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#26 06-09-2015 22:01:00
- Myrtille88
- Membre
- Lieu : Provence
- Inscription : 30-09-2009
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Ca en fait des montagnes! Les Alpes suisses sont belles. (leurs prix nettement moins..)
Sympa le petit mot pour Bruno
A bientôt pour la suite...
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#27 09-09-2015 20:31:25
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
- Site Web
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Merci pour vos messages.
Je rentre du Vercors, c'est sympa aussi…
Bon, mon récit n'a pas tellement de succès… J'espère que la suite motivera les foules, parce que j'ai du mal à me motiver pour l'écrire.
← Mon blog : traversées à pied des Alpes, de l'Islande, de la Corse, des États-Unis - Japon en vélo
Mon trombi
"Heureusement qu'il y a RL pour m'éviter les genoux qui craquent et le dos en compote" - C. Norris
"La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle est née, c'est là qu'elle revient se cacher, quand ça va mal." - Romain Gary
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#28 09-09-2015 22:34:23
- Yno
- Suseïa
- Inscription : 20-05-2009
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Je suis officiellement grenoblois.
Félicitations !
Et comme les autres, j'attends la suite de ton récit et tes magnifiques photos avec impatience (mais t'as raison, faut craquer quand tu sens l'appel des montagnes, surtout quand elles sont à portée de main)
Les commentaires c'est une chose, le nombre de lecteurs silencieux en est une autre ...
J'espère qu'il pleuvra ce we pour que t'écrives la suite (pourtant je serai à Gre aussi, mais pas de montagne pour moi en ce moment )
Je lève les yeux vers les hauteurs ...
Débarrassons nous de tout ce qui n'est pas nécessaire. Voyageons légers. [Grand-Pas]
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#29 09-09-2015 23:13:14
- ester
- Membre
- Lieu : Bzh
- Inscription : 24-08-2011
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Bonjour Shanx,
C'est tout le contraire de ce que tu crois.
Tu es parti sur les chapeaux de roue, ton récit est super, les photos aussi !
C'est juste qu'on attend tous la reprise !
La souiiiiiiite !
Grâce à vous, j'avance ! merci !
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#30 09-09-2015 23:41:03
- martie
- Membre
- Inscription : 04-03-2011
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Belles photos de magnifiques paysages...
mais que si qu'on attend la suite...
Tout le monde n'habite pas Grenoble pour pouvoir contempler la montagne de sa fenêtre et y aller faire un tour comme ça!
Pour moi, comme pour d'autres, c'est loin la montagne!
alors les retours et récits avec des belles images permettent de rêver... mais aussi de faire des projets!
merci Shanx pour ton retour!
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#31 10-09-2015 00:29:34
- Guybrush84
- Threepwood
- Lieu : Aix en Provence
- Inscription : 02-08-2010
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Mais oui on lit ton récit, et il est super !
Sacré exploit sportif !
La suite s'il te plait
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#32 10-09-2015 00:51:04
- nobru75
- Membre
- Inscription : 17-01-2010
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
merci , de nous montrer une facette des Alpes moins connue et si belle ...
j'aime ta marche et ta demarche
keep going!
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#33 10-09-2015 07:32:32
- E Pericoloso Sporgersi
- Membre
- Inscription : 28-01-2013
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
.
Dernière modification par E Pericoloso Sporgersi (26-03-2020 12:54:37)
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#34 10-09-2015 13:58:07
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
- Site Web
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Merci pour vos messages. C'est vachement plus motivant comme ça.
La suite arrive bientôt. Par contre, la suite de la suite risque de se faire attendre, j'ai plusieurs journées assez chargées (malgré le mauvais temps, content Yno ? ).
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#35 10-09-2015 14:06:20
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
- Site Web
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Partie 3 : Lago Ritom – Les Haudères
Environ 171km, 11680m D+, 6 jours
Je profite du lit pour faire une grasse matinée, et je ne quitte le gîte que vers 9h. Les nuages sont encore bien présents, mais il fait lourd. Je décide de ne faire qu'une petite journée pour me reposer un peu.
Après deux heures de descentes, je suis à Airolo. Je fais mes courses (réglement par carte, en euros), puis je passe à la banque prendre du liquide. “Pas de crédits disponible sur cette carte”. Ouch. Et c'est pareil dans les trois banques que je visite. Me voilà bien avec mes 20 centimes en liquide… Après des coups de fil, il s'avère que je n'ai pas activé ma carte pour une utilisation à l'étranger. Heureusement, ma banque est compréhensive et l'active à la demande de mon père, qui n'a pourtant pas de procuration. Sauvé, je peux continuer ! (mais sans liquide pour le moment, il faut attendre deux jours).
J'ai un bon rythme, c'est agréable. Le chemin est facile, il s'agit de suivre une piste en balcon qui passe par plusieurs alpages. En début d'après-midi je commence à remonter le beau Val Torta en direction du Passo di Cristallina. Les nuages sont de plus en plus là et m'encouragent de quelques goutte. Je crains l'orage, et je me dépêche jusqu'à trouver une cabane accueillante pour la nuit. En fin de soirée, les nuages s'en vont voir ailleurs, ce qui est de bon présage pour le lendemain.
Je passe la soirée à lire, au point d'avoir la flemme de me faire à manger : je mange des cacahouètes…
Au final aujourd'hui j'ai pris peu de photo : quand il faisait presque beau le chemin était moche (piste classique), et inversement, quand le chemin était sympa le temps ne l'était pas.
Comme espéré hier soir, le soleil est au rendez-vous, même si quelques nuages jouent les retardataires. Le secteur est très sympa, avec beaucoup de lacs (artificiels pour la plupart). Le refuge Cristallina est neuf et futuriste, dommage qu'une ligne haute-tension passe si près. Ce col marque mon (premier) passage en Italie.
Dans la descente, je dois passer plusieurs névés dont certains bien raides. Ça m'inquiète pour la suite du chemin, où je dois emprunter une crête. Mais en lisant la carte, je vois que je reste assez bas (2440m), bien loin de la crêtes que je vois en face (3000m ou presque). Au final, malgré une altitude plutôt moyenne, c'est la journée avec le plus de neige depuis le départ.
Après la crête, je me perds un peu, et décide de descendre tout droit, en pensant retrouver le sentier plus bas. Bon raisonnement, si on omet la grosse ravine qui me coupe la route. La montée vers la Bocchetta di Val Maggia (c'est quoi, une Bocchetta ?) est probablement magnifique sans brouillard. Quelques trous dans les nuages me montrent le grand glacier de Basodino, sur l'autre flanc de la vallée.
Sur l'autre versant, les nuages sont très noirs. Je vais me prendre une petite saucée avant d'arriver en bas de la vallée. De toute façon, dès qu'on redescend le paysage est moins sympa car très aménagé (beaucoup de lacs artificiels, et les pistes qui vont avec).
Je mange en bas, à l'abri d'un batiment qui héberge les ratracs en hiver, puis je repars. Pour la première fois depuis le début, j'ai du mal à trouver le chemin. Pour la première fois aussi, je suis en Italie : coïncidence ?
Après quelques instants d'hésitation, je retrouve le sentier, bien caché sous les herbes trempés. La suite du chemin est sympa, mais je la parcours sous une alternance d'averses et d'éclaircies un peu désagréable. Je vois qu'en avancant bien, je peux atteindre un bivacco, donc je carbure. Ce soir, ce sera nuit à l'abri et avec un matelas. En guise de repas je finis mes cacahouètes. Une addiction est réglé, il me reste l'autre : la lecture.
Les nuages s'en vont dans la soirée et me laissent admirer le coucher de soleil, c'est gentil.
Avec - luxe ultime - des matelas !
Aujourd'hui, il fait beau, bien qu'un peu brumeux. Une bonne journée m'attend.
Je me lance dans la longue descente jusqu'au hameau de Crampiolo, où une pancarte proclamme fiérement “Free Wifi“. J'hésite un peu, puis je m'assois pour en profiter. Bien entendu, je n'arrive pas à me connecter. J'ai cédé à la tentation, mais elle m'a résisté.
Passage par Alpe Dèvero, puis montée sympa vers la Scatta d'Orogna. Un veau quitte ses congénères pour me suivre un bout de temps, ça m'embête. À la scatta, les panneaux indiquant la suite de mon itinéraire (Passo di Valtendra) avertissent de la difficulté du chemin. En réalité, à part un petit passage cablé et un sentier en dévers car effondré dans la pente, y'a rien de bien compliqué. Le plus dur est de croiser une horde d'une cinquantaine de séniors allant dans l'autre sens.
Je décide de manger en-haut, avant la pluie. D'après la carte, en changeant mon itinéraire je peux dormir à un autre Bivacco, au niveau de la Chaltroasserpass (retour en Suisse germanique, ça se voit). Il semble y avoir un glacier en contre-bas, mais aucun des panneau que je croise indique une quelconque difficulté, donc je me laisse tenter. Je demande à un italien posé au bord du chemin ce qu'il en pense. À grand renforts de gestes, il me dit que le chemin est à peine plus dur que celui sur lequel on se trouve. Ou du moins, c'est ce que je comprends.
Parce que le glacier est bel et bien là (mais encore en neige, heureusement), et bien raide. Ce sera la seule fois de la rando où je me servirais de mon piolet. Après coup, au vu de la frayeur que je me suis donné sur ce passage, je n'aurais pas du passer par là. La fin se fait dans une barre rocheuse équipée, mais dont l'équipement vieillot n'inspire pas confiance. Les échelons branlants, c'est bon pour l'adrénaline, moins pour l'espérance de vie…
J'arrive à mon Saint Graal, le bivacco, avec les jambes qui tremblent. C'est une boite métallique exigue, avec officiellement 8 places, une gazinère et de quoi manger. Top. Le paysage autour est sublime. J'ai à peine le temps de visiter les environs et de reprendre de l'eau dans un lac glaciaire que l'orage éclate. Qu'est-ce que je suis bien, dans cette boite de conserve, alors que la pluie se déchaine !
La montée du glacier fut délicate. Merci le piolet.
On termine par une via ferrata
Mais au sommet, un autre palace
Au matin, plus un nuage, donc j'en profite pour mitrailler. C'est vraiment magnifique. À un quart d'heure du bivacco, juste à la frontière, se trouve un refuge suisse. J'étais aussi bien dans mon refuge.
Dans la descente, je suis impressionné par les marques de recul des glaciers. Ça fait peur pour la suite. Je descends tranquillement sur Simplonpass, gros col routier, et je continue en face, vers la Bistinepass. Je ne me presse pas, je suis largement dans les temps pour dormir au dessus de Stalden. Après manger, j'enchaine avec la Gibidumpass, puis suis un sentier en balcon bien roulant. Littéralement, car j'y croise plusieurs VTTs. Je me pose un peu avant Gspon (prononcer “Gspon”, c'est facile pourtant ! …) pour lire au soleil. Sans que je fasse attention, le ciel se couvre rapidement. Finalement, je repars en vitesse alors que des nuages noirs s'invitent. Je ne couperais pas à pluie. Forcément, à Gspon je m'égare et prend le mauvais chemin. Je remonte sous la pluie battante, et descend en vitesse vers Stalden en cherchant un spot pour bivouaquer dans cette pente sévère. Rien de rien, et la pluie ne s'arrête pas… Finalement, je trouve un coin, alors que par chance la pluie se calme. Je passe 10 minutes à retirer les branchages, sors l'abri, plante la première sardine… qui s'enfonce de 2 cm. Il n'y a qu'une fine couche de terre, dessous c'est de la caillaisse. Impossible de m'arrêter là…
Je repars en vitesse (et la pluie revient). Finalement, juste avant Staldenreid, je trouve une grange ouverte. Ouf. C'est pas un palace, loin s'en faut, mais au moins je serais au sec.
Bivacco typique (8 places de couchage, quand même)
Les glaciers disparaissent à un rythme effrayant
Dans la nuit, je suis réveillé en sursaut par un bruit d'enfer. Bombardement ? Largage de rucher plein d'abeilles dans ma grange ? Après une investigation digne de Sherlock (endormi, le Sherlock), il s'avère simplement que ma grange est sur le passage des arroseurs des prés alentours. Je retourne me coucher l'esprit tranquille, et le combo fatigue + bouchons d'oreille me fait vite oublier l'attaque sonore que je viens de subir.
Au matin, je descends à Stalden (altitude 700m : c'est bas !) pour y faire quelques courses et retirer enfin de l'argent. Ensuite, je dois remonter à l'Augstbordpass (altitude 2900m : c'est haut !). La journée promet. Du coup, j'achète sans mauvaise conscience 2kg de cacahuètes pour la suite et des gaufrettes au chocolat que je mange sur place.
J'attaque la montée vers Embd, charmant petit village où les morts ont une vue plus belle que le commun des mortels. Je m'y arrête longuement et profite des toilettes publiques pour me rafraichir. J'aime les toilettes suisses.
Je reprends la montée. C'est long, mais je marche à mon rythme et j'atteins le col pas trop tard. Par contre, niveau paysages, c'est un peu monotone. À par les glaciers de l'autre côté de la vallée, y'a pas grand chose à voir. Oui, après deux semaines de marche, je commence à faire mon difficile.
Forcément, qui dit longue montée dit longue descente. Et sur la partie suisse, y'a pas tellement de plat entre les deux. C'est ainsi que je me retrouve rapidement à Meiden, 1000m plus bas. On peut dire une chose, c'est que le chemin n'est pas optimal niveau dénivélation…
Comme je me sens bien, je décide de continuer un peu : 500m de montée de plus. Je ne suis plus à ça près aujourd'hui. Je continue à la recherche d'un bon spot sur un chemin en balcon, où je croise un autre randonneur. Nous engageons la conversation, qui porte sur nos parcours respectifs et sur son envie de faire le même genre de trucs que moi (il a fait les Alpes françaises il y a quelques années, mais sur le GR5). Alors qu'intérieurement je me félicite d'avoir ENFIN une vraie conversation avec un suisse… il m'apprend qu'il est français. Ce n'est pas aujourd'hui que les suisses remonteront dans mon estime… Alors qu'on va se séparer, il m'apprend qu'un petit kilomètre plus loin se trouve un bon spot. Effectivement, pour un bon spot, c'est un bon spot, avec vue panoramique et eau courante. Je termine la journée à poil dans le ruisseau, face aux glaciers. C'est aussi ça, la rando.
J'ai dormi juste sous le col de la Forclettaz (ou Forclettapass, ou Forgili, les trois noms sont indiqués). Il marque mon arrivée dans une zone où les gens commencent à parler français, enfin.
Du col, long sentier en balcon jusqu'à la descente finale sur Zinal, que je descends comme une balle au risque de passer pour un animal (peu banal) auprès des touristes qui ont du mal à monter (ok, j'arrête là). À Zinal, y'a un supermarché bien achalandé, donc j'en profite. J'y entre acheter des fruits frais, j'en ressors avec du pains et du chocolat (chocolaaaaat). Et des bananes, pour faire semblant de manger équilibré.
La suite est moins marrante, vu qu'il s'agit de remonter au sommet de la station. Lorsque je passe sous le téléphérique, petite pensée émue pour ces touristes qui ne savent pas la joie qu'on peut éprouver à monter des raidillons en plein cagnard en slalomant entre les bouses de vaches. Vraiment, si je n'étais pas occupé à maudire les concepteurs de stations de ski, je plaindrais bien les occupants des cabines qui me survolent sans effort.
Après une longue montée inintéressante qui se termine, comble du malheur, sur une large piste, je me retourne une dernière fois sur les glaciers de la vallée de Zinal avant de plonger (pas littéralement, malheureusement) vers la grande retenue du lac de Moiry. Le barrage est impressionnant, la foule qui le parcours aussi. Je m'arrête pas et fonce vers la montagne en face. Je fonce tellement vite que j'en perds mon chemin, et je dois redescendre, coincé entre deux hordes de zombies. Je sais, je suis plutôt dur avec les touristes, mais je reprends mes notes écrites à chaud…
Au passage, je croise des vaches noires qui se courent après. J'apprendrais qu'il s'agit de vaches d'Hérens, mauvaises laitières mais bonne pour le folklore : traditionnellement, les villageois du coin organisaient des combats de vaches pour élire "la reine". J'espère que leur agressivité ne se dirige que vers leurs congénères (où vers les touristes *sifflote*) (non, je ne suis pas un touriste).
Au lieu de remonter directement vers le col et de changer de vallée, je décide de rester de ce côté, où le paysage est magnifique, et de prendre le col suivant. Me voilà donc à remonter la vallée sur un beau sentier en balcon. Comme ce n'est plus une piste, il est désert, ce qui me convient bien.
Finalement, après avoir bien profité du spectacle que m'offrent lacs, glaciers et moraines, je passe le col du Tsaté et vais poser mon bivouac à côté d'un lac. La vue y est mirifique (je commence à épuiser les superlatifs). Il y a un ruisseau, donc je fonce faire mon naturiste et vais barboter dans l'eau. C'est donc dans le plus simple appareil que je me retrouve face à un traileur qui descend le col à toute allure.
Naturiste, oui (quand les conditions l'imposent, hein), mais pas exhibitionniste, donc je mets rapidement mon short (sale) sur moi (tout propre). Finalement, je crois qu'il ne m'a pas vu, mais il s'arrête surpris devant mes affaires déballées à côté du sentier. Il me voit alors et vient me taper la discut’. Forcément, un gars qui vient me parler, il est pas suisse : il est anglais. Il st super cool et me donne quelques conseils pour mon lendemain. Il me dit que l'eau du ruisseau vient des lacs marécageux du Tsaté, et il m'indique une belle source cachée derrière un mamelon.
Superbe coucher de soleil. Les quelques nuages drapent de rose les montagnes, et je me retrouve au cœur d'un tableau impressioniste du plus bel effet, de quoi rendre jaloux Cézanne.
Vaches d'Hérens, les vaches de combat du Valais
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#36 10-09-2015 20:14:54
- kodiak
- Pas assez léger, mon fils!
- Inscription : 09-06-2014
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Si, si, y'en a qui lisent. Moi je suis scotché depuis le premier jour ("Haha… Ce sera con...")!
c'est quoi, une Bocchetta ?
Ben, un col! (on est en Suisse, quand même)
j'achète sans mauvaise conscience 2kg de cacahuètes
Ou comment doubler le poids de son sac sans hésitation.
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#37 10-09-2015 20:39:21
- domweb
- Membre
- Lieu : Marseille / Jausiers (04)
- Inscription : 19-10-2011
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Super, ces glaciers, ces lacs gelés et ces bivacchi
Si j'avais une pensée profonde à exprimer ici, je serais déjà couché. Alors, je veille...
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#38 10-09-2015 20:52:38
- ester
- Membre
- Lieu : Bzh
- Inscription : 24-08-2011
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Bonjour Shanx,
Forcément, un gars qui vient me parler, il est pas suisse : il est anglais. Il st super cool et me donne quelques conseils pour mon lendemain. Il me dit que l'eau du ruisseau vient des lacs marécageux du Tsaté, et il m'indique une belle source cachée derrière un mamelon.
Doublement super cool, la rencontre !
Les échelons branlants, c'est bon pour l'adrénaline, moins pour l'espérance de vie…
Oups !
Grâce à vous, j'avance ! merci !
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#39 11-09-2015 21:51:51
- Myrtille88
- Membre
- Lieu : Provence
- Inscription : 30-09-2009
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Merci pour vos messages. C'est vachement plus motivant comme ça.
ah! il fallait le dire, on t'aurait boosté avant
Dis donc, ton coin d'Italie est vachement plus beau que le mien et des passages montagne extra Bravo
La partie Suisse aussi est super jolie, en tout cas ça se voit sur les photos
et super spots de bivouac
les bivaccos restent ouverts, chouette! Et personne?
quel est ce livre qui te fait manger des cacahuètes au lieu de te préparer un repas?
Dernière modification par Myrtille88 (11-09-2015 21:52:14)
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#40 11-09-2015 22:22:56
- nobru75
- Membre
- Inscription : 17-01-2010
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Il parait qu'en Italie , je crois que c'est pire en Suisse...le bivouac n'est toléré qu' a des endroits précis ( a proximité des refuges ) .
As tu ressenti cette nuance avec la France ?
merci , on a envie de mettre une croix sur une carte de chacun de tes spots tellement qu'ils sont beau
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#41 12-09-2015 17:17:50
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
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Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
quel est ce livre qui te fait manger des cacahuètes au lieu de te préparer un repas?
J'ai beaucoup lu. Tellement que j'ai lu tout ce que j'avais sur ma liseuse, et que les derniers jours j'avais plus rien à lire.
Au début j'avais de la Fantasy : Memory, Sorrow and Thorn, de Tad Williams, en 4 tomes. Un classique (il parait…), mais franchement pas top. Ceci dit, c'est le genre de bouquin (roman d'initiation un poil épique) que je suis incapable de lacher une fois commencé, quitte à rager toutes les trois pages devant la piètre qualité du machin.
Ensuite, j'avais beaucoup de Giono, mais ils était globalement assez courts (une centaine de pages à chaque fois). Mentions spéciales pour Collines, Un de Beaumugnes et Les Grands Chemins. J'ai aussi beaucoup aimé Un Roi sans Divertissement, mais je crois que j'ai pas trop compris la fin.
J'avais aussi Le Capital au XXIe siècle de Thomas Picketty, que je lisais parallèlement aux Giono (ça fait 900 pages). C'est pas mal, très instructif et bien écrit. Pour moi qui n'avait aucune base en économie, ça m'a donné quelques notions utiles.
Enfin, j'avais quelques babioles, la plus marquante étant Walden, de Thoreau. Il avait de bonnes idées, mais il est parfois un peu déconnecté ("holala je vis à 3km de mes voisins, j'suis trop un rebelle"), et puis c'est quand même un peu chiant.
Il parait qu'en Italie , je crois que c'est pire en Suisse...le bivouac n'est toléré qu' a des endroits précis ( a proximité des refuges ) .
As tu ressenti cette nuance avec la France ?
En Suisse je me suis pas posé de question. J'ai bivouaqué une fois juste à côté d'un alpage après avoir demandé, ils avaient pas l'air choqués.
En Italie je ne savais même pas que c'était interdit, et j'ai eu aucune remarque.
merci , on a envie de mettre une croix sur une carte de chacun de tes spots tellement qu'ils sont beau
Je ne montre que les plus beaux.
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#42 12-09-2015 17:31:05
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
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Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Partie 4 : Les Haudères – Morgex
Même si moins impressionnant, le lever de soleil est sympa aussi. La descente est quelconque, mais le pain au noix (accompagné de d'une tablette de chocolat, forcément) que j'achète aux Haudères est excellent. Je ne dirais pas le prix de ma gourmandise, c'est indécent… (Franchement, 7 euros pour ça ?!)
La montée vers Arolla alterne entre piste et sentier et croise réguliérement la route. Je n'en vois pas le bout. Je traverse rapidement la station, pase devant un hôtel “historique” et de drôle de souches peinturlurées, et retrouve les montagnes. Et les pistes. Et les téléskis. Et les nuages noirs qui s'invitent au dessus des glaciers.
Ils arrivent vite, mais plein d'espoir j'accélère le pas pour passer le col avant eux. Finalement, ils ne feront que passer en lachant quelques gouttes au passage, et je passe le col des chèvres tranquillement. La vue sur les langues des glaciers y est sympa. Tout est gris : la glace sale, les rochers, le ciel… La descente se fait sur des échelles. C'est rigolo, jusqu'à ce que le sentier traverse une moraine plus grande que le Liechtenstein. C'est long, et les nuages sont de retour.
Après quelques zig-zags, je perds patience et je demande à une jeune (occupée à faire un thé, alors que l'orage arrive. Pas de pression.) si je suis sur le bon chemin. Il semble, alors je fonce.
Arrivé au bord du lac, je me retrouve face à un mur d'eau qui descend de la vallée d'en face. C'est plus de la pluie, c'est le déluge qui s'abat sur moi. Mes pieds sont trempés au bout de 100m ; les bras mouillés à travers ma (vieille) rain-cut après 1km. Et toujours ces seaux d'eau qui tombent du ciel. Toute la pluie que je n'ai pas eu depuis deux semaines arrive d'un coup. Je vois une cabane à l'écart du chemin, et vais de son côté en espérant un abri. Il y a un auvent, avec une tables et des bancs, et un couple déjà installé. On se sert un peu et on attend que ça passe.
On discute peu, mais je leur fait pitié avec mes cacahuètes que je picore et, en partant, ils me laissent une barre et du pain presque frais. Ça change des cacahuètes, et je me régale. Le couple est remplacé par la jeune qui faisait du thé. Elle fait un tour du Valais, et son itinéraire (fait maison) est quasiment le même que celui de Bruno. Par contre, ce qu'elle et son sac de 20kg font en cinq jours, je le fais en moins de deux…
Elle décide de planter le bivouac pas loin en profitant du retour du soleil, pendant que moi je vais voir si le chalet plus haut peut m'accueillir. Il est fermé, mais l'ancienne étable est ouverte. Plutôt que de dormir sur le sol détrempé, je m'y installe pour la nuit.
J'ai bien fait de rester à l'abri : durant la nuit, le ciel s'est déchainé et à largué l'équivalent de la mousson indienne sur notre secteur. Je plains la suissesse sous sa tente. Plus tard, je me lève pour satisfaire la nature. Les étoiles disputent aux nuages l'apange du ciel. La brume est sur le lac, et la lune éclaire le tout d'une lumière surréaliste. Je resterais presque dehors pour admirer le tableau. Presque.
Au petit matin, les nuages ont gagné, mais au moins il ne pleut pas. Remettre les chaussettes et chaussures trempées est difficile. Après moins d'une heure de marche, je passe par la Barmaz, où se trouve un refuge non gardé des plus accueillants (16€ quand même…). Tant pis… J'enchaine ensuite trois cols dont le plus bas est à 2800m. Le paysage est en tons de gris : neige blanche, rochers noirs et nuages gris. Un bouquetin prend la pause au milieu des chaos rocheux. C'est le premier “gros” animal que je vois, il était temps.
Je pensais avoir une journée tranquille, avec un dénivelé moindre que d'habitude. Oui, mais le terrain n'est pas roulant, loin s'en faut. J'avance lentement à travers les pierriers, bien plus lentement que ce que j'avais espéré. Heureusement, les nuages s'écartent petit à petit, et me laissent admirer un paysage qui vaut bien la peine de se retrouver trempé au milieu des montagnes suisses.
Lors de la dernière descente (longue, comme toujours), je décide de m'arrêter manger un truc à la cabane de Louvie (ici, les refuges sont des cabanes. C'est un poil plus cher que les cabanes françaises.). Mais à ladite cabane, aucun prix n'est affiché, du coup je me pose devant et dévore mon repas gastronomique à base de galettes, saucisson et fromage.
Je reprends la route, avec comme objectif les 500km. Une fois la vallée atteinte, je dois la redescendre un peu avant de monter en face. Les nuages reviennent en force sur les crêtes, alors quand je trouve un abri je n'hésite pas, même si ça sent plus la vieille bique que la vieille pierre. 496km (officiels) au compteur : j'ai le moral.
Les nuages d'hier sont la brume de ce matin. Je décolle tôt et fonce vers l'Italie. Petit col rapide mais fatiguant, descente à l'ombre, et chocolaaaat à Liddes. Ensuite, faut remonter la combe de l'Â. Certes. Mais faut aussi l'atteindre, et avec toutes ces pistes forestières je tourne un peu. Finalement, en suivant le balisage raquettes pour l'hiver, ça passe. La combe est magnifique, dommage que le début (jusqu'à 2000m quand même) se fasse sur piste… Je m'arrête à la buvette de la tsissette demander la météo (ils ont la 3G !). Beau avec nuages. Yes ! Italie, me voici !
La suite est magnifique, sur un sentier peu marqué. Très bel abri à la Vouasse, le genre de coin où j'aurais adoré passer la nuit. Plus haut, des sables blonds-roux donnent son nom au col du névé de la rousse. Le massif du Mont-Blanc me fait face. Malgré les glaciers qui font grise mine, la vue est toujours impressionnante.
Je descends sous le soleil jusqu'à rejoindre le parcours du TMB. Je n'y coupe pas, je croise les premières hordes de mulets de la journée. Alors que je vais commencer à monter le col du Grand Ferret, en moins d'un quart d'heure les nuages noirs s'ammoncellent au dessus. Je mets le turbo et monte 300m en une vingtaine de minutes. L'orage éclate au moment où j'atteins l'alpage de la Peulaz, qui fait aussi refuge. Je rentre pour m'abriter. Renseignements pris, la nuit (avec douche et électricité) ne coûte “que” 23€. C'est moins cher qu'en France, donc j'en profite. L'orage est court et le soleil revient vite, mais plus tard dans la soirée la pluie me confortera dans mon choix.
Du coup, je ne suis pas en Italie (mais pas loin). Je me débarrase du reste de ma monnaie suisse en achetant tout ce que je peux de tome. Même avec mes 4 francs, j'arrive à avoir un bon morceau, et ils me donnent du pain avec. Dans la soirée, j'emprunte à des TMBistes leur topo de la FF rando : les temps indicatifs sont de 300m de D+ et 450m de D- à l'heure. Wow, ils prennent leur temps. Je discute avec le mec qui me prête son topo. À l'écouter, on croirait qu'il a fait mieux que Lewis et Clarke. Calme-toi, c'est juste le TMB hein… Je ne sais comment, mais il croit que je fais une portion du TMB (peut-être parce que je lis le topo), et commence à me donner des conseils quant à mon équipement. En même temps, je ne paie pas de mine, avec mes baskets et mon petit sac. Son discours change légérement quand il apprend que j'en suis à 500km de marche et que c'est seulement ma deuxième nuit en refuge.
Première vue sur le massif du Mont-Blanc
Bon, aujourd'hui, Italie ! En même temps, la frontière est à une heure, et le temps semble se dégager. Je compte aller jusqu'à Morgex pour me ravitailler et dormir dans le coin. Initialement, j'avais prévu de dormir en gite à Morgex (pour recharger les batteries), mais ayant dormi en refuge ça n'est plus nécessaire.
Au col du Grand Ferret, je surplombe le beau Val Ferret. Je suis le premier au col, mais dans la descente je croise tous les TMBistes qui partent à la même heure du refuge en contre-bas. J'ai vraiment du mal avec ces randos pré-formattées, où des moutons suivent aveuglément leurs topos et “le bon sens”, bon sens faisant généralement 70l et 20kg. Pas de MULs dans le lot…
En bas, il y a foule, bitume et voitures. Je remonte rapidement vers le col d'entre deux sex (?), puis je coupe pour rejoindre le col du Bataillon d'Aoste. Je quitte enfin le TMB, mais me retourne réguliérement pour admirer le Mont-Blanc. Le sentier du col du Bataillon d'Aoste est impressionnant : il a été (il y a longtemps) aménagé, probablement par les militaires, et des petits murs de soutènement en pierre supportent ses lacets serrés. Au col, je mange et passe un coup de fil à un ami. J'apprends que ma rentrée, qui devait supposément se faire vers le 24 août se fera le 14 septembre… Bon, j'avais raccourci mon parcours à cause de ça (sinon je serais parti d'Autriche, pour faire encore plus comme Bruno), donc je l'ai un peu mauvaise. Mais au moins, j'ai le temps de profiter de la fin.
Longue descente vers Morgex. En chemin, je me perds. Mes notes : “Descente affreuse. […] Saleté de balisage italien à la con”. Les 1000 derniers mètres de descente se font sur une piste à moitié goudronnée, on a vu mieux.
À Morgex, c'est jour de fête. Je profite du marché traditionnel pour acheter des saucissons bizarres (très tendres, et super bons) et du parmesans 18 mois presque sucré et fantastique. J'achète aussi une nouvelle paire de chaussette pour le bivouac, pour pouvoir marcher avec ma paire encore en bon état qui jusque là ne me servait que pour la nuit.
Je reviens un peu sur mes pas et pose mon bivouac au dessus de Morgex. Aujourd'hui, c'était mon 20ème jour de marche (pour 550km) ; demain, c'est la France ! Par contre, pour y aller je n'ai que des cartes OCM de mauvaise qualité, ça va pas être rigolo…
Dernière vallée italienne, et derrière... La France, enfin !
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#43 12-09-2015 18:31:10
- domweb
- Membre
- Lieu : Marseille / Jausiers (04)
- Inscription : 19-10-2011
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Mention particulière pour deux photos : celle de la montagne noire dans les nuages, et celle avec la terre blanche en premier plan
Bravo, et merci !
Si j'avais une pensée profonde à exprimer ici, je serais déjà couché. Alors, je veille...
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#44 12-09-2015 19:01:21
- kodiak
- Pas assez léger, mon fils!
- Inscription : 09-06-2014
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Heureux de trouver quelqu'un qui trouve Walden un peu déconnecté et quand même un peu chiant. Sympa les photos de bouquetins !
Perso, j'aime beaucoup la photo où le Mont Blanc fait pendant à une cabane dont il ne reste qu'une 1/2 charpente.
Certaines de tes photos hébergées sur ton site ne sont pas visibles, sans doute une question de permissions.
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#45 13-09-2015 10:02:24
- cinqminutestreize
- Membre
- Lieu : 70
- Inscription : 28-08-2015
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Tes photos sont une nouvelle fois splendides. Pour ma part, je trouve que celle du sentier au sommet de la petite crête herbeuse centré plein milieu de la photo avec le panorama grandiose en arrière plan est une invitation au départ irrésistible.
Pour "Un roi sans divertissement", comme toi, j'avais bien aimé sans forcément tout comprendre de la troublante fin de Langlois. Un petit passage ici t'aidera surement à l’apprécier encore d'avantage.
La fin de ton passage en Suisse est marquée, il me semble, de quelques agacements. Les helvètes, touristes, mulets, skieurs y sont à la fête... pourtant "y'en a des biens" !
Je parie que le régime cacahuètes est à l'origine de ces pensées misanthropiques et que tes prochaines étapes, nourries de tome et de parmesan 18 mois, vont te réconcilier avec tes contemporains, ou pas...
Encore merci du retour et bravo!
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#46 13-09-2015 10:06:49
- ester
- Membre
- Lieu : Bzh
- Inscription : 24-08-2011
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Bonjour Shanx,
Je ne sais comment, mais il croit que je fais une portion du TMB (peut-être parce que je lis le topo)
La plupart des randonneurs suivent le même circuit, s'arrêtent aux mêmes endroits, et par conséquent se connaissent.
Vu sous cet angle-là, si tu es nouveau et que tu as un sac léger, c'est que tu ne fais qu'une fraction de Tmb.
Grâce à vous, j'avance ! merci !
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#47 13-09-2015 18:23:07
- bruno7864
- partir, partir et découvrir
- Lieu : toujours dans la Lune
- Inscription : 11-10-2012
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Salut shanx, et bravo
Au col du Grand Ferret, je surplombe le beau Val Ferret. Je suis le premier au col, mais dans la descente je croise tous les TMBistes qui partent à la même heure du refuge en contre-bas. J'ai vraiment du mal avec ces randos pré-formattées, où des moutons suivent aveuglément leurs topos et “le bon sens”, bon sens faisant généralement 70l et 20kg. Pas de MULs dans le lot…
Après que tu m’aies indiqué par mail que cette partie était sur le TMB, je me suis empressé de trouver un plan B. Après le col du névé de la Rousse au lieu de descendre je suis resté à gauche et ai filé vers les lacs de fenêtre, la fenêtre de ferret, le col de st Rhémy etc. et cette partie a été un été un grand bonheur.
mille excuses pour ce mauvais aiguillage
Au col, je mange et passe un coup de fil à un ami. J'apprends que ma rentrée, qui devait supposément se faire vers le 24 août se fera le 14 septembre… Bon, j'avais raccourci mon parcours à cause de ça (sinon je serais parti d'Autriche, pour faire encore plus comme Bruno), donc je l'ai un peu mauvaise. Mais au moins, j'ai le temps de profiter de la fin.
tu as bien fait. Tu auras d'autres occasions de faire la partie Autrichienne
Je reviens un peu sur mes pas et pose mon bivouac au dessus de Morgex. Aujourd'hui, c'était mon 20ème jour de marche (pour 550km) ; demain, c'est la France ! Par contre, pour y aller je n'ai que des cartes OCM de mauvaise qualité, ça va pas être rigolo…
Le passage refuge du Ruitor - frontière française a été pour moi très éprouvant coté orientation. Avec un brouillard à couper au couteau, des sentiers qui partaient dans tous les sens aux abords de la frontière, et aucune carte Topo entre le lac d'Arpy et la frontière ça a été un vrai casse tête. Heureusement ma trace GPS pourtant construite approximativement m'a sauvée
Dernière modification par bruno7864 (13-09-2015 18:24:04)
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#48 13-09-2015 21:18:50
- Myrtille88
- Membre
- Lieu : Provence
- Inscription : 30-09-2009
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
impressionnée par la quantité de lecture
tu lis le soir? je me trouve souvent pas trop à mon aise pour lire et de ce fait ne lis jamais très longtemps
j'aime bien Giono et Collines, j'ai essayé de lire par 2 fois Picketty mais ça me tombe des mains pourtant je lis souvent des livres sur l'économie, Jjondalar ne va pas être content si tu dis que Thoreau c'est ch...., par contre je suis un peu d'accord avec toi
Très belles étapes en Italie
Les edelweiss sont pour Archimboldi
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#49 14-09-2015 20:23:29
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
- Site Web
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Merci à vous tous pour vos messages.
Shanx a écrit :Au col du Grand Ferret, je surplombe le beau Val Ferret. Je suis le premier au col, mais dans la descente je croise tous les TMBistes qui partent à la même heure du refuge en contre-bas. J'ai vraiment du mal avec ces randos pré-formattées, où des moutons suivent aveuglément leurs topos et “le bon sens”, bon sens faisant généralement 70l et 20kg. Pas de MULs dans le lot…
Après que tu m’aies indiqué par mail que cette partie était sur le TMB, je me suis empressé de trouver un plan B. Après le col du névé de la Rousse au lieu de descendre je suis resté à gauche et ai filé vers les lacs de fenêtre, la fenêtre de ferret, le col de st Rhémy etc. et cette partie a été un été un grand bonheur.
mille excuses pour ce mauvais aiguillage
Tu n'as pas besoin de t'excuser. J'ai adoré les paysages. C'est souvent surfait, mais le Mont-Blanc reste un massif magnifique et fascinant. C'est juste dommage qu'il y ait autant de touristes, ça casse un peu l'esprit.
Shanx a écrit :Je reviens un peu sur mes pas et pose mon bivouac au dessus de Morgex. Aujourd'hui, c'était mon 20ème jour de marche (pour 550km) ; demain, c'est la France ! Par contre, pour y aller je n'ai que des cartes OCM de mauvaise qualité, ça va pas être rigolo…
Le passage refuge du Ruitor - frontière française a été pour moi très éprouvant coté orientation. Avec un brouillard à couper au couteau, des sentiers qui partaient dans tous les sens aux abords de la frontière, et aucune carte Topo entre le lac d'Arpy et la frontière ça a été un vrai casse tête. Heureusement ma trace GPS pourtant construite approximativement m'a sauvée
Finalement je m'en suis bien sorti alors. (voir la suite, qui arrive)
impressionnée par la quantité de lecture
tu lis le soir? je me trouve souvent pas trop à mon aise pour lire et de ce fait ne lis jamais très longtemps
Je lisais minimum 2h par soir. En même temps, quand on ne fait pas à manger, on a du temps libre. Et je lis vite.
j'aime bien Giono et Collines, j'ai essayé de lire par 2 fois Picketty mais ça me tombe des mains pourtant je lis souvent des livres sur l'économie, Jjondalar ne va pas être content si tu dis que Thoreau c'est ch...., par contre je suis un peu d'accord avec toi
Picketty, c'est parfois un peu technique (j'ai d'ailleurs sauté les passages les plus relevés, comme il le suggère), et c'est un bon pavé. Mais coupé avec la poésie de Giono, ça passe.
Les edelweiss sont pour Archimboldi
Et c'est pas fini.
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#50 14-09-2015 20:45:17
- Shanx
- Sanglier MUL
- Lieu : Probablement au boulot :(
- Inscription : 22-04-2012
- Site Web
Re : Liechtenstein – Menton : une traversée des Alpes
Partie 5 : Morgex – Modane
133km, 12200m D+, 5 jours
Je traverse Morgex encore endormie alors que le ciel n'affiche que la promesse d'un beau soleil. Pour monter à Arpy, je peux prendre des chemins non balisés, mais je crains de me perdre. Je reste donc sur la route et m'enfile le dénivelé d'un bon pas. C'est pas si mal que ça, et y'a peu de passage.
Arpy est un ancien village minier, et au fond de son vallon je passe devant l'entrée de la mine. C'est impressionnant de se dire que là où je me balade dans une forêt bucolique, des gens se sont ruiné la santé et la vie pour des bouchées de pain… Je continue jusqu'au beau lac d'Arpy. Le ciel se voile progressivement, je pense que j'aurais de la pluie dans la journée.
Au col, un couple remet d'aplomb le panneau. En me voyant regarder d'un air interrogateur les directions, le mec me parle. En italien. Vite. À peine cliché. Mais au moins je peux mettre à profit ma connaissance de la langue : “No italiano”. Je ne sais pas si c'est l'accent, mais ça fait rire la femme qui s'exclame “Mais il est français !”. C'est un couple franco-italien, donc ils parlent très bien français. C'est bien ma chance, parce qu'ils m'apprennent que le chemin prévu (celui des traces de Bruno) n'est pas conseillé : long, chiant, orientation difficile et surtout dangereux (gros bloc et jamais de passage). Ils me conseillent un autre itinéraire, et montent avec moi jusqu'au col de la croix. Ma première rencontre en dehors de la Suisse, et je vois la différence…
Ensuite je suis un long sentier en balcon qui m'offre de belles vues. Je coupe à travers la pente pour rejoindre le lac du plan du glacier, et remonte vers les lacs de Bellacomba. Enfin ça, c'est la théorie, parce qu'entre les deux se trouve un torrent en furie. La femme m'avait parlé d'une passerelle, mais j'en ai déjà franchi une ; et elle m'avait parlé d'un gué… Bon, je perds un bon quart d'heure avant d'enlever les chaussures pour traverser. Puis un doute me traverse… Je remets les chaussures, je descends de… 30m, et je vois LA passerelle, la bonne. Bref.
Je remonte vers Bellacomba, qui porte bien son nom. Par contre, j'ai pas de carte pour atteindre le col du Tachuy et la frontière avec la France. Et le balisage est… italien. Après avoir demandé à toutes les personnes que je croise, je trouve la bonne sente et me dirige d'un bon pas vers la France, et vers la pluie. Au col, je croise un groupe de trois amis (amis entre eux, moi je les connais pas). Nous restons assez longtemps à discuter, ils sont admiratifs de ce que je fais. Nous redescendons ensembles, avec moi qui parle, parle et parle. Ça fait trois semaines que je ne parle pas, là j'en ai l'occasion alors je me lache. Au moment de nous quitter, et alors que les premières gouttes tombent, ils me donnent… à manger ! Des barres et surtout des pâtes de fruit. Je les garde pour la suite, mais je m'en lèche déjà les babines.
J'attends une accalmie à l'abri avant de poser mon bivouac. JE SUIS EN FRANCE. Dans ma tête, c'est un feu d'artifice. Mon cerveau fait une danse du ventre.
Quelques nuages sont encore là, mais j'ai confiance. Par contre, toujours pas de réseau. J'ai peur que mes parents s'inquiètent inutilement.
Je monte tranquillement le col de Montséti, en me retournant pour admirer les premières lueurs du soleil sur les montagnes. Mes pieds sont rapidement trempés par les hautes herbes. J'adore la sensation (hum hum). Après être redescendu, je passe devant le refuge de l'Archeboc. Comme j'ai un doute sur la suite de mon itinéraire, je m'y arrête et j'en profite pour y prendre un petit déj. C'est désert, il n'y a que la gardienne et son fils. Ils me renseignent sur la suite (en fait c'est balisé), sur l'enneigement, et me disent comment monter sur différents 3000 du secteur, au cas où je veuille faire un détour. En plus de ça, ils m'apprennent que les orages des jours précédents ont fait sauter le réseau SFR, ce qui explique que je n'ai pas de réseau. Gentiment, la gardienne me propose d'utiliser leur téléphone pour que j'appelle mes parents.
La montée vers le col de l'Argentière est donc balisée. Plutôt vaguement, mais bon, il suffit de monter tout droit donc l'orientation n'est pas trop difficile. Le col est magnifique, dommage que les nuages soient revenus en force et m'empêche de gravir la pointe de l'Archeboc (j'adore ce nom).
Descente tranquille en hors sentier et à l'azimut. Les nuages s'en vont un à un, et les premiers glaciers de la Vanoise me font face. De l'autre côté se trouve le Mont Pourri. Sympa la vue.
Je mange devant une petite retenue d'eau, avant de me lancer sur le sentier en balcon qui surplombe la vallée de Tignes. C'est long et fatiguant sous ce cagnard. J'hésite à m'engager sur la Grande Sassière ce soir, mais j'ai peur de ne pas trouver de spot, donc je ne prends pas de risque et continue jusqu'au parking du Saut, point de départ classique pour l'ascension. Au passage, je croise une bergerie et voit au loin l'impressionnant troupeau qui recouvre des flancs entiers de la montagne. Mine de rien, j'arrive assez tard et fatigué, ce qui est étonnant au vu du profil plutôt tranquille de l'étape.
J'engage la discussion avec un couple qui redescend des contreforts de la Grande Sassière et qui dort dans un fourgon aménagé sur le parking. Ce sont des montagnards purs jus (il est alpiniste), et nous discutons longuement. Ils me fournissent plein de renseignements pour la Vanoise, qu'ils connaissent bien, mais émettent des doutes sur mon équipement, notamment sur mes chaussures, surtout quand je leur dit que je veux faire la Grande Sassière le lendemain. Au final, ils m'offrent un repas complet : couscous, bière, fromage, pain et pêche. Leur gentillesse me touche.
Nous levons souvent les yeux sur l'imposante falaise et l'arrête qui mène au sommet. Demain, j'y serais !
L'objectif du lendemain : l'Aiguille de la Grande Sassière (3747m)
Réveil à 4h. Ça pique. Par coïncidence, c'est aussi une des nuits les plus froides de ma traversée : la condensation à gelé. Je ne suis encore qu'à 2000m, la suite promet. La sente est bien marquée, et je monte rapidement. Moins d'une heure plus tard, je suis rattrapé et doublé par deux mecs. C'est rare, des gens qui me doublent en montée. Eux font, à la louche, entre 700 et 800m de D+ à l'heure. Costauds.
Juste après, je les rejoins alors qu'ils finissent une pause. je leur demande si d'après eux le sommet est accessible sans neige. D'habitude, il faut attendre la mi-août pour que ce soit possible, mais cette année étant sans neige, j'ai bon espoir. Sauf que je me fais assez violemment prendre partie par le plus vieux, qui m'accuse d'être irresponsable car je n'ai pas de crampons. Il me parle de deux de ses amis qui seraient morts car pas assez équipés… Ok, ça me fait une belle jambe. Je pense qu'il est traumatisé par mes vieilles baskets trouées et mon petit sac. Je les laisse repartir devant.
Il s'avère que la montée est super simple. L'arrivée sur l'arrête, avec le glacier à quelques mètres et le lever de soleil sur la Vanoise est un moment fort. Par contre, il fait franchement frais (la terre est gelée) et un vent glacial me tient compagnie. Je remet la doudoune et progresse sur l'arrête. La montée finale, au dessus de 3500m, est raide. Du genre super raide. Je mets mes mains sur les rondelles des bâtons, mais j'ai quand même le dos droit (ou presque ). On en voit pas la fin (littéralement), alors quand je débouche sur la plateforme sommitale c'est une belle surprise. Les deux repartent au même instant, ce qui me laisse le sommet pour moi tout seul. Étonnament, un bout est abrité du vent, j'y reste longtemps à me gaver les yeux. Je vois toutes les Alpes : Valais, Mont-Blanc, Vanoise… Jusqu'au Viso !
Je redescends alors que les suivants commencent à arriver. Durant la descente, je croise pas mal de monde, et je me félicite d'être parti si tôt. Au parking, je laisse un petit mot à mes bons samaritains de la veille, puis suis la cohue jusqu'au lac de la Sassière. Dans les environs du lac se trouvent de nombreuses Edelweiss, celles proches du chemin étant protégées par de petits cercles de pierre. Je mange au passage de Pichery, sous les doigts de la montagnes, avant de me lancer dans la raide descente vers Val d'Isère. Le coin est blindé d'Edelweiss. Avec la station de ski en contre-bas, ça fait un peu brochure publicitaire.
Je reste deux heures à Val d'Isère : recharge du tél à l'OT, courses, goûter (chocolaaaaaaaat). Je croise un guide, et lui demande des renseignements pour les crêtes que je voudrais faire. Ses réponses sont à peu près toujours les mêmes : “Je fais ça en hiver, pas en été. Appelez plutôt les refuges.”. Merci. Par contre, la météo pour le lendemain est franchement moyenne, donc ça m'embête pour justement faire ces crêtes. On verra bien.
Enfin, je reprends le GR5 pour monter au col de l'Iseran. Le chemin est pas folichon, au milieu des pistes, mais j'avance assez vite malgré le dénivelé déjà effectué aujourd'hui. Au final, ce sera une journée à presque 3000m de D+. Je me pose juste sous le col, contre une station de départ de télésiege qui me protège du vent. Les prises fonctionnent, j'en profite pour recharger rapidement les appareils.
Depuis le sommet, on voit toutes les Alpes jusqu'au Viso
Le vent s'est encore aggravé durant la nuit. Et comme prévu, le temps est franchement maussage (euphémisme). Je décide donc de ne pas faire la crête, car de ce que j'en ai lu il vaut mieux que tout soit sec. Je m'octroie une grasse mat', mais vers 8h du personnel des remontées passe prendre du matos. Je remballe tout vite fait et passe le col malgré le vent qui veut me faire farie demi-tour. De l'autre côté ça va mieux. Je passe au pont de la neige, et remonte le beau vallon de la Jave en direction du col des Fours. De là, j'enchaine la pointe des Fours, les pointes nord et sud de Bézin et la pointe de la Met. Quatre 3000 de plus, yay.
En redescendant de la pointe des Fours, je croise un groupe avec un accompagnateur en moyenne montagne. Le terrain est un poil délicat (très raide, pierrier de gravier/sable), il leur a installé une main courante. Ils regardent d'un air ahuri le débile qui les double en courant à moitié dans la pente.
Je suis rentré dans le parc de la Vanoise, ce qui veut dire que je n'ai plus le droit de bivouaquer. Je ronchonne, mais au fond je suis content d'avoir une bonne excuse d'aller dans un refuge, surtout avec ce temps. Je passe donc un coup de fil au refuge du col de la Vanoise. Cent places… mais sans place pour moi. Devant mon dépit, on me propose de venir quand même, en me disant qu'on me trouvera une place quelque part. Moi ça me va.
Je traverse donc sous la pointe de Méan Martin vers le col de la Rocheure. Malgré le mauvais temps, j'ai adoré tout ce secteur. La suite de la journée est inintéressante. Elle se fait en grande partie sur la piste, les nuages cachent le paysage et une pluie fine mais persistante m'accompagne jusqu'au refuge. J'arrive trempé dans le batiment bondé. J'y apprends qu'il y a eu un désistement, et je récupère la dernière place de libre.
Le refuge est cher, plein à craqué, il y fait trop chaud, mais au moins mes habits sèchent. En tout cas je ne conseille pas l'adresse, surtout que je les considère comme des arnaqueurs : ils interdisent le bivouac autour du refuge, alors qu'il y a largement la place.
La nuit n'a pas été très bonne : il faisait vraiment trop chaud. Je pars tôt dans le brouillard. Je veux aller jusqu'au dessus de Modane, donc une bonne journée m'attend.
Je dois passer par le célèbre lac des assiettes. Après un quart d'heure de marche, toujours pas vu. 20 minutes, 25 minutes… Pourtant, je suis sûr de moi. Le lac a disparu, bien aidé par le brouillard. Je continue. Bonne montée vers le col du grand Marchet, les nuages font mumuse avec les montagnes, c'est beau. Du col, je tire vers le col du petit Marchet, que j'atteins après quelques hésitations dans les pierriers. Le cirque du petit Marchet est fermée par une véritable muraille, c'est étonnant. La suite de la journée se fait sur le sentier du tour des glaciers de la Vanoise, il y a donc un peu de monde. Le passage au cirque du Génépi est absolument magique, avec ses glaciers et ses torrents.
Pour avancer un peu, et parce que le ciel se recouvre encore, je redescends sur le GR pour passer le col de Chavière. La montée est longue et sur piste, mais régulière. J'en profite pour faire tourner la machine, et j'avance assez vite. Après un passage dans le brouillard, je passe devant le refuge de l'Orgère et pose le bivouac un peu au dessous. Je suis juste au dessus de Modane. Ça fait plus de 700km que je marche, et j'arrive dans la partie que psychologiquement j'appelle “la fin”. Oui, il ne reste que 300km, autant dire que c'est bientôt la maison, non ?
Chamois peu farouche (quand même un peu : il s'enfuiera juste après)
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