[Récit + liste] HRP au Marc de Bourgogne - 2015

samol · 22-11-2015 17:55:14

florencia a écrit :

Jobig
Vu que mon état de pauvre Bourguignonne ne m’autorise pas non plus ce titre, nous sommes logés à la même enseigne
Flo

Les Russel, Schrader, LeBondidier, ....... ne sont pas non plus nés dans les Pyrénées.
Merci pour ces très belles pages de Pyrénéisme, Florencia

Dernière modification par samol (22-11-2015 17:57:48)

oli_v_ier · 22-11-2015 18:21:47

A propos de la face nord du Mont Perdu et des différents passages qui permettent de mettre pied sur le bas du glacier, voici une ancienne photo qui permet de comprendre pourquoi d'ancien guides vous dirons qu'ils ne passaient jamais par le passage plébiscité ici : il était surplombé de gros séracs.

florencia · 22-11-2015 19:02:27

Déjà que le profil depuis la brèche, n’est pas des plus accueillants aujourd’hui, sûr que là, ça l’est encore moins

Impressionnant, la photo a été prise vers quelle décennie ?

PS : Merci samol

Flo

Dernière modification par florencia (22-11-2015 19:04:37)

Galou83 · 22-11-2015 19:49:52

Au milieu des années 80, mon compagnon y est passé avec son frère. D'après lui, ça avait déjà bien fondu par rapport à cette photo, mais il en restait quand même encore pas mal.
Pour l'anecdote, ils étaient passés par une cheminée bien à gauche (sur tes photos) de celle que tu as prise (edit : impraticable seul, et nécessitant un minimum de matériel)

Dernière modification par Galou83 (22-11-2015 19:54:25)

florencia · 22-11-2015 19:56:52

Ah, j’ai trouvé la réponse, toute fin du XIX°siècle

L’évolution du glacier en image.

Flo

kodiak · 22-11-2015 20:19:15

Jobig a écrit :

Comment peut-on être Breton... et pyrénéiste ? Vu des Pyrénées l'idée doit faire rigoler...

Non point. Les Pyrénées sont plus tolérantes que leurs cousines d'outre-Rhône.
Le Pyrénéisme, nous rappelait récemment Oli_v_ier (#106), n'est pas que géographique ou lie a l’exploit sportif: il est inséparable de l'émotion esthétique et culturelle que communique cette chaine qui barre la péninsule du reste du continent "de la mer a l’océan".

oli_v_ier a écrit :

voici une ancienne photo qui permet de comprendre pourquoi d'ancien guides vous dirons qu'ils ne passaient jamais par le passage plébiscité ici : il était surplombé de gros séracs.

Sur, c’était pas vraiment la même chose!
J'ai cru un instant qu le chef nous avait sorti un des ses clichés d'enfance fait au Kodak Brownie. Merci florencia de nous ramener aux sources (et au blog du guide de montagne espagnol Iñaki Miró, que je découvre avec plaisir).

---
EDIT: mot manquant

Dernière modification par kodiak (22-11-2015 20:20:38)

Jobig · 22-11-2015 21:42:14

Salut kodiak,

Jobig a écrit :
Comment peut-on être Breton... et pyrénéiste ? Vu des Pyrénées l'idée doit faire rigoler...

Non point. Les Pyrénées sont plus tolérantes que leurs cousines d'outre-Rhône.
Le Pyrénéisme, nous rappelait récemment Oli_v_ier (#106), n'est pas que géographique ou lie a l’exploit sportif: il est inséparable de l'émotion esthétique et culturelle que communique cette chaine qui barre la péninsule du reste du continent "de la mer a l’océan".

Il ne faut pas prendre au pieds de la lettre toutes les boutades provocantes que je peux clavotter* ! Surtout quand l'occasion de faire un bon mot se présente. Il y a une quinzaine de milliers d'années, les Pyrénées furent le refuge des populations paléolithiques vivant à l'extrême ouest de l'Europe au moment de la "petite" glaciation du Dryas, notamment dans le bassin aquitain et l'ensemble du Pays Basque. Lorsque les glaces reculèrent, ce sont ces populations qui repeuplèrent les littoraux atlantiques... jusqu'en Irlande et en Ecosse (et donc la Bretagne !). Pour nous c'est presque un pèlerinage aux origines que de faire le voyage jusqu'à cette chaîne montagneuse finalement...

La tolérance je veux bien mais faut pas idéaliser non plus : on est vite catalogué doryphore dans les vallées...

Super le site d'Iñaki Miro, merci Flo !

Jobig

*Il y a dans la formule un clin d'oeil au livre de Morvan Lebesque "Comment peut-on être Breton. Essai sur la démocratie française", 1970...

florencia · 23-11-2015 08:42:43

Jour 28 – 10/09 : Brèche de Tuquerouye – Refugio de Góriz

Tracé Openrunner

Il a venté et plu toute la nuit et ça continu, même s’il s’agit désormais d’une pluie fine

Dans la nuit, le refuge a accueilli 2 nouvelles pensionnaires espagnoles, puis un troisième, au petit matin.

Le bruit de la porte, puis du réchaud à gaz, me réveille, la personne n’arrête pas de souffler dans ces mains et tourne en rond, visiblement frigorifié. Je me lève pour prendre des nouvelles et voir si tout va bien. Il me raconte sa nuit cauchemardesque, sur le plat de Pineta. Avec la montée des eaux, sa tente double paroi n’a pas résisté. Toutes ces affaires, dont le SDC, sont trempées, tout comme son jean, je comprends mieux pourquoi il a du mal à se réchauffer... Je compatis

Après 3 tournées de thés, il préfère redescendre, direction la France. Je lui souhaite un bon retour et file sous mon duvet, pour retrouver un peu de chaleur. Pas de lever de soleil somptueux à espérer, de toute façon. 8h30, toujours personne ne bouge. Je vais prendre mon petit déjeuner tranquillement.

Je n’arrête pas de regarder au dehors. Les sommets ont reçu visiblement une petite couche de neige fraîche

(Photo prise après l'arrêt de la pluie)

Je suis indécise, avec ce temps, passer par le col du Cylindre me parait de plus en plus compromis. J’appréhende surtout le fait que la cheminée soit trempée et que cela rende les appuis glissants et potentiellement dangereux. Déjà que je ne suis pas totalement rassurée sur mes capacités à franchir cet obstacle, ça n’aide pas vraiment…

Tout le monde se lève, il est plus de 9h30.

Les Allemands me font part de leur intention de passer par la Faja de la Tormosa, estimant qu’avec leurs gros sacs, l’escalade de la cheminée sera trop compliquée. M’apercevant qu’ils ne savent pas du tout à quoi ils doivent s’attendre, je leur fais part, qu’avec la pluie, ça risque de ne pas être beaucoup plus simple.

Bref, personne ne sait plus par où il veut aller

Je lis l’inquiétude dans leurs yeux, ils finissent par me demander quel est le choix le plus raisonnable. Difficile de répondre, vu que je ne connais aucun des sentiers, autrement que par des descriptions. Je me résous à lâcher, "par la vallée de Pineta", m'adressant autant à eux qu'à moi-même...

Ça les botte, surtout pour l’opportunité de se ravitailler

10h30, alors que la pluie s’arrête, je capitule moi aussi et annonce que je vais finalement les accompagner, mais que je pars devant, n’en pouvant plus d’attendre. On se dit donc à bientôt…

Je descends prudemment sur le lac Glacé. Alors que je commence à le longer par la gauche, un bout de ciel bleu apparaît au Nord. Je m’arrête pour observer les nuages, ils progressent rapidement en direction du Sud-Ouest. Ah, mon sang ne fait qu’un tour, le feu clignote au vert, et je n’ai pas envie de manquer son appel du pied. Nouveau changement de programme, inespéré

Tout se dégage à une vitesse incroyable

Avec le Petit et Grand Asztazou, en arrière-plan

Alors que je traverse le superbe vallon de Pineta, au milieu des dalles laissées par l'ancien glacier, un brin de culpabilité m’accompagne, l’impression d’avoir abandonné mes compagnons d’un soir. En me retournant, j’aperçois l’un d’entre eux et lui adresse un adieu à l’aide de mon bâton, pas certaine qu’il m’est vu…

La barrière rocheuse se dresse devant moi, m'aidant à faire abstraction de ce sentiment et à me reconcentrer sur mon objectif

Je monte lentement la dune d'éboulis, comme pour retarder le moment fatidique

Ça y est, je suis au pied de la fameuse cheminée, haute d'une quinzaine de mètres.

Les rochers sont effectivement trempés, mais un petit test sur l'accroche de mes semelles est plutôt rassurant, tout comme les tous premiers mètres.

Finalement, seuls 2 pas nécessiteront que je m'y reprenne à 3 ou 4 fois, jusqu'à ce que je sois parfaitement sûre de mes appuis et de mes prises, avec une petite pause respiration entre, pour calmer quelques soubresauts incontrôlés, au niveau des jambes

La crainte de restée bloquée, au milieu, m'a accompagné jusqu'en haut. J'aurais eu l'air fine et un peu plus que cela... mais principalement liée au fait que j'étais seule et ne pouvais compter que sur moi-même, sans savoir exactement à quoi m'attendre.

Si j'y repasse un jour, le vécu sera sans aucun doute différent, plus ludique en tout cas. Dans le sens de la montée de préférence, par contre

Bref, soulagement et satisfaction donc, une fois en haut, témoignant de la tension évacuée, après cet exercice en solitaire, que j'aurai préféré partager

Me reste à profiter de la vue avec le beau vallon de Pineta, le lac Glacé et la brèche de Tuquerouye, au centre

L'heure de m'équiper, la fine couche de poudreuse de cette nuit rend la surface du glacier glissante, et les crampons me permettent d'éviter la moraine. A posteriori, je me demande si cela n'aurait pas été, finalement, plus judicieux et rapide, par cette dernière

Le glacier est encombré de nombreux cailloux affleurant. Même si je fais mon maximum pour les éviter, ça crisse par endroit sous les pieds, je croise les doigts pour mes pointes alu...

Un bref regard en arrière me fait rapidement comprendre que la fenêtre météo risque de n'être qu'un simple intermède de courte durée Une véritable nuée de chasseurs en formation s'apprête à me canarder

Mieux vaut ne pas trop tarder pour passer le col du cylindre et si possible le ressaut situé derrière, avant que ça ne se gâte de nouveau...

La fin de l'ascension au col se fait dans un mixte d'éboulis et de neige, fastidieux et raide, m'obligeant à jeter toutes mes forces dans la bataille. Le contre la montre engagé avec l'orage se précise de plus en plus.

La première manche est gagnée Je suis depuis peu dans une brume épaisse et perçois tout juste la rampe d'accès au Monte Perdido. Inutile de dire que ce dernier est la moindre de mes préoccupations...

Qu'une idée en tête, rejoindre la vire, longeant main gauche, la barre rocheuse que je dois suivre jusqu'à son extrémité. Alors que je suis engagée dans sa désescalade, l'orage éclate, la grêle et la pluie se joignent aux festivités sonores. Je reste concentrée, sans plus me laissée perturber, le temps au moins de rejoindre la terre ferme.

Ensuite, c'est sauve qui peut

Un seul mot d'ordre, perdre de l'altitude le plus vite possible. Ce qui n'est pas chose aisée, pour ceux qui connaissent la descente menant au refuge de Góriz. Plusieurs ressauts se succèdent, dont certains sont équipés de mains courantes, et quelques labyrinthes rocheux viennent égayer le parcours, heureusement, les nombreux cairns pallient au manque de visibilité.

Après 30 minutes de ce tarif, les éléments se calment, presque aussi brutalement qu'ils se sont déclenchés.

Et la lumière fut

Et, j'adore

Juste le temps d’entrapercevoir la magnificence de ce massif, à part, dans la chaîne des Pyrénées, que tout se rebouche déjà

Je décide de poursuivre ma descente sur le refuge. Même si la pluie a cessé, pas envie de me retrouver seule dans ce décor austère, à errer pour aller je ne sais où, vu les conditions. J'abandonne donc les hauteurs, presque sans regret, ce n'était tout simplement pas le bon jour

15h17, sms de scal , il est aux cailloux de Soque, et il pleut, quelle surprise , on essaye de se caler autour des lacs de Bramatuero, mais ça risque d’être un peu compromis à 1 jour près...

Alors que je n'ai croisé âme qui vive depuis ce matin, des voix se font entendre, m'indiquant que le refuge s'approche. Elles me serviront de guide jusqu'à ses pieds, n'y voyant goutte, et les sentes se faisant soudain dans tous les sens. Plein de monde en fait, une bonne quarantaine, de toutes nationalités. Visiblement, toutes les brebis égarées se sont données rendez-vous ici A la différence près, que la plupart arrive du Parking de Pradera.

Après avoir planté la tente à proximité, je me fais adopter, comme j'aime à dire, par une petite troupe d'espagnols. Ils vont même jusqu'à négocier dans mon dos, pour obtenir l'autorisation que je puisse manger à leur côté, alors que je n'ai pas pris la demi-pension

Une chouette soirée à parler fort, sur tous les sujets et dans la bonne humeur

Florencia, la francesa, se sent comme un poisson dans l'eau, au milieu de sa langue d'adoption, faisant abstraction de tous les éventuels aspects négatifs de ce genre de gros refuge, malgré tout chaleureux, ne voulant garder que ce bon moment partagé

Dodo à 2200 m

Dernière modification par florencia (23-11-2015 14:37:01)

enrico · 23-11-2015 09:26:25

Bravo, Florencia, pour le récit de cette journée et pour ton "hold-up" sur la traversée du col du Cylindre. Photos superbes de la montagne sauvage. Ton récit retranscrit bien ta concentration tout le long de ta progression, depuis l'approche lente de la cheminée, jusqu'à la descente du col sous l'orage.

kodiak · 23-11-2015 13:39:02

Sacrée journée. Chapeau.

---
EDIT: accord

Dernière modification par kodiak (23-11-2015 21:14:24)

florencia · 23-11-2015 14:33:03

"hold-up" est le mot juste

Flo

scal · 24-11-2015 00:49:03

florencia a écrit :

Alors que je suis engagée dans sa désescalade, l'orage éclate, la grêle et la pluie se joignent aux festivités sonores. Je reste concentrée,
sans plus me laissée perturber, le temps au moins de rejoindre la terre ferme

En un mot : de la maîtrise

Seul(e)s dans ce genre de terrain et ces conditions, mobiliser ce qu'il faut de concentration et de calme
pour y évoluer avec marge, et finalement la satisfaction d'être là au bon moment au bon endroit, comme une douce sérénité.

A ne partager qu'avec soi même !

kodiak · 24-11-2015 01:11:37

Le Mont Perdu en 2050?
(image fabriquée par l'Association Pyrénéenne de Glaciologie, merci enrico).

florencia · 24-11-2015 18:03:22

Merci scal

Amusant à posteriori, comment on peut rester stoïque, quand la situation le nécessite, et perdre son flegme, quelques instants plus tard, quand on ne trouve pas aussi rapidement qu’on le souhaiterait, le départ de la sente sous le petit lac Glacé…

la satisfaction d'être là au bon moment au bon endroit, comme une douce sérénité.

Flo

florencia · 24-11-2015 18:33:12

Jour 29 – 11/09 : Refugio de Góriz - Torla

Tracé Openrunner

Une pluie fine est tombée une bonne partie de la nuit, mais s’est par bonheur arrêtée au petit matin. La première moitié de journée devrait être épargnée, par contre l’après -midi est annoncée instable.

Je plis bagage vers 07h45, direction le col del Descargadore. Il fait encore sombre, la courbe du soleil tarde à franchir la barrière montagneuse, culminant à plus de 3300 m, pour venir réchauffer le décor de ses lumières.

Malgré tout, la vue sur le canyon d’Ordesa, à peine réveillé, n’en est pas moins majestueuse

Belles courbes de niveau, courant sous la Punta Tabacor jusque sous le Pic de Millaris

Le sentier montant à la Brèche de Roland laisse entrevoir le relief torturé et accidenté que revêt ce massif calcaire

Les couleurs de l'automne, elles aussi, commencent à poindre en cette mi-Septembre, ajoutant encore un charme supplémentaire

Au col del Descargadore, l’apparition de la Brèche et du doigt, titillent de nouveau mon désir d’aller leur rendre une petite visite

Mais je sais que ce beau ciel bleu n’est qu’une brève illusion, et je préfère continuer à déambuler sur les plateaux et profiter des belles couleurs, tant qu’il est encore temps

La vallée glacière de Millaris

Avec le Pico Blanco sur la droite

Le Casque de Marboré

Une fois effectuée la traversée, c'est au tour du bassin inférieur de San Fertus. Son entrée est barrée par une muraille rocheuse, haute d'une cinquantaine de mètres, qu'il me faut désescalader

La cheminée, pas très engageante vue d'en haut, se révèle moins difficile que prévue. Quelques pas se feront en marche arrière, plus facile, surtout avec un sac à dos, même MUL

Dernière vue sur la Brèche, qui me conforte dans mon choix de m'abstenir de regagner les hauteurs

Surprise, un immense lapiaz étendu sur près de 400 m s’étale désormais devant moi. Décidément, pas moyen de s’ennuyer par ici

Le parcours est ludique, mais finit par ressembler à un parcours d'obstacles. Un peu de mal à garder un cap, au milieu de cet enchevêtrement. Je ferais un peu de rab, histoire de faire durer le plaisir

Il me faudra près de 45 minutes pour le traverser, mais l'entrée de la vire Fara de las Flores se dévoile enfin

Regard en arrière

Beau surplomb au-dessus du Barranco de Riviereta et du cirque de Cotatuereo,

Laissant entrevoir le précipice le long duquel les fameuses clavijas de Cotatuero sont implantées. 32 barres de fer plantées dans la roche; une rangée pour les pieds, une pour les mains ! A réserver aux amateurs de sensations fortes

C'est partie pour 3.7km, sur une corniche naturelle qui longe une partie du canyon

Interdiction de chuter, presque 1000 m de vide tout droit ! , mais plus impressionnant que dangereux

Après quelques mètres, je m'accoutume d'ailleurs, assez rapidement, à cette sensation de vide omniprésente

D'autant plus facilement, que le précipice disparait de ma vue et pour cause

Au cas où, on se perde

La sortie au niveau d'Aguas Tuertas est tout aussi embrumée

Mais en m'approchant, le site laisse entrevoir ses charmes, avec son air de petit oasis, fleurissant au milieu du désert rocailleux

Lieu idéal pour une petite pause. C’est alors que je suis rejointe par 4 randonneurs venant également de parcourir la vire. Sort de leurs sacs une quantité impressionnante de victuailles, diverses salades, niçoise, taboulé, des tranches de jambon, pain, fromage, fruits frais. N’en jetez plus . Ils me proposent de partager avec moi, sous prétexte d’alléger leurs épaules. Un argument auquel forcément je suis sensible, je me dévoue donc volontiers à cet acte solidaire

Nos chemins étant commun, on repart naturellement ensemble en direction du col de l’Escuzana

La prise d’altitude révèle Aguas Tuertas sous un autre angle, confirmant qu’il faut jamais oublier de regarder derrière soi

Après une raide montée, on rejoint un plateau calcaire fissuré par les eaux de ruissellement, avec plus bas le Llanos de Catuarta, caché au fond, le col Blanc permettant de rejoindre directement la Brèche.

La fin de la montée s'effectue sur une sente dans la pierraille. Ce col ouvre les portes d'une nouvelle vire, celle de l’Escuzana, plus courte que la précédente, mais tout aussi belle et moins plate

Son approche

La vire

La sortie

Teintes contrastées telle une ligne de démarcation entre les versants, sous le Pic de Gabiétous Occidental

Il faut désormais rejoindre le col de la Forqueta, aux airs de forteresse

Quelques tergiversations pour trouver le bon passage , et puis c'est la descente en direction du Port de Boucharo. Déjà l'heure de dire au revoir à mes compagnons, de quelques heures Pour éviter la remontée au Port et un long détour, j'opte pour un tout schuss, droit dans la pente Il est vivement conseillé de passer rive gauche du Barranco de Forqueta, pour éviter les falaises

Sous le Port de Boucharo

Je vais visiter la cabane Electricas, avec idée d'y dormir, mais les nombreux déchets et diverses odeurs m'en dissuadent rapidement

Tout s’enchaîne alors très vite, un coup d’œil sur la carte indique Bujaruelo à 6 km. Me voilà galopant dans les lacets, ne rêvant plus que de tapas et de Cerveza

Finalement, je me retrouve à Torla, après un nouveau coup de tête

Soirée et nuit agréable au refuge de l'Atalaya

Demain, je dois retrouver nif

Dodo à 1050

Dernière modification par florencia (24-11-2015 19:39:06)

Doc · 24-11-2015 19:02:05

Il y a un problème avec ton lien vers le tracé OpenRunner, qui pointe vers celui du jour 28. Ça devrait plutôt être celui-là, si la convention de nommage et les dates correspondent.

florencia · 24-11-2015 19:08:39

Merci à tous les 2 pour votre aide , c'est corrigé

@boitagateau : c'est presque plus fatigant que la rando elle-même

Tant mieux, si tu y trouves quelques infos

Flo

Dernière modification par florencia (24-11-2015 19:45:13)

boitagateau · 24-11-2015 19:21:37

.
Autre petit truc qui doit "clocher" :

florencia a écrit :

Je vais visiter la cabane Electricas, avec idée d'y dormir, mais les nombreux et odeurs m'en dissuadent rapidement

Ce n'est pas le tout de se faire de longues randonnées de plusieurs semaines,
mais il faut aussi tenir la longueur ensuite dans les compte-rendus ! Courage !

Je profite de mon post pour te remercier d'avoir parcouru quelques secteurs
que je pense faire un de ces jours...
Je relirai le moment venu pour glaner quelques infos, mais j'ai déjà retenu
la réglementation bivouac dans le parc d'Aigüestortes...

.

Shanx · 24-11-2015 19:54:03

C'est bien beau tout ça.

florencia a écrit :

Lieu idéal pour une petite pause. C’est alors que je suis rejointe par 4 randonneurs venant également de parcourir la vire. Sort de leurs sacs une quantité impressionnante de victuailles, diverses salades, niçoise, taboulé, des tranches de jambon, pain, fromage, fruits frais. N’en jetez plus . Ils me proposent de partager avec moi, sous prétexte d’alléger leurs épaules. Un argument auquel forcément je suis sensible, je me dévoue donc volontiers à cet acte solidaire

Toi aussi tu es prête à aider ton prochain ? C'était bien mon genre aussi.

Glop^2 · 24-11-2015 20:10:10

florencia a écrit :

et je préfère continuer à déambuler sur les plateaux et profiter des belles couleurs

Ah ah, tu t'es mise en mode Glop^2

Splendide étape ! Mais très impressionnante aussi.

clems190 · 24-11-2015 20:53:44

Salut Florencia,

Je profite de mes vacances pour rattraper ma lecture en retard et je suis vraiment admiratif du tracé de ton parcours. Sur la carte ton itinéraire parait vraiment le plus simple, le plus direct, à se demander pourquoi les autres n'y ont pas pensé avant. Ca se comprend mieux en lisant le compte rendu et en regardant les photos.
A croire que quand tu traces ton cheminement tu te dis:
" Je pourrais passer par ce col mais il y a une falaise : pas grave je l'escaladerai.
Il faudra traverser une rivière : pas grave tant que je n'ai pas d'eau au dessus du menton.
Sinon je pourrais prendre ce bon chemin qui y mène aussi : mais c'est non, je vais quand même perdre 20 mètres d'altitude."
Ce n'est pas ma philosophie de la rando mais j'aime ça.

Hâte de lire la suite.

Rouquemoute · 25-11-2015 00:05:56

Florencia c'est un peu la reine des muls

les photos sont de plus en plus impressionnantes, effrayantes même
vivement la suite

Jobig · 25-11-2015 22:25:03

Bonsoir Flo,

Je vois que tu as fait ton miel des comptes rendus de rando du site Mariano (que je consulte depuis quelques mois) pour cette étape haute en couleur : la faja de las Flores, la faja de Escuzana, la forqueta... Content également de retrouver ce décor dantesque dans ses tons automnaux. Cela me fait quelque chose.

Si je me situe bien : on approche des lacs Gramatuero... je suis bien curieux de savoir comment tu as négocié la chose !

Ce qui est bien avec toi c'est qu'on ne se perd jamais dans le brouillard dans les brumes ou les plans nébuleux...

Jobig

JJondalar · 25-11-2015 23:31:24

Salut,
"les nombreux déchets et diverses odeurs". Oui, je comprends mieux le passage maintenant.
Je continue de suivre avec plaisir. Les dernières images sont particulières, avec ces paliers herbeux touchant les nuages. Magique.
Si je comprends bien ton Sony RX100 est HS. .
On t'appelle reine, on va bientôt te déifier. Ne te laisse pas faire !

Arnaud · 25-11-2015 23:32:25

Magnifique ! Un peu beaucoup de vide tout de même, à mon gout .

Le forum de la randonnée légère ou ultra-légère !

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#301 22-11-2015 17:55:14

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