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#51 05-11-2013 00:02:10

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
Site Web

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Délicieux smile !


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#52 05-11-2013 09:24:55

You
Ptit lapin givré
Lieu : RP
Inscription : 27-08-2005

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

L'est chouette ton récit.
De l'anti-John Muir  lol


There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...

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#53 05-11-2013 20:29:59

tomi
Qui ça ?
Lieu : Belledonne + Euskal Herria
Inscription : 02-09-2008

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Chouette, le paso John Gadner et le glaciar Grey sous le soleil !


Monsieur Miko, attendez, vous ne pouvez pas faire ça ! - Toi pas t'inquiéter, Miko pouvoir.  (Vuillemin)

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#54 09-11-2013 02:04:00

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Pas encore de nouveau recit, mais un petit retour sur le matos...

-----------------------

- Lunettes: j'en avais rachete une paire dans la rue, je les ai petees. Je verrai si je reprends une autre paire 'cheap' ou si je tappe dans du plus cher.

- Chaussettes: quelques trous au niveau de la plante des pieds, deja. Il y a deux tissus a ce niveau la, un noir et un blanc. Meme quand ce n'est pas troue, le noir disparait a cet endroit. Autant pour la solidite legendaire des xsocks. Je vais tout de meme les repriser, voir si ca tient.

- T-shirt: un micro trou sur le col. Ce n'est rien. Par contre, un seul t-shirt, c'est juste dans les zones civilisees. Je dois le laver juste avant de me coucher comme je n'ai rien d'autre, et entre temps, je sens le rat creve. Ca ne tiendrait pas dans le cadre d'un voyage classique. Si je devais m'alourdir d'un truc, ce serait d'un autre t-shirt.  On verra.

- Sac a dos: premier jour, j'avais deux fois trop de bouffe et j'utlisais l'extention. Je l'avais a l'epaule, j'allais faire une pause. Je trebuche sur un truc, le sac vole et la partie en silnylon s'empale sur un reste de tronc coupe facon pieu. Dechire sur 10 cm. Ma reparation tient sans soucis. Gros coup de pas de bol. En-dehors de cela, c'est le top du top, autant au-niveau de la conception, des petits details, que du confort. Meme avec une semaine de bouffe et 3L de flotte, je ne le sens pas. Je le garde meme souvent aux epaules pendant les pauses si je n'ai rien a y prendre.

- Coupe-vent: se salit assez  vite. J'aurais du le prendre en noir pour cela et surtout pour une question de discretion. Le bleu est trop visible.

- Gants: decoupes en mitaines a l'arrache, la couture des doigts se defait. Je vais refaire un truc plus propre.

- Electronique: il y a trop de trucs. Une petite tablette pourrait tout faire mais se poserait le probleme de l'autonomie. Ou alors il faudrait un panneau solaire, mais ca ne serait pas rentable au niveau du poids. Vivement que sortent des tablettes 5 ou 6 pouces avec ecran e-ink, c'est vraiment ce qu'il me faudrait.Bref, je suis assez satisfait du matos en general pour l'instant. La plupart de ces critiques sont assez mineures. Je precise aussi que je suis tres exigeant, et plutot du genre bourrin. Je traite mon matos comme je traiterais du matos de rando classique, c'est-a-dire sans en prendre particulierement soin.

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#55 09-11-2013 12:12:03

ith
Version Light
Inscription : 08-03-2007

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Kam a écrit :

Pas encore de nouveau recit, mais un petit retour sur le matos...
-----------------------
- Lunettes: j'en avais rachete une paire dans la rue, je les ai petees. Je verrai si je reprends une autre paire 'cheap' ou si je tappe dans du plus cher.

L'occasion de te remercier pour le taf que tu fais dans tes retex! smile

Pour les lunettes : dans le cadre d'une vraie utilisation (neige, altitude...) je mettrais le prix. Ce n'est pas parce que des verres sont fumés qu'ils protègent des UV qui abiment les rétines à long terme et suscitent la cécité des neiges. Par conséquent, je n’achèterais pas des trucs à 1€ sur un marché pour une utilisation engagée. En Europe on est relativement protégé par les normes, pas certain que ce soit le cas ailleurs.


"The more you carry in your bag, the less you carry on your head"

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#56 10-11-2013 00:07:44

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Merci, mais a dire vrai, il y a beaucoup d'egoisme derriere ce retex. big_smile Deja, ca me donne une raison pour tenir un journal qui, eventuellement, apres avoir ete retravaille, aboutira a... autre chose. Et  puis se dire que ce qu'on fait interesse du monde permet a l'occasion de remonter un peu le  moral lors des coups de blues. Ce n'est pas grace a cela que je tiens, mais c'est toujours un petit plus.

Sinon par rapport aux lunettes, il y a un moyen empirique de se rendre compte s'il s'agit de verres fumes ou non? Ca ne semblait pas etre le cas de ma derniere paire (il y avait d'ailleurs un logo CE). Je pourrais acheter du Julbo par exemple mais c'est hors de prix a cause des taxes a l'importation. Pour te donner une idee, j'ai paye plus de 20 euro un coteau suisse taille coupe ongles. Les Wenger basiques etaient a 60 euros... C'est un peu moins pire au Chili mais quand meme...

Bon sinon je viens de m'alourdir d'un deo. No comment.  tongue

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#57 10-11-2013 00:40:27

guichen
Membre
Inscription : 05-05-2013

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Kam a écrit :

Bon sinon je viens de m'alourdir d'un deo. No comment.

Le poids, le litrage, la marque, les spécificités....??? lol

Tiens et puis un peu de lecture...

wikipédia a écrit :

Théorème KAM
Aller à : Navigation, rechercher
Article général Pour un article plus général, voir théorie du chaos.

Le théorème KAM est un théorème de mécanique classique dans sa formulation hamiltonienne. Il doit son nom aux initiales de trois mathématiciens : Kolmogorov, Arnold et Moser. Conjecturé par Kolmogorov en 1954, il fut démontré rigoureusement quelque temps après et séparément par Arnold et Moser, ces deux auteurs utilisant des hypothèses de régularité[Quoi ?] sur l'hamiltonien un peu différentes.

L'importance de ce théorème vient du fait qu'on pensait autrefois que l'hypothèse ergodique1 de Boltzmann s'appliquait à tous les systèmes dynamiques non-intégrables. Une première mise en défaut de cette hypothèse fut obtenue en 1953 avec le résultat de l'expérience de Fermi-Pasta-Ulam. Le théorème KAM nous apprend de façon rigoureuse que la perturbation d'un système intégrable ne conduisait pas nécessairement à un système ergodique, mais que des tores invariants pouvaient subsister dans des régions de mesures finies de l'espace des phases, correspondant à des îlots où la dynamique du système perturbé reste quasi-périodique.
Articles connexes

    Expérience de Fermi-Pasta-Ulam
    Théorie ergodique
    Théorie du chaos
    Mécanique céleste
    Jürgen K. Moser | Andreï Kolmogorov | Vladimir Arnold

Bibliographie

    Barbara Burke-Hubbard & John Hubbard, « Loi et ordre dans l'univers : le théorème KAM », Pour la Science 188 (Juin 1993) 74-82.
    Vladimir I. Arnold et André Avez, Ergodic Problems of Classical Mechanics, Advanced Book Classics, Pearson Addison Wesley (Mai 1989) ASIN : 0201094061.
    Vladimir I. Arnold, Mathematical Methods of Classical Mechanics, Springer-Verlag (2e édition-1989) (ISBN 0-387-96890-3).
    Une synthèse de l'état de l'art en mécanique analytique (formalismes Lagrangien & Hamiltonien) avec l'accent mis sur l'interprétation géométrique de ces formalismes, par l'un des plus brillants mathématiciens du domaine. À partir du second cycle universitaire.
    Vladimir I. Arnold, V.V. Kozlov & A.I. Neishtadt, Mathematical Aspects of Classical and Celestial Mechanics, Encyclopaedia of Mathematical Sciences, Springer-Verlag (2e édition-1993).
    Henk W. Broer, KAM Theory: The Legacy of Kolmogorov's 1954 Paper, Bulletin of the American Mathematical Society 41(4) (2004), 507-521

No se si te encontraras mejor, pero olvidaras un poco las problemas, quizas... smile: souvenirs plus qu'approximatif du castillan...

Hasta luego hombre...

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#58 10-11-2013 01:04:02

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

No hablo castillano. big_smile Il faut oublier l'espagnol d'Espagne quand on vient ici.

Sinon, la question n'est pas si bete pour le deo. C'est de l'alcool nivea comme un trouve en France, hormis le fait que le contenant est en plastique et non en verre. Le packaging est beaucoup plus cheap ici, meme pour les produits que l'on trouve en France. C'est un avantage, car c'est plus leger du coup.

Par exemple, le chocolat Lindt est emballe dans du papier et non du carton comme a la maison.

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#59 11-11-2013 02:49:22

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Video de presentation du matos mise a jour. En esperant que ca marchera cette fois-ci.

Premiere partie - Seconde partie

Je reprends la marche demain. Il est temps. Je m'encroute ici.

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#60 11-11-2013 12:08:04

Archimboldi
Membre
Lieu : Ch'nord
Inscription : 12-03-2012

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Merci pour les vidéos, j'avais raté la première version.

Les chaussures, ce sont les Arpenaz Flex ? Je les possède aussi, et me disais que pour une marche au long cours je ne les prendrais certainement pas. Non seulement pour ce problème que tu évoques, "je marche dans une flaque, j'ai le pied trempé", mais surtout à cause du coussin d'air en dessous. Leur tenue dans le temps semble être aléatoire, et quand c'est crevé ça fait un sifflement insupportable à chaque pas, de quoi me rendre fou avant d'arriver au magasin.

Je suis preneur aussi de retours sur la durabilité du dainty alu, je louche dessus comme protection contre les petites pluies (celles où le poncho est overkill), le poids, et surtout l'encombrement sont alléchants, et on trouve des pépins similaires pour moitié moins cher.

Merci pour tout ce que tu fais, pour le forum et pour avoir fait évoluer ma vision du long cours, je savais déjà que je ne repartirais pas avec plus de 10 kilos, je serai beaucoup plus bas en partie grâce à toi.  smile

Bonne route !


"Life is full of wonders for someone who is prepared to accept them." Moominpappa

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#61 11-11-2013 16:00:13

Zyrgul
Membre
Inscription : 09-07-2013

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Salut !

Je te suis dans 1 mois et demi. Alors c'est te dire si tes informations me sont précieuses ! Bon, j'avoue que je pars pas en mode UL mais plutot L seulement (9kg de sac, avec des conneries du genre dictionnaire, plus gros appareil photo et Duomid)

J'avais également pensé que la partie d'Ushuaia a Punta Arena etait assez monotone. Du coup, j'avais prévu de partir direct de Punta Arena!

Petite question: est-ce que tu as trouvé des cartes précises ou tu marches à la carte routière ?

Merci de tous tes retours

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#62 11-11-2013 16:46:43

Phil67
Nouveau membre
Lieu : Tres Tabernae
Inscription : 04-10-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Zyrgul a écrit :

Petite question: est-ce que tu as trouvé des cartes précises ou tu marches à la carte routière ?

Je me permet de répondre à la place de Kam dont l'accès au forum est aléatoire.

Il utilise des cartes capturées sur OpenStreetMap et transformées en un atlas PDF chargé sur sa liseuse.

Il avait posté un tutoriel et des scripts sur le forum (il doit y avoir d'autres mentions par ailleurs : faut fouiner via la fonction recherche du bandeau à gauche avec auteur = Kam) : https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=21388

Voir également ici : https://www.randonner-leger.org/forum/v … =21176&p=3

La liseuse est également visible dans 1 des 2 vidéos avec une démonstration des cartes (qualité forcément moins bonne en vidéo qu'en réalité).


Sinon il y a visiblement un accessoire indispensable à tout randonneur dans le secteur mais manquant dans la liste de Kam : la pince coupante à barbelés ! lol
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(Merci Kam pour tes retours et ton récit au style pas piqué des hannetons ! wink)

Dernière modification par Phil67 (11-11-2013 16:47:30)


Le contenu de ce message ne reflète pas nécessairement le point de vue de son auteur. wink

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#63 11-11-2013 18:29:15

opossum
Membre
Inscription : 13-09-2013

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Il existe des cartes de l'institut géographique militaire chilien on peut les acheter a Santiago, http://www.igm.cl/  peut etre en ligne aussi(faut creer un compte).

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#64 11-11-2013 20:21:56

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Meuh non l'est pas aleatoire mon acces au forum: Kam, il a fait sa grosse feignasse aujourd'hui et s'est arrete au bout de 20 bornes. Meme dans les bleds improbables comme ici, il y a la wifi. smile

Gros bout de recit a venir au passage, mais il faudra attendre que j'ai acces a un ordi comme tout est sur ma liseuse et que je ne peux pas faire de copie colle.

Pour les cartes, effectivement je fonctionne comme a dit Phil, avec en plus une carte a tres grande echelle photocopiee ou decoupee a l'arrache dans un truc pour routiers histoire d'avoir une vision d'ensemble.

Les cartes papiers ici coutent une blinde (minimum 5000 pesos pour une zone ridiculement petite) et ne sont pas plus precises que les cartes d'openstreemap, a part peut-etre pour deux ou trois sentiers secondaires dans certains parcs, et encore.

Tiens moi au jus a l'occasion, des fois qu'on se croise quelque part.

Pour le parapluie, je commence vraiment a l'apprecier, mais je ne me fais pas d'illusion sur sa duree de vie. L'avantage la, c'est que je vais pouvoir le tester a fond, comme j'ai pu tester a fond mes protections contre le vent.

L'autre truc sympa avec, c'est que dans les zones urbaines, c'est beaucoup plus passe partout que le poncho. En fait, j'ai meme un look tres urbain avec mon faux jean, mon t-shirt et mon parapluie. Il faudrait que Raoul vienne faire un tour par ici. tongue

Je crois que c'est ca les pompes. En fait, comme je sais qu'elles ne vont pas durer eternellement, je ne m'etais pas pris la tete a comparer des dizaines de modeles...

Dernière modification par Kam (11-11-2013 20:22:36)

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#65 11-11-2013 20:49:15

Phil67
Nouveau membre
Lieu : Tres Tabernae
Inscription : 04-10-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Kam a écrit :

Meme dans les bleds improbables comme ici, il y a la wifi. smile

C'est beau la technologie : même à l'autre bout du monde on peut venir mouler sur RL au lieu d'aller écumer les rades du secteur ou de s'adonner aux échanges culturels locaux (un jeune aventurier frenchy venu de nulle part débarquant dans un coin paumé ça ne doit pas passer inaperçu wink) !


Question au passage : as-tu une explication sur cette manie étrange de dérouler du barbelé par kilomètres(*) ? Est-ce de l'élevage ultra-extensif ou une simple mode locale et émulation entre "voisins" de plusieurs kilomètres ?


Reste plus qu'à patienter pour le prochain chapitre de notre Houellebecq-MUL (détester Houellebecq c'est totalement Houellebecquien ! wink)... lol


(*)
Quelques suggestions de titres pour ton bouquin à venir :
   - Le barbelé et le territoire
   - La carte et le barbelé


Le contenu de ce message ne reflète pas nécessairement le point de vue de son auteur. wink

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#66 14-11-2013 22:09:55

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Je vais prendre ca au second degre sinon ca voudrait dire que ce que je rabache sur RL depuis 3 ans n'aurait servi a rien. wink

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#67 15-11-2013 15:09:15

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Puerto Varas

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Je retrouve un nouveau Fab une fois rentre a Puerto Natales. Je ne sais pas si c'est moi ou si c'est sa viree qui lui a fait du bien, mais il n'a plus le cote casse-burne qu'il avait par moments. On passe une super soiree a base de cerveza austral qui se finit dans le bar attendant a mon truc de ricains. Je me fais brancher par une chilienne en fin de soiree.

- On va dans un autre bar, tu viens avec nous? Ma copine a flashe sur toi.
- Non, je vais passer...
- Pourquoi?

Pourquoi? Parce que je suis completement bourre, que j'ai de la morve plein le nez, que pue la transpiration, qu'en bon petit MUL je n'ai pris qu'un t-shirt que je traine depuis 4 ou 5 jours et que je n'ai pas encore pu le laver, et surtout, surtout, parce que ta copine a un cul taille au burin, alors tu m'excuses la frangine, mais ce sera pour une autre fois.

- Je suis creve.

Apres avoir avale du Torres, je me suis enfin decide pour la suite. Je n'ai pas envie de faire le tour des parcs. C'est tout beau tout mignon, mais c'est aussi plein de touristes. C'est surement tres sympa selon ton etat d'esprit, mais je ne suis pas sur la meme longueur d'onde. Ce sera le bateau jusqu'a Puerto Montt. 3 jours a vomir trippes et boyaux entre la mer et les fjords sud chiliens - comment resister a l'appel?

Mouais, sauf que le bateau, il faut deja le trouver. On est dimanche aujourd'hui. Il y a quelques agences touristiques d'ouvertes, mais toutes me disent que le ferry est parti a la casse et qu'il faut que je repasse en janvier. Bah bien sur... Je verai bien demain quand plus de trucs seront ouverts. Sauf que le lendemain, c'est rebelotte. Heureusement, je croise le gros Bill dans la rue alors que j'etais en train de me faire une raison. Il tirait la tronche parce que quelqu'un avait pisse sur sa moquette.

- Don't be pissed, Bill.
- Very funny...

Il m'a quand meme conseille d'aller voir directement sur le port. Apparemment, il reste un tout petit ferry qui continue a faire le trajet en attendant que le nouveau soit en service, mais ils sont limite a vendre les billets sous le manteau. Je discute avec un type, qui m'envoie en voir un autre, qui me dit de repasser dans une heure quand machin sera revenu... Et je finis par avoir un billet.

Je passe la soiree avec un suisse qui bosse chez mes ricains. Enfin... bosser... il n'a meme pas de salaire. Et apparemment, quand tu te les tappes tous les jours, ils sont beaucoup moins sympas. La soiree se finit avec un argentin a apprendre l'argot local. Je ne suis pas sur que je me souvienne de tout.

J'embarque avec quelques littres de biere et de pinard et 3 hollandais, bien alcoolises aussi. Je ne sais pas ce qui m'a le plus saoule. Avec le tangage, ca equilibre. Il faut bien ca pour marcher droit. En arrivant, ils nous passent un petit film avec les consignes de securite. Premiere regle: pas d'alcool a bord. Une tete d'oeuf me pointe du doigt, avec mon pack de biere pose sur la table. Fayot de merde. Toi mon gars, je te retiens. 10 contre 1 que t'es flic ou bidasse. J'allais lui dire que je comprenais l'espagnol en plus, a ce blaireau, mais le capitaine lui a fait signe qu'il n'en avait rien a carrer avant que j'ai eu le temps.

On n'est qu'une vingtaine sur le rafiot, mais il y a deux autres couples de francais. L'un d'eux vient du pays - je les attire. Ils sont accompagnateurs, du coup on parle boulot, et ca me fait du bien. C'est comme retrouver un petit bout de France. Ils sont aussi passes aux Torres - ils sont repartis au bout d'une journee. 'Les mecs la-bas, c'est les memes qu'on a a la maison, on avait l'impression d'etre au boulot.' Je crois que j'etais mieux place que quiconque pour les comprendre.

Je finis mon pack de biere le premier soir. Ne jamais se laisser entrainer par des hollandais. Du deuxieme jour... j'ai des fragments qui manquent. Il a ete question de pinguins et de dauphins je crois, mais je cuvais ma pisse d'ane. On a parle de baleines aussi. Les gens etaient tout contents. Moi, j'ai juste vu un petit jet qui sortait de la mer. Pas de quoi en faire un foin. Je peux faire pareil dans ma salle de bain.

A court de biere, forcement, je me suis mis au pinard. Et forcement aussi, ca attaque plus dur le cerveau. D'autant plus qu'on etait entre en pleine mer et que ca tangait comme pas possible. Je me revois comater sur un canape en fin de soiree avec les derniers debouts - mes hollandais, forcement - en train de mater l'Agence tous Risques. Je me revois sur le pont avec le bidasse qui m'avait balance - parce qu'il etait bien bidasse - qui me sort une flasque d'un litre (sic) de sky. Je me souviens d'un des hollandais - le sympa - qui flippait de me voir tituber jusqu'au pont glissant de flotte pour aller me fumer une clope.

Et pourquoi est-ce que je me mets a faire des rimes au fait?

Tout le monde vomissait trippes et boyaux le lendemain. Le spectacle etait marrant. Je n'allais pas forcement mieux que les autres au reveil, mais je pouvais mettre ca sur le compte de la gueule de bois. Ca au moins, je maitrise. Et puis a coeur vaillant... euh... c'est quoi la suite deja?

En mer comme sur terre, je finis par perdre le compte des jours. A quoi bon le tenir de toutes facons? Le rafiot acostat un matin, 10 degres de latitude plus au nord. Nous arrivions dans un autre monde, plein de fougeres et de verdure. 'Mouais j'vais bien me faire saucer la gueule dans c'te trou', que j'me suis dit.

Puerto Montt, que ca s'appelait, mais pour les chiliens, c'est Muerto Montt. Enfin... c'est le Lonely Planet qui le dit, je n'ai pas non plus ete faire une enquete de rue. Du coup, quitte a tricher et zapper une partie a pied, autant le faire comme il faut et repartir d'un endroit sympa plutot que de se tapper les dizaines de kilometres de banlieues pourries des grandes villes. J'ai donc suivi tout le petit monde qui descendait du ferry, en direction de la gare routiere. Un minibus bringuebalant et une vingtaine de kilometres plus loin, j'etais a Puerto Varas.

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Puerto Varas, c'est un melange de Baviere et d'architrcture magellane. Des cabanes merdiques avec des poutres apparentes, quoi. Mais ca a son charme. C'est la fete de la biere quand j'arrive. Normal. Il en faut plus pour me surprendre. Bien sur, c'est la version kitchissime de la chose, a base de chapeaux tyroliens jaunes et bleus en carton et de chansons allemandes pour enfants version dance flour. On est dans le typique, dans l'authentique, quoi.

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(Comme d'hab, a suivre...)

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Je m'installe dans une hospedaje du centre - en meme temps, il n'y a pas grand chose d'autre que le centre ici. On me file la chambre de John Malkovicz, sous les toits. La porte doit faire 1,40 m, et on ne peut pas se tenir debout a l'interieur. Je vais me fracasser le crane sur le plafond pendant deux jours, mais j'adore.

Il y a quelques 'backpackers' - ils font flipper. Personne ne se parle. Ils sont tous sur leur ordi portable ou leur smartphone. Putain, si c'est ca les bourlingueurs de nos jours... Quand je pense qu'il y a quelques annees encore, a Bangkok, on se foutait gentiment d'un djeuns parce qu'il avait un lecteur DVD portable... La fin de la civilisation viendra d'internet, j'vous l'dit. En tous cas, ca a deja marque la fin d'une culture, celle des routards.

Ca y est, je deviens un vieux con...

Le patron de l'auberge se pointe plus tard, et commence a distribuer des mousses a tout le monde. Un francais. Nico, qu'il s'appelle. Je me retrouve je ne sais plus trop comment au bar du coin avec lui et un couple de canadiens. Un pisco et une bouteille de Las Mulas plus tard et la nana parle francais avec des chiliens (et non, elle ne sait pas alligner plus de trois mots en francais). Forcement, ils ne tiennent pas sur la duree. Ca se finit en grandes etreintes ethyliques, et ils partent rejoindre le baño le plus proche. Ils ont paye les deux bouteilles. Sympa. Je finis la derniere en accompagnant Nico, le francais, et son pote bizare, 'le colombien'. Je suis tellement fait que je crois toute la nuit que je suis encore sur le bateau, tellement ca tangue. Ah, non, c'est juste le pinard.

Nico me conseille plutot de continuer vers la cote. Pourquoi pas... Mais je vais quand meme aller faire un tour du cote des volcans, meme si ca fait un mega detour. Il me file des cartes, du coup je commence un peu a regarder le trajet.

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Je reprends la route en longeant le lac. Il est massif. Les paysages me font halluciner. J'ai l'impression d'etre en Normandie, avec la vegetation des Vosges. Des petites collines verdoyantes ou paissent les vaches, bordees de fougeres demesurees. Et en toile de fond, un immense volcan, l'Osorno.

Il y a encore du barbele, mais c'est comme chez nous, a taille humaine, juste pour delimiter un pre. Et puis il n'y a pas que ca. La route est pepere. Je suis bien. Tellement bien que je decide de faire ma feignasse et de m'arreter au bout de 20 bornes dans un bled improbable. Je ne sais meme pas si on peut appeler ca un bled d'ailleurs. Juste quelques fermes le long du lac. Une petite vieille, meme Brigite (a prononcer a l'allemande), loue des chambres. Le coin est rempli d'immigrants allemand. Elle me fait raquer la vioque, mais c'est tout confort. Et le petit dej le lendemain est a tomber: que du fait maison. Ca change de la daube industrielle que j'ai l'habitude d'ingurgiter. Par contre, il va falloir que je fasse gaffe. Je n'ai pas retire de thunes avant de partir, et il ne me reste plus grand-chose.

Je vais faire un tour sur RL dans l'apres-midi, et quelqu'un trouve le moyen de me reprocher de passer une demi-heure sur internet plutot que d'aller tailler une bavette avec la fille degeneree de mamie Brigite. Comme si l'un empechait l'autre. Ca fait trois ans que je rabache sur ce forum que voyager au long cours, ce n'est pas partir a l'aventure, les gens n'ont toujours pas compris. J'ai l'impression que certains ont une vision fantasmee de la chose, qu'ils ont en tete une espece de croisement entre Indiana Jones et Herzog, et qu'il la projettent sur moi. Mais bordel, c'est pas ca le long cours. Je vis. Comme je vis en France. Sauf que je ne reste pas au meme endroit. Mais je chie, je b****, je me prends des cuites, et... je vais sur internet. Et je marche, aussi, eventuellement. Encore, en Patagonie, il y avait les grands espaces. Ici, je pourrais presque aller au resto a chaque repas si je voulais. 'Quelle aventure!', pour citer Dussollier.

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Je continue le lendemain sur ma petite route. La meteo est celle de la vegetation. J'apprecie vraiment mon parapluie. Je bifurque sur une piste, puis je rejoins un sentier sur le flanc du volcan que je voulais voir. Il se met a reuiller severe, mais la foret est si dense que je suis a l'abri. Je n'ai presque plus de flotte. Il se fait tard. Je ne m'en etais pas preoccupe: ma carte indiquait au moins trois ou quatre torrents le long de ce sentier. Sauf que les torrents en question n'existaient que dans l'esprit pervert des cartographes chiliens. Je dois continuer. J'en ai raz-le-cul. Il y a bien un rio plus loin, mais il faut que je rejoigne la route, et ce sera alors super galere pour trouver un coin ou passer la nuit. Mais en meme temps, je ne vais pas tenir jusqu'a demain avec 10 cL de flotte. Fait chier...

Je continue, en trainant la pate. J'arrive enfin a ce satane rio. J'ai de l'eau. Je suis content. Et je le suis encore plus cinq minutes plus tard quand je decouvre une sente inesperee allant au village suivant. Je tombe sur un petit coin degage ou je peux planter maladroitement mon tarp. Vive le minimalisme.

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J'arrive tot le matin a Petrohue. Quelques cabanes au bout du monde reconverties en auberges ou guinguettes pour touristes. Mais ca a son charme.

- Bon, il est temps de s'attaquer a ce fouttu volcan.

Le plan etait de longer son flanc par l'est. Il y a un peu de denivele. Dans les sept ou huit cents metres. Rien d'extraordinaire. Et puis avec ce temps pourri, je ne risque pas de rencontrer grand-monde. Bah tiens... Je me fourrais le doigt dans l'oeil jusqu'au poignet. J'entends du bruit derrier moi. Deux types me doublent. Je ne sais pas depuis combien de temps ca ne m'etait pas arrive. Bon, c'est peut-etre aussi parce que j'ai l'habitude de marcher dans des coins ou il n'y a personne, mais tout de meme! OK, ils m'ont colle au cul pendant une demi-heure avant de me depasser, ils avaient des batons et un sac a la journee, mais n'empeche que ca m'a scie.

- Buenas.
- Hi.

Ah ouais, des ricains en plus. Ils avaient force pour me depasser. Ils soufflaient deja. Du coup, cinq minutes plus tard, il arrive ce qui devait arriver, et je les redepasse.

- Bon, on ne va pas jouer a ce petit jeu pendant des heures, ca va me gonfler.

Je fais une pause dans un coin isole et je leur laisse une bonne demi-heure d'avance. Ca devrait suffire. Sinon, j'aurais aussi pu engager la conversation et marcher avec, mais j'etais pas d'humeur a faire dans le sociable ce jour-la. Je voulais juste etre seul. Je sors de la foret. Le terrain est fatigant. De la roche volcanique effritee, presque comme du sable. Il ne reste plus de la vegetation que de la mousse. J'ai l'impression d'etre en Islande. J'essaie de prendre des photos, mais aucune ne rend justice au paysage. Il faut dire aussi que le ciel etait vraiment couvert. Ca commence a souffler severe a l'approche du col. J'etais comme un gosse. Plus rien a battre du vent apres la Terre de Feu. Au contraire, ca me rappelle des souvenirs. Je recroise mes deux ricains vers le col. Ils avaient fait demi-tour.

- Tu vas ou?

Ca y est, je le sens venir. Il va se mettre a faire l'assistante sociale des alpages. Dans deux minutes, il va me dire qu'il se fait tard, qu'il faut que je fasse demi-tour, qu'il ne faut pas marcher seul en montagne, que c'est dangereux... Il faut que je l'arrette avant qu'il commence a debiter don sac de niaiseries. Je lui fais mon regard. Le regard qui dit 'ecoute mon gars, j'ai plus de bornes dans les jambes que tu n'en auras surement dans toute ta vie, c'est pas un gringalet avec la morve qui lui pend encore au nez qui va me dire quoi faire.'

- I'm going north.
- ... Ehhhh... OK, good luck.

Ca marche a tous les coups. Je deteste me faire cuculiser.

Grosse galere pour trouver un coin ou dormir le soir venu. Et il pleuvait comme vache qui pisse. J'etais sorti du parc, je voulais pousser encore un peu, m'avancer pour le lendemain. Je n'aurais pas du. Je savais en plus que ca allait se finir comme ca, je commence a me connaitre. Je laisse passer un spot genial, et je finis par faire dix bornes de plus pour aboutir dans un coin pourri. C'est ce qui s'est passe. Il y avait des fermes tout le long de la piste, et des forets completement impenetrables. Je finis par trouver un petit bosquet ou poser mon sursac. Pas de place pour planter le tarp. Il pleut encore plus. Et les membranes imper-respi sont tellement fines... tu es au sec, mais tu as tout de meme l'impression d'etre mouille. Je passe une nuit de merde.

J'ai fini ma bouffe hier. Il ne me reste que quelques trucs a grignoter, et je n'ai presque plus un rond. Heureusement, Puerto Octay n'est pas loin. Il pleut toute la matinee. J'en ai marre. Le parapluie ne suffit plus. Il faut que je sorte le poncho. C'est la deuxieme fois depuis que je suis parti.

Puerto Octay. Tout petit, tout mignon sur les rives du lac. J'achete des clopes. Au moins ca, c'est fait. Je passe a la banque, il n'y a plus un rond dans les distributeurs. J'aurais du m'y attendre, ca arrive tout le temps au Chili. J'en ai raz-le-cul. Je suis bon pour me payer un aller-retour en bus jusqu'a Puerto Varas juste pour retirer des thunes du coup. On frole le ridicule. Bah, ca sera l'occasion de me reprendre une mousse avec Nico...

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Dernière modification par Kam (15-11-2013 21:35:08)

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#68 15-11-2013 20:11:25

guichen
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Le récit devient de plus en plus sympa, il se bonifie... smile

Dis donc KAM, t'aurais pas récupéré une photo du littoral normand ou breton pour la dernière photo (excès de calva argentin...)? smile

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#69 15-11-2013 20:14:05

squeeze
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Franchement j'adore ton récit , félicitation ....

Dernière modification par squeeze (15-11-2013 20:16:38)

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#70 15-11-2013 21:15:04

Kam
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Fin du recit postee.

Merci!

Et oui, c'est hallucinant ici. Je ne sais pas si je suis au Chili, dans les Vosges, en Normandie, en Baviere, ou en Islande... C'est marrant de voir des vaches normandes paitre au milieu des vautours avec le mont Fuji en toile de fond. smile

Que du typique, j'vous dit!

Dernière modification par Kam (15-11-2013 21:18:36)

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#71 16-11-2013 17:47:50

oli_v_ier
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Kam a écrit :

Je vis. Comme je vis en France.

Et tu picoles autant lol roll ?


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#72 16-11-2013 18:54:08

guichen
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Kam a écrit :

J'en ai raz-le-cul.

Voilà où mènent ces turpitudes éthyliques...il se bretonnise... smile

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#73 22-11-2013 22:18:42

Kam
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Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Valdivia

Puerto Varas... Qu'est-ce que je fous a nouveau la, deja? Ah ouais, j'ai du faire un saut en bus pour retirer des thunes. Plus un peso dans les distributeurs a Octay. Ca m'apprendra.

Je debarque chez Nico. Il n'a plus un lit de libre, ce con. Il me propose le hamac dans un coin en rigolant a moitie. Je ne sais pas pourquoi je refuse. Juste pour etre poli et ne pas faire chier je crois. Je suis con, il m'aurait bien convenu, ce hamac... Bon, pas grave. Je vais quand meme me prendre une mousse avant d'aller ailleurs. Il y a des priorites dans la vie. La douche peut attendre, la biere, non. Il se passe alors un petit miracle. Tout ce que l'hospedaje compte de gringos lache son smartphone et se joint a moi en faisant valser les capsules. Enfin des gens qui savent vivre, ca fait plaisir a voir. Et rebelote quand je repasse une heure ou deux plus tard.
Nico me propose de m'embaucher comme barman. Ce sera pour une autre fois.

Je fais le plein de provisions. J'avais eu plusieurs coups de mou les jours precedent. Ce n'etait pas les muscles ou la cardio, juste une espece de fatigue generale. Je ne dois plus avoir de reserves, et le manque de calories se fait sentir. Je reviens du supermarche avec 12000 kcal. De quoi tenir quelques jours.

Bon, il est temps de retourner a Octay. Je m'installe pour la nuit dans une petite maison isolee, quelques kilometres au nord de la ville. J'ecris ca le cul dans l'herbe, sous un grand ciel bleu (ouais, meme ici ca arrive), le volcan Osorno juste en face de moi. Elle est belle la vie, j'vous l'dit!

Le plan pour les jours qui viennent est simple: remonter direction nord-ouest jusqu'a la cote, puis la longer jusqu'a Valdivia. Combien de kilometres cela peut-il bien faire? Je n'en sais rien en fait. Il y a un degre de latitude d'ecart, donc dans les 110 bornes a vol d'oiseau, mais avec tous les detours, j'imagine qu'on est plus pres de 200...

Je traverse la panamericana, cette espece de pere fouettard du marcheur, apres une vingtaine de bornes sur du gravier, et je rejoins Purranque. Jusqu'a present, j'avais donne dans le touristique au Chili, dans le bien propre, dans les bleds pour lecteurs du Lonely Planet, quoi. A Purranque, on change de monde. La, on tappe dans le miteux, dans le delabre. C'est le genre de ville defoncee ou il n'y a rien. Quelques bouibouis cradingues, des minimercados si risiblement nommes 'super' mercados avec trois oranges et deux bouteilles d'Escudo sur les etageres, et des clebars qui te suivent sur trois pates de maisons en essayant de te bouloter le jambon.

Ah ouais, les clebars du Chili, il faut quand meme que j'en parle. Dans le sud, c'est des loques, des epaves. Ceux-la encore, je les supportais. Les bestiaux vivent tous dans la rue. Et comme les chiliens ne veulent pas les castrer, forcement, il y en a une pellete. Parfois, ils ont un collier. Une famille s'en occupe, plus ou moins. Mais ils restent a la rue. Pas question qu'ils trainent leurs pates degueux sur la moquette du salon. Ils sont plutot zen en general. Un peu tous tares sur les bords, mais zen. La rue, ca t'apprend l'humilite. Jusqu'a la nuit tombee en tous cas. Parce que la, dans certains coins, ils se transforment. Les bestiaux se regroupent et font des razzias sur les poubelles, dechiquetant tout ce qu'ils trouvent. Et croyez-moi qu'il ne vaut mieux pas  se retrouver entre un clebs et un sac plastique la nuit a Rio Grande.

Ici, c'est different. C'est plus comme chez nous. Les sacs a puce ont le droit de squater le canape. Et puis il y en a dans toutes les fermes. Et comme il n'y a que des fermes... Du coup aussi, ils font leurs fiers. Ils te montrent les crocs et tentent de bequeter tout ce qu'ils identifient comme n'etant pas du coin, d'autant plus si ca n'a pas de voiture et que ca marche. Je les deteste. Toute la journee ils me font chier. Heureusement que je ne suis pas arme. Je laisserais derriere moi un sillon macabre de cadavres canins. J'aurais du parler de ca au gros Bill, tiens, lorsque l'on discutait legalisation des armes. T'aurais plus de chien, mon gros, si le Chili fonctionnait comme les US...

Bref, Purranque. Il y a au moins un truc dans cette ville, de la vie. La pauvrete, c'est comme l'acool. Certains l'ont triste - on appelle alors ca la misere je crois. Ici, ils l'ont plutot joyeuse. C'est dimanche. Les gens sont tous dans la rue, vacant a leur petit rien-rien quotidien. Ils prennent le temps de vivre. Je me dis que pourrais rester pour la nuit, du coup, meme si j'avais prevu de continuer. Je regarde vaguement si je ne vois pas une hospedaje tout en traversant la ville, je ne trouve rien. En meme temps, je me doute que ce n'est pas du tourisme qu'ils vivent. Pas grave. Je n'etais pas cense m'arreter la de toutes facons.

Je fais trois fois le tour de la ville pour en trouver la sortie. D'ailleurs, je ne la trouve pas. Pas la bonne tout du moins. Mais ca commencait a trop me gonfler. J'ai trouve une route, autant la suivre. C'est un peu con comme raisonnement, vu que ca allait me faire faire un bon gros detour, mais quand tu es creve - nerveusement surtout - par de longues heures de marche, il ne faut pas s'attendre a ce que l'on refasse la demonstration du theoreme d'incompletude.

Je me retrouve du coup a bouffer du goudron plutot que la piste prevue. Les paysages commencent a changer. On fait toujours dans la vache normande et les collines verdoyantes qui vont avec, mais je croise aussi mon pemier yuka. Les insectes commencent a devenir monstrueux. Bref, meme si 40° me separent encore de l'equateur, je me sens un peu plus en Amerique du sud et un peu moins en Baviere.

Comme tous les soirs, je galere pour trouver un coin ou m'installer pour la nuit. La foret autours est impenetrable. Je finis par trouver un petit coin en ecartant des ronces, ou les tiges des arbustes avoisinants formaient une espece de dome sous lequel je pouvais m'installer. Ca fouette la bouse, il y a masse de moustiques, mais pour moi, c'est un trois etoiles.

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Un chien des rues de Puerto Varas - celui-la au moins savait faire son charmeur...

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Je me transforme petit a petit en prêcheur mormon... C'est fou la quantité de graisse que je n'avais pas qui s'est déjà envole.

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Les bleds s'enchainent le lendemain. Curcero... Riachuelo... Entre, du goudron. Du passionant, quoi. Je passe dans une epicerie acheter des clopes et du coca - je ne suis pas fan en general, mais la je n'ai pas dit non aux 800 kcal ajoutees a la flotte. Riachelo, c'est un bled paume ou les fermiers du coin viennent boire un coup. Mais il y a des trottoirs, parfois, du coup, ca fait grande ville. Et sur le trottoir d'en face, justement, arrive une creature silliconee promenant son toutou. La version cheap - tres cheap - des bimbos que l'on peut croiser en ville. Elle me dit un truc, je ne comprends rien. Elle passe a la gestuelle, ca devient tout de suite plus explicite.

- C'est 30000.

Tu presages de tes charmes, ma grosse. On a beau dire ce qu'on veut, la loi du marche, l'offre et la demande, la concurence, tout ca, ca ne vaut pas un pet de macaque quand tu as le monopole, qu'il s'agisse de mais transgenique dans le monde ou de relations tarifees au fin fond du Chili. Et puis j'ai bien plus jouissif qui m'attend dans l'immediat: de la piste deserte.

Enfin... deserte... presque. Il y a quand meme quelques camions de bucherons qui passent, et a chaque fois, c'est plusieurs minutes de poussiere en pleine gueule facon tempete du desert, le retour. Mais dans l'ensemble, c'est plutot pepere. La piste devient de plus en plus pourrie au fil des bifurcations, et par la-meme, de moins en moins frequentee. Je dois croiser une bagnole toutes les heures sur la fin. Comme tous les soirs, je ne trouve pas de coin ou me poser. Bon, on ne va pas se prendre la tete ce coup-ci. Je joue a saute-mouton par-dessus les barbeles et je squate le bois bien degage derriere.

Je ne comprends pas les gens qui prennent une tente au long cours au passage. Pour le confort? Mouais, il faut deja definir ce qu'on entend par la. Et puis ce n'est pas juste une opposition poids / confort. Je continuerais a prendre un *petit* poncho-tarp et un sursac imper meme si ca pesait aussi lourd qu'une double paroie. Il y a eu des fois ou j'ai du marcher dix bornes de plus juste parce qu'il n'y avait nulle part ou poser rien que mon sursac. Ca doit etre super confortable, une double paroie trois places,  quand on en fait quinze de plus pour trouver un coin ou planter le bouzingue ou qu'on l'installe a 50 cm de la route... Et puis utiliser un sursac seul me permet d'etre presque invisible, ce qui est tres appreciable lorsque l'on squatte des terrains prives comme ce soir...

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Un camion passe...

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Il y a des gens qui ont une bonne gueule de winner... et certains ont même le nom qui va avec.

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Il a fait bien plus froid que la veille cette nuit. J'ai mis bien trop longtemps a me decider a me relever pour enfiler la doudoune. Resultat: j'ai la morve qui me pend au nez au reveil. La tete cotoneuse sous le cagnard pendant que tu avales du goudron - j'ai du rejoindre une 'vraie' route pour les quinze derniers kilometres jusqu'a la cote - je suis au top de ma forme.

Quinze kilometres... c'est ce que dit ma carte tout du moins, mais sur place, quand tu penses arriver au but, ils t'en rajoutent encore et encore. Et puis il y avait un autre probleme. Je tourne a la carte routiere depuis Puerto Octay. Il n'y a pas de sentier, donc pas besoin de plus precis. Ma carte indique une piste sur la cote, la longeant jusqu'a Valdivia. Elle est marquee comme etant en construction, mais comme la carte date d'il y a dix ans, je m'etais dit qu'ils auraient eu le temps de la terminer. Sauf qu'en regardant sur ma liseuse, je ne trouve pas la route en question. Je viens d'arriver au dernier croisement. Putain, je fais quoi? Il faut que je me decide. A gauche, la cote, et potentiellement un cul de sac apres quelques dizaines de kilometres. A gauche, la route d'Osorno (la ville, pas le volcan dont j'ai fait le tour), ou je pourrais etre depuis presque deux jours si j'y avais ete directement. Bon, au point ou j'en suis, autant aller jusqu'au bout. Je prends a gauche.

Je croise des ouvriers sur la route. Je leur dis bonjour, ils repondent du bout des levres. Typique des cul-terreux chiliens. C'est un peuple d'introvertis. Au debut, j'appreciais la tranquilite, ca changeait de l'Argentine, mais la je commence a saturer.

J'arrive a un nouveau croisement. Je devrais deja etre sur la cote d'apres ma carte, mais il y a encore cinq ou dix bornes. Je n'en peux plus. Et puis je vais ou? A gauche, je suis a peu pres sur de trouver une hospedaje, mais ca me fait un bon detour. A droite, c'est la route, mais je ne suis pas sur de trouver un toit.

- Oh, et puis merde!

Je prends a droite. J'arrive enfin sur la cote, et la je m'en prends plein la gueule. C'est juste splendide. Une petite route longeant les plages, au pied de collines luxuriantes, sur le flanc desquelles se trouvent quelques maisons en bois.

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C'est un hasard, mais je viens de debarquer en territoire mapuche. Les mapuches, c'est les indiens du coin, et on peut dire qu'ils etaient plutot couillus. Ah, ca, c'etait pas des fiottes comme les incas! 300 ans. 300 ans qu'ils ont tenu, a casser du conquistafiore. Et meme maintenant d'ailleurs, ils continuent a gueuler. Le gouvernement du coup n'apprecie pas trop que l'on traine avec eux. Il y a quelques annees encore, deux journaleux francais se sont faits arreter apres avoir eu un entretien avec un toqui. Tous ceux que je croise me disent bonjour - on sent que l'on change d'univers...

Et puis meme physiquement, la difference est flagrante. Le chilien, surtout dans le sud, s'arrete de grandir a l'adolescence et commence a pousser en largeur. C'est comme si le ciel etait trop bas et qu'il les ecrasait. Ici, on se desumpalumpalise, on retrouve des tailles normales. Les femmes sont toujours un peu  cubiques, mais tout le monde n'est plus obese.

Je me retrouve dans un film de Robert Rodriguez lorsque je m'arrete acheter des clopes dans un bouiboui. Un type a la gueule patibulaire arrive en me regardant comme s'il allait m'egorger. Il est completement fait et ne peut plus articuler une syllabe. Il passe deux bonnes minutes a farfouiller dans un tirroir plein de pieces pour en trouver une envers laquelle il n'avait pas d'attachement sentimental, et qu'il voudrait bien me rendre. Je suis sur qu'il avait un etui a guitare plein de flingues quelque part. Il ressort, et reste assis devant sa boutique. Il me fera flipper a chaque fois que je passerai devant.

Je me renseigne au sujet de la route.

- Non, elle n'existe pas.

Et merde... Je le sentais pourtant venir. J'essaie quand meme:

- Et il n'y a vraiment aucun moyen de remonter jusqu'a Valdivia? Y a pas un chemin?
- Un chemin, non, mais il y a un sentier.

J'avais le sourire jusqu'aux oreilles lorsqu'on m'a dit ca. Bon, bien sur, on m'a ensuite sorti toute la littanie: c'est trop loin, il te faut de la bouffe, il n'y a rien entre, tu vas te faire etripper par les pumas, etc, mais je n'ecoutais deja plus. Je suis au milieu de nulle part, je suis arrive la par hasard, et je vais me tapper cent bornes de pure sauvagerie en plein territoire mapuche. Mon anniversaire est dans quelques jours, je ne pouvais pas recevoir de plus beau cadeau.

Il y a deux restos dans ce hameau. Je choisis le plus miteux. Il y a une petite terrasse avec des tables de jardin et des chaises en plastique offertes par Mr Coca Cola, dont le rouge etait passe depuis des annees. Un toit en taule rouille pose sur une charpente faite de batons dont on n'avait pas pris la peine d'enlever l'ecorce apportait un peu d'ombre. Pas encore assez glauque, je vais grailler a l'interieur.

Le ventilo de l'aeration tourne lentement. Ses pales sont couvertes d'un melange de graisse et de poussiere. On avait peint des rayons jaunes autour pour l'incoporer dans une fresque sur la petite sirene dont il etait le soleil. Sur le mur d'en face, un visage grotesque dont les yeux et le nez sont des chapeaux de gauchos, les oreilles des futals punaises au mur, et les cheveux, des especes de lianes en train de crever. Des ballons degonfles depuis longtemps sont accroches au mur, et se reflettent dans des CD disposes en formes geometriques. Il y a des neons, mais ils ne fonctionnent plus, du coup, on a juste tire un fil pour y faire pendouiller une ampoule blafarde.

Je regardais une statue du Makenpiss (ortho?) quand mon assiette arriva. J'avais demande de la viande, mais je n'avais pas compris ce qu'elle avait. Le truc que j'ai devant moi a la texture du porc, mais ce n'en est pas. Je passe une demi-heure a me demander ce que ca peut bien etre. M'en fout, c'est bon.

Il manquait juste un truc a ce resto pourqu'il soit parfait: du papier journal en guise de nappes. Aucun rade miteux ne saurait faire l'impasse sur ce grand classique! Je me fais une promesse en sortant chancelant du resto: je fais le serment de continuer a marcher jusqu'a ce que j'aie du papier jounal en guise de nappe. On se motive comme on peut. Pour certains, c'est la route de la soie, pour moi, c'est ca.

J'assiste pendant une heure a l'un des plus beaux couches de soleil que j'aie jamais vu. J'ai le cul dans le sable, je vais m'enfiler un sentier enorme chez les mapuches, c'est le reve. Encore une fois, je ne pourrais rever de plus beau cadeau d'anniversaire. Vivement demain...

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Ca y est, je vous ai bien fait monter le chapiteau? Moi en tous cas, je suis au taquet. Mais attendez la suite...

Je reprends le long de la cote. La route continue encore sur dix ou quinze bornes, et ensuite, c'est sauvagerie a mapucheland. Enfin... c'est ce que je croyais en tous cas. La route se termine en chemin, qui vient se finir sur une petite plage en bord de mer, delimitee par un rio. Au-dela, des collines a la vegetation impenetrable.

- Putain, ou est-ce qu'il peut bien etre, ce sentier?

J'ai l'habitude de les reperer en montagne, mais la, je ne vois rien. Je croise un petit jeune a qui je vais demander mon chemin.

- Un sentier? Bah... il y en a un qui longe le rio, mais faut connaitre, et puis il te faut une machette, sans ca c'est meme pas la peine. De l'autre cote du rio, je ne sais pas, ca appartient a une autre communaute.

Bon, je ne suis pas rendu. Je vais voir son sentier, il part verd l'Est. Je vais au Nord. Ca pourrait etre pire...  Et de fait, ca l'a ete. Impossible de continuer apres quelques kilometres. Une machette n'aurait peut-etre meme pas suffit, il aurait fallu une tronconneuse. Arriver la ou j'etais etait deja un petit exploit - je crois que beaucoup se seraient perdus avant. Je dois me resigner et faire demi-tour. Tout ca pour rien. Toutes ces journees de marche pour finir dans un cul-de-sac... Ou pas. J'ai tout de meme deniche l'un des plus beaux coins du Chili, bien loin du tourisme de masse.

Je dois me retapper toute la route jusqu'a Pucatrihue, le bled ou j'etais la veille. Je ne peux meme pas faire de stop, personne ne passe par la. J'attends le bus sur la place, si on peut appeler ca une place, du village pendant deux heures, histoire de ne pas refaire ce que j'ai deja fait a pied. Deux heures. Deux heures pendant lesquelles le vieux avec son etui a guitare plein de flingues me toise en permanence.

Je dis au chauffeur de me lacher a un croisement.

- Mais, il n'y a rien, la...
- Je sais. Je sais...

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PS: le forum n'aime pas les portraits?

Dernière modification par Kam (07-12-2013 16:35:07)

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#74 23-11-2013 07:58:42

eraz
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Inscription : 26-08-2007

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Kikoo kam wink

C'est juste excellent, on a l'impression d'être parti avec toi...

eraz

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#75 23-11-2013 21:56:19

Kam
Membre
Inscription : 19-01-2011

Re : [Récit + liste] Petite virée aux Amériques

Recit poste.

Un petit bonus en video au passage. tongue

EDIT - Et merci!

Dernière modification par Kam (23-11-2013 21:57:54)

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