Vous n'êtes pas identifié(e).
- Contributions : Récentes | Sans réponse
Annonce
#51 05-10-2015 19:43:37
- bruno7864
- partir, partir et découvrir
- Lieu : toujours dans la Lune
- Inscription : 11-10-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Salut Guy,
désolé pour le délai de réponse:
j'imagine que c'est un poste d'observation pour la chasse ou "jagdstation" sans doute?
Pour les blessures, Le changement de type de chaussures, m'a aidé à guérir certains maux, mais tu as raison j'ai sans doute trop forcé, malheureusement pas que dans les premiers temps. Quelques jours après m'être arrêté j'ai commencé à avoir des douleurs aux articulations et des pieds très douloureux. Je marche comme un ptit vieu, alors qu'en rando il fallait que je me freine. Plus de trois semaines après m'être arrêté les douleurs commencent enfin à faiblir. Je croise les doigts, mais il faut que je me rende à l'évidence : je vieilli et une longue rando n'arrange pas les choses léger ou pas
....bientôt la suite
Dernière modification par bruno7864 (05-10-2015 19:50:45)
Hors ligne
#52 11-10-2015 08:29:43
- Glop^2
- Membre
- Inscription : 19-04-2013
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Salut Bruno,
je n'avais pas encore pris le temps de te lire, très jolis photos et récit, merci et vivement la suite.
Si on randonnait plus souvent, on aurait moins la tête aux bêtises.
Hors ligne
#53 11-10-2015 10:41:27
- Jerichay
- Conventionnel Montagnard
- Lieu : A gauche hors sentier
- Inscription : 03-04-2015
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Salut bruno,
Je suppose, ayant lu ta liste à deux reprises, que les photos sont faites par ton iphone ?
Il n'existe que des points de vue.
Hors ligne
#54 11-10-2015 16:01:29
- bruno7864
- partir, partir et découvrir
- Lieu : toujours dans la Lune
- Inscription : 11-10-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Salut Jerichay oui photos faites avec smartphone, ça va en décevoir plus d'un mais tant pis:
- ça m'a évité de porter un APN en plus qui ne m'aurait pas apporté grand chose. Comme beaucoup des photos postées sur RL mes photos ont été prises en extérieur et en plan large. Peu manquaient de piqué pour être exploitable. Les photos pas exploitables étaient plus souvent dû à un mauvais cadrage, une mauvaise exposition, un endroit de prise de vue pas adapté pour retranscrire ce que j'aurais souhaité. Et là un APN n'y aurait rien changé.
Un des gros avantages du smartphone est une possibilité de retouche bien plus large que sur un APN et surtout qui sur un APN est limité par la petite taille de l'écran. Mais ce qui a définitivement cellé mon choix du smartphone a été le fait de pouvoir poster sur le net mes clichés en cours de rando, chose importante sur un long périple
Je ne recherche pas la qualité concours photo, je ne fais pas non plus d'expos photos. Je cherche juste à avoir un matériau qui puisse retranscrire ce que j'ai pu voir et vivre, avec un appareil à dispo à tout moment. Le smartphone est dans ma poche, en deux clic il est opérationnel.
La seule limitation à mon goût du smartphone est le zoom optique pour la prise de vue d'animaux sauvages. Sur ce point je ne traque pas le moindre animal, je laisse la surprise de la rencontre, et j'ai eu la chance de côtoyer à quelques mètres des bouquetins, chamois, marmottes et ai pu faire quelques clichés peut être pas de la meilleure qualité mais peu importe car, l'objectif de ma rando n'était pas de faire un reportage animalier.
Un de mes plus grands moments a été d'observer et écouter de loin un troupeau de chamois dont les jeunes jouaient dans une falaise abrupte. Là sauf à déployer un matériel d'enregistrement audio visuel pas vraiment transportable, un APN un bridge, même un reflex n'auraient pas pu retranscrire la scène.
histoire d'une nuit agitée
..de vaches et leur cloches...grrr tournant autour de mon abri toute la nuit. conclusion: vive les bêtes sauvages qui s'enfuient avant qu'on ai eu le temps de les prendre en photo
au petit matin, malgré que je les ai chassé, malgré que la prairie soit immense, elles sont toujours là curieuses, jusqu'à venir lécher mon abri
Les joies de la cohabitation en rando
la vache qui parle: "salut à tous les potos de RL...".
Dernière modification par bruno7864 (10-09-2018 18:50:50)
Hors ligne
#55 11-10-2015 16:58:59
- kodiak
- Pas assez léger, mon fils!
- Inscription : 09-06-2014
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Je ne recherche pas la qualité concours photo, je ne fais pas non plus d'expos photos. Je cherche juste à avoir un matériau qui puisse retranscrire ce que j'ai pu voir et vivre, avec un appareil à dispo à tout moment.
+1
Hors ligne
#56 11-10-2015 17:40:59
- claudius
- Membre
- Inscription : 02-02-2009
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
+1
Hors ligne
#57 12-10-2015 22:04:54
- domweb
- Membre
- Lieu : Marseille / Jausiers (04)
- Inscription : 19-10-2011
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Pour les blessures, Le changement de type de chaussures, m'a aidé à guérir certains maux, mais tu as raison j'ai sans doute trop forcé, malheureusement pas que dans les premiers temps. Quelques jours après m'être arrêté j'ai commencé à avoir des douleurs aux articulations et des pieds très douloureux. Je marche comme un ptit vieu, alors qu'en rando il fallait que je me freine. Plus de trois semaines après m'être arrêté les douleurs commencent enfin à faiblir. Je croise les doigts, mais il faut que je me rende à l'évidence : je vieilli et une longue rando n'arrange pas les choses léger ou pas
Mon pauvre Bruno !
J'en suis là aussi, toujours suite à ma sortie à Prapic . Je retourne chez mon podologue bientôt pour faire corriger mes semelles, j'ai des douleurs aux 2 pieds.
J'adore la dernière photo de ton abri, on dirait qu'il est en fibre de verre, tellement il est bien tendu !
Si j'avais une pensée profonde à exprimer ici, je serais déjà couché. Alors, je veille...
Hors ligne
#58 13-10-2015 23:44:58
- bruno7864
- partir, partir et découvrir
- Lieu : toujours dans la Lune
- Inscription : 11-10-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
J'adore la dernière photo de ton abri, on dirait qu'il est en fibre de verre, tellement il est bien tendu !
Et pourtant il venait de subir la tempête pendant toute la soirée.
J'aurais du filmer plus pleine toile car c'était impressionnant. la toile prenait des rafales de vent qui la creusait de 30 à 40cm, sans parler des seaux d'eau. Ça a duré 2 heures comme ça. Aucun assemblage n'a cédé, aucun piquet n'a lâchè. Je n'ai même pas eu à retendre l'abri une fois l’accalmie arrivée. Il n'y avait pourtant que 6 piquets pour fixer cet abri. Ouf....
8 août 18h30, en dehors de quelques nuages ce lieu semble si paisible, ça ne va pas durer
Dernière modification par bruno7864 (28-10-2015 23:54:10)
Hors ligne
#59 15-10-2015 00:13:53
- bruno7864
- partir, partir et découvrir
- Lieu : toujours dans la Lune
- Inscription : 11-10-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
le détail des journées
9ème journée de marche
10ème journée de marche
11ème journée de marche
12ème journée de marche
13ème journée de marche
14ème journée de marche
Après Hohentauern petit village, ou se trouve une supérette pour faire son ravitaillement, on attaque une ligne de crête se déroulant sur plus de 30km jusqu'au dessus de Donnersbachwald. Les sommets s'enchainent les uns après les autres dans une diversité incroyable.
Tout n'est pas des plus aisé surtout les premières parties près du massif du Grosser Bösenstein ou l'on évolue sur une crête étroite dans le rocher et la végétation.
En cas de mauvais temps on pourra éviter une partie des crêtes battues par le vent, en contournant vers l'ouest certaines parties ardues à partir du col Perwurzpolster.
L'eau par ici ne manque pas. On pourra en redescendant de quelques centaines de mètres trouver des petits lacs ou quelques cours d'eau et des zones un peu moins exposées pour bivouaquer.
la montée de départ vers le Grosser Hengst en premier plan puis kleiner Bösenstein dans les nuages(2400m)
la progression bastonné par le vent est délicate pour descendre vers le col de Perwurzpolster. au fond dans les nuages le Zinkenkogel, je filerai coté droit pour contourner la ligne de crête et la reprendre plus loin
à flanc de montagne la végétation est dense. Le sentier évolue au milieu de tout ça on le trouve en sondant le terrain avec les pieds
une "jagdhütte" cabane de chasse, ornée de trophées
vue du bas sur les crêtes, et ce terrain gras qui freine la progression
retour sur les crêtes. Après le Zinkenkogel, il y a toujours un coté où l'on peu passer sous la ligne de crête et rester à l'abri du vent
en contrebas des zones moins exposées avec des petits lacs et cours d'eau idéales pour le bivouac
Les rhododendrons couvrent les pentes les moins raides
des crêtes jusqu'à plus soif avec une vue à 360°
tout autour est sauvage et verdoyant
seules de temps à autres, quelques pierres aux couleur du drapeau Autrichien rappellent que l'on est sur le "Zentral Alpenweg". en dehors de ça rien
quelques cailloux magiques brillent dans la verdure
le Karlspitze marque la fin de chemin de crête inoubliable
Et on arrive à Donnersbachwald puis Saint Nikolaï
Plus de 1000 mètres plus bas dans la vallée le contraste est saisissant. Des petits villages coquets aux maisons repeintes à neuf des abords de route taillés quasi au ciseau. Le randonneur crasseux dans cet univers parfait fait un peu tâche. Toutefois les gens y sont compréhensifs et souriants, car beaucoup d'entre eux randonnent. Les refuges sont accueillants. Celui situé dans la montagne au dessus de Donnersbachwald fort sympathique, et l'on y mange très bien pour un prix raisonnable. Alors pourquoi se priver?
Après Saint Nikolaï la montagne change d'allure. On prend un étage désormais les sommets sont plus haut, on côtoie partout les 2500 mètres voir plus et l'accès est y est plus délicat. On fini désormais les montées dans le cailloux, et on ne peut plus trop sortir du sentier sans faire de grands efforts car les pentes sont abruptes.
la pause Almdudler boisson aux herbes, légèrement sucrée, typiquement Autrichienne
et bien entendu l'Apfelstrudel, amoureusement décoré en cuisine, que je ne peux m'empêcher d'entamer avant de le prendre en photo
la descente en vallée n'est parfois pas aisée. Ici entre Donnersbaschwald et Saint Nikolaï ce qui devait être une descente tranquille est un véritable enfer vert. On ne voit pas où l'on pose les pieds. La pente non négligeable est rendue glissante par cette végétation dense. Il est difficile dans ces conditions de ne pas s'affaler de temps à autres. C'est pourtant un chemin de grande randonnée sur la carte !!
heureusement les glissades s'effectuent dans des champs de fleurs se qui adoucit la chute
des fleurs douces comme du coton, dans ce terrain rude
le passage en plaine est aussi l'occasion de rencontrer quelques potes, avides de caresses
des bergeries synonymes de point d'eau à mi pente
un bivouac de rêve, je ne pouvais le rater
la montagne est de plus en plus belle et escarpée
on attaque maintenant le caillou dans les parties hautes
les cols sont encore plus raides et les sentiers à flanc très étroits
un paysage toujours parsemé de lacs
et toujours ces cailloux jaillissant de l'immaculé vert : ici un rocher ou une huitre géante?
un chemin en crête parfois éboulé par endroit tant la pente est raide
Les Autrichiens choisissent souvent la simplicité, c'est à dire tout droit. ici le chemin sans détour file vers le col par le haut de la barre rocheuse, avec quelques passages ou le pied doit être sûr
Il ne me reste plus qu'a descendre dans le fond ce vallon interminable pour trouver un bivouac et un peu d'eau. Les montagnes deviennent de plus en plus impressionnantes et pourtant dans ces Niedertauern on ne dépasse pas les 2700m
au matin une pluie fine, une douleur vive au tibia qui s'avérera une déchirure musculaire, une difficile montée du Kaisercharte barré sur la fin par un névé raide qu'il vaut mieux ne pas emprunter sans équipement, une descente à cloche pied aurons le dessus sur mon envie de remonter en face
retour dans la vallée pour soigner les blessures que laisse ce terrain beau mais rude
Tout y est splendide et décoré, même les tas de bois
les mats dressés dans tous les villages au 1er mai annoncent les beaux jours. Ils restent en place tout l'été
LESACH village limitrophe de la Styrie est la fin de mon périple dans cette région.
Styrie je ne t'oublierai jamais... à bientôt je l’espère
Dernière modification par bruno7864 (19-06-2016 15:42:40)
Hors ligne
#60 15-10-2015 19:13:09
- Glop^2
- Membre
- Inscription : 19-04-2013
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
C'est joli, et en plus c'est joli. Ca donne très envie.
Si on randonnait plus souvent, on aurait moins la tête aux bêtises.
Hors ligne
#61 15-10-2015 20:10:06
- Magne2
- Membre
- Lieu : Vitry sur Seine
- Inscription : 23-09-2013
- Site Web
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
super retour et belles photos , merci .
kalo taxidi alias bon voyage en Grec bien sur
Hors ligne
#62 15-10-2015 20:21:14
- Bilbox
- Membre
- Inscription : 17-04-2013
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
+1
Hors ligne
#63 16-10-2015 21:50:46
- Myrtille88
- Membre
- Lieu : Provence
- Inscription : 30-09-2009
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
j'adore la vache qui cause et la fenêtre dans le tas de bois et les mâts, impressionnants!
et toujours ton abri qui en fait rêver plus d'un et d'une
tu n'as pas de problème pour voir sur l'écran du iphone quand tu fais des photos?
Hors ligne
#64 17-10-2015 01:13:52
- bruno7864
- partir, partir et découvrir
- Lieu : toujours dans la Lune
- Inscription : 11-10-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Merci à tous,
@ Myrtille,
pour tendre bien l'abri j'ai une petite astuce
Pour la prise de vue avec le smartphone en plein soleil surtout avec des c'est parfois un peu délicat mais moins qu'avec mon APN (SONY RX100). Je prends toujours deux, trois clichés et fais le tri ensuite. Mais surtout je le connais par cœur, car je l'utilise quasi quotidiennement pour faire des photos.
Dernière modification par bruno7864 (18-10-2015 19:02:36)
Hors ligne
#65 18-10-2015 17:10:45
- Myrtille88
- Membre
- Lieu : Provence
- Inscription : 30-09-2009
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
merci pour infos , iphone6 doit avoir un appareil photo de haute qualité
pour tendre mon abri j'ai aussi ces tendeurs, je pense que c'est aussi parce que ton abri est bien taillé, ne te sousestime pas
Hors ligne
#66 21-11-2015 18:39:43
- bruno7864
- partir, partir et découvrir
- Lieu : toujours dans la Lune
- Inscription : 11-10-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
la suite...
le détail des journées
15ème jour de marche
16ème jour de marche
17ème jour de marche
18ème jour de marche
C'est la région du Grossglokner plus haut sommet d'Autriche. Avec ses 3798 mètres de haut et entièrement entouré de glaciers, il est le sommet emblématique de la région. Le Grossglokner attire beaucoup de monde alpiniste randonneur. Ces alentours depuis Heiligenblut sont assez fréquentés et les nombreux sentiers sont bien marqués. En une journée, je croise plus de personnes sur les chemins que je n'ai pu en voir en plusieurs semaines de randonnée. Toutefois Le Grossglokner tellement il est majestueux vaut vraiment la peine d'être vu. En plus une fois ce massif dépassé la foule se fait plus rare et de très belles choses restent à faire.
après la SalmHütte (2600m) on descend dans le lit d'un ancien glacier (Grossglockner)
petite astuce pour remplir sa bouteille à l'aide du filtre sawyer mini en pouvant se reposer tranquillement ou même continuer à marcher
à 2500 d'altitude sur fond de Glossklockner, un jeune cheval vient chercher des caresses
eh, moi aussi j'en veux des caresses!!
eh, les morveux poussez vous de là c'est à mon tour
la neige n'étant pas présente et le glacier reculé,on peut arriver au pied du Grossglockner, ici à 3000m d'altitude
vue du coté ouest dans un vallon surplombé par un des glaciers entourant le Glockner
à l'extrémité inférieure du vallon d'immenses parois polies par le glacier
une minuscule chapelle
cette fleur tant redoutée par le jardinier mais si belle
une dernière vue sur le Glockner avant de basculer sur Matrei
la maison typique des montagnes Autrichiennes, compacte et spacieuse pour passer l'hiver au chaud
cette auberge du 15ème siècle est sans doute un des plus vieux bâtiments de Virgen
à l'auberge on peut déguster le typiquement Autrichien Apfelstrudel
Souffrant à nouveau du genou dans les descentes, je serai contraint sur cette portion de limiter mes ascensions. Après Virgen j'emprunterai un chemin plus raisonnable au vu de mon état pour passer la frontière, et me détournerai sur Saint Jacobs.
Comme à chaque fois que je me serai écarté de mon chemin initial, il m'arrivera des choses positives. Ici après une descente impossible en sous bois avec mes chaussures qui glissent je trouverai un magasin de sport à Saint Jacobs où le vendeur après que je lui ai expliqué mes soucis, me trouvera la paire de chaussure adaptée à mon problème. Résigné, je me laisserai un peu guider dans ce choix malgré moi...... tant mieux.......depuis quel pied
la soupe de knödel de 11h, rien de tel pour se requinquer et continuer une ascension léger
après la Mulliztörl on plonge sur la vallée de Saint Jacobs avec en fond les montagnes frontalières de l'Italie
un massif intéressant que j'aurais pu longer jusqu'à la frontière si mon genou n’était pas douloureux
et toujours la nonchalance des animaux face au randonneur en plein effort et rempli de doutes
la rencontre avec des fleurs, est pour moi le signe de prairies aux hautes herbes glissantes à venir....aille
après une descente dans la souffrance l'arrivée dans le village de Saint Jacobs est récompensée, par ses maisons fleurie et ses tas de bois décorés, et surtout..... une paire de chaussures plus adaptée que j'hésiterai à essayer. Pourtant une fois aux pieds elle me permettrons après des semaines d'ennuis physiques et de doute d'enfin démarrer cette randonnée dans l'insouciance, en transformant une bonne partie des 1200km restants en une promenade
la troisième paire de ces chaussons magiques, celle ci acquise dans la caverne d'ali baba de Renato Luciani à Morgex val d'Aoste, quelques dizaines de milliers de mètres d'ascension et de bonheur plus loin. Encore une belle rencontre, merci Renato
longue remontée vers la frontière en fond de vallée. Cette maison dans le col avec ses WC sur l'extérieur. L'hiver, il ne faut pas avoir froid au...
et toujours la nonchalance des animaux fasse au randonneur dans l'effort. Toutefois aujourd'hui avec mes nouvelles chaussures et un parcours peu accidenté c'est du beurre
il faut dire aussi que je suis bien nourri. Et en plus c'est beau. Une soupe servie dans un refuge sur le chemin. La petite touche de déco dans l'assiette, le service avec un mot aimable, c'est le plus Autrichien. Dommage que ça ne soit pas la règle dans nos contrées.
et pour finir ce passage Autrichien un Apfelstrudel bien entendu
immortalisation du franchissement de la frontière Italienne. Déjà une trentaine de kilomètres de marche avec mes nouvelles chaussures, pas un bobo, soulagement, un soucis en moins. Maintenant il me faut me remémorer les quelques mots d'Italien que je connais avant de descendre. C'est vite fait . Heureusement cette partie de l'Italie ne s'appelle pas Süd Tirol pour rien. Ici les gens parlent aussi Allemand ce qui m'arrange et me laisse le temps de m'adapter
le Hochgall (3436m) et son glacier dominant le petit village de Rein Taures.......et oui, nous sommes en Italie
Dernière modification par bruno7864 (10-09-2018 18:56:30)
Hors ligne
#67 21-11-2015 19:19:06
- ayoken
- Membre
- Lieu : Belgique
- Inscription : 24-05-2014
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Très beau !
Le Grossglockner, vu de près, a vraiment une belle forme pyramidale.
Hors ligne
#68 22-11-2015 12:19:00
- Oisans38
- Membre
- Inscription : 04-08-2015
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
J'avais suivi ton périple sur Facebook mais c'est avec plaisir que je lis ce récit avec de belles photos variées et un texte qui dit l'essentiel.
J'étais aussi vers le Grossglockner en juillet mais uniquement en rando journée jusqu'au sommet du glacier, qui reste quand même impressionnant même s'il a beaucoup reculé. Pour y accéder, on marche d'abord sous un tunnel avec une expo et des bruitages, comme les suisses et les autrichiens savent si bien faire. Ils adorent les tunnels pour voitures, piétons, randonneurs !
Hors ligne
#69 02-01-2016 02:32:59
- bruno7864
- partir, partir et découvrir
- Lieu : toujours dans la Lune
- Inscription : 11-10-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
traversée de l'arc Alpin la suite
le journal FB
19ème jour de marche
20ème jour de marche
21ème jour de marche
22ème jour de marche
23ème jour de marche
24ème jour de marche
Le Tyrol du sud nommée aussi haut Adige est une province autonome d'Italie avec comme ville principale Bolzano. Deux langues officielles y sont pratiquées, l'Italien et l'Allemand, mais les habitants se considèrent avant tout comme Tyroliens et parlent le plus souvent Allemand. Cela m'arrange bien car je me suis replongé dans le langage Allemand depuis mon départ de Vienne il y a un peu moins d'un mois et commence enfin à me débrouiller. En revanche je ne parle Italien qu'en gestes ou en essayant de mettre maladroitement des "i" à chaque fin de mot. Et parfois cela marche .
C'est au Tyrol du sud que se situe le massif des Dolomites très connu et très fréquenté. Malgré la tentation aiguisée par d'autres randonneurs sur RL, je n'y passerai pas car cela m'aurait valu une descente vers le sud de 50km avec ensuite des vallées basses et urbanisées à franchir, donc hors de mes aspirations. Je continuerai donc mon parcours dans la partie nord de cette région proche de la frontière pendant plus de 120km avant de basculer à nouveau en Autriche. Ce passage hors des sentiers battus m'offrira certaines des plus belles récompenses de cette traversée alpine, comme quoi!
un paysage typiquement Tyrolien avec ses prairies léchées et des montagnes recouvertes de glaciers, bien loin de l'image traditionelle des montagnes Italiennes
au départ de Rein in Taufers, ma première journée totalement au Tyrol du sud commence par un sentier en balcon absolument pas fréquenté, je peux donc profiter tranquillement de ce spectacle
dans un paysage qui parfois se confond à la Corse pour les flancs bas, on n'oublie pas que la haute montagne est juste là-haut dessus avec des sommets dépassants tous les 3000m. Ici le Durreck dans la tourmente
dans la vallée, Luttach que je rejoins pour faire quelques provisions avant d'aller longer les montagnes frontalières en arrière plan
quelques vieux outils en bois exposés sur le mur d'une grange
après une raide remontée dans les bois, un vallon d'altitude parsemé de quelques Hameaux, me permet de flâner. La montagne en face m'attend. Ce sera pour demain
départ à la fraiche, l'orage de la veille à éclairci le temps que déjà les glaciers là haut brillent...
j'ai hâte d'y être
la douceur matinale comme souvent magnifie les fleurs, et même le chardon sait alors se mettre en valeur
un lac vers 2300m sous le Tristenspitz
oeuvre extraordinaire que ce morceau de sentier en dalles à cette altitude.. étonnant, sans doute un ancien sentier douanier
et pour admirer le paysage ces bancs offert au visiteur. Les bancs sur les chemins même en altitude loin d'un accès sont courant en Autriche. On en trouve aussi quelques uns dans les Grisons en Suisse
mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille en montagne. Alors pour se dégourdir les jambes après une bonne montée rien ne vaut un bon cahot rocailleux... une pause à la Chemnitzer Hütte situé au col juste après, sera bienvenue. Je m'étonnerai du peu de monde rencontré dans ce bel endroit auprès du gardien. Il me montrera une chaine de montagne plus au sud de forme caractéristique (les Dolomites) en disant: ils sont là bas
à partir de la Chemnitzer Hütte, le spectacle est grandiose. Dans la vallée un grand lac, que l'on contourne d'en haut dans un décor minéral au pied de glaciers. Je croise mes premiers randonneurs après un jour et demi de marche. Ceci dit dans un tel endroit il y'a de la place pour tout le monde...chut
les moutons apprécient paisiblement ce spectacle à la portée de tous. Au fond le glacier du Großer Möseler (3480m) et la chaine frontalière dépassant allègrement les 3000
au passage on toucherai presque le glacier
quand les pierres parlent il est si agréable de les observer..
dominé par le Großer Möseler à près de 3500m on se sent tout petit
ici même les cairns sont élégants
un petit lac pour une baignade?
malgré tout dans cet univers minéral quelques fleurs arrivent à trouver leur place
une fois passé le col suivant et l'Edelrauthütte le chemin est de moins en moins facile, la progression est ralentie pars de multiples cahots rocailleux
mais...pour reprendre des forces rien d'aussi bon qu'un petit casse croute crudité... à disposition
le gardien de la Chemnitzer Hütte m'avait indiqué un bivouac "à faire" après le passage de la Gaischarte. Enfin après 5 heures de marche m'en voici au pied. Je prends mon courage à deux mains pour escalader ce couloir vertical d'une vingtaine de mètres
La Gaischarte est le col le plus étroit que l'on puisse franchir, tout juste la largeur d'un pied
après avoir un peu soufflé puis constaté de la haut que le bivouac Brenninger est encore à une bonne distance, il me faut redescendre de l'autre coté en mode acrobate
au matin le temps n'est pas trop engageant. Une difficulté identique à la Gaischarte à venir après mon départ, m'incite à contourner la montagne par la vallée. le détour n'est pas énorme mais je peux me dégourdir les jambes en marchant enfin d'un bon pas en admirant les trésors des sous bois.
au passage en remontant, la Weitenbergalm ferme refuge offre un acceuil très sympathique. J'y fait une pause "Suppe" "Torchte" et décrottage à la fontaine. On rit un peu avec les dames et le monsieur préposé au curage de l'étable affublé d'un casque audio high tech sur le crâne et qui me répond dans un mélange d'Allemand et d'Anglais d'Italien et de Français lorsqu'il m'entend.
Dans ce genre de moment, je songe avec désolation aux randonneurs qui évitent de s'arrêter dans les structures disponibles de peur de...... je ne sais quoi d'ailleurs. Les paysages ne remplaceront jamais ces échanges humain. Cette traversée, comme mes autres randonnées, sans ces rencontres manqueraient de saveur. Aujourd'hui si je ne sais pourquoi je marche, je repars avec la banane
de retour près de mon tracé initial je visualise ce qui me semble être mon prochain passage, le Steinkarcharte à droite de l'Eselskoft (2839m)
le Steinkarscharte bien nommé montée et descente dans la caillasse avec en son point haut un petit replat ou poussent trois brins d'herbe. Durant son ascension je me languis de voir un jour la fleur emblématique des Alpes......Celle que je n'ai jamais eu l'occasion de voir
quelques fleurs attisent mon appétit
....et quelques temps plus tard dans une prairie fleurie....
je manque d'écraser avec mon pied....le graal
ce n'est pas une mais des centaines d'edelweiss qui tapissent cette prairie. On ne peut les manquer. Qu'il est bon parfois de randonner dans des contrées délaissées . Cet instant magique ainsi que les précédents me confortent dans ce choix de parcours au Tyrol du sud hors des Dolomites. De toute façon avec un tel crochet ça n'aurait plus eu l'allure d'un Arc Alpin mais d'une autre figure pas du tout remarquable et nettement moins intéressante
après une telle profusion d'instants uniques, mes jambes sont légères mon coeur bat tranquillement de bonheur, mon souffle est long, chaque parfum me parvient, chaque cailloux est une merveille....
...les difficultés suivantes plus ou moins chaotiques ne sont que de faibles obstacles fasse à mon enthousiasme. Les montées les plus raides deviennent peu à peu des jeux joyeux, les descentes des moments de danse grâcieux. Mes pas s'enchainent sans empressement à un rythme de gigue. Chaque parcelle de mes pieds se délecte d'un contact rapide et léger sur les cailloux. Oubliées les douleurs des semaines précédentes, les ampoules que je contractais lors de mes précédentes randos. Et je chante Heaven I'm in Heaven
après ce dernier col je rejoins un refuge indiqué depuis un bon moment par des panneaux et sur ma carte. Je souhaite m'y protéger pour la nuit car le ciel est bas et cela gronde de partout. Mais ici vu le peu de fréquentation le refuge est transformé en chalet d'été, occupé par un père et ses deux filles, et refuse l'hébergement d'un randonneur. Qu'à cela ne tienne je salue ce personnage souriant mais quelque peu irresponsable et continue mon chemin en vue du prochain col en attendant en fond de vallée que les nuages tournent un peu.
une montée à flanc hors sentier vers le col près du Ochsenkopf. j'y croise ces moutons curieux de rencontrer un randonneur
L'arrivée sur les crêtes me fait hésiter mais vu le temps orageux, il n'est pas prudent de rester en hauteur et il commence à être tard. Avant de basculer vers le fond de vallée j'admire au loin les glaciers illuminées par un rayon de soleil. Ce sont ceux des montagnes du Stubaï, non loin de l'endroit ou l'on a trouvé Ötzi
au dessus de mon campement les crêtes que j'aurais du emprunter
vers 2000m j'arrive sur une ferme et demande s'il y a un endroit pour bivouaquer dans les prairies autour. Ils m'indiquent un replat en contrebas. J'y installerai rapidement avant la pluie mon abri basculé en arrière pour pouvoir admirer le paysage
ce matin tout est dans la purée de poids je décide donc de ne pas remonter sur les crêtes et contourner par la vallée pour atteindre Sterzing où je ferais mon ravitaillement
un chalet en chemin
la tour de Sprechenstein protégeant la vallée. Sterzing chef lieu des alentours, après vérification avec ses 6400 habitants c'est la plus grande ville que je traverserai pendant tout mon périple. Si la veille ville au centre est intéressante et très Italienne, ses faubourgs urbains et industriels semblent interminables surtout qu'il y fait très chaud. Ce sera le seul point négatif de cette traversée du Tyrol du sud. Dommage ,Lors de ma préparation j'avais prévu de passer plus en amont par Gossensaß puis changé d'itinéraire pour suivre la ligne de crêtes jusqu'au dessus de Sterzing. J'aurais du suivre mon premier choix
Heureusement pour oublier cette aventure peu intéressante, dans les faubourgs de Sterzing je trouverai un hôtel confortable, dans lequel je passerai une après midi à me reposer, suivi d'un dîner plus qu'excellent. J'utiliserai sans parcimonie d'une huile de courge pour donner du peps à mes plats ainsi que dans cette salade composée par mes soins.
Cette huile est faite à partir de pépins de courge torréfiés qui lui donnent un couleur brune et rehaussent son goût. Une des belles découvertes gustative de cette traversée . J'en ai commandé dès mon retour et nous l'utilisons très souvent pour agrémenter soupes et salades
Il est 6h lorsque je démarre en cette matinée de fin juillet, mais il fait déjà chaud
Je n'ai pas pris d'embonpoint ce malgré que je me sois empiffré la veille
Aujourd'hui était prévu un programme tout en crête. Au vu de la chaleur, je décide d'éviter le début des crêtes pour me permettre de ravitailler en eau en chemin et ne pas trop en emporter. Nous sommes dimanche et mon oisiveté de l'après midi précédente m'engage à démarrer en douceur. Je suis donc tranquillement des chemins en sous bois jusqu'à Wurzeralm (1822m), où après avoir fait le plein d'eau je remonte à travers les prairies pour rejoindre la crête avant le Zwisl.
Au loin dans les nuages le Hoheferze point d'Orgue de la journée
ce qui était un parcours sans trop de difficulté, devient vite gratiné après le Hochspitze. La crête trop découpée nécessite un passage à flanc de montagne. Les pentes sont raides et herbeuses et le sentier étroit
Le sentier à peine plus large qu'un pas est le trait que l'on distingue sur l'image. L'étroitesse du sentier dans cette pente plongeant directement dans la vallée 1000 mètres plus bas ne permet pas l'erreur. Par endroit on peut observer des glissements de terrain peu rassurants. Malgré mes nouvelles chaussures qui cramponnent bien sur la terre (salomon speedcross) je perds peu à peu confiance en moi et fini par évoluer à la vitesse d'un escargot dans les parties les plus exposées, la boule au ventre
peu rassuré j'éviterai les 10 derniers mètres d'ascension du Hoheferze et passerai au pied avec pour seul objectif de me sortir de ce traquenard, mais cela restera encore exposé jusqu'au col nommé Gleckjöchl.
Pour me distraire je pourrais admirer la vue sur les Montagnes frontalières en extrémité de la Ötztal, où fut découvert Ötzi. Après coup en dehors de la via ferrata du deuxième jour (erreur de parcours) malgré le beau temps ce passage restera le plus délicat de ma traversée, à éviter absolument par mauvaises conditions
une pierre brillante annonçant la présence de métaux. en effet non loin de là, une exploitation minière était en service au XIX siècle jusqu'à plus de 2500 mètres d'altitude
après le Gleckscharte je plonge vers Moarerbelgalm
une vache me houspille au passage lorsque je foule son garde manger
Une pause à la Maurerbergalm, le temps qui se couvre, des gens sympa, m'incitent à y passer la nuit. Des ces lieux peu fréquentés les refuges ne sont pas bondés il est agréable d'y rester, au chaud au coin du feu à boire une bière en discutant avec les quelques âmes présentes
Le lendemain c'est reparti mais on ne voit pas à 10 mètres difficile de trouver le départ du chemin dans ces conditions. Je m'aide de mes cartes numériques orientées et tout rentre vite dans l'ordre. Le brouillard et une pluie fine ne n'engagent pas à flâner. Alors après avoir basculé de l'autre coté de la montagne je m'arrête au village minier du Schneeberg me réchauffer, dans un refuge qui est l'ancienne maison de maitre de la mine avec ses plafonds peint et ses boiseries au mur, incroyable à cette altitude
quoi de mieux pour se requinquer, qu'un Apfelstrudel accompagné d'un "expresso" influence régionale oblige, l'Allemand restant malgré tout la base du langage local
l'installation minière fait partie du patrimoine et à été remis en état pour témoigner du passé
aujourd'hui c'est bouché en altitude. Au col frontalier menant vers Sölden je décide de descendre en suivant la vallée. Malheureusement des vaches barrent le passage
Dernière modification par bruno7864 (26-05-2016 11:12:49)
Hors ligne
#70 02-01-2016 12:35:05
- Glop^2
- Membre
- Inscription : 19-04-2013
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Salut Bruno,
Un CR au compte-goutte mais c'est bien comme ça, on en profite plus
Je comprends ton angoisse sur ce micro sentier en pente bien raide, je ne sais pas si j'y serai allé.
Les vaches affalées me plaisent bien aussi.
Si on randonnait plus souvent, on aurait moins la tête aux bêtises.
Hors ligne
#71 02-01-2016 21:05:33
- Jobig
- Membre
- Lieu : Breizh
- Inscription : 01-07-2014
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Salut Bruno7864,
De ce voyage prolifique et mirifique à travers les Alpes je retiens ce passage que je savoure comme il se doit :
après une telle profusion d'instants uniques, mes jambes sont légères mon coeur bat tranquillement de bonheur, mon souffle est long, chaque parfum me parvient, chaque cailloux est une merveille....
Je suis heureux que tu ais trouvé ton Graal dans le Tyrol italien, moi c'est l'île d'Avalon que j'ai découvert en Aragon...
Tes photos sont toujours aussi magnifiques !
Jobig
PS : et les vaches : excellent !
edit : ajout
Dernière modification par Jobig (02-01-2016 21:06:39)
From each according to their ability, to each according to their needs.
Hors ligne
#72 03-01-2016 16:36:43
- kodiak
- Pas assez léger, mon fils!
- Inscription : 09-06-2014
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Superbe! J'ai un faible pour le sentier dallé.
Hors ligne
#73 27-05-2016 19:56:47
- bruno7864
- partir, partir et découvrir
- Lieu : toujours dans la Lune
- Inscription : 11-10-2012
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
la suite après une petite interruption pour réaliser d'autres projets
Le journal FB
25ème jour de marche
26ème jour de marche
27ème jour de marche
le Tyrol est coupé en trois parties, deux Autrichiennes et une partie Italienne. La partie Italienne sépare les deux parties Autrichiennes nord et occidentale. Au Tyrol du nord on trouve en son centre Innsbruck avec de hautes montagnes escarpées coté frontalier avec l’Italie. Et c’est justement par cet endroit que j’ai décidé de passer. Je redoute les passages en altitude qui y sont prévu, car ici pas de col en dessous de 3000m et il y a souvent un glacier autour des sommets. Mon matériel de sécurité réduit à un piolet ainsi que ma témérité limité risquent d’y être soumis à dure épreuve. Alors ce matin malgré un départ de Sölden en zone urbaine la confiance n’est pas de mise d’autant plus que dans ce fond de vallée on ne visualise vraiment pas le terrain 1600 mètres plus haut.
Les glacier du Hangender après avoir franchi le Pitztalerjöchl. C'est beau, que je ne sais quelle image choisir.
Mais il faut monter 1600 mètre depuis Sölden pour avoir le plaisir de cette vue. Et avant?
Après 3 heures de marche d'approche dans la solitude, à 300 mètres sous le sommet c'est l'agitation Chamoniarde. Des nuées d'alpinistes grouillent en tous sens équipés de la tête au pied du plus beau matériel et chargés d'énormes sacs. Avec mon petit sac et ma tenue légère je dénote. Une station d'altitude, un arrêt de bus, un parking permet de drainer tout ce beau monde. Mon angoisse monte. Et si mon matériel était insuffisant. Heureusement c'est une véritable autoroute pour randonneur qui mène au sommet. Le moindre endroit délicat est équipée soit d'une marche métallique soit d'une chaîne soit des deux. Un chemin est taillé dans les 100 mètres de glacier à franchir. Ouf!! Si j'avais eu le dixième de ça avant hier pour passer le Hohe Ferse... Oui mais ici on est dans le royaume du business randonnée. On monte d'un côté de la montagne, on dort au refuge (Braunschweiger Hütte), située au milieu du glacier. Le matin on monte les 200 mètres restants pour atteindre le sommet et 300 mètres plus bas le bus vous ramènent à votre point de départ.
Heureusement la vue là-haut est à couper le souffle et les nuées d’alpi randonneurs sont déjà confortablement installé dans leur bus descendant en vallée lorsque j'arrive en haut
Descente vers le refuge la Braunschweiger Hütte, enfin seul !!
La solitude sera de courte durée que déjà à quelques encablures du bas le flot de randonneurs du jour suivant grimpe déjà vers le refuge. Bien entendu leurs énormes sacs débordent d’affaires qu’ils n’ont pas pu y ranger, le reste du sac étant rempli par le juste nécessaire pour survivre à une nuit en refuge . Compatissant, je me fais tout petit sur leur passage : priorité aux montants.
la nature joue avec la roche et crée des oeuvres multicolores
mon regard se perd dans ces tableaux naturels
Une pause en fond de vallée et je remonte en direction du ölgrubejoch. Après deux bonnes heures de marche j’arrive sous le glacier du Taschach qui se déroule jusque sous le Wildspitze sommet le plus haut de la région avec ses 3774m.
en 1855 le glacier arrivait à l’endroit d’où la photo est prise
un peu plus haut, ici en 1987 le glacier arrivait à mes pieds
l'explicatif du recul du glacier
Depuis le refuge Taschachhaus situé à 2400m ce qu’il reste du glacier en 2015
une autre vue du glacier du Taschach, cette fois-ci avec un rayon de soleil
Départ de la Taschachhaus à 7h, je pars confiant malgré la purée de poids et le crachin, grâce le gardien qui m’a rassuré sur le passage du ölgrubenjoch à 3044m. Ici pas de chaîne, pas de marche, à peine un sentier lorsque c’est possible. Sinon on s’oriente avec les jalons de couleur lorsqu’ils sont visibles. Je ne me sens tout de même pas le bienvenu, d’autant que des chutes de rochers retentissent dans un grondement de tonnerre
au petit matin le glacier du Sexegerten se laisse furtivement entrevoir
la progression se fait dans le brouillard et le vacarme des moraines
dans cette ambiance où je suis seul face aux éléments, le selfi devient un moyen de se rassurer
un passage raide mais le bon. Juste avant des éboulements de terrain ont fait disparaitre les traces du passage. Après une montée dans une pente raide enneigé, au bord du renoncement j’aperçois plus bas une marque salvatrice du passage permettant d’accéder au sommet
avec la bascule sur l’autre versant, les nuages s’estompement et le crachin cesse
La suite de mon parcours sur le versant opposé se dévoile enfin, me permettant de mieux apprécier les difficultés à venir. Une nouvelle barrière avec des cols à 3000m qu'il faudra franchir
le reste de la descente puis l'arrivée dans la vallée s’effectue sur un sentier bien marqué avec une végétation luxuriante
Il est 10h30 arrivé en fond de vallée, j'ai un doute sur la faisabilité du passage prévu ? Je me dirige donc vers la Gepaschthaus refuge du club Alpin de Frankfort pour me renseigner et boire le fameux Holundersaft (sirop de baie de sureau typiquement Autrichien). Et bien tous peuvent me dire que de ce côté tout va bien qu'il n'y a pas de neige ce que tout le monde peut observer en regardant la montagne. Par contre concernant l'autre versant, ils ne savent pas. Génial moi qui avait tablé sur la connaissance de la montagne des locaux lors de l'organisation de cette partie de parcours je suis servi . Ce refuge du club Alpin ressemble plus à un hôtel qu'à un refuge. On y accède d’ailleurs par une route. Peut être faudrait qu'ils pensent à changer leur devanture. Je continue mon chemin en contournant dans la montagne un grand lac et me dirigeant vers une buvette d'altitude la Nassereinalm à la recherche d’infos plus précises.
Sur place on m'indiquera que le passage que j'avais envisagé en consultant mes cartes est très difficile et qu'à côté de celui-ci un passage est bien plus praticable. Il s'agit du Kaiserjoch. Ouf, après un repas pour me remonter le moral je me dirige dans la Kaiserbergtal vers ce passage, comprenant qu'il sera maintenant difficile à passer aujourd'hui car l’orage menace déjà en ce début d'après midi.
La pluie s’intensifiant je plante rapidement mon abri le bec levé tenu par le deuxième bâton mais me fais un peu asperger. Dès qu’une accalmie me le permet je redescends vers un endroit moins exposé et plante l’abri de façon plus conventionnelle : bec plus bas (environ 40cm du sol), qu’il faut enrouler pour accéder à l’intérieur de l’abri mais un mode de montage qui m’assure une bonne protection. Je garderai se principe plus sûr jusqu’au bout de ma traversée, et laisserai le bec enroulé lorsque le temps ne sera pas trop menaçant.
le bivouac dans la soirée lorsque le calme est enfin revenu, avec au centre, il me semble le Ölgrubenjoch franchi ce matin. L'abri est vu de dos et malheureusement on ne n'aperçoit pas pas le bec baissé.
Je m'étais promis de ne pas partir tôt, mais cela fait tellement de temps que je suis couché sous mon abri, que même en trainant à sept heures moins dix je suis déjà parti. Et de nouveau la purée de poids
le soleil fait enfin son apparition en ouvrant sa porte
Arrivé au Kaiserbergtalsee, je fais une pause petit déjeuner avec en point de mire le Kaiserjoch à portée de main
Une autre vue du lac de la vallée du mont de l'empereur (Kaiserbergtalsee)
La bandana ça sert à tout même à garder le thé au chaud sans se brûler les doigts
le Kaiserjoch (2940m), est un passage qui ne semble pas difficile d'en bas, mais qui en fait évolue dans un chaos de rocher, jusqu'au pied d'une langue verte qu'il est judicieux d'emprunter si l'on ne veut pas être obligé de faire deux pas pour avancer d'un dans les raides éboulis de part et d'autre
La raide montée presque en haut, le temps se couvre il ne faut pas trainer
par la langue verte on arrive juste au dessus du col
dès le col passé on plonge littéralement dans la vallée
en bas encore une fontaine décorée, à l'allure identique de celle que je pouvais voir dans les livres de comtes de mon enfance
une dernière montée plus à ma portée avant de basculer sur la vallée de l'Inn et la Suisse
un pissenlit jaune clair?
et bien entendu avant de passer en Suisse, ne sachant pas si j'aurais l'occasion d'en goûter encore, pause Apfelstrudel, Holundersaft
en descendant sur Nauders, on retrouve les prairies vertes avec la vallée de l'Inn et la Suisse en fond
Nauders charmant village frontalier avec ses maisons décorées tout comme dans les villages des Grisons bordant l'Inn coté Suisse
Dans Nauders je me dégote un hôtel non loin de là pour me requinquer et faire une journée de pause avant la Suisse
à table . Ici une salade préparée par Bruno pour lui même, j'adore cette idée de l'entrée self service surtout lorsqu'il y a de bons produits
Je n'ai guère le temps de visiter Nauders malgré ma journée de pause sur place. J'en profite pour récupérer deux colis envoyé depuis la maison, et renvoyer les effets dont je ne pense pas me resservir. Je profite aussi de cette pause pour écrire les pages en retard de mon journal et faire un bilan de cette première partie.
Les effets remplacés ou renvoyés sont
le sac à dos DIY remplacé par l'Arcblast de Zpacks: les tiges en carbone avaient usé les extrémité des sangles. bêtement j'avais utilisé de la sangle de récupération grise pour faire plus beau et n'avait pas protégé les extrémités des tiges. sinon aucune trace d'usure et un confort au top
le piolet qui devenait inutile en début aôut
la chemise à laquelle je ne me suis jamais habitué
le chapeau remplacé par une casquette idem rien à faire je transpire trop avec ça sur la tête, et ça me coule dans les yeux.
une poche à eau de 0,5L la poche de 1L fuyait
mon pantalon de pluie DIY par mon Montura, car il ne me tenais pas bien autour de la taille - problème résolu aujourd'hui
L'Autriche m'aura réservé bien des surprises. Et ce ne sont pas les régions les plus connues qui auront eu ma préférence. Même si le Tyrol est magnifique, je suis tombé sous le charme de la Styrie qui m'a emballé. Dans le même ordre d'idée la région frontalière du Südtirol (Italie) ne m'a aucunement fait regretter de ne pas passer par les Dolomites plus au sud et archi fréquentées.
J’ai dans les premiers temps vécu avec l’angoisse de ne pas y arriver. Les montagnes paraissaient tant insurmontables et mes pépins physiques s’accumulant, je me suis contraint à chinter une centaine de kilomètre de mon parcours, pour rattraper le temps que je croyais avoir perdu en pauses forcées. Désormais je suis serein, loin d’avoir apprivoisé la montagne, j’ai apprivoisé mes angoisses, en tout cas un bon bout de chemin est parcouru et me permet de marcher l’esprit tranquille.
Pour m'aider il y a ces beaux paysages que l'on peut admirer et partager à l'aide des photos. Mais il y a aussi des sensations que l'on ne peut partager tels les odeurs le silence et les bruits et d'autres sensations qui font appel à notre propre sensibilité. Mais ce qui m'a permis d'aller de l'avant surtout lorsque l'on voyage seul ce sont les petites attentions que l'on ne s'attend pas de recevoir de personnes que l'on croise sur le chemin. Certaines ne comprennent pas l'intérêt lorsque je tente dans mon mauvais Allemand de leur expliquer ce que je fais. Mais beaucoup m'on encouragé "Viel Gluck" "Alles Gute", aidé, soigné, m'ont donné une ration plus grosse, un lit plus grand, se sont pliés en quatre pour que je puisse avoir de bon heure un vrai Frühschtuck. Les Autrichiens ont vraiment été charmants généreux et accueillants. Je n'ai pas beaucoup bivouaqué principalement pour cette raison.
Demain je reprendrai ma route et franchirai la frontière Suisse. Alors que je passe les frontières sans me soucier de rien d'autres au même moment souffrent pour obtenir le saint graal droit de passer. J'ai bien du mal à accepter cette situation.
Peut-être que beaucoup d'entre nous devraient faire ce type de voyage pour tenter de comprendre, car j'en suis persuadé les moins généreux et les plus intolérants sont ceux qui n’ont pas envie d’aller voir plus loin que le petit monde qui les entoure.
Sur ce chemin qui continue, lorsque je manque de motivation ou bien que je suis un peu las je me dis que j'ai une chance incroyable de pouvoir faire un tel périple libre sur une si longue durée, et que c'est loin d'être fini.
Dernière modification par bruno7864 (19-06-2016 15:45:39)
Hors ligne
#74 27-05-2016 21:52:27
- oli_v_ier
- Administrateur
- Inscription : 24-01-2005
- Site Web
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
Merciiiiiiiii !
La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.
Hors ligne
#75 27-05-2016 22:03:20
- Nayana
- Helix pomatia
- Lieu : Cote d'Or
- Inscription : 05-10-2010
Re : [Récit + liste] Traversée de l'arc Alpin
C'est chouette Bruno. Tu attaques fort les photos avec le glacier
Lentement mais surement...
Hors ligne