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#1 16-12-2014 18:55:59

µµ
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[Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

J'avais préparé ce compte rendu il y a quelques mois et j'ai traîné à le poster, je ne sais pas pourquoi.

Ce fil fait suite d'une part au récit de l'année passée : https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=23228 et d'autre part à mes quelques questions sur ma liste prévisionnelle de cette année : https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=25651

Déjà, la liste réellement emportée :

SUR MOI
0054 Brassière
0030 Culotte
0052 Chaussettes
0114 Tee-shirt léger merinos
0308 Icebreaker merinos col zip
0320 Polaire Tribord
0188 Rain Cut Décathlon
0293 Pantalon de rando Décathlon
0404 Surpantalon Gore-tex Berghaus
0220 Guêtres MEC
0047 Buff Merinos
0698 Chaussures Meindl Barcelona GTX
0595 Bâtons Black Diamond
0010 Montre D4
0055 Casquette D4

DANS LE SAC
1145 Sac à dos Gregory Z55
ABRI/COUCHAGE/TENUE DU SOIR
0040 Ultra-sil dry sack 13l
0633 Quilt Apex 133
0375 Quilt Cumulus 150
0680 Matelas Thermarest Prolite Plus Women
0500 Abri Mary fraise + Sardine et cordelette + polycree (estimation)
0030 Ultra-sil dry sack 8l
0284 Doudoune mi-longue/manches longues Uniqlo
0171 Collant Décathlon Simple Warm
0053 Chaussettes
0047 Buff merinos
0030 Culotte
0241 Sabots Crocs

HYGIENE/SANTE/SECURITE
0033 Trousse de toilette Outdoor Research
0150 peigne, coupe-ongles, savon 14g, bouchons d'oreille, brosse à dents, fil dentaire, coupelle
0065 Frontale Zipka Plus
0030 Boussole
0200 Pharmacie (désinfectant unidoses, compresses, pansements, pince tire-tiques, ciseaux, paracétamol, anti diarrhéique, seconde peau) (estimation)
0044 Serviette microfibre


CUISINE
0049 Brûleur Fire-Maple titane
0210 Popote SnowPeak titane Trek 1400 avec couvercle
0074 Couteau Suisse
0018 Spork pliable en titane
0011 Briquet


LOISIRS

0166 Kindle
1100 Appareil Photo
0070 Câble/adaptateur de prise
0142 Smartphone

CONSOMMABLES
6000 Nourriture
PQ
Gaz
Cartes



Bilan et commentaires

LA BOUFFE
Pour le détail, se référer à ma liste prévisionnelle : https://www.randonner-leger.org/forum/v … p?id=25651 je l'ai à peu près respectée.
Les quantités générales étaient très bien.
Pour ceux qui s'inquiétaient de ma capacité à ingurgiter les petits-déj prévus, je tiens à la rassurer : c'était nickel. Un bol de céréales au lait chaud et un morceau de quatre quatre avec un peu de chocolat, ce n'est pas tant que ça mais ça tient bien au corps pour la matinée. Nickel donc.
Les déjeuners (biscotte briochée avec un peu de saucisson/jambon de bayonne et quelques chips ou crackers) étaient un poil légers. Ceci dit, vu le temps, je n'ai jamais eu envie de m'éterniser pour ma pause midi (en règle général, 1/4 d'h) et donc si j'avais eu plus, pas sûre que je l'aurai mangé.
Pour les dîners, un sachet de purée pour une seule personne, c'est costaud. Bon, j'ai réussi à les manger, mais faut prendre son temps parce que ça fait quand même une bonne assiette (en l'occurrence, je n'avait pas tellement trop de ma popote de 1,4l pour faire tenir ça avec quelques morceaux de chorizo et de parmesan dedans).
Pour le grignotage, comme d'hab, j'ai très peu consommé. Parfois quelques carrés de chocolat (à ce propos, 100g de chocolat lait noisette par jour, ça passe très bien) et seulement une ou deux fois des noix de cajou, seule chose qui m'est restée sur les bras.
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LE COUCHAGE
Je pense qu'il a fait moins froid que l'an dernier. En tout cas, avec mes deux quilts et ma doudoune, j'ai eu chaud. Je pense que j'aurai pu me passer du cumulus finalement. Mais bon, du coup j'ai été super confort donc faut pas trop regretter non plus.
Côté abri, je n'ai finalement monté mon Mary fraise (mal) qu'une seule fois. Il faudra que je refasse des essais.
Côté oreiller : le dry-sack c'est tout pourri. ça glisse, ça roule, c'est pas confortable. Je me suis rabattue sur ma polaire et mon pantalon roulés en boule. ça le fait mais bon, faudra quand même que je prenne une vrai oreiller gonflable un jour pour voir si ça ne pourrait pas améliorer nettement mon confort.

FRINGUES
Comme je disais, il a fait moins froid. Ma polaire a finalement passé plus de temps dans le sac que sur moi en journée. Mais une ou deux fois j'étais bien contente de l'avoir en marchant. En tout état de cause, elle a été indispensable le soir, sous la doudoune uniqlo.
La rain Cut de D4 a été parfaite : pourquoi s'emmerder avec une veste lourde et chère (comme celle que j'avais l'an dernier) alors que là, je suis convaincue. Bien sûr, c'est un poil moins polyvalent (pas d'aérations sous les bras, pas de fermeture frontale) mais en revaanche, ça sèche super vite.
Dès que j'ai eu l'occasion de faire une lessive, j'ai nettoyé mon tee-shirt merinos, mes chaussettes et ma culotte. J'ai porté tous les jours la même paire de chaussettes et le soir je mettais toujours l'autre.

CARTES
J'avais repris mes cartes imprimées l'an dernier, mais, échaudée par une mésaventure venteuse et leur manque de définition, j'avais fait un double plus détaillé. Alors du coup je portais double de papier, mais j'avais l'esprit plus tranquille et mes cartes étaient plutôt complémentaires. J'ai cramé l'un des exemplaires au fur et à mesure de mon avancée.
A noter également que mon smartphone m'a aidé : j'avais téléchargé avant de partir OsmAnd et la carto écossaise. Je n'avais pas les lignes de niveau mais tous les sentiers. Quand j'ai fait du stop ou que je suis sortie de mes cartes, ça m'a permis de voir où aller.

LOISIRS
Bon, mon kindle est décidément un accessoire indispensable en vacances pour moi, désormais. J'emporte ma bibliothèque et je choisis en cours de route ce que je lirai. Là, j'ai terminé le Vicomte de Bragelonne.
Mon appareil photo avait déjà beaucoup souffert de la NZ (quelques chutes du vélo) et de l'Ecosse (un gros choc et humidité) en 2012/2013. Du coup, il est tombé dans le coma deux trois jours et quand il en est sorti la cellule déconnait. J'avais un peu les boules (mais c'est ma faute). Faut que j'en change, après même pas 70 000 vues, certes, mais au moins, je n'ai jamais crains de m'en servir, c'est déjà ça. Cette petite mésaventure m'a cependant fait apprécier d'avoir mon smartphone en secours (même si, hélas, les photos au retour sur l'ordi sont moins belles que ce qu'elles paraissaient sur l'écran du téléphone, forcément).

Dernière modification par µµ (16-12-2014 20:05:39)


Z'avez le droit de m'appeler Mumu si vous trouvez pas le µ.

Hors ligne

#2 16-12-2014 19:09:39

µµ
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

RECIT

Après ma petite virée écossaise de l’année passé, bien qu’ayant apprécié l’interlude, je ne pensais pas remettre le couvert. C’était très chouette mais c’était également très humide. A ceux qui m’avaient demandé si je comptais un jour terminer l’itinéraire jusqu’au Cape Wrath, j’avais répondu que je ne pensais pas le faire. Et puis les mois ont passé, l’hiver est arrivé et avec lui une soudaine envie de grand air. Du coup, finalement, pourquoi pas… Voilà, j’ai ressorti les cartes imprimées au printemps 2013, je suis retournée voir les sites internets dédiés, j’ai commencé à réfléchir aux étapes possibles, j’ai regardé les billets d’avions et, enfin, je me suis lancée. L’idée, donc : reprendre à peu près là où je m’étais arrêtée, et poursuivre vers le Nord.


JOUR 1 : Paris-Achnashellach-Easan bothy

En ce vendredi matin d’avril, me voici donc levée à 3h45. Avec mon sac sur le dos, chargé de mes affaires et de 10 jours de nourriture, je pédale à vélib’ pour rejoindre la gare du Nord afin d’y attraper le premier RER pour Roissy. Je prends mon billet, arrive sur le quai et, première déception : le prochain train n’est annoncé que pour dans une heure. Hum, je ne suis visiblement pas la seule étonnée de ce changement non prévu. Devant le tableau des horaires, je propose donc à la ronde de partager un taxi, ne pouvant me permettre d’attendre le bon vouloir de la RATP pour m’amener à bon port. Plusieurs personnes répondent positivement à la proposition et nous voici donc à héler un taxi suffisamment grand pour nous 5 et bagages.

Finalement, me voici enregistrée et dans mon vol pour Manchester. Ben ouais, les vols direct pour Inverness, y’avait pas. Mon deuxième vol Manchester/Inverness a d’ailleurs une heure de retard. Cela me laisse tout de même le temps, une fois arrivée, de prendre le bus pour le centre-ville, d’acheter du gaz pour le réchaud, un ticket de train pour ma destination du jour et de pique-niquer avec quelques provisions de chez Marks & Spencer. A 13h30, je suis dans mon train, direction l’ouest. La gare où je m’arrête n’est pas un arrêt automatique, il faut le demander pour que le train y stoppe. Je m’enquiers donc auprès de la contrôleuse de la façon de solliciter l’arrêt. En fait, c’est elle qui s’en occupe.

A 15h15, me voici en gare d’Achnashellach (à prononcer « Arnachez-la » avec un petit accent allemand), au milieu de nulle part, sous une petite pluie fine et avec une furieuse envie de dormir. Ma première action consiste à profiter du petit abri sur le quai pour m’équiper : guêtres sous le surpantalon.

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Et c’est parti mon kiki ! Je pars tranquillement à travers bois (enfin, à travers ce qui fut une forêt). Petite inquiétude devant un panneau de déviation de sentier : vais-je déjà me perdre ? Mais je rejoins plus tard sans encombre le bon chemin, ouf. Je croise après une heure et demi mes deux premiers cerfs et arrive au bothy de Easan à 17h20.

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En fait de bothy, il s’agit plutôt d’une petite cabane, parfaite pour une personne, qui pourrait éventuellement en abriter deux mais deviendrait vite très étroite pour plus. Alors que je retire mes protections de pluie, je repère ma première tique, qui se promène tranquillement sur le dos de ma main. Le problème se règle assez vite : écrabouillée ! Je dîne vers 20h15. Bien que n’ayant pas très faim, j’engloutis sans trop de soucis mes 125gr de purée au chorizo (vous savez, les sachets pour 4 personnes…). Je fais ma vaisselle dans le ruisseau avec quelques brins de bruyère, installe ma couchette, range ma nourriture en hauteur (les souvenirs des souris de 2013 restent présents), me brosse les dents et suis prête à dormir à 21h.

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JOUR 2 : Easan bothy-Kinlochewe

Samedi matin, je me réveille timidement vers 5/6h. Mais, à force d’une volonté de fer, je réussi à rester au chaud dans mon duvet jusque vers 8h45… Le temps est gris mais plutôt lumineux, il n’y a ni pluie ni vent. Je range tranquillement le couchage, petit-déjeune et pars vers 10h30 sur une belle piste 4×4.

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J’y croise trois vététistes visiblement en sortie à la journée. Plus tard, deux jeunes vaches fort poilues et fort cornues me regardent et trottinent vers moi avec ce qui me semble être de la curiosité plus que de l’aggressivité. Un petite inquiétude m’effleure cependant l’esprit : était-ce vraiment une bonne idée de mettre un kway rouge ? Je fais mine de ne pas les voir et continue d’un pas égal. Ce n’est qu’une fois sur le pont que ma légère inquiétude s’éloigne et que je les vois, de loin, continuer à m’observer puis retourner taquiner les deux chevaux avec lesquels elles partagent leur pâture.

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Il est 11h30 passées et une petite pluie commence à tomber alors que je m’engage dans une forêt. Les souvenirs de mes pérégrinations passées me reviennent alors que deux grands arbres tombés en travers du chemin me font craindre l’enfer de la marche entre les arbres. Finalement, une fois contournés, la piste reste raisonnablement praticable.

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Après une demi-heure, la pluie s’arrête, remplacée, de temps en temps, par une légère bruine. Le sentier est parfois un peu difficile à suivre mais j’arrive à Kinlochewe sans encombre à 14h50, sans avoir ressenti le besoin de déjeuner.

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Je m’enquiers auprès de l’hôtel de la disponibilité d’un lit dans la bunkhouse mais elle est complète. La charmante tenencière m’indique cependant que le caravan club adjacent a quelques emplacements de tentes, ce qui m’évitera les deux miles qui mènent au vrai camping, plus loin, et qui ne sont pas en direction de mon chemin de demain. Le montage de mon abri est un peu laborieux (fait maison, c’est la première fois que je l’utilise) mais j’y parviens. Je profite ensuite d’une longue douche chaude et fais une petite lessive avant d’étaler tout ce qui doit l’être dans la drying room, où, Alleluïa ! je trouve une prise électrique pour charger mon téléphone. Je n’ai toujours pas faim mais mange quelques carrés de chocolat par gourmandise pour le goûter. Je bouquine tranquillement au chaud dans la pièce de séchage jusqu’au dîner et un peu après, avant de rejoindre mon abri et me coucher vers 21h.

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JOUR 3 : Kinlochewe-Shenavell bothy

Dimanche, je commence à émerger alors qu’il fait encore nuit, sans doute vers 5h ou 6h. L’intérieur de l’abri est un peu humide, le dessus de mon sac de couchage aussi. Je me lève finalement un peu avant 7h. Le temps est gris, la bruine est intermittente. Je prends le temps de faire sécher toutes mes affaires dans la drying room et prends mon petit déjeuner dans la laundry room adjacente. Je range tout tranquillement et prends le départ vers 9h alors qu’un rayon de soleil fait même son apparition. Je suis en tee-shirt tellement il fait doux.

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Sur le chemin, je croise une vipère (Enfin, un serpent que j’imagine sur le coup être un vipère bien que je n’y connaisse pas grand chose. Après vérification au retour, il s’agit d’une vipère péliade). Immobile, elle me regarde la prendre en photo et ne finit la traversée du chemin quand lorsque je fais mine de repartir. Je reste cependant à l’observer un peu et les Ssssssh aggressifs qu’elle me lance me laissent penser qu’elle est moins ravie que moi de cette rencontre impromptue.

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Je repars pour de bon et, vers 11h, les premières gouttes de pluie commencent à tomber. A 11h40, c’est suffisant pour que je me décide à finalement enfiler mon kway.

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La pluie et le vent forcissent lentement mais sûrement. J’ai toutefois une bonne surprise en route : alors que je devrais commencer à monter un versant sans chemin, je trouve finalement un sentier assez bien marqué, qui m’épargne pour un temps les tracas de la navigation. Cette facilité est cependant vite perdue et je me retrouve donc à naviguer comme je peux dans le brouillard et la pluie. Le vent se fait également de plus en plus fort. A 13h50, la faim se fait un peu trop présente. Je m’arrête quelques minutes et avale une poignée de noix de cajou afin de la calmer. Mon appareil photo a visiblement trop pris l’humidité et présente un encéphalogramme plat… Il sera remplacé les prochains jours par mon smartphone. Le terrain est plutôt difficile même si je finis par retrouver un sentier. J’y croise un groupe d’adolescents avec leurs accompagnateurs. Les pauvres ont le vent de face et la plupart sont accrochés à leur capuche, le couvre sac à la main, probablement impossible à maintenir en place.

A 15h40, un rayon de soleil fait son apparition ! Du coup, à 16h je trouve un endroit fort charmant, près d’une rivière et de quelques arbres, afin de pique-niquer, enfin. Il fait frais cependant et je ne m’arrête qu’un quart d’heure.

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En repartant, je croise quelques cerfs. Le paysage est magnifique, le cadre idyllique ! J’arrive au bothy de Shenavell à 17h15, faisant fuir des biches qui profitaient de la pelouse. Alors que j’en avais rêvé sans oser trop y croire, je découvre avec joie que le bothy est effectivement équipé d’une cheminée et qu’il y a un peu de bois en stock. Ma première action consiste donc, avant tout, à allumer le feu. Ensuite seulement, je commence à enlever mes affaires mouillées, chaussures, surpantalon, guêtres, chaussettes, kway, etc. pour les suspendre et les faire sécher. Afin de ne pas épuiser les réserves du bothy, je tente de débiter un peu de bois mort à la scie mais c’est la grosse galère, je lâche vite l’affaire. Les biches n’ont pas tardé à revenir et malgré mes quelques sorties, elles ne bronchent plus en ma présence. Dans la soirée, le temps dehors se dégrade et, parfois, vent et pluie battante se déchaînent pour un moment. Je me couche vers 21h30.

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JOUR 4 : Shenavell bothy-Ullapool

Le début de nuit a été difficile mais, après une pause pipi vers 1h du matin, la suite se passe plus sereinement. En ce lundi matin cependant, le réveil est lent. Je reste d’ailleurs bouquiner un peu au lit, la journée de la veille ayant été bien longue. Dehors, c’est alternance de calme plat grisâtre et de petites averses de bruine.

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Je pars à 10h20, juste quand la pluie reprend. Cela ne dure heureusement pas et j’enlève rapidement le kway. Je croise, dans la montée au dessus du bothy, quelques chèvres. Difficile de savoir si elles sont sauvages ou d’élevage. Un chevreau court de droite et de gauche, tout excité, c’est plutôt amusant. Les paysages, aujourd’hui encore, en jettent. Sans doute même plus que les jours précédents. Je regrette d’autant plus de ne pouvoir les fixer qu’avec le smartphone.

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A 13h, je me fais une pause déjeuner à Corrie Hallie. Il fait bon, le coin est joli. Je repars après un quart d’heure. De nouveau, je m’éloigne rapidement de toute civilisation pour retrouver des paysages sauvages de lande et de montagnes.

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A 14h40, un vent froid se lève d’un coup, annonçant un grain. Je n’attends pas que celui-ci soit là pour réenfiler mon kway. Cela ne loupe pas : 10 minutes plus tard, la pluie froide est là et tombe pendant une demi-heure.

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A 15h55, j’ai rejoint la route principale à Inverlael et décide de faire du stop plutôt que de me trouver un B&B ici. Ainsi, je dormirai à l’auberge de Ullapool. Avec la journée de la veille, j’en ai un peu plein les pattes et ce petit changement, bien que ne diminuant pas la distance que j’aurai à parcourir le lendemain, devrait m’épargner des passages un peu trop pourris. Après un quart d’heure, un jeune homme qui va chercher sa copine au ferry m’embarque. Je fais la joie de son jeune labrador qui met énormément d’énergie à me grimper dessus et me léchouiller tant qu’il peut. A 16h30, me voici posée dans ma chambre d’auberge, avec vue charmante sur le port.

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Le séchoir est envahi par les fringues d’une troupe d’étudiants en géologie mais je m’y créé une petite place pour mes propres affaires, espérant que celles-ci ne s’imprégneront pas trop de l’odeur infâme de tout ce barda. A la sortie de la douche, je repère une petite tique derrière le genou, facilement retirée par un petit tour de main. Je fais également une petite lessive (et me paie le luxe du sèche linge : passe encore que mes chaussures et protections de pluie prennent l’odeur d’une bande d’étudiants, mais j’aimerais autant éviter que mon seul tee-shirt suive l’exemple). Puis, je pars à la recherche d’un wifi, trouvé non protégé le long d’un quai du port, devant un B&B. Je prends ensuite un fish’n chips que je retourne manger à l’auberge, en me disant toutefois que j’aurais pu me passer de cette double portion de frites (j’étais inquiète que la simple portion soit limitée, j’ai eu tort). Après dîner, je retourne à mon wifi afin d’étudier un peu plus en détail les alternatives possibles pour le trajet et l’hébergement des jours à venir puis je rentre me coucher.

JOUR 5 : Ullapool-Knochdamph bothy

Mardi matin, je me lève vers 8h et descend petit-déjeuner. Le temps semble variable, alternance de soleil et de grains. Je pars vers 10h, par une route facile, au départ un peu dérangée par quelques camions d’une exploitation de carrière mais bientôt seule sur une belle piste de 4×4 qui longe la rivière.

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Je reçois ma première averse de la journée vers 11h30, annoncée par de grosses rafales de vent froid. D’autres suivront, toutes les trois-quart d’heure environ, entrecoupées de beaux rayons de soleil.

Je commence ainsi mon déjeuner à 13h40 par beau temps mais le vois interrompu un quart d’heure plus tard par une nouvelle bouffée de vent froid qui se lève. A 14h30, je suis au bothy de Knochdamph avec, ce qui est fort remarquable, les pieds secs.

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Trois écossais retraités sont déjà là, visiblement bien installés depuis la veille. Alors que je passe l’après-midi à bouquiner à l’intérieur, dehors le vent glacial continue de forcir, accompagné parfois de grosses giboulées. Je communique peu avec mes colocataires d’un soir qui, bien que très sympathiques, ont d’une part leurs propres occupations et, d’autre part, un accent écossais difficile à comprendre (et, eux-même, ont l’air d’avoir quelques difficultés à me comprendre). Après dîner, je continue à bouquiner un peu avant d’aller me coucher un peu après 22h. A noter que mes premières allergies au soleil commencent à apparaître sur les mains, soumises à une forte exposition en raison de la marche avec bâton.

JOUR 6 : Knochdamph bothy-Duag Bridge bothy

J’ai passé une excellente nuit. Malgré un premier réveil à 7h, je replonge facilement et ne me lève qu’à 8h20. Le temps est très gris et très pluvieux. La perspective de camper ce soir, tel que prévu, ne m’enchante guère. Je petit-déjeune donc en étudiant les alternatives. L’un des écossais me met en garde contre la montée des eaux suites aux fortes pluies de la nuit : plus loin, la piste traverse un gué qui pourrait potentiellement être délicat à traverser.

Je pars finalement à 10h15. Dès la sortie du bothy, je suis confrontée au gonflement des cours d’eau. Le petit ruisseau auquel j’ai fait le plein d’eau la veille au soir est désormais un joli torrent boueux. Je dois bien étudier mes pas et remonter un peu son cours afin de trouver à le traverser sans y plonger les pieds. La piste, elle, est un mélange de mares et de torrent. Tout ce qui était sans doute la veille petit filet d’eau est gonflé et boueux.

J’arrive après une heure de marche sous la pluie au fameux gué. J’hésite, regarde, étudie… Difficile d’évaluer la profondeur de l’eau, qui est opaque. Finalement, j’opte pour la solution en slip, par prudence. J’enlève chaussures, guêtres, pantalons et reste en culotte et crocs, toutes sangles du sac à dos détachées. En fait, je n’ai de l’eau que jusqu’aux genoux, c’aurait pu être pire même si le courant est plutôt fort et que j’apprécie les bâtons.

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De l’autre côté, bien que je renfile les pantalons, je décide de rester en crocs. Ce n’est pas le top du confort avec les pieds mouillées qui font « scrouitch » sur le plastique à chaque pas mais, au moins, ensuite c’est bonzaï dans les flaques d’eau ! Je n’ai plus à me soucier de savoir où je pose les pieds exctament pour limiter l’entrée d’eau dans les chaussures. J’arrive au bothy de Duag Bridge peu après midi. La météo ne montrant aucun signe d’amélioration, j’ai décidé de m’y arrêter. Comme prévu (indiqué par les écossais), il n’y a pas de cheminée mais les lieux sont propres et lumineux, ce qui est plutôt agréable. Je passe donc le reste de la journée bien installée, à bouquiner. Dehors, il pleut toujours, avec une petite accalmie en début de soirée mais qui ne dure pas longtemps. Je finis par me coucher à 22h40.

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JOUR 7 : Duag Bridge bothy-Inchnadamph

Le vent a soufflé fort toute la nuit : je l’ai entendu faire craquer le bothy malgré les bouchons d’oreille. Je me réveille à 7h, mais ne me lève que vers 8h. Le vent souffle toujours en rafales mais avec un temps plutôt ensoleillé.

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Le départ se fait à 9h35, toujours avec le soleil, parfois voilé tout de même.

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Quelques gouttes tombent à 11h alors que j’arrive à Oykel Bridge. A midi, je remonte la rivière Oykel et me prends une grosse averse glaciale. Puis une petite averse vers 13h. Le vent a tourné par rapport aux jours précédents. Il était plutôt de Sud et est désormais d’Ouest, m’arrivant maintenant plus dans la face.

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Je m’arrête pour une pause déjeuner sur la rive de Glen Oykel à 13h30.

Une heure plus tard, j’arrive près de Loch Ailsh à un croisement où je dois faire un choix : suivre le chemin normal, ce qui consiste à passer par la lande, sans sentier, en naviguant l’oeil sur la carte et en terminant par la traversée d’une rivière qui est annoncée comme risquée voire impossible en cas de fortes pluies, ou alors prendre une piste de 4×4 sur quelques kilomètres, rejoindre une petite route et éventuellement y faire du stop (ou marcher). Finalement, la solution de la route l’emporte.

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Après une demi heure de marche, je rejoins donc l’A837. C’est une route, certes, mais qui chemine au milieu d’un décor superbe ! Et elle n’a pas l’air très fréquentée… Mais après 3 minutes, une voiture s’arrête et m’embarque pour me déposer au croisement avec l’A835. J’y passe 2 minutes avant qu’une deuxième voiture s’arrête de nouveau pour me déposer à la porte de l’auberge de Inchnadamph, alors que passe une averse de grêle.

Petit suspense : je n’ai pas réservé alors aurais-je un lit de libre ou pas ? Bingo ! je décroche une chambre privative à 27,95£ (les dortoirs sont tous occupés par un groupe d’étudiants en géologie). Heureusement qu’il y avait de la place parce que ma deuxième solution hébergement du jour, l’hôtel d’en face, est en fait encore fermé à cette saison… Les vues offertes par les fenêtres de l’auberge sont très smypa et je passe la fin de journée tranquillement dans le lounge, après douche et lessive de rigueur. Le temps dehors se gâte et j’apprécie d’autant plus d’être au chaud et au sec. Malheureusement, mes allergies solaires commencent à démanger sérieusement. Je vais me coucher à 22h.

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JOUR 8 : Inchnadamph-Glendhu bothy

Vendredi, je me réveille tôt mais ne me lève qu’à 8h. Le plafond nuageux est bien gris dehors. Je prends mon petit-déjeuner tranquille, le groupe de géologistes étant parti sur le terrain tôt et ayant même laissé quelques céréales que j’ajoute à mon ordinaire. Je pars à 9h35, avec toujours cette même météo calme mais pas complètement rassurante, et fraîche.

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Cependant, le sentier est un beau petit sentier rocailleux de montagne, un sentier normal, quoi, pas écossais pour deux sous. A 11h, je commence à me rapprocher du nuage. Tellement que quelques petites gouttes sonnent une alerte finalement sans conséquence. Pour un peu, je regretterais presque d’avoir oublié mes gants à la maison.

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J’arrive au col de Bealach Na h-Uidhe vers midi. Le vent y souffle incroyablement fort. La vue derrière moi est splendide, celle devant est époustoufflante mais difficile d’en profiter alors que je battaille pour réussir à tenir debout. Mon couvre-sac se rempli de vent et est arraché (heureusement retenu par une ficelle). Je m’en rend compte, l’attrape pour le rouler en boule sous le bras. Puis, je réalise que depuis plusieurs jours je m’en sert avantageusement de porte carte. Alors que je viens de le rouler en boule, je n’ai pas senti la carte à l’intérieur. Et m… Quelques mètres plus loin, je vois ma carte, imprimée avec soin, glissée avec amour dans un ziploc, plaquée contre un petit rocher par le vent. J’ai comme un vague sentiment de déjà vu. Une rafale m’accompagne pour m’en approcher, je la prend et, sous un bras le couvre-sac, sous l’autre ma carte, je me décide à ne pas traîner au col et commence à redescendre derrière.

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Ça souffle cependant bien fort et je passe un début de descente difficile, à essayer de ne pas être sortie du sentier malgré moi. A 13h, le vent cède la place à la pluie, au moment même où mon sentier fini et où le hors-piste commence, entre mottes d’herbe et ruisseaux multiples.

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J’attends donc 14h25 et d’être arrivée au bothy de Corroul pour piquer-niquer, à l’abri. Avec un tel luxe, je m’octroie exceptionnellement une pause de 25 minutes plutôt que le quart d’heure habituel !

Le redémarrage est du coup un peu difficile, je me suis refroidie et il ne fait pas très chaud dehors. Encore une fois, je regrette presque les gants. Mais après quelques dizaines de minutes, je me suis réchauffée et suis plutôt bien finalement. On sent bien que la vue sur le Loch pourrait être superbe, c’est dommage que le brouillard et la pluie en masquent la majeure partie. Entre le hors-piste de ce matin et les bouts de sentier de cet après-midi, j’ai les pieds trempés aujourd’hui. Les dernières centaines de mètres se font en plus sur l’estran entre algues glissantes et rochers mouillés. J’arrive finalement au bothy de Glendhu à 16h25. Je mets un peu de temps mais parviens finalement à allumer un beau petit feu et m’installe en essayant notamment de faire sécher un peu mes affaires.

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Je dîne vers 20h alors que dehors le vent a encore forci et qu’il pleut toujours. Les conditions météos sont tellement peu engageantes que je trouve pour mes besoins un petit récipient inutilisé que je me contente de poser dehors près de la porte du bothy pour éviter de visiter dame nature sous la pluie. A 21h30, je suis couchée prête à dormir.

JOUR 9 : Glendhu bothy-Kinlochbervie

Samedi matin, le réveil est plutôt difficile, il y a eu beaucoup de pluie et de vent pendant la nuit. Mon récipient pipi a valdingué plusieurs mètres plus loin, le ruisseau près du bothy a triplé de volume. A 8h30, c’est un mélange de pluie et de grêle qui tombe. A 9h30, une lueur d’espoir : ne serait-ce pas un petit coin de ciel bleu que je vois là ? En quelques minutes, il fait presque grand beau !

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Mais bon, le vent glacial reste lui bien présent, faut pas déconner. Une demi-heure plus tard, ça s’est de nouveau couvert. C’est le premier matin où je pars, à 10h20, en ayant ma polaire sur le dos, sous le kway, c’est dire s’il fait frais.

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Mais après quelques dizaines de minutes, dès que le sentier commence à monter en fait, je l’enlève finalement. Le contre-coup de la présence de quelques rayons de soleil est que mes allergies me font souffrir. J’essaie donc de marcher les mains dans les manches du kway, ce qui n’est pas des plus pratiques pour tenir les bâtons. Vers 11h, quelques gouttes tombent, pas longtemps. Le vent, lui, continue de souffler de façon assez constante.

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J’ai décidé de ne pas suivre le (non-)sentier principal et de couper par Achfary Forest. A 13h20, j’atteins donc la route A838 et commence à la suivre. Il n’y a pas beaucoup de circulation et à 14h30 j’ai rejoint le croisement avec le sentier principal. Il pleut toujours et le vent est d’une force à empêcher de respirer, rendant parfois impossible pour quelques secondes l’avancée.

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Je me trouve un endroit abrité du vent et déjeune. La visibilité est très mauvaise et les 15 kilomètres qui me resteraient à faire sur le sentier sont réputés en terrain difficile, avec quelques rivières à traverser. Vu les conditions, je ne pense pas très raisonnable de m’aventurer là-dedans et opte pour du stop. Après une demi-heure infructueuse à mon point abrité, je me décide à marcher le long de la route pour au moins avancer un peu.

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Finalement, j’obtiens un lift jusque Loxford Bridge, où croise une route un peu plus importante. Lorsque je demande à mes chauffeurs s’ils ont connaissance des prévisions météo pour les jours à venir la réponse est « unsettled ». J’interpète ça comme la version politiquement correcte de « temps de chiotte ». Je marche de nouveau un peu avant d’obtenir un lift jusque Riconich, où est censé se trouver un hôtel. Il y est effectivement, mais la porte est fermée, un mec qui passe à l’intérieur m’ignore royalement et aucune indication d’ouverture n’est affichée. Du coup, je repars en décidant de pousser dès aujourd’hui jusque Kinlochbervie. Cette fois-ci, je n’ai pas à attendre le lift qui me dépose directement à la porte de l’hôtel, de façon fort sympathique. Devant la météo, je ne pense pas pouvoir camper à Sandwood Bay le lendemain et prends directement une chambre pour deux nuits. Dehors il pleut et ça souffle toujours. Je me fais mon petit dîner tranquille devant la télé, au chaud dans ma chambre.

JOUR 10 : Kinlochbervie-Sandwood Bay-Kinlochbervie

Dimanche matin, le réveil n’est pas stressé. Je descend petit-déjeuner d’oeufs brouillés et bacon, avec quelques toasts, yaourts, chocolat chaud, jus d’orange à volonté : ce n’est pas désagréable. Dehors, la pluie et le vent n’ont pas déserté. Vaillante, j’ai décidé de me faire l’aller-retour jusque Sandwood Bay, à défaut d’y passer une nuit. Je me mets donc en route à 9h50, sous une pluie parfois un peu fouettante.

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Je parcours d’un bon pas les 12 kilomètres et suis à la plage un peu après midi. Je profite des lieux, du paysage, même si je ne suis pas seule et que les 4 ou 5 personnes que je croise ou vois me donnent l’impression qu’il y a affluence. Je pique-nique ensuite un peu plus haut dans les dunes, à l’abri d’une ruine puis prend le chemin du retour vers 13h.

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Mais, cette fois-ci, j’ai le vent de face et marche pas mal la tête basse pour m’épargner le visage. A 14h, un début de ciel bleu fait son apparition, à 14h15 il fait grand beau mais dès 15h le plafond nuageux est de retour, la pluie itou. J’arrive à l’hôtel à 15h20, sous une pluie battante et complètement trempée, malgré kway et surpantalon.

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Quelques dizaines de minutes plus tard, je vois par le fenêtre que le soleil est de nouveau de retour… Pour ne rien louper, et bien que j’ai pris soin de planquer mes mains le plus possible, mes allergies au soleil sont à leur paroxysme. Pour me consoler, je dîne au restaurant de l’hôtel puis passe une soirée glande devant la télé.

EPILOGUE

Lundi, encore un réveil tranquille.

Je descends petit déjeuner à 8h30 et quitte l’hôtel à 10h, direction la supérette Spar pour des mini courses de complément. Puis, je suis la route à pied, le long du Loch, en direction de Rhiconich que j’atteins peu après midi. En chemin, je vois des traces sur le bas-côté. C’est trop griffu pour être des lapins, mais ce n’est pas des traces de chien pour autant. Une loutre ! Bon, percutée sur le bord de la route, du coup je ne suis pas sûre que ça compte vraiment dans la partie « wildlife sightseeing »…

A Rhiconich, j’entame le stop vers le nord. En vain.

Je me mets donc à marcher en levant de pouce quand, de temps en temps, une voiture approche. Finalement, une famille fini par me prendre. La route est sublime et nous arrivons à Durness vers 13h30. Avant d’aviser sur où je vais dormir et ce que je vais faire, je commence par pique-niquer. Forcément au moment où passe une averse, sinon ce ne serait pas drôle.

Le soleil revient, je pars tranquillement à pieds vers la plage et les falaises, trouver l’auberge SYHA repérée sur internet. J’y trouve porte close et aperçois à l’intérieur une affichette indiquant que la réception n’ouvre qu’à 17h. Pas le choix donc, je vais me balader avec mon sac à dos (plus si lourd que ça, mes réserves de nourriture étant sérieusement entamées). Juste à côté se trouve Smoo Cave, une grotte creusée conjointement par l’écoulement des eaux et le ressac. Il s’agit de l’attraction locale (en plus du fait que John Lennon venait passer ses vacances ici chez sa tante). C’est sympa mais sans plus. Je pousse la balade dans les prés jusqu’aux rochers et me pose à admirer le paysage un petit bout de temps.

Je finis par revenir et, l’auberge n’étant toujours pas ouverte, me décide à plutôt opter pour la bunkhouse au centre du village dont le bâtiment et la vue sont de toute façon plus sympas.

Il n’y a pas de réception, il faut appeler un numéro pour indiquer qu’on veut un lit. Je le fait, 17,5£ la nuit, ce ne sera pas la ruine. La fille qui vient un peu plus tard pour m’enregistrer m’indique que mon arrêt de bus pour le surlendemain sera juste devant. J’avoue que j’avais aussi compté un peu la dessus, préférant éviter de devoir marcher 2 miles de bon matin pour chopper mon bus pour Inverness. Je passe tranquillement la fin d’après-midi au fond d’un canapé, me fendant juste d’une petite balade à la plage avant dîner.

Dans la soirée, un autre hôte suggère qu’il pourrait être possible de voir des aurores boréales cette nuit. Il est vrai que nous sommes bien au nord et que l’idée m’avait également effleuré l’esprit. Après vérification sur internet cependant, les prévisions d’activité solaire sont insuffisamment optimistes pour que ça vaille le coup de se lever au milieu de la nuit : tant pis. Je vais me coucher à 22h45.

La nuit s’est bien passée et, malgré un premier réveil à 7h, je n’émerge du lit en ce mardi matin que vers 8h30. Le ciel est voilé, le temps calme. Je n’ai pas de carte du coin mais avais téléchargé des cartes open source sur le téléphone. Je pars donc en balade un peu après 10h, me guidant au GPS, direction dans un premier temps la lande, puis l’embouchure de la rivière Dionard : le Kyle of Durness.

Je longe ainsi d’abord le petit fjord, marchant dans les dunes avant de m’approcher de plus en plus de la mer. Je me fais une pause déjeuner sur une petite plage vers 13h. Je continue le long de la mer et suis de retour à l’auberge à 15h50, non sans avoir fait un mini détour par le Spar, m’acheter un steack pour le dîner. En chemin, je vois pas mal de migrateurs, des oies, prendre leur envol dans la direction probablement des îles Féroé, voire de l’Islande.

Une heure plus tard, je ressors et marche jusqu’au craft village de Balnakeil où se trouve une chocolaterie réputée. Nous sommes hors saison et tout semble fermé. Le chocolatier était prêt à fermer précocement pour cette raison mais me rouvre sa porte et nous discutons un petit moment avant que je ne rentre à l’auberge. Soirée tranquille, dîner, et au lit à 22h. La question des aurores boréales ne se pose pas cette nuit : le ciel est trop couvert pour qu’on puisse apercevoir quoique ce soit.

Mercredi : j’ai mal dormi et suis donc levée à 7h avant que mon réveil ait sonné. Je suis prête sans problème pour attendre mon bus de 8h05 devant la supérette/bureau de Poste. Il fait gris et il bruine.

Une autre passagère attend, qui travaille pour la paroisse. Elle ne semble pas emballée par la vie (et le climat) local et va passer la journée à Lairg pour se donner l’impression de voir un peu de civilisation. Elle m’explique qu’à Durness on ne vit pas, on se contente d’exister… Le bus arrive et nous repassons par des endroits connus : Kinlochbervie, quelques endroits où j’ai fait du stop, …

Nous nous faisons déposer à Lairg à 10h30, juste à temps pour attraper le train qui va à Inverness. Je ne regarde pas trop les paysages, ayant plutôt tendance à piquer du nez. Arrivée à Inverness, je prends la direction de l’auberge où j’étais déjà allée l’année passée. Il y a une place pour moi. J’y dépose mon sac et pars faire des courses pour les deux jours à venir avant de rentrer déjeuner. Je passe la majeure partie de l’après-midi à l’abri, ne sortant que vers 16h pour aller me balader un peu en ville. Ensuite, la soirée s’écoule notamment à discuter avec les autres personnes qui logent là. L’auberge est pleine, heureusement que je suis arrivée tôt, je vois pas mal de gens se faire refouler par manque de lits. Dans les discussions, j’entends d’une oreille deux filles qui racontent qu’elles louent pour le lendemain une voiture pour se faire une virée à l’île de Skye. Je finis par demander innocemment s’il ne leur resterait pas de la place : il se trouve que oui. C’est donc décidé, je me tape l’incruste. L’autre possibilité pour moi était sinon de jouer du bus et des pattes le lendemain le long de la côte au nord d’Inverness pour tenter l’observation depuis la plage et les rochers d’hypothétiques dauphins. L’île de Skye me paraît une bonne alternative, bien que ça fasse pas mal de route pour la journée. RV est fixé pour le lendemain matin. Je rentre dans ma chambre me coucher à 22h, après qu’une bande de jeunes qui s’y faisait un squat alcoolisé se soit enfin décidée à aller picoler en ville. Je ne suis pas la seule à me mettre au lit tôt, deux autres filles m’annoncent qu’elles aussi se lèvent à 7h. Nous avons toutes trois la même pensée cruelle pour les fêtards qui devront subir nos réveils respectifs…

Finalement, nos réveils en ce jeudi matin n’ont pas sonné longtemps et nous nous levons discrètement. Je petit-déjeune quasiment seule et la première de mes camarades de virée n’apparaît qu’à 7h25. Je suis prête à 7h30 comme cela était prévu mais le programme général semble prendre un peu de retard. Finalement, nous ne quittons l’auberge pour le loueur qu’à 8h15, accompagnées, en sus de la française, de la suisse-allemande et de la chinoise initiales, d’une espagnole qui s’est aussi incrustée pendant le petit déj’. A 8h50 nous voici sur la route, conduites par la jeune française qui est la seule à avoir son permis avec elle, avec moi dans le rôle de la copilote pour la rassurer sur la conduite à gauche et nous guider au GPS. La route de l’aller par les terres est plutôt belle : elle suit en fait la ligne de train que je commence à connaître qui relie Inverness à Archnashellah où j’ai commencé cette année et Strathcarron où j’avais arrêté l’an dernier. Nous faisons quelques pauses photo mais ne nous arrêtons pour de vrai qu’à Skye, à Old Man of Storr, une formation rocheuse remarquable.

C’est la première fois que je vois autant de monde sur un sentier de toutes les fois où je suis venue en Ecosse. Nous pique-niquons ici et, pour ne pas changer des habitudes, nous prenons quelques averses. Nous montons jusqu’au rocher où nous avons même droit à quelques flocons de neige, malgré le soleil.

Puis nous reprenons la voiture en suivant toujours la côte pour faire le tour de l’île. Nous déposons en chemin la chinoise qui a réservé deux nuits dans une auberge isolée et ne fera donc pas le chemin du retour avec nous puis allons boire un coup à Uig avant de prendre réellement la route du retour.

Sur le chemin, nous faisons un petit arrêt au château de Eilan Donan pour profiter du cadre.

Nous sommes toutes pas mal crevées et ne faisons même pas d’arrêt au Loch Ness que nous longeons cependant sur pas mal de kilomètres. Nous arrivons à Inverness vers 20h30, faisons le plein, rendons la voiture, rentrons à l’auberge. Dîner rapide, douche et au lit avec soulagement à 23h passées !

Vendredi matin, lever pas stressé, petit-déjeuner, rangement et en route vers la gare routière pour prendre le bus vers l’aéroport. Forcément, il fait un temps superbe… Deux vols et un long arrêt à Birmingham plus tard, me voici de retour à Paris.

Dernière modification par µµ (17-12-2014 13:10:44)


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#3 16-12-2014 20:07:30

µµ
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Hop, photos ajoutée, uniquement pour ce qui concerne le Cape Wrath Trail proprement dit.
Si vous voulez voir les photos de la suite, elles sont soit ici : https://picasaweb.google.com/1035171431 … directlink (avec des photos supplémentaires du trail), soit accompagnées du récit ci-dessus mais sur mon blog.


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#4 16-12-2014 21:38:28

You
Ptit lapin givré
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Merci pour ce chouette récit  ! Tout y est, y compris cette saloperie de soleil écossais big_smile


There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...

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#5 16-12-2014 21:44:12

µµ
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Il sait jouer à cache-cache le coquinou.


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#6 16-12-2014 23:39:47

ventcalme
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Excellent récit, parsemé d'averses et d'humour smile
As-tu essayé de dealer une plaquette de chocolat à Balnakeil ? tongue

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#7 16-12-2014 23:46:38

µµ
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

ventcalme a écrit :

As-tu essayé de dealer une plaquette de chocolat à Balnakeil ? tongue

J'en ai acheté : ça faisait un cadeau rigolo à rapporter pour la famille. Franchement, acheter du chocolat fin au fin fond de l'Ecosse, je trouvais ça drôle.


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#8 17-12-2014 00:00:26

Magic Manu
Magicien itinérant
Inscription : 12-11-2011

Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Super retour! Merci! Il va vraiment falloir que je prévois une sortie en Écosse!
Au total, combien de nuits auras tu passées sous ton abri?


"Il en faut peu pour être heureux" (Baloo, le Livre de la Jungle)
Le kilt? La meilleure façon d’être en « burnes out »!
Trombi

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#9 17-12-2014 00:05:40

µµ
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Lieu : Paris
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Magic Manu a écrit :

Au total, combien de nuits auras tu passées sous ton abri?

Une seule roll
Comme l'année passée, je suis partie pleine d'entrain et de motivation ("la pluie et le vent ? même pas peur !") et une fois sur le terrain, grosse grosse flemme d'avoir froid et mouillé, finalement, vu que la journée c'était déjà sufffisant.


Z'avez le droit de m'appeler Mumu si vous trouvez pas le µ.

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#10 17-12-2014 00:32:48

Gigi
Dahumûle vive les mélanges !
Lieu : belleville
Inscription : 04-02-2006

Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Merci pour ce retour de rando très vivant !
Je suis scotchée par la quantité de purée... Moi qui mets 35 g dans mes Ziplocs !

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#11 17-12-2014 10:25:19

µµ
Membre
Lieu : Paris
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Gigi a écrit :

Je suis scotchée par la quantité de purée... Moi qui mets 35 g dans mes Ziplocs !

35g, ça fait rien du tout en énergie, non ?
Soyons honnêtes : 125g c'est un poil costaud à ingurgiter. Mais ça se fait bien et ça tient bien au chaud, je trouve. Pis agrémenté d'un peu de parmesan ou de chorizo, c'est vraiment bon (pour une bouffe de rando, s'entend).

Sinon, je n'ai pas précisé mais j'avais pré emballé mes portions de lait en poudre dans des petits pochons en film alimentaire et j'ai été très satisfaite du système. Jusqu'ici, à chaque fois que j'utilisais du lait en poudre, je galérai pour le dosage et j'avais des grumeau et/ou un liquide infâme. Là, j' n'avais pas à réfléchir : un pochon dans ma soupe ou un pochon pour 250ml d'eau pour mes céréales du matin. Mais j'ai passé une demi-heure avant le départ avec ma balance de cuisine et mon cellophane.

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Dernière modification par µµ (17-12-2014 10:25:53)


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#12 17-12-2014 11:48:34

Archimboldi
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Que c'est beau, merci.

Je ne sais pas pourquoi, mais le seul récit de rando en Ecosse que j'avais lu (peut-être pas sur RL) parlait de marche dans les tourbières pendant plusieurs jours. Entre ça et les moustiques, je m'étais martelé que décidément, l'Ecosse c'était pas pour moi.
Et là qu'est-ce que je vois ? Des paysages magnifiques, un temps comme je l'aime, et un chemin qui semble suffisemment "solide" pour ne pas se transformer en pataugoire ou en mare à cochon à la première averse.

Un autre coin qui s'ajoute à ma "liste d'endroits à visiter". Une estimation du budget ? Le chemin semble suffisemment clair et bien marqué pour organiser ce genre de trip à l'arrache.  smile


"Life is full of wonders for someone who is prepared to accept them." Moominpappa

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#13 17-12-2014 12:04:20

µµ
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Archimboldi a écrit :

un chemin qui semble suffisemment "solide" pour ne pas se transformer en pataugoire ou en mare à cochon à la première averse.

Hum, alors j'ai pas du bien rendre compte de la réalité.
L'an dernier comme cette année, les journées où j'avais les pieds secs le soir étaient tout de même rares.
Cependant, cette année j'ai peut-être fait un peu moins de tourbière par rapport à l'an dernier, il est vrai.

Pour les moustiques (et midges plutôt), si tu choisis bien ta saison, aucun soucis.

Mais bon, mai est censé être le mois avec le moins de précipations. Du coup, en partant en avril l'an dernier et cette année, j'avais espéré limiter les dégâts pour la pluie et le mauvais temps et soit j'ai pas eu de chance soit en fait il fait réellement un temps de chiottes toute l'année en Ecosse : j'ai quand même eu beaucoup de pluie et de sale temps.


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#14 17-12-2014 12:10:59

Magic Manu
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Et pourtant, tu y es retournée, malgré le mauvais temps  big_smile ! Mais la présence d'abris en dur, avec possibilités de séchage, semble rendre les randos longues plus facilement réalisables!


"Il en faut peu pour être heureux" (Baloo, le Livre de la Jungle)
Le kilt? La meilleure façon d’être en « burnes out »!
Trombi

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#15 17-12-2014 12:15:01

µµ
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Pour compléter, en ce qui concerne le type de terrain, voici un échantillon des terrains pourraves que j'ai eu, l'an dernier et cette année, et ce ne sont pas des trucs rencontrés juste une fois :

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#16 17-12-2014 12:18:43

µµ
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Magic Manu a écrit :

Et pourtant, tu y es retournée, malgré le mauvais temps  big_smile ! Mais la présence d'abris en dur, avec possibilités de séchage, semble rendre les randos longues plus facilement réalisables!

Ah mais sans ça je pense que je n'y serai pas retournée.

Pis aussi, comme je le disais, après l'an dernier je m'étais dit que je ne continuerai pas parce que même si j'avais beaucoup aimé, ça va bien la pluie le vent le froid... Et puis l'hiver venant, le manque de grand air s'est fait plus présent, avec vraiment un besoin de s'échapper. Du coup, j'ai reconsidéré tout ça et tous les bons côtés de l'aventure l'ont emporté sur les galères.
Mais cette année je crois que j'ai plus facilement pris de liberté avec le trajet "sauvage" en faisant du stop pour éviter les plans trop galère, en prenant une chambre à l'auberge sans hésiter, etc. Je ne me suis vraiment pas pris la tête et j'ai fait selon les envies.


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#17 17-12-2014 12:25:39

CLeC
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Bonjour,
Merci pour le récit richement illustré d'images et d'anecdotes vivantes.
Bon, à la base j'ai plutôt une attirance pour les pays celtiques mais là j'avoue que ça ne me tenterait que moyennement quand même avec ce temps (mais bon il n'y a guère qu'en Irlande que j'ai eu l'occasion d'aller, et en été)...
Je ne savais pas autrement que tous les Ecossais étaient passionnés de géologie !  wink


4981875N - 0698785E - 1761m

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#18 17-12-2014 12:30:11

µµ
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

CLeC a écrit :

Je ne savais pas autrement que tous les Ecossais étaient passionnés de géologie !  wink

Surtout, c'était les vacances scolaires et le nord du trail traverse un "géoparc" (un label unesco pour les endroits de la planète les plus géologiquement remarquables). Du coup, toutes les universités envoient leur étudiants en géologie en sortie scolaire...


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#19 17-12-2014 12:45:55

CLeC
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Je ne connaissais pas ; merci !   smile


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#20 17-12-2014 13:07:44

tcharlss
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Superbe récit, merci !
J'étais là bas en Mai 2014... on s'est râté de peu. Mais quel plaisir de voir ces paysages et ces couleurs si particulières  smile

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#21 17-12-2014 13:40:09

florencia
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Merci pour ce récit très sympa  cool

Les photos et paysages donnent envie, même si trop de pluie à mon goût également big_smile

Le récit donne l'impression que tu étais seule, lors des nuits passées dans les cabanes.
Peu de monde sur le chemin à cette période ?

Flo


Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

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#22 17-12-2014 14:10:32

µµ
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Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

florencia a écrit :

Le récit donne l'impression que tu étais seule, lors des nuits passées dans les cabanes.
Peu de monde sur le chemin à cette période ?

Comme l'an dernier, pas une rat à quelques exceptions près (l'an dernier, trois randonneurs suisses sur un tronçon de deux jours et une cabane pleine à craquer ; cette année, mes trois retraités écossais et c'est tout).
Globalement, c'est quand même un sentier très peu fréquenté. Je suis en 2014 passée par un peu plus de lieux civilisés qu'en 2013 mais sur le sentier proprement dit, les randonneurs croisés en une semaine se comptent sur les doigts d'une main.


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#23 17-12-2014 23:19:45

kodiak
Pas assez léger, mon fils!
Inscription : 09-06-2014

Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Sympa le récit. Cela confirme mes souvenirs (lointains): que d'eau! Le TGO Challenge, c'est pas pour moi.
Je suis impressionne par le poste alimentation. Le lait en poudre en sachet/portion, chapeau!
Les bothys font rêver, quand on voit l’état des cabanes sur le continent. Certes dans des coins plus fréquentés, quoique...


Lâche ce clavier, attrape ton sac et pars marcher!
Il y a toujours un objet plus léger que celui que tu portes dans ton sac : celui que tu as eu le courage de laisser chez toi.
« Strong, light, cheap, pick two » (*)

| k

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#24 20-12-2014 10:41:26

domweb
Membre
Lieu : Marseille / Jausiers (04)
Inscription : 19-10-2011

Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

Une tête bien faite et bien pleine, qui promène dans les tourbières en cherchant le soleil derrière les nuages, ça n'est pas commun...

Merci Papa Noël wink

Je n'ai certainement rien à t'apprendre, juste une suggestion pour l'oreiller:

https://www.randonner-leger.org/forum/v … pid=344536

Je ne sais plus où j'ai mis un autre fil dans lequel il y a une photo des ballons noués autour d'un tourillon en bois, pour défaire facilement les noeuds et les ré-utiliser.

L'ensemble est fixé par une cordelette élastique à mon sit pad en mousse (sur lequel reposent mes épaules). C'est léger et confortable, la tête bien calée entre les ballons, que tu gonfles comme tu veux.

Mes 2 pennies


Si j'avais une pensée profonde à exprimer ici, je serais déjà couché. Alors, je veille...

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#25 20-12-2014 12:11:37

TO
Invité

Re : [Récit + liste] CWT partiel (Achnashellah-Sandwood Bay) Avril 2014

@mumu??( pas trouvé le symbole sur le clavier)
j'apprécie le retour, avec ces paysages austères et magnifiques plus les commentaires sur le vif
je suis impressionné par ta résistance à l'humidité qui, chez certains( dont moi), aurait tendance à "ramollir" la motivation roll quitte à partir sur un plan B : Visite de distilleries tongue
je lis sur ta liste que tu t'attendais à une météo pluvieuse:
un quilt en plume et un quilt en apex- comment fais tu?
raincut + pantalon de pluie + guêtres. C'était dans quel état d'humidité en fin de journée?
la possibilité d'utilisation des cabanes (j'aurais fait comme toi) doit régler la question du séchage
mais 10 jours sous la pluie, en bivouac, comment gérer toute cette flotte? est ce même possible? hmm
a+

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