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#1 04-11-2015 23:55:35

XavN
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[Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Bonjour à tous smile

De décembre 2014 à juillet 2015, nous (S. et moi) avons passé un peu de temps à pédaler dans la cordillère des Andes en Amérique du sud, plus précisément entre El calafate et Bogota. Environ la moitié de la distance à été faite à vélo, l'autre moitié ayant été faite en bus pour éviter les zones difficiles/moins intéressantes.

Contexte :

Pratiquant la randonnée légère depuis quelques années, il n'était pas question de partir avec les 20kg de matos habituellement vu sur les montures des cyclotouristes. Nous avons donc élaboré une liste permettant de voyager avec deux sacoches sur porte-bagage arrière. Les esprits attentifs remarquerons que la liste matos de rando/cuisine/couchage etc est (un peu) travaillée, venant essentiellement de mes listes de rando habituelles. La partie cycle l'est beaucoup moins : nous avons l'habitude d'utiliser nos montures au quotidien, mais aucun effort d'allègement particulier n'y a été fait, la faute au manque de connaissances dans ce domaine et au peu de temps disponible avant le départ. C'est essentiellement les aspects "rustique" et facile à réparer qui ont primés.

Globalement, nous ne sommes pas du tout "sportifs" dans le sens où toute forme d'entraînement nous emm... royalement wink En revanche, nous nous baladons régulièrement en montagne sur plusieurs jours et utilisons le vélo quotidiennement. La légèreté (relative) de nos sacoches nous a donc permis de passer dans des endroits réputés plutôt pas faciles (carretera australe, sud-lipez bolivien...) et en accélérant un peu de suivre d'autres cyclos beaucoup plus "sportifs" mais aussi beaucoup plus chargés.

Niveau matériel, nous sommes parti avec deux sacoches arrières + une sacoche de guidon chacun. A la fin de la Bolivie, nous avons choisi d'ajouter un porte-bagage avant sur mon vélo, pour que je puisse prendre les sacoches de S. dans les looonnnngues montées du Pérou big_smile


La liste en images :

Sacoche 1 de Xavier :
Sacoche 1 Xavier

Sacoche 2 de Xavier :
Sacoche 2 Xavier

Sacoche de guidon de Xavier :
Sacoche Guidon Xavier

Matos de réparation :
reparation

Vélo de Xavier : Ridgeback Voyage taille 60, selle Brooks, antivol cable+cadenas, guidon réhaussé
Zara

Sur soi :
sursoi

Sacoche 1 de S. :
Sacoche 1 S

Sacoche 2 de S. :
Sacoche 2 S

Vélo de S. : Ridgeback expedition taille 47, selle Brooks, pompe à vélode cadre, dynamo et lampes av/ar :
Ed

Globalement très satisfait des vélo, peu/pas de casse, 3 crevaisons (!), on continue à les utiliser au quotidien.

Ce que nous changerions si c'était à refaire :
- La tente est très agréable, mais un peu trop grande pour deux. On pourrait faire plus léger avec un abri type twin sisters. Des jupes à neige auraient été agréables dans certaines conditions.
- Moustiquaire STS nano pas assez résistante sur le long cours
- Doudoune Azal très très bien pour le grand froid, mais pas adaptée aux conditions pluie+faible température. Mieux vaut partir avec du synthétique
- Pas de liseuse : trop fragile, matériel électronique en plus, fonction cartographie pas formidable; on a préféré échanger des bouquins, prendre des photos des cartes rencontrées, imprimer petit à petit le parcours.
- Optimiser un peu mieux le matos de réparation (le tournevis cruciforme et la clé de 15 sont scandaleusement lourds...) sans pour autant passer au multitool (mauvaises expériences).
- Ne pas prendre la balise fastfind, franchement inutile 99% du temps (il passe toujours quelqu'un sur les routes)
- Pneus plus épais pour moi : le 35mm n'est franchement pas confortable sur piste... Je remplacerais par du 50mm minimum.

Enfin, on s'est pas mal posé la question de prendre ou pas un téléphone pseudo-intelligent. Aurait pu être pratique au Chili où on trouve souvent du wifi mais pas toujours de cybercafés, mais pas indispensable et surtout pas pour le reste du parcours. C'est aussi un truc de plus à se faire voler.


Comparaison avec les autres voyageurs à vélo :

En gros, l'Amérique du sud nous a semblé être une immense autoroute à cyclorandonneurs occidentaux. J'exagère à peine, mais j'ai eu l'impression d'y avoir vu un sacré paquet de sacoches Ortlieb wink

La norme niveau matos est plutôt : sacoche avant + arrières, et tente sur le porte-bagage, le tout sur un vélo soit style FarrhadManufaktur TX400, soit VTT bricolé de toutes parts. On tourne donc souvent autour des 18kg de vélo+20kg de matos, dont souvent beaucoup d'électronique (appareil photo, mini-ordinateur, smartphone...)

Comme déjà dit plus haut, et contrairement à mon ressenti en rando pédestre, le (relatif) faible poids de nos bagages ne nous a pas permis d'aller plus vite que la plupart des autres cyclos. La "faute" essentiellement à notre manque de préparation physique, mais aussi à notre envie de découvrir plutôt que de parcourir.


Le récit :

Je ne vais malheureusement pas faire le récit détaillé de 8 mois de périple au jour le jour roll Le voici donc dans les grandes lignes dans les messages suivants, si vous souhaitez plus d'infos sur une partie ou l'autre ne pas hésiter à me le demander smile

Patagonie
Atacama et Sud-Lipez
Bolivie
Pérou 1
Pérou 2
Equateur
Colombie

Dernière modification par XavN (29-04-2016 11:15:35)

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#2 04-11-2015 23:56:43

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Patagonie Argentine et Chilienne :

Nous avons pris un vol pour Buenos Aires début décembre 2014. Descente en car jusqu'à El Calafate; le transport des vélos dans les cars Argentins n'est pas simple, il nous prendra quasiment dix jours hmm 

Départ de El calafate vers le 20 décembre. Beaucoup, beaucoup de vent sur la route goudronnée et déserte. On fait une moyenne oscillant entre 7 et 9 km/h avec un vent à 80km/h de 3/4 face. Je fais passer les sacoches alpkit sur le dessus du porte-bagage pour gagner en aérodynamisme, mais ça ne change pas grand-chose. Au 3e jour, y'en a marre, on est pas là pour souffrir et on prend un bus direction el Chalten pour parcourir les 90km restants.

6140_patagonie_rl_00_05-11-15.jpg

Pas de rando pour nous à El Chalten, cause genoux pourris, c'est dommage le lieu est vraiment beau. On traverse la frontière par un sentier, puis c'est parti pour plusieurs centaines de km sur piste dans des paysages de rêve. On a beaucoup moins de vent dans les montagnes, c'est très gérable. Peu de circulation, beaucoup de cyclotouristes, mais une piste pas toujours en très bon état avec beaucoup de "vagues". Cette région faite de bois et de marais coincés dans des vallées glaciaires est assez magique, nous en garderons un excellent souvenir smile

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Arrivé à Coyhaique, repos, ajustement matériel, puis nous prenons un car pour éviter une zone de travaux particulièrement mauvaise. Depuis Villa Santa Lucia, nous reprenons la piste vers le col de Futaleufu. Paysages toujours aussi beaux quoiqu'un peu moins sauvage. On passe côté Argentin, beaucoup plus sec et un peu plus habité. La route 40 a l'avantage d'être goudronnée ce qui nous permet d'avancer nettement plus vite. Les routes autour de Bariloche sont remplies de camions et de vacanciers, la ville est hyper-touristique (haute saison en cette fin janvier) et nous nous dépêchons d'en sortir. Les pistes de la région des lacs nous amènent dans des endroit plus reculés, et nous finiront par retraverser la cordillère par un petit chemin au niveau de San Martin. C'est dans cette partie que nous avons fait les photographie du matériel prises plus haut.

6140_patagonie_rl_04_05-11-15.jpg

Côté chilien, c'est aussi les vacances...Argh... Bref, beaucoup de monde et des prix assez élevés partout. Par endroits, les paysages sont proches de ce que nous avons en France, si ce ne sont les gigantesques volcans parsemés le long de la cordillère. On retrouve une région bien plus agricole, et donc beaucoup plus de fruits et légumes frais big_smile

6140_patagonie_rl_05_05-11-15.jpg
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Nous nous arrêtons finalement le 18 février à Temuco, et nous allons prendre une grosse semaine de vacances avec des amis sur l'île de Chiloé smile

Dernière modification par XavN (05-11-2015 08:55:07)

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#3 05-11-2015 04:23:38

Fadade
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Sympa la présentation de la liste. smile

J'ai vu effectivement pas mal de cyclos quand j'étais au Pérou avec différents projets dans le temps et l'espace.

Juste une question : pourquoi avoir choisi ce genre de guidons ?
En rando vélo vous aviez souvent les mains en bas du guidon ?

Dernière modification par Fadade (05-11-2015 04:33:44)

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#4 05-11-2015 08:43:23

Bilbox
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Même question+ poids du vélo? ça a l'air bien syma, j'm'abonne! smile

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#5 05-11-2015 09:08:48

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Pour les vélos, il faut bien comprendre qu'ils ont été acheté à la fois pour voyager et servir au quotidien, c'est donc un compromis wink

Le poids des vélos a été mesuré au retour : Les deux vélos équipés comme sur les photos font chacun 13kg (+-0.5kg). Étonnant, car j'ai un cadre taille 60 et S. un cadre taille 47. Il semble que le moyeu dynamo, le cadre plus résistant et les gros pneus du ridgeback expedition de S. compensent cette différence de taille.

Guidons :
- On préfère tous les deux ce type de guidon pour la vie au quotidien : en ville, il permet d'éviter les accrochages car plus étroit, et à la campagne la position basse permet de mieux gérer les vents contraires.
- Pour le voyage, je trouve que la position est très agréable, très adaptée pour faire des km sur le goudron et gagner un peu d'aérodynamisme quand c'est nécessaire. Sur piste par contre, la faible largeur est un inconvénient car il faut plus de force pour compenser les écarts de trajectoire; dans ce cas là je préfère un guidon droit ou papillon.

Au final, on a fait nettement plus de piste que prévu, car seuls les grands axes sont goudronnés et donc très empruntés par la circulation automobile/poids lourds  hmm

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#6 05-11-2015 11:12:49

kodiak
Pas assez léger, mon fils!
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Super l'inventaire du matériel en photos! beau travail, très parlant. Merci, je sais désormais qu'un chiffon crade c'est 19g!

XavN a écrit :

On traverse la frontière par un sentier

Cool...


Lâche ce clavier, attrape ton sac et pars marcher!
Il y a toujours un objet plus léger que celui que tu portes dans ton sac : celui que tu as eu le courage de laisser chez toi.
« Strong, light, cheap, pick two » (*)

| k

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#7 06-11-2015 10:27:13

DR400
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Super, j'attends la suite du récit avec impatience!


traversée de l'île du nord de la NZ à pieds novembre 2013 janvier 2014

Pour atteindre le bonheur, il faut savourer le voyage vers une destination d'élection

6 mois entre terre et ocean

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#8 07-11-2015 22:32:32

Bongo
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

C'est (très) rare de lire des récits  de voyage à vélo au long court et avec bagages légers, merci beaucoup...

Assez étonné par les sacs Alpkits, ont-il résisté à l'abrasion ?

Avez-vous en beaucoup de pluie, et si oui, le poncho en skytex a-t-il convenu ?

(H.S: pour la question sur les cintres courses, j'ai sauté le pas il y a un an après longues hésitations...et ne reviendrai pas en arrière.  Mais il suffit simplement essayer, c'est une histoire de goût et de confort personnel)

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#9 10-11-2015 14:46:40

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Assez étonné par les sacs Alpkits, ont-il résisté à l'abrasion ?

J'en suis globalement très content. Niveau résistance du tissu, j'ai eu deux types de problèmes lors du voyage :

- Attention aux objets dur/coupants du type boite de conserve à l'intérieur de la sacoche. Particulièrement si le tissu de la sacoche est pris en sandwich entre le bord de la boite de conserve (intérieur) et le porte-bagage métallique (extérieur). Sur mauvaise piste, cela abime fortement le tissu, jusqu'à faire une entaille de 5cm lors d'une étape. Réparable assez facilement. S. n'a jamais rencontré ce type de souci, mais ses sacoches ortlieb ont un plastique rigide dans le dos de la sacoche.

- Les fourmis boliviennes ont percé deux trous lors d'un bivouac pour avoir accès à un petit tas de crêpes roll Je ne sais pas si du cordura 1000D aurait mieux résisté...

Elles ont également bien décoloré, mais elles sont toujours dans un état correct et je continue à les utiliser au quotidien et en rando/vélo.

Je ferais un retour plus précis dans le fil dédié, notamment sur le système d'attaches smile


Avez-vous en beaucoup de pluie, et si oui, le poncho en skytex a-t-il convenu ?

Difficile à dire pour la quantité de pluie, mais en gros nous avions une attitude d'évitement vis-à-vis de la pluie : pour les orages, on a souvent monté la tente pour attendre que ça passe. Nous n'hésitions pas à reporter le départ / s'arrêter plus tôt si le temps était vraiment mauvais. Et enfin, la pluie n'a jamais duré plus d'une demi-journée de vélo  smile

Le poncho en skytex a convenu, mais j'ai des doutes sur la durée de son imperméabilité. J'avais fait une enduction silicone sur les coutures par temps humide qui n'a pas bien tenu du tout. Mais cela s'est avéré suffisant.

Enfin, il faut noter qu'il est assez facile de faire sécher des affaires sur un vélo : il y a de l'espace sur le porte bagage et il y a toujours un peu de vent avec la vitesse  cool

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#10 10-11-2015 15:09:46

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Atacama et Sud-lipez

Suite aux vacances sur Chiloé, nous décidons de faire un grand saut en bus entre Temuco et San Pedro de Atacama, à l'extrême nord-est du Chili. En effet, la côte chilienne se fait de plus en plus aride en se dirigeant vers le nord, tandis que sur plusieurs centaines de km la seule voie de communication est une 2x2 voies traçant dans le désert (la panaméricaine). De plus, nous n'avons pas beaucoup de temps : oui, 8 mois c'est court pour un continent roll

36h de bus plus tard, nous arrivons dans l'oasis de San Pedro (2500m) située au milieu de l'Atacama et dominée par de nombreux volcans. Nous n'avons jamais rien vu de semblable auparavant. Nous restons finalement deux semaines dans ce qui est un des rares lieu verts de la région, utilisant les vélos pour rejoindre les diverses "attractions touristiques" du coin. Une expédition aux geyser del tatio et plusieurs nuits à plus de 4200m nous donnent une idée de nos besoins en eau et de nos réactions face au mal des montagnes.

Atacama
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Geysers del Tatio
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Après moult hésitations, c'est le passage par les pistes du sud-lipez que nous avons retenu pour entrer en Bolivie. Depuis San Pedro, la montée du passo Hito Cajon qui mène à la frontière est véritable défi lancé aux cyclotouristes: 40km de montée sur une route goudronnée mais chargée en camion, depuis 2400m jusqu'à 4600m. Ni une, ni deux, nous décidons que nous n'aimons pas les défis : un bus chilien nous emmenera en haut, nous aurons déjà suffisamment à faire dans le désert Bolivien. 

Le Sud-Lipez restera un des moments les plus marquant de ce voyage : La piste louvoie entre les chaines de volcans dans un paysage de sable et de poussières volcaniques. La piste devait nous emmener jusqu'à 4950m, nous monterons jusqu'à plus de 5000m sous un orage de grêle (rassurez-vous, aucun défi sportif là-dedans, nous avons simplement raté une intersection). La piste mène à de nombreuses lagunes dans lesquelles vivent crevettes et flamands roses. La piste mène à plusieurs "auberges" à touristes où nous pouvons prendre un repas et nous ravitailler en eau. La piste voit passer tous les jours ses deux douzaines de 4x4 pleins d'occidentaux dont un des passe-temps favori est de nous prendre en photo. La piste est... sableuse, rocailleuse, glissante, crevassée, ensablée et même enneigée par moment !

Nombreuses pistes de 4x4 :
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Lagunes dans le désert :
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Montage du tipi devant l'orage yikes
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Neige sur les sommets :
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Neige sur la piste big_smile
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Bref, la progression n'est pas des plus facile, même si nous sommes loin de certains récits que l'on peut voir sur le web. Nous n'avons pas poussé les vélos sur plus de 5km cumulés, et nous n'avons pas eu de température de nuit sous les -3 ou -4°C. Le sens de direction sud-nord nous permet d'obtenir des vents favorables en début d'après-midi. Si les orages de fin de saison des pluies ont largement été au rendez-vous, l'humidité qu'ils ont apporté à la piste semble avoir diminué les problèmes d'ensablement.

Flamands roses :
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Retour de la végétation :
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Nous garderons un souvenir à la fois dur et magnifique de cette région qui est bien moins "perdue" que ce que l'on pourrait croire : outre les 4x4 d'agences boliviennes, nous avons croisé de nombreux cyclistes, et même une famille française qui est passée (tout juste) en camping-car et avec qui nous avons sympathisé sur la route. 

Entrés en Bolivie le 12 mars, nous rejoignons Uyuni le 21 sans passer par le salar qui est parait-il sous l'eau. Nous ferons quand même "le" tour en 4x4 dessus, sans regret même si cela aurait probablement été gérable à vélo.


Infos pratiques Sud-Lipez :
Niveau intendance, nous avions envoyé un ravitaillement au milieu du parcours, et nous nous sommes équipé chacun d'un bidon de 5L supplémentaire. Ce descriptif complet http://www.tour.tk/pdf/cycling-southwest-bolivia.pdf est d'excellente qualité, avec point d'eau, auberges et lieux de bivouac abrités du vent. Attention, une chambre pour deux à l'hotel del desierto se paie 122 US$, tandis que les "auberges" sont bien plus abordables (<20$). L'altitude est quasi-toujours supérieure à 4000m, et il n'y a pas de vie humaine hormis les "auberges à touristes" et les quelques batiments du parc. Nous avons également bien senti les effets de l'altitude (souffle coupé, mauvaises nuits, perte d'appétit), mais le corps s'habitue étonnament vite et cela n'aura pas été très handicapant.

Dernière modification par XavN (10-11-2015 15:24:36)

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#11 15-11-2015 13:14:15

denq
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Magnifique et je plussoie pour les listes avec photos: c'est plus "vivant". smile


Vaut mieux être un peu titane qu'un grand mulet...

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#12 26-11-2015 16:57:01

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Un peu de retard sur l'ecriture, mais ça avance doucement smile

Bolivie :

Arrivé à Uyuni, nous décidons que nous en avons assez de l'altiplano. En effet, à 3500m pas un arbre, seuls quelques maigres champs de quinoa viennent rompre la monotonie d'une région somme toute très désertique. La nourriture n'est pas terrible non plus, et les vallées plus fertiles de l'est de la Bolivie nous appellent. Nous partons donc direction Potosi sur une route toute neuve dont le trafic est quasi-inexistant. L'asphalte est un vrai régal après les pistes du sud-lipez, nous enchainons les vallées qui deviennent de plus en plus vertes au fur et à mesure de notre progression. Les premiers arbres reviennent, nous découvront les petits comedors de bord de route qui servent de restaurant au routiers qui passent par ici. Les légumes frais sont là, certains fruits aussi : après les semaines de désert d'altitude c'est un vrai bonheur smile Les boliviens qui nous ont semblé assez renfermé dans le sud-lipez et à Uyuni deviennent très sympathiques, curieux et bien plus bavards.


Bivouac avec une cyclotouriste polonaise et de nombreux lamas
6140_bolivie_00_26-11-15.jpg

On retrouve des paysages plus verts
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Vallée agricole tongue
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Arrivé à Potosi, une des villes les plus inadaptée au vélo qui soit : à plus de 3000m d'altitude, la plupart des rues sont en pente (10% minimum) et de nombreux camions envoient des fumées noires à hauteur de poumons. Potosi est LA ville minière de Bolivie, et les faubourgs de la ville s'en ressentent. La visite de la mine semble être la principale attraction sur place, mais le côté "tourisme de la misère" nous y fait renoncer. Nous apprécierons en revanche le centre de la ville et ses petites ruelles.

Nous continuons direction Sucre, capitale administrative du pays. Les paysages défilent, les vallées sont extrêmement ravinées et la route un peu plus passante. Nous alternons les bivouacs et les hotels (pas bien cher, env. 5euros) selon les lieux, et nous mangeons le plus souvent dans les comedors de bord de route : l'intendance est en facilitée. Quelques jours de repos à Sucre dont le centre ville colonial est sympathique, puis nous repartons pour Cochabamba.

La route de Cochabamba est nettement moins passante, mais ce n'est pas pour nous déplaire. Nous gardons notre petit rythme hotel-comedor-bivouac. C'est d'ailleurs lors d'une nuit dans la campagne que des fourmis décident de passer en force dans ma sacoche. Objectif : un tas de crêpes faites maison. Et vas-y que je te perce la sacoche en nylon 320D pour entrer dedans. Et vas-y qu'un trou ce n'était pas assez, un deuxième permettra de faire une circulation à double sens, bien plus pratique. On finira par balancer ce qui reste des crêpes pleines de fourmis à un des nombreux cochons qui jalonne la route.

Attaque de fourmis bolivienne sur sacoche nylon hmm
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Campagne bolivienne
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Bivouac wink
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La route qui mène à Cochabamba, si facile au début, se transforme en un redouté "camino de piedras" (chemin de pierres) qui porte bien son nom : il s'agit d'une sorte de pavement très irrégulier fait de pierres rondes. Concept rudimentaire et efficace pour obtenir un chemin durable, cet ancien système était très prisé autrefois. Bizarrement, autrefois, ils ne faisaient pas de vélo dessus, et pas plus aujourd'hui. Bref, une journée et demie de labeur pour faire 50km, pointe de vitesse à 11km/h en descente, et on retrouve l'asphalte.

Camino de piedras hmm
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Cochabamba est une grande ville un peu industrielle située dans dans une plaine agricole. C'est bien sûr le bordel pour y circuler à vélo. Nous aurons cependant la chance de participer à une vélorution qui nous fera du bien vis-à-vis des conducteurs locaux. Une virée dans le parc national de Toro-Toro s'avèrera bien sympathique.

Parc national de Toro-toro
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Vélorution à Cochabamba big_smile
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Depuis Cochabamba, la route est connue pour être particulièment mauvaise et très empruntée. On prendra donc le bus pour remonter sur l'altiplano et rejoindre La Paz.

La Paz, ville immense coincée entre l'altiplano et les montagnes. Nous passons une nuit à l'hotel, une nuit dans la casa de cyclistas (maison pour cyclistes) avant de retourner sur les hauts plateaux pour rejoindre le lac Titicaca.

L'altiplano a changé depuis le sud, on y voit désormais pas mal d'élevage et d'agriculture. Les abords du lac sont relativement verdoyant, on sent que l'homme y est implanté depuis bien longtemps. Une fois sorti de la route principale, nous nous faisons plaisir à monter sur les îles et presqu'îles parsemées au milieu du Titicaca. L'arrivée à Copacabana et un tour de deux jours sur l'isla del sol nous impressionne par le développement du tourisme dans certaines région en comparaison à d'autres.

Bivouac sur l'isla del sol cool
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Isla del sol
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Fin avril, Copacabana est notre dernière étape Bolivienne : nous prenons le bus pour Cuzco, histoire d'aller voir ce fameux Pérou dont on nous vante l'histoire, les fruits et la bonne cuisine smile

Dernière modification par XavN (26-11-2015 17:06:38)

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#13 01-12-2015 00:33:29

Greewy
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Coucou,

Je suis à Potosi. J'ai vu ton fil il y a 3 jours quand j'étais à Uyuni. On était pas bien sûre que la route soit goudronnée après 3 semaines de pistes pourries et ton post nous a fait le plus grand bien !

Je suis étonnée des températures annoncées la nuit. En ce moment on a beaucoup plus froid, l'eau gèle toutes les nuits. Pourtant on sort de la tente 2h après le lever du soleil  !




Bon allez, la suite  !!

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#14 10-12-2015 23:49:45

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Salut smile

Oui la route de Potosi est un vrai bonheur en sortant du sud-lipez smile

Effectivement nous avons eu des températures très correctes, mais nous y étions en mars, et il semble que la saison des pluies ait un peu plus trainé que d'habitude (El nino). Nous avions un orage tous les après-midi, avec à la clé une bonne douche/grêle. La piste était assez humide, je crois que ça nous a globalement profité (peu d'ensablement).

Profite bien de la Bolivie, c'est vraiment un des pays que nous avons le plus apprécié !

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#15 13-12-2015 21:32:38

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Pérou, première partie :

Cuzco
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Nous entrons au Pérou par un bus de nuit qui nous amène à Cuzco. Ville très touristique, très jolie, il y fait plutôt bon vivre dans le centre. Nous passerons une bonne partie du temps à visiter et cuisiner, car on y trouve facilement des produits "européens" qui commencent à nous manquer (fromage étant devenu un mot interdit à ce stade-là du voyage). Après réflexions, nous n'irons pas au fameux Machu Picchu : c'est (très) cher, faut réserver, etc... Mais nous avons pour plan d'aller voir une autre cité inca perchée dans les montagne, Choquequirao. Nous reprenons les vélos pour avancer sur les rares routes péruviennes qui zigzaguent dans les montagnes. Plusieurs montées-descentes de +2000m se succèdent en remontant vers le Nord. Les changements de décor et de climat s'enchainent vite dans les descentes : à 3500m, c'est généralement le brouillard, un petit côté écossais. Puis entre 2000 et 3000m ce sont des pentes où l'on pratique beaucoup d'agriculture en terrasses. En-dessous de 2000m, il fait chaud (25-35°C) et sec, on y cultive des fruits (papaye !).

Montagnes péruviennes
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La route, bien goudronnée, subit tous les ans les caprices de la saison des pluies (qui vient de s'achever). Il n'est pas rare de rencontrer des éboulements plus ou moins bien signalisés. La circulation est relativement faible pour ce qui est un des axes principaux d'un pays, mais elle parait très importantes pour les cyclistes sortant de la Bolivie. Quant aux conducteurs, ils ont un critère : c'est à qui conduira le plus vite, en particulier pour les conducteurs de minibus publics (collectivo). Bref, en dehors des paysages, les routes péruviennes ne nous laisserons pas un bon souvenir sad

Vous avez dit lacet ?
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Après quelques jours, nous atteignons Cachora, petit village qui est le point de départ d'une randonnée de deux jours pour rejoindre le site de Choquequirao. Nous laissons les vélos dans un micro-camping et entamons une longue descente à pied de -1500m qui est suivie d'une remontée d'autant. Nous prendrons en tout 5 jours : 2 jours aller, 1 jour sur place (c'est très étendu) et 2 jours retour. Gérer les montées n'est pas un souci, c'est plutôt les descentes qui posent problème au genou récalcitrant. Une personne en bonne condition et avec un sac léger doit pouvoir faire l'aller-visite-retour en 3 jours sans trop de souci. Il y a de nombreux ravitaillement sur la route proposés par les locaux. La cité est encore majoritairement sous la forêt, seule les parties principales ont été défrichée. Nous croiserons en tout qu'une dizaine de touristes comme nous sur la journée smile

Cachora
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En marche vers le site
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Choquequirao
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Nous savons que nous n'aurons pas le temps de traverser le Pérou à vélo. Le pays est très grand, et le relief est imposant, et nous souhaitons être à Quito pour la mi-juin. Nous préférons sélectionner les parties qui nous semblent les plus intéressantes, et faire les jonctions en bus.

Depuis Ayacucho, nous descendons le long de la très belle vallée de Mantaro. Rien d'exceptionnel, simplement une vallée encaissée qui s'agrandit occasionnellement pour laisser place à des parcelles irriguées, ainsi qu'une petite route calme qui longe la rivière : tout simple, mais très agréable.

Vallée de Mantaro
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Nous rejoignons Huancayo en 5-6 jours, puis nous prenons un nouveau bus pour avancer vers la région centrale du pérou.

Cerro de Pasco est une ville située à 4300m d'altitude organisée autour d'un gigantesque trou : il s'agit d'une immense mine à ciel ouvert tout autour de laquelle s'affaire la vie humaine. Les quelques flocons qui tombent lorsque nous arrivons ne nous font pas peur, malgré que nous ayons prévu de traverser la cordillère Huayhuash par les petits chemins. Le matin du jour du départ, ce ne sont plus des petits flocons, mais carrément 5cm de neige qui nous attendent dehors. La neige continue à tomber et les prévisions sont franchement pessimistes. On annule donc le rendez-vous avec la cordillère Huayhuash, et on descend en bus à Huanuco (la route sera coupée par la neige le lendemain).

Dernière modification par XavN (13-12-2015 21:33:19)

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#16 25-12-2015 23:06:38

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Pérou, seconde partie

Nous nous retrouvons donc à traverser le Pérou vers l'ouest, en direction de la côte. Les vallées agricoles s'enchainent entre asphalte et chemins de terre, les petites fermes sont nombreuses et les chiens hargneux sont innombrables...

Un petit apparté : cela fait maintenant depuis le sud de la Bolivie que "gringo" est devenu notre prénom (voire gringito lorsqu'on nous materne un peu), et nous l'assumons sans problème. Seulement là, on commence à entendre des "grrringos" lancés depuis tous les bords de routes qui n'ont pas grand chose de sympathique : on a vraiment l'impression d'être pointé du doigt comme des indésirables. On trouvera une parade pour les enfants : les pointer du doigt à leur tour, et crier "ninos" (="enfants"), cela les désarçonne complètement smile Et dans le cas des ados, ça les vexe comme des poux lol
Bref, si certaines personnes rencontrées restent adorables, ce n'est pas le cas de tout le monde et selon les cas l'ambiance dans certains villages n'est pas toujours très sympa. hmm

Entre Huanuco et La Union :
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Bivouac très humide :
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Pose-pelleteuse, les habitants du coin l'ont payé pour refaire une morceau très abimé de la route :
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Nous progressons donc jusqu'à La Union avant de remonter sur la route qui mène vers le village de San Marcos. La route de bric et de broc devient soudainement une voie à double sens parfaitement entretenue qui remonte à plus de 4000m. La raison de ce changement, Antamina , une gigantesque mine à ciel ouvert se trouvant au bout de l'asphalte. En chemin, tout n'est que somptueux paysages de montagne, nuages jouant avec les sommets et petits troupeaux éparpillés dans les vallées d'altitude smile

Même si le ciel est menaçant, ça reste bien joli...
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De toute évidence, nous étions l'attraction de la journée pour certains wink
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En arrivant à la mine, c'est le choc : barraquements gigantesques, montagnes rasées, lac de retenue d'un bleu plus que suspect (cuivre), surveillance de notre avancement tous les kilomètres par des sbires à talkie-walkie. Malgré la nuit tombante, il est impossible de dormir aussi près de la mine, même à un endroit où des animaux paturent. Nous serons finalement évacués en minibus jusqu'à la fin de la "zone rouge", puis accompagné par un garde qui se révèlera très sympathique. Nous apprendrons que cette mine gargantuesque a une durée de vie de 15 ans seulement, mais qu'elle fait travailler trois rotations de 2500 personnes chacunes ! Comme la plupart des mines péruviennes, celle-ci est financée par des groupes occidentaux et soutenue par le gouvernement de Lima. À la clé, expropriations, pollution des eaux et des sols, interdictions de manifestation, pression sur les opposants allant jusqu'à des tirs à balle réelle lors des rassemblements... Normal que certains habitants ne voient plus les occidentaux d'un très bon oeil, fussent-ils à vélo neutral

Une partie de la mine :
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Après une longue redescente à San Marcos, la cordillère blanche est devant nous. Suite à de nombreuses informations plus ou moins contradictoires, c'est le col de Kahuish et son tunnel à 4500m qui sont choisis. Le chemin qui y mène est une ancienne route d'asphalte complètement défoncée.

Tunnel de Kahuish :
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C'est seulement à la sortie du tunnel que nous retrouverons une route en dur qui nous permettra de bien profiter de la redescente. Le bivouac au bord du lac Querococha est restera un souvenirs fort !

Montage à la va-vite et nuit très humide près du lac smile
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Arrivés à Huaraz, nous ne pouvons continuer sans explorer un petit bout de ces montagnes à pied. Nous ferons une superbe boucle entre les quebradas Cojup et Quilcayhuanca en ne croisant qu'une dizaine de personnes. Par contre, l'atmosphère froide et très humide qui descend des glaciers situés à plus de 5000m d'altitude ne fait pas bon ménage avec nos duvets qui n'ont toujours pas été lavés : les températures sont légèrement négatives et on est un peu limite pour vraiment bien dormir.

Le souffle court, près du col à 5000m :
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Les glaciers culminent à plus de 6000m :
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De retour à Huaraz, nous descendons vers la côte en passant par le fameux canyon del Pato. Les paysages qui étaient relativement verdoyants se transforment en vallées désertiques. Les nombreux tunnels s'enchainent, la qualité de route est très variable mais nous avançons efficacement.

Tunnels du canyon del Pato :
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La vallée fertile du rio Santa est une coulée verte dans le désert qui nous amène jusqu'au Pacifique. Arrivé sur la panaméricaine, nous n'avons aucune motivation pour nous imposer face au trafic et nous choisissons de prendre le bus pour rejoindre la casa de cyclistas de Trujillo.

De là, c'est en car (36 heures !) que nous atteindrons la capitale de l'Equateur, Quito.

Notre vision du Pérou, en résumé :
Nous en garderons une impression mitigée; paysages superbes, une culture assez mise en valeur, fruits délicieux, mais aussi une grande monotonie des plats (riz-poulet), beaucoup de chiens hargneux, dans certains coins des gens pas très sympas (sans être méchants non plus), et surtout beaucoup de chauffards.

A noter que nous avons entendu de nombreux temoignages de cyclotouristes qui ont été dévalisés dans le nord-pérou, entre Trujillo et la frontière avec Tumbes.

Dernière modification par XavN (25-12-2015 23:11:30)

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#17 11-01-2016 18:35:18

Bilbox
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Tu as eu l'impression que l'antipathie de certains péruviens pouvait compromettre un bivouac par exemple? Bâton obligatoire pour les clébards? Ca donne moyennement envie d'y aller votre retour...

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#18 11-01-2016 19:31:40

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Ca donne moyennement envie d'y aller votre retour...

Franchement, je ne sais pas si je retournerais au Pérou pour faire du vélo, ou alors je tenterais de passer par les petits chemins dans les montagnes (avec un vélo adapté). Après, les rencontres en rando (Choquequirao, cordillère blanche) étaient vraiment sympa smile

Tu as eu l'impression que l'antipathie de certains péruviens pouvait compromettre un bivouac par exemple?

Compromettre un bivouac, non, on s'est toujours senti en sécurité dans les montagnes. Certains péruviens sont vraiment super, mais d'autres pas sympa, donc ça ne nous a pas laissé une très bonne impression globale (un peu injuste quand j'y repense hmm )

Bâton obligatoire pour les clébards?

Les (très) nombreux clébards sont plutôt agressifs, mais ne sont jamais bien gros, donc pas de souci. J'ai finit par arrêter de brandir le baton, car si ça donne un sentiment de protection, ça excite pas mal les chiens. On a finit par adopter les techniques suivantes : 1) Gueuler sur le(s) chien(s), fort et grave. Environ 50% te lâchent à ce stade. 2) Si tu as un caillou dans ta sacoche de guidon (aïe, pas mul ça wink ), le jeter devant le chien, il comprend très bien et se barre 3) S'arrêter, (très efficace, mais c'est chiant) et pour les 10% qui restent, faire semblant de prendre un caillou au sol : pas vu de chien qui ne mette au moins 5 mètre de distance dans ce cas.

Un peu HS, mais il semble que la remorque à fanion soit pas mal, les chiens ont tendance à se concentrer dessus (vu sur un couple en tandem).

Mais oui, les chiens dans la partie nord du Pérou sont assez emm... quand même. Ceci dit, un vieux cyclo qui a roulé en turquie disait que c'était pire là-bas, car les chiens y sont plus gros roll

Euh, sinon, promis, je vais essayer d'avancer sur l'Equateur et la Colombie tongue

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#19 11-01-2016 19:44:53

Fishbone
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Mais oui, les chiens dans la partie nord du Pérou sont assez emm... quand même. Ceci dit, un vieux cyclo qui a roulé en Turquie disait que c'était pire là-bas, , car les chiens y sont plus gros.

C'est sûr que visiblement les chiens Kangal en Turquie c'est une autre dimension. Une sorte de Patou dressé pour être agressif envers les intrus au troupeau.

Dernière modification par Fishbone (11-01-2016 19:52:47)

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#20 11-01-2016 22:58:07

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Ouch, je viens de voir à quoi ressemblait le chien kangal, c'est clair que ça n'a rien à voir !

Dernière modification par XavN (11-01-2016 22:58:34)

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#21 12-01-2016 18:49:06

Bilbox
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Anti-MUL, mébon: y a des systèmes ultra-son anti-chiens à attacher sur le guidon! http://www.amazon.fr/DAZER-REPOUSSE-CHI … B001XOQWXG

On n'arrête pas le progrès... (du coup si la tente se monte sans bâtons, beh tu dois t'en trimballer un)

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#22 13-01-2016 22:55:57

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Équateur

C'est donc de nuit et en bus que nous entrons en Équateur. Dès la frontière, quelques détails montrent un pays plus riche que le Pérou : grande installations, route parfaitement asphaltée, etc... Le bus nous dépose à Quito, déjà bien au nord; nous avons choisi de ne traverser qu'une partie de ce pays, car nous souhaitons passer du temps en Colombie.

Quito:
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Après quelques jours dans cette sympathique capitale bourrée de pistes cyclables, nous reprenons la route. L'Équateur étant renommé pour ses chemins secondaires fait de pierres enchâssées, nous suivons la panaméricaine. C'est une très grosse route(jusqu'à 2x4 voies) ondulant entre les volcans, dont la bande d'arrêt d'urgence sert de piste cyclable. La région est agricole, très habitée, et les chiens sont étonnamment placides. smile

La panaméricaine et ses volcans:
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Après 140km de de panam, nous bifurquons vers la réserve d'El Angel. La petite route monte dans la montagne, nous passons d'un climat chaud et sec à un climat frais et très humide. Le biotope "paramo" est typique du coin, sa brume, sa pluie, et heureusement ses paysages qu'on peut apercevoir de temps en temps :
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Si les paysages sont beaux, la route de terre (ou plutôt, de boue) qui traverse le parc n'est pas des plus sympathique, et nous ne nous attardons pas:
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S'ensuit une longue descente dans des paysages de campagne :
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C'est donc dans la ville frontière de Tulcan que nous achèverons notre courte expérience équatorienne (une dizaine de jours dont une semaine de vélo)

Après coup, nous regrettons de ne pas y avoir pris un peu plus de temps, et en particulier de ne pas avoir fait un crochet vers la côte Pacifique.  hmm

Dernière modification par XavN (13-01-2016 22:59:54)

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#23 14-01-2016 10:22:18

Pandapédale
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Cool, la suite  big_smile

ça a l'air très humide l'équateur, ça change par rapport au Pérou/Bolivie. Pas trop épuisant nerveusement de rouler sur la panam ? 140km avec des voitures qui roulent vite à côté ?

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#24 15-01-2016 11:12:10

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Effectivement, la panam c'est assez fatiguant nerveusement. Mais le trafic n'est pas très régulier, et il y a des endroits où la route se transforme en 2x1voie avec moins de passage... De plus, les conducteurs équatoriens sont bien plus civilisés que les péruviens, et le paysage est sympa, donc ça motive smile

Niveau humidité dans les Andes, on retrouve les mêmes grandes lignes que l'on soit au Pérou, en Equateur ou en Colombie :
1) Fonds de vallées encaissées = sec et chaud (>30°C en journée)
2) Moyenne montagne, plateaux d'altitude 2000-3000m (Quito) =  tempéré, agricole
3) Altitude >3000m = très humide, frais, brouillard fréquent, élevage
4) Altitude >4000m = climat montagne, très humide, risque de neige
5) Altitude >5000m = Fort risque de neige, glaciers

- La côte Pacifique est désertique du nord-Chili au Pérou, puis devient tropicale en Equateur - Colombie.

Tout ça en gros hein wink ça dépend bien sûr des régions, mais on a retrouvé cette tendance un peu partout à partir du Pérou. Lors des grandes descentes, on passait en une heure d'un temps type écossais-humide à 5°C à des fonds de vallée quasi-désertique à 30°C...

Et la Bolivie, c'est encore autre chose, l'altiplano est assez sec / orageux

Dernière modification par XavN (15-01-2016 11:14:01)

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#25 28-04-2016 22:14:51

XavN
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Re : [Récit + liste] Voyage à vélo - Huit mois dans les Andes

Colombie

(Avec beaucoup de retard)

Fin juin, nous voici donc à Tulcan, ville frontière où nous entrons dans cette fameuse Colombie. En effet, les cyclotouristes au long cours que nous croisons depuis quelques mois nous en parlent toujours avec passion. Le poste frontière ne paye pas de mine, on tente de nous arnaquer au change à l'aide d'une calculatrice "magique", mais ça se passe tranquillement et avec le sourire.  Après Ipialès, la route devient très belle.

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Il y a un peu de circulation, avec une bande sur le côté qui permet de rester serein. Et surtout, les conducteurs Colombiens sont hyper respectueux vis-à-vis des vélos : certains patientent même sagement derrière nous pour nous dépasser dans un endroit propice, des mois que ça ne nous était pas arrivé smile On se rendra vite compte qu'il y a ici une vraie passion pour le vélo. De plus, c'est la période du tour de france et il est retransmis dans tous comedor (=petit resto de bord de route) qui se respecte.

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On continue donc sur la route principale jusqu'à Pasto. Là, un cycliste franco-colombien nous déconseille fortement notre plan initial qui était de passer par les petites routes de montagnes, nous assurant que la région à 80km nord de Pasto n'est pas sûre et qu'il vaut vraiment mieux rester sur la route principale. Il a pas mal roulé dans ce pays et c'est pour lui la seule région qu'il convient d'éviter.

Des fruits partout en bord de route : on est vraiment loin de la patagonie smile
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Adieu donc les petites routes, nous continuons sur l'axe principal entre Pasto et Popayan. C'est vrai que les militaires sont nombreux, avec des véhicules blindés stationnés en bord de route. On passe des hauteurs verdoyantes à des vallées arides qui malgré leur beauté ne sont pas très agréables car très chaudes (38°C en journée, 30°C la nuit...). On se dépêche de remonter sur Popayan, mais à une dizaine de km de la ville un motard zigzagant (ivre ?) embouti S. à faible vitesse. Plus de peur que de mal, mais le pneu arrière est ouvert sur plusieurs cm. On fera donc ces derniers km sur un pickup avant de se poser en ville. Nous resterons à Popayan une semaine, pour cause de Xavier cloué au lit par une fièvre (virus+amibes a dit le médecin), mais aussi pour prendre le temps de visiter et de retrouver un pneu de 26" potable.

Dernières fermettes avant la vallée de la Cauca :
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On finit par repartir, dans l'idée de tracer au plus court en direction de la région du café. La traversée de la très grande vallée de Cauca n'est pas des plus sympa, la route s'agrandit et devient franchement très passante, jusqu'à atteindre 2x2voies. Les champs de canne à sucre sont gigantesques et l'agricultures très mécanisée. On croise des "tran canero", gigantesques camions tractant jusqu'à six remorques pleines. Il semble n'exister que deux classes sociales dans cette région : l'ouvrier qui travaille dans les champs et le patron qui passe en voiture, cela n'a plus rien à voir avec les petites fermettes individuelles des montagnes.

Au bout de 3 jours à ce rythme, on décide que ça suffit. Oui, on avance vite et bien sur le plat, mais à part cela il n'y a vraiment rien d'intéressant. On reprendra donc un bus pour faire les 150km restants avant Armenia, début de la région du café. De là, une vingtaine de km de piste nous amène chez des amis d'amis où nous resterons quelques jours à profiter des oiseaux et de la nature environnante.

Vallée de Cocora :
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A partir de là, nous ne faisont plus vraiment de grandes journées de vélo, mais plutôt des déplacements de lieu en lieu dans la région. Le vélo y est très pratique, car même si les pistes sont raides, les distances sont courtes (de 10 à 50km/j). On passe de Salento à la vallée de Cocora, puis vers Peireira, Santa Rosa et ses thermes nichés dans les montagnes. La région est vraiment magnifique et malgré le tourisme les habitants sont très sympas.

Balades
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Vers Santa Rosa
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A la mi-juillet, nous prenons un bus pour Bogota où nous restons quelques jours, puis un autre pour aller voir a pied la fameuse côte caraïbe. Cette région hyper-touristique est belle mais c'est moins notre tasse de thé. On retourne donc à Bogota profiter des quelques jours qui nous restent à visiter la ville et emballer les vélos. On prendra un vol retour vers Barcelone dans les premiers jours d'aout.

Côte caraïbe :
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Au final, la Colombie restera un très bon souvenir. Les gens rencontrés ont toujours été ouverts, sympathiques et attentionnés. Et on y mange très bien smile Par contre nos choix d'itinéraires n'ont pas été très bons. En effet, les axes principaux charient beaucoup de circulation et sont fatiguants, même si la conduite des colombiens est exemplaire pour l'amérique du sud (hormis ce motard du dimanche après-midi...). On aurait préféré passer plus de temps dans les montagnes et dans la région du café, on peut y trouver des petites routes très agréables.

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