[Récit + liste] HRP au Marc de Bourgogne - 2015

florencia · 10-11-2015 21:05:56

Salut Glop^2

Il faut dire que je suis très difficile question gâteaux secs du commerce... Je les ai achetés à défaut d’avoir pu trouver autre chose… et c’est pour ça qu’il ne restait plus qu’eux à la fin, en dernier recours en somme.

Et puis, ça fait du bien, parfois, de faire son Calimero

Flo

florencia · 10-11-2015 21:07:49

Salut guy62 et Jobig

J’ai récupéré à l’Hospitalet un colis contenant 21 repas de 150 g soit un total de 3150 g.
En cours de route, j’ai pu acheter en plus, à Certascan, 2 petits paquets de chips, 2 tablettes de chocolat, 1 mélange cacahuètes, et 1 paquet de gâteaux.
Ajouté à cela, 4 repas de midi, 1 petit déjeuner et 1 repas du soir ont été pris en refuge.

Pour 13 jours -2 repas (celui du matin de J1 et du soir de J13) soit 37 repas, certes le compte n’y est pas

Pour tenir, à part le premier jour, j’ai simplement arrêté de manger mes réserves du midi et pas ou peu manger le soir, quand j’avais pris un repas le midi en refuge.

Mes rations du midi prévues étaient à base de semoule pour taboulé et de pois chiches pour un houmous, je pouvais donc quand même manger chaud le soir et le reste était principalement des graines, que je pouvais grignoter le matin.

Je suis d’accord, c’est assez spartiate, mais cela me suffit, à condition d’adapter mon rythme et en essayant de m’économiser au maximum, je ne cours qu’en descente Comme j’aime bien profiter, c’est pas un handicap pour moi.

PS : Pour le Marc, effectivement la majuscule est en trop, entre l’ivresse des montagnes et la Bourgogne, le lien, c’est moi, pas d’autre suspense, désolée

Flo

Dernière modification par florencia (10-11-2015 21:16:35)

florencia · 11-11-2015 11:09:47

Jour 19 : Au-dessus de l'Hospice de Vielha – Camping d’Aneto

Tracé Openrunner

Déjeuner rapide ce matin, consistant à avaler la totalité du paquet de gâteaux qui reste d’hier soir.

Je pars donc avec 0 gr de bouffe pour le reste de la journée. En contrepartie, mon sac est on ne peut plus léger

Une couche nuageuse épaisse stagne au-dessus de la vallée de Molières...

Il me faut d'abord traverser l’Hospice, hospitau ou Espitau, de Vielha, selon la langue utilisée , avec ses beaux bâtiments et sa chapelle.
Ce havre de paix était jadis tenu par des moines, et servait de point de repos pour les voyageurs passant entre Catalogne-Aragon (Vall de Barravés) et val d'Aran par le col de Rius, d’où son appellation d"hospice".
Le gîte rénové depuis est fermé, rendant les lieux déserts et sans vie, seule l’âme d’antan arrive encore à sourdre à travers ces murs.

A défaut d’être humain vivant, leurs fantômes me tiendront compagnie durant mon ascension. Nouvelle journée déserte et désertée, conséquence probable d’une météo maussade...

Pas de laisser aller pour autant, mon objectif est simple, passer le col de Mulleres

Le bas de la vallée est plutôt sympa et bucolique

La prise d’altitude est lente et progressive

Jusqu'au ressaut de la cascade, qui fait basculer dans l'austérité d'un univers minéral, avec ces dalles de pierres caractéristiques, non moins esthétiques

Le refuge de Mulleres est en vue et signe la jonction avec la couche nuageuse

Petite pause propice pour admirer la vue, tant qu'il en est encore temps, l'Hospice n’est déjà plus qu’une petite tâche minuscule

Je poursuis ma route dans la purée de pois, les sens aux aguets de chaque détail m'indiquant le chemin à suivre.

Privée en partie de la vue, je réalise soudain le silence qui règne autour de moi. Je m’assois sur un rocher, et reste là, immobile, juste pour mieux écouter, mais aucun son ne sort de la partition de musique. La montagne est totalement silencieuse. Pas même un souffle de vent, aucun chant d’oiseaux, ni le moindre glouglou, pour venir perturber et égailler le vide auditif, rien de rien.

Seconde fois que je suis envahie par cette perception.

Elle est certainement accrue, cette fois-ci, par cette chape nuageuse qui m'entoure, donnant l’impression d’être confinée dans une espèce de bulle sensitive.

Alors que j'appréhende un peu le passage du col de Mulleres, aucune sensation d'oppression pour autant, au contraire, je me sens comme en apesanteur, quasi en lévitation dans cet espace-temps et géographique, presque spectatrice de mon état. Expérience à part, difficile à décrire …

Je reprends ma route et le souffle de ma respiration vient rompre ce silence. Je peux de nouveau me focaliser sur la suite.

Par bonheur, la ouate blanche a la bonne idée de se lever, elle aussi, au fur et à mesure de ma progression. Elle me redonne l'espoir d'un possible panorama depuis le sommet du Tuc des Molières. Qui sait, avec un peu de chance

Je dépasse un à un la quadrilogie des lacs qui occupe la cuvette

La vision retrouvée me permet de naviguer sans plus me préoccuper d'un suivi strict des cairns. C'est plutôt agréable de déambuler et de se « perdre » au milieu de toute cette rocaille

C'est alors qu'une muraille se dresse devant moi, avec ses aiguilles effilées

Mais le ciel a décidé de bouder à nouveau, avant que je n’ai le temps d'atteindre mon but. Dernier petit bout de ciel bleu de la journée...

Tout se recouvre progressivement et définitivement

Après 3 tentatives et 2 désescalades plus tard, je trouve enfin le bon passage, symbolisé par la présence d'un petit tas de pierres, me donnant l’assurance de pouvoir basculer sur l’autre versant

Je perçois la masse sombre du Tuc, perché à 3010 m et rejoins son sommet, sans grande conviction Un quart d'heure plus tard, j’en redescends déjà. Peine perdue d'attendre plus longtemps...

Après un petit errement dans les méandres de la descente accidentée entre ressaut rocheux et névés,

Je trouve enfin la bonne ligne directrice, cairnée bien comme il faut. Même trop et dans tous les sens, comme souvent . N'ayant pas de vision globale, je navigue de cairn en cairn, de ligne en ligne... Malgré tout le cheminement est ludique, s'effectuant sur de grandes dalles à l'accroche excellente, permettant d'accélérer et de s'en donner à cœur joie

Après avoir dépassé l'Ibon de Escaleta, je passe sous la couche nuageuse et retrouve enfin une bonne visibilité

Je n'en suis qu'à la moitié de la descente comportant quelques 1300 m de D-, encore un bon plongeon à venir avant de rejoindre le Plan d'Aigualluts...

Toujours aucun candidat pour partager ce site renommé, il est tout à moi ! Mais difficile de s'extasier, avec cette météo, d'autant qu'une pluie fine se met à tomber. Je trace, plus qu'une idée en tête, rejoindre la Besurta au plus vite.

Alors que je m’apprête à traverser le petit pont, un bruit de moteur se fait entendre. Je cours en direction du parking, mais peine perdu, il vient de me filer sous le nez

Un rapide coup d’œil sur les horaires m’indique qu’il me faut patienter 30 minutes d’ici la prochaine navette et que l’ultime bus pour Bénasque est à 19h00, soit dans 2h00. La pluie et le vent sont toujours d’actualité, et je suis vite refroidie par l’immobilité. Tant pis, je préfère marcher plutôt qu’attendre, j’ai juste le temps de rejoindre les Hôpitaux de Bénasque.

Allez, encore un petit effort, une bonne douche et un repas chaud, rien de tel pour motiver et donner des ailes

Mais ces 2 petits plaisirs devront attendre, un gigantesque troupeau de vaches, en pleine transhumance, bloque la totalité de la route et j’apprends que le bus risque d’avoir du mal à monter, ou qu’il aura, pour le moins, un retard substantiel

2 voitures sont au pas, au cul du troupeau, je les rattrape sans soucis , et frappe à la portière. Un jeune couple accepte gentiment de me prendre à bord. Au final, je ne suis guère plus avancé, si ce n’est que je suis confortablement assise, c’est toujours ça. Plus d’une heure à observer les manœuvres des bergers, et de leurs chiens, pour ne perdre aucun élément. Un véritable art et défi. Manège intéressant et amusant au départ, longuet et lassant sur la fin, en se demandant quand enfin, la route va se libérer et donner libre court, cette fois-ci, aux chevaux du moteur

20h00, je franchis les portes du camping d’Aneto

Dodo à 1729 m

Arnaud · 11-11-2015 15:56:30

Waou ! Super Flo, on s'y croirait !

Tu as bivouaqué en plein milieu du parc national d'Aiguestortes, non ? Ou était-ce plutôt dans la zone périphérique ? Bivouac autorisé à cet endroit là ?

La nuit dans l'abri venteux et crado , avec seulement des biscuits secs , c'est dur. Dans des moments comme ça tu ne songes jamais à abandonner et rentrer chez toi?

Quant à la montée vers le coret de Molleres, passage réputé difficile, dans le brouillard et le silence, quel sang froid ! Tu as vraiment une bonne connaissance de la montagne et une grande confiance en toi

Eloi · 11-11-2015 16:24:09

Je suis impressionné par cette journée de jeune, surtout pour attaquer un passage difficile par une météo incertaine (donc avec une certaine probabilité de devoir prolonger l'étape). Ceci dit, si les rations du refuge où tu as mangé la veille sont similaires à celles du refuge de la Rencluse, tu n'étais peut-être pas tellement à jeun.
Avec Sonic en 2013, nous n'avons pas eu de brouillard, mais de la neige dont émergeaient les crêtes et quelques rochers. Une trace fraîche dans la neige nous a bien aidé à nous orienter, et quand je vois tes photos je me dis que marcher dans la neige était peut-être plus aisé finalement.

zorey · 11-11-2015 17:02:23

Salut !

Pour répondre à Arnaud (aupa ! ), le bivouac est interdit dans le parc national d’Aiguestortes ainsi que dans la zone périphérique du parc, certainement toléré dans cette dernière, en tous cas j’ai déjà vu des tentes encore montées vers 10h du matin dans le cirque de Colomers ainsi que près du refuge de Colomers ou à l’étang de cap de Port.

Pour le jeûne, je pense que florencia se connaît bien et a fait ça en connaissance de cause donc, cependant, avec toute l’estime que j’ai pour elle, je ne crois pas que sur ce point ce soit un exemple à suivre surtout comme dit Eloi avec un temps incertain et un col à passer à plus de 2900m.
Perso étant pratiquant du jeûne intermittent en rando longue (merci et coucou à Phil67 qui m’a appris que je faisais ça ), je peux comprendre que ça marche, il m’est arrivé de ne pas manger grand-chose la veille au soir et même de prendre une grosse cuite, de partir le lendemain à jeun et de ne finalement grignoter que dans l’après-midi sans baisse de régime ni coup de mou, par contre le soir gueuleton !
On pourrait également arguer que selon les règles de survie, on peut survivre sans manger pendant trois semaines et aussi supposer que le plat de pâtes de la Restanca étant assez copieux (testé) et florencia assez petite mangeuse les sucres lents qu’ils contenaient ont été suffisants pour éviter une baisse de régime pendant 24h.

Sinon pour quelqu’un qui disait s’essouffler à écrire le récit, je trouve que tu tiens bien le rythme Flo, je me régale toujours autant à te lire et à voir les photos.

Dernière modification par zorey (11-11-2015 17:03:37)

florencia · 11-11-2015 18:10:03

Salut arnaud

Concernant le bivouac de J18, je me savais en dehors des limites du Parc et ne connaissais pas l’interdiction en périphérie, comme le sous-entend zorey. Je pensais être dans la légalité entre l’ouest du Tuc de Ratera et le Port de Colomers…

Non, pas d’envie d’abandon, je me sentais plutôt chanceuse jusque-là

Simplement un petit coup de blues, lié à la tristesse communicative des lieux et à un début de questionnement sur mon sentiment d’isolement, devant cette 16è soirée en solitaire sur 18… les 2 parce que je me suis rapprochée d’un toit en dur…
Pas mal de remise en question par rapport à mes choix d’itinéraire, qui s’ils me comblent le jour, commencent à me peser en fin de journée

Je me suis surprise moi-même, au Coret de Mulleres, mais c’est vrai que je suis plutôt de nature optimiste

Finalement, j’ai pu me guider jusque sous les aiguilles terminales, sans difficulté particulière. Mais une fois en dessous et avec la faible visibilité, je ne voyais aucun signe distinctif particulier, par laquelle il fallait me faufiler. D’où mes 3 tentatives avant de trouver la bonne. J’ai adoré le moment où je me suis hissée la première fois, en faisant juste dépasser la tête pour entrevoir ce qui m’attendais de l’autre côté. Vite soulagée d’apercevoir un relief et pas que du vide. Et puis, je l’aurais monté et descendu ce col

Flo

florencia · 11-11-2015 18:12:59

Salut Eloi et zorey

Je ne connais pas le plat de pâtes de la Renclusa, mais à la Restanca, j’aurai pu m’en enfiler un second sans soucis. Donc quantité sans commune mesure avec les 2 repas de midi pris côté français, que je n’avais pas pu terminer.

Il est vrai que j’ai l’habitude de marcher toute la journée sans manger, donc ça ne m’a pas inquiété plus que ça.

Si le temps s’était gâté et m’avait empêché de franchir le col, je pouvais me replier en redescendant au refuge. Je suis rentrée à l’intérieur exprès pour vérifier s’il y avait de quoi grignoter, en cas de nécessité.

Je relate juste les conditions de ma balade, ce récit ne se veut donc en aucun cas être un exemple. J’ai juste fait des choix, en toute connaissance de cause, en renonçant à certains détours pour me ravitailler, et en réfléchissant quand même aux solutions de secours

Flo

Dernière modification par florencia (11-11-2015 18:48:30)

zorey · 11-11-2015 18:24:20

Flo ce n'était en aucun cas des reproches, hein.

J'ai moi aussi bivouaqué en zone périphérique du parc en 2012 sans savoir l'interdiction, c'est juste une information pour les lecteurs, qu'ils sachent à quoi s'attendre en bivouaquant là-bas.

Pour la nourriture, j'ai franchement trouvé ça un peu imprudent, perso j'ai toujours une petite réserve, mais chacun fait comme il veut et sent sur le moment, de plus la régulation thermique et l'hydratation sont plus importantes que l'alimentation.

Et pour les pâtes à la Restanca, je crois que les gardiennes m'ont à la bonne !

Eloi · 11-11-2015 18:31:36

florencia a écrit :

Je ne connais pas le plat de pâtes de la Renclusa, mais à la Restanca, j’aurai pu m’en enfiler un second sans soucis. Donc quantité sans commune mesure avec les 2 repas de midi pris côté français, que je n’avais pas pu terminer.

On nous a apporté un plat bien garni. Quand nous l'avons fini, on nous en a apporté un autre. Nous l'avons terminé et on nous en a encore apporté un. Au bout de quelques plats, je me sentais gavé et me demandais si on nous nourrissait tant qu'on arrivait à en avaler. C'était gargantuesque. Ce repas n'invitais qu'à une chose : dormir. A croire que c'était une technique pour nous facturer une nuitée. Mais nous sommes repartis, le ventre lourd. Nous avons ensuite pris le bus sur la route esquintée par les orages du printemps. Plus d'une fois j'étais à deux doigts de rendre mon repas.

florencia a écrit :

Il est vrai que j’ai l’habitude de marcher toute la journée sans manger, donc ça ne m’a pas inquiéter plus que ça.

ça, il faudrait que j'essaye. Lors de la pause repas de mi-journée, j'ai du mal à avoir envie de manger juste après l'effort, et ensuite j'ai du mal à reprendre l'effort juste après avoir mangé.

Dernière modification par Eloi (11-11-2015 18:33:56)

kodiak · 11-11-2015 18:48:32

Et les CR se suivent a un rythme qui ne faiblit pas!

Quelle belle journée. Solitude, brouillard, un paquet de dénivelée, un col pas plutôt coton a négocier, sac et ventre vide. Tu sais donner envie d'aller faire un tour par la!

A ma connaissance, le "camping sauvage" (en catalan acampada lliure : comprendre camping ou bivouac) est interdit dans le parc, mais pas dans la "zone périphérique de protection". Voir la brochure du parc en français et en catalan.

EDIT: contre-sens

Dernière modification par kodiak (11-11-2015 19:45:32)

florencia · 11-11-2015 19:33:18

zorey

ce n'était en aucun cas des reproches, hein

Je sais bien zorey , c’est juste que je voulais éclaircir le pourquoi du comment, car c’est vrai que je me contente souvent de relater les faits, laissant l’interprétation libre à chacun

Donc merci pour les mises en garde envers autrui

Même si j’avoue que j’ai toujours du mal à croire qu’un retour de terrain puisse influencer à la lettre, sans que la personne ne l’adapte à ses propres réflexions, expériences et connaissance de soi…

Eloi

A moins de juste grignoter, j’ai moi aussi du mal à faire un vrai repas le midi, sans le payer ensuite, comme après les 3 assiettes de veau aux carottes en direction du Port de l’Artigue, qui me sont restées sur l’estomac

Sans manger, j’ai remarqué une petite perte de puissance, surtout en milieu de matinée, l’absence de fringale et parfois une pêche d’enfer, selon le terrain quand même, en fin de journée

kodiak

Merci pour les précisions et liens sur la réglementation en périphérie du Parc, et pour le reste

Flo

Dernière modification par florencia (11-11-2015 19:39:18)

Jobig · 11-11-2015 19:39:47

Salut Flo,
Salut à tous !

Je confirme que marcher toute la journée sans prendre un repas le midi n'a rien de bien difficile. C'est mon quotidien en balade, je me contente de grignoter, même pas de petit déjeuner, mais une hydratation intensive au départ et régulière pour la suite. Comme Zorey, un repas pantagruélique le soir. Je me suis résolu à ce régime quand j'en ai eu marre de sentir mon estomac un peu lourd, l'ensemble de mon organisme un peu patraque et l'impatience que ça se termine... surtout en montagne où c'est franchement pénible.

kodiak a écrit :

un col pas coton a négocier

Juste une petite remarque comme ça à la furtive, coton veut dire dure en argot...

Mon impression générale de cet épisode, c'est que Florencia savait où elle allait, ce qu'elle faisait (et avait à faire), et qu'elle disposait d'une solution de repli proche, mais que c'est quand même vachement gonflé de sa part ! La montée du sentiment d'isolement me paraît plus insidieuse, plus dangereuse, finalement.

Jobig

Dernière modification par Jobig (11-11-2015 19:44:19)

kodiak · 11-11-2015 19:46:24

Bien vu! Cela m'avait échappé. C'est corrigé. Merci.

zorey · 11-11-2015 22:52:44

Re !

kodiak a écrit :

A ma connaissance, le "camping sauvage" (en catalan acampada lliure : comprendre camping ou bivouac) est interdit dans le parc, mais pas dans la "zone périphérique de protection". Voir la brochure du parc en français et en catalan.

La brochure est imprécise car elle dit simplement "interdit dans le parc" et ne parle pas de la zone périphérique.

Cela m'avait été indiqué par Dalmatien de Pyrénées Team, et il m'a envoyé les sources, difficile à trouver il faut admettre, merci à lui. Il est donc bien clair que le bivouac est interdit dans le parc national d'Aiguestortes, zone périphérique comprise.

C'est indiqué ici : clic

La acampada libre (incluido el vivac) está prohibida dentro de todo el Parque Nacional y de su Zona Periférica. Únicamente se puede pernoctar en el interior de los refugios.

Le campement libre (bivouac inclus) est interdit dans tout le parc natinal et dans sa zone périphérique. On peut uniquement passer la nuit à l'intérieur des refuges.

Ou encore ici dans le règlement du parc, article 25 alinéa 4 (page 15) : clic

Se prohibe la pernoctación fuera de los refugios detallados en el an exo 2 de este Plan, como también la acampada y el vivac en todo el territorio del Parque Nacional y zona periférica de protección, incluidas las zonas de aparcamiento y, en general, de uso especial, a excepción de las zonas habilitadas para tal fin en Estallos y Riumalo. Quedan exentas de la prohibición aquellas personas que dispongan de los permisos especiales de estancia justificados para estudios de investigación, gestión y control del medio natural.

Il est interdit de passer la nuit en dehors des refuges du plan, y compris en campement ou bivouac sur tout le territoire du parc national et de la zone périphérique de protection, y compris sur les zones de parking, à l'exception des zones habilitées de Estallos et Riumalo. Exception pour les personnes disposant de permissions spéciales justifiées par études d'investigation, gestion et contrôle du milieu naturel.

edit : ajout traduction foireuse, je ne parle pas espagnol et n'ai pas utilisé de traducteur, on peut aussi conclure de ces textes que normalement il est aussi interdit de circuler la nuit dans le parc.

edit 2 : enfin je baragouine 2 ou 3 trucs : "una jarra de cerveza por favor !"

Dernière modification par zorey (11-11-2015 23:10:19)

JJondalar · 11-11-2015 23:42:28

Bonjour Florencia,
Comme l'avait écrit à juste titre je ne sais plus qui, il est ridicule de déposer des CR sans lire ceux des autres MUL. Je suis en train de rattraper mon retard, non sans mal, en ce moment il est impossible de tout lire. Pour ce soir, j'ai encore délaissé le clavier et mes souvenirs d'octobre pour me régaler avec ton récit, encore plein d'émotions et de vécu.
Je n'avais pas remarqué que tu utilises un Sony RX100. Je viens justement de m'auto-piller mon LEP en me promettant de m'auto-rembourser pour m'acheter le RX100 M3. Une vraie bombe après ce que j'abandonne (DSC-WX100). Quand je vois tes images, je trépigne d'avance. Ça ne te dérangera pas si je te demande 2 ou 3 conseils d'utilisation ?
Moult intéressants commentaires on déjà été faits, je reviendrai seulement sur le sentiment de solitude que tu as ressenti à l'intérieur du refuge. Je l'ai connu également connu en Islande, dans des conditions proches. Nostalgie du foyer et de l'intime, sans doute. Ah si, autre chose, à propos des repas sautés : moi je ne peux pas (si j'ai le choix bien sûr), hypoglycémie rapide garantie : pas de réserve.

mknod · 11-11-2015 23:57:24

Effectivement florencia, nous aurions pu nous croiser à très peu de choses près.

florencia · 12-11-2015 00:44:00

Salut tous

Jobig

La montée du sentiment d'isolement me paraît plus insidieuse, plus dangereuse, finalement

Tout dépend quelle émotion est générée par ce sentiment (variable selon mon expérience) et de sa gestion. Ça peut être délétère, comme salvateur, et le plus souvent on arrive à l’évacuer ou on fait avec

zorey

Comme ça au moins, c'est clair, merci, ainsi qu'à Dalmatien

La traduction est bonne, pas mal pour quelqu'un qui ne parle pas espagnol

Va falloir quand même que tu t'y mettes, pour ton futur métier, se serait une corde de plus à ton arc, et pour un amoureux des Pyrénées, un presque indispensable

JJondalar

Merci de ton passage et d'avoir interrompu ton travail d'écriture, on attend ton retour emplit de paysages sablonneux ornés d’un grand ciel bleu, propices à la méditation

Pas de soucis pour les questions sur le RX100, même si je n’ai pas vraiment eu le temps de le découvrir de manière approfondie, mais je crois que Bilbox, ici, le connait bien

Effectivement, pour le « jeûne », mieux vaut avoir quelques réserves, ce qui est mon cas

Mknod

Ouep, à 2 ou 3 jours près

Flo

kodiak · 12-11-2015 08:15:02

zorey a écrit :

le bivouac est interdit dans le parc national d'Aiguestortes, zone périphérique comprise.
C'est indiqué (...) dans le règlement du parc, article 25 alinéa 4 (page 15)

Super! Merci a toi (et a Dalmatien/MarcoRando) pour ces précisions. Je me coucherai moins bête ce soir.

florencia · 12-11-2015 10:35:12

Jour 20 : Camping d’Aneto – Pla de Remuñe

Tracé Openrunner

La poste n’ouvrant qu’à 8h30, j’ai tout le temps de déguster un bon petit déjeuner

La première voiture sera la bonne, encore merci le stop

Mon colis trône au-dessus d’une étagère, l’extérieur est un peu endommagé, mais rien ne manque à l’appel, en particulier la suite des cartes et les crampons. Je m’installe sur l’un des nombreux bancs de la place Ayuntamiento, situé devant le bureau de poste. Le tout est rapidement reconditionné et enfourné dans le sac, crampons en dernier, pour ne rien abîmer. Ça ferme tout juste, mais tout tient

Je profite du Wifi disponible sur la place pour prendre les dernières prévisions météos. Bof, temps instable, averses possibles cet après-midi et orages prévus pour le début de soirée. Topo pas plus encourageant pour les 2 jours suivants, avec le dessin d'un gros nuage bardé d'éclairs et de pluie...

Déception et pointe d’inquiétude à m’engager, dans ces conditions, dans le secteur des Gourgs Blancs, sans compter que je peux dire adieu aux quelques variantes et bonus envisagés.

J’hésite, que faire, la sagesse serait de passer par le refuge d’Estos, mais je connais déjà et ça ne m’emballe pas trop, le secteur des Posets-Maladeta, il n’échappe pas au mauvais temps ambiant, et ne sera donc pas plus tranquille...

Je décide finalement de rester sur mon premier choix. Charge à moi de m’adapter pour franchir le col de Litérole, premier obstacle à venir, et de patienter si besoin. J'aviserai ensuite, à chaque jour, sa peine, comme on dit

Bon, j’essaye d’en rire, mais je ne suis pas des plus sereines et encore plus, contrariée par le fait que je risque de ne pas voir grand chose de ce coin supposé grandiose

Pour me changer les idées, je déambule dans les ruelles de la vieille ville et ses monuments, jusqu’à l’heure du bus, prévue à 11h00.

La ponctualité est au rendez-vous, et 30 minutes plus tard, je me retrouve à mon point d’arrivée de la veille

Cette matinée de repos n’a pas été bénéfique, un peu de mal à appuyer sur les cannes, d’autant que ça attaque raide d’emblée. Je prends donc un rythme de sénateur, convaincue de toute façon que rien ne sert de se presser…

La vallée de Remuñe est assez fermée et abrupte, un véritable défilé par endroit, entre 2 murailles.

L’eau y coule abondamment, d'où une végétation plutôt luxuriante faite de pins et de rhododendrons

A peine partie, que je commence déjà à lorgner sur chaque emplacement de bivouac potentiel, sachant que plus je vais monter, plus les plats herbeux risquent de se faire rare, forcément

L'idée est de malgré tout me rapprocher, le plus possible, du col et de le passer le lendemain matin, aux premières heures. Je m'interdis quand même de gagner le lac de Litérole et l'emplacement de bivouac en pierre, que j'avais repéré sur satellite. Pas envie de jouer, non plus.

Je délaisse donc le Pletat de Remuñe et m'engage dans la gorge, donnant accès à l'Arenals de Remuñe

La Forca de Remuñe se dresse devant moi, tel un phare indiquant la direction à prendre

La vallée s'ouvre de nouveau, je suis à 2400 m d'altitude, et il y a de l'herbe

Un dernier coup d’œil sur la carte me confirme que la journée est déjà finie

Cela commence à se boucher au-dessus et pas envie de m'embarquer plus avant, et prendre le risque d'une galère, en ne pouvant monter la toile correctement.

J'inspecte chaque recoin herbeux à la recherche du meilleur emplacement. Le choix n'est pas énorme avec la proximité de nombreux bras de ruisseaux.

J'arrive quand même à trouver une zone un peu surélevée et à distance respectable de l'eau.
Ne reste plus qu'à amarrer l'abri avec le plus grand soin.

A peine terminé, que la pluie s'invite, il est 15h30, je sens que la soirée va être longue, encore une fois...

Je passe le temps en sacrifiant 22 g d'Esbit, tisane, soupe, plat, re tisane, j'aurai pas dû

Bref, la nuit arrive, la pluie redouble, allez, fermeture de rideau et au lit...

Dodo à 2391 m

Dernière modification par florencia (12-11-2015 10:46:41)

Arnaud · 12-11-2015 11:54:39

Flo a écrit :

Simplement un petit coup de blues, lié à la tristesse communicative des lieux et à un début de questionnement sur mon sentiment d’isolement, devant cette 16è soirée en solitaire sur 18.
Pas mal de remise en question par rapport à mes choix d’itinéraire, qui s’ils me comblent le jour, commencent à me peser en fin de journée

C'est exactement ça!

Pendant la journée, tant qu'on est actif, la marche et les paysages se suffisent (presque) à eux même (on aurait quand même envie de les partager).

Le soir, le bivouac c'est beau, mais la solitude ça use. Et même si on est en refuge et que l'on voit du monde, l'absence des siens (sa famille, ses amis) devient vite très lourde, je trouve.

C'est ce qui m'a fait arrêter cet été lors d'un bout de périple similaire (retour à venir si je trouve prend le temps...).

edit: Salut Zorey et Eloi

Dernière modification par Arnaud (12-11-2015 11:55:56)

Eloi · 12-11-2015 12:07:35

Arnaud a écrit :

Flo a écrit :
Simplement un petit coup de blues, lié à la tristesse communicative des lieux et à un début de questionnement sur mon sentiment d’isolement, devant cette 16è soirée en solitaire sur 18.
Pas mal de remise en question par rapport à mes choix d’itinéraire, qui s’ils me comblent le jour, commencent à me peser en fin de journée
C'est exactement ça!
Pendant la journée, tant qu'on est actif, la marche et les paysages se suffisent (presque) à eux même (on aurait quand même envie de les partager).
Le soir, le bivouac c'est beau, mais la solitude ça use. Et même si on est en refuge et que l'on voit du monde, l'absence des siens (sa famille, ses amis) devient vite très lourde, je trouve.
C'est ce qui m'a fait arrêter cet été lors d'un bout de périple similaire (retour à venir si je trouve prend le temps...).

edit: Salut Zorey et Eloi

Je suis votre conversation avec intérêt, vu qu'il est probable que je parte seul sur la HRP l'été prochain. Mon expérience de rando solo n'a jamais dépassée 2 ou 3 jours et déjà je voyais l'impact de la solitude sur mon cerveau.

enrico · 12-11-2015 12:25:01

Arnaud a écrit :

Flo a écrit :
Simplement un petit coup de blues, lié à la tristesse communicative des lieux et à un début de questionnement sur mon sentiment d’isolement, devant cette 16è soirée en solitaire sur 18.
Pas mal de remise en question par rapport à mes choix d’itinéraire, qui s’ils me comblent le jour, commencent à me peser en fin de journée
C'est exactement ça!
Pendant la journée, tant qu'on est actif, la marche et les paysages se suffisent (presque) à eux même (on aurait quand même envie de les partager).
Le soir, le bivouac c'est beau, mais la solitude ça use. Et même si on est en refuge et que l'on voit du monde, l'absence des siens (sa famille, ses amis) devient vite très lourde, je trouve.
C'est ce qui m'a fait arrêter cet été lors d'un bout de périple similaire (retour à venir si je trouve prend le temps...).

edit: Salut Zorey et Eloi

Salut à Flo e a tutti gli altri,

N'est-ce pas là l'une des raisons pour lesquelles, lorsqu'on est seul, plus ou moins consciemment au regard de ce sentiment de solitude qui se renforce quand on s'arrête, on a tendance à faire durer le temps de marche diurne autant que possible, même en marchant plus lentement vers la fin de journée, et à limiter le temps de bivouac au strict nécessaire pour faire ce que l'on a à faire et dormir. A noter d'ailleurs que les longues journées de début d'été, avec des nuits tombant bien après 21h, sont plus propices à cette attitude. Moi, je me dis toujours que je continue à marcher en fin d'après-midi pour, par exemple, profiter des belles couleurs de fin de journée et aussi parce que je m'ennuie rapidement si je n'ai plus rien à faire au bivouac, où je ne lis pas. Mais finalement, ce n'est peut-être pas que pour cela, comme le soulève Arnaud.

oli_v_ier · 12-11-2015 15:50:33

Eloi a écrit :

Je suis votre conversation avec intérêt, vu qu'il est probable que je parte seul sur la HRP l'été prochain. Mon expérience de rando solo n'a jamais dépassée 2 ou 3 jours et déjà je voyais l'impact de la solitude sur mon cerveau.

Le coup de blues, je l'ai parfois eu, c'est un mauvais moment à passer, rien de plus .

kodiak · 12-11-2015 16:19:07

florencia a écrit :

...tisane, soupe, plat, re tisane, j'aurai pas dû

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