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#851 26-06-2018 13:38:43

Pala2
MUL frites
Lieu : Bruxelles
Inscription : 16-07-2015

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

J'aime bien le principe, d'ailleurs j'avais essayé de m'en faire une paire maison, mais sans grand succès.

Le prix me semble quand même un peu élevé pour ce que c'est.

Edit: après avoir parcouru le test posté ci-dessous, je trouve aussi que 168g la paire c'est un peu lourd, sauf à utiliser ça comme paire de "chaussures" principale.

Dernière modification par Pala2 (26-06-2018 14:15:23)


Pierre Build-a-Bear

(C'est comme ça que je m'appelle dans la vraie vie)

Mon trombi, parce que je sais jamais comment le retrouver facilement...

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#852 26-06-2018 13:41:08

florencia
Membre
Lieu : 71
Inscription : 11-11-2011

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Un test intéressant à lire, avec des conseils et mesure pour la taille.

Flo


Réalisations DIY
_ _ _ _ _ _ _ _ _

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle !" -Paulo Coelho.

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#853 26-06-2018 14:22:17

eraz
multimedia
Lieu : Sancy
Inscription : 26-08-2007

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Kikoo à tous wink

You a écrit :

Je tenterais bien, je n'ai pas été entièrement convaincu par mes FYF.

Pas convaincu non plus par le test de mes FYF et probablement le même souci (en moins flagrant amha) avec les skinners : la couche protectrice reste très mince et très souple, donc il faut avoir développé une bonne corne sous le pied (plusieurs semaines/mois de marche pied nus) pour pouvoir en profiter... et l'intérêt deviens très minime alors...

J'utilise une paire de minimaliste avec une semelle très fine (3-4 mm) mais rigide et je n'ai pas du tout ce problème, alors que je les utilise principalement en course y compris sur chemins caillouteux.

AMHA le problème est simple : si on utilise une chaussure qui protège la voute plantaire => il n'y a pas de corne qui se développe... Donc pour avoir de la corne indispensable AMHA pour les chaussures-chaussettes, il faut se "faire mal" avec ces dernières ou pieds nus pendant quelque temps... sad.

eraz

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#854 11-07-2018 21:20:40

You
Ptit lapin givré
Lieu : RP
Inscription : 27-08-2005

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Maati a écrit :

Quelqu'un·e a-t-il déjà essayé de randonner avec les Skinners ? ce sont des chaussettes à semelles en polymère censées être assez résistantes à l'abrasion. On dirait le degré ultime de la chausse minimaliste avant les pieds nus...

https://www.randonner-leger.org/forum/u … -06-18.jpg

Commandées, et testées depuis quelques jours en promenade.
Je confirme 100% de ce que dit le mec qui a écrit le test trouvé par Florencia.

5doigts2pieds a écrit :

"J’ai marché sur la route, dans l’herbe, dans les cailloux et la terre et j’en conclus que ce sont d’excellentes chaussures minimalistes. Le pied est stimulé par les sensations, tout en étant protégé."

Mais en particulier un point crucial en ce moment : elles sont chaudes !!!

Franchement, je vais attendre que les températures descendent dans les 10 à 15°C pour les utiliser vraiment avec plaisir.
165_20180711_175743_11-07-18.jpg


There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...

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#855 14-07-2018 16:43:49

Steph04
Membre
Inscription : 21-10-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

### Retour d'expérience avec des Vibram Five Fingers V-TRAIL  ###
3 jours, "Tour du Mont Bégo" (Vallée des Merveilles et autres, France Alpes du sud), dénivelé 1665m entre 1670 et 2547m d'altitude

Version ultra courte :
J'adopte ! cool ... mais un petit bricolage va probablement être nécessaire ... et également  d'avantage d'endurance musculaire (mollets) sera bienvenu.


Version un peu détaillée :
De novembre 2017 à mai 2018, j'ai utilisé des VFF KSO EVO 7j/7 pour le quotidien/ville. Durant cette période j'ai eu la mauvaise surprise de constater que lorsqu'on marche sur un sol mouillé (même sans flaque), l'eau mouille le tissu qui se trouve entre les orteils. Par capillarité, ce tissu absorbe l'eau et mouille les chaussettes progressivement sur toute la longueur sous le pieds : les VFF V-TRAIL souffrent du même problème. Moi qui suis très frileux des pieds, c'est franchement désagréable.
Il y a quelques petits mois j'ai opté pour cette solution pour mes KSO EVO, je songe à faire la même chose pour mes V-TRAIL.
Par contre, j'ai été très agréablement surpris qu'étant donné que les muscles des pieds travaillent d'avantage, eh bien à la fois ça sèche + vite et à la fois le froid/mouillé est moins désagréable.


Version très détaillée (qui paraitra beaucoup trop longue pour ceux qui ne songent pas à passer à la marche en chaussures minimalistes)
Avant cet essai de randonnée sur 3 jours en montagne, je marchais en LOWA CAMINO GTX (1.57Kg la paire). Outre les quelques mois en KSO EVO pour le quotidien/ville et les mini balades à faible altitude sur chemins cool, je crois que la transition en V-TRAIL (364g la paire) sur 3 jours dans les alpes a été un peu rude  big_smile
Dès les premières minutes (et quasi jusqu'à la fin) la sensation d'agilité est géniale. Evidemment on regarde d'avantage où on met les pieds, mais quel plaisir ! Même en mettant le milieu de la voute plantaire sur un rocher pointu : aucun souci (le premier jour roll ) . On se surprend à s'amuser à choisir là où c'est plus pratique/judicieux de poser son pied. La sensation de vouloir marcher comme un chat (en beaucoup moins bon lol ) .
L'appui sur fait sur la partie qui va du milieu de la voute plantaire à la base (juste avant) des orteils : naturellement on ne "frappe" pas le pied complet à plat talon inclus, au début du pas le talon frôle le sol puis s'appuie délicatement. Ce que je décris là n'est pas une technique volontaire de marche mais la foulée qui vient naturellement sans réfléchir. J'étais très content de ces V-Trail lors de mes petites balades , là au 1er jour de randonnée montagne j'en ai été ravi. Les grosses chaussures de montagne m'apparaissent aujourd'hui comme des sabots !
Concernant l'adhérence de ces V-TRAIL :
- sur pierres (sèches) plates, ou inclinées, ou fortement inclinées : top
- sur la terre (sèche) : très bien
- sur la neige : pas mal du tout ... à un petit détail important tout de même : avec les grosses chaussures on n'hésite pas à planter la pointe du pied plusieurs fois pour se faire des petites marches lorsqu'on a besoin. Là avec les V-TRAIL on oublie cette idée !
Au premier jour, rapidement j'ai croisé des parties de sentier qui étaient mouillés (par une source d'eau ou un petit bras de ruisseau). Par habitude des grosses chaussures à semelle super épaisse, j'ai marché dedans : de suite l'eau s'est infiltrée par le tissu entre les orteils. Moi qui suit frileux/sensible des pieds, cela m'a beaucoup déplu (et ça m'a rappelé de suite que j'ai rencontré ce problème tous l'hiver avec les KSO EVO en ville).
Ainsi, pour la suite du parcours, on est encore d'avantage attentif à où on met les pieds (en contournant le moindre très petit cours d'eau) : avec les grosses chaussures c'est un peu la méthode bourrin/bulldozer ...
Et d'ailleurs, justement sur ce dernier point : Avec des grosses chaussures à semelle très épaisse avec super amorti intégré, on n'hésite pas à faire de super grands pas pour marcher plus vite et à frapper le talon. Là, en V-TRAIL, on marche "plus finement" : on ne tape jamais le talon (mes 3 hernies discales en bas du dos me l'aurait vite rappelé !) et naturellement les pas sont plus petits.
Bref j'ai donc continué avec mes dessous de chaussette mouillées, non sans râler un peu, et étonnamment ça sèche vite. Et même, le fait que les (nombreux) muscles des pieds travaillent, la sensation de froid (j'insiste quand même sur le fait que je suis frileux) disparait assez vite.
A la fin du premier jour, je songeais au futur bricolage consistant à mettre du Sikaflex sur le tissu entre les orteils pour imperméabiliser.

Au 2e jour, le matin, passage sur des plaques de neige. Comme dit plus haut : ça ne glisse pas (je ne l'aurai pas parié).
Très amusant de laisser ses empreintes 5 doigts dans la neige lol
Par contre .... dessous des pieds (intérieur, chaussettes) trempés : toujours le même problème, ça mouille le tissus entre les orteils par capillarité car ce tissus doit probablement être directement en contact avec le sol à cet endroit là lorsqu'on prend appui dessus. A ce stade-là, c'est franchement froid .... mais l'ascension vers la "Baisse de la Valmasque" fait que les pieds chauffent/travaillent et le froid/mouillé s'oublie très vite (surprenant).

C'est l'occasion de vous faire une appartée concernant la pointure : le point de départ est de bien se référer au tableau du fabriquant/revendeur agréé, ça vous indique la pointure pour les chaussures à usage "ville". On a l'habitude d'entendre «pour la randonnée montagne prends une pointure et demie de plus». Pour ma part j'avais pris chez Zalando des KSO EVO (pour la ville) en 41 : je les ai renvoyé pour les prendre en 42. Dans les chaussures (même de ville, même simples baskets), le pied et surtout les orteils sont très maintenus/enfermés/serrés sur le côté, ce qui a tendance d'ailleurs à esquicher le plus petit orteil contre l'orteil voisin. Là, en VFF (peu importe le modèle), chaque doigt est dans son logement (les 15 premiers jours c'est déroutant voire parfois chiant notamment pour le plus petit orteil), et tel une patte d'animal sauvage (bon ok c'est très exagéré  lol ), la partie du pied la plus large peut légèrement s'élargir à chaque appui... le tout se muscle .... et au fils des mois mes KSO EVO en pointure 42 qui m'étaient un chouya grandes me sont maintenant presque trop petites (constatation en mai 2018). Lors de l'achat des V-TRAIL (en mars 2018), par précaution je les ai pris en 43 (puisque usage "randonnée montagne") : j'avais la sensation que d'avoir pris beaucoup trop grand ...... eh bien à la fin du 3e jour de cette randonnée (avec des pieds "bien chauds"  roll ) j'ai pensé «heureusement que je n'ai pas pris en dessous!» et «j'espère qu'à l'usage au fil des mois mes pieds ne vont pas continuer à se muscler/grandir car sinon il me faudra du 44!  sad » .

Poursuivons les explications détaillées : au 2e jour, toujours en sentiers très rocheux, il y a eu un dénivelé négatif de 932m . Avec mes Lowa Camino GTX j'avais systématiquement de grosses douleurs aux deux genoux dès 500m de dénivelé négatif (jusqu'à la fin de la journée) à chaque pas. Là, en V-Trail, j'ai ressenti la même douleur mais sur un seul genoux et juste vers la fin de la (longue) descente. Est-ce parce que la cheville n'est plus bloquée ? Est-ce parce que je n'ai pas tapé le talon à chaque pas comme un goret ? Est-ce parce que je prenais soin de là où je posais mes pas (sans parano non plus) ? Je ne sais pas, mais le constat est très positif.

Comme expliqué plus haut, les appuis sont (relativement) sur l'avant du pied (du milieu de la voute plantaire à la base des orteils). Et, après toute longue descente et lorsque la randonnée est loin d'être terminée, il y a une longue montée : les mollets travaillent beaucoup. Est-ce parce qu'il n'y a pas de drop ? possible. Je pensais que cette sensation étaient réservée uniquement aux coureurs en minimaliste et non aux randonneurs : que nenni !

Pas de bol, c'est lors de cette longue ascension du 2e jour que nous croisâmes ... une rivière bien plus importante que prévue. Là, pas possible de sautiller de rocher en rocher, aucun espoir de se mouiller simplement le dessous des pieds : l'eau va arriver bien au-dessus de la cheville (immersion garantie). On a essayé de trouver un autre passage : raté. Pas le choix, il a fallu "plonger" les pieds. Bon, positivons, avec de grosses chaussures montantes le niveau de l'eau aurait été quand même au-dessus (et donc je me serai quand même trempé les pieds)... mais en VFF, le "mouillé" est instantané.
Par contre, grosse surprise, en continuant l'ascension, les muscles des pieds bien chauds ont rapidement réchauffé cette eau dans les chaussures et m'ont même fait oublier qu'ils étaient trempés : je ne pense pas que j'aurai eu cette agréable surprise avec mes Lowa Camino GTX.

Puis, peu de temps après, montage du tarp au 2e soir (les chaussures et chaussettes toujours trempées).
Vu la nuit très humide, peu d'espoir que les V-TRAIL soient sèchent au petit matin...
... Pari gagné  sad : l'horreur (pour moi) de devoir enfiler les V-TRAIL trempées au petit matin. Les chaussettes de la veille étaient à ce moment là toujours trempées, et pas question de mettre les chaussettes sèches de rechange car elles seraient restées sèches quelques secondes seulement : j'ai choisis de les mettre sans chaussettes.
Fin de l'ascension (Baisse de Vallauretta) au petit matin, dont la moitié (qui restait) sous le soleil : les V-TRAIL sont quasi sèches (ça aussi c'est un point appréciable)

A partir du premier tiers du 3e jour, j'ai le dessous des pieds (du milieu de la voute plantaire jusqu'à la base des orteils) qui sont très douloureux (musculaire). Là j'ai eu un doute : est-ce que j'avais ces même sensations avec les grosses chaussures montantes ? Il me semble que oui, mais j'ai un doute. Par contre, ce qui ne fait aucun doute c'est que CHAQUE pierre rencontrée n'est plus appréciable du tout (semelle des V-Trail très fine). Je pense que pour ce point là, l'expérience fera que je m'y habituerai.
Au milieu du 3e jour, les mollets eux commencent eux à dire «nous aurions franchement... très franchement besoin de repos».

Après une bonne nuit de sommeil dans un vrai lit, le lendemain les courbatures sont surtout localisées aux mollets : idem, avec l'habitude cela se reproduira de moins en moins.

Cela m'a parut être une bonne idée de faire part (à ceux qui hésitent à troquer leurs grosses chaussures pour des minimalistes) d'un maximum de détails sur les points négatifs, mais pour moi aujourd'hui (et durant la randonnée) c'est limpide : dorénavant je marcherai en V-TRAIL, c'est totalement adopté malgré les aspects négatifs ..... mais je vais songer sérieusement au bricolage (irréversible) consistant à enduire le tissu entre les orteils avec du Sikaflex.

Remarque 1 : par rapport à cette histoire de "mouillé", heureusement que je n'ai pas opté pour les nouvelles V-TREK. Outre l'aspect non-éthique de la laine (le tissu est composé de 50% de laine et 50% de fibres synthétiques, source), cette matière sèche forcément beaucoup plus lentement que le tissu des V-TRAIL.

Remarque 2 : Pour palier à l' "immersion" des pieds en rivière , je songe à l'utilisation de ces sur-chaussures étanches .

Dernière modification par Steph04 (14-07-2018 16:45:28)

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#856 14-07-2018 18:48:18

Steph04
Membre
Inscription : 21-10-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Petit oubli concernant le tendon d'Achille :

Je n'ai eu aucune douleur au tendon d'Achille. Rien.
Par contre ma compagne marchait elle aussi avec des V-Trail. Elle a la même expérience que moi en V-Trail, mais elle n'a pas d'autres VFF. Elle marche souvent pieds nus et elle est bien moins sensible que moi aux pieds. Le froid et le mouillé ne l'ont pas du tout dérangé. Par contre lors de l'ascension du 2e jour (après-midi) et la suite le 3e jour (matin), son tendon d'Achille était douloureux.
Elle a eu les même courbatures que moi aux mollets le lendemain.

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#857 08-09-2018 00:36:15

alex34
Membre
Inscription : 14-04-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Steph04 a écrit :

@kstt et @kraffa : Quelles sont les raisons qui vous ont fait choisir des Merrell Trail Glove plutôt que des Five Fingers V-Trail ?
Et puisqu'on y est, avez-vous essayé des FFF V-Trail et qu'en avez-vous pensé par rapport aux Merrell Trail Glove ?

Egalement, par rapport à vos expérience avec les Merrell Trail Glove, quel genre de poids aviez-vous sur le dos ?

Si tes question sont toujours d’actualité, je peux te donner quelques éléments car ce sont précisément les 2 types de chaussures que j’ai le plus utilisé de puis plus de 4 ans, aussi bien pour la rando que pour la course:Five Fingers Spyridon et Trek Ascent (1)(2), et Merrell Trail Glove 3.

Five Fingers ou Trail Glove ?

Je préfère sans hésitation les sensations en FiveFingers, mais je ne suis toujours pas arrivé à éliminer complètement le risque de cogner les orteils : fatigue en fin de journée, distraction en regardant le paysage ou en discutant avec des compagnons de route.... En 4 ans, je ne me suis jamais rien fait de grave, juste une fois une entorse bénigne au petit orteil en trottinant dans une descente caillouteuse : difficile de remettre les Five Fingers pendant 3 ou 4 jours, puis tout est progressivement rentré dans l’ordre.

Je porte donc les FiveFingers dans les situations où le risque de cogner les orteils est faible, ou sans grandes conséquences:
- Rando à la journée, quel que soit le terrain.
- Chaussures d’approche pour l'alpinisme dans les Alpes.
- Running/Trail sur des chemins où on a une bonne visibilité.
- Pour la rando itinérante je porte généralement les FiveFingers, mais j’emporte une paire de basket, si possible étanches, en fond de sac. (3)

Je repasse aux Trail Glove quand le risque de cogner est élevé, et/ou avec des conséquences plus gênantes:
- Trail organisé : quand on se suit à la queue leu-leu sur un monotrace, il est parfois difficile de voir à l'avance où on va poser le pied ; en FiveFingers, ça pardonne pas.
- Séjour à l’étranger, en particulier séjour de Trek-Alpinisme : ce serait trop bête de rater une occasion de grimper un sommet à cause d’un bobo au petit orteil, surtout pour un séjour lointain qui a nécessité une préparation et un budget non négligeable.

(1) Entre la Spyridon et la Trek Ascent, ça dépend essentiellement du terrain. Je préfère les sensations de la Spyridon avec sa semelle de 7mm, plutôt que la Trek Ascent avec sa semelle de 8mm très (trop ?) amortissante, mais les crampons de la Spyridon sont plus fragiles et s’usent trop vite sur les terrains calcaires ou dans les pierriers, et je prend donc les Trek Ascent dans ce cas.

(2) Je suis très déçu par la V-Trail, comme je suis déçu par Trail Glove 4: les designers de 2017 semblent avoir déclaré la guerre au gros orteil! La poche du gros orteil de la V-Trail version 2017 fait 4mm de moins en largeur que celle de la Spyridon, et la ToeBox de la TG 4 est plus étroite et surtout plus rigide que la TG3. Les chaussures de trail qui respectent l’anatomie des pieds larges n’étaient déjà pas si nombreuses, si Vibram et Merrell nous abandonnent, il va pas rester grand chose. Heureusement, j’avais acheté plusieurs paires des anciennes versions, j’espère qu’elle vont tenir encore un peu...

(3) Je sais, c’est pas du tout MUL, mais le plaisir de marcher en FiveFingers est tel que je suis prêt à porter ce poids supplémentaire. En plus, c’est du matériel qui a 2 usages: pouvoir continuer le circuit en cas de blessure à un orteil en FiveFingers, et surtout avoir une solution de rechange si la météo se dégrade : aucun problème avec les pieds mouillés en Five Fingers quand il fait chaud, ça sêche rapidement, mais quand ça avoisine zéro degré et qu'on est sujet comme moi aux engelures, c’est une autre histoire. Je n’ai toujours pas réussi à trouver trouver LA chaussure minimaliste qui répondrait idéalement à cet usage [légère / étanche / zéro drop / ToeBox anatomique], mais ça c’est un autre sujet.

Chaussures minimalistes et portage ? En Trail Glove avec 20kg sur le dos, jusqu'à 5000m d'altitude au Pérou

On entend souvent dire que la limite d’utilisation des chaussures minimalistes, c’est le trek avec portage. Je crois sincèrement que c’est là l’ultime argument qu’on trouvé les vendeurs de grosses chaussures de rando, qui sentent bien que le vent est en train de tourner, pour vendre encore ces enclumes qui n’ont plus beaucoup de raisons d’être en dehors de l’alpinisme technique avec crampons. Pour moi, tout est une question d’entrainement et de progressivité.

Expérience personnelle: je suis allé cet été faire de l'alpinisme dans la Cordillière Blanche. Il était prévu de porter occasionnellement jusqu’à 20kg (matériel technique oblige), lors des marches d’approche jusqu'aux camps de moraine. Durant les 3 mois précédant le départ, je me suis entrainé régulièrement les WE sur un circuit de 1200m de dénivelé, en chargeant progressivement le sac de 12kg jusqu'à 20kg. Je sortais en alternance avec les FiveFingers et les Trail Glove: les FiveFingers permettent des appuis plus précis et donc moins de déperdition d’énergie dans les montées, les Trail Glove pardonnent mieux quelques débuts de dérapages dans les descentes quand les 20 kg rendent l’équilibration plus délicate, mais dans tous les cas, ça passe très bien. Et ça c’est très bien passé au Pérou, où j’ai gardé les Trail Glove jusque vers 5000m (sous cette lattitude, c’est seulement là que commencent les glaciers). Ce n'était pas 20kg tous les jours en continu: en dessous des camps de base, une partie du matos était portée par des mules. Pour les "summit days", j'avais évidemment des chaussures d'alpi aux pieds et un sac quasiment vide. Mais pour tous les transferts entre camps de base et camps de moraine avec gros sac, les Trail Glove ont parfaitement fait l'affaire.

En fait, qu’est ce qui poserait problème pour randonner en chaussures minimaliste avec un sac lourd ?
- Les chevilles? Comme tous les randonneurs qui ont tenté l’expérience, je confirme qu’on se tord moins les chevilles en chaussures minimalistes qu’en chaussures montantes avec grosse semelle, et ce qui est valable avec un sac de 5kg l’est tout autant avec 20kg (stimulation de la proprioception, tonification des muscles stabilisateurs, tout ça est bien connu. En plus, quand on évalue les forces mises en jeu sur une cheville en train de se tordre, les seules chaussures réellement capables de contrer ce mouvement sont les chaussures d’alpinisme rigide et les chaussures de ski. Le «maintien»  des chaussures de rando classique est complètement illusoire: tout au plus un placébo qui donne un sentiment de sécurité).
- Les mollets et tendons d’Achille? C’était clairement mon point faible, et ça l’est toujours pour la course, où je me limite pour l’instant à des trails de 25km. Par contre pour la rando, en y allant progressivement, et augmentant peu à peu le portage jusqu'à 20kg, les mollets se sont parfaitement adaptés (ils ont d’ailleurs nettement gagné en volume depuis ces 4 dernières années...).
- La plante des pieds? Comme les mollets, l’entraînement progressif permet au corps d’augmenter sa résistance.
- Les genoux? Là, c’est quasiment miraculeux. Alors que j’ai trainé durant des années un syndrome fémoro-patellaire qui devenait vraiment handicapant à la moindre descente, je n’ai aujourd’hui plus aucune douleur aux genoux en descendant, que ce soit avec un sac de 5 ou de 20kg.
- Le dos? Ca m’arrivait quelques fois d’avoir des douleurs lombaires en fin de rando quand je marchais avec des grosses chaussures, même avec un sac léger. En minimalistes, si le sac est bien équilibré avec un bon report de charge sur le bassin, aucune douleur.

En fait, je ne vois aucune structure anatomique pour la quelle il existerait un changement de fonctionnement à partir d’une certaine charge, qui ferait qu’on puisse marcher avec des chaussures minimalistes en dessous de cette charge, mais qu’on devrait impérativement repasser à des grosses chaussures au delà. Déjà, il faudrait définir la charge... Le seul argument qui tient éventuellement la route est celui de la fatigue: avec un gros sac, on se fatigue plus vite, on risque plus vite de faire un faux pas, et alors la grosse chaussure protège en effet la seule chose qu’elle sache protéger: pas le genou ou le dos (elle aggrave plutôt les problèmes), pas la cheville (c’est uniquement psychologique), seulement le pied lui même, mieux protégé d’un choc contre les orteils... En fait, la grosse chaussure n’apporte rien de plus qu’un parre-pierre sur une chaussure de trail !

[edit 08/09: un titre plus évocateur et quelques précisions pour le retour d'expérience sur le portage au Pérou]

Dernière modification par alex34 (08-09-2018 10:24:23)

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#858 08-09-2018 01:25:21

oli_v_ier
Administrateur
Inscription : 24-01-2005
Site Web

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Merci pour ce long retour, j'ai fait les même constats que toi en passant des grosses aux trails. Mais je trouve ceci un peu trop caricatural :

alex34 a écrit :

On entend souvent dire que la limite d’utilisation des chaussures minimalistes, c’est le trek avec portage. Je crois sincèrement que c’est là l’ultime argument qu’on trouvé les vendeurs de grosses chaussures de rando, qui sentent bien que le vent est en train de tourner, pour vendre encore ces enclumes qui n’ont plus beaucoup de raisons d’être en dehors de l’alpinisme technique avec crampons.
(...) En fait, la grosse chaussure n’apporte rien de plus qu’un parre-pierre sur une chaussure de trail !

J'ai constaté que la rigidité et la protection mécanique des grosses m'aidaient aussi sur les éboulis et les terrains herbeux pentus, pour progresser plus facilement et en sécurité.


La marche ultra-légère n'est pas un but, mais un moyen. "Un sac lourd est un sac bourré d'angoisse."
Mon équipement pour l'Islande 2008 en détail.

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#859 08-09-2018 06:42:20

Balipit
Membre
Lieu : Sud
Inscription : 05-02-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Quote alex34 :
"En fait, la grosse chaussure n’apporte rien de plus qu’un parre-pierre sur une chaussure de trail !"

On peux dire aussi qu'une trail très légère avec un drop zéro apporte un parre-pierre a des minimalistes .

Mais le 34 c plein de cailloux lol

Dernière modification par Balipit (08-09-2018 06:49:00)

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#860 08-09-2018 07:46:12

Maati
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 08-11-2013

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Je plussoie le super compte rendu d'alex34, étant adepte et utilisateur régulier des Trail Glove 3, et plus récemment des Parkway Emboss, une version cuir et légèrement modifiée des Trail Glove 4) et des VFF Trek Ascent – malgré une  fracture du petit orteil consécutive à une demi-seconde d'inattention : les deux demandent pas mal de concentration et les fivefingers une attention de chaque instant.

Un autre intérêt, pour les randonneurs opportunistes comme moi qui profitent des déplacement professionnels pour voir du pays, c'est que ces chaussures prennent très peu de place dans le bagage smile

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#861 08-09-2018 09:26:25

alex34
Membre
Inscription : 14-04-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

oli_v_ier a écrit :

... je trouve ceci un peu trop caricatural :

alex34 a écrit :

(...) En fait, la grosse chaussure n’apporte rien de plus qu’un parre-pierre sur une chaussure de trail !

oli_v_ier a écrit :

... J'ai constaté que la rigidité et la protection mécanique des grosses m'aidaient aussi sur les éboulis et les terrains herbeux pentus, pour progresser plus facilement et en sécurité.

Merci pour ta remarque, je me suis mal exprimé, je ne parlait pas de grosse chaussure vs minimaliste en général, mais dans la problématique du portage (cf. question de Steph04 pour les Trail Glove: "quel genre poids aviez vous sur le dos")
Qu'est-ce qu'apporte une grosse chaussure, qui justifierait qu'on préconise plutôt celle ci-dans le cas d'un portage avec lac lourd, et qui justifierai qu'il faille restreindre l'usage des minimalistes au portage de sac léger? Si tu as déjà pris l'habitude de randonner sur des éboulis en minimalistes et que tu gères bien ton équilibre, tu le gérera tout aussi bien avec un sac plus lourd, le tout est de s'entrainer en augmentant progressivement la charge. Si le gros sac tend à faire apparaitre des douleurs aux genoux ou au dos, la grosse chaussure ne peut en aucun cas apporter une solution, ce serait plutôt le contraire. Si le gros sac induit davantage de fatigue et de baisse de vigilance, avec risque de taper les pieds contre des cailloux, alors là oui, la grosse chaussure protège davantage le pied, mais que le pied et uniquement le pied.

Après, je reconnais que dans l'absolu, si on veut aller plus vite sur des terrains pentus casse-gueule, on se sent "plus en sécurité" avec des grosses. On peut poser le pied n'importe comment, et en particulier ancrer le talon dans le sol pour se stabiliser en descente, c'est une stratégie qui se défend. Mais dans mon cas, cette stratégie a un prix: retour rapide des douleurs aux genoux. C'était ça, la raison qui m'a incité à changer de chaussures, bien plus que des considérations philosophiques ou autres.
Et je le constate encore à la fin de chaque sortie d'alpinisme, lorsqu'on quitte le glacier proprement dit, qu'il reste encore du terrain de moraine tout pourri à descendre. Chaque fois, je me demande : est-ce que je reste encore en un peu grosses (dans ce cas, je me sécurise en ancrant bien le talon à chaque pas quand le terrain est délictueux. De toutes façon, compte tenu de la rigidité de la semelle et de la raideur de la tige, difficile d'attérir autrement que sur le talon). Ou est-ce que je remets des minimalistes, quitte à descendre un peu plus lentement en faisant davantage attention (dans ce cas, je me sécurise en cherchant de l'adhérence, en essayant de poser le pied en douceur, sur l'avant pied ou au moins parallèlement au sol, ce qui soulage quasi-instantanément les douleurs de genoux qui auraient pu commencer à apparaître). Si il faut descendre au plus vite avant un orage, probablement je garderai les grosses tant que je ne serai pas arrivé sur un bon sentier. Autrement, je préfère nettement les légères.

Balipit a écrit :

Quote alex34 :
On peux dire aussi qu'une trail très légère avec un drop zéro apporte un parre-pierre a des minimalistes .

C'est exactement ça:
un trail légère avec zero drop (type Trail Glove) apporte une parre-pierre par rapport à des solutions encore plus minimalistes (Five Fingers, sandales Xeroshoes ou DIY, chaussettes skippers, ou carrément pieds nus). A chacun de choisir, en fonction du terrain ou de ses préférences, où il veut placer le curseur entre "plus de sensations" (ce plaisir véritablement physique de gouter le terrain avec tous ses sens en éveil) et "plus de protection des orteils". 

Balipit a écrit :

Quote alex34 :
Mais le 34 c plein de cailloux lol

Hélas oui, les semelles s'usent rapidement, ça oblige à renouveler régulièrement ses chaussures: pas très écolo tout ça ! Non, blague à part, avec les Trek Ascent ou les V-Trek (semelle identique), ça passe très bien.

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#862 08-09-2018 15:34:24

marcheur75
Membre
Inscription : 22-02-2009

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

je n'ose pas trop m'aventurer dans cette discussion très argumentée et hautement technique, mais voici le témoignage de quelqu'un qui utilise à la fois des chaussures montantes ou semi-montantes, en montagne, et des chaussures basses, en piémont et plaine.

Avec des chaussures montantes ou semi-montantes, je n'ai jamais eu d'ampoules et je n'applique strictement aucune crème, ni après, ni avant la marche. Des rougeurs peuvent apparaitre après plusieurs journées de marche avec des chaussures trempées, mais pas d'ampoules. Et cela même en cas d’hygiène déplorable : chaussettes rigides de saleté et pieds noirs de crasse.

Avec des basses, il m'arrive d'avoir des irritations sérieuses et même des ampoules, des rougeurs apparaissant sous la plante des pieds dues au frottement avec la semelle souple (je n'ai pas les pieds plats). Ce printemps, lors d'une promenade de seulement 2 semaines dans le piémont pyrénéen, la boue des sentiers détrempés pénétraient dans la chaussure, provoquant des irritations très douloureuses sous la plante des pieds et au-dessus des orteils. Je suppose qu'en lavant pieds, chaussettes et chaussures tous les soirs je n'aurais pas eu d'irritation.

Les chaussures montantes ou semi-montantes auraient empêché que la boue ne pénètre jusqu'à la plante des pieds, car j'ai déjà marché avec ce type de chaussures dans des gadoues, sans problèmes particuliers.

Je n'ai aucun avis tranché dans le débat chaussures haute/chaussure basses ou minimalistes, chacune a probablement ses avantages et ses limitations, qui dépendent du pied de chacun et du terrain.

Dernière modification par marcheur75 (08-09-2018 15:34:54)


Je n'ai pas lu tous les livres, hélas ! Mais la chair est réjouissante...

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#863 08-09-2018 20:30:54

Steph04
Membre
Inscription : 21-10-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

@alex34 : merci pour ton retour d'expérience (et quelle expérience !) très explicite.

Depuis ma question, j'ai passé le pas à partir du printemps vers les V-Trail (auparavant j'étais en LOWA CAMINO GTX ... 1.57Kg la paire big_smile  ).

La VFF c'est la marche agile-et-ludique.
Les grosses chaussures montantes c'est ... le tank : on s'en fout de où et comment on cogne pose le pied.

Bref un plaisir de marcher en VFF !

Par contre j'ai constaté que dessous le pied, la partie avant (juste avant les orteils), au bout de plusieurs jours ( = quand la fatigue physique est bien là) , c'est douloureux. Je pense un manque d'habitude.

Egalement, durant l'été, pris d'un moment de joie déraisonnable j'ai voulu courir à grandes enjambées enthousiastes sur la terre et sur le goudron ... pendant 5-6Km seulement. N'ayant pas couru depuis de nombreuses années ET ayant probablement fait des types de foulées idiotes (talon à peine effleuré, appui 90% sur l'avant du pied) => douleurs sur le dessus du pied pendant 10 jours (Tsss).

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#864 11-01-2019 18:46:39

Aurelien2
Aurelien
Lieu : Besancon
Inscription : 25-09-2016

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Bonjour à tous,

Avez vous des avis sur les chaussures Joe Nimble (appartenant à Bär schue / Baer Shoes)
J'ai déjà eu des Bar en tant que chaussures de ville, et il est vrai que c'est d'un confort incroyable (du minimalisme avant la mode??), et je me tâte pour racheter des joe nimble, à la fois pour mes chaussures de boulot, et pour celles de tous les jours (2 paires donc, pas une à tout faire  big_smile , quoique ça me plairait bien)

Merci pour vos retours si vous connaissez, et mieux encore si vous en portez

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#865 30-07-2019 13:22:27

alex34
Membre
Inscription : 14-04-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

La Trans’Alpes en Five Fingers (à 95%)

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Traversée réalisée en solo de Meillerie à Menton du 17/06 au 25/07/2019:
39 jours dont 34 jours de marche et 5 jours de pause.
J’avais prévu large, j’ai pu me permettre de ne pas randonner les jours où le temps était vraiment pourri. Traversée réalisée intégralement à pied, sans aucun transfert en véhicule ou remontée mécanique, avec plusieurs variantes et ajouts dans la 2e partie.

Je poste ce retour ici, et non pas dans « récits », car je n’ai pas randonné avec un sac vraiment léger; c'est surtout pour les chaussures que je tiens à partager cette expérience. Je vais éviter de publier sur RL une liste dont la moitié des articles sera immédiatement barrée en rouge, ou agrémentée des piques sarcastiques, quoique toujours amicales, de certains...

(Pour ceux qui voudraient voir le détail des étapes : https://latransalpesduyeti.blogspot.com )


Pour revenir à notre sujet: je suis parti avec 2 paires de chaussures:

Les Trek Ascent de Vibram (358g la paire en 41)
Ancien modèle, maintenant remplacé par la V-Trek
Utilisée sur 95% du parcours: sentiers, hors sentier, caillasse, rocher, ainsi que tous les névés faciles quand que les températures n’étaient pas trop froides: on a les pieds mouillés, mais les chaussures sèchent tellement vite ensuite que ça n’a pas vraiment d’importance.

Et pour les 5% restant, à savoir les portions avec des névés raides en neige dure, ou quelques longs névés dans la fraicheur du matin, la combinaison suivante:

Trail Glove 3 de Merrell (semelle zéro drop de 10,5mm, 428g la paire en 43)(Ancien modèle, ils en sont maintenant à la TG 5)

Chaussettes Rocky 11’’ Gore Tex pour l’isolation : elles sont plus chères et plus difficiles à trouver que les Sealskinz ou les Verjari, mais elles ne sont pas doublées: on les porte par dessus une paire de chaussettes classiques. Donc beaucoup plus rapides à sécher et plus adaptées à une utilisation itinérante.

Crampons Ice Traction+ de Climbing Technology, en cas de neige dure, crampons forestiers avec pointes acier de 16mm (550g la paire). Déjà testés, pour s’assurer de le tenue aux Trail Glove, et connaître leur limites d’utilisation (Les Trails Glove étant trés souples, ça appuie un peu un peu sur le gros orteil, j’ai entouré la barre horizontale avant avec quelques couches de Tape pour mieux répartir la pression, mais sur de courtes durées, ça le fait). Les pointes de 16 mm, c’est le minimum acceptable pour les conditions rencontrées (pentes de 30-35°, parfois plus sur de courtes portions). J’ai déjà testé les modèles plus légers avec des pointes de 10mm (Chainsen de Snowline, équivalent des Microspikes de Khathoola, ), ce n’est pas fiable dès qu’il y a de la pente. Encore pire pour pour les Yaktrax

Les Trail Glove ont déjà été commentées plusieurs fois, je n’y reviens pas.


La grande inconnue, c’était le comportement des Trek Ascent sur près de 600km / 43000 de D, sur des itinéraires souvent éloignés du confort du GR5.

Bonne nouvelle: c’est possible !
Avant de partir, je pensais devoir peut-être abandonner les Vibram en cours de route et continuer seulement avec les Merrell. Pas du tout ! Au contraire, j’ai utilisé les Merrell moins souvent que prévu, préférant rester en Vibram dans les névés, sauf quelques uns particulièrement exposés. J’avais également prévu dans le colis postal du gite de Larche une paire de Vibram de rechange en cas de déchirure critique. Finalement, je me suis contenté de petites réparations et renforts au SeamGrimp et à la superglue, je me suis réexpédié la paire neuve par la poste, et j’ai continué avec la paire initiale.

Voici les bêtes à l’issue du périple, après lavage (avec les renforts…)
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Les points positifs :

1. Je n’ai jamais eu une seule fois mal aux genoux
Même après une dernière journée complètement délirante avec 4000m de D- en 24 h !

Pour rappel, le passage aux chaussures minimalistes avait été pour moi la tentative de la dernière chance, après des années de douleurs aux genoux en randonnée et en course à pied (syndrome fémoral partellaire chronique), et pour lesquelles le corps médical était plutôt pessimiste quand à la poursuite des sports de montagne…

(Pour ceux qui liront le récit sur le Blog de la Trans’Alpes, la petite blessure musculaire à la cuisse le 3e jour, c’était un forçage idiot en voulant avancer vite dans une neige pourrie, d’autres chaussures n’auraient rien changé. Ou alors il aurait fallu des raquettes… Le redémarrage en Five Fingers n’a apparement pas gêné la cicatrisation, et l’a peut-être même facilitée)

2. C’est toujours aussi génial point de vue sensations
On a vraiment l’impression de randonner avec un sens en plus, à coté de la vue, de l’ouïe, etc... Ce plaisir de sentir les différents terrains, leur texture, de jouer avec... (Et encore les Trek Ascent ne sont pas les plus fines. Mais pour 600km, je voulais une semelle capable de tenir le coup)

3. Dans bien des situations, ça apporte de la sécurité.
Le bénéfice sur la prévention des entorses est bien connu.

(Ceux que ça intéresse peuvent se référer aux ouvrages de Fred Brigaud, qui démontre par A+B comment toutes les chaussures pourvues de semelle plutôt rigide ou de dispositifs «anti-torsion» créent elles-mêmes le risque d’entorse qu’elles prétendent éviter : blocage de la torsion naturelle des articulations intrinsèques du pied (Chopart et Lisfranc), qui permet normalement à l’avant-pied de s’adapter au terrain indépendamment de l’arrière pied, et report de la contrainte en torsion sur la cheville , voire sur le genou pour les tiges hautes rigides. J’ai fait cette démonstration des dizaines de fois durant la traversée, en posant mon pied sur un devers devant les gens, c’est du simple bon sens, et ça remue soudain beaucoup d’idées reçues… Tout ça sans même entrer dans des notions compliquées de proprioception)

J’aurai tendance à dire qu’on gagne aussi en sécurité dans les éboulis de gros blocs : avec un peu d’attention, on peut ressentir finement la stabilité d’une pierre rien qu’en l’effleurant, décider précisément à quel endroit transférer l’appui, et globalement on fait rouler moins de pierres. En tout cas, j’en fais bouger beaucoup moins aujourd’hui qu’avec les grosses chaussures d’avant, et même moins avec les Vibram qu’avec les Merrell.

4. Pour de l’escalade facile, c’est le paradis
Je connaissais leur comportement en marche d’approche pour de l’alpi, ou en Via Ferrata, où leur grip phénomenal fait des merveilles. Là je les ai testées pour la première fois sur une course d’arête complète, l’arête Ouest de la cime Nord du Gelas : que du bonheur.
Franchement, pour des courses cotées PD / PD+ en rocher sec, c’est une alternative à envisager sérieusement, plus précis que des chaussures d’approche classiques, et infiniment plus confortable que des chaussons.

5. Ca permet d’engager la discussion avec plein de monde.
Contrairement à la course à pied, où les chaussures minimalistes (Vibram et autres) font maintenant partie du paysage, pour la rando, ça ne prend toujours pas. Je n’ai pas croisé un seul marcheur en Five Fingers, seulement un en Vapor Glove, quelques rares en Minimus de NB et en S-Lab Sense de Salomon, après on arrive vite sur des chaussures de trails classiques avec talons de 25-30mm et drop de 10mm. Ou du zéro drop sur des Altra et des Hoka. Et toujours une majorité écrasante de marcheurs en chaussures à tige haute, plus ou moins rigides.

Du coup, je continue de passer pour un animal bizarre, à qui on pose plein de questions. Mais c’est toujours un plaisir d’expliquer comment j’en suis venu là, de défaire certains mythe et idées reçues, d’ouvrir d’autres perspectives, et peut-être, de faire bouger les barrières mentales — car c’est surtout de ça qu’il s’agit. Tout en précisant que si les gens sont bien avec ce qu’ils ont aux pieds, surtout qu’ils ne changent rien.

6. Certains diront avoir vu les traces d’un Yeti sur les cols enneigés des Alpes cet été.

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Et maintenant les points négatifs

1.    Le risque de cogner les orteils.
Oui, ce risque existe toujours, ce serait mentir que de dire le contraire. En cinq ans d’utilisation, je me suis donné beaucoup de coups, et fait 1 fois une entorse bégnine au petit orteil (guérie en quelques jours).
Actuellement, je me cogne beaucoup moins. Durant ces 600km, ça m’est arrivé quelques fois, quand je pense à autre chose, ou essaie de faire 2 choses à la fois. Mais rien de grave : dans tous les cas, le douleur était complètement oubliée quelques mn après.

Solution:
Faire attention. Regarder. Être dans le présent. Eviter de marcher en faisant plusieurs choses à la fois. S’arrêter si on veut observer quelque chose, consulter une trace GPS, sortir quelque chose de son sac... Car c’est généralement là qu’on cogne dans une pierre. Est-ce si contraignant ? A une époque où certains paient des stages de « méditation en pleine conscience » pour apprendre à être connecté au présent, ce serait si simple de le faire en marchant.

On m’avait dit: « tu verras, durant toutes ces semaines de marche, tu vas réfléchir, tu vas apprendre à te connaitre... »
Ben, euh, en fait non! Je marchais. Je respirais. Je ressentais. Je voyais, J’entendais. Tout simplement. Et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde (à part peut-être, sur quelques rares portions de bitume... parce que justement, il n’y a plus rien à sentir sous les pieds)

2. L'inconfort des certaines descentes sur terrains difficiles.
Oui, sur des éboulis terreux où les petits cailloux se dérobent, ou dans des pentes herbeuses raide, la progression n’est pas des plus plaisante. Elle force à aller moins vite qu’un bon marcheur habitué à attaquer avec le talon. Mais elle n’est pas moins sûre : on chute plus méchamment si le sol se dérobe sous une franche attaque talon, que lorsqu’on cherche de l’adhérence à petit pas.

Les descentes d’éboulis en pas glissés sont à éviter: les attaques talon peuvent être douloureuses, les orteils qui risquent de s’écraser dans des positions bizarres, et le mesh risque tout simplement de se déchirer. Après, sur 600km, combien d’éboulis ai-je traversé qui auraient vraiment été propices à une descente en courant en pas glissés ? 1 ou 2 peut-être, sur 50m…

3. Le bilan dans la neige est mitigé.
Évidement, ce ne sont pas des chaussures «pour la neige», il est hors de question de faire un 4000 ou une rando hivernale par -15° avec. La question est de savoir ce qu’elles donnent sur les névés peu pentus et peu exposés, comme tous ceux que l’on traverse communément sans crampons lors de randos en début d’été.

Neige dure : ça tient étonnement bien. Surtout si la neige a été un peu travaillée en surface par le vent ou la pluie, et permet au pied de déclencher son réflexe de préhension.
Neige intermédiaire : comparable à des chaussures classiques
Neige molle et profonde : la souplesse de la chaussure limite la portance, et il y un risque éventuel de heurter un caillou au fond. Y aller avec prudence.

Par contre, les descentes rapides en pas glissés passent très bien, on peut se lâcher sans problème.

Concernant l’absence d’isolation, tout de dépend des conditions extérieures et de la sensibilité personnelle. Comme le mesh commence quasiment au raz du sol, la chaussure s’imbibe d’abord par le bas, plus vite qu'une chaussure de trail classique, et des guêtres ne serviraient pas à grand chose. Évidemment, personne ne souhaite rester des heures dans le froid avec des chaussures trempées. Mais par de chaudes journées d’été, c’est parfois une bénédiction de se rafraichir ainsi les pieds.

Le bilan "neige" serait donc jusqu'ici ni pire ni meilleur qu'une autre chaussure de trail légère. Ce qui fait finalement pencher la balance plutôt en négatif, c’est que l’accumulation de cycles trempage / séchage et le coté abrasif des cristaux de neige a sans doute contribué à accélérer l’usure de la chaussure.

NB: à ceux qui se demanderaient pourquoi j'ai pas pris la version Trek Ascent Insulated (le modèle "hivernal"), la réponse est simple: elle est trop chaude pour de la randonnée estivale, et dans la neige, elle ne fait pas vraiment mieux. Avec sa dépendance médiocre, elle finit tout aussi mouillée, mais elle met ensuite beaucoup plus de temps à sécher.


4. La fragilité:
Oui, les Five Fingers sont fragiles, et il reste des détails de fabrication à améliorer sérieusement.

4.1 Risques déjà connus et traitement préventif

4.1.1. Risque de déchirure du mesh entre les orteils.
En particulier entre les 2 premiers orteils, c’est le défaut le plus fréquent, mais parfois aussi entre d’autres orteils, selon la morphologie du pied.
Le constructeur en a (enfin !) pris conscience et propose un renfort sur la V-Trail 2.0
Mais pas sur la V-Trek , qui remplace la Trek Ascent. C’est la raison pour laquelle je n’ai toujours pas acheté de V-Trek , j’ai préféré aller faire les fonds de tiroirs sur le net pour récupérer quelques Trek Ascent invendues.

Prévention:
Enduire d’une fine couche de SeamGrip les zones en question, pour «plastifier» le mesh. Ca prend du temps, il faut d’abord replier les orteils pairs avec du scotch, rembourrer légèrement la poche de l’orteil à traiter pour éviter des plis bizarres après séchage de la colle, enduire délicatement de colle, attendre que ça sèche. Puis recommencer avec les orteils impairs…

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Résultat:
Ca a parfaitement tenu. Aucune déchirure à ces endroits. Mais c’est pas normal que Vibram continue à vendre des chaussures que l’on doive « terminer » soi-même.


4.1.2. Risque de déchirure sur le dessus et le bord du gros orteil, ou sur le dessus et le bord du 5e orteil.
Dus à des frottements occasionnel ou des chocs contre de rochers, ou éventuellement à la pression de l’ongle du gros orteil. La Spyridon avait un renfort en cahoutchouc qui remontait largement sur les orteils et faisait office de mini pare-pierre. Sur la Trek-Ascent et la V-Trek, il ont choisi de faire s’arrêter le renfort bien plus bas. Pourquoi? Mystère...

Prévention:
Enduire d’une épaisse couche de SeamGrip les zones en question, de façon à reconstituer un mini pare-pierre sur le gros et le petit orteil. Le mieux est de le faire en 2 couches successives, sinon ça coule.

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Et entretenir minutieusement les ongles à la bonne longueur (pas trop longs pour pas percer le mesh ou briser l’ongle lors d’un choc, pas trop courts pour éviter les ongles incarnés…).   

Résultat:
Ca a parfaitement tenu. Mais on en est déjà à 3 jours de bricolage sur la paire de chaussure

4.1.3. Risque de déchirure à la jonction entre la semelle et le tissu sous la voûte plantaire.
Risque mineur, seulement si le pied s’enfonce dans des éboulis de cailloux tranchants, mais j’ai déjà connu ça sur une autre paire

Prévention:
Enduire d’une fine couche de SeamGrip une zone d’1cm le long de la cambrure du pied.
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4.2. Nouveau problèmes et tentatives de réparation

4.2.1. Déformation - Distension de la chaussure en longueur.

En montée, le pied peut avoir a tendance à glisser légèrement vers l’arrière, et mettre en tension voire déformer légèrement le talon de la chaussure.
En descente, selon que vous avez un pied grec ou égyptien, le pied risque de glisser en avant et de distendre légèrement le mesh sur le 1er ou le 2d orteil.
Une pointure plus grande aggrave le premier problème, une plus petite aggrave le 2d.

Au bout de 3 semaines intensives, avec d’innombrables cycles de trempage - séchage, la distension commençait à se faire sentir. 

Solution : ajout de renforts pour rigidifier un peu les zones de tension

J’ai pu le faire lors de ma journée off à Larche:
Pour le gros orteil, ajout d’une bande de SeamGrip en diagonale entre le gros orteil et la zone de laçage, pour «mimer» un renfort en TPU (J’ai tout simplement reproduit le dessin du renfort qu’il y avait sur l’ancienne Spyridon). 
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Pour le talon, ajout d’un enduit de SeamGrip sur la partie inférieure, et de 2 bandes qui relient le talon et la zone de laçage, afin de limiter l’élasticité de la structure et prévenir le baîllement vers l’arrière.
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Résultat:
Tout a tenu, la distension ne s’est pas aggravée, la tenu au talon semblait même améliorée.

NB: Le talon semble renforcé sur la nouvelle V-Trek

4.2.2. Déchirures de la doublure intérieure servant de semelle de propreté.

J’avais déjà eu ce problème sur une paire utilisée pour la course à pied, mais cette fois c’est arrivé beaucoup plus vite. Avec cette alternance continuelle de névés, de terre, de boue, de gravillons, toutes les particules abrasives qui entrent dans la chaussure ont du user le tissu précocemment.
11207_img_6241_30-07-19.jpg

A noter que le tissu a aussi tendance à se décoller sous l’avant pied, mais sans se déchirer et sans provoquer de frottements ou d’ampoule.

Tentative de réparation:
A plusieurs reprises, j’ai recollé le tissus avec de la superglue enrichie en caoutchouc: ça tient 48 heures puis ça se déchire au même endroit ou à un autre.

A essayer:
La V-Trek étant légèrement plus montante, peut-être que ça limite l’entrée des débris.
Sinon, on doit pouvoir limiter les dégâts avec des mini-guêtre de type Dirty Girl ou Altra Trail.

Dans tout les cas, Vibram devrait sérieusement revoir la qualité de l’encollage et des coutures de cette semelle de propreté.
On t’ils apporté une modification sur la V-Trek ?

4.2.3. Déchirure de la plaque « SOFT » sous le dessous d’une chaussure.

La Spyridon et d’autres modèles plus anciens manquaient de souplesse à ce niveau là. La semelle de la Trek Ascent et de la V-Trek a gagné en souplesse, et c’est tant mieux. Ils auraient pu faire une semelle d’un seul tenant avec ce nouveau vibram plus souple, ça aurait été parfait. Mais au lieu de s’arrêter là, ils ont voulu montrer que c’était souple: ils ont fait une découpe dans le bon vibram, et pour y placer un insert orange marqué « SOFT ».

Le problème, c'est que ce matériau orange est beaucoup plus fragile que le vibram autour. Alors que tout le reste de la semelle a très bien supporté les presque 600km (tous les crampons ont tenu, et les petits motifs sont encore visible sur nombre d’entre eux), une des plaques oranges c’est complètement déchirée.

11207_img_6247_30-07-19.jpg

C’est bien le signe d’une chaussure conçue en bureau d’étude, et non pas à partir du terrain. En théorie, cette partie de la voûte plantaire ne devrait pas toucher le sol. Mais ça, c’est vrai pour du terrain facile. Un modèle destiné à la rando doit pouvoir aller partout. Si quelqu’un est capable de traverser un éboulis de petits cailloux, avec le terrain qui se dérobe sous les pieds, sans jamais racler les cailloux avec sa voûte plantaire, alors je serai ravi de faire sa connaissance

Tentative de réparation:
Avec de la superglue enrichie en caoutchouc. Là aussi, ça tient 48h, puis il faut recommencer.

Rien à attendre de plus de la V-Trek, elle a exactement la même semelle.


Conclusion:
Avec de bons renfort en prévention au départ, et moyennant de menues réparation, une paire de Trek Ascent peut survivre à la Trans’Alpes, mais elle souffre. Elle n’a pas perdu d’organe vital, mais son état de santé reste à surveiller. J’utiliserai à nouveau cette paire sans problème pour des sorties à la journée, mais probablement plus sur une itinérance de plusieurs jours.

Plus généralement, sur une Trans’Alpes débutée mi-juin, avec une utilisation intensive dans la neige et les sentiers détrempées, j’ai poussé les Five Fingers aux limites de leur possibilités, elle ont tenu, et elles sont encore utilisables. Avec moins de névés, moins de cycles de trempage-séchage, et en limitant l’entrée de terre et de débris dans la chaussure, elles auraient sans doute encore mieux résisté, notamment la doublure intérieure.

Mais le plus important, c’est la confirmation, si il en était encore besoin, de cette expérience débutée il y 6 ans :
2013: je me demandais si j’allais pouvoir continuer la rando et l’alpinisme, avec ces douleurs aux genoux chroniques, rebelles à tout traitement.
2019 : 43000 m de descente cumulée sans la moindre douleur.

Des chaussures, ça se rachète. Des genoux, on n’en a que deux. Les suivants, ils sont en titane.

(edit: précision dans le paragraphe "Neige" et ajout d'une remarque sur la version "TrekAscent Insulated")
(edit: ajout du lien vers le récit illustré "la Trans'Alpes du Yéti")

Dernière modification par alex34 (03-12-2019 17:57:31)

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#866 30-07-2019 13:35:14

You
Ptit lapin givré
Lieu : RP
Inscription : 27-08-2005

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Super retour, bien complet et utile, merci !
(Tu devrais leur écrire, on ne sait jamais...)


There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...

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#867 30-07-2019 17:20:34

Redfish
Chat schizophrène...
Lieu : Marseille
Inscription : 16-11-2017
Site Web

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Wow, super retour.
Totalement d'accord sur tous les points soulevés (positifs et négatifs), tu as bien cerné le truc.
Et merci pour les astuces de bricolage.

Moi qui débute encore encore en 5fingers (j'ai des Vtrail, je me limite à 10km avec chaussettes pour le moment), ça ne peut que m'encourager à persévérer.
smile

PS: Sur mes Vtrail (v1), la gomme remonte sur le dessus du doigts de pied (donc moins d'usure de ce côté).
Par contre, même soucis de remontée d'eau par le bas dès qu'il y a une peu d'eau au sol (certains règlent ça en utilisant du silicone pour imperméabiliser le bas du mesh entre les doigts de pieds).


alex34 a écrit :

Chaussettes Rocky 11’’ Gore Tex pour l’isolation : elles sont plus chères et plus difficiles à trouver que les Sealskinz ou les Verjari, mais elles ne sont pas doublées: on les porte par dessus une paire de chaussettes classiques. Donc beaucoup plus rapides à sécher et plus adaptées à une utilisation itinérante.

Hoho, ça m'intéresse ça.
Si tu as un bon plan pour en trouver...
wink

Dernière modification par Redfish (30-07-2019 17:21:10)

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#868 30-07-2019 17:41:32

kodiak
Pas assez léger, mon fils!
Inscription : 09-06-2014

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Merci pour ce FIY ("finish-it-yourself") détaillé !


Lâche ce clavier, attrape ton sac et pars marcher!
Il y a toujours un objet plus léger que celui que tu portes dans ton sac : celui que tu as eu le courage de laisser chez toi.
« Strong, light, cheap, pick two » (*)

| k

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#869 01-08-2019 09:35:16

alex34
Membre
Inscription : 14-04-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

You a écrit :

(Tu devrais leur écrire, on ne sait jamais...)

C'est fait, affaire à suivre...

Redfish a écrit :

Hoho, ça m'intéresse ça.
Si tu as un bon plan pour en trouver...
wink

Hélas non, je les ai acheté directement sur le site US, https://www.rockyboots.com/rocky/mens/a … 08011.html,
Peyo en parlait déjà dans un ancien article de Carnets d'Aventure : https://www.arklight-design.com/Files/2 … ieCA13.pdf

Et l’impression est positive: le jour où je les ai gardées le plus longtemps, c’était pour la traversée du Buet, 4h environ (enneigement continu du Plan du Buet jusqu’au col de Salenton, à l’exception du rocher de l’arête nord, avec grande pause au sommet). Avec les Trail Glove et des chaussettes à orteil mérinos pas trop épaisses : https://www.commepiedsnus.com/A-4442-ch … gLRyPD_BwE. Neige correcte à la montée, puis molle et humide sur toute la descente.
Quand je les ai retirées, les chaussettes mérinos étaient à peine légèrement humides aux orteils, et sèches sur tout le reste du pied. Les Rocky étaient trempées à l'extérieur; accrochées au sac, elles ont séché complètement avant la fin de l'après midi.
Par contre, je les ai pas utilisées sous une pluie continue.

En espérant que ce soit utile...

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#870 01-08-2019 17:12:08

Redfish
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Lieu : Marseille
Inscription : 16-11-2017
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Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Merci pour les infos.
smile

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#871 11-08-2019 13:21:55

François J
Membre
Inscription : 31-12-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Merci @alex34 pour ce test grandeur nature des FFV Ascent. A mon humble niveau de pratiquant de marche nordique en minimaliste et de course à pied, au bout d'une année, j'ai rencontré les mêmes problèmes bien avant d'avoir gravi 43000m de D+  big_smile : importantes déchirures entre gros orteil et le suivant à chaque pied (pas aperçues avant donc pas anticipé), déchirures moindres quasiment à tous les autres doigts, déformation avec évasement de la tige au niveau de la cheville, déchirure du tissus de la semelle de propreté. Je viens de raccommoder les déchirures importantes, cela tient pour l'instant mais j'ai des doute pour la suite... Je crois que je vais investir dans du seamgrip wink, histoire de ne pas les jeter à la poubelle tout de suite...
Semelle extérieure étonnamment résistante avec zéro usure même pas en certains points comme sur les chaussures classiques (aucun problème avec l'insert soft). Comme @alex34 j'adore la sensation pieds nus même si parfois le petit orteil hurle à la mort  sad ! Quelle adhérence même sur les terrains difficiles !
Vu leur fragilité, je ne suis pas certain d'en racheter une nouvelle paire même de V-Trek. Je cherche donc un modèle ayant les qualités de la FFV Ascent sans en avoir ses défauts. La Glove 4 ou 5 de chez Merrel ? Qui l'a suffisamment testée ?
Pour info, une publication sur la marche nordique en minimaliste que j'ai publiée sur le site de notre club isérois : https://nordicwalking38.jimdo.com

(Edition : j'ai trouvé où acheter du seamgrip)

Dernière modification par François J (11-08-2019 13:28:46)

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#872 22-08-2019 10:56:02

Steph04
Membre
Inscription : 21-10-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

«V-Trail v2 ou V-Trek ?»

Je randonne en V-Trail (v1) . Uniquement marche (zéro course à pieds), zone 2000/3000m , Alpes, de 1 à quelques petits jours en totale autonomie.
Je me régale avec ces chaussures. Quel plaisir. Et quelle adhérence (surtout bloc rocheux lisse très incliné, impressionnant).
Séchage rapide notamment grâce au fait que le pieds est bien chaud.

Je ne dois pas encore en changer, mais si ça devait être le cas je m'interroge sur «V-Trail v2 ou V-Trek ?» (pour le même type d'utilisation voire d'avantage de jours).
Qu'en pensez-vous ?

Dernière modification par Steph04 (22-08-2019 16:39:53)

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#873 16-11-2019 15:42:40

alex34
Membre
Inscription : 14-04-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

Salut à tous,

J'ai profité de mon blog sur la Trans'Alpes en FiveFingers, pour rassembler des réponses aux questions qui me sont le plus souvent posées sur les chaussures minimalistes, après maintenant 6 ans de recul, en me basant le plus possible sur les données scientifiques disponibles à l'heure actuelle:

FAQ: Randonner en Minimalistes?

Ceux qui sont intéressés trouveront ici matière à réflexion. (jetez un oeil à la bibliographie à la fin, vous comprendrez pourquoi ça a pris un peu de temps...). C'est encore frais, donc si vous trouvez des erreurs ou incohérences, n'hésitez pas à me le signaler.

Le reste du blog est moins en rapport avec RL, puisque le sac n'était pas vraiment léger.
Mais ceux qui préparent une future Trans'Alpes y trouveront peut être des infos utiles (itinéraire, bivouacs, variantes,...). La partie "retour sur les chaussures" reprend plus ou moins ce que j'avais déjà posté ici.
https://latransalpesduyeti.blogspot.com


Réponse un peu tardive pour Steph04:
Avantage de la V-trail v.2: Vibram a enfin ajouté le renfort entre les orteils qui devrait limiter les déchirures. J'ai pas de recul pour savoir si c'est efficace ou pas, mais ça va dans le bon sens.

Avantage de la V-Trek: si tu aimes le grip de la V-Trail, celui de la V-Trek est encore supérieur! Par contre, il faut faire un peu de bricolage avec du SeamGrip si tu veux qu'elles durent longtemps (au minimum, une fine couche de renfort entre les 2 premiers orteils)


(edit 17/11: changement du lien pour la FAQ)

Dernière modification par alex34 (17-11-2019 15:04:09)

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#874 16-11-2019 16:00:27

Steph04
Membre
Inscription : 21-10-2017

Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

alex34 a écrit :

#545496Salut à tous,

J'ai profité de mon blog sur la Trans'Alpes en FiveFingers, pour rassembler des réponses aux questions qui me sont le plus souvent posées sur les chaussures minimalistes, après maintenant 6 ans de recul, en me basant le plus possible sur les données scientifiques disponibles à l'heure actuelle:

FAQ: Randonner en Minimalistes?

Ceux qui sont intéressés trouveront ici matière à réflexion. (jetez un oeil à la bibliographie à la fin, vous comprendrez pourquoi ça a pris un peu de temps...). C'est encore frais, donc si vous trouvez des erreurs ou incohérences, n'hésitez pas à me le signaler.

Le reste du blog est moins en rapport avec RL, puisque le sac n'était pas vraiment léger.
Mais ceux qui préparent une future Trans'Alpes y trouveront peut être des infos utiles (itinéraire, bivouacs, variantes,...). La partie "retour sur les chaussures" reprend plus ou moins ce que j'avais déjà posté ici.
https://latransalpesduyeti.blogspot.com


Réponse un peu tardive pour Steph04:
Avantage de la V-trail v.2: Vibram a enfin ajouté le renfort entre les orteils qui devrait limiter les déchirures. J'ai pas de recul pour savoir si c'est efficace ou pas, mais ça va dans le bon sens.

Avantage de la V-Trek: si tu aimes le grip de la V-Trail, celui de la V-Trek est encore supérieur! Par contre, il faut faire un peu de bricolage avec du SeamGrip si tu veux qu'elles durent longtemps (au minimum, une fine couche de renfort entre les 2 premiers orteils)


Merci... pour les liens et pour la réponse à ma question :-)
Je comprends donc que dans l'idéal il me faudrait un V-Trek v2 ? ;-)

Concernant la fine couche (de seamgrip ou autre) entre les orteils, je l'ai fait (avec du Sikfaflex noir) sur ma paire de KSO EVO (noires forcément) pour faire une étanchéité : j'en avais marre de marcher sur un sol légèrement mouillé (ne parlons même pas des flaques !) et de me mouiller par capillarité (le tissu qui absorbe l'eau par contact). Ca a été fonctionnel mais ça n'a pas duré. Je me demande sir le SeamGrip serait mieux pour cet aspect-là (étanchéité entre les orteils).

Sur les V-Trail (v1) je n'ai rien enduit parce que je me disais que l'été les pieds ne sont jamais frais (surtout dans ces chaussures). Cependant dernièrement j'ai fait des randonnées (5-6h) avec les V-Trail (v1) sur sol froid (air 4°C, sol je ne sais pas) et parfois même mouillés (même température) ... et je me suis interrogé sur ce type de chaussures minimalistes dans cet usage précis (sols terreux mouillés et froid en dehors de l'été) qui n'est pas comparable à sur sol mouillé (ou neige) en été. J'ai vu que tu abordes un peu ce point dans la FAQ, c'est bien smile , peut-être pourrais-tu d'avantage accentuer cet aspect. Car par temps chaud oui ça sèche/réchauffe vite, mais en hiver non (au contraire).

Pour autant je ne repasserai pas sur mes lourdes Camino GTX (sauf usages particuliers).

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#875 16-11-2019 17:56:40

Redfish
Chat schizophrène...
Lieu : Marseille
Inscription : 16-11-2017
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Re : [Chaussures] minimalistes: appel aux retours précis d'expérience

alex34 a écrit :

#545496Salut à tous,

J'ai profité de mon blog sur la Trans'Alpes en FiveFingers, pour rassembler des réponses aux questions qui me sont le plus souvent posées sur les chaussures minimalistes, après maintenant 6 ans de recul, en me basant le plus possible sur les données scientifiques disponibles à l'heure actuelle:

FAQ: Randonner en Minimalistes?

Ceux qui sont intéressés trouveront ici matière à réflexion. (jetez un oeil à la bibliographie à la fin, vous comprendrez pourquoi ça a pris un peu de temps...). C'est encore frais, donc si vous trouvez des erreurs ou incohérences, n'hésitez pas à me le signaler.

Le reste du blog est moins en rapport avec RL, puisque le sac n'était pas vraiment léger.
Mais ceux qui préparent une future Trans'Alpes y trouveront peut être des infos utiles (itinéraire, bivouacs, variantes,...). La partie "retour sur les chaussures" reprend plus ou moins ce que j'avais déjà posté ici.
https://latransalpesduyeti.blogspot.com

Première réaction après lecture complète... wow.
Complet mais clair et toujours intéressant.
J'en connais qui publient des thèses avec des sujets moins bien traités que ça.
smile

Petite anecdote:
J'ai fait une seule chute à ce jour en 5fingers... pas assez attentif certainement, une sorte de liane (non visible dans le reste de la végétation) s'est prise entre mes doigts de pieds et a tenu bon.
Au tapis direct sans rien voir venir.

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