même réchaud?
100 gr de crème Nok?
Dictaphone?
40 gr de PQ?
Serviette à tout faire?
Porte carte?
Même pharmacie?
Même APN? Housse étanche Dicapac?
Balise Spot?
Crampons?
Housse crampons?
lunette piscine?
Piolet?
25 gr de savon?
25 gr de serviette?
Chausettes sealskinz?
Chaussettes laine?
Doudoune neutrino+doudoune guronz+2 sacs de compression?
Pantalon polaire?
C'est quoi ta nouvelle veste imper/respi?
Tes bâtons?


´·.¸¸.·´¯`·.¸ ><((((((º>

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#27 26-09-2013 23:48:27

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
Site Web

Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

fredlafouine a écrit :

Grosse feignasse, développe un peu. [Récit+liste] bordel. wink

C'est prévu smile . J'suis pas le premier à prendre le temps de mettre le récit, puis mettre la liste à la fin, si ?


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#28 27-09-2013 00:08:57

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

A la fin du premier message j'ai ajouté la carte (faible définition) avec l'itinéraire jusqu'à la fin du jour 3.

Idem dans le récit partie 2 ci-dessus.


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
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#29 27-09-2013 07:33:43

titouille05
Membre
Inscription : 23-05-2013

Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Ah ouais c'est bien beau aussi quand même smile smile

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#30 27-09-2013 17:22:10

Iksarfighter
Voyageur nordique allégé
Lieu : Toulouse ou Ariège
Inscription : 18-05-2009

Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

fredlafouine a écrit :
Iksarfighter a écrit :

Ibuprofène + Doliprane ça aide un peu à supporter une rhino-pharyngite contractée en voyage.

Il semble y avoir du monde qui randonne dans le Sarek, tant mieux en cas de souci.

Déprimant. lol wink

Ah oui j'oubliais les antidépresseurs lol


Randonnez en Norvège !

Plus on part doucement et plus on va loin !

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#31 27-09-2013 17:42:20

shyguy
Membre
Lieu : Lyon
Inscription : 10-01-2012
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

fredlafouine a écrit :

Même APN? Housse étanche Dicapac?


non un nikon COOLPIX AW110 visiblement  smile

(c'est juste pour t'aider a patienter !)


<- mes photos sur Flickr en cliquant sur "Site Web".

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#32 08-10-2013 00:19:08

eraz
multimedia
Lieu : Sancy
Inscription : 26-08-2007

Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Kikoo Oli_v_ier wink

Donc si je résume, tu es rentré au bout de 3 jours? wink

eraz

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#33 08-10-2013 04:59:07

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Pardon je sais ça tarde, je suis à droite à gauche en ce moment, promis avant la fin de la semaine je raconte les 3 jours suivants smile .


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
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#34 08-10-2013 17:07:46

CLeC
Membre
Lieu : IdF
Inscription : 06-11-2011
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Bonjour,
Sympa le début en tout cas ; merci pour le récit !


4981875N - 0698785E - 1761m

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#35 13-10-2013 01:56:19

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Jour 6
Je me réveille avec un bon pressentiment vers 5h30, j’ouvre la porte et… Waaaaa. Grand ciel bleu ! Pour la première fois. Si c’est pas du bol, ça. Du coup la question ne se pose plus, je me sens plutôt en forme, j’irai donc voir vers la vallée de Rapadalen.
2_laponie_dscn0136_c.jpg
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A 6h je suis sur le sentier, je passe le pont qui enjambe l’impression torrent. Je crois qu’il n’y a que deux ponts dans le Sarek, celui là je comprends pourquoi il est là.
La matinée est magnifique, je passe deux groupes de tentes qui émergent et commencent à tendre des fils à linge pour faire sécher leur affaires. Un passage à flanc très pentu puis je remonte le vallon de Snarvva, un petit col, m’offre un magnifique point de vue sur la vallée.
2_laponie_dscn0141_c.jpg 2_laponie_dscn0142_c.jpg
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Je replonge jusqu’aux arbres tout en bas après un passage de rivière facile. Le petit sentier entre dans la forêt, décrite comme pénible dans plusieurs commentaires du guestbook. « Rapadalen valley is mosquito paradise ! » parait-il. Le sentier sinue beaucoup, monte un peu descend un peu de petites buttes mais tout se passe mieux que prévu. J’apprécie beaucoup de changer de cadre, la forêt est apaisante. Pas un moustique vient me perturber, mais je ne fais que peu de pauses, elles durent rarement plus d’une minute et je suis en pleine journée. Le soir c’est sans doute autre chose. Je croise de temps en temps quelques emplacements de bivouac bien marqués et secs, en haut de buttes, souvent avec une rivière non loin. Il y a plusieurs passages très humides, parfois même le chemin est ruisseau et le ruisseau devient chemin.
http://www.dailymotion.com/video/x15vja … len_travel
J’arrive à rester pieds secs jusqu’à un grand marais que j’ai la flemme de contourner et pas envie de mettre les botillons néoprène, donc je marche allègrement chaussures aux pieds avec de l’eau jusqu’en haut des mollets. Ah si j’avais des surbottes ! Le temps est toujours beau, peut-être pourrais-je sécher mes chaussures avant le soir. Ca doit faire 3h que je zigzague dans cette forêt inondée, je ne dois pas la suivre jusqu’au bout parce que c’est un cul de sac et il faut alors appeler un bateau qui peut venir de Aktse chercher les randonneurs. Je dois trouver un moyen de remonter sur les pentes à gauche. Je guette des traces au niveau de chaque rivière, mais rien de convaincant. Après l’une d’elles je fais une pause pour réfléchir, 3 moustiques viennent me voir, je décide de suivre une vague trace qui se résume à quelques herbes pliées. Je la perds plusieurs fois mais progresse dans la bonne direction en me frayant un chemin dans les buissons. Je tombe sur une bonne trace qui traverse devant moi, je la suis et sors rapidement de la forêt. Me retourne alors et whaouuu ! Quelle vue ! La moitié de la vallée en enfilade, c’est grandiose. Il est 15h, je fais une bonne pause, mets mes chaussures à sécher dans le vent. Le temps s’est bien couvert depuis ce matin. A 16h je décide de bivouaquer là, je suis trop bien ! A 16h15 il commence à bruiner, je suis bien à l’abri, allongé confortablement sur mes deux tapis de mousse, l’un artificiel, l’autre naturel, heureux smile .
http://www.dailymotion.com/video/x15vje … n-2_travel
2_laponie_dscn0146_c.jpg
2_laponie_dscn0151_c.jpg
2_laponie_dscn0153_c.jpg

Je place mes points GPS pour demain en prévision d’une météo pourrie : je sais que je dois monter vers 1300m et ces derniers jours c’était souvent dans les nuages à cette altitude, donc gros brouillard en perspective. Mon nez ne coule presque plus, mais la toux est très grasse.

carte_mini_j6.jpg

Jour 7
J’ai très bien dormi, il pleuvait chaque fois que j’ai ouvert l’œil, ce matin c’est pareil. Je patiente un peu après mon petit déj, espérant que ça s’arrête  mais je ne vois aucun signe d’espoir. En observant la rivière en bas de la vallée, j’ai l’impression que certains îles qui étaient là hier ont disparu. Je range toutes mes affaires sous l’abri, je retire l’arceau, puis démonte la toile, hop secouée vigoureusement, roulée et mise dans la poche latérale, me voilà reparti. Il vente un peu et il pleut, il est 7h30 je suis en t-shirt et veste pourtant très vite je dois ralentir pour ne pas suer dans la montée, là haut dans les cailloux ce sera plus facile peut-être. Il n’y a aucun sentier, il faut lever les pieds bien haut pour pouvoir marcher. Soudain j’entends un grondement sourd mais très puissant venant de ma gauche, ça ne ressemble pas au tonnerre. Je regarde vers la vallée, au début je ne vois rien, puis j’écarquille grand les yeux : un gigantesque éboulement est en train de dévaler la pente, un nuage de poussière immense apparait, je distingue des blocs tomber de la paroi alors qu’ils doivent être à 8km de moi. J’ai l’impression que l’éboulement s’arrête avant la rivière en bas que le sentier longe, mais difficile de dire si de petits blocs n’ont pas roulés jusque là. Enorme, à mon avis il doit y avoir quelques slips sales ce matin par là bas.
La pente s’aplatit, la végétation devient moins épaisse, je traverse une rivière et contourne plusieurs marais, les nuages sont au ras de ma tête. Ca remonte encore, me voilà dans le brouillard, il vente et il bruine maintenant. Le GPS me dit vers où aller, je fais au mieux avec le terrain. Je suis maintenant dans un champ de cailloux et de blocs et ça devient l’enfer. D’habitude j’adore marcher dans les blocs, c’est un de mes terrains favoris, mais ceux là sont recouverts de mousse et trempés : ils glissent comme des savonnettes. Je suis forcé d’avancer trèèèès lentement et prudemment, prendre mon mal en patience. Chaque appui est calculé, vérifié avant de mettre tout mon poids dessus, je dois placer mes pieds en coincement entre les rochers ou sur les arêtes effilées quand il y en a : toute surface plane est trop glissante, même presque horizontale. J’ai jamais vu ça. Malgré toute mes précautions, je dérape souvent et je tombe même deux fois de tout mon long, sans maîtrise de ma chute. Chaque fois je me sermonne tout seul : ça craint, il ne faudrait pas que je me blesse. Parfois la visibilité s’améliore, j’en profite pour repérer et mémoriser le terrain le plus favorable et prendre des repères, parfois je tourne à 90° à droite ou à gauche pour aller vers un terrain plus favorable. Depuis ce matin j’ai fait 8km en 4h. Certaines zones sont faites de rochers sans mousse, mouillés et de même taille que les autres, c’est pourtant le jour et la nuit : je peux courir dessus comme je fais d’habitude.

(sur la photo ci-dessous, au premier plan des cailloux extrêmement glissants couverts de mousse, juste derrière on voit une zone où je peux marcher sans problème, les cailloux n’étant pas couverts de mousse. Pas évident à distinguer, mais ces zones de progression n'ont rien à voir !)
2_laponie_dscn0156_c.jpg
Je passe le col très plat, et commence à redescendre, les mousses se font rares, je peux recommencer à avancer, je trouve un grand névé pentu que je descends en ramasse. Je fais une grosse pause en bas, des éclaircies apparaissent, cool. Me voilà le long d’une rivière que je suis de loin, direction plein est, les rochers ne sont pas couverts de mousse et presque secs, j’avance bien. La carte indique des pentes raides à droite d’un lac que je dois contourner. Soit je traverse deux fois la rivière en amont et en aval du lac, soit je passe par des pentes au sud du lac où les courbes de niveau se superposent sur la carte. Je jette un œil, je le sens bien, plusieurs vires me permettent de contourner le lac avec un très joli point de vue sur lui. Petit à petit j’approche du Skierffe que je distingue à peine au loin comme un sommet très aplati. Le terrain est plaisant, c’est joli, j’avance bien et la suite me donne envie, je suis heureux smile .

(si vous avez l’intention d'aller dans le coin un jour, que vous ne connaissez pas le Skierffe et que vous ne voulez préserver sa découverte, ça en vaut le coup : ne lisez pas le message suivant, allez directement ici smile ).


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#36 13-10-2013 01:56:25

oli_v_ier
Administrateur
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Vers 14h je trouve des cairns sur les dernières pentes du Skierffe, j’arrive au replat du sommet, je m’avance… et là, c’est le choc… Je suis époustouflé par la vue, les sensations sont intenses. C’est comme arriver d’un coup en plein ciel. Je ne m’y attendais pas : je n’ai jamais vu ce sommet en photo, du côté d’où je viens c’est le dos arrondi du Skierffe que je vise depuis des heures, la carte indiquait des pentes très raides, mais au sommet c’est comme si une immense épée avait tranché net la montagne, on a sous les pieds une face verticale de plusieurs centaines de mètres. Impressionnant. Et quel panorama ! Je reste un bon moment sur mon nuage, seul, heureux. Puis vient l’envie de partager ça avec mes proches, mes amis. Ils sont loin alors je prends des photos, des petits bouts de ce paysages fascinant. Aucune ne me plait. Ca rend rien comparé à ce que je vois avec mes yeux, mais ça illustrera un peu ce que je leur raconterai à mon retour…
http://www.dailymotion.com/video/x15vkh … ffe_travel
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#37 13-10-2013 01:56:32

oli_v_ier
Administrateur
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Le contraste entre le Sarek et le reste est saisissant : les montagnes sont couvertes de nuages bien gris, partout ailleurs c’est un grand ciel bleu. D’autres personnes arrivent ensuite, des français, on discute un peu. Aktse est au bord d’un lac, pour aller vers l’ouest il faut traverser ce lac, ils me disent que les navettes de bateau à moteur partent à 9h ou 10h du matin. Je reprends la marche par l’itinéraire cairné qui descend vers Aktse. Face à  moi le ciel bleu, dans mon dos loin au fond des grains dressent des rideaux de pluie sur le Sarek, cloturant cet épisode qui aura été pour moi un bel aperçu de cette région.
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Je croise maintenant régulièrement des groupes de 3, 4 personnes, le Skierffe attire beaucoup de monde et j’approche de la Kungsleden, itinéraire balisé très prisé. Je me trouve un coin tranquille pour bivouaquer au dessus d’Aktse, après avoir galéré une heure pour trouver de l’eau. Paradoxal, ça me plait : j’ai passé ces derniers jours à tout faire pour éviter l’eau, maintenant je la traque comme un animal en chasse.
J’ai dû m’installer non loin d’une sente de rennes : toute la soirée ils passent à 15m de mon abri, toujours surpris quand ils me découvrent installés dedans, ils me font marrer.
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Jour 8
Je suis maintenant sur la Kungsleden, le sentier est trèèèès bien marqué, j’arrive à Aktse vers 8h, c’est la foule. Des gens et des tentes partout, un chantier en travaux pour construire ou rénover des cabanes. Au début je dis bonjour aux gens, puis j’ai vite l’impression de les emmerder. Le lac fait 3km de large, il est à 2km, je poursuis ma route.
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Je n’ai trouvé que des panneaux en suédois, pas pigé grand-chose, sauf que les bateaux à moteur partent à 9h et 10h et qu’ils coûtent 200KR par personne. La carte semble indiquer qu’il y a aussi des bateaux à rame, je pense en avoir vu hier soir de là haut : soit des gens s’en servaient pour se promener sur le lac, soit ils tentaient de traverser et faisaient demi-tour. Il y avait un vent de travers assez fort. Un des gars au Sarek m’a expliqué le principe de fonctionnement de ces bateaux à rame : tu les utilise si tu veux, mais dois toujours en laisser au moins un d’un côté. Donc si tu arrives et qu’il y a deux barques t’as du bol, parce que s’il n’y en a qu’une, tu dois faire trois fois la traversée pour récupérer celle de l’autre côté et la laisser au départ. Juste avant d’arriver au lac, deux directions opposées sont indiquées par deux panneaux en bois sur lesquels sont sculptés un bateau à rame et un bateau à moteur, voyons si mon expérience de marin peut servir à quelque chose ici smile . Le bol : deux barques m’attendent, j’observe vite fait les conditions, un peu petit vent se lève venant de l’autre rive. Ce matin à mon lever le vent était nul, je devine qu’il va continuer à forcir donc je ne traine pas, repère les marques qui indiquent dans quelle direction aller, prend un gilet dans le coffre et j’embarque.
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La position du rameur est très excentrée vers l’avant, vu que je vais ramer contre le vent ça ne pose pas de problème ; la prise au vent de l’arrière de la barque va la ramener automatiquement dans l’axe, mais je me dis que seul par vent de travers ça doit être une autre affaire. La barque peut emporter jusqu’à 4 personnes mais je ne vois personne se présenter sur la rive, je continue à ramer pour m’éloigner. Me voilà seul sur le lac, à gauche la paroi verticale du Skierffe vue de profil domine, c’est beau.
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Je rame peinard 30 minutes, de l’autre côté c’est très mignon et déventé, je débarque à 9h.
http://www.dailymotion.com/video/x15vkj … ure_travel
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Un couple attend le bateau à moteur. Dommage qu’ils ne puissent/veuillent pas prendre la barque, c’était très plaisant et le retour vent de dos sera encore plus facile. J’amarre la barque, dis bonjour au gens qui campent près de la cabane et continue mon chemin dans une forêt mixte de résineux et feuillus très sympa que je traverse pendant 1h30.
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Puis la pente se redresse et je retrouve une vue dominante sur les paysages alentours. Lac, rivières, forêts à perte de vue.
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J’arrive à la cabane de Rittak vers midi, j’y fais une bonne pause et décide finalement d’y rester passer la nuit. Le coin est joli et paisible, une rivière passe tout près. Je me repose, me lave, fait une petite lessive et écrit. Pas mal de monde passe, des couples, des groupes de 2, 3 et 4 personnes. 4 sur 5 sont des femmes. Dans la cabane je lis « Kungsleden is for pussies ! » et ça me fait marrer. Il y a du monde, mais chacun reste plutôt dans son coin alors que dans le Sarek c’était plutôt l’inverse. Les coins fréquentés éloignent les gens.
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Dehors je bronze au soleil en grattant ces mots, peinard. Au niveau timing, je suis à l’aise après avoir rejoins Aktse en deux jours. On est le 20 et je prends l’avion le 26, demain je peux être à Kvikjokk et si je continue à marcher, peut-être à Sulitjelma le 24 ou le 25 pour finir la boucle même si les quelques randonneurs à qui j’en ai parlé en doutaient.
Bref on verra comment je le sens, si je peux éviter de prendre le bus à Kvikkjokk et devoir faire une immense boucle en train pour rejoindre Bodo, c’est mieux.

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Jour 9
Je pars à 6h, le temps est mitigé, ça donne de très beaux jeux d’ombres et de lumière.
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Le sentier descend dans la forêt, je croise pas mal de tentes encore montées jusqu’à 10h voire même après, ça roupille sur la Kungsleden ! En général près de chaque rivière se trouvent non loin des emplacements de bivouac avec un foyer non loin. Alternent forêts, lacs, petites rivières, je suis en forme.
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Quelques grains mais le temps reste correct. J’arrive à Kivikkjokk peu avant 12h, c’était rapide, j’ai décidé de continuer ma route espérant arriver à  Sulitjelma avant le 26. Encore une étendue d’eau à traverser pour poursuivre ma route (je dois rejoindre la Padjelanta), cette fois-ci pas de bateau à rame d’après la carte. J’entre dans le gîte, ils servent à manger, ça fait envie.
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Le gars me recommande un plat local avec du rennes et des patates, je me laisse tenter. J’en profite pour envoyer un message par mail à la famille pour dire que tout va bien et je me régale d’une entrée de crudités et d’un plat délicieux. Le personnel est vraiment super, ils m’expliquent que pour continuer mon chemin un certain Bjorn fait des navettes avec son bateau, il part à 12h30, 17h30 et 9h00. Pas envie d’attendre jusqu’à ce soir, encore moins demain, le serveur me propose d’appeler Bjorn, je lui demande de m’attendre 5 minutes, c’est ok.
Je remercie le personnel pour son accueil et sa gentillesse et le délicieux repas, je remets mes trails, mon sac, et quitte le gîte bâtons à la main en courant comme un voleur devant des randonneurs qui se demandent ce qu’il se passe. J’arrive pile poil pour aider Bjorn à accoster, il prend deux personnes avec moi et accepte mes KR norvégiens (150). La balade en bateau dure 30 minutes lors desquels il nous montre ses talents de barreur à zigzaguer parmi les cailloux et dans le courant de la rivière qui arrive à Kvikkjokk, je suis trop content d’être là, bon timing smile .
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http://www.dailymotion.com/video/x15vkoh_bjorn_travel
Il nous dépose près d’un petit ponton, je reprends la marche, dans la forêt toujours. Je passe près d’une rivière qui me semble idéale pour du packrafting en le sentier la longe et régulièrement je peux suivre ses évolutions. Certaines sections sont très encaissées, mais d’autres parfaitement navigables.
http://www.dailymotion.com/video/x15vksk_225
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J’avance bien, à tel point que je me demande ce que je vais faire si j’arrive en avance à Bodo. Puis je me rappelle d’Eraz me parlant des Lofoten faciles à rejoindre en bateau depuis Bodo, pourquoi ne pas y faire un tour si j’ai l’occasion ?
Njunjes est passé, le sentier monte au dessus de la forêt, la vue est sympa, il est 16h, le temps s’est couvert, un vent de nord me refroidit mais en action je peux rester en T-shirt et short ce qui surprend un jeune couple de randonneurs qui sont couverts de la tête aux pieds.
2_laponie_dscn0232_c.jpg
D’autres tentes sont montées sur ce promontoire sympa, je déroule mon abri , plante deux sardines puis me ravise. J’ai encore la forme, continuons ! Il y a des champs de framboisiers, je m’arrête tous les 15 minutes pour refaire le plein.
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Je passe Tarrekaise, 8 personnes sont attablées dehors c’est la bonne ambiance, je les salue sans m’arrêter, en coeur ils me souhaitent bonne route. Plus loin je quitte la Padjelanta en tournant à gauche pour aller vers Vaimok. Je traverse un pont après un terrain bien marécageux où je me retrouve nez à nez avec un élan. Il me fait forte impression, rien à voir avec les rennes. L’élan est là, paisible, le roi, la reine des lieux.
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Il me regarde, continue à brouter son arbre, puis me regarde à nouveau, pas du tout gêné ou stressé. Je lui parle gentiment en lui demandant de se pousser : il est balaise, mais surtout il est sur le sentier smile . Et dans cette végétation et ces marais, je préfèrerai que ce soit lui qui veuille bien débroussailler et patauger. Grand prince, il s’écarte tranquillement.
J’arrive à un petit triangle noir sur la carte : la cabane de Tara. Et là c’est le gros coup de cœur. Je tombe littéralement amoureux du coin.
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J’ai l’impression d’avoir trouvé la cabane dont j’ai toujours rêvé depuis gamin. C’est rustique, solide, simple, chaleureux, petit et fonctionnel. Je ne tiens pas tout à fait debout dedans, il y a un bas flanc, une cheminée, des murs et sols en bois, une étagère, une petite fenêtre. C’est tout.
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2_laponie_dscn0252_c.jpg
Les montagnes en face, la rivière et une forêt de bouleaux à côté. Je suis bien. Je suis trèèès bien. Je veille jusqu’à 23h alimentant mon petit feu de cheminée. Le vent se lève dehors et quelques averses renforcent l’effet cocon  de ce petit abri. Je prends ma dernière photo de la rando : l’unique batterie est déchargée. Mais cette soirée restera à jamais dans mes souvenirs.
2_laponie_dscn0255_c.jpg

carte_mini_j9.jpg

(à suivre)

Edit : la suite, partie 4

Dernière modification par oli_v_ier (13-10-2013 11:14:15)


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#38 13-10-2013 11:08:01

Rannnnn
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Je me joins aux superlatifs déjà exprimés.

une forêt de boulots

"Bouleaux" concernant les arbres.

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#39 13-10-2013 11:19:34

oli_v_ier
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Corrigé, merci.


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#40 13-10-2013 12:37:44

JollyJumper
Banni(e)
Inscription : 01-05-2013

Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

http://sv.wikipedia.org/wiki/Skierfe
Skierfe.

Finalement on trouve les deux orthographes dans les documents suédois.
67.166583,18.203248

Dernière modification par JollyJumper (13-10-2013 12:59:04)

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#41 13-10-2013 13:41:06

Puck
Membre
Inscription : 16-03-2013

Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Je n'ai pas lut la partie sur Skierfe. Pourquoi ? Parce qu'un jour, j'irai là-bas ! Merci pour ton récit smile

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#42 25-10-2013 14:22:14

Iksarfighter
Voyageur nordique allégé
Lieu : Toulouse ou Ariège
Inscription : 18-05-2009

Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Superbe balade  big_smile


Randonnez en Norvège !

Plus on part doucement et plus on va loin !

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#43 27-10-2013 10:55:12

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
Inscription : 07-06-2011

Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Puck a écrit :

Je n'ai pas lut la partie sur Skierfe. Pourquoi ? Parce qu'un jour, j'irai là-bas ! Merci pour ton récit smile

Idem ! big_smile
Merci pour ce retour oli_v_ier ! smile


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

Ourson Power

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#44 28-10-2013 21:17:55

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Jour 10 (pas de photo, batterie déchargée)

Je me réveille dans ma petite cabane avec une étrange impression, je crois que j’ai rêvé que les sommets alentours sont enneigés. Je sors de la cabane et… whaou ! C’est vrai ! Jusqu’à 1000m environ les flancs des monts du Sarek de l’autre côté de la rivière sont saupoudrés. C’est beau !

Je quitte cette petite cabane avec un petit pincement au cœur, mais la montée me mets dans l’action. Il y a un fort vent venant de mon côté droit, je supporte la doudoune en haut, en bas je suis en short. Alors que je m’engage dans la vallée, je me dis que si j’ai du bol le vent disparaîtra ou tournera dans mon dos. Raté, il vient maintenant pile dans l’axe de la vallée, face à moi.
Je commence à avoir froid malgré un effort décuplé pour lutter contre le vent. Je rajoute le pantalon, puis la veste et peu après les surgants : mes mains commençaient à perdre de la force. Mais ça ne suffit pas à les réchauffer, la pluie est maintenant de la partie. Mes vêtements ruissellent, je sens mon visage s’engourdir, j’enfonce mes lèvres dans le col, respirant par la bouche soufflant par le nez pour ne pas créer de la condensation dans la veste. Mon corps est en confort thermique, mais l’effort pour avancer est intense. Il doit faire froid, je m’étonne de ne pas être en surchauffe vu l’effort et les couches que j’ai sur moi. J’accroche ma montre à ma sangle de poitrine pour savoir la température, après 15 minutes elle affiche 2°C… Purée les conditions de merde. Mon seul problème c’est les doigts, mes surgants ne suffisent pas.

Je m’arrête rapidement à la cabane de Kurajaure pour faire des moulinets avec mes bras et mettre mes chaussettes en laine sous mes surgants. Je ressors me faire rincer et bousculer par le vent, maintenant je suis impec’ , la marche peut continuer. Le paysage que j’entraperçois est austère : des cailloux, des mousses, quelques marais. Pas de regret que mon appareil photo soit déchargé, la seule chose que j’aurai pu prendre, c’est moi arc bouté face au vent, tête baissée pour rester bien sec.
A Vaimok je salut d’un geste le gardien qui bouquine tranquillement près de la fenêtre, à l’abri et au chaud dans sa cabane, il me répond de la même manière. Je m’arrête me reposer et manger derrière un caillou peu avant de traverser la rivière juste après les cabanes. Le gardien très sympa vient me voir pour s’assurer que tout va bien et que je suis bien équipé. Il m’annonce qu’aujourd’hui et demain c’est prévu mauvais, mais ce weekend il devrait faire beau. Si c’est le cas et si j’arrive à Bodo (vu comment je me traine aujourd’hui), c’est sûr que je ne vais pas y rester attendre l’avion de lundi.

Je repars de Vaimok, croise un gars qui marche bien vite, dos au vent, ah le veinard. Je lutte depuis 6h, la fatigue me rattrape d’un coup, je m’arrête sur le chemin, m’assois et m’écroule comme un sac dans l’herbe allongé sur le côté. Je remonte mes mains gantées sur mon visage pour me protéger des gouttes et m’assoupi ainsi, pieds sur le chemin et dragonnes encore sur les poignets. Je suis trop naze pour faire mieux. Dingue comme le vent de face m’a cassé.
Je ne somnole pas longtemps, c’est pas confortable du tout. Le sentier continue à zigzaguer dans la caillasse et le brouillard, puis redescend vers une vaste plaine : je redescends sous les nuages et retrouve une vue dégagée avec plaisir. Le vent diminue alors que je perds de l’altitude, des averses menacent au loin. Je m’arrête monter l’abri dans une cuvette protégée du vent, près d’une petite rivière.

carte_mini_j10.jpg

Jour 11
J’arrive à Pierskerhaure en 1h, il n’y a personne, je continue. Le lac à côté est vraiment immense, le sentier le longe un bon moment puis après un pont je prends à droite pour revenir vers la Norvège et Sulitjelma. Je longe un autre lac, les montagnes qui le dominent de l’autre côté sont couverts de glaciers, c’est très jolis. Je commence à me demander l’heure des bus retour. Je crois me souvenir qu’il y en a un vers 15h et un autre vers 17h. J’aimerai bien avoir celui de 15h smile . Près des cabanes d’Eidevatnet je demande à un gars qui coupe du bois combien de kilomètres il reste et à quelle heure passent les bus. « 15h je crois, il reste 3km jusqu’à la piste ». Il est 12h55 et une fois à la piste, il me restera encore 11km pour rejoindre le village où le bus m’a déposé. Parfois j’aime bien les défis débiles, en voilà un : attraper le bus de 15h. Je cours dans les descentes, me donne à fond dans les montées mais je rejoins la piste en 50 min !? 3km il m’avait dit, comment ils comptent les kilomètres ici ? Mais je continue sur la piste qui sinue, monte et descend, je cours sur le plat aussi. Il y a au moins un intérêt à cette course, c’est que les travaux hydroélectriques que je longe passent plus vite. J’abord la dernière longue descente, c’est juste, j’estime mon temps d’arrivée en lisant ma vitesse de descente sur l’alti, j’espère surtout ne pas avoir fait tout ça pour voir le bus passer juste avant que j’arrive.
Ouf j’arrive à 14h55 à l’arrêt, yes ! J’arbore le sourire idiot de celui qui a fait un truc idiot big_smile , je dois reprendre mon souffle, évacuer l’excès de chaleur et faire des étirements mais je n’en ai pas le courage. Je m’assois à l’ombre en guettant le bus. 15h00, rien. 15h15 rien ! 15h30 rien !!! Purée la loose, je me sens très con lol . Je tends le pouce sans grand espoir. Certains me font des grands signes pour me dire que je suis près d’un arrêt de bus. Merci je sais ! 10 minutes plus tard un gars me prend en stop, YES ! Il va à Fauske, c’est top, pas mal de bus vont de cette ville à Bodo. Je pose mon sac dans le coffre, près du sien.
Voilà terminée ma petite boucle entre la Norvège et la Suède, voici la carte.
carte_mini_j11.jpg

Mais le voyage ne s'arrête pas là smile . On discute rando tout le trajet, le temps est très beau maintenant : je lui demande où il me conseille d’aller aux Lofoten, si j’ai le temps d’y aller. Il me dépose à la gare ferroviaire de Fauske à 16h20, sur les horaires je lis qu’un train part pour Bodo à 16h40, impec’ ! Dans le train presque vide, je recharge ma batterie d’appareil photo, me repose et regarde les paysages défiler.
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A Bodo j’hésite un moment entre trouver le camping et aller voir si je peux partir dès ce soir aux Lofoten, je marche tranquillou jusqu’au port. Arrivé au guichet, le gars me dit qu’un bateau part dans 10 minutes pour Svolvaer. « Ah et c’est joli là bas ? » je demande naïvement. « Monsieur, ce sont les Lofoten, l’attraction principale de la région, vous ne serez pas déçu ». Lundi un bateau peut me ramener à Bodo à 10h du matin, mon avion est dans l’après midi. Bon ok, tentons le coup ! Je paie vite fait les 356KR et cours au bateau. Une fois dedans, je vois sur le ticket qu’il y a 3h30 de navigation ! De grands écrans montrent le trajet, on dirait un slalom dans un champ de mine de petits ilots. Le bateau va longer toute la côte de port en port avant de virer vers l’ouest pour rejoindre les Lofoten. Je monte sur le pont, la mer est lisse, le ciel dégagé, ça va être cool ! Dès que le bateau prend de la vitesse, ça décoiffe ! Oui « Express » en Norvégien, ça veut aussi dire qui va vite ! smile Les petits ports sont tous plus jolis les uns que les autres. Je suis impressionné de voir la précision et la maîtrise de la trajectoire d’un bateau de cette taille, à plus de 30 nœuds à quelques mètres des cailloux.
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Le soleil se couche, l’horizon est maintenant déchiqueté par une chaine montagneuse au loin, les Lofoten.
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On arrive à 21h30, à Svolvaer, il fait sombre les lumières du port sont allumées. Je n’ai aucune idée d’où je vais et où je vais dormir. Je fais donc comme depuis le début de ce voyage, je demande big_smile . D’abord à une dame de l’équipage : « Je n’ai aucune idée où dormir, vous avez un endroit à conseiller, à bon prix ? » Elle me réponds qu’il vaut mieux demander à un gars qu’elle me désigne sur le quai, il me dit d’aller au Westfjord Hotel et m’indique le chemin.
2_laponie_dscn0289_c.jpg
A la réception, le gars me demande comment ça va, « Un peu fatigué et sale, je viens de terminer une rando » je réponds. Il pratique aussi et me demande quelques détails puis me propose une chambre à 790KR et ajoute « Ah non, je peux vous la faire à 690 ». Bon c’est pas donné, mais je m’y attendais un peu. Il rajoute « et le petit déj est inclus ». Alors là je dis banco ! smile
Je lui demande des conseils sur où aller ce weekend, il m’offre une carte et fait quelques ronds sur les coins qu’il préfère. Arrivé dans la chambre, il est tard, je commence par une grosse douche big_smile , puis lessive à l’eau chaude, je pioche à manger dans les trucs qu’il me reste et dodo. Voilà une journée bien remplie, agrémentée de pas mal de chance !

(à suivre)

Edit : la suite, partie 5

Dernière modification par oli_v_ier (19-11-2013 00:42:13)


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#45 28-10-2013 22:02:10

rhafiki
Départ bientôt pour l'Antarctique
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

J'ai été impressionné aussi par ces bateaux en Norvège cet été et j'y ai même pris goût !


Poussière aux pieds vaut mieux que poussière au fesses

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#46 28-10-2013 22:27:39

waluyo
rêve de grands voyages
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Cool!
J'aime bien l'approche "on verra bien sur place".
Je trouve effectivement que la Norvège se prête plutôt bien à ce genre de périple, puisqu'il est très facile d'y voyager: on peut s'y débrouiller quasi-partout avec l'anglais, les transports sont super développés, l'information facile à trouver, le pays sûr et .... le randonneur itinérant ne choque personne, il fait parti du paysage! smile
J'imagine que cela doit être un peu pareil dans le nord de la Suède.

J'attends avec impatience un récit rando-packraft. Attention tout de même, cela risque d'être banni dans le Sarek d'ici peu... (http://dzjow.com/2013/06/16/an-introduction-to-packrafting-in-sarek-national-park)


Xavier

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#47 28-10-2013 22:39:37

oli_v_ier
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

waluyo a écrit :

J'attends avec impatience un récit rando-packraft. Attention tout de même, cela risque d'être banni dans le Sarek d'ici peu... (http://dzjow.com/2013/06/16/an-introduction-to-packrafting-in-sarek-national-park)

Oui j'ai vu. Rapadalen est déjà interdit. C'était un des objectifs de cette rando : visiter le coin, au final j'ai trouvé le Sarek assez petit et les portions navigables trop courtes. Si je retourne dans le coin pour packrafter, j'irai plutôt ailleurs qu'au Sarek.


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#48 28-10-2013 23:55:11

Colline
Membre
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Quelle liberté tu as! Ca fait rêver! smile
Vivement la suite!!!


"L'homme fait des provisions pour un an et il ne sait pas s'il vivra jusqu'au soir." Tolstoï

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#49 29-10-2013 02:26:17

oli_v_ier
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

Jour 12
Je n’ai pas très bien dormi : trop chaud et voisins bruyants, mais je suis en forme. Re-douche, les fringues ont séché, je descends voir ce que me réserve ce petit déjeuner. Whaou ! Buffet à volonté avec charcutaille à gogo, fruits frais et légumes. Je festoie allègrement, ci-dessous un extrait big_smile .
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Je remonte dans ma chambre étudier les cartes, à 10h je vais me promener au centre ville et passe au centre d’information. En fait il y a des routes partout et les centres d’intérêt que les gens m’ont indiqué sont assez éloignés les uns des autres, ça ne me donne pas envie de marcher, mais une petite rando à vélo, pourquoi pas ! On m’indique où je peux en louer, une vieille dame me fait un petit prix pour un VTT en bon état : 300KR pour deux jours de location. Elle me conseille quelques coins près de Svolvaer. J’attache mon sac sur le porte bagage (vive la MUL big_smile ), dès les premiers coups de pédale, je suis grisé par la vitesse. Alors à la première descente, c’est magique, j’ai un sourire grand jusqu’aux oreilles. Le temps est magnifique, une piste cyclable longe la route principale que je quitte pour aller voir Orsnes sur la côte au sud-ouest de Svolvaer. Plusieurs criques, un petit port mignon.

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Je reprends la route principale, passe un tunnel et plusieurs ponts, l’après midi je pédale jusqu’à Unstad, une plage que m’a conseillé le gars de l’hotel. Le temps s’est couvert et le vent se lève un peu, je redécouvre les joies du vélo face au vent. Arrivé à Unstad, je suis plutôt déçu, plusieurs y surfeurs attendent « la » vague, mais l’endroit ne m’inspire pas. Heureusement une petite forêt isolée, près d’un ruisseau attire mon regard, je vais voir, m’y sens bien : je dormirai là. Je plante l’abri et vais faire un tour le long de la côte jusqu’à un petit phare avant de retourner me coucher.
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Jour 13
Je me lève tôt pour avoir les routes pour moi tout seul. Non pas qu’elles soient très fréquentées, mais s’il n’y a pas de voitures du tout, c’est encore mieux ! Dès 5h30 je pédale vers Leknes, j’y arrive vers 10h mais n’y vois rien d’intéressant, je continue pour prendre la route 815. C’est une petite route annexe, très sympatique qui longe la côte, coincée entre les falaises et la mer. Quasiment pas de voiture et pas de vent, je me régale et passe un très bon moment. Je bois des litres et des litres d’eau depuis ce matin, je la puise dans les rivières au bord de la route, si possible celles qui descendent des montagnes.
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Je repasse sur les ponts pour revenir sur l’île de Svolvaer, j’ai encore du temps alors j’emprunte la 816 qui mène vers une pointe et presqu’ile : Henningsvaer. La mer est très belle, limpide sur un fond de sable blanc. Depuis ce matin à contempler ces ilots et ces plages, je meurs d’envie de revenir m’y balader en kayak de mer, mais j’ai conscience qu’une météo comme aujourd’hui est peut-être exceptionnelle.

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La 816 longe ensuite des blocs immenses hauts comme des falaises, une cordée grimpe, ils doivent se régaler.

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Plus loin j’arrive dans un secteur de grimpe moins radical, des dizaines de tentes sont installées dans la verdure alentour. Au bout de la route, un village très mignon auquel on accède par un pont, je le visite tranquillement en donnant un coup de pédale de temps en temps.

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Allez ! Demi-tour, direction Svolvaer mais avant de rendre le vélo, j’aimerai bien monter sur un des sommets pour avoir une vue dominante. Au centre d’info j’ai pris un petit papier qui décrit une ascension facile au dessus de Svolvaer. Je laisse le vélo au début du sentier, une fois en haut je m’arrêter savourer, manger et boire.

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Je rends le vélo à 17h après avoir fait quelques courses, j’ai bien profité de cette journée. Je vais m’installer sur un banc de la place centrale, regarder les gens et savourer l’instant. J’ai repéré hier matin un coin où bivouaquer non loin du centre-ville, dans un petit bois près d’une église. L’emplacement est idéal un peu caché de tout et près du port : demain matin je dois être au bateau à 6h si je ne veux pas rater l’avion. Vers 20h je mange et plante mon abri en pleine ville, malgré les bruits je m’endors vite.

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Jour 14
J’ouvre les yeux à 5h30. Tiens, il pleut, des rafales secouent la toile. Le beau temps aura été bref ! Je suis au bateau à 5h58, il part à 6h30 comme prévu. Vu la météo la traversée sera plus sportive qu’à l’aller ! Vent dans le nez on sort du port plein gaz, le bateau fait des bonds et d’immenses gerbes, c’est fun ! Rapidement on arrive aux ilots de la côte norvégienne et je peux recommencer à écrire en regardant de temps en temps le paysage défiler par le hublot.
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Arrivé à Bodo je me promène et cherche des souvenirs pour mes proches. Je trouve deux magasins bien mieux achalandés en cartes que l’intersport où j’ai été à l’arrivée. A 18h je suis à l’aéroport, l’avion doit partir à 20h45. Je me prépare mentalement à une nouvelle nuit dans l’aéroport d’Oslo.
Il pleut non stop dehors, je me dis que j’ai eu bien de la chance aux Lofoten. On nous annonce que tous les avions devant atterrir à Bodo sont détournés : le système d’aide à l’atterrissage est en panne, les avions ne peuvent pas atterrir. A 23h on nous annonce que le vol est définitivement annulé, après avoir patienté pour que la compagnie trouve un vol de remplacement, on nous amène à un hotel plutôt pas mal. Tout le monde fait la tronche, mais pour moi cette annulation est une très bonne surprise smile . Nuit en hotel, petit déj à volontée, encore ! J’arrive à Paris à 19h30 où je dormirai chez mon frère avant de revenir à Morlaix le lendemain.

Ainsi se termine ce voyage de découverte d’une (petite) partie des pays nordiques. Pour les moustiques ce fut une très bonne surprise, même sans moustiquaire, ils ne m’ont posé aucun problème, j’ai du en écraser 5 sur la totalité du séjour smile .
J’y ai trouvé de très jolis paysages, mais pas la magie que j’apprécie en Islande. Pas l’isolement non plus : les Islandais ne randonnent pas ou très peu, en Norvège et Suède, c’est au contraire une activité très développée et donc bien organisée.

A suivre quelques remarques sur le matériel. Si vous avez des questions, n’hésitez pas !


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#50 29-10-2013 09:52:45

Iksarfighter
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Re : [Récit + liste] Improvisations en laponie

OMG ! Le chef est allé aux Lofoten  tongue

A pas aimé Unstad ? Dommage  smile


Randonnez en Norvège !

Plus on part doucement et plus on va loin !

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