Aller au contenu

#1 19-04-2015 19:54:13

Ada
Membre
Inscription : 14-12-2014

[Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Pendant que d'autres allaient taquiner la neige, j'ai préféré partir à la plage  smile
Avec quelques jours de vacances à meubler courant janvier et peu de compagnons de route disponibles au même moment, j'ai eu envie de tenter ma première randonnée en solo. J'ai cherché un parcours pas trop long ni trop compliqué et de préférence côtier pour profiter du climat : la balade entre Collioure et Cadaquès m'a rapidement semblé un choix idéal. Beaux paysages côtiers, chemin alternant entre mer et piémont, la côte méditerranéenne et son hiver doux et ensoleillé : que demander de plus ? C'est un classique des voyagistes qui proposent en général de le faire en 4 à 6 jours, mais j'ai profité de sa relative facilité pour le faire en 3 jours avec des étapes un peu plus longues.
Il n'existe pas de tracé officiel, mais plutôt une série de variantes passant au choix par la côte ou par le piémont, ce qui permet de constituer son parcours "à la carte" en suivant alternativement PR, GR et autres sentiers. L'accès en train est très facile : gare SNCF à Collioure d'un côté, bus pour Figueres et sa gare TGV une fois à Cadaquès.


Mardi 20 janvier
17 km, 689D+, 701D-

Départ à 7h15 de Paris. Le TGV me dépose vers midi à la gare de Perpignan - qui, vue de l'intérieur en tous cas, n’a pas vraiment la dimension cosmique annoncée wink - où j'attrape un TER qui me conduit à Collioure en une petite vingtaine de minutes. Je ne m’attarde pas autour de la gare et file vers le centre ville, à quelques pas de là. Le temps est au beau fixe, le ciel bleu et sans nuages, la température clémente - il doit faire dans les 10°C. Au-delà des maisons en crépi ocre, les Pyrénées semblent toutes proches avec leurs sommets saupoudrés d'une fine couche de neige. En ville, l’atmosphère est celle d’une ville balnéaire en hiver : beaucoup de commerces fermés, quelques terrasses où les clients emmitouflés dans doudounes et parkas profitent des rayons du soleil d'hiver. Je fais le tour du Château Royal, admire de loin la Chapelle Saint-Vincent et sa tour fortifiée, prends quelques photos du front de mer un peu désert.

La chapelle Saint-Vincent

Vers le sud, la silhouette du Fort Sant Elme surplombe les dernières maisons qui s’étirent le long de la côte : c’est là que je vais. Le chemin passe les dernières maisons de Collioure et monte entre les coteaux striés de murets de pierre sèche. Je commence par me perdre en bifurquant trop tôt, me retrouvant coincée par des buissons d’épineux qui me convainquent de faire demi-tour. Une fois sur le bon chemin, le panorama sur Collioure nichée dans son anse et sur la côte perpignanaise ne tarde pas à se découvrir.

Collioure

Le chemin débouche près du Fort Sant Elme, qui est à ce moment fermé au public. Je lui tourne donc le dos et rejoins une petite route goudronnée qui suit la ligne de crête jusqu’au Coll d’en Raixat, où je prends une large piste qui débouche peu après sur une autre route qui mène au Coll de Mollo.

Le Fort Sant Elme

Le tracé hésite entre la crête et le versant. Après le Coll de Mollo, c’est encore un peu de route qui monte doucement jusqu’au Mas de la Serra. Plusieurs voitures sont arrêtées, des promeneurs admirent le panorama sur Collioure et on arrière-pays ; plusieurs doivent revenir de la Torre de Madaloc, qui est là où je vais. Je quitte la route pour emprunter sur la gauche le petit sentier qui monte vers la tour. Il est plus de 15h, tous les promeneurs vont en sens inverse : il est vrai que la nuit tombera tôt, mais j’ai bon espoir d’être à Banyuls avant qu’il ne fasse trop noir.
Le sentier s’élève de manière assez abrupte parmi les rochers ; il faut parfois que je m’aide de mes mains pour avancer plus facilement. Après un itinéraire plutôt tranquille jusqu’à présent, cela fait du bien de transpirer un peu, d’autant que la température baisse et que le sentier, en crête, est bien exposé au vent. J’atteins bientôt les casernes de Tallaferro ou Taillefer - l’un seulement des nombreux éléments de fortification de la région ; on voit des forts et des casernes sur beaucoup de sommets alentour - puis j’entame la dernière montée vers la Torre de Madaloc.

Vers la Torre de Madaloc

Le sentier est à l’ombre et le vent se fait plus froid et coupant que jamais. La montée fait face à la côte et la vue porte loin : on voit tout le littoral jusqu’à Port-la-Nouvelle, la plaine de Perpignan et au loin les Corbières et les Fenouillèdes.

Depuis la Torre de Madaloc

Le soleil est bas et inonde le paysage d’une belle lumière d’hiver. Le sentier fait quelques épingles à cheveux, puis atteint la Tour de Madaloc, à 656m d’altitude, point culminant de ma journée d’aujourd’hui.

La Torre de Madaloc

Je m’arrête près de la tour pour faire une pause et profiter du paysage. Du côté des montagnes, la vue est cachée par le Puig de Sallfort voisin qui marque la frontière avec l’Espagne et dont le sommet est saupoudré d’un peu de neige. Un peu plus loin sur la droite, en suivant la ligne de crête, on aperçoit la silhouette de la Torre de la Macana. Derrière cette ligne de crête émergent des sommets plus lointains recouverts d’un manteau blanc uniforme. Vers la côte, la lumière du soleil presque couchant adoucit les reliefs et dessine les ombres sur les collines qui s’enfoncent dans la mer. Le tout est superbe et je reste quelques instants à profiter du panorama, même si le froid est plutôt mordant.
Au-delà de la tour, c’est une longue descente qui m’attend jusqu’à Banyuls, que j’aperçois en contrebas.

Banyuls

Le chemin suit d’abord l’étroite route goudronnée et quelque peu défoncée qui permet aux promeneurs d'accéder à la tour, puis la quitte pour emprunter le GR10 que je ne quitterai plus jusqu’à Banyuls. Le soir tombe peu à peu tandis que je dégringole avec entrain vers la côte. Je commence à me poser la question de l’hébergement : j’ai mon matériel de bivouac avec moi mais rares sont les emplacements convenables, et d’une manière générale les environs sont trop fréquentés pour que la perspective d’un bivouac solitaire me tente. Je me dis que je trouverai peut-être un camping en ville ; dans tous les cas, je ne me sens pas trop le courage de continuer sur le chemin pour sortir de Banyuls et tenter de trouver un emplacement en rase campagne. J'arrive dans Banyuls un peu avant 18h, il y a deux campings en ville : je m’y rends mais tous les deux sont fermés et ne rouvriront qu’au mois de mars. Les barrières sont quand même ouvertes, je pourrais m’y installer malgré tout, mais la perspective de planter ma tente seule au milieu d’une vague zone commerciale ne me dit vraiment pas. Je me dirige donc vers le centre ville, aperçois au passage la plaque qui marque le départ du GR10, demande à des personnes que je rencontre en train de ferme la mairie s’il existe une auberge de jeunesse ou un gîte quelconque. C’est la morte saison donc presque tout est fermé, mais elles m’indiquent un petit hôtel bon marché situé à quelques rues de là. L’hôtel en question semble désert mais le patron me reçoit avec beaucoup de courtoisie, me donne une chambre avec salle de bains au prix d’une chambre sans salle de bains, le tout pour un prix plus que modique. Je prends une douche chaude avec délices, grignote mes provisions et me couche tôt pour démarrer tôt demain matin.


Mercredi 21 janvier
26.5 km, 990D+, 979D-

Je pars de Banyuls vers 7h20. Je monte rapidement entre les lotissements des hauteurs de Banyuls avant de me retrouver sur une route de rase campagne, bientôt abandonnée pour un chemin de terre qui monte droit dans la pente vers le Coll de la Creu. Le jour se lève petit à petit ; le temps aujourd’hui n’est pas aussi radieux qu’hier, des nuages gris couvrent l’horizon du côté de la mer même si la pluie ne semble pas menacer. Arrivé au Coll de la Creu, le sentier devient un chemin de crête qui continue à monter doucement vers le Puig Joan puis la Torre de Kerroig. Le chemin est exposé au vent qui souffle du large, d’un froid mordant qui me pétrifie dès que je reste immobile quelques instants. Je fais une petite pause arrivée au Puig Joan, mais la vue n’est pas exceptionnelle et je repars bientôt, avec l’intention de faire une pause plus longue à la Torre de Kerroig. Je suis absolument seule sur le chemin, la combinaison de la saison hivernale et de l’heure matinale m’assurant de ne pas être dérangée par la foule.

Encore quelques efforts et j’arrive à la Torre de Kerroig vers 10h. Le temps s’est un peu amélioré et le ciel est à présent beaucoup plus dégagé. La tour qui donne son nom à l’endroit est en ruines, juchée sur un sommet à cheval entre la France et l’Espagne d’où l’on a une vue à 360° sur le paysage alentour. Je pose mon sac pour faire une vraie pause et profiter de la vue. Côté littoral, on voit successivement Banyuls, Cerbère et Portbou, chacune blottie dans son anse ; plus loin vers le sud on voit la ville côtière de Llança puis le Cap de Creus, et plus loin encore, derrière une ligne de crête, la plaine de Figueres au fond de laquelle on devine les silhouettes de la Cordillière Catalane.

Banyuls depuis la Torre de Kerroig

Cerbère et Portbou

Je reste une bonne demi-heure près de la Torre de Kerroig, à prendre des photos, contempler le paysage et admirer la lumière qui joue à travers les nuages sur la mer autour du Cap de Creus, avant de décider qu’il est temps de poursuivre mon chemin. Je quitte à regret mon nid d’aigle et sa tour en ruine pour entamer la descente vers Portbou.

Le Cap de Creus

Le chemin suit quelque temps la ligne de crête, et donc la frontière franco-espagnole, avant de basculer dans la vallée côtière qui mène à Portbou. Je ne sais pas si c’est parce que le soleil se met à briller ou bien parce que je descends à présent sur un versant orienté vers le sud, mais la végétation semble à présent plus méditerranéenne et le terrain plus sec. Dans les taillis apparaissent des figuiers de Barbarie. La descente vers Portbou n’a beau pas être compliquée, je réussis quand même à me tromper deux fois de chemin avant d’émerger sur une petite route qui serpente en fond de vallée avant d’arriver sur Portbou. J’achète un paquet de maïs grillé (miam) que je vais grignoter sur la plage, assise sur la terrasse d’un café fermé comme tous ceux du centre ville. A mon grand désespoir d’ailleurs, car j’aurais bien pris un café ou un chocolat chaud pour me réchauffer un peu : le soleil a beau être sorti, il fait un peu frisquet dès qu’on s’arrête. Je bouquine un moment, profite de la vue sur la petite baie de Portbou puis repars.

Portbou

La sortie de Portbou est très peu sauvage : le chemin monte droit dans la pente à proximité de la route côtière, assez passante, qui serpente en lacets pour passer la crête. Il faut même emprunter la route sur quelques centaines de mètres avant d’atteindre le Coll del Frare, qui donne accès à la vallée suivante et à son village, Colera. Une fois passé le col le chemin emprunte heureusement une large piste qui s’éloigne de la route et descend dans la vallée. Le chemin est sans grand intérêt et je débouche bientôt entre les maisons de Colera, peu animée et un peu triste avec ses habitations en béton. Je traverse le village sans m’arrêter et monte directement au Coll de Sant Antoni, où je rejoins à nouveau la même route côtière. De là, le chemin descend sur la Platja de Garvet. Il y a un camping fermé, des grands morceaux de bois blanchi et pas grand monde à l’horizon. Je fais le tour par le Cap de Ras pour continuer sur Llança mais autant le trajet de ce matin jusqu’à la Torre de Kerroig et Portbou était très sympathique, autant le chemin depuis Portbou est urbanisé et beaucoup moins avenant que le reste.
Je finis par rejoindre les premières maisons de Llança, qui s’étend le long de la côte sur plusieurs kilomètres. Le chemin devient un “chemin de ronde” en corniche au-dessus de la mer, passant devant des villas à l’architecture élaborée et aux jardins luxuriants.

Llança

Je finis par atteindre le port de Llança vers 16h30. Je fais un point sur l'itinéraire : si je continue aujourd'hui, cela veut dire dépasser Llança et monter vers le Monastère Sant Pere de Rodes avant de redescendre à Port de la Selva ; le tout devrait me prendre 3h, donc je ferai une partie du chemin dans l’obscurité (le bivouac est explicitement interdit dans le Parc Naturel du Cap de Creus). D’un autre côté, rester à Llança ce soir m’oblige à faire une longue étape demain puisqu'une fois dépassé El Port de la Selva, pas d’arrêt possible avant Cadaquès soit environ 35km depuis Llança. Je me décide à passer la nuit à Llança et à tenter une grande étape demain, je suis en forme et on verra bien ! Je me mets donc en quête d’un endroit où passer la nuit à Llança. Un petit hôtel, Can Pao, est l’un des rares ouverts et dispose de chambres sommaires mais largement suffisantes et très bon marché. C'est parfait pour moi smile


Jeudi 22 janvier
35.6 km, 1115D+, 1123D-

Je quitte Llança à 7h15 et gagne le départ du sentier un peu à l’écart de la ville. Il fait encore nuit noire, on devine à peine que le soleil va se lever. J’hésite à marcher à la frontale, mais le chemin est roulant et bien balisé et la faible luminosité suffit à voir où on met les pieds. Je commence à gravir à bon pas le sentier, il fait frais, la température est idéale. A cette heure matinale, je suis toute seule sur le chemin. J’atteins le Coll des Peres un peu après 8h ; au loin devant moi, je vois le monastère accroché à flanc de montagne : c’est là que je vais. Je monte encore un peu et m’arrête un peu plus loin, à un autre col d’où la vue se découvre sur la plaine de l’Emporda et sur les sommets derrière elle. La plaine est illuminée par le soleil levant, les Pyrénées Catalanes découvrent leurs sommets enneigés derrière quelques nuages épars. Je profite quelques instants du paysage, dans un calme et une tranquillité absolue.

L'Emporda

Je repars sur le chemin qui serpente entre garrigue et vieilles bicoques en ruine.

L'Emporda

Je croise deux agents du parc naturel, ma première rencontre de la journée ! Je les salue et continue mon chemin, qui finit par me mener à une intersection avec la petite route qui traverse cette partie du parc. Je prends le chemin d’accès au monastère, goudronné mais offrant de belles échappées sur la mer.

Vers le monastère

Le monastère lui-même est un imposant ensemble accroché à flanc de montagne, à l’allure massive et médiévale. Il n’est pas encore 10h du matin, il n’y a presque personne à part quelques employés qui sont en train d’arriver. Je n’ai pas l’intention de visiter le site et je ne m’y attarde donc pas.

Sant Pere de Rodes

Après le monastère, le GR11 que je suis depuis Llança devient un petit sentier à chèvres qui descend directement dans la pente vers La Selva de Mar. La descente se fait entre les figuiers de Barbarie et les murets de pierre sèche et est très plaisante sous le soleil. Je traverse La Selva de Mar, petit village paisible aux rues étroites, et continue vers El Port de la Selva par une piste bordée de pins et de murs en pierre sèche.

La Selva de Mar

Je me retrouve sur le front de mer de Port de la Selva, sous un beau soleil et un vent à décorner un troupeau entier de boeufs. La vue depuis le front de mer porte jusqu’au Cap Cerbère, qui semble déjà lointain mais que j’ai franchi hier seulement... 

El Port de la Selva

Je longe le front de mer, traverse le port et ses bateaux de pêche, longe une route en corniche bordée de villas modernes, et m’enfonce dans le parc naturel par une piste qui serpente entre pins et garrigue. Je suis à nouveau seule au milieu des murets de pierre sèche. Enfin, pas pour très longtemps : j’entends soudain des voix, croise deux chiens qui trottent sans me prêter attention et aperçois des gilets fluo à travers les broussailles. Et zut, des chasseurs : j’oublie toujours que randonner à cette époque de l’année expose à servir de cible à ces bipèdes un peu particuliers. J’espère que les spécimens locaux n’ont pas la gâchette trop facile et qu’ils ne me confondront pas avec un sanglier... Je presse le pas pour les dépasser et une fois éloignée me remets à la recherche d’un coin tranquille où m’arrêter déjeuner. Je finis par trouver un bout de prairie un peu avant l’Ermita de Sant Baldiri et m’assieds dans l’herbe pour grignoter pain, fromage et saucisson. Alors que je savoure mon déjeuner, voilà que s’amène à nouveau l’un des chiens de chasse déjà croisés tout à l’heure, qui vient me tourner autour mais finit par repartir sans rien dire. J’en fais de même après avoir remballé mes provisions. Hasard du chemin, comme on est en descente et qu’il y a toujours beaucoup de vent, j’ai un peu froid et j’en profite pour enfiler ma doudoune qui est d’un rose assez voyant en me disant qu’ainsi, je risque moins d’être confondue avec un morceau de gibier smile

Je passe près de l’Ermita de Sant Baldiri, puis suis le chemin balisé jusqu’au Mas d’en Paltré. Les pins ont à présent laissé leur place à une végétation beaucoup plus rase, aux allures de lande, qui cadre parfaitement avec le vent qui souffle toujours très fort.

GR11

L’endroit est splendide, je suis toujours toute seule alors que le sentier m’offre des échappées sur la mer qui moutonne à quelques centaines de mètres et sur les Pyrénées au loin.

GR11

Je marche tranquillement sous le soleil de l’après-midi, profitant du temps qui semble presque arrêté, avec l'impression agréable d'être au milieu de nulle part. La civilisation ne se rappelle à moi que par moments smile

Dans le parc

Enfin j’attaque la dernière partie avant le Cap de Creus, plus rocheuse et moins végétale, où le sentier joue à cache-cache avec la petite route goudronnée qui permet aux voitures d’accéder au Cap et au phare. Cette dernière partie est un peu pénible, le chemin monte et descend de manière parfois peu pratique au prétexte d’éviter au randonneur une dizaine de mètres sur le bitume. Le vent souffle ici encore plus fort, gênant parfois la progression. Enfin je finis par émerger près du phare : ça y est, je suis au bout des terres smile

Cap de Creus

J’espérais prendre quelques instants pour me reposer et profiter de la vue depuis le phare, mais le vent est tellement violent que je suis frigorifiée. Je prends quand même quelques photos avec grande difficulté, pouvant à peine tenir mon appareil immobile dans les bourrasques.

Cap de Creus

Le GR11 prend fin ici, mais le chemin vers Cadaquès est parfaitement balisé. La dernière partie du chemin se fait sans problème, mes jambes avancent de manière un peu mécanique sur un sentier en pierres assez roulant.

Vers Cadaquès

Le soleil baisse rapidement et j’entre dans Cadaquès à la nuit noire, un peu fatiguée mais avec l’impression de pouvoir encore abattre du chemin si besoin était. Ce n'était pas bien méchant pour une première randonnée en solo, mais j'ai quand même un sentiment agréable de mission accomplie smile

Je passe la nuit dans une auberge de jeunesse sur le front de mer. Le lendemain, je me promène un peu en ville dans la matinée.

Cadaquès

Cadaquès

Je finis par prendre le bus vers Figueres où j'attrape mon train vers Paris dans l'après-midi.

Dernière modification par Ada (20-04-2015 20:25:53)


Utere, non numera

Hors ligne

#2 19-04-2015 20:02:00

J-C
Membre
Inscription : 23-09-2014

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Salut, très belles photos, merci pour le récit !
smile


"En vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout."
Albert Camus

Hors ligne

#3 25-04-2015 00:05:32

M1ms
Atchoum
Lieu : Héro!!
Inscription : 01-11-2014

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Lu'

Joli C.R. ( tout comme le precedent)! Je ne suis jamais descendu plus bas que Collioure, à part un passage par Banyuls que je n'avais pas vraiment apprécié...Je me dis que j'ai raté un truc!
Pas de liste alors tu as quoi comme appareil?

A yentô


- ... T'es lourd!
- Oh, de moins en moins!

Hors ligne

#4 26-04-2015 20:01:00

Ada
Membre
Inscription : 14-12-2014

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Salut M1ms, et merci smile

J'ai été moi-même agréablement surprise par les paysages au cours de la balade. Même si le chemin reste relativement près de la côte, on monte facilement sur les hauteurs de l'arrière-pays et on profite alors de la vue à la fois sur les Pyrénées et sur la mer, c'est très agréable ! Les villes en elles-mêmes (Banyuls, Portbou et les autres) n'ont en effet qu'un intérêt très moyen : pas mal de béton et de résidences de vacances, pas beaucoup de cachet à mon sens... En même temps je ne m'y suis pas beaucoup attardée smile Comme je l'ai déjà dit plus haut, la partie du trajet entre Portbou et Llança par la côte est pas top, si c'était à refaire je passerais plus loin à l'intérieur des terres (par le Puig de les Barbes et le Puig d'Esquers ?).

Du côté du matos photo (balance pas très précise donc poids à 5g près):
- un boîtier reflex Olympus E-400 (480 g)
- un objectif 14-42 mm (200 g)
- un objectif 40-150 mm (450 g)

Le E-400 est très léger et très compact pour un reflex, c'est parfait pour un MUL photographe. J'en savais rien quand je l'ai acheté il y a presque 10 ans, mais ça devait être prémonitoire smile


Utere, non numera

Hors ligne

#5 07-05-2015 08:36:14

mula
Membre
Lieu : Ile de France....hélas....
Inscription : 01-08-2014

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Ouah ! Ca fait envie !
Je compte faire cette rando mais en mode tente : apparemment, bivouac interdit : as-tu repéré des campings ? (Celui de Cerbere dont tu parles est introuvable sur le net !)
Qu'as-tu utilisé comme carte ? Il semble qu'il n'y ait pas vraiment d'itinéraire et que les tronçons goudronnés soient inévitables !
Personne n'a pratiqué ce "chemin" en mode tente ? Allons, allons, j'ai peine à vous croire ! smile

Dernière modification par mula (07-05-2015 08:38:04)

Hors ligne

#6 07-05-2015 13:35:54

elo
Membre
Lieu : Toulouse
Inscription : 12-05-2009

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

J'étais dans ce coin-là le week-end dernier, et j'en ai pris plein les yeux aussi smile Je me suis contentée toutefois d'une ballade que de deux jours, et côté français uniquement. Donc je peux tenter de répondre un peu à tes questions mula, mais que pour le côté français du périple de Ada.

mula a écrit :

Je compte faire cette rando mais en mode tente : apparemment, bivouac interdit : as-tu repéré des campings ? (Celui de Cerbere dont tu parles est introuvable sur le net !)

Le bivouac n'est interdit que dans le parc naturel du Cap de Creus. Ailleurs pas de problème. Attention dans les Albères de bien repérer les sources, parce que c'est très très sec sinon.

mula a écrit :

Qu'as-tu utilisé comme carte ? Il semble qu'il n'y ait pas vraiment d'itinéraire et que les tronçons goudronnés soient inévitables !

Pour info, j'ai utilisé les cartes IGN Top25. Tu parles de quel itinéraire en fait ? Pour ce que j'ai fait (grosso modo Port Vendres -> cap Béar -> Banyuls -> Puig Joan -> crêtes jusque col de Banyuls -> Puig de Sallfort -> tour Madeloc -> Port Vendres), je n'ai quasiment pas pris de route goudronnée (un peu sur la montée après Banyuls, mais que quelques kms et sur des routes très peu fréquentées).

Je serais bien tentée d'aller explorer le Cap de Creus aussi, mais l'interdiction du bivouac me refroidit pas mal. Ca oblige à camper/dormir en dur à Port de la Selva et/ou Cadaquès et/ou Rosas. Du coup, ça donne des étapes très courtes ou très longues. Je réfléchis à comment combiner tout ça pour faire des journées sympas. Si quelqu'un a des idées ...

Hors ligne

#7 07-05-2015 14:27:27

seb0b0
Membre
Inscription : 01-07-2007

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Bonjour,

Pour partager mon expérience en mode bivouac :
- parcours Port de la Selva-Cap de Creus-Cadaquès-Roses sur 2 jours
- J0: arrivée tardive en voiture à Port de la Selva, bivouac dans la carrière de Port de la Selva (interdit)
- J1: voiture jusqu'au départ du sentier à Port de la Selva, rando jusqu'à Cadaquès, nuit au camping (pas terrible) de Cadaquès
- J2: visite d'une expo photo sur Dali au musée de Cadaquès, rando jusqu'à Roses, retour par le bus de Roses à Port de la Selva

Le plus joli: la pointe de Cap de Creus, Port Lligat - resté petit port de pêche grâce à Dali qui s'était férocement opposé aux promoteurs - où on peut visiter la villa de Dali (mais c'est sur réservation et il nous fallait attendre 2h30 pour avoir le prochain créneau libre), la rando côtière de Cadaquès à Roses qui a des airs de Corse

Pour les amateurs si vous passez par Figueres, le musée Dali est exceptionnel.


Quelque part entre le bas de la montée et le sommet se trouve la réponse au mystère de la raison pour laquelle nous grimpons. - Greg Child

Hors ligne

#8 07-05-2015 15:28:37

mula
Membre
Lieu : Ile de France....hélas....
Inscription : 01-08-2014

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

C'est bien ce qui me semblait que le bivouac était interdit...pour ce que j'ai lu, sur la partie espagnole. Si c'est dans la réserve du cap de creus, reste à savoir où la réserve commence exactement .... A Sebobo : la carrière est-elle loin de port de la Selva ? L'interdiction du bivouac rend les choses compliquées : moi non plus je n'ai pas envie de dormir "en dur" !!!!....d'autant que tout le monde s'accorde  dire que les villages entre Colliure et Cadaques n'ont aucun charme particulier !!!!
En tout cas merci de vos réponses  smile

Hors ligne

#9 07-05-2015 16:12:50

elo
Membre
Lieu : Toulouse
Inscription : 12-05-2009

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Tu peux voir les limites du parc sur les cartes ici carto Catalogne. Si je comprends bien le truc, tu ne sors du parc que quand tu es dans les villages (Port de la Selva et Cadaquès).

Hors ligne

#10 07-05-2015 16:17:00

seb0b0
Membre
Inscription : 01-07-2007

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

mula a écrit :

A Sebobo : la carrière est-elle loin de port de la Selva ? L'interdiction du bivouac rend les choses compliquées : moi non plus je n'ai pas envie de dormir "en dur" !!!!....d'autant que tout le monde s'accorde  dire que les villages entre Colliure et Cadaques n'ont aucun charme particulier !!!!
En tout cas merci de vos réponses  smile

La carrière est entre le port et la route vers Cala Tamariura menant en cul-de-sac au départ du sentier vers Cap de Creus, donc vraiment pas loin. Un peu sur les hauteurs, terrain gigantesque, totalement plat avec sol très dur encerclé par les murailles de terre qui forment un cirque. On ne peut pas te voir de la route/des habitations en contrebas, et tu ne peux pas te cacher/voir si quelqu'un arrive. J'étais arrivé la nuit tombée et reparti très tôt pour être sûr de ne pas déranger.

Personnellement, je ne trouve pas Cadaquès dénué de charme. Que dire alors de Roses, caricature du bétonnage de la Costa Brava.

Dernière modification par seb0b0 (07-05-2015 16:22:20)


Quelque part entre le bas de la montée et le sommet se trouve la réponse au mystère de la raison pour laquelle nous grimpons. - Greg Child

Hors ligne

#11 08-05-2015 15:34:35

Ada
Membre
Inscription : 14-12-2014

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Bonjour à tous  smile

- Concernant les cartes, j'ai fait une impression perso du parcours à partir d'Openrunner qui dispose des fonds de carte Top25 pour la France et de leur équivalent pour l'Espagne. Attention, pour la partie espagnole, le tracé du GR11 sur la carte diffère parfois du tracé réel (défaut de mise à jour de l'IGN espagnol ?). 

- Effectivement, il n'y a pas vraiment d'itinéraire fixe, ce qui laisse une relative liberté pour tracer le chemin. J'ai eu un peu de goudron au-dessus de Port-Vendres avant de monter à la Tour de Madaloc, goudron qui me semble difficile à éviter si on vient de Collioure par le Fort Sant Elme, mais rien n'empêche a priori de monter à Madaloc par un autre chemin (par l'Ermitage Notre-Dame de Consolation ?). Côté Espagne, le tronçon entre Portbou et Llança est pas mal goudronné aussi : comme je le disais plus haut, si c'était à refaire je passerais probablement beaucoup plus à l'intérieur des terres en évitant complètement la côte et en arrivant à Llança par le piémont (depuis la Torre de Kerroig, peut-être Puig de les Barbes -> Puig d'Esquers -> Puig Tifell, en supposant que ça passe effectivement par les crêtes ?).

- Campings : il y en a de manière certaine à Banyuls et à Port de la Selva, qui étaient fermés quand j'y suis passée en janvier. Dans les autres ports de la côte je ne saurais pas dire. Comme le dit à raison Elo, le bivouac n'est interdit que dans le Parc naturel du Cap de Creus, c'est-à-dire grosso modo au-delà de Llança et à l'exception des villages eux-mêmes (Port de la Selva et Cadaquès). Avant le parc, on peut donc bivouaquer normalement comme en France, mais c'est dommage parce que c'est précisément dans le parc que le bivouac prendrait tout son intérêt !

- Je confirme, le musée Dali à Figueres est assez dingue smile


Utere, non numera

Hors ligne

#12 08-05-2015 17:21:06

nif
Membre
Lieu : Toulouse
Inscription : 25-09-2010

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Salut Ada smile

Je découvre ton récit à la faveur d'une remontée dans la liste.
J'y ai particulièrement apprécié le style littéraire, agréable à lire sans en faire des tas non plus, ça m'a littéralement bercé. Et surtout, surtout, PAS une faute d'orthographe ! Rarissime.
Un peu plus de sentiments et d'humour et ce serait encore plus agréable à mon goût.

Sinon belles photos aussi.

Bon, sur RL on a plus l'habitude de critiquer des listes mais comme dans ton récit précédent, pas trace. Pourquoi ?

Hors ligne

#13 16-06-2015 08:18:58

mula
Membre
Lieu : Ile de France....hélas....
Inscription : 01-08-2014

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Bonjour tout le monde,

Si tout va bien, ça y est : j'y vais à la fin du mois Avant le RUSH !
Ada, tu parles d'une auberge de jeunesse à Cadaques ?
Pas trouvée !!!
Tu te souviens des coordonnées ?
Belle journée à tous
Mula

Hors ligne

#14 16-06-2015 09:32:38

Jerichay
Conventionnel Montagnard
Lieu : A gauche hors sentier
Inscription : 03-04-2015

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Bonjour Ada,
Equilibrées, bien cadrées et belles lumières, tes photos sont belles. J'arrive même à y voir ce frais des journées ventées du mois de mai, ce temps clair si particulier. Bientôt il y fera trop chaud...
Merci pour la balade, que j'ai fait dans le même délai, le long de la côte également, mais en bateau.
Comment les as-tu trouvé les oeufs ?

Dernière modification par Jerichay (16-06-2015 10:11:24)


Il n'existe que des points de vue.

Hors ligne

#15 06-07-2015 22:26:11

Ada
Membre
Inscription : 14-12-2014

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Bonjour à tous,

@mula : désolée d'avoir raté ton message, ça m'apprendra à me connecter plus souvent au forum hmm Si pas trop tard : l'auberge de jeunesse en question est l'Hostal Cristina, sur le front de mer à deux pas de la statue de Dali. C'est moins une auberge de jeunesse à proprement parler qu'un "hostal", c'est-à-dire un hôtel assez basique qui offre le confort minimum pour un prix raisonnable.

@Jerichay : merci pour tes gentils commentaires smile Les oeufs dont tu parles, c'est ceux-là ? wink
9335_oeufs_dali_06-07-15.png


Utere, non numera

Hors ligne

#16 07-07-2015 17:03:22

Jerichay
Conventionnel Montagnard
Lieu : A gauche hors sentier
Inscription : 03-04-2015

Re : [Récit + liste] Collioure - Cadaquès, janvier 2015, 3 jours

Salut,
Non, je pensais plutôt à ceux là: 65456a601ced95aecd53c2e6cac9a5e7b7a6a4.jpg


Il n'existe que des points de vue.

Hors ligne

Pied de page des forums