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#1 26-08-2007 19:20:23

NThony
Membre
Inscription : 11-07-2007

Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Par où commencer ? Difficile de retranscrire tout le bonheur et toute l'émotion que j'ai vécus lors de ce périple, qui a été l'occasion de nombreuses premières pour moi ! D'ailleurs ce message aurait autant sa place dans « Découverte de la rando léger »...

Mais avant de commencer mon récit, comme tout le monde lit au moins les premières lignes du message, je voudrais remercier tous les gens qui m'ont permis de réaliser cette aventure, autant mon compagnon de route Facol que tous les membres de ce forum sans qui cela n'aurait été possible. Alors vraiment MERCI, c'est grâce à vous que je pars avec 6 jours d'autonomie avec ce sac (en plus on peut encore fixer des trucs sur l'extérieur...) :

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Le tour est prévu en 9 jours, un ravitaillement aura lieu à Venosc.

Commençons après un bref avertissement : c'est long ! Prévoyez plusieurs bonnes minutes pour lire l'intégralité lol lol lol

JOUR 1 :

Nous sommes le mercredi 15 août, il est 6h00. L'heure a sonné, la nuit a été difficile tant l'envie de partir m'emplit jusqu'au bout des ongles. Cela fait plus d'un mois et demi que je prépare presque jour et nuit cette semaine qui débute, autant dire que le mélange d'impatience et de stress font de moi un monstre d'anxiété !

On s'enfile un dernier petit déjeuner tout confort chez mon hôte Facol et sa famille (que je remercie au passage pour son accueil chaleureux), un dernier coup d'œil à la météo qui prévoit un temps pourri pour le lendemain et hop dans la voiture qui nous dépose au parking d'Entre-les-Aygues.

Il est pratiquement 8h, nous y sommes !

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Le mur d'anxiété qui s'était formé en moi s'effondre au moment où j'effectue mes premiers pas sur le GR54. Déjà là, une première : c'est la première fois que je randonne en montagne, c'est-à-dire à plus de 2000m.

On commence directement : une longue montée qui nous mène au col de l'Aup Martin (2761m), tranquille au début, plus abrupte sur la fin.

Au début, vers l'abri :
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Plus loin : on va passer au col qu'on voit au milieu de la photo
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Nous y arrivons : je suis étonné de voir à quel point la montée ne m'a pas posé de problème ! Mais je mets vite fin à cette réjouissance en me rappelant qu'il ne s'agit que du premier jour des 9 prévus… Je contemple alors le panorama devant lequel je suis bouche bée : c'est impressionnant ! Avec en tête : « youhou mon premier col en montagne... » roll
Nous atteignons rapidement le pas de la cavale juste à côté et abordons la descente vers le pré de la Chaumette, Facol toujours en tête. Là, je me rend compte que c'est pas la même paire de manches ! Je suis plus lent, il y a des progrès à faire !
Au cours de la descente, un autre problème surgit : la descente est longue, longue, longue… mes épaules et mes genoux souffrent... aïe... bobo... on arrive enfin au pré de la Chaumette : le bivouac y est interdit partout où l'herbe est fraîche sad
Il nous faut alors monter plus haut pour bivouaquer. Il faut dire ce qui est, j'en chie à mort pour y parvenir, je suis épuisé. Une fois le lieu trouvé et la Taranis montée (en position basse vu les prévisions météo...), je me précipite sur mon matelas de sol pour une petite sieste au soleil.

Dénivelée cumulé de la journée : +1500m / -1000m

Après un repos (bien mérité ou non...), nous passons une soirée tranquille avec le soleil qui nous chauffe : ça fait du bien ! Ce sera l'occasion de nombreuses premières pour moi : premier plat lyo (hmmm des pâtes à la bolognaise), ma première douche dans un torrent, et à venir ma première nuit sous tarp !

La vue du bivouac :
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La nuit sera horrible : on glisse sans cesse vers le fond du tarp à cause de la pente du terrain, heureusement le ciel étoilé magnifique est là pour me redonner le moral quand je parviens avec difficulté à sortir la tête du tarp...


JOUR 2 :

Il est 6h30. Facol me réveille, le réveil n'a pas sonné, on aurait du se réveiller une heure plus tôt ! A peine nous sortons nos affaires du tarp pour plier qu'il se met à pleuvoir des cordes : mais que diable allait-on faire dans cette galère lol ?!?
Mon moral est au plus bas : mal dormi, les affaires sont un peu mouillées par la pluie, c'est à peine le deuxième jour et la difficulté de la fin de journée d'hier... Toutes les conditions sont réunies pour faire de cette journée le jeudi noir !
Nous prenons alors le petit déj' dans la tente, où plutôt devrais-je dire confinés dans la tente tellement l'espace vital est restreint !
A la fin de mon petit déjeuner, une accalmie se présente : nous bondissons sur l'occasion pour tout plier en vitesse et dégager. A peine avons-nous fini de plier que la pluie reprend de plus belle : c'était tendu smile
Nous entamons alors la montée vers le col de la Valette (2668m) sous la pluie. L'occasion de mettre à épreuve la Shelter Ultra ! On monte au col sans problème, la montée est sympa. Les nuages sont bloqués dans la vallée d'où on vient, ce qui nous laisse une bonne vue sur ce qui est à venir... c'est beau smile
On passe alors successivement les cols de Gouiran et de Vallonpierre, lors duquel le plafond nuageux s'effondra sur nous pour nous laisser dans une véritable purée de pois ! Malgré les conditions peu favorables pour admirer le paysage, je suis super bien dans les montées et les descentes se passent plutôt pas mal non plus : youpi big_smile
Lors de la descente, nous nous retrouvons dans un champ de pierres noyé dans la brume : nous sommes un peu perdus ! Impossible de retrouver la trace du GR... On tâtonne...

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Finalement, Facol finit par apercevoir un lac, il m'appelle : nous étions à quelques mètres du refuge de Vallonpierre sans que nous nous en rendions compte !

Tout à coup, alors que nous sommes en train de faire le plein d'eau, les nuages se déchirent u dessus de nous pour laisser entrapercevoir le Sirac, ou plutôt l'imposant Sirac !

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La descente est sympa, même si encore assez longue.

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Le ciel se découvre peu à peu jusqu'à l'arrivée : le refuge du Clos. Nous bivouaquons juste à côté. La soirée se passe sans encombre. Le gardien du refuge est super sympa, nous irons boire une petite bière puis prendre un bout de tarte aux myrtilles dans la soirée...

Dénivelée cumulé de la journée : +900m / -1600m

La nuit se passe beaucoup mieux. En même temps ça aurait été dur de faire pire que la précédente ! Quelques gouttes de pluie dans la nuit viendront nourrir mon inquiétude quant au « Grand beau temps » annoncé par le gardien...


JOUR 3 :

Nous nous levons sous un plafond nuageux dense (mais sans pluie), le réveil n'a encore pas fonctionné... Le gardien nous apprend que ce plafond est typique de la vallée du Valgaudemar, qu'il va se lever dans la matinée et que c'est super beau vue d'en haut !

Après avoir plié le camp, nous prenons la direction de la Chapelle-en-Valgaudemar : ça va être le premier endroit où le portable passe depuis 3 jours, on va en profiter pour donner des nouvelles ! La descente le long de la Séveraisse (nom du ruisseau dans la vallée) n'est pas très intéressante et donc un peu longue...

Nous attaquons donc assez tard la montée vers le pas de l'Olan. Comme je suis assez à l'aise en montée depuis le début, je prends la tête.

Nous montons vers les nuages :
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On commence la montée tranquillement car un gros dénivelée nous attend mais la vue d'autres personnes en amont me fait augmenter le rythme (c'est cool ça sert de point de mire lol) : nous arriverons au refuge de l'Olan sur un rythme effréné ! Mais nous y marquerons une bonne pause discussion…

La Chapelle vue du refuge :
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Nous reprenons notre route vers le pas de l'Olan. La montée à partir du refuge se fait dans les cailloux. Moi, j'ai bien aimé smile Malheureusement, même si le plafond nuageux est bien montée depuis un moment, il stagne et ne nous permet pas d'apercevoir le pic de l'Olan sad...

Nous franchissons le pas à la limite des nuages (photo prise côté descente) :
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Et nous nous orientons vers le col des Colombes (dans l'ombre des nuages sur la photo) :
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Nous nous arrêterons juste après sur un lieu de bivouac idéal : le lac Lautier. Quelques photos retranscriront mieux la soirée de rêve :

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Celui qui pose (involontairement d'ailleurs) c'est Jean-Baptiste, un jeune qui a bivouaqué avec nous et qui est très cool :
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La descente des nuages accompagne le couché de soleil :
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Ce soir je décide de dormir à la belle étoile : c'était génial !

Dénivelée cumulé de la journée : +1800m / -850m

JOUR 4 :

Réveil à 6h. Dès les premières lueurs matinales, je me dirige vers la vallée pour aller contempler la « mer de nuages ». C'est fantastique ! De quoi vous mettre de bonne humeur dès le matin ! Cette bonne humeur est par contre entachée par une grossière erreur : la capuche de mon duvet dépassait du sursac pendant la nuit. Ca n'a pas pardonné : le haut de mon duvet est trempé... Heureusement, ils annoncent du beau temps pour aujourd'hui.

Nous plions le camp et partons sur le coup des 7h30 : j'ai mis trop de temps à refaire mon sac, la technique est à améliorer... puis nous nous dirigeons vers le refuge des Souffles à partir duquel nous entamons la montée vers le col de la Vaurze.

Près du refuge des Souffles, vue sur la vallée, la mer de nuage s'ouvre peu à peu :
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La montée, bien qu'un tout petit peu raide au début, se fait tranquillement tout en lacet. J'arrive assez vite au col, d'où la vue est sympathique.

D'où l'on vient :
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Où l'on va :
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Facol arrive plus tard : il a du mal à respirer et des quintes de toux l'empêchent de reprendre son souffle. L'aventure s'arrêtera au Désert en Valjouffrey en bas de la descente pour lui.

La descente est agréable et les vaches nous attendent en bas de celle-ci :
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Facol et moi nous séparons donc au Désert en Valjouffrey où il me confie le tarp et le réchaud. C'est super sympa de sa part. Certes il a pu voir comment je fais attention à mes affaires, mais la suite de l'aventure en refuge aurait été d'un autre coût !

J'entame alors la montée du col de Côte Belle, sous un soleil de plomb. Moi qui n'aime pas m'arrêter en montée, j'y suis contraint pour prendre ma respiration quand je bois. L'ascension se fera au milieu des pissenlits : ça change du minéral !

Arrivé en haut, la vue est (à nouveau) magnifique. Un jeune couple est là en train de profiter du temps radieux : j'en profite pour leur demander quel est  le col de la Muzelle de ceux qu'on voit. Ca me permet à la fois d'éviter de sortir le topoguide et de sympathiser avec d'autres personnes. Ils me désignent ce col :

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Vue d'ici, il paraît impressionnant ! Je leur demande confirmation dans le doute... :rolleyes : Ils en sont sûrs ! A priori, j'aurais dû bivouaquer ici, mais les jambes sont tellement fraîches que je décide de descendre vers Valsenestre. Je me fais super plaisir dans la descente : il faut dire que j'acquiers de plus en plus de technique et j'y prend vraiment du plaisir !

La descente est schisteuse mais sèche, c'est beau :
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Arrivé vers Valsenestre, une aire de bivouac prévue à cet effet m'y attend. J'y installe le camp après un bref séjour dans le petit village de Valsenestre qui est tout simplement sublime (j'avais le temps car j'y suis arrivé assez tôt dans l'après-midi) ! J'y suis d'ailleurs accueilli en héro par un groupe de retraité à qui je narre mon aventure : ça fait plaisir car j'ai le sentiment de les rendre heureux rien qu'en leur contant tout le bonheur que j'éprouve smile

Dénivelée cumulé de la journée : +1500m / -2700m

Le bivouac est vers 1300m d'altitude. La soirée est agréable : il fait bon, je suis seul, quelques personnes en week-end (on est samedi) passent et surtout les réflexes du bivouac s'installent. Les gestes du soir s'automatisent et il me faut très peu de temps pour que tout soit prêt.

Je me couche en même temps que les mouches (envahissantes) sur le coup des 21h30, le réveil « armé » à 5h00, une pêche d'enfer et un moral d'acier : demain je veux être le premier au col de la Muzelle !


JOUR 5 :

5h00, le réveil sonne. Je bondis de mon duvet, tout est sec. C'est parfait. J'enfile mon petit déj' en 4ème vitesse et je plie le camp. Le tout à l'aide de la frontale, car il fait nuit noire. Alors qu'il ne me reste que quelques items à ranger dont le tarp, deux randonneurs passent sur le chemin à la frontale : horreur ! Moi qui voulais monter le premier au col... Je redouble d'effort pour plier le matos : 1h environ s'est écoulé depuis le réveil au moment où j'effectue mes premiers pas vers la Muzelle : je suis déjà content juste à l'idée de me sentir capable de faire tous les gestes du matin en une heure chrono smile Automatismes, automatismes...

J'aborde donc la montée surboosté : les jambes sont là big_smile big_smile La montée est vraiment ce que j'adore : calme au début, elle s'intensifie peu à peu pour devenir pratiquement un mur sur la fin. Il me faudra d'ailleurs ranger les bâtons dans les derniers pas. En plus, j'ai doublé les deux randonneurs qui sont passé à côté de moi ce matin.

J'ai donc gravi le col en 1h30, pour 3h45 annoncés. Il est 8h quand je suis au sommet : j'éclate en sanglot (je suis d'ailleurs au bord des larmes en écrivant ce passage tellement l'émotion était là. Oui, je pleure. Mais c'est pour une bonne raison : je réalise mon rêve. Impossible de retranscrire tout ce qui passe dans ma tête à ce moment là, mais pour résumer, je suis là, au col, la vue est splendide, je n'ai jamais fait de montagne et on est le 5ème jour, mes jambes en redemandent encore encore encore... Je réalise mon rêve... et j'ai la patate ! J'ai la frite lol lol

Après m'être remis de mes émotions, j'entame la descente vers le lac de la Muzelle. Non loin de là persiste un petite plaque de neige (de quelques mètres carrés) : je décide de faire un petit détour pour aller y frotter mes chaussures (rigolez pas ça fait des années que j'ai pas vu de neige en montagne !) : ça glisse smile

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J'arrive au refuge de la Muzelle, il est 9h15. Je suis tellement content que je décide de prendre l'apéro : une bière s'impose !

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Comme j'ai du temps devant moi, je décide de faire un petit détour par le sentier qui monte jusqu'au glacier par la crête. Explication : un colis m'attend à Venosc (c'est-à-dire en bas de la descente) avec le ravitaillement pour 3 jours supplémentaires. MAIS on est dimanche, la poste est donc fermée, je ne peux donc dépasser Venosc de beaucoup aujourd'hui...

Le sentier est sympa (la roche percée) :
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Mais arrivé près du glacier, le temps se couvre : étant seul, je décide de redescendre pour ne pas prendre de risques inutiles. Revenu au refuge, j'amorce ma descente vers le Bourg D'Arud. Il me reste qu'un jour de bouffe dans mon sac qui est par conséquent assez léger : je descend quasiment en courant. Résultat : j'arrive en bas avec les genoux défoncés !

Mais ça me fait plus rire qu'autre chose et je continue mon chemin vers Venosc. Je tourne en rond dans le village pour trouver la Poste qui n'ouvre qu'à 8h30 le lendemain : grrrrrrrrrrrr... Je mets du temps à retrouver le GR qui fait le tour du Pied Moutet et comble de malchance, je me trompe de chemin. La raison : les GR 50 et 54 passent par le même endroit, mais j'ai pris dans la précipitation le GR50 sans m'en rendre compte bien sûr... Résultat : 300m de dénivelée descendu pour rien, et à remonter pour rien aussi...

Le croisement de chemin atteint, le moral est au plus bas : je viens de perdre un temps fou et de dépenser de l'énergie inutilement, le soleil est de plomb, j'ai plus d'eau, je suis seul. C'est dur sad Cerise sur le gâteau, je repense au fait que le lendemain je ne pourrai pas repartir avant 8h30 de Venosc... Inutile de préciser que c'est le moment le pire je suppose !

J'arrive enfin à la Bergerie où je vais bivouaquer. La vue n'est pas superbe comparé à ce que j'ai pu voir avant, mais bon, je ferai avec smile J'étudie comment je vais faire le lendemain pour récupérer mon colis, car je suis obligé de revenir en arrière mais je veux perdre le moins de temps possible.

Dénivelée cumulé de la journée : +2700m / -2300m

La soirée est tranquille au soleil et ce tardivement car peu de nuages et peu de reliefs. Je dors juste devant une fontaine avec la conscience tranquille : il y a une bergerie juste à côté du tarp qui est ouverte avec personne dedans : en cas d'intempérie, je pourrai m'y abriter smile

Au milieu de la nuit, il se met à pleuvoir...


JOUR 6 :

Au réveil, il pleut toujours un petit peu. Fais chier...
Le rituel du matin habituel et hop c'est parti sous une légère pluie mais surtout dans les nuages : on ne voit pas à plus de 4 mètres... Je prends le sentier le plus direct qui me mène en haut des pistes, à une sorte de mini col entre le Pied Moutet et les pistes de ski. Arrivé en haut des pistes, je prends la voie directe : je descends par les pistes de ski, car je suis sûr d'arriver directement aux 2 Alpes. C'est horrible : le terrain est chaotique (plein de mottes de terre), bien pentu (alors que les jambes sont fraîches), détrempé (mon pantalon est trempé jusqu'au milieu des cuisses). J'arrive aux 2 Alpes dans un état lamentable, mais avec détermination, c'est l'essentiel. Heureusement, la pluie s'est arrêtée dans la descente.

J'emprunte la télécabine pour redescendre à Venosc et arrive à 8h30 devant la Poste, y récupère mes vivres, et réemprunte aussitôt le télécabine pour remonter au 2 Alpes. Merci la télécabine qui m'a évité de redescendre et remonter tout ce que j'avais fait la veille... Mais pour 7€... Je traverse les 2 Alpes, c'est long.

A la sortie de la ville, je n'ai pas envie de redescendre toute la route goudronnée à pied, et dans un élan de désespoir, je tend le pouce. Miracle ! La première voiture s'arrête, et me dépose en bas de la descente. Impeccable, je vais pouvoir attaquer les choses sérieuses !

Mais remettons les choses dans leur contexte : si je n'avais pas eu ce **** de ravitaillement un dimanche, je serait déjà à Mont-de-Lans depuis plus de 2 heures. Autre détail qui a son importance : la météo prévoit des conditions catastrophiques pour le lendemain. Je n'ai donc qu'un seul objectif aujourd'hui : avancer le plus loin possible big_smile big_smile

Je passe sur le barrage du Chambon, temps couvert :
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Je monte ensuite à Mizoën (la montée est raide) puis emprunte le sentier en balcon qui domine la retenue jusqu'au refuge des Clots. Là s'amorce une nouvelle montée assez raide : je passe à côté de la cascade de la Pisse (très jolie) puis atteint le plateau d'Emparis. Je vois rien :

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A un instant, les nuages s'ouvrent pour me laisser un peu de vue, mais ce sera de courte durée :

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J'aurais dû bivouaquer dans le coin, mais je redescend vers La Grave : le temps m'empêche donc de voir la Meije... snif ! « Je reviendrai » me dis-je smile

Arrivé à La Grave, je continue mon chemin en direction du Col d'Arsine, avec en tête les mauvaises conditions annoncées pour le lendemain. Je surplombe la Romanche jusqu'au camping du Pied du Col à partir duquel j'entame la montée vers le col. Si mes jambes ne suivaient plus j'avais plusieurs points de repli : soit le camping du Pied du col, soit le refuge le L'Alpe de Villar D'Arêne.

J'arrive assez rapidement au refuge. Le plateau est super sympa : c'est Open Marmotte !!! lol lol J'en croise bien une quarantaine ! Je discute un peu avec la gérante du refuge qui me confirme la météo de demain : neige à 2500 mètres roll !!! On discute un petit moment, elle est super sympa ! Mais je dois mettre fin à la discussion : il est déjà 18h il me semble et il me reste encore à passer le col et à redescendre assez pour me mettre à l'abri d'éventuelles chutes de neige (je compte redescendre vers 2000 mètres pour être tranquille).

Le soleil disparaît derrière la montagne et les nuages, le froid emplit la vallée et le vent souffle fort : la soirée va être difficile, sans parler des 11-12 heures de marche que j'ai dans les jambes ! Heureusement, le paysage est plutôt agréable :

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Je m'arrête à la bergerie (où le berger et sa compagne sont présents) pour demander ou je pourrais bivouaquer et faire remplir ma poche à eau. Trop trop trop sympas ils sont ! Ils m'indiquent un mélèze et m'assurent qu'en contrebas le terrain est propice au plantage de tente : j'y cours !

Dénivelée cumulé de la journée : +2600m / -1750m

Mais la soirée n'est pas terminée : il me faut installer le camp... mais il fait un froid de canard ! Je m'habille d'abord pour avoir le plus chaud possible : je mets tous les vêtements que j'ai, à l'exception de mon slip et de mes chaussettes de rechange. J'ai donc sur moi : un T-Shirt MC, un T-Shirt ML, une micro-polaire sans manches, une micro-polaire ML, la Shelter Ultra, un collant long pour les jambes, mon pantalon Millet par-dessus, et mes gants en soie ! Je plante alors le tarp dans un vent de folie après avoir méticuleusement étudié le terrain pour palier à une éventuelle montée des eaux (il y a pas mal de glaciers qui coulent directement dans le torrent juste à côté...) ! C'est à ce moment là que je me rend compte de l'importance des gestes que j'avais appris au cours des 5 dernières nuits : je ne réfléchissais plus à ce que je faisais, tout était automatique ! Ouf roll !

Une fois le tarp monté (et ajusté vu le vent...) je m'y met à l'abri. J'y suis bien, soulagement smile. Comme j'ai de la nourriture en rab, ce soir, je me goinfre : 2 soupes et un plat lyo de 160g, il fallait bien ça pour me réchauffer ! Une fois la restauration terminée, ni une ni deux je fonce dans mon duvet et hop au dodo, on se les pèle, la nuit tombe.

Je m'endors à l'idée de finir le tour des Ecrins demain : cela m'excite tellement que j'ai du mal à trouver le sommeil. Il faut dire que les prévisions météo restent dans un coin de la conscience lol ... D'ailleurs, je m'endors avec une alarme sur ma conscience : si cette nuit je me réveille en ayant froid, je n'ai pas le droit de me rendormir car je n'ai plus rien à mettre en plus sur moi ! Je n'ai pas le droit à l'erreur donc. Je m'apaise en me disant que la cabance du berger n'est pas loin...

Je suis réveillé dans la nuit par la pluie sur le tarp. Il est une heure du matin, pourvu que ça reste de la pluie. Je me rendors, je me dis que ce n'est pas grave si je mouille mes affaires le dernier jour, et je n'ai pas froid.


JOUR 7 :

Je me réveille, il est 4h30. Le réveil doit sonner à 5h00 : je suis chaud comme la braise pour finir le tour ! Cependant, les gouttes claquent toujours sur la toile de tente...

Je me mets à manger quelques barres céréalières pour manger tout en restant au chaud dans mon duvet. Et là, c'est le « drame » roll : je pointe la pluie à l'aide de ma frontale et je la trouve bien « fluorescente » hmm ... Je regarde le sol : la neige s'y dépose calmement, mais sûrement ! Je suis à 2100 mètres environ, et la neige est là ! Le vent qui a tourné a tendance à faire rentrer les flocons dans l'abri.

J'hésite quant à la décision à prendre. Je continue un peu à me ravitailler pour me donner des forces afin de pouvoir descendre jusqu'à Le Monetier-Les-Bains. Puis je range tout ce que je peux dans le sac pour être le plus prêt à partir possible.

A ce moment là, deux options se présentent :
-> Soit j'attends gentiment au chaud dans mon duvet au risque de chutes de neige plus importantes et donc au risque de rester bloqué ici
-> Soit je pars maintenant pour rallier la civilisation, mais le jour se lève dans 20-30 minutes donc il faudra commencer à la frontale et plier l'abri

Une accalmie se présente, je choisis l'option 2. Ni une ni deux, je plie tout, et pars à la frontale. En pliant le tarp, je fais tomber la glace qui s'y est accumulée : il y en a un bon paquet ! Au moment de partir, j'ai la banane : il fait des conditions pourries, et à part le tarp, tout est sec. C'est parfait big_smile big_smile big_smile

C'est à des moments comme ceux-là qu'on se rend compte comme peu de choses peuvent rendre heureux ! Encore merci les automatismes !

Lorsque les premières lueurs du soleil apparaîtront je me rendrai compte que 100 mètres de dénivelée plus haut, la neige tenait très bien ! En tout cas avancer à la frontale avec des cailloux sur le chemin et un peu de neige, ce n'est pas évident...

Avec la luminosité qui devient de plus en plus forte, je rallie le Monêtier où je réorganise mon sac avec les vivres sur le dessus car j'ai peu mangé ce matin. J'attaque le dernier col du tour : le col de l'Eychauda à 2500 mètres d'altitude. Je me dis qu'il est peu prudent de passer par le col des Grangettes à côté à 2800m vu le temps.

Je continue la montée sous la pluie mais au bout d'un moment le temps se découvre :

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J'arrive proche du col de l'Eychauda, au milieu des pistes de ski, un peu dans la neige. Je décide de faire un petit détour par le Pas de L'Ane qui a l'air d'être plus enneigé, vu que le temps semble être un peu plus clément. Les pieds glissent dans la montée abrupte, les bâtons sont indispensables, je crains déjà la descente mais je me résigne à aller jusqu'en haut :

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De là j'aperçois le col des Grangettes, ou plutôt l'amorce du col, car ce dernier est complètement dans les nuages. Le temps se grise à nouveau, des flocons de neige éparpillés viennent frapper mon visage avec le vent : je fais demi-tour, tant pis, je vais passer par le col de l'Eychauda...

Je commence la descente lentement, très lentement, ça glisse... mais finalement, vu que je me sers bien mieux de mes bâtons, je prend confiance immédiatement et fais la descente tout en glissade : c'était énorme ! J'ai particulièrement adoré ! Si j'avais pu j'aurais continué...

Je passe finalement le col de l'Eychauda : ça y est ! J'ai passé le dernier col du tour, il ne reste plus que la descente. Le col est moche : on est en plein milieu des pistes de ski... c'est très très laid ! Mais bon, de toute façon, il se remet à flotter : je descend. Il y a de la boue, mais je m'en fous, je descend, je cours, je vole roll

J'atteins les Chalets de Chambran :
39d0abbb3cb8ed4849d938ddf8c90e58c90363.jpg

Là, je réalise. J'ai du mal à m'en convaincre, mais je l'ai fait. Je suis au bord des larmes (et oui je suis un sentimental roll). C'est une (grande) première pour moi...

Je redescend jusqu'à Pelvoux (je me paume d'ailleurs en perdant le chemin).

Dénivelée cumulé de la journée : +1200m / -2000m


Voilà donc comment s'est passé cette semaine fantastique pour moi. Rassurez-vous je reste modeste, ce que j'ai fait n'est pas énorme mais je l'ai vécu à 200% et j'ai adoré : c'est pour ça que je recommencerai et que je sais que je dois une fière chandelle :
-> à Facol qui a été le point de départ de cette aventure et qui a su me faire confiance, je ne le remercierai jamais assez pour ça
-> à tous les membres du forum sans exceptions
-> à tous les gens avec qui j'ai pu faire connaissance lors de mon périple, ça fait plaisir de voir que de temps en temps même si on à 20 ans on est pas pris pour un jeune con, mais d'égal à égal
-> à toutes les marmottes, j'en avais jamais vu auparavant !
-> à la charmante jeune fille que j'ai rencontrée dans le train au retour qui a osé prendre un verre avec qqn mal rasé et puant par-dessus tout lol

J'ai passé la journée à rédiger ce récit, pour ne pas faire durer plus le suspense wink donc vous me pardonnerez si je ne vous donne les retours sur le matos que plus tard ! Et désolé aussi pour la qualité des photos, c'est dur de revenir à un compact numérique quand on s'habitue à un réflex (je faisais là aussi des photos avec le viseur mais le cadrage n'est pas le même...) et j'avais du mal à m'arrêter pour faire des photos (j'aime pas trop faire des pauses...).

Mille mercis

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#2 26-08-2007 20:09:38

c_moi_yves
Initié par le GR34
Lieu : 77
Inscription : 23-04-2006
Site Web

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Bravo pour ce récit plein de "fraicheur"!

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#3 26-08-2007 20:17:23

NThony
Membre
Inscription : 11-07-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

J'ai oublié deux détails :

-> le poids du sac au départ : 10,5kg, avec 6 jours de bouffe et 2 litres d'eau.

-> désolé pour la taille du pâté !

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#4 26-08-2007 20:42:36

scal
pense profond, pense spéléo !
Inscription : 12-09-2005
Site Web

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

voilà un bien beau GR54 quasi 'initiatique' et dans des conditions pas
faciles

félicitations pour cette belle réussite et pour ton enthousiasme, et une petite
pensée pour Facol qui aura certainement l'occasion d'achever ce magnifique
tour par la suite


" L'homme on a dit qu'il était fait de cellules et de sang. Mais en réalité, il est
comme un feuillage. Il faut que le vent passe pour que ça chante " Giono

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#5 26-08-2007 21:35:20

NThony
Membre
Inscription : 11-07-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

scal a écrit :

une petite pensée pour Facol qui aura certainement l'occasion d'achever ce magnifique
tour par la suite

C'est aussi pour lui que je me suis dépêché de faire ce récit pour qu'il voie les photos : je pense qu'il sera d'autant plus motivé pour finir et il y aura de fortes chances que les conditions soient meilleures ! Lui a vu la Meije (en bus certes) et moi non lol !!!

Un autre détail que j'ai oublié de préciser et qui a son importance : l'avant-dernier jour de mon périple, j'ai pu prendre conscience à quel point je rejoignais la philosophie de la MUL tel que le décrit Olivier dans son texte présentateur.

Je m'explique.
Outre le côté "simple" de gagner toujours des précieux grammes pour être plus à l'aise en rando, la MUL ne m'a pas forcé à "courir" mais me l'a permis. La météo annonçant de mauvaises conditions pour le lendemain, c'est GRACE à la MUL que j'ai pu avancer aussi loin pour réduire la distance de la dernière étape qui risquait de se dérouler sous de bien maussades conditions. Et ce sans arriver complètement cassé le soir au bivouac, puisque j'ai attaqué le lendemain à 5h40 environ et ce avec les jambes quasiment fraîches !

Et ce soir là (et le lendemain matin également) j'ai encore dit "Merci randonner-leger.org" dans ma tête !

@+

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#6 27-08-2007 07:46:07

Patrick
Membre
Lieu : METZ
Inscription : 16-04-2005

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Salut Nthony,
Merci pour ce magnifique récit. On s'y croirait !
Peut-être une photo du tarp ainsi que ton avis éclairé sur le sujet et sur le sursac  (condensation ou pas) ?
Et tant qu'on y est, donne nous ton avis sur la nourriture, le matos, etc... (j'exagère, mais bon, c'est tellement agréable de lire ce récit avec ces jolies photos qu'on en redemande. Ca me fait rêver).

Patrick, un MUL cyclo qui cherche encore LA liste idéale !

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#7 27-08-2007 08:21:39

highpictv
dit "Hichpyche"
Lieu : Talence, Bidart ou Aragnouet
Inscription : 01-06-2005
Site Web

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Ah voila un récit qui me parle ! De la montagne, des conditions variées, du soleil de la pluie, de la neige ... beau périple. Ca donne vraiment envie.
Bravo smile

Et pour quelqu'un qui "débute" en montagne, 2700m de dénivelé dans la journée, chapeau.


- Mieux vaut être mort en vallée d'Aure que vivant en vallée de Campan (proverbe local) -
Mes randos dans mon trombino.

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#8 27-08-2007 08:36:42

zaack77
Somewhere else, high above...
Inscription : 22-03-2006

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Un récit GENIAL N'Thony! Ca donne trop envie!

Pr des premieres, c'étaient des premières! Et tu as tout fait en même temps! Il faudra que tu fasses des CR sur le matos ;-).
Et j'ai beaucoup aimé l'humanité avec laquelle tu racontes ton aventure!

Et je rejoins H. pr te féliciter 2700m pr un "débutant", c'est ENORME.... surtout en autonomie!

Dernière modification par zaack77 (27-08-2007 08:38:11)


"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles."  Sénèque

Mon matériel :: HRP 2010

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#9 27-08-2007 09:56:28

BigCactus
Co-administrateur
Inscription : 11-01-2006

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

J'ai tout dévoré ! big_smile
Merci pour ton récit plein d'humanité et d'honnêteté, ça fait vraiment plaisir de te lire. smile
Je trouve que ces sensations "d'excitation extrême" mélangés à de gros moments de doute et d'inquiétudes permettent vraiment de se surpasser. Surtout quand on est seul. C'est même un coup à se planter quelques années plus tard quand on refait la même rando et qu'on s'aperçoit qu'on n'arrive pas à tenir la même moyenne qu'avant...

la MUL ne m'a pas forcé à "courir" mais me l'a permis.

TAFDAK ! C'est très exactement ça ! Et c'est exactement au moment où l'on s'aperçoit qu'on peut courir qu'on prend conscience de toute l'importance du concept. Ça procure une sensation indescriptible et unique impossible à expliquer ou à partager avec des gens qui n'ont pas connu ça. Même si tu dis à un mulet que tu cours en rando, il te répondra : "t'es courageux" mais il n'aura pas conscience de l'effet que ça fait ! Et dire qu'on arrive à courir à des non randonneurs, c'est peine perdue !
C'est très très frustrant. big_smile

(Ma première rencontre avec la mul m'est arrivée brutalement : un randonneur ultralight canadien m'a prêté son sac à dos pour un week end. Ce fût une révélation).

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#10 27-08-2007 09:58:32

Oscar
Membre
Inscription : 01-02-2005

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

zaack77 a écrit :

Et je rejoins H. pr te féliciter 2700m pr un "débutant", c'est ENORME.... surtout en autonomie!

Même pour quelqu'un d'expérimenté, c'est pas rien !

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#11 27-08-2007 10:28:27

NThony
Membre
Inscription : 11-07-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Merci à tous pour vos commentaires, ça fait super plaisir smile smile

Pour le dénivelé, pour être honnête, j'ai "pas fait exprès". En fait je n'avais pas de montre et encore moins d'altimètre et consultais très peu le topoguide (les cartes sont au 50000ème et les temps prévisionnels étaient largement au-dessus de ce que je faisais). C'est pour ça que je ne connais pas mes durées de marche précises, mais j'ai pu calculer le dénivelé au retour en regardant les cartes IGN sur Geoportail.

Pour le retour sur le matos, promis je le fais le plus tôt possible mais j'ai tellement de choses à dire qu'il faudra que j'y passe pratiquement une journée ! A cela s'ajoutent :
-> plein de messages à lire sur le forum que j'ai raté pendant mon absence !
-> les vendanges qui arrivent
-> et le pire : un rapport de stage à faire sad sad sad sad sad sad sad sad sad sad sad sad sad


Pour la route, je vous livre 2 petites anecdotes :

Lors de ma semaine, lorsque j'ai été seul, j'ai comme vous pouvez le voir été confronté à des conditions bien différentes : de la grande chaleur au froid (j'ai oublié de précisé que sur le plateau d'Emparis, en plus de la visibilité restreinte, il s'est remis à pleuvoir avec du vent assez fort, j'étais seul, je me pelais). Dans ces moments difficiles j'ai souvent pensé : "tiens, au prochain village je m'arrêterai pour prendre quelquechose (un chocolat chaud dans un cas, une glace dans l'autre...)". Mais il n'en fut rien. Une fois arrivé au village, je n'arrivais pas à m'arrêter. Au fait que je n'aime pas m'arrêter pour faire une pause s'ajoutait cette pensée : "Non, tu le fais en autonomie, tu te démerdes avec ce que tu as dans le sac". Orgueil ? Ca j'en suis sûr... Mais est-ce que ça vous le fait aussi ?

L'autre anecdote concerne les étudiants comme moi qui ont des stages obligatoires l'été et qui trouvent le matos cher. C'est, ou plutôt, c'était mon cas. Alors j'ai fait mon stage d'un mois, en trois huit, rémunéré le tier du smic. Puis j'ai bossé jusqu'à quelques jours avant le départ, toujours en trois huit. J'ai passé mes jours et nuits à parcourir le forum dans tous les sens, avec mon compagnon Excel pour faire plein de comparaison, autant financières que techniques, qu'il a fallu mêler à la multitudes d'avis qu'on peut trouver ici... J'ai pas arrêté, jour et nuit. Demain ou après demain je commence les vendanges. Et voilà, le résultat est là : j'ai passé la meilleure semaine de ma vie et j'ai couvert tous les frais engagés cet été (même plus), dans du matos qui va bien me reservir j'en suis sûr ! Alors voilà j'écris ça pour les étudiants qui n'osent peut-être pas faire le pas : n'hésitez pas si vous vous sentez l'âme d'un randonneur, vous ne le regretterez pas smile Bien sûr, je suis conscient que ce style de vacances n'est pas un idéal pour la plupart des jeunes...

@+

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#12 27-08-2007 10:29:03

Alain
Membre
Lieu : Savoie
Inscription : 25-12-2005

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Bravo pour ce tour qui offrait bien des difficultés, par le nombre de "premières", le dénivelé, le climat et la partie solitaire.
Merci de nous le faire partager en images, en un récit qui nous fait approcher à la fois l'émotion et les difficultés. Alors : Encore !
Alain


"Là-bas, c'est le pays de l'étrange et du rêve,
C'est l'horizon perdu par delà les sommets,
C'est le bleu paradis, c'est la lointaine grève"

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#13 27-08-2007 12:12:09

maxime
Membre
Inscription : 25-02-2006

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Bravo pour ton récit qui me rappelle ce GR fait en juillet 74 , en particulier sur les sensations de vitesse de grimper
Cordialement

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#14 27-08-2007 13:39:58

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
Site Web

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Super récit, belle aventure ! Merci de l'avoir partagé avec nous.
Comme le dit Highpictv, ça me parle ce que tu dis ! Quand tu parles d'automatismes qui se développent et dont on comprend l'intérêt quand les conditions se dégradent, pleurer en montagne, submergé par l'émotion ça m'est arrivé aussi, le besoin d'être autonome, le plaisir de voir qu'on arrive à se démerder avec peu de choses en cogitant un peu et en faisant les bons choix quand ça craint, etc etc.
Ouaip, t'as la caisse ! Ca fait de sacrées journées. Tu pratiques quel sport régulièrement ?
Et une bonne capacité d'adaptation aussi, parce que les conditions que tu as rencontrées n'étaient pas faciles. C'est rarement dramatique d'avoir quelques affaires mouillées ou humides, mais quel plaisir, hein de voir qu'on arrive à tout garder sec ! big_smile
Sometimes it needs a lot of work to have a lot of fun !

Dernière modification par oli_v_ier (27-08-2007 13:41:20)


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#15 27-08-2007 16:53:42

gsans
MULot basque
Lieu : Bordeaux
Inscription : 17-03-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Rien à dire, si ce n'est BRAVO, et encore et encore de longues et belles randonnées MUL pour toi wink


La nature n'est ni morale ni immorale, elle est radieusement, glorieusement, amorale. [Théodore Monod]

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#16 27-08-2007 17:33:33

Etienne
Membre
Inscription : 14-04-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

un magnifique récit Nthony, félicitations pour ce périple! et merci pour ce récit!

je crois que tu nous donnes tous envie!

bien à toi,

etienne

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#17 27-08-2007 18:29:10

NThony
Membre
Inscription : 11-07-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

oli_v_ier a écrit :

Tu pratiques quel sport régulièrement ?

Euh... le ventriglisse ça compte ? wink

Plus sérieusement j'ai pratiqué pas mal de sports d'endurance jusqu'au bac : aviron (en club), cyclisme (seul) et athlétisme (demi-fond).

Malheureusement, mes 2 années de prépa maths m'ont fait complètement arrêter le sport. J'ai à l'occasion des vacances estivales fait quelques marches mais vraiment très très peu (dans le Jura d'ailleurs).

Depuis que je suis en école j'ai pas mal le temps de refaire du sport mais j'ai vraiment du mal à m'y remettre : dur dur de voir ses temps quand on se souvient de ceux d'il y a 3 ans...

Alors du coup je marche et je fais du roller, pas souvent, mais juste histoire de maintenir la forme. Je continue ces 2 activités car ce sont celles qui pour moi sont plus "faciles", où je n'ai pas l'impression d'avoir trop perdu. Pour la course à pied j'ai essayé de m'y remettre, mais c'est dur... Il faut dire que le pays poitevin me déprime : pas une côte à l'horizon, le néant. Je me fais chier... sad

Si j'arrive à m'y remettre je m'orienterais bien vers le trail petit à petit, mais Poitiers, c'est vraiment pas la capitale du trail... sad

Je crois que pour les prochains étés je vais me trouver un stage dans les Pyrénées ou dans les Alpes roll

NThony, en manque de reliefs...

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#18 27-08-2007 21:44:18

gsans
MULot basque
Lieu : Bordeaux
Inscription : 17-03-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

NThony a écrit :
oli_v_ier a écrit :

Tu pratiques quel sport régulièrement ?

Euh... le ventriglisse ça compte ? wink

Plus sérieusement j'ai pratiqué pas mal de sports d'endurance jusqu'au bac : aviron (en club), cyclisme (seul) et athlétisme (demi-fond).

Malheureusement, mes 2 années de prépa maths m'ont fait complètement arrêter le sport. J'ai à l'occasion des vacances estivales fait quelques marches mais vraiment très très peu (dans le Jura d'ailleurs).

Depuis que je suis en école j'ai pas mal le temps de refaire du sport mais j'ai vraiment du mal à m'y remettre : dur dur de voir ses temps quand on se souvient de ceux d'il y a 3 ans...

Alors du coup je marche et je fais du roller, pas souvent, mais juste histoire de maintenir la forme. Je continue ces 2 activités car ce sont celles qui pour moi sont plus "faciles", où je n'ai pas l'impression d'avoir trop perdu. Pour la course à pied j'ai essayé de m'y remettre, mais c'est dur... Il faut dire que le pays poitevin me déprime : pas une côte à l'horizon, le néant. Je me fais chier... sad

Si j'arrive à m'y remettre je m'orienterais bien vers le trail petit à petit, mais Poitiers, c'est vraiment pas la capitale du trail... sad

Je crois que pour les prochains étés je vais me trouver un stage dans les Pyrénées ou dans les Alpes roll

NThony, en manque de reliefs...

Tours-Poitiers c'est pas trop loin, et il y a deja 3 tourangeaux adeptes du forum et randonneurs MUL, pourquoi pas une rencontre ensemble pour randonner un de ces 4 ?


La nature n'est ni morale ni immorale, elle est radieusement, glorieusement, amorale. [Théodore Monod]

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#19 28-08-2007 10:55:29

NThony
Membre
Inscription : 11-07-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

gsans a écrit :

Tours-Poitiers c'est pas trop loin, et il y a deja 3 tourangeaux adeptes du forum et randonneurs MUL, pourquoi pas une rencontre ensemble pour randonner un de ces 4 ?

Je serais le premier partant !
Le seul souci : la rentrée est proche est risque d'être très chargée... on se tient au courant ok (par mail) ?

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#20 28-08-2007 21:16:50

gsans
MULot basque
Lieu : Bordeaux
Inscription : 17-03-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

NThony a écrit :
gsans a écrit :

Tours-Poitiers c'est pas trop loin, et il y a deja 3 tourangeaux adeptes du forum et randonneurs MUL, pourquoi pas une rencontre ensemble pour randonner un de ces 4 ?

Je serais le premier partant !
Le seul souci : la rentrée est proche est risque d'être très chargée... on se tient au courant ok (par mail) ?

Pareil pour le temps bien chargé pour ma part, mais on se tient au courant par mail, au cas ou ! smile


La nature n'est ni morale ni immorale, elle est radieusement, glorieusement, amorale. [Théodore Monod]

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#21 28-08-2007 22:04:50

Gigi
Dahumûle vive les mélanges !
Lieu : belleville
Inscription : 04-02-2006

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Sympa ton périple et ton récit N'thony ! j'ai adoré te lire... et le plateau d'Emparis seul et dans le mauvais temps, il y a de quoi se perdre !
Tu habites au nord de Lyon ? on doit être voisin ! smile

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#22 28-08-2007 22:38:13

NThony
Membre
Inscription : 11-07-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Gigi a écrit :

Tu habites au nord de Lyon ? On doit être voisin ! smile

Belleville, tu m'étonnes lol ! J'habite Anse, tu dois connaître smile En pleine période de vendanges lol

Mais le retour pour Poitiers où j'étudie est iminent... roll

Au risque de me répéter, comme je m'attendais pas à avoir tant de compliments, je vous remercie tous du fond du coeur. Comme je ne suis pas très doué pour l'écriture j'ai vraiment retracé tout ce qu'il me passait par la tête (c'est aussi pour ça que j'y ai passé la journée). Mais ce forum est un public averti où la MUL est une flamme qui scintille en tous et qui fait que tout le monde se comprend : l'immersion est totale !

D'ailleurs j'en profite pour lancer un appel : si quelqu'un connaît un truc pour :
-> éviter de retourner toutes les 30 secondes sur la page d'accueil du site et de faire F5 pour rafraîchir la page
-> éviter d'aller lorgner des tarps, bivys, sacs à dos et pleins d'autres produits convoités
Tout en rédigeant un rapport sur le PC, qu'il me fasse signe, je suis preneur de la solution !

Bonne soirée à vous tous

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#23 28-08-2007 22:44:13

Gigi
Dahumûle vive les mélanges !
Lieu : belleville
Inscription : 04-02-2006

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Si tu passes  à Belleville un de ces quatre, fais-moi signe, c'est avec plaisir que je t'offrirai un pot !

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#24 28-08-2007 23:04:16

NThony
Membre
Inscription : 11-07-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Gigi a écrit :

Si tu passes  à Belleville un de ces quatre, fais-moi signe, c'est avec plaisir que je t'offrirai un pot !

Je n'y manquerai pas wink

Ciao

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#25 29-08-2007 22:17:05

Eniotna
Membre
Inscription : 10-08-2007

Re : Ma première : GR54 (ATTENTION C'EST LONG !)

Salut Nthony !
Félicitation pour cette première ! smile

Il ne t'aura pas falut bien longtemps pour intégrer une bonne partie des infos que tu auras glanées sur le forum.Ta réussite est un bel exemple du meilleurs que peuvent apporter les communautées "virtuelles" dont les membres échangent leur expériences par les forums. (Pas si "virtuelles" que ça d'ailleurs les communautés vu ce qui se prépare le 22 septembre smile )

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