[Récit + liste] Gorges et Causses

Etimul · 01-07-2018 19:17:13

SAlut la compagnie.

Du 9 au 19 juin, je me suis fait une tite balade : de Causses en Gorges.
En partant de Puechabon dans l’Héraut, je suis remonté vers le nord jusqu’au Monastier en Lozère (parcours ici : https://www.openrunner.com/r/8595047 )

Mon matériel :

4627	TOTAL Sac
510	Portage
510	Sac à dos Montane Ultra Tour 22	Légèrement allégé (sangles raccourcies, modif. ceinture)
473	Abri fermé DIY	Mon Etipi à moi
322	Toile Silnylon + haubans
64	Tapis de sol Polycree
75	12 Sardines titane
12	+ sac
995	Couchage
525	SDC Cumuls Lite Line 200 + sac	Garni duvet premier choix, temp. limite + 4 °C
470	Matelas Thermarest Prolite Regular	Plié en 8 et placé dans le dos du sac
289	Cuisine et hydratation
8	Réchaud alcool P3RS DIY
6	Paravent alu DIY
4	Couvercle alu DIY
22	Flacon alcool
58	Mug alu
14	Bol « cul de bouteille de lait » DIY
20	Cuillère métal pliante Quechua
39	Opinel « jardinier »	Il y a plus petit mais j'aime bien
10	Briquet Mini bic
28	Sel Poivre et contenant
9	+ sac
50	Platypus 1 litre x 2
21	Platypus 1/2 litre
990	Vêtements dans le sac
17	Sac étanche
111	Veste Hélium Wind
49	Boxer Kalenji
47	Chaussettes Wanabee
151	T shirt manches longues D4	Pour dormir (ou protection solaire en marchant)
189	T shirt ML Ice breaker 200	En cas de fraicheur prononcée
393	Veste polaire Vertical
33	Buf
195	Hygiène – santé
50	Secours	Compresse + pansement + désinfectant + doliprane + elastoplast + sac
40	Hygiène	Crème Nok + savon + rasoir + brosse à dents + gant + sac
35	Serviette
15	PQ
42	Crème solaire
13	+ sac
406	Pluie
336	Poncho pluie	Un peu modifié : ajout de 3 pressions pour mieux le maintenir + manches en silnylon
70	« Jambes imperméables » DIY	S'adaptent à la place des jambes amovibles du pantalon convertible
769	Divers
12	Lampe frontale (Nite Core + cordons) DIY
246	Bâton de marche	Sert surtout pour le montage de l'abri
16	Sitpad
37	Chargeur + cordon téléphone
3	Couture
20	Nicorettes
240	Livre
17	2 allumes feu
8	Cordelette
100	Monoculaire + étui
70	Papier + argent + pochette DIY


1711	Sur moi
158	T shirt manches courtes
339	Pantalon D4 convertible
49	Boxer Kalenji
47	Chaussettes Wanabee
868	Chaussures Salomon mid goretex
22	Lunettes
52	Casquette D4
126	Téléphone (+ photo)
50	Carte

Je suis parti avec deux kilos d’aliments divers. Semoule, soupes, sucre, cacao, purée d’amande, fromage, saucisson, crackers, petits-beurre, un mélange noisette-chips de bananes desséchées-petits morceaux de chocolat-pâte de datte et de figue.

Le mélange, dans une poche sur le côté du sac, c’est pour les grignotages. J’en ai eu assez pour les 9 jours.
Le saucisson, le fromage et les crackers plutôt pour le midi.
La semoule mélangée avec une soupe et un peu de purée d’amandes pour le soir.
Et le matin, quelques petits beurre ou semoule sucrée, purée d’amandes et un mug de cacao mélangé à de l’eau chaude sucrée.

Bon, ce régime ça dure un temps. La semoule, ça lasse un peu.
A Nant, cinquième jour de rando, j’ai acheté de la purée déshydratée, un oignon, du vrai pain parce que les crackers ça lasse aussi, ainsi qu’une tomate et deux pommes que j’ai mangées rapidement bien sûr.

J’ai racheté aussi aux Vignes un morceau d’une excellente saucisse sèche, un peu de jambon cru et de fromage, du pain, une pomme, des chips.
Et à Chanac, avant de terminer, en guise de souvenir gastronomique, je n’ai pas résisté à l’achat d’un bon bloc d’un délicieux fromage proche du Cantal, l’Affiné. Y en a pu. On a tout mangé en famille.

Quant à l’eau, pas de souci avec une capacité de deux litres et demi. J’ai rarement eu l’occasion d’en porter autant. En cas de doute sur la possibilité d’un ravitaillement, j’évaluais le besoin et remplissais en conséquence. L’intérêt de randonner léger, c’est qu’on peut s’alourdir (mais pas trop) si besoin ou envie.

J’ai utilisé presque tout de mon matos. Un allume feu pour enflammer du bois mouillé au moulin de la Foux. Un peu du désinfectant après une piqûre de tique. Une aiguille à coudre pour bricoler mes lunettes de lecture cassées. Le monoculaire pour observer mais aussi pour me repérer une fois dans un moment d’égarement (près d’Utopix)… La seule chose inutile a été le T shirt Icebreaker. Ce qui indique qu’il n’a pas fait froid.

J’ai découvert l’usage de la casquette avec visière pour limiter l’éblouissement. Mais aussi pour la protection du cou. Et vu que j’ai souvent marché avec le soleil dans le dos…
J’avais aussi prévu des lunettes de soleil que j’ai oubliées.

Le sac à dos Montane est bien dans l’ensemble. Il est peut être un peu trop court pour mon dos. Et les bretelles ont tendance à cisailler le haut des trapèzes surtout avec le chargement max (9,1 kg.) Mais rien d’insupportable.

Mon Etipi est correct. Pour occuper quelques fois mes soirées, j’ai pris du temps à cogiter des améliorations ou des corrections.

Il y a encore quelques allègements possibles bien sûr mais je suis assez content de moi.

Voili voilou.

Premier jour :
Parti en train le matin à 11h00 de Rouen, je suis arrivé à 19h30 à Lavène, petit hameau de Puechabon, perdu sur le plateau de Montcalmes et point de départ donc de ma balade.

J’avais prévu de partir à pied d’Aniane mais un “ coup de stop “ m’a proposé de m’emmener jusqu’à ce hameau ; ça ne se refuse pas.
Après une petite heure de marche je me suis installé à proximité du belvédère qui fait face à Saint Guilhem le Désert.

Deuxième jour : du belvédère jusqu’aux Lavagnes.
L’itinéraire est clair. Descendre jusqu'au Pont du Diable à la sortie des Gorges de l'Héraut, s'arrêter à Saint Jean de Fos, remplir les gourdes, acheter un pain au chocolat puis remonter pour redescendre à Saint Guilhem avec un petit détour dans le cirque de l’Infernet.

En passant à la Maison des Légendes, je rencontre mon premier faune.

Avant Saint Guilhem, le cirque de l’Infernet.

Après avoir franchi la porte du village, je me retourne.

A Saint Guilhem, on trouve de l’eau bien sûr. On en trouve aussi à l’ermitage Notre Dame de la Grâce.

Mais pas aux Lavagnes (ni ailleurs sur cette étape) à moins de demander à la ferme peut être.
Aux Lavagnes, je pose l’abri sur un genre d’aire naturelle de camping avec des tables et de l’herbe verte et douce.

Vert, ce sera la couleur dominante sur tout mon parcours. Il a vraiment beaucoup plu par ici.

Troisième jour : des Lavagnes à la source de la Foux.
Il pleut en fin de nuit. Mais pas au réveil. Je remballe tout mon fatras au sec. La pluie revient lorsque je m’arrête un petit peu plus tard au gîte d’étape du Mas Auber pour prendre de l’eau. Il y en a très peu fournie par bidons. Un groupe de randonneuses m’offre gentiment un thé et on discute un peu d’équipement léger.
Je repars sous la pluie bien protégé par mon poncho et mes jambes imperméables.
Je passe admirer le menhir du Mas Auber. Plus de 6 mètres de haut.
De face

De profil

Et je monte tranquillement vers le Larzac. La pluie s’arrêtera dans la descente vers la plaine du Coulet.
A saint Maurice de Navacelles, on trouve une glacière,
,
un étrange dortoir à ciel ouvert

J’y ai rencontré aussi mon deuxième faune

A Saint Maurice, je prends mon repas à la terrasse du restaurant : saucisse grillée, frites, deux verres de vin. Et c'est reparti pour les Gorges de la Vis, et la pluie.

Avant le Mas du Pont, on trouve un abri sous roche bien sec près d’une ruine qui m’a bien servi. Et au Mas du Pont on peut bivouaquer avec un accès à la Vis.

Au fil du chemin

Et celle ci c'est pour ma collec'. Des carcasses de voitures, on en trouve dans des endroits invraisemblables

Un petit arrêt à Navacelles

Je m’abreuve d’une bière caussenarde en m'aérant les doigts de pieds.Je me rechausse et je reprends ma route.
Je comptais trouver un coin de bivouac avant le moulin de la Foux mais le seul que j’ai trouvé n’avait pas un accès facile à la rivière. Et moi je voulais me laver un peu, faire un peu de lessive.

Je crois que je garderai un long souvenir de cette nuit dans le moulin. Le bruit de la résurgence bien gonflée, de l’eau qui passe de tous les côtés du moulin, m’a fait entendre des meules qui tournent. Comme si le moulin fonctionnait encore. Et c’est bien connu, les torrents parlent, chantent ou plutôt leurs sirènes.
J’ai pu faire un petit feu pour sécher mes chaussures bien mouillées et le linge que j’avais lavé. Et pour dormir, la grosse table en bois qu’on trouve là est très bien au vu de la poussière par terre.

Quatrième jour : de la source de la Foux au gîte d’étape de Gaillac.
Je passe à Vissec
où on trouve plein de choses intéressantes pour les randonneurs, un gîte d’étape, une aire de camping avec eau, tables, toilettes, douche et même électricité le soir en même temps que l’éclairage public. On trouve aussi un superbe refuge non gardé réalisé dans le four à pain au milieu du village. Il y a aussi un robinet sur la place.
Puis je monte sur le Causse de Campestre.
Un causse vert
A la Salze on trouve de l’eau en face du château.

Comme au Mas Gauzin où un refuge pour randonneur a là aussi été fait dans le four à pain du hameau.

Sur le chemin
volcan en formation ou fourmilière ?
Autophoto

Un peu plus loin pour rejoindre le gîte de Gaillac, j’ai coupé dans la pente sans problème sauf la pluie. Les chasseurs locaux ont taillé la forêt au droit dans la pente pour mieux y voir du haut de leurs miradors. Un bon raccourci, je n’ai vraiment aucune affinité avec eux mais je les remercie malgré tout.
Nuit au gîte de Gaillac. Un peu cher, 42 € la demi pension. 25 € avec le petit déjeuner. Mais de bonne qualité. Dans un haras qui ressemble (un peu) à une hacienda mexicaine, comme dans Zorro avec une immense salle de restaurant. Des bus viennent jusque là, c’est vous dire.

Y a des cuissots de cochons qui cuisent à 8h00 du mat

De quoi regretter un peu de partir.
...
A suivre

Edit : la photo de face du menhir

Dernière modification par Etimul (01-07-2018 22:04:11)

ester · 01-07-2018 19:38:15

Bonjour Etimul,

Un vrai plaisir de trouver le début de ton récit !
Nous avons parcouru des fractions communes, à un mois d'écart, à la louche.

J'étais au moulin de la Foux en plein orage, sous une déferlante de grêle, la Vis tonnait tout ce qu'elle pouvait, c'était impressionnant. Il me fallait la loupiote pour lire les panneaux historiques... J'ai été moins vaillante que toi (pas pensé à dormir sur la table, bien vu !), je suis retournée dormir à Vissec, dans le four communal !
L'Ester en mai,
l'était au four et moulin, quoi...

Je vais aller voir ton itinéraire, je suis curieuse de voir comment tu as rejoint les Vignes après Nant (le Causse Noir est tout marron, complètement dévoré par les processionnaires).

Merci pour ce début de retour !

Etimul · 01-07-2018 20:32:55

Salut Ester.

J'avais lu ton passage par là bas avec plaisir.

Lors de mon passage il y a deux ans au moulin de la Foux, je m'étais inquiété pour y dormir, il pleuvait des cordes et j'avais aussi poussé jusqu'à Vissec.

Et effectivement, les causses ne sont pas si vert que ça, menteur que je suis, les chenilles bouffent tout.

Jobig · 01-07-2018 21:11:33

Salut Etimul,

Trouver cette première partie de récit a été une bonne surprise !

Merci pour le partage, ça donne envie de se trimballer les miches du côté de St Guilhem du Désert et plus car affinités !

Au plaisir de lire la suite...

Jobig

ester · 01-07-2018 21:53:12

Bonsoir à tous les 2,

Ah, tu me rassures, Etimul !

Et un coucou à Jobig au passage !

merlin06 · 02-07-2018 19:48:12

Le petit cratère correspond sans doute au piège du Fourmilion.
https://www.youtube.com/watch?v=snRr-k9bWaI

tolliv · 02-07-2018 21:14:50

Ah oui bon début.
Cela me rappelle des souvenirs ce cirque de l'Infernet.
J'avais prévu de faire Saint Guilhem -> Cirque de Navacelles en février mais l'attaque de loups en décembre dans le Larzac m'avait refroidi !

Etimul · 02-07-2018 22:50:14

Salut à vous.

La suite arrivera en fin de semaine si tout va bien.
C'est que ça prend du temps tout ça.

J'aurais aimé en voir un loup, mais non. Et pourtant j'ai peur des chiens.

Comme le fourmilion. Je n'en ai vu donc que le piège. Heureusement je ne suis pas tombé dedans.

A bientôt

Etimul · 07-07-2018 17:14:03

Cinquième jour : du gîte de Gaillac à Nant.
Je quitte le Domaine de Gaillac.

J’avais un peu hâte de traverser cette partie de la forêt domaniale du Causse du Larzac. J’ai juste loupé un truc, cela m’a fait un petit détour montée-descente un peu inutile mais pas désagréable.
Dans toute forêt d’exploitation, les forestiers laissent des arbres particuliers

Mais ils passent aussi de drôles d’arrangement

En chemin

Un peu avant celui des Canalettes, un abri sous roche, ouvert celui là.

La descente du Causse se fait par un sentier escarpé entre arbres et roche.

A la source du Durzon, on se demande d’où sort l’eau.

Je n’ai pas pris le Pas de la Mule car je connaissais déjà (mais j’ai pris celui de la MUL car je n’en connais pas encore toutes les profondeurs.)

Avant le village de Nant

Nant, c’est un village que j’affectionne particulièrement. ses jardins, ses Vernèdes comme ils disent, un rêve.

Nuit au camping des Vernèdes. Ravitaillement succinct à la supérette.

A Nant, faut pas y arriver un mercredi : boulangerie fermée, boucheries-charcuteries fermées, presse-tabac fermée (ça, ce n’est pas grave, j’ai arrêté de fumer.) Heureusement, les bars eux étaient ouverts.

Sixième jour : de Nant à Roques Altes.
Le plaisir devient permanent. Remonté sur le Larzac,

avant de passer à Montredon (toilettes, eau) le fief des opposants aux militaires, je me suis arrêté aux Homs où j’ai failli craqué pour l’achat de leur pastis. Une tite photo de leur citerne, pour l'eau bien fraîche à mettre dedans

Après Montredon et jusqu’à Pierrefiche du Larzac, c’est magnifique. Le chemin serpente doucement entre les arbres, des petites prairies (vertes !), des rochers.

L’arrivée sur Pierrefiche se fait sur une plaine avec au fond le village au bord du Causse.

On doit pouvoir y trouver de l’eau mais je n’ai pas cherché.

Puis après c’est la descente sur la Roque Sainte Marguerite.

La Dourbie à traverser

Et c'est la Roque, bar, toilettes, eau, mais tout le monde n’y est pas le bienvenu.

Pour la quitter, il faut prendre la calade dans le centre et continuer en passant entre le cimetière et la tourelle.

En passant près de Montméjean,

remontée vers Roques Altes (on prononce là bas Roqueuzalte), magnifique site naturel avec une ancienne ferme caussenarde, toute de pierre faite, de la citerne au toit.

Bivouac.

A suivre.

laxmimittal · 07-07-2018 21:26:24

coucou étimul,

merci pour ce beau CR et bravo pour la photo du montage impeccable de ton tipi , il a fière allure.

L.

martie · 07-07-2018 23:30:20

Sympa, Etimul ton retour...
ça a l'air bien beau...
je ne connais pas du tout... encore une nouvelle idée de rando!
Merci!

martie

Etimul · 08-07-2018 21:56:09

Et bien merci à vous.
Oui ce fut une bien belle balade.
Et j'ai franchement eu un peu de mal à reprendre le boulot après.

Laxmimittal, mon abri a peut être fière allure mais l'est pas parfait.
Ceci dit il a quand même bien tenu au vent à Etretat

ester · 09-07-2018 08:28:28

Bonjour Etimul,

C'est quoi le reptile, une couleuvre ?

Pour les amateurs d'Histoire (et d'art) qui passeraient à Vissec pendant l'été, le châtelain organise une exposition dans son Castel (plein bourg, au pied du gîte d'étape). Un personnage à la hauteur des lieux, ou l'inverse, je ne saurais dire.

Ces grands espaces où on se retrouve face à soi-même ne laissent pas indifférent. Tu nous fais bien partager ton bonheur.
Merci !

Etimul · 10-07-2018 19:04:33

La suite.
Mais avant je réponds à Ester.

Couleuvre ou vipère, je ne sais pas.
Il était un peu long l'animal. Mais je n'ai pas réussi à voir ses yeux.
J'ai appris que les vipères avaient les pupilles verticales et les couleuvres, des pupilles rondes.
Mais vu sa forme générale, je dirais couleuvre.

Septième jour : de Roques Altes aux Huttes près de Cauvel.
De Roques Altes, j’ai coupé pour éviter Saint André de Vézines, allez savoir pourquoi.
En fait le pourquoi, c’était pour voir si l’eau coulait aux fontaines des Rioux et Saint Martin. Et elle coulait.
En passant par là

Arrivé à Saint Jean de Balmes, agréable surprise qui n’en ai pas vraiment une puisque quelqu’un du forum l’a cité récemment, incapable suis-je de retrouver qui. Un superbe spot de bivouac avec de l’herbe verte, un abri au cas où, un robinet avec de l’eau ET du savon. Y a même une bible bien rangée dans une niche du coeur de la chapelle. Toilette, lessive, plein d’eau, séchage du matériel.

Et c’est reparti direction le Rozier

en passant par l’ermitage Saint Michel. Mais qui a bien pu construire un tel truc à cet endroit ?

J’avais prévu de remonter sur la corniche du Causse Noir pour rejoindre le Rozier mais j’ai eu la flemme. Je regrette un peu car la piste au fond des gorges est un peu morne.
Au Rozier, pause repas sur le bord de la Jonte avant de traverser le Tarn

et de grimper tranquillement mais chaudement a flanc du Causse de Sauveterre

vers les villages semi-troglodytes des Eglazines d’abord où j'ai croisé un homme de pierre veillant sur la vallée

et de Saint Marcellin ensuite.

Cela fait des dizaines d’années que je rêvais d’y passer. Voilà c’est fait et ça valait le coup.
Aux Eglazines pas d’eau mais à Saint Marcellin, la source coulait.

Après, j’ai un peu galéré pour trouver un bivouac convenable. Mais j’y suis arrivé, sous les arbres.

A suivre...

Dernière modification par Etimul (10-07-2018 19:05:40)

Jobig · 10-07-2018 21:33:34

Salut Etimul,

Cela fait des dizaines d’années que je rêvais d’y passer. Voilà c’est fait et ça valait le coup.

J'adore ce style lapidaire digne du grand César : "veni, vidi, vici..."

Ces constructions troglodytes me font penser à ces petits sanctuaires que l'on trouve un peu partout en Aragon.

Jobig

ester · 10-07-2018 22:22:21

Bonjour Etimul, bonjour Jobig,

Merci pour la suite !
A la Chapelle-St-Jean-de-Balmes, eau et savon, oui... Je croyais l'avoir écrit quelque part mais je ne retrouve plus non-plus... Un mail, peut-être ? Bref…
Comme endroit, c'est très tentant pour le bivouac, mais comme c'est très proche de la route, il y a pas mal de passage, y compris des nuitées de camping-car...

En fait, tu étais déjà sur le haut du Causse Noir, tu n'avais qu'à longer la Jonte par le haut et vers l'ouest pour arriver au-dessus du Rozier, et redescendre. Ce passage est magnifique, et il présente l'avantage d'offrir le plus beau des points de vue sur le versant sud du Causse Méjean et sur les vases de Sèvre et de Chine...

Une ou deux petites photos pour te donner envie d'y revenir... Je pense bien que tu n'en as pas besoin pour ça, mais bon…

Et moi, je note de passer une autre fois la rive ouest du Tarn...
Je note aussi qu'il vaut peut-être mieux, parfois, faire un récit, même tardif, plutôt que de squatter le fil des copains…

laxmimittal · 10-07-2018 22:46:53

es-ter
le récit
es-ter
le récit.

L.

Etimul · 11-07-2018 19:50:17

Salut à vous.

Jobig, me comparer à César pfff... ce nabot !

Ester, je n'ai pas pris par la corniche car j'avais vraiment la flemme. L'ermitage Saint Michel est tout de même à mi pente
Et puis j'avais déjà eu l'occasion d'y passer.

Huitième jour : des Huttes à Hauterives.
Saint Rome de Dolan est un beau village perché sur le bord du Causse mais avec une “verrue” architecturale, un des bâtiments du centre international Pierre Monestier. Pierre Monestier, c’est le ministre qui a ouvert en 1905 la route des Gorges du Tarn.

Descente vers les Vignes ou plutôt plongeon.
Aux Vignes, un arrêt bistrot-petit ravitaillement-courrier-recharge téléphone-pique nique au bord du Tarn. Le tout sans se presser.

Puis c’est le “Chemin linéaire” des Gorges, découvert sur le forum. Linéaire sur la carte mais pas dans les faits. Ca monte, ca descend, c’est beau et c’est tranquille pourtant on est samedi.
A trois quarts d’heure des Vignes environ, il y a un petit emplacement de bivouac particulièrement sympathique, plat, enherbé, sur le bord du chemin qui à cet endroit est bien au dessus du Tarn. Peut être trop près du chemin mais comme comme les lieux pour bivouaquer sont rares dans les Gorges, je le signale.

La Malène est enfin là et surtout un vrai accès au Tarn. Tiens, un autre veilleur de pierre.

Arrêt pour une petite toilette-baignade, lessive et sieste-lecture. Je profite d’un passage à la boulangerie-pâtisserie pour, étonnamment, m’acheter un livre (Dieu n’habite pas la Havane de Yasmina Khadra), j’avais fini le mien (La fille de Femme Araignée de Anne Hillerman, la fille de Tony qui a repris le flambeau de son père.) Bon, j’ai acheté aussi une succulente tartelette aux noix et caramel.
Retour sur le “chemin linéaire”, avec quelques passages limites, impraticables en cas de crue, comme celui là

ou d’autres un peu plus élevés mais au raz du lit de la rivière à la limite de l’éboulement.
Ceci dit ce chemin est vraiment sympa.
J’ai repéré un autre lieu de bivouac possible à une demi heure de la Malène sous des gros arbres, au bord du Tarn cette fois ci.
Un truc sympa tout au long de cette rando, et particulièrement dans cette partie des gorges, je n’ai pas rencontré d’orties ni de ronces ou si peu. Là où par chez moi, j’en aurais croisées en masse, et bien il y avait ça

ou ça

Ca pique moins mais je n’en connais pas les noms.

Hauterive (ou Alta Ripa en occitan) est un vieux village un peu fantôme, sur la rive gauche du Tarn

Le seul accès est à pied par le chemin linéaire (amont ou aval), éventuellement à gué en période de basses eaux. Il existe aussi un petit téléphérique uniquement pour le transport de marchandises, en panne malheureusement.

Il n’y a plus de résidents permanents, que des résidences secondaires.
Ici je n’ai pas vu de point d’eau, sauf le Tarn évidemment. L’eau potable est un sujet de conflit avec la municipalité

J’ai réussi à m’installer pour dormir sur un petit replat à l’entrée du village après avoir hésité à squatter une terrasse.

A suivre...

Edit : une petite précision sur un lieu de bivouac

Dernière modification par Etimul (11-07-2018 21:27:15)

brons07 · 12-07-2018 12:14:07

Merci pour ce récit qui rappelle des souvenirs pas si lointains, j'ai dormi à Saint Michel dans la cour de l'habitation semi troglodyte , la rose avec le volet bleu ...et j'ai trouvé la source à quelques mètres en repartant le lendemain, elle traverse le chemin ou elle est juste au bord si je me souviens bien, elle coulait et c'était fin août il y a 2 ans.

tolliv · 12-07-2018 15:42:18

Amusant : l'affiche qui dit "Hauterives se bat pour avoir de l'eau" puis les photos montrant le niveau des crues !!!
Ils ne sont jamais contents, alors

Myrtille88 · 13-07-2018 16:33:33

Merci Etimul pour ce retour, , je connais à partir du Rosier (j'y étais en avril)mais pas en dessous,

les Causses sont encore bien vertes

ton abri est super

Myrtille

Etimul · 14-07-2018 20:40:38

SAlut la compagnie.

Merci aussi Myrtille de ton passage par là.

La suite :
Neuvième jour : de Hauterives au dolmen de la Cham.
Après Hauterives, tiens, encore deux veilleurs de pierres dont un qui me fait de l’oeil,

je passe à Saint Chély du Tarn, coincé entre les falaises. Où on trouve de l'eau et des toilettes.

Après un petit café, je me baigne en assistant au départ d’un grand groupe de marins d’eau douce après leur petit déjeuner au bord de l’eau

avant de remonter sur le Causse de Sauveterre par le cirque de Pougnadoires jusqu’à Cabrunas. Dans la montée, on trouve deux petits abris sous roche. Le premier est plus abritant que le second

Le Causse est tout vert, au grand étonnement des autochtones que je croise.

Je m’égare un peu je ne sais comment pour passer à Utopix, lieu de vie surprenant d’un couple d’artistes. J’y ferais le plein d’eau pour la nuit.

Et un peu de linguistique mathématique (?)

Encore quelques kilomètres et je finis par m’installer en forêt, un peu éreinté, près du dolmen du Cham, le cinquième de la journée.

Alors que j’étais appuyé peinard contre un tronc à bouquiner, j’entends un bruit de piétinement dans le sous bois. Je tourne la tête. Une licorne !
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Peu de temps après, sur le chemin tout proche, j’entends des pas s’approcher. Je vois alors un petit homme affublé d’un chapeau difforme et d’un poncho kaki imperméable qui lui descend jusqu’au pied. En me voyant, il fait demi tour instantanément en bougonnant et disparaît plus loin au détour du chemin. Sûrement un lutin, mais pourquoi porter un tel poncho par ce beau temps ? Allez, au dodo, il est grand temps, j’ai des hallus.

Etimul · 16-07-2018 23:07:35

Dixième jour : du dolmen de la Cham au Monastier, terminus.
Je reprends la route de bon matin pour ma dernière étape.

Tiens un puits, puis un deuxième

Tiens un (tout) petit jésus

Ici, les paysans nourrissent leurs bêtes avec de l’aliment en tube

Une dernière et magnifique doline, ces dépressions qu’on rencontre fréquemment sur les Causses

Et je quitte le Causse de Sauveterre pour Chanac et la vallée du Lot

A Chanac, j’achète mon souvenir gastronomique, une belle part de fromage et je poursuis le long du Lot

jusqu’au Villard pour pique-niquer dans le remarquable domaine médiéval des Champs

Je croiserais ensuite un autre (tout) petit et bien vieux Jésus dominant des cochons paressant mais bien vivant, eux.

Et enfin, j’arrive au Monastier. Le camping n’existe plus, tant pis j’irais au gîte d’étape (12 € la nuit), un ancien prieuré

Ce sera plus facile pour le lendemain, le car est à 7 heures du matin.

Le Monastier comme son nom l’indique a un lourd passé religieux. Un pape, Urbain V y a vécu. Et maintenant, un chemin de randonnée porte le nom du pape, le GR 670. Je suis toujours surpris par l’impact de la religiosité sur la randonnée. Par exemple, vers chez moi, il y a un GR de Dieppe à Rouen qui s’appelle le Chasse Marée, en rapport aux Chasse Marée, les convoyeurs de poissons en charrettes. Et un jour, je découvre que ce chemin est devenu Chemin de St Jacques de Compostelle. Ca m’énervvvve. Quant on sait que tout ça a un maudit lien avec le nord qui envahit le sud, l’inquisition, la reconquista… Bref, la guerre. Bon, j’arrête là, ça m’énervvvve.

On est lundi et il ne faut pas arriver au Monastier un lundi. Tout est fermé même le bar. Il m’a fallu pousser jusqu’à Chirac pour acheter une mauvaise bière dont je tairai le nom, il ne mérite pas d’être cité ici. Mais je m’en suis contenté, honte sur moi pour cette faiblesse.

Voilà, j’ai bien pris le car direction ma maison. Tout est bien qui finit trop tôt.
A la revoyure.

yplusx · 17-07-2018 05:31:42

Merci, génial.

ester · 17-07-2018 06:51:53

Une licorne, un petit homme vert sur le Causse, du rêve les yeux ouverts...

C'était bien pour nous aussi, dommage que ce soit fini ! On continuerait bien !

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#1 01-07-2018 19:17:13

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