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#26 14-08-2015 11:21:22

Caroline73
Membre
Lieu : Savoie
Inscription : 06-12-2012

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

J'aimerais que ce récit ne s'arrête jamais.  smile

Une grande partie de moi aimerait ne pas être rentrée...

Attention, la Vodka on s'y habitue vite, et on y prend goût au(x) petit(s) shot(s) à chaque occasion !

On ne te laisse pas tellement le choix de toute façon!  lol

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#27 14-08-2015 14:15:29

Myrtille88
Membre
Lieu : Provence
Inscription : 30-09-2009

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Bonjour Caroline,

Je découvre avec plaisir ton retour et beaucoup d'étonnements et d'intérêts car je ne connais pas cet endroit du monde.
Quelle chance de pouvoir partager un peu ce vécu avec toi, merci pour ton travail d'écriture et de photos smile

J'approuve tes idées sur le voyage et ce qui t'amène à choisir un lieu plutôt qu'un autre.
A travers ton périple on ressent toute la richesse culturelle de l'Arménie, autant au fil des monastères qu'au fil de tes rencontres. Ca me donne très envie de lire quelque chose sur l'histoire de ce pays. Comme tu nous le dis, le voisinage multiple de l'Arménie doit avoir largement contribué à faire de ce lieu, un lieu passionnant et curieux.

J'envie ton agilité en matière de relations sociales lol, j'ai plusieurs fois ressenti du stress dans tes situations alambiquées avec les pêcheurs ou les chauffeurs de taxi... Cela ne semble pas t'avoir fait changé d'avis sur l'intérêt d'être là et c'est tant mieux. Je remarque que tu es loin d'être crédule, une arme invisible mais redoutable!
exemple: "L'Iran? ... C'est pas dans mes projets immédiats" lol

J'aime cette atmosphère très imagée et "hors du temps" que tu donnes à ton récit avec ces petites phrases toutes simples (justement):
- "Je m'installe sur un banc et rêvasse à l'ombre d'un arbre"
- "Toutes les routes se valent."
- "Une voiture s'arrête toujours."
Je pense qu'à ces moments tu te fonds complètement dans ton lieu et c'est pour cela que ces phrases créent une telle authenticité et harmonie.

Les rencontres sont pleines d'humour aussi, enfin le regard que tu portes sur les situations,
c'est très différent de nos pays occidentaux.
C'est vrai que vous avez du mal à vous comprendre pourtant on a l'impression que finalement ça n'empêche pas le voyage d'avoir lieu.

Une question pratique, tu dis enlever le mât de ton tipi sous l'orage mais comment fais-tu pour tenir la toile?

Khirgizie et les Tien Shan, y suis allée il y a 20 ans ( roll ) et j'y repensais il y a peu de temps, me disant que c'étaient les gens les plus attachants que j'avais rencontrés et je me souviens toujours de chacun d'eux.

à bientôt de te lire smile
Myrtille

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#28 14-08-2015 15:25:59

Caroline73
Membre
Lieu : Savoie
Inscription : 06-12-2012

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Merci Myrtille! J'essaye par le récit et les photos de retranscrire le côté fun et la douceur que j'ai ressenti. Tu as comme l'impression d'être "pris en charge" par la société, d'être porté, et de finalement te fondre dedans. C'est très nouveau comme sensation quand tu viens d'un pays individualiste, où chacun a peur des autres, où la première chose que tu te demandes quand quelqu'un t'aborde c'est "qu'est-ce qu'il veut me prendre?"

D'un autre coté, pour en avoir parlé avec une française qui travaillait depuis deux ans en Turquie et qui visitait Tbilissi, ces liens sociaux forts, si ils sont le ciment d'une société sont aussi un poids. On existe que par le regard des autres, que par le réseau, la famille c'est tout, l'obéissance familiale c'est tout.

J'envie ton agilité en matière de relations sociales

C'est une remarque que je me suis faite en rentrant quand on me demandait si il ne s'était rien passé de craignos en stop. Comme l'année dernière, où j'avais déjà fait quelques milliers de kilomètres en Scandinavie et Europe centrale, spontanément je réponds "non, pas de problème!". Mais avec le recul, je me dis qu'en fait si je pense qu'il ne s'est rien passé c'est que mes critères ne sont pas les même que ceux des personnes à qui je raconte mes histoires. Mes copines m'ont toutes dit qu'elles auraient eut peur la plupart du temps, pour les 8 pécheurs mon conjoint m'a dit qu'il aurait carrément sorti un couteau... Comme si contre 8 gars trapus comme des caucasiens ça allait servir à quelque chose.

Je suis difficile à impressionner, il en faut beaucoup pour que je perdre mon sang-froid. J'aime l'auto-stop, j'aime son coté imprévu et farfelu. Me faire draguer lourdement n'est pas un événement en soi, qu'on me mette la main sur la cuisse, qu'on essaye de m'embrasser, ça m'arrive ici, dans la rue, au boulot... ça m'est arrivé je ne sais combien de fois en couchsurfing, et dans n'importe quel pays d'Europe (à l'exception notable des pays scandinaves!) là c'était surtout le côté redondant qui était marquant! Mais il y a beaucoup de jeu dans tout ça pour eux, je me suis demandée si ce n'était pas une question de virilité, comme si un homme se devait de draguer une femme seule de 30 ans. La théorie de mon conjoint c'est que je suis trop souriante, trop ouverte, trop affable... un vrai teletubby quoi

C'est vrai que vous avez du mal à vous comprendre pourtant on a l'impression que finalement ça n'empêche pas le voyage d'avoir lieu.

C'est vrai que des fois, concentrée sur ce qu'on essaye de se dire, je finis la rencontre en me disant qu'il y a eut une vraie conversation alors qu'on a pas compris plus de quelques mots. C'est l'ensemble qui était cohérent, alors que pris phrase par phrase ça ne veut rien dire.

Une question pratique, tu dis enlever le mât de ton tipi sous l'orage mais comment fais-tu pour tenir la toile?

Y a pas de secret, je ne la fais pas tenir! Je mets ma veste imper par-dessus moi et le sac de couchage pour être le moins mouillée possible et j'attends. C'est pas top, mais quand y a de gros éclairs j'hésite pas longtemps... Si quelqu'un a une astuce je suis preneuse!

Небо ? Небеса ?
J'aime bien ces noms "de l'est", c'est pas "petite fleur des prairies", mais on s'en approche. J'ai croisé une "Надежда" (espoir) comme ça.

C'est trop me demander de retenir un prénom... Ça m'a marqué parce que pour m'expliquer son prénom ils me montraient le ciel, je trouvais ça poétique, mais j'ai pas retenu.
Nadège (l'équivalent français du prénom russe?) veut dire espoir alors?

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#29 14-08-2015 16:24:32

Archimboldi
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Lieu : Ch'nord
Inscription : 12-03-2012

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Caroline73 a écrit :

C'est trop me demander de retenir un prénom... Ça m'a marqué parce que pour m'expliquer son prénom ils me montraient le ciel, je trouvais ça poétique, mais j'ai pas retenu.
Nadège (l'équivalent français du prénom russe?) veut dire espoir alors?

Oui, tout comme Nadine. Et la "Nadia" de Michel Strogoff est le diminutif.
Un prénom très approprié : "Viens frère, mes yeux seront tes yeux et je te conduirai à Irkoutsk"  smile


"Life is full of wonders for someone who is prepared to accept them." Moominpappa

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#30 14-08-2015 17:42:53

Caroline73
Membre
Lieu : Savoie
Inscription : 06-12-2012

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

21 juin - Dilidjan, Gochavank et Hagartsin

Je quitte l'hôtel. Je cherche en marchant le chemin pour le centre de Sevan... sans grande surprise je pars dans la mauvaise direction, mais au moins je traverse la petite cité soviétique poussiéreuse qui agite mon imagination depuis que je la vois de l'autre côté des champs. Vue de l’hôtel, elle me semblait comme un décor de cinéma. Arrivée au fond de la ville, je fait demi tour en marchroutka pour 10 centimes d'euros. Le chauffeur me dégote un taxi au prix correct, pas bavard et pas dragueur, pour Dilidjan. Je m'installe à la Nina's guesthouse, dont Sandra m'avait donné l'adresse quelque jours plus tôt.

Si la ville, la route, est un monde d'hommes (je n'ai vu aucune femme conduire, mais elles prennent les marchroutkas), les maisons sont clairement un monde de femmes. Ce sont elles qui dirigent, cuisinent et accueillent.

Je vais trainer un peu en ville. C'est un bien grand mot car le centre vivant de Dilidjan se résume à un gros rond-point duquel partent 4 routes. Je me cherche un petit kebab pas trop douteux, un gars en train de s’occuper d'une chèvre décapitée pendue devant l'échoppe m'invite d'un grand geste... hum... je vais voir plus loin. Je trouve finalement un petit endroit dont la salle à l'arrière du comptoir est vide, je peux y manger mon assiette en toute tranquillité.

Rassasiée je cherche un chauffeur de taxi pour visiter les deux monastères non loin de Dilidjan. Le temps est orageux, une grosse averse m'empêche de profiter de Gochavank et les échafaudages de la rénovation cachent les façades.

Gochavank

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Mais le temps se dégage pour la deuxième visite. Haghartsin est peut-être le monastère que j'ai préféré après Noravank. Pour la couleur gris perle lumineuse de ses murs sur le ciel orageux.

Haghartsin

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Nina's guesthouse
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22 juin - Parz Lich

Après le petit-déjeuner et après avoir scruté la carte pendue devant la guest je pars pour le lac de Parz, à 20 kilomètres de là. Je décide d'y aller à pied. Alors que je marche dans une rue j'entends derrière moi "Carolina! Carolina!" Oo personne ne me connait ici... c'est le chauffeur de taxi d'hier! Il me demande où je vais. "Au lac" "Mais c'est très loin!!" je hausse les épaules "J'ai le temps" "Monte! Je t'emmène jusqu'au début du chemin. C'est gratuit!" ok, ok... il me dépose quelques kilomètres plus loin "Tu vas vraiment marcher tout ça??" "Oui..." "Nice girl!!"

Je fais le reste à pied. Comme pour Noravank, le fait que ce soit une petite route semble vouloir dire que je peux marcher sans que tout le monde s'arrête. Quelques voitures chargées de familles entières me dépassent, le lac est une destination familiale de pique-nique prisée du coin. Quand j'arrive finalement au lac je me repose de ma longue marche mais qui m'a fait un bien fou sur un banc en mangeant des chips de banane. Une vieille dame, qui a dut me croiser en voiture, vient me demander combien de temps j'ai mis pour venir. 3h30. L'information va sans doute faire le tour du lac...

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Au retour je sais que je n'aurais pas forcément envie de refaire les 20 kilomètres. Mais au début ça va. Quand derrière moi j'entends le bruit d'un groupe de voitures, klaxons, musique à fond... Ça c'est un coup pour moi ou je n'ai rien compris à l'Arménie. Je ne ralentis pas ma marche, je ne fais aucun signe. Mais bien sur une des voitures s'arrête et recule. Bien sûr que c'est un coup pour moi! "Viens!" Ce sont des fêtards, des grosses BM, le gars à l'arrière parle pas mal anglais, on peut discuter. Le chauffeur est letton, l’intérieur de la voiture pue le luxe... je ne leur demanderais pas ce qu'ils font dans la vie... Quand ils me demandent ce que je fais comme boulot ma réponse crée quand même un blanc : "Border Police"... Avant que le gars qui parle anglais se mette à rire, saute quasiment de la voiture en marche pour aller ouvrir le coffre et revienne avec un képi de police!! "Regarde, on a acheté ça à un policier sur la route!!"

A un premier croisement les voitures se séparent. Apparemment ça fait un mois qu'ils font la fête ensemble dans tout le pays et ils se séparent là. Ils arrêtent les voitures sur la route, poussent la musique à fond et se mettent à danser sur la route en se tenant les bras... On me questionne "Quoi? Tu es vraiment allé au lac en marchant? Mais pourquoi? Tu est folle!!" Toi tu te bourres la tronche depuis un mois à travers toute l'Arménie dans ta BM et c'est moi qui suis folle d'avoir marché 20 kilomètres?? Je réponds donc juste "On me le dis souvent..." Ils m'invitent à faire la fête à Sevan avec tous leurs amis. "On trouvera quelqu'un pour te ramener!" Non merci... c'est trop festif pour moi tout ça. Ils me déposent au rond-point de Dilidjan et je rentre me reposer la soirée... C'est épuisant l'Arménie...

Dernière modification par Caroline73 (14-08-2015 17:43:59)

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#31 19-08-2015 13:04:03

Caroline73
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Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

23 juin - Alaverdi, Sanahin et Haghpat

Alaverdi est ma dernière étape en Arménie, c'est une toute petite ville au nord du pays, et elle est entourée de plusieurs monastères très intéressants. Pour une fois je fais le trajet entre deux villes en marchroutka, parce que pour une fois la personne qui tenait la guesthouse parlait anglais et a donc put me communiquer les horaires! Et elle est très amie avec une autre femme qui tient une guesthouse à Alaverdi donc je sais où je vais.

J'arrive plutôt tôt chez Iris. C'est une guesthouse très sympathique, on s'y sent tout de suite bien et chaque jour il y aura des client différents, ce qui me fera beaucoup de discussions passionnantes. Je décide de rester 3 nuits avant de quitter l'Arménie pour me donner le temps de visiter les 5 monastères du coin. Irina, qui tient la guesthouse, m'assure que je peux tout faire en transport public... comme si c'était simple de prendre les transports publics en Arménie...

Mais qu'importe, je me lance. Pour aller au premier monastère je dois prendre une marchroutka devant la guest pour aller en ville (mais comme d'habitude c'est juste une route principale... difficile de deviner ce qui est considéré comme le "centre"). Bien entendu je vais trop loin... mais des jeunes filles qui parlent un peu anglais sont ravies de me renseigner. Je trouve finalement le funiculaire que je cherchais pour monter sur les hauteurs. En tatonant, en demandant, je finis par trouver le chemin du monastère... Sur la fin de la route j'ai marché avec une jeune maman et ses deux enfants. J'en retiens la petite qui me regarde longuement en me jaugeant puis se tourne vers sa mère : "Fransiakan!" j'ai rit et j'ai dit "Oui!" La maman était fière de la perspicacité de sa fille! C'est quoi une tête de française?

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J'ai été très malade toute la nuit dernière, surement un truc que j'ai mangé... Je pensais même que je ne pourrais pas partir ce matin. Mais ça va à peu près. Je me soigne à coup de coca et de spasfon! Du coup arrivée au premier monastère je comate à l'ombre des arbres sur un banc... Sanahin est très ombragée.

Je ne sais plus comment je me rends compte qu'un groupe qui visite les églises est français, des retraités. J'ai rencontré peu de touristes autonomes, mais dans les monastères j'ai parfois rencontré des voyages organisés, surtout des personnes âgées. Je ne sais plus comment non plus j'ai engagé la conversation avec eux... mais ils m'ont invitée à écouter leur guide avec eux. C'était bien d'avoir des informations sur les bibliothèques, les conservations des aliments, les différents styles des voutes...

Sanahin

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Je les ais remercié à la fin de la visite et suis repartie vers la funiculaire. Mais comme j'avais marché environ 1 kilomètres un bus s'arrête à côté de moi. C'est mon groupe de français qui propose de m'emmener avec eux visiter un autre monastère. J'accepte, ça m'arrange bien car à cette heure là je n'ai plus de transports pour visiter un deuxième monastère, et le groupe est sympa.

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Le deuxième monastère de la journée, Haghpat, est situé dans un très bel endroit, avec une vue plongeante sur les gorges et une vue sur le côté d'en face dont nous venons. Et Haghpat est spécial de plein de manières : son très beau campanile, loué même par les architectes italiens (qui s'y connaissent en campaniles!), avec sa rangée de pierre taillées en T contre les séismes, ses mausolées familiaux richement décorés, sa bibliothèque, un khatchkar représentant un christ en croix, depuis le début du voyage je n'avais vu aucune de ces stèles représenter une figure humaine.

Haghpat

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Magnifique campanile
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Au Xème siècle il y a avait déjà des systèmes anti-sismique... et la tour est toujours là!
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Un des seuls khatchkar avec des représentations humaines
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Sur le retour en bus je fais beaucoup rire le groupe avec mes histoires de drague et d'auto-stop. La guide arménienne qui parle un parfait français traduit au jeune chauffeur. Il rigole bien, se tourne vers moi et pose une question que la guide me traduit : "Ok. C'est vrai, les arméniens sont très dragueurs. Mais quand même... c'est moi le plus beau que tu ais rencontré non?" Ils sont désespérants... (mais c'était vrai, c'était lui le plus beau. Il le savait un peu trop...) mais leur rire facile est communicatif et on leur pardonne tout. Le groupe s'amuse d'ailleurs beaucoup et ne tarit pas d'éloges sur la guide et le chauffeur. Le chauffeur a même offert un petit cadeau à chaque personne du groupe. Quand une dame m'a montré le sien, le chauffeur l'a vu et s'est empressé de retourner à son bus me chercher un porte clé... on ne m’ôtera pas de l'esprit que c'est un peu fou l'Arménie quand même.

L'hôtel du groupe est non loin du monastère, la vue sur les gorges y est superbe! On m'invite à rester pour la nuit gratuitement. Non mais ça va, j'ai déjà une guesthouse qui m'attend. Je leur dit que je vais rentrer en stop, pas de problèmes. On me dit que non, on va s'occuper de moi! Le chauffeur appelle un taxi qui est pas loin, lui demande de venir et me paye la course... ... ... et moi j'attends bêtement devant l’hôtel le taxi... Un vieil arménien qui retourne vers l’hôtel a deux branches de cerisier pleines de cerises à la main. Il me jette un coup d’œil... ça me suffit pour savoir ce qu'il va faire... Avec un grand sourire il me tend une branche avant de continuer tranquillement son chemin. Et me voila à attendre un taxi payé par quelqu'un d'autre avec des cerises à la main... ...

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Dernière modification par Caroline73 (19-08-2015 17:12:55)

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#32 19-08-2015 14:26:22

Caroline73
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Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

24 juin - Monastère forteresse d'Akhtala

D'après Irina un bus part à 12h qui peut m'arrêter au monastère que je veux visiter aujourd'hui. Mais alors trouver le bon arrêt... Toujours bien fatiguée d'avoir été malade (je jeune pratiquement du coup, tellement je n'ai pas faim, et tellement j'ai peur de ne rien supporter... du coup Irina s'est mépris sur la raison qui me fait hésiter à dîne chez elle, elle doit penser que je n'ai pas d'argent, car elle m'offre les repas à moitié prix...) Fatiguée donc de toujours tout chercher je m'assois à un arrêt à moitié au hasard et ferme les yeux, je suis bien en avance, j'attends de retrouver de la motivation pour savoir si je suis où il faut. Mais bien sûr au bout de 10 minutes je suis entourée de personnes : des vieux, des femmes, des enfants, des adolescents... tous discutent entre eux, interprétant mes réponses en anglais à leurs questions que je ne comprends pas. Une femme finit par me prendre par la main et me conduire à un bus où elle me pousse dedans en expliquant aux passagers où je veux aller... C'est bien le bus qui part à 12h, c'est peu orthodoxe, mais en laissant les arméniens faire à leur manière je finis toujours par trouver ce que je cherche... faut juste être patient.

Bref, Akhtala est un endroit particulier car l'église, Sainte-Mère-de-Dieu, est au centre d'une forteresse, et ses façades sont peintes de fresques colorées bien conservées, ce qui est rare en Arménie. J'arrive à 12h30, les gardiens sont en train de partir, mais comme ils me voient le vieil homme m'accompagne et m'ouvre l'église.

Ensuite je reste plusieurs heures à faire la sieste et écrire adossée à l'église à l'ombre d'un grand murier. Je pars quand les visiteurs reviennent, vers 15h. J'attends le bus devant le monastère, mais de jeunes hommes qui m'ont vu attendre viennent me faire comprendre en faisant des croquis de bus et de routes que je dois attendre plus bas, au croisement de la route, pour reprendre une marchroutka.

Akhtala

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Pont arménien...
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Marchroutka
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Dernière modification par Caroline73 (19-08-2015 16:24:59)

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#33 19-08-2015 14:50:30

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
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Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

J'adore. smile
Le passage où tu attends le taxi avec la branche de cerisier m'a fait marrer. tongue


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Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary

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#34 19-08-2015 15:09:12

coyotte26
microbiologiste montagnard
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Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Cool voyage. J'attend la Géorgie avec impatience; Ona une une géorgienne au labo ces derniers qui me parlait régulièrement des carpates et des opportunités de rando... Mais j'avoue n'avoir pas la moindre de ce à quoi ça peut ressembler la Géorgie alors je l'ai mis dans un coin de ma tête en me disant qu'il fallait faire quelques recherches ! Voila, tu l'as fait pour moi !

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#35 19-08-2015 16:03:24

Caroline73
Membre
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Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

J'attend la Géorgie avec impatience; Ona une une géorgienne au labo ces derniers qui me parlait régulièrement des carpates et des opportunités de rando... Mais j'avoue n'avoir pas la moindre de ce à quoi ça peut ressembler la Géorgie alors je l'ai mis dans un coin de ma tête en me disant qu'il fallait faire quelques recherches ! Voila, tu l'as fait pour moi !

La suite du voyage en Géorgie sera plus sportive, rando et alpi, mais finalement laissera aussi une part belle aux gens. Je n'ai pas encore assez de recul sur ce voyage, ni assez d'expérience dans ces pays, mais j'ai l'impression nette que la richesse du Caucase c'est surtout les gens.


25 juin - Odzun et Kobayr

Iris : une guesthouse populaire et attachante
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Le mouton du sacrifice ("Pourquoi il y a un mouton dans le jardin?" "Pour le sacrifice annuel. En Arménie on mange peu de viande, mais une fois par an on réunit toute la famille pour le sacrifice annuel.")
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Pour monter à Odzun il y a un bus. Odzun est un village qui se situe au-dessus des gorges et le petit bus monte vaillamment la route en courts lacets raides. En partant ce matin je me suis dit : "Rhaa... encore des monastères! Ça va te lasser!" Mais non. J'en ais visité 12 durant ce séjour et chacun avait sa particularité, sa personnalité et ses couleurs. Odzun est rose. J'aime le rose. Et il y a un monument abritant deux stèles hautes et étroites dont personne ne connait l'origine bien qu'on puisse deviner sur leurs gravures qu'elles racontent l'histoire du lieu. C'est un exemple unique en Arménie.

Bus...
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Odzoun

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Étranges stèles gravées
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Souvenir d'un autre temps...
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Dernier monastère du voyage, Kobayr, sur les photos que j'avais put en voir je lui trouvais une atmosphère particulière un peu sauvage. C'est sans doute du à sa localisation haut sur le flanc de la gorge et à son état de ruines avancé. Le bus m'a redescendu sur la route et une voiture s'est arrêtée pour me conduire au début du chemin (j'étais refaite pour al journée en bonbons et soda...). J'ai longuement hésité avant de trouver comment monter. A part un panneau "Kobayr" sur le bord de la route il n'y a rien. Juste un vague chemin pierreux défoncé qui louvoie entre les maisons délabrées... C'est vraiment là? Je demande à une jeune fille dans la cour d'une des maisons. Oui, c'est plus haut. Je vais trouver, mais alors après avoir bien bataillé pour me faire un chemin dans les arbres et les arbustes!

Kobayr

C'est moi ou bien j'ai trouvé des trucs bizarres en montant à Kobayr? Oo
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La montée façon lutte contre la jungle...
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Bout de vieille église?
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Étable...
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Petit coin perdu sur le flanc de la gorge
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Kobayr!
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Work in progress... or not
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C'est pour ces fresques que je suis montée là
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Vieille photo pas à moi. Aujourd'hui il y a un gros échafaudage devant pour soutenir le mur.
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Alone
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Le lieu est désert. Il y a juste un groupe de gars qui travaillent à une sorte de puits. Je les contourne avec juste un signe de tête pour aller contempler les peintures du mur en ruines. Elles sont magnifiques, très expressives. J'espère que la restauration et la conservation du lieu avanceront. Bien que le charme de Kobayr soit dans sa sauvagerie et son isolement. Des escaliers à moitié dissimulés permettent d'atteindre le dessous du toit d'une petite tour, c'est parfait pour grignoter mes bonbons en profitant du calme et de la vue.

Je retournerais à la guest avec une voiture qui s'arrête (la même qu'à l'aller Oo) et profiterais de mon dernier diner arménien avec les clients de la nuit. Il y aura eut en trois soirées toute sorte de nationalités : français, espagnols, israéliens, allemand... Plus d'occidentaux que tout ce que j'ai put voir depuis Yerevan. Est-ce à cause de la proximité de la frontière? Ou parce que la guest est bien référencée sur internet, dans trip advisor et compagnie? Comme mon téléphone m'a lâché quelque part à Sevan (il refuse de se recharger!) et que je n'ai rien préparé j'ai surement peu de chance de tomber sur les endroits "Lonely". Il y a un Lonely Caucase? Il me semble qu'il y en a un anglophone.


26 juin - Au revoir Arménie, bonjour Géorgie

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Irina m'a réservé une place dans le bus qui va à la frontière. A 10h30 elle m'indique de descendre, que le bus est quelques virages avant. Je me poste sur le bord de la route. Une voiture s'arrête... Irina qui surveille d'au-dessus ma crie: "Ne fais pas de stop!" Mais je ne fais rien!  mad Je lui ais laissé mon guide de conversation, il ne me servira plus et il sera utile à son petit fils qui apprend le français à l'école. Ici c'est dur de faire venir des livres, alors des livres français...

Je m'installe dans le bus, à moitié affalée sur des pneus de 4x4. Comme en Asie du sud-est on transporte de tout dans les transports en commun ici... J'écoute de la musique. Les albums du voyage, qui vont bien avec l'ambiance : Outside de Bowie, la BO du dernier Jarmush Only Lovers Left Alive et Frank's Wild Years de Tom Waits. Un mix bien déjanté pour aller avec ce voyage! (et pas mal dépressif... ce que je ne suis pourtant pas!)

Le bus s'arrête devant la frontière, je la passe à pied en 10 minutes, de l'autre côté attend un autre bus qui va à Tbilissi.

Tonight I'll shave the mountain
I'll cut the hearts from pharaohs
I pull the road off of the rise
Tear the memories from my eyes
And in the morning I'll be gone

I drink a thousand shipwrecks
Tonight I'll steal your paychecks
I paint the sheets across my bed
The birds will all fly from my head
And in the morning I'll be gone

Take every dream that's breathing
Find every boot that's leaving
Shoot all the lights in the cafe
And in the morning I'll be gone

I bet a thousand dollars
I have a French companion
I tie myself below the deck
I pull the rope around my neck
And in the morning I'll be gone

It takes a life to win her
There is a drum of bourbon
Eight hundred pounds of nitro
His boots are thunder as he plays

There is a stone inside it
Tonight his bones will ride it
I'll need a tent to hide it
And in the morning I'll be gone

I'll be gone - Tom Waits

Dernière modification par Caroline73 (19-08-2015 16:25:22)

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#36 21-08-2015 18:57:40

DR400
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Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

J'adore ton récit. Ca sort de l'ordinaire et ça sent bon l'aventure! ça donne envie de te suivre au sens propre comme au figuré! Merci smile


traversée de l'île du nord de la NZ à pieds novembre 2013 janvier 2014

Pour atteindre le bonheur, il faut savourer le voyage vers une destination d'élection

6 mois entre terre et ocean

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#37 22-08-2015 00:32:02

Caroline73
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Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Merci ^^ j'ai pas trop avancé cette semaine, trop de boulot. J'essaye de me coller à la Tusheti la semaine prochaine! Puis c'est pourri de fautes d'orthographe... Je corrigerais à la fin  yikes

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#38 22-08-2015 00:59:31

antoinepierre
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Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Caroline73 a écrit :

L’idée avait germé d’elle-même, pendant l’automne précédent quand j’étais en Asie du Sud Est. Le Caucase c’était pour moi tout le contraire de ce qui m’avait déplut là-bas : une autoroute à backpackers, le tourisme de la drogue, de la fête et de la prostitution... la méfiance de la population, un fossé culturel trop grand pour moi...

Tu caricatures et fais passer ceux qui aiment cette région, dont moi, pour des gens peu fréquentables.

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#39 22-08-2015 09:44:55

Caroline73
Membre
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Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Hum, c'est vrai  hmm  mais je rajoute après que c'est sans doute ma faute de pas avoir voulu sortir du circuit le plus classique. Sur les lieux les plus fréquentés c'est quand même à fond ce que j'ai ressenti, genre à Luang Prabang. Un lieu superbe, mais l activité principale c'est de se laisser porter dans l eau sur une chambre à air, déjà bien chargé de joints, et de boire le plus possible à chaque arrêt bar... Les bateaux lents où un groupe arrive visiblement plein de joints et qui boivent toute la journee...Les 4000 îles où sur les panneaux devant les bars c'est écrit clairement qu'on peux te rajouter de l'herbe dans n'importe quel plat... Les grands panneaux sur la prostitution des enfants à Sianoukville... je parle même pas du sud de la Thaïlande... Finalement le lieu que j'ai le plus apprécié c'est le triangle d'or, plus à l écart, plus tranquille. Tu pourrais expliquer un peu comment tu vois le voyage dans cette région du monde? J'ai l'impression d'avoir généralisé, ok, mais les jeunes anglais/américains/australiens bourrés et chargés de drogue qui dorment toutes la journée et font la fête toute la nuit pendant 4 semaines c'était plutôt la norme...

Je suis sans doute passée à côté du truc culturellement aussi. Je ne savais pas comment me comporter avec les gens, si j'agissais bien ou mal... Et j'ai vraiment ressenti à la manière dont on me regardait que de toute façon ça ne comptait pas, que je n étais qu une occidentale de plus, "file moi ton argent et fais ce que tu veux".

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#40 22-08-2015 14:55:15

antoinepierre
Membre
Lieu : Avon-Fontainebleau
Inscription : 08-09-2010

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Ce que je vais dire est franchement hors sujet (loin de l'Arménie, Géorgie), émane d'un vieux schnok qui se balade dans la région depuis près de 30 ans et est marié à une chinoise depuis 19 ans.

Alors oui, je n'aime pas trop l'évolution de certains coins mais je ne suis pas forcé d'y rester. Oui, les occidentaux sont vus comme des ATM sur pattes, les torts sont partagés.
Exemples :
- dire "ho very cheap" à un marchand qui te vend un truc déjà au prix touriste poussera le marchand à augmenter ses prix.
- laisser un pourboire pour un service standard n'est pas normal.
- donner 1 dol à un gamin qui fait la manche au Cambodge est idiot; c'est presque le salaire journalier de son père !

Surpayer un service ou un bien ne te fait pas passer pour une personne généreuse mais pour idiote !
Vous avez le droit de ne pas aimer cette affirmation mais c'est la stricte vérité.

Mes conseils :
- voyager lentement, ne pas chercher à tout voir, sortir des coins touristiques.
- accepter d'être blanc et vu comme un blanc.
- savoir que tu es occidental, que tu vas juger les gens et les situations avec une grille de lecture occidentale, savoir que cette grille ne s'applique pas à la région et que donc tes jugements seront souvent faux.
- essayer de connaitre le vrai prix des choses, parler 3 ou 4 mots de la langue du pays aide grandement.
- Thailande, Laos ; ne jamais s'énerver et crier, en Chine tu peux.

Du concret si tu repasses au Cambodge:
- tous les backpackers prennent le bus Bangkok -> Aran/poipet, tous les guides disent qu'ils vont se faire arnaquer mais ils y vont tous, rien ne les empêche de passer par Chanthaburi / Pailin / Batdambang. OK, c'est plus long, moins facile, moins confortable mais si le but du voyage n'est que de prendre des photos d'Angkor, autant acheter des cartes postales !
- Le backpacker qui arrive en avion à PnohmPehn va prendre un bus pour Siem Reap. Le bus passe par Kompong Thom, aucun détour à faire, personne ne s'y arrete alors qu'il y a de beaux vestiges pré-angkoriens. De beaux petits temples en briques disséminés dans la forêt, super agréable. Il y a 3 ans, je n'y ai croisé que 2 (deux !) occidentaux. Ok, peu de personnes parlent anglais, il te faudra peut-être trouver un taxi collectif pour rejoindre Siem Reap mais si j'y arrive, tout le monde peut le faire.

Désolé pour le HS mais aimer cette région et être assimilé à un touriste sexuel finit par être gonflant.

Accessoirement, pour les jeunes, le plan cul le moins cher, c'était les touristes américaines de Kao San !

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#41 22-08-2015 16:41:32

Caroline73
Membre
Lieu : Savoie
Inscription : 06-12-2012

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

C'est un peu hors sujet mais comme j'ai dit au début si je me suis retrouvée dans le Caucase c'est un peu car je n'ai pas aimé ce que j'ai trouvé en asie du sud est alors c'est intéressant pour moi de savoir ce que j ai loupé et pourquoi. En Turquie et les pays autour c'est pareil que ce que tu dis : je suis une européenne et une touriste, je suis vue comme telle et ça ne me dérange pas, on discute les prix, il y a des arnaques et tout... Mais c'est plus une ambiance, un feeling, j'aime leur côté fun, leur sensibilité, bien que d'une culture differente j'arrive à les comprendre à peu près. Thaïlande, Laos, Cambodge, je ne comprenais pas ce qui les faisait rire, ce qu'ils aimaient, ce qui était impoli... Ça plus les européens bourrés partout, ça rendait le voyage assez stressant à la longue.

Les stéréotypes il y en a pour les touristes de toutes les zones du monde je suppose. J'aime les cultures musulmanes, alors on me regarde souvent d'un œil bizarre avec un virulent: "tu n'as pas peur?? Je n'irais jamais dans ces pays la!!" comme si j'étais une épouse de djihadiste en puissance... Quand je dis que je vais passer un mois ou deux en Iran pour voir si je pourrais envisager d'y travailler on me dit "c'est bien, il faut des gens pour alimenter les faits divers!"

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#42 22-08-2015 23:33:08

antoinepierre
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Lieu : Avon-Fontainebleau
Inscription : 08-09-2010

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Caroline73 a écrit :

Thaïlande, Laos, Cambodge, je ne comprenais pas ce qui les faisait rire, ce qu'ils aimaient, ce qui était impoli...

Déjà, rire ou sourire ne répond pas aux même ressorts qu'en Europe. Un Thai embarrassé  qui ne sait pas quelle attitude adopter sourira par principe.
Ce qu'ils aiment : en gros comme nous, le nationalisme en plus.
Ce qui est impoli : critiquer leur pays, leur roi, leur religion. + ce que tu trouves facilement dans tous les bons guide de voyage.
Note que les asiatiques sont très peu portés sur l'auto-dérision et l'auto-critique.

Ça plus les européens bourrés partout,

Un européen bourré, c'est chiant mais gérable sauf russe.
Un local bourré c'est beaucoup plus chiant et potentiellement source d'emmerdes. Quand il y en a un peu trop et qu'ils deviennent pénibles; je dégage.

Quand je dis que je vais passer un mois ou deux en Iran pour voir si je pourrais envisager d'y travailler on me dit "c'est bien, il faut des gens pour alimenter les faits divers!"

Bizarrement j'ai l'impression que ce pays doit être assez sûr pour une femme seule.

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#43 24-08-2015 11:13:53

Oisans38
Membre
Inscription : 04-08-2015

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Il est super ton récit, ça donne envie d'y aller. Un voyage comme j'aime, hors des sentiers battus.

Un peu comme toi, je suis attirée par les pays tels que l'Iran, le Yémen, l'Afghanistan, le Pakistan.

Que ce soit au niveau culture ou paysages, ce sont vraiment les coins du monde qui me font rêver.

Maintenant, ayant eu l'occasion d'aller à une époque au Cachemire, en Libye, Syrie, Mauritanie, je ne sais pas si je pourrais vivre en tant que femme dans un pays musulman car j'aime trop ma liberté et le poids des traditions et de la société est trop lourd pour moi.

Quand je vois la destruction de la Syrie aujourd'hui, j'ai mal pour les syriens.

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#44 24-08-2015 17:09:53

Caroline73
Membre
Lieu : Savoie
Inscription : 06-12-2012

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Maintenant, ayant eu l'occasion d'aller à une époque au Cachemire, en Libye, Syrie, Mauritanie, je ne sais pas si je pourrais vivre en tant que femme dans un pays musulman car j'aime trop ma liberté et le poids des traditions et de la société est trop lourd pour moi.
Quand je vois la destruction de la Syrie aujourd'hui, j'ai mal pour les syriens.

Je ne pense pas que je pourrais vivre longtemps dans un autre pays que la France. Mais je commence à penser à vouloir découvrir des pays plus que comme une voyageuse, m'y installer quelques mois pour avoir le temps de voir les choses autrement que comme une personne de passage deux trois jours. J'ai tout le temps du master pro pour penser à ça, et je pense que le stage de 4 mois du M2 sera déterminant.

Il n'y a pas de mots assez tristes pour décrire ce qui arrive à la Syrie ces dernières années... sad


Bizarrement j'ai l'impression que ce pays doit être assez sûr pour une femme seule.

Merci pour les infos sur l'Asie du sud est. J'y retournerais probablement dans quelques années en faisant les choses autrement. Avec plus d'expérience j'espère.

Si on se conforme aux règles de la société je pense que l'Iran est un pays plutôt sûr pour une femme seule. Plus que d'être un homme ou une femme je pense que le danger se trouve dans la politique, donc surtout ne parler de rien de politique ou religieux, car tout le monde m'a bien dit que n'importe qui peut être un "informateur". Je ne peux présumer de rien mais je me suis toujours sentie en sécurité et respectée dans le Caucase et en Turquie en tant que femme, les gars peuvent se montrer lourds mais ils comprennent très bien le non. L'Iran est différent culturellement, c'est la Perse, mais ça semble être dans la même veine. Les femmes iraniennes sont connues pour avoir du caractère! Je voudrais voyager autant que possible en couchsurfing pour être au plus près des gens, des femmes surtout. D'après les quelques pages de guide que j'ai lu ça s'est bien développé, et les iraniens adorent recevoir des étrangers. Après voilà, c'est une société rigide, pleine de règles... le poids des traditions et de la société dont parle Oisans38 quoi...


Interlude - Tbilissi

Tbilisi's balconies
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Je me suis tout de suite sentie bien à Tbilissi. Elle était à l'image du voyage depuis le début : rien n'y était simple, mais tout finissait par se trouver, et elle avait cette étrange douceur non dénuée d'un fond d’âpreté qui a baigné tout le voyage. Et Tbilissi est vieille, on sent dans son énergie qu'elle en a vu beaucoup (fondée au Vème siècle quand même). Cette ville est devenue le lieu central du voyage, celle vers qui j'allais, vers qui je retournais, celle des rendez-vous, celle où je savais quoi faire, où j'avais des repères.

C'est difficile d'expliquer ce sentiment qu'on appelle : "se sentir chez soi". Quand on bouge beaucoup, et depuis février j'avais passé presque deux mois à l'étranger en cumulant mes sorties, ce sentiment finit par se brouiller. J'ai acheté une maison avec mon conjoint il y a 8 mois et je la déteste, la maison n'y est pour rien, elle est parfaite, mais je déteste la sensation d'être "propriétaire" et peut être à cause de ça je m'y sens mal. Se sentir chez soi, c'est devenu pour moi plus lié à des choses qu'on emporte et/ou qu'on retrouve partout : une musique, boire un thé, jouer de la guitare...

Tbilissi est hospitalière. Il y fait bon vivre. On y trouve tout. En 1 jour 1/2 j'avais déjà mes coins : le marché aux fruits, le cyber café, les parcs, le petit kebab, le stand de rue qui vend des pâtisseries, le café à smoothies, petit supermarché ouvert h24, le bazar à vêtements pour me racheter une casquette... je maitrisais le métro et le téléphérique, je savais où trouver mon bus pour la région que je voulais, et j'avais déjà visité quelques monuments. Tout ça sans carte et sans parler la langue, je vous le dis, Tbilissi est une ville plutôt simple à vivre. J'ai vu plusieurs fois sur des forums des gens stressés se demander si ils allaient trouver des capsules de gaz à Tbilissi. Même des gens qui se les étaient faites envoyées en poste restante... C'est pas le tiers monde la Géorgie! Il suffit d'aller à un point info, on vous fait une recherche sur internet, on vous file une adresse et un bus plus tard vous avez trouvé le North Face! (j'y allais pour des crampons, mais y avait du gaz!)

Par contre je pensais que je revenais vers quelque chose de plus touristique, où les gens parleraient anglais et tout. Ben pas vraiment. C'est pas le néant arménien, mais ce n'est pas du tourisme classique et organisé pour européens pour autant. Ici aussi j'ai constaté ce que j'avais entrevu en Arménie, du tourisme il y en a, mais il est plus d'ex-urss que d'Europe. Ça semble même s’être accentué depuis qu'avec les difficultés politiques entre Russie et Europe ils ont du mal à obtenir des visas Shengen. Je partage la petite guesthouse avec un couple qui a perdu sa maison dans les inondations de juin (les photos des animaux du zoo dans les rues c'était fou Oo), leurs enfants sont chez leurs parents et eux logent ici depuis quelques semaines en attendant... en attendant quoi? L'homme parle quelques mots de français, il y a travaillé quelques mois, nous parvenons a discuter un peu. Sa femme ne parle pas du tout, mais à chaque fois que je rentre je retrouve des trucs préparés pour moi... des fruits, des bonbons, de la salade, un bol de poridge... la Géorgie c'est pas très différent de l'Arménie question hospitalité.

A la recherche de la guesthouse. Je crois comprendre pourquoi je me perds souvent en ville... neutral extrait de carnet :
Rue du cyber... tourner vers les pastèques... ça monte... à peu près là...

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Mon conjoint que j'ai régulièrement sur FB quand je trouve un ordi me demande à quoi ressemble Tbilissi. Je ne trouve pas d'autre expression que : on dirait Vérone en orthodoxe... C'est les couleurs rouges, les balcons, la rivière au milieu, les églises partout... je sais pas, c'est à ça que j'ai pensé.

En trainant dans les rues le nez en l'air pour photographier des balcons je me suis demandée si Tbilissi était européenne ou asiatique. Plus généralement si le Caucase était européen ou asiatique. Je suis rentrée depuis 1 mois et je n’ai pas de réponse. Ni l’un ni l’autre. Ce n’est pas la Russie, mais c’est l’ex-URSS, ce n’est pas le Moyen Orient, mais il partage des frontières avec la Turquie et l’Iran. Ce n’est pas l’Europe. Je ne me suis définitivement pas sentie en Europe. D’ailleurs touristiquement ça serait un mauvais plan, si le Caucase est européen, le Mont Blanc n’est pas le toit de l’Europe.

Historiquement les peuples du Caucase ont toujours farouchement défendu leur identité alors qu'ils étaient soumis à la pression de grands empires : l’empire russe, l’empire ottoman, l’empire perse, l’empire romain... leur situation géographique est stratégiquement intéressante, encore de nos jours sur la route énergétique des oléoducs et des gazoducs, et par la richesse du sol azéri. La carte des peuples caucasiens est un puzzle ahurissant d'une extrême diversité. C'est je suppose la richesse et la malédiction du Caucase. On trouve toutes les religions, toutes les origines linguistiques... (au Daghestan une trentaine de peuples parlent 12 langues officielles...) On y parle une centaine de langues et dialectes différents, et si les langues indo-européennes et altaïques sont représentées, on trouve également une famille indépendante et très ancienne, celle des langues caucasiennes (le géorgien surtout). Et les alphabets... les alphabets...

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Style caucasien je t'aime! Tu es si... euh... viril?
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Carpe Diem, les meilleurs smoothies de Tbilisi!
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J'ai une grosse semaine avant que mon ami me rejoigne pour que nous allions en Kazbegi. J'ai décidé d'en profiter pour découvrir une région tout au nord-est de la Géorgie dont le nom est revenu plusieurs fois sur des sites et des magazines de voyage et de randonnée : la Tusheti.

Dernière modification par Caroline73 (24-08-2015 17:28:02)

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#45 24-08-2015 18:56:49

kodiak
Pas assez léger, mon fils!
Inscription : 09-06-2014

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Caroline73,

Je ne suis pas retourne a Tbilissi depuis (trop) longtemps (et a Yerevan depuis encore plus longtemps!) mais ne peux résister a te confier une anecdote qui aurait pu se passer hier, si j'en juge ton récit. Mes contacts nous emmènent au resto chicoss', sur une barge privatisée, un peu a l'Est de Tbil'.
L'entrée  est servie après un solide apéro. On trainait avec nous un collègue américain qui plonge le nez dans son assiette pour vérifier. Notre hôte l’aperçoit et s’esclaffe "Pas de problème, tu peux y aller! Pas de produits chimiques! On est bien trop pauvres pour se les payer!" 15 ans après, j'en souris encore.

Le montage photos des balcons, c'est de toi? Tres doors of Dublin.

Good luck pour la suite.


Lâche ce clavier, attrape ton sac et pars marcher!
Il y a toujours un objet plus léger que celui que tu portes dans ton sac : celui que tu as eu le courage de laisser chez toi.
« Strong, light, cheap, pick two » (*)

| k

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#46 26-08-2015 11:22:13

Caroline73
Membre
Lieu : Savoie
Inscription : 06-12-2012

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Merci pour l'anecdote  big_smile vraisemblablement ça n'a pas dut beaucoup changer. Si j'ai bien compris, avec leurs ports sur le mer noire et leurs meilleures relations avec leurs voisins (c'est relatif dans le Caucase...) les Géorgiens souffrent moins économiquement de leur indépendance post URSS que les arméniens. Mais c'est sûr que par rapport aux standards européens c'est pauvre. Pour nous qui mangeons des tas de saloperies importées le côté cuisine avec des produits locaux est appréciable. C'est surtout en Arménie que je me suis baladée coté campagne et toutes les maisons ont leur potager, et il y a beaucoup de vergers.

Par contre leur cuisine est grasse, mais grasse... mon deuxième séjour à Tbilissi j'ai été très malade, c'était l'enfer pour trouver un truc pas gras, même le riz est cuit pilaf dans l'huile... le truc le moins gras c'était encore les frites! Et à la guest la famille voulait absolument me soigner à coup de vodka et de verres de lait!

Le montage photos des balcons, c'est de toi? Tres doors of Dublin.

Oui c'est un collage vite fait de mes photos de balcons. Juste du copier coller. A l'occasion je ferais un truc plus abouti ^^



PARTIE 2 - Tusheti, hors du temps


28 juin - Vers la Tusheti

J'ai trainé encore un peu dans Tbilissi avant de prendre une marchroutka à 15h pour Alvani. 2-3h de route pour atteindre le dernier lieu avant de continuer en jeep. Je suis partie les mains dans les poches, sans trop réfléchir à comment je trouverais une jeep. On trouve tout en Géorgie, je m'étais dit qu'au pire que trouverais une guest ou camperais en attendant le matin. Mais dans la marchroutka il y avait un groupe de 4 jeunes israéliens avec qui j'ai sympathisé et eux avaient prévu leur coup. La jeep d'un gars d'Omalo qui tenait une guesthouse et avait vécu quelques années en Israël les attendait. J'ai donc trouvé comme ça et une jeep et un hébergement pour la nuit!

La Tusheti c'est là :
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D'Alvani à Omalo...
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La Tusheti en quelques mots c'est un lieu dont on commence à entendre parler dans les guides de voyage, mais ça reste très peu touristique, en 2013 ou 2014 il y avait eut 7500 touristes. Mais c'est en constante augmentation. Je ne sais pas comment sera cette région dans quelques années. La seule route carrossable un peu hardcore, le peu de villages et le très peu d'hébergements devraient la préserver encore un temps.

C'est très isolé... genre très très isolé! Il y a 90km entre Alvani et Omalo, le plus gros "village" touche. Il faut 5h de jeep sur une route un brin vertigineuse, caillouteuse, étroite et rudimentaire (j'ai vu après coup qu'elle avait été classée un temps dans les routes les plus dangereuses du monde... et il faut rajouter que les géorgiens conduisent vraiment comme des bourrins! quand je vous dis que je pars les mains dans les poches...) elle monte raide dans des gorges et passe par l'Abano Pass à 2850m (ou 2962m? je trouve plusieurs infos...), la route "drivable" (lol!) la plus haute d'Europe (si on considère la Géorgie comme l'Europe), la plus haute du Caucase en tout cas. La route n'est ouverte que de juin à octobre, en hiver les touches descendent dans les vallées, il ne reste que quelques familles dans les montagnes.

"Longtemps coupée du monde, la première route carrossable à pénétrer la Touchétie fut construite par le gouvernement géorgien (alors bolchévique depuis 1921) dans les années 1960." dit Wikipedia

Des photos qui ne sont pas de moi, mais pour montrer l'ambiance:
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De l'autre coté de l'Abano Pass
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Mes photos:
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Arrivés en pleine nuit nous nous faisons à manger dans la longue salle à manger de la guesthouse et partageons des shots de vodka avec les hotes. Je ne connais pratiquement qu'un seul mot en hébreu et c'est pour les toasts : L'Chaim "A la vie!" Nous regardons les étoiles en buvant un dernier thé à la terrasse avant d'aller dormir. Vous vous en doutez, dans un endroit si isolé le ciel est très pur et les étoiles magnifiques.

Dernière modification par Caroline73 (16-09-2015 08:38:29)

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#47 26-08-2015 12:53:28

ester
Membre
Lieu : Bzh
Inscription : 23-08-2011

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Je me régale à lire tes commentaires, et à voir les photos.

Merci pour le partage, Caroline,  smile


Grâce à vous, j'avance ! merci !  smile

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#48 26-08-2015 13:38:03

Caroline73
Membre
Lieu : Savoie
Inscription : 06-12-2012

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Je me régale à lire tes commentaires, et à voir les photos.
Merci pour le partage, Caroline

Merci smile
Il y a plein de supers récits en ce moment sur le forum, je suis avec beaucoup de plaisir ta hrp! J'ai la tête dans le guidon pour finir ce retour, mais après je prendrais le temps de laisser des mots partout!

29 juin - Omalo -> Diklo

"Tu as des plans pour la semaine?" me demandent les israéliens (impossible de retenir leurs prénoms...) "Pas vraiment... mes plans excèdent rarement les 4 prochaines heures..."

Honnêtement si, j'avais un plan tiré des informations cherchées au cyber à Tbilissi... suffisant non?
Scan de carnet

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Eux n'ont que deux jours sur place, ils repartent demain (se taper toutes ces heures de jeep pour rester sur place 1 jour 1/2... j'en aurais été malade -_-). Je suis du coin de l’œil pendant le petit déjeuner leur discussion avec le gars qui tient la guest. Il a une carte du genre prospectus touristique qui reprend les villages et en gros les chemins, mais vraiment en gros pointillés, avec quelques noms et une échelle à la louche. Sauf que vu qu'il n'y a que deux vallées avec un peu de bon sens je devrais m'en sortir avec ce prospectus dont le gars me donne un exemplaire. Une meilleure carte, vraie carte de rando, existe. La marque c'est Geoland et on les trouve dans les boutiques de souvenir à Tbilissi, mais je vous ais déjà dis pour les mains dans les poches?

Ils décident de marcher jusqu'à Diklo et une jeep viendra les chercher pour les ramener à Omalo. Comme c'est ma direction nous décidons de passer la journée ensemble. Le temps est un peu orageux le matin donc nous prenons notre temps pour partir et finalement il pleuvra à peine dans la journée. La fraicheur est agréable, vu l'altitude il fait de toute façon déjà bien plus frais qu'à Tbilissi et c'est foutrement bon!

J'aime la manière de passer la journée de ce petit groupe israélien. Ils s'arrêtent tout le temps, pour faire du thé, photographier un papillon, une grenouille, un cricket, une grande fleur... Ils sculptent des bouts de bois en forme de tour, font un arc, tressent des couronnes de bouton d'or qui finissent au cou des chiens qui nous suivent, cueillent des fleurs pour les faire sécher entre les pages d'un petit livre sacré. Je ne suis absolument pas pressée donc cette manière de passer la journée en avançant lentement me va parfaitement.

Oz, le plus jeune des deux garçons entre dans l'armée dans deux semaines, il veut être pilote. C'est tellement étrange de se dire que ce garçon qui a passé la journée à rire avec ses amis et à sculpter un arc pourra peut être un jour lors d'une prochaine guerre bombarder des villages... Il n'y a pas que des caucasiens dont je me sens séparée par un monde, les voyageurs que j'ai rencontré étaient rarement de nationalités que j'ai l'habitude de fréquenter. Quoi que je fasse je ne saurais jamais ce que c'est que d'être né et de vivre dans des pays à la politique si instable. Mais j'ai l'impression que cela donne des personnes qui savent mieux profiter des petits instants que nous.

"Shalom" m'a dit l'autre jeune homme pour me saluer. Puis il a semblé réfléchir et en grimaçant il a continué "Shalom, ça veut dire paix, on le dit tout le temps pour tout. Shalom... Shalom partout... alors qu'on en a si peu dans notre pays."

Balcon de la guest
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Omalo
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Shenako
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Le cheval reste le principal moyen de déplacement en Tusheti
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Les chiens de protection de troupeaux ont les oreilles et la queue coupées pour ne pas se les faire attraper si ils se battent avec des bêtes. On dit qu'il y a des loups, des ours, des lynx en Tusheti. On parle de panthère aussi, j'ai un peu fouillé les infos du net pour essayer de trouver un indice de véracité, mais j'ai des doutes. Et oui, ce chien a un collier de boutons d'or...
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Diklo
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Nous nous séparons à Diklo, eux retournent en jeep à Omalo et comme j'ai la flemme de continuer je m'arrête à la guest du village. Je les reverrais peut-être en novembre en Israël, mais ils sont de Galilée et j'ai plutôt prévu de visiter le sud du pays.

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#49 03-09-2015 20:37:17

Myrtille88
Membre
Lieu : Provence
Inscription : 30-09-2009

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

Je reprends ton compte-rendu smile
Les vieilles pierres d'Arménie sont émouvantes, très ouvragées
apparemment les habitants essaient de conserver leur patrimoine, même si les fonds publics doivent manquer

j'ai bien aimé l'épisode avec les touristes français en car,
décidément tu auras eu toute une palette de rencontres smile

La Géorgie semble moins rurale? ou bien est-ce tes lieux de passages qui ont été plus urbains au départ
les balcons rappellent encore la façon de travailler les matériaux comme de la dentelle

il y a une suite?

Myrtille

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#50 03-09-2015 21:58:13

Magne2
Membre
Lieu : Vitry sur Seine
Inscription : 23-09-2013
Site Web

Re : [Récit + liste] Été Caucasien (Arménie et Géorgie)

@ Myrtille la Touchétie  c'est plus que rural  smile


kalo taxidi alias bon voyage en Grec bien sur

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