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#101 01-09-2018 18:27:06

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J11 - Vendredi 27 juillet - Pause à Candanchu, puis Astun - Refuge de Pombie l'après-midi (bivouac)

Ce matin grasse matinée en famille dans notre appartement de Candanchu.

Je refais les niveaux en alcool, savon, huile d'olive, café etc. Mon Bivy rejoint le carton d'affaires alternatives et je reprends ma Nemo (+ 250 g), je charge également mes crampons (+140 g), ils vont bientôt être utiles (j'espère encore me passer de piolet …). Le prochain ravitaillement possible ne sera qu'à Gavarnie, où j'estime pouvoir être d'ici 3 à 4 jours, donc inutile de se charger pour 5 jours, d'autant que maintenant je trouverai régulièrement des refuges où m'alimenter. Je n'avais pas trop entamé ma réserve d'argent liquide, mais sur ce point également je refais le plein en taxant mon épouse de quelques billets wink . Je croiserai plusieurs fois des groupes de randonneurs ayant négligé le fait que très peu de refuges acceptent les cartes bancaires ou les chèques ...

La lessive a tourné pendant la nuit, mais après séchage en intérieur l'odeur est simplement ignoble yikes ! A 12h00 je décide de refaire la lessive avec séchage au grand air, quitte à ne nous mettre en mouvement qu'en milieu d'après-midi. Le deuxième passage sera beaucoup plus probant et supportable roll … On se refait un déjeuner improvisé dans le séjour avec les réserves en tout genre en attendant que ça sèche.

Mes désordres intestinaux finissent par se régler. Heureusement je ne les ai refilé à personne …

Je ne suis pas un puriste au point de marcher chaque kilomètre de ma traversée : le tronçon Candanchu - Astun (certainement le moins bucolique de toute cette HRP) sera parcouru dans la voiture familiale. Mes divagations d'hier soir dans Candanchu pour retrouver les clefs de l'appartement m'ont suffi comme kilomètres d'asphalte, j'ai droit à une compensation !

La voiture garée à la station, nous montons en famille jusqu'au Col des Moines, où après une agréable pause nous nous séparerons pour nous retrouver une dernière fois à Gavarnie. Il y a un peu de vent désagréable côté espagnol, mais le côté français sera vraiment très plaisant à traverser aux heures du soir.

A noter qu'aujourd'hui il y a une éclipse de Lune au programme. Astronome amateur je ne saurai manquer l'évènement, même si je peux regretter l'absence d'une optique digne de ce non (ni jumelles ni zoom photo …). Totale au moment du lever de la Lune, l'éclipse nécessite un  point d'observation bien dégagé vers l'Est / Sud-Est. La lecture de la carte me désigne clairement le Refuge de Pombie comme le meilleur emplacement, pourvu que je puisse y planter ma tente dans le bon axe. Ce sera donc l'objectif de cette petite soirée de marche, et c'est à 17h15 que je quitte ma petite famille au Col des Moines, laquelle restera basée à Candanchu jusqu'à la veille de nos retrouvailles à Gavarnie. Elles en profiteront pour visiter (entre autres) Pampelune.


votre serviteur et l'Ibon de Escalar au pied du Col des Moines
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soirée de marche placée sous le haut patronage du Pic du Midi d'Ossau, sous toutes ses coutures ...
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de plus près
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le torrent disparait dans un gouffre ...
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… est-ce lui qui ressort là en bas ?
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l'unique troupeau de cochons aperçu dans cette traversée
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on croirait des orgues basaltiques, possible dans cette ancienne caldeira volcanique ...
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vu d'ici, JP a maigri (comme moi wink )
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Avec ma demie-journée de repos et l'atmosphère tranquille de cette marche en soirée, je garde un souvenir très agréable de ce parcours sans difficulté, malgré un cumul de dénivelé important pour seulement 4h de marche. Le Col de Peyreget est facilement franchi, et à la descente vers Pombie je commence à observer si je ne pourrai pas trouver LE site parfait pour l'observation de l'éclipse. Ce faisant je croise un groupe qui a installé son bivouac en bord de chemin, et surtout à côté d'une source bien aménagée qui lui fournit l'eau courante.

La conversation s'installe :
- "je fais une HRP"
- "vous dormez en refuge ?
- "non, j'ai ma tente"
- "dans ce petit sac ?"

… Je vous l'ai déjà racontée ? Oups wink  !


petit lac à la descente du Col de Peyreget
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Finalement mon repérage cartographique me désignant Pombie comme la meilleure place était le bon. La vue est imprenable vers l'Est et le Sud-Est. J'y arrive vers 20h30 (trop tard pour le dîner, mais le plein de calories a été fait à Candanchu). Je passe le refuge et rejoint la zone de bivouac. Les quelques tentes sont plantées dans le creux (à l'abri du vent), mais je fais fi de cette considération et choisis un replat sur la petite crête pour maximiser la vue. Fort d'une certaine expérience dans une valleuse d'Etretat, je rajouterai 2 tendeurs / sardines pour maximiser la résistance au vent, mais ce n'était pas nécessaire.



arrivée à Pombie
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J'essaye de m'adapter à la configuration du terrain pour me placer dans un axe qui me permettra d'observer l'éclipse depuis mon duvet.

En attendant, je fais chauffer ma popote (semoule + raisins secs + soupe + huile d'olive … Bien touiller avant de verser l'eau chaude) et ajoute un nouveau luxe : chocolat chaud en guise de dessert tongue .


côté JP
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La brume montante m'enveloppe par vagues successives et se dissipe à chaque fois. J'observe patiemment l'horizon où j'espère apercevoir la Lune éclipsée entre 2 nuages, ne sachant trop où exactement elle va apparaitre. Enfin je la vois, très sombre, puis quelques instants après c'est Mars à l'opposition qui rougeoie à peine à quelques degrés de distance. Le spectacle n'est que pour les yeux car mon téléphone ne saurait le rendre (j'essaye un timelapse mais aucun intérêt à vous montrer un point lumineux sur fond noir ...). Je regarde et je rêvasse … et m'endors sans voir la sortie de l'éclipse lol . Je me réveillerai avec une Lune déjà à moitié sortie éclairant violemment mon visage. C'était beau quand même !

Allez dodo, demain s'annoncent Orteig, Arremoulit, les 1ers cols enneigés... les choses sérieuses commencent !


côté lever de Lune
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Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr

Total 12 km - Marche 4h19


Ce que j'ai aimé : JP, la montée et la descente de Peyreget, la marche en soirée, l'éclipse, retrouver ma tente

Ce que j'ai regretté : m'être endormi trop vite, l'absence d'une bonne optique photo ou jumelles

Si c'était à refaire : me rééquiper d'un APN

Le matériel : je crois que c'est ce jour là que j'ai cessé de porter mon téléphone dans son étui étanche (déchiré de toute façon) et à le placer dans la poche mesh. Les photos s'en trouvent nettement améliorées car désormais toutes prises au grand air ...

Le bonhomme : après la pause à Candanchu, passé la courante et avec une petite marche, je suis en pleine forme. Mon menu m'est enfin redevenu acceptable (plus de brûlures oesophagiques). Je constaterai néanmoins jusqu'à l'arrivée que je consomme moins vite mes fruits secs et barres de céréales et que je recherche plus de diversité (fruits et légumes frais, saucisson, fromage, chocolat …). Tant mieux pour le plaisir et tant pis pour le poids. Je crois à l'avenir pouvoir réduire les quantités de mon menu "sec" de fond de sac car dans ces conditions il dure plus longtemps, pour l'enrichir en chemin de nourritures "plaisir".


EDIT : la Vidéo J11


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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:15:00)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#102 01-09-2018 20:40:29

coume
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Aigues tortes un de mes coups de coeur de ma hrp 2017 , prise depuis le debut par le gr11  sur indication d un membre du forum , merci a lui

Dernière modification par coume (01-09-2018 20:43:09)

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#103 02-09-2018 11:20:11

Hervé27
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J12 - Samedi 28 juillet - Refuge de Pombie - Lac de Campo Plano (bivouac)

Ce matin réveil dans le brouillard, ce n'est pas encore aujourd'hui que je renfilerai des affaires sèches. Je remballe tente et duvet humides dans l'espoir d'un séchage ultérieur. Le temps de faire chauffer un café, et me voilà en chemin dans la grisaille un peu avant 8h00 (j'ai vraiment perdu l'habitude de démarrer tôt, il faudra attendre la fin de ma traversée pour que cela me revienne).

La descente s'amorce donc dans la purée de pois et comme je suis en bonne forme d'une part, la batterie du téléphone presque à plat d'autre part (plusieurs timelapse énergivores hier soir, je laisse le téléphone dans le mesh se recharger sur la powerbank ...), je ne m'attarde pas pour les photos et j'attrape vite un bon rythme.

A mi-chemin du Caillou de Soques, je rattrape une HRPiste allemande, Kathy, avec qui j'entame (en anglais) la discussion. Avec ~15 kg sur le dos mais la moitié de mon âge, le rapport s'équilibre et nous marchons finalement à des rythmes similaires. De fait nous allons partager 4 belles journées de nos traversées respectives jusqu'à Gavarnie. Nous passons sous le brouillard juste avant d'arriver au Caillou de Soques. J'y fais un crochet pour voir la Cabane : c'est spartiate mais à l'épreuve de toutes les météos imaginables, en dur et accrochée au rocher comme elle est !


Cabane du Caillou de Soques - extérieurs
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Cabane du Caillou de Soques - intérieur
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Nous entamons de concert la remontée des 900 m de dénivelé+ jusqu'au col d'Arrious, tout en discutant. La conversation me permet de bien caler mon souffle / rythme et la montée au Col s'avèrera dans ces conditions très agréable. Nous revenons tutoyer la brume à l'approche du Col, laquelle viendra nimber le très beau lac d'Arrious d'une ambiance magique et mystérieuse.


un regard en arrière vers Pombie, enchâssé dans la brume
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serviteur
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Bergerie d'Arrious (?). Kathy clairement pas en mode MUL
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un plafond de brume plus très loin de nos têtes à l'approche du Col d'Arrious
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un beau spectacle s'annonce après le Col
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Lac d'Arrious. Je ne suis pas déçu
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Et donc ça y est, voici enfin (déjà ?) le Passage d'Orteig et ses vues vertigineuses … mais pas pour nous aujourd'hui sad , car le brouillard s'accroche précisément de ce côté. Avec ses lignes de vie et sa distance somme toute assez courte, si on lui enlève toute visibilité l'intérêt retombe assez vite. Je reste donc "maudit" dans cette HRP par la brume pour tout ce qui concerne les passages en hauteur : Iparla, Pic d'Orhy et maintenant Orteig … Pour moi qui suis sujet au vertige tout en ayant appris à le dominer, j'aurai aimé en voir un peu plus … On fait avec ce qu'on a !

A mi-parcours d'Orteig nous sommes interpellés par une voix en anglais à l'accent australien caractéristique : Leo (voir l'épisode Lescun) nous a rattrapé, voilà maintenant 2 MULs dans le groupe, où je jouerai le rôle de l'ancêtre (49 ans contre 25 et 19 !).

Nous sommes rapidement à Arremoulit, où nous nous attablons avec un couple de HRPistes Hollandais (Bert & Judith) avec lesquels Kathy avait déjà échangé les jours précédents. Même si nous marcherons séparément, nous nous retrouverons régulièrement jusqu'à Gavarnie. Calés de refuge en refuge sur des journées de 6h de marche environ, ils se sont donnés 35 j depuis Hendaye pour arriver jusque là où leur allure le permettra. Je me rassasie d'une omelette et offre une tournée de café de ma réserve personnelle.


Orteig dans la brume
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Arrivée sur Arrémoulit
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Nous devisons sur nos itinéraires : Leo comme moi avions prévu de passer par le côté français, ce qui signifie d'ici remonter par le Col du Palas et le Port du Lavedan et descendre vers le Refuge Larribet. Kathy se voyait passer par Respomuso, mais connaissant les lieux par un GR11 effectués l'an dernier, serait encline à nous suivre sur cet itinéraire alternatif. Au refuge on nous dit que la redescente du Port de Lavedan est difficile, avec une rimaye qui rend le passage plutôt technique. De leur point de vue crampons et piolets sont impératifs. Si j'ai mes mini-crampons (mais pas de piolet), Leo a son piolet (mais pas ses crampons qu'il ne récupèrera qu'à Gavarnie). Kathy n'a ni l'un ni l'autre …

Déjà un peu refroidis, nous décidons malgré tout de nous rendre compte par nous-mêmes, comptant sur l'effet de groupe pour nous assister mutuellement le cas échéant. Le Col du Palas est vite atteint, et de là nous pouvons déjà voir que le Port du Lavedan n'est accessible qu'en traversant un long névé, après une approche à flanc de rocher en apparence assez raide. Nous entamons ce chemin lorsque nous croisons un binôme revenant de cette direction, qui nous dit être en repérage pour une sortie de groupe le lendemain au Pic Palas. S'ils n'ont pas franchi le Lavedan ils ont pu l'observer de haut, et leur avis est catégorique : n'y allez pas !

Pour y être allés récemment, ils nous recommandent pour rejoindre Larribet de redescendre vers le Lac d'Arriel, puis de remonter pour franchir le Col entre les cimes de Batcrabère et Pena de Barana.


Lac du Palas, le Col au fond
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Port du Lavedan au fond, vu du Col du Palas
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Nous débattons quelques instants entre nous. Avec mon manque d'expérience sur la neige et mon équipement très léger, j'ai le sentiment de tester ici ma limite et ma zone de confort. Je sens Leo, visiblement baroudeur, toujours partant, mais Kathy fait pencher la balance pour la prudence. L'itinéraire alternatif suggéré représente un détour substantiel et un surcroît de dénivelé, alors que la journée est déjà bien avancée. Au final, nous décidons de couper depuis ici pour descendre vers le Lac d'Arriel, mais pour rejoindre l'itinéraire via Respomuso. Nous privilégions la traversée sur l'obstination chronophage à vouloir franchir un obstacle qui se refuse à nous … Rétrospectivement c'est bien ce qu'il fallait faire, mais désormais je sais que pour les difficultés à suivre (Brèche de Roland, Perdido, Gourgs Blancs, Literole, Molières …) il ne sera pas possible de faire sans piolet (et Jobig qui m'avait proposé le sien roll ).

Dans la descente Leo joue le rôle d'éclaireur et tente de repérer le meilleur passage. A un moment nous nous retrouverons en haut d'un à-pic, Leo jouant l'acrobate pour remonter vers nous et nous faire faire demi-tour, remonter une rimaye avant de traverser un névé et finalement suivre l'éboulis jusqu'au lac.


direction le Lac d'Arriel Alto par l'éboulis
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vu d'en bas, nous avons été piégés par la falaise en bas à gauche du névé, nous obligeant à remonter, traverser le névé et redescendre par l'éboulis
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D'ici nous descendons dans l'autoroute à randonneurs, mais finalement pas aussi fréquentée que j'aurai pu le craindre. Au moins l'ambiance est belle et ensoleillée, sur un bon chemin qui permet d'avaler les kilomètres. C'est un peu fatigués que nous atteignons le refuge de Respomuso, où Leo s'achètera par tradition un Coca. Comme nous sommes tous les 3 en logique bivouac et que le refuge est surfréquenté, nous poursuivons un peu le long du chemin pour planter nos tentes aux bords du très tranquille lac de Campo Plano.

Nous installons le campement de manière à garder le Soleil aussi longtemps que possible. Baignade rapide dans l'eau fraîche pour Leo et moi, puis lessive. Je fais  aussi un A/R jusqu'aux cascades qui alimentent le lac de l'autre côté pour faire le plein d'eau du groupe.


Un sac MUL devant moi
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Rhododendrons en pleine floraison, fin juillet
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Respomuso
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notre campement. Notez la belle tente en Cuben de Leo, avec moustiquaire intérieure. 450 g
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Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Total 21 km - Marche 8h02


Ce que j'ai aimé : les jeux de lumière dans la brume au Lac d'Arrious

Ce que j'ai regretté : encore un renoncement par rapport à mon itinéraire "rêvé"

Si c'était à refaire : suivre dès le départ l'avis du refuge / accepter le piolet de Jobig wink

Le matériel : Avec l'humidité la fin de nuit à Pombie a été fraîche. Mon duvet est en particulier très humide au niveau des pieds, parfois carrément mouillé. Ce sera une constante de cette traversée pour tous les bivouacs au-dessus de 2 000 m, ce qui m'amènera probablement pour de futures sorties à repenser mon système de couchage. Un quilt pour plus de ventilation et un meilleur rapport poids porté / confort thermique ? Matelas gonflable plus large ? Plus épais ? Reprendre un sac à viande ?

Le bonhomme : en très grande forme le matin, l'après-midi a été plus difficile. Pas de douleurs au genou ou autre, juste un manque de jus.


EDIT : la Vidéo J12


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Dernière modification par Hervé27 (22-05-2022 07:14:19)


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#104 04-09-2018 08:54:40

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Salut les amis,

En attendant la suite des aventures, Leo a posté sur YouTube un condensé de sa HRP :

https://www.youtube.com/watch?v=TOrImXT99lc

A+


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#105 04-09-2018 09:01:49

tolliv
Sérénitude
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Hervé,
juste une question : quand tu indiques le temps de marche, c'est ton logiciel Smartphone qui t'indique automatiquement les durées de marche et de pause ? Ou bien tu as un chronomètre que tu mets en marche et que tu arrêtes ?


"La vie est trop courte pour être petite"

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#106 04-09-2018 09:20:22

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

tolliv a écrit :

Hervé,
juste une question : quand tu indiques le temps de marche, c'est ton logiciel Smartphone qui t'indique automatiquement les durées de marche et de pause ? Ou bien tu as un chronomètre que tu mets en marche et que tu arrêtes ?


Salut Tolliv,

Non, je note mes horaires de passage sur quelques points caractéristiques de la journée (cols, refuges, lacs …), ainsi que mes temps de pause à déduire. En fin de journée je recompile le tout.

Certains jours sont plus approximatifs que d'autres car j'ai pu être moins appliqué …


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#107 04-09-2018 15:03:20

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J13 - Dimanche 29 juillet - Embalse de Campo Plano - Oulettes de Gaube (bivouac)

Pour la première fois depuis le départ de cette HRP, je marche en groupe avec Kathy et Leo d'un bivouac à l'autre. Tout à nos discussions, avec une météo très agréable (du soleil, peu de vent, des nuages de beau temps qui se dispersent en soirée …), je ne vois pas le temps passer.

La première montée en neige d'un Col commence de bonne heure avec le Col de la Fâche, mais la neige est molle, il y a une bonne trace et la pente n'est pas dangereuse. Si j'ai enfilé mes Pocket Cleats, c'est plus pour en prendre l'habitude (je ne les ai jusque-là jamais porté en conditions) que par réel besoin.

Le passage au Col est l'occasion d'une nouvelle "claque" avec le large panorama qui se découvre.

A la descente Leo et moi prenons un immense plaisir à quelques descentes en ramasse (une première en ce qui me concerne). C'est un vrai régal cool … jusqu'à ce que je réalise que la neige s'accumule dans ma poche mesh et vient fondre au goutte à goutte sur mes mollets durant les heures qui suivent roll . J'ai eu aussi un peu peur de déchirer mon short, mais la bête est costaude et je ne me promènerai pas les fesses à l'air lol !


direction La Fâche
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1ers contacts avec la neige ...
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… mais ce n'est qu'un avant-goût de la suite de cette HRP
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une éventuelle glissade ne nous aurait mené que vers une baignade en eau fraîche
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plein la vue …(le Vignemale à droite dans les nuages)
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et encore …(le Vignemale maintenant bien dégagé)
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A l'approche du Refuge Wallon, au vu de la foule qui commence à se densifier, Kathy et moi repérons un bel arbre en bord de torrent et décidons de nous le réserver le temps du déjeuner. Leo poursuit jusqu'au refuge pour y chercher son traditionnel Coca avant de nous rejoindre. Peu après, ce sont Judith et Bert, que nous avions quitté hier à Arremoulit, qui nous rejoignent. Cela nous fera un bon moment ensemble !

Je suis le seul à m'immerger dans le torrent avant de m'étaler au Soleil, heu-reux !


notre spot déjeuner aux abords du Refuge Wallon-Marcadau
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de g. à dr. :Leo, Kathy, Judith, Bert
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Kathy et moi nous remettons en route à 14h00, tandis que Leo (de loin le plus rapide du trio) décide de musarder encore un peu avec la promesse de nous rattraper (on le croit bien volontiers). Judith et Bert font des journées courtes et s'arrêtent là pour aujourd'hui.

Nous montons tranquillement vers Lac puis Col d'Arratille, sans difficulté particulière mais comme la veille à la même heure, je manque de jus. Nous ne sommes au lac que depuis 1/4 heure, juste le temps de faire la photo collective d'un groupe de randonneurs français, que Leo nous rejoint déjà bien que parti 1h après nous. Il a déjà gagné son surnom de "Mountain Goat" wink .

La transition du Col d'Arratille au Col des Mulets se fait essentiellement à flanc, avec une petite montée finale. Ce sera avalé en 40 mn.

Du Col des Mulets c'est une longue descente qui nous attend jusqu'aux Oulettes de Gaube, d'autant que nous avons dans les pattes toute la fatigue de la journée. Comme je n'aime pas les descentes j'ai pris l'habitude d'y aller vite pour que cela dure le moins longtemps possible. Plus chargée et plus prudente, Kathy descendra à un rythme beaucoup plus tranquille mais nous dira avoir été éreintée. Leo est quant à lui hors de vue depuis longtemps.


Vue en arrière sur le Lac d'Arratille, dans la montée au Col éponyme
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du Col d'Arratille au Col des Mulets
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Après quelques virages je réalise que dans mes repérages j'avais intellectuellement intervertis Glaciers d'Ossoue et du Vignemale : je suis tout surpris de découvrir le glacier du Vignemale de ce côté-ci de la Hourquette d'Ossoue, que nous ne franchirons que demain. Si plus tôt dans la journée j'avais eu l'intention de poursuivre jusqu'à Baysselance, nul doute à présent que bivouaquer aux Oulettes est le choix le plus photogénique.

Leo a déjà planté sa tente en cuben au plus près du glacier, tous les autres bivouacs sont nettement plus loin en direction du refuge. Je le rejoins dans son choix et installe ma Nemo à quelques mètres, dans un sol bien plat, sablonneux et légèrement engazonné. Kathy préfère se rapprocher du refuge. En cette fin juillet la fonte des neiges est encore largement en cours et la petite plaine alluviale du glacier est inondée en beaucoup d'endroits. La plupart des tentes sont ainsi plantées dans des zones particulièrement humides, et Leo comme moi nous félicitons de notre choix bien plus au sec (avec l'eau courante du torrent à 10 m). Nous baptiserons le site "Camping 5 étoiles", pour la qualité du plantage des tentes d'une part, et bien sûr pour la vue sans partage sur le glacier (aucune autre tente entre nous et lui  wink …).

Leo et moi dînerons au refuge, Kathy préférant vivre de ses réserves pour ce soir. Ce sera un régal de pâtes, notre table se mobilisant pour s'assurer que tous les restes soient dirigés vers les deux affamés, à la rigolade générale.

L'ambiance est très bonne et l'équipe du refuge a à cœur de se présenter et d'injecter de la bonne humeur dans la soirée  (elle me fera oublier la 1/2 h d'attente au "guichet" à l'heure du coup de feu pour réserver notre place à table roll …). Le patron offre l'apéro en début de repas (je ne me souviens plus de la nature du breuvage …), ce sera le seul alcool (léger) bu lors de ces 5 semaines, si j'excepte une gorgée de bière (pour goûter wink ) dans le verre de mon épouse à Lescun ...


le glacier vu du refuge (nous bivouaquerons beaucoup plus près du glacier, à la limite des rochers qui bordent la plaine alluviale à droite)
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Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Total 18 km - Marche 7h15



Ce que j'ai aimé : le premier contact festif avec la neige, notre pause du midi au bord de l'eau à Wallon-Marcadau, notre camping 5 étoiles … et bien sûr tous ces panoramas pris en pleine figure à chaque Col franchi

Ce que j'ai regretté : mon manque de jus de l'après-midi

Si c'était à refaire : j'aurai pu rejoindre mon itinéraire initial au Port de la Peyre Saint Martin, et de là vers Wallon par le Col et les Lacs de Cambalès. C'eut été une belle alternative, mais elle m'aurait fait quitter la compagnie de Kathy et Leo, donc pas de regrets de ce côté-là.

Le matériel :
- la première impression des Pocket Cleats est positive, on sent quand même un peu plus d'accroche qu'en leur absence. Ce n'était cependant pas encore les conditions pour tester leur pleine efficacité, cela viendra plus tard aux abords des "grands" cols (Brêche de Roland, Gourgs Blancs, Baisse Inférieure de Literole et Molières).
- il m'aura manqué un support (sitpad, bout de plastique …) pour pleinement profiter des glissades en ramasse. "Refroidi" au sens propre par le fait de garder les fesses mouillées pendant des heures, j'ai par la suite (mais pas toujours) renoncé à plusieurs occasions d'accélérer quelques descentes et de franchement m'amuser.

Le bonhomme : toujours ma baisse de régime de l'après-midi. L'explication toute simple ne viendra que le lendemain matin.


EDIT : la Vidéo J13


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#108 04-09-2018 15:19:07

Serval
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

C'est toujours passionnant, avec de superbes images. smile
De plus, tu deviens un vrai pro du feuilleton avec maintenant un cliffhanger en fin d'épisode ! wink
La suite, la suite !


(Modification non justifiée = orthographe, typo, etc.)

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« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans [les voyages] que j'ai faits seul, et à pied. » (J.-J. Rousseau)

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#109 04-09-2018 15:51:17

Hervé27
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Serval a écrit :

C'est toujours passionnant, avec de superbes images. smile
De plus, tu deviens un vrai pro du feuilleton avec maintenant un cliffhanger en fin d'épisode ! wink
La suite, la suite !

Merci Serval smile !

J'essaie d'écrire ce que j'aime lire dans d'autres C/R (celui en cours de Vacuithe sur son GR10 est mon préféré du moment  wink )


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#110 04-09-2018 21:50:57

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J14 - Lundi 30 juillet - Oulettes de Gaube - Gavarnie (Camping + pause le 31 juillet)

A nous 3 nous ne sommes pas très efficaces pour remballer ce matin et ce n'est que vers 8h15 que nous reprenons le chemin de la Hourquette d'Ossoue depuis le Refuge des Oulettes. Cette semi grasse matinée nous laisse le temps de réaliser les timelapse dont nous rêvions du lever de soleil sur le glacier du Vignemale.


même pas besoin de sortir de ma tente pour réaliser cette image...
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A l'attaque de la montée à la Hourquette, nous ne sommes clairement pas sur le même rythme. Kathy en mode mulet monte très tranquillement, tandis que Leo se sent une baisse de régime (pour lui) et préfère marcher juste derrière moi … sauf que je me sens pousser des ailes et si la qualité du chemin plutôt régulier et bien formé y est pour quelque chose, je me rends compte que l'apport massif de pâtes d'hier soir en est la cause déterminante (j'ai mangé pour 4, et ce n'est pas une exagération tongue ). Mes coups de mou des derniers jours étaient en fait un épuisement calorique : le fait de mettre massivement du charbon dans la machine me fait redécoller.

Je me sens tellement en forme que j'adopte mon souffle de jogger et décide de faire l'ascension d'une seule traite, réalisant mes photos en mouvement et sans marquer aucun arrêt : j'ai noté une montée du refuge à la Hourquette en 1h13 (3.7 km et 630 m de dénivelé …). Je réalise que les jours précédents je n'étais pas fatigué seulement les après-midi, je l'étais toute la journée, mais comparativement plus l'après-midi que le matin.

A partir de là je prends la résolution de forcer mon alimentation, quitte à devoir porter nettement plus que prévu après les ravitaillements. Je vais bientôt avoir l'occasion de vous narrer quelques anecdotes alimentaires …

Peu de neige (ou en tout cas pas gênante) à l'approche et à la descente de la Hourquette d'Ossoue. Comme d'habitude, nouvelle claque visuelle arrivé au Col, d'autant que la météo est encore éblouissante à cette heure-ci.


le Vignemale et son glacier vus (pratiquement) de la Hourquette d'Ossoue
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en approche de la Hourquette. La neige n'est pas gênante
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regard en arrière vers le Vignemale après passage de la Hourquette
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Nous l'avions envisagé mais pour des questions de timing (Leo veut arriver tôt à Gavarnie) et de maintien du groupe (Kathy) nous renonçons à monter au Petit Vignemale. Dommage, la météo était parfaite, et ce jour-là j'aurai eu la forme pour le faire. Dans les journées de méforme, tout idée d'une rallonge de l'itinéraire m'était insupportable … Mon 1er 3 000 de cette traversée attendra encore un peu.

Passé la Hourquette Leo veut que je le filme dans l'une de ses descentes en ramasse. Je lui indique d'où je vais le filmer mais je n'ai pas le temps d'atteindre le rocher idéal : le voilà qui glisse et dévale le névé en hurlant de rire ! Pas de problème : le voilà reparti à l'assaut de la pente enneigée pour re-tourner la scène lol  !


vue vers Baysselance
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et depuis Baysselance, la Brêche de Roland en plein centre
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refuge de Baysselance : pause café (pour les uns) et Coca (pour les autres)
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Nous marchons encore de concert dans la descente vers la Vallée d'Ossou, longeant entre autres les Grottes Bellevue où nous ne nous attardons pas car trop de monde s'y agglutine déjà. Nous croisons quelques marmottes et nous nous disputons (amicalement) les meilleures places pour photographier le Gave d'Ossou qui descend dans la vallée en alternance de cascades, de gorges abruptes et de ponts de neige.

A mi-parcours de la descente Leo accélère le rythme : il veut arriver à Gavarnie à temps pour récupérer son colis de ravitaillement, où se trouvent notamment ses micro-spikes indispensables à la suite de l'aventure. Aussitôt dit, le voilà vite à distance qui cavale. Kathy et moi restons à un rythme plus tranquille, nous n'avons pas les mêmes contraintes horaires.

Un détail cependant : je n'ai plus eu de réseau depuis que j'ai quitté le Refuge de Pombie vendredi soir, et nous sommes déjà lundi. J'avais indiqué à mon épouse que je serai à Gavarnie lundi ou mardi, mais que j'aurai bien l'occasion de le lui confirmer à un moment ou un autre. Je n'avais pas envisagé 3 pleines journées sans connexion aucune … A ce stade j'ignore donc où se trouve ma famille : toujours basée à Candanchu attendant de mes nouvelles ? déjà à Gavarnie ? ailleurs ?


le Gave d'Ossou entre cascades et ponts de neige
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Nous prenons le temps d'une pause déjeuner sur les rives du Lac d'Ossou, où je me baignerai dans une eau bien fraîche mais revigorante. Il n'y a plus de difficulté particulière d'ici à Gavarnie, mais c'était sans compter que la marche à flanc sur les hauteurs de la Vallée d'Ossou se ferait en plein cagnard. Nous sommes rapidement lessivés, d'autant que nous n'avons plus l'habitude de marcher à d'aussi basses altitudes.

Chemin faisant une conversation s'entame avec un couple de randonneurs qui font un GR10 par section (je crois). Inévitablement la discussion part sur la taille et le poids de mon sac, et me voilà parti dans un nouveau plaidoyer des trucs et astuces de la Randonnée Légère roll


c'est bucolique vu comme ça, mais c'est chaud et sec ...
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Arrivé à un ressaut rocher nous voyons 1, puis 2, puis 3 espagnols chacun rivé à son téléphone, en grande conversation si ce n'est dans la lecture de ses mails. Aurions-nous retrouvé du réseau ? suite au prochain épisode spoiler : oui !. Je peux enfin échanger avec épouse et enfants : elles sont à Gavarnie, pile au pied de la Grande Cascade ! Il me reste alors peut-être 1h1/2 - 2h00 de marche jusqu'au village, nous devrions être synchrones pour nous y retrouver. Je m'excuse auprès de Kathy de la laisser en arrière (ceci dit, elle pouvait aussi avoir envie de marcher un peu seule …), et je passe la surmultipliée pour quitter la fournaise et aller chercher ma famille et ma journée de repos.

Le souvenir de l'arrivée sur Gavarnie est celui d'une marche harassante : la chaleur d'abord, un chemin qui n'en finit pas ensuite, la déprime de replonger dans la civilisation … J'ai l'impression d'entrer à Disneyland sad .

Dans le village je m'installe à l'ombre sur un muret dans la rue principale et je continue d'échanger par SMS : en fait femme et enfants ne se sont pas mises en chemin immédiatement et sont toujours au fond du cirque ! Elles ne seront pas là avant 1/2 h (disent-elles …). Entretemps Leo m'a rappelé et me rejoint après avoir pris place au camping de la Bergerie. Je ne peux pas faire de même, car ma famille a planté la tente au camping du Pain de Sucre, 4 km en aval de Gavarnie.

Avec un peu de temps à tuer, Leo me dit qu'il a repéré un restaurant qui propose des burgers, et qu'en attendant l'heure du dîner on pourrait s'y installer. Ni une, ni deux, nous voilà attablés à pas 18:00. J'attaquerai par une belle glace, un grand café et une pleine bouteille d'eau gazeuse (j'ai décrété cette HRP sans alcool, ou presque).


début des hostilités
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Les échanges avec ma petite famille se poursuivent : la descente est plus longue que prévue, ma deuxième fille a mal au genou (douleur attrapée en redescendant du Col des Moines le vendredi précédent) et clopine … 19h00 arrivent et Leo et moi décidons de ne pas attendre et passons nos commandes : un burger "Mastodonte" pour lui (c'est le nom sur la carte) et une grande pizza pour moi. A l'arrivée de nos assiettes nous ne sommes pas déçus : voilà une table où l'on sait ce que c'est qu'un randonneur affamé tongue

Femme et enfants nous rejoignent alors que nous avons bien entamé nôtre dîner. Après les effusions des retrouvailles (après juste 3 jours) , nous agrandissons la table et à l'instant de passer leur commande, voilà Leo qui surenchérit et commande une pizza en complément de son burger lol  ! Je ne me dégonfle pas, et me voilà à commander un burger en plus de ma pizza roll … Le serveur est sceptique et déclare que pour éviter tout problème, il attendra que nous ayions terminé avant de lancer la commande. C'est qu'il en a déjà vu, des prétentieux …

Comme nous finissons méticuleusement nos assiettes respectives, notre deuxième commande nous sera livrée, mais effectivement Leo a eu les yeux plus grands que le ventre : après avoir fini mon burger (délicieux), il me faudra finir sa pizza cool (délicieuse aussi).

pour finir par une note sucrée, je vous recommande les gaufres nappées de chocolat maison : une tuerie (c'est bien mon assiette, pas celle d'un voisin, et je la finirai avec application!
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L'heure avançant et nous rapprochant de la satiété wink , il nous faut penser à rejoindre nos pénates respectives. Simple et rapide pour Leo à 500 m de là, un peu plus long pour mon groupe familial : le Camping du Pain de Sucre est à 4 km … et c'est là que j'apprends que tout le monde est monté à pied ce matin … Nous aurons donc la joie d'une petite marche de nuit le long de la route pour rejoindre la tente familiale, avec ma frontale en mode "warning" rouge pour nous signaler aux voitures. Cela aura au moins eu le mérite de fournir une petite marche digestive ...

Le lendemain est une journée de repos donc peu de chose à en dire : la matinée est consacrée à ma lessive, à mes compléments de ravitaillement avant de passer au démontage de la tente familiale. Nous remontons vers midi à Gavarnie où j'achète le piolet dont je sais maintenant qu'il sera incontournable même si j'avais cru pouvoir l'éviter. Comme je n'aurai plus de ravitaillement familial par la suite et que mon itinéraire ne me permettra pas d'en trouver avant Parzan, j'étoffe mon menu avec fruits, légumes, fromage, chocolat … Tout cela fera un sac bien lourd demain matin, mais l'appétit aidant ça s'allègera vite.

Pour un coin tranquille à Gavarnie, je vous invite à quitter la rue principale et à monter 100 m vers l'église. Il y a là un petit jardin public avec une très belle vue et des tables de pique-nique (et l'eau du cimetière à portée de main) … et quasiment personne !


on dirait une pub
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le piolet a trouvé sa place
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Passé le déjeuner, femme et enfants remontent en voiture et se remettent en chemin vers leurs vacances franc-comtoises. Après la séparation, je vais prendre place au Camping de la Bergerie, où je m'installe en hauteur avec pleine vue sur le Cirque.

En soirée nous retournerons au même restaurant, mais cette fois-ci nous serons beaucoup plus raisonnables. Le groupe s'élargira avec Kathy, Leo + Sébastien & Julie + Tess (un belge), et enfin Judith et Bert arrivés à Gavarnie dans l'après-midi. Nous serons gastronomiquement plus raisonnables, pour une soirée très agréable. Demain seuls Leo et moi prévoyons de poursuivre la route ensemble via la Brèche de Roland, Kathy étant sur l'itinéraire plus classique par les Espuguettes et Héas, nous ne la reverrons plus, de même que Bert et Judith qui restent à Gavarnie la journée suivante.


Cirque de Gavarnie au Clair de Lune, vu de ma tente
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Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Total 26 km - Marche 7h30 (y compris l'heure du soir pour rejoindre le camping)



Ce que j'ai aimé :
- la montée puis les vues de la Hourquette d'Ossoue et Baysselance, la descente vers la Vallée d'Ossou,
- ma glace + pizza + burger + 1/2 pizza + gaufres (restaurant Le Mourgat, je recommande : service très sympa en plus d'une excellente cuisine du point de vue d'un randonneur en manque de calories).

Ce que j'ai regretté : le Petit Vignemale, la chaleur sur les hauteurs de la vallée d'Ossou jusqu'à Gavarnie

Si c'était à refaire :
- le Petit Vignemale me tendait les bras, on se serait retrouvés à Gavarnie de toute façon
- essayer d'arriver soit plus tôt, soit plus tard à Gavarnie pour éviter la chaleur ?

Le matériel :
- je n'avais pas étudié le réseau sur le parcours et ne m'attendais pas à un aussi gros hiatus total de 3 jours. Cela se répètera dans d'autres zones. Cela m'a empêché de me coordonner avec ma famille, d'actualiser une météo, de télécharger des bouts de carte manquants ou encore de poster sur RL.
- le piolet acheté à Gavarnie n'est pas MUL (~450 g), quand celui de Leo en pèse 200 … (et oui Jobig, je peux avoir des regrets de n'avoir pas accepté ton offre …). Il trouvera assez naturellement sa place dans le KS IMO Pack (cf photo), moyennant une petite protection avec ma pelote de paracorde utilisée en "bouchon" pour éviter que la pointe du piolet ne déchire le mesh. Va maintenant falloir penser à le revendre ...

Le bonhomme :
Chaque fois que je pourrais bénéficier d'un menu plus varié, plus abondant et plus calorique, la forme s'ensuivra. Lorsque je "redescendrai" vers mon menu de base à 3 000 kCal, les coups de mou de l'après-midi reviendront, mais au moins je saurais pourquoi … Le défaut sera que j'aurai désormais tendance à me rabattre trop facilement vers des nourritures sucrées, alors que j'avais beaucoup travaillé à m'en déshabituer (lors des ravitaillements suivants j'ai trop souvent acheté des cakes, plusieurs tablettes de chocolat, des dosettes de café ou chocolat au lait sucrées etc). Pour d'autres sorties, il me faudra retravailler mon menu autour des glucides à IG lents d'une part, les lipides d'autre part, en essayant de forcer les calories. Mes 600 g/j pour 3 000 kCal deviendront sans doute 750/800 g pour 4 000 kCal.


EDIT : la Vidéo J14


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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:17:44)


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#111 05-09-2018 19:06:27

Hervé27
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J15 - mardi 1er août - Gavarnie - Fuenblanca (bivouac)

Après une excellente journée de repos, mon impression de Gavarnie vu d'abord comme un Disneyland s'est nuancée. Le séjour a finalement été agréable, et pour peu que l'on s'écarte de la rue principale à l'heure de pointe, le lieu est magnifique. Bien pourvu en commerces, il permet un ravitaillement efficace, ansi que de bons moments de détente gastronomique tongue .

Pour aujourd'hui Leo et moi avons prévu de poursuivre ensemble par la montée à la Brèche de Roland via l'Echelle des Sarradets, puis de passer entre Cilindro et Perdido pour finir (peut-être) notre journée au Lac du Marboré. Nous avons maintenant chacun crampons et piolet et très envie de cette aventure, bien qu'avec une certaine appréhension pour moi du fait de ma faible expérience sur neige.

Nous sommes convenus de partir au lever du jour, et c'est donc à 6h50 que nous quittons le Camping de la Bergerie et sa si belle vue sur le Cirque. Lesté de fruits et légumes (que j'ai l'intention de consommer rapidement), de fromage, saucisson, chocolat (en plus de mon menu habituel semoule - fruits secs - barres céréales) et enfin d'un piolet, mon sac à dos a pratiquement doublé de poids par rapport à mon arrivée l'avant-veille sad . Encore en phase digestive des agapes des dernières 36 h, je marche ce matin avec des semelles de plomb …

A cette heure matinale cette autoroute à randonneurs est absolument vide. Ce n'est qu'à hauteur de l'Hostellerie que nous croiserons quelques rares lève-tôt.


le Cirque pour nous tous seuls … il suffit de choisir son heure
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Au vu des 1 200 m de dénivelés encore au-dessus de nous, la pause photos / vidéos s'enrichit d'un petit déjeuner improvisé (contraire à mes habitudes, mais les calories seront nécessaires aujourd'hui, pas question d'un coup de mou). Je tape en priorité dans les bananes, prunes et raisins, question de poids …

Le chemin n'est pas forcément très clair à suivre (beaucoup de sentes en raison du passage intensif et anarchique en journée) jusqu'au départ de l'Echelle des Sarradets, mais nous nous orientons correctement et commençons à attaquer l'ascension. Le moins qu'on puisse dire est que c'est raide et qu'il faut quasi en permanence jouer des pieds et des mains, toujours à la recherche de la marque de peur de se retrouver en position délicate. Au moins on s'élève vite, et les regards en arrière sur le Cirque sont impressionnants.


Montée aux  Echelles des Sarradets … pas sûr que la verticalité soit bien restituée ici
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Vue en arrière vers le Cirque
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Dans une telle montée difficile de prendre / tenir un rythme régulier. Je m'oblige à y aller piano, afin de ne pas me mettre à plat. Avec 30 ans de moins (!), l'ami Leo dispose d'un rythme cardiaque autrement plus performant, et il lui faut régulièrement m'attendre. Une fois le gros de l'ascension effectué et en vue du Refuge des Sarradets, je lui imposerai un arrêt café + séchage des duvets / tentes, alors qu'il aurait volontiers filé en avant pour faire une longue journée.

A la fin de la pause et alors que Leo a déjà pris les devants, je suis rejoint par Sébastien et Julie, nos co-convives d'hier soir. Pas le temps de vraiment discuter, je dois tenter de rejoindre Leo. Je ne les recroiserai plus.


Col et Refuge des Sarradets
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La découverte puis l'ascension de la Brèche de Roland est un magnifique spectacle, surtout par la météo éblouissante dont nous bénéficions en ce milieu de matinée.

Nous montons d'abord par le mauvais éboulis de gravillons (vous savez ? le truc où vous faites un pas de 40 cm pour redescendre de 35 ?), où nous croisons à la montée comme à la descente des randonneurs occasionnels un peu effrayés. Je me souviens d'une dame qui, encouragée par son mari, redescendait centimètre par centimètre cramponnée à ses bâtons.

Je ne prendrai pas la peine d'enfiler mes crampons pour la montée du névé, tant la trace est bien formée dans la neige molle.

A la Brèche proprement dite, c'est la foire entre ceux qui cherchent à monter anarchiquement par les mêmes passages pourris que d'autres cherchent à redescendre. Les uns se prennent les cailloux décrochés par les autres et s'insultent mutuellement … Je me décale de quelques mètres pour emprunter le chemin que, bizarrement, personne n'a vu ...

La Brêche, d'abord par les éboulis ...
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… puis par le névé ...
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Abstraction faite d'une fréquentation (dont je fais aussi partie ...) trop importante à mon goût, le spectacle de cette dentelle rocheuse ouverte sur les deux versants des Pyrénées est inoubliable. Le temps des photos et d'une reconfiguration du sac me permettant d'avoir crampons et piolet à portée de main, j'emboîte le pas à Leo pour la première vraie grande aventure d'altitude de cette traversée.


dernier regard en arrière ...
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puis en avant ...
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… et ensuite par le pied de falaise
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La neige résiduelle de cette année exceptionnelle est importante, et si au départ la rimaye est assez large pour permettre de circuler sans encombre, les passages plus compliqués / fatigants vont rapidement se multiplier. Pour couronner le tout, nous tâtonnons dans notre itinéraire et manquons partir vers le Marboré, faisant même demi-tour sur quelques centaines de mètres. En contrebas, sur le chemin que nous cherchons à rejoindre, nous voyons des marcheurs qui progressent difficilement dans la neige, cherchant à couper la pente par le rocher.

Si nous parvenons à reprendre notre itinéraire, nous ne progressons que lentement, chaussant / déchaussant régulièrement les crampons entre les névés entrecoupés de chaos rocheux. En raison de la neige qui les masque, pas / peu de chemin / cairns à suivre : il nous faut essayer de rester à niveau sur notre corniche en cherchant le moins mauvais itinéraire possible.

Clairement quelque chose ne va pas dans notre plan de marche. Nous marquons une pause à 14h00 pour constater que nous sommes à peine plus qu'à mi-chemin d'être à l'aplomb de Goriz, alors que nous avons quitté la Brèche de Roland à midi. Nous échangeons sur la conduite à suivre et mon avis est de poursuivre sur notre itinéraire en corniche jusqu'à l'aplomb de Goriz, la descente vers le refuge nous offrant alors une échappatoire si vraiment l'horaire n'est plus tenable. Leo propose carrément de faire demi-tour pour revenir vers la Brèche, mais vu où nous sommes rendus cela ne fait pas de sens pour moi, autant aller jusqu'à Goriz.

Dans un premier temps nous poursuivons un peu, puis Leo se lance sans plus m'écouter à la recherche d'un itinéraire de descente pour tenter rejoindre (400 m plus bas !) le GR11 libre de neige en contrebas. J'essaye de lui expliquer que d'aucuns ont déjà essayé (et ont eu des problèmes roll …) mais c'est peine perdue, le voilà lancé. Je n'ai plus d'autre choix que de le laisser à sa tentative ou de le suivre. La pire des choses pour un groupe étant de se scinder, me voilà à le suivre sur un itinéraire que je ne veux pas prendre.

Force est de reconnaître qu'il n'a pas froid aux yeux, et à force d'explorations et de zigzags, nous voici arrivés sur une corniche intermédiaire, avec des cairns indiquant un chemin à niveau. Si Leo tente encore de trouver un chemin direct, il finit par remonter et conclure que nous n'avons d'autre choix que de revenir en arrière via le Col de Millaris où nous pourrons attraper le GR11. A l'œil cela représente un gros détour, mais là où nous en sommes c'est l'option la plus raisonnable.

La neige laissée derrière nous, tout cela n'est plus maintenant l'affaire que d'avaler des kilomètres, et nous rejoignons le GR11 sur lequel nous pouvons désormais marcher d'un pas rapide vers Goriz que nous atteignons à 16h00. Fatigués tous les deux, Leo y attrapera son Coca traditionnel, tandis que je me ferai chauffer un café dans le brouhaha des groupes espagnols et français qui se préparent à passer la nuit ici.

comment avons-nous redescendu ça ?
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arrivée à Goriz
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De cette épisode je conclus que Leo et moi allons désormais devoir suivre chacun notre HRP : nous n'avons pas le même goût du risque, le même rythme (le même âge ?). Leo décide d'aller chercher son bivouac sur un magnifique spot au-dessus du Cañon d'Ordesa (agrémenté d'un torrent baignable). Il est seulement 17h00 et compte-tenu du détour important imposé par notre changement d'itinéraire, je décide de profiter des heures du soir pour une dernière section de marche. Nous nous saluons ici, pensant peut-être nous retrouver sur une autre étape . Salut Leo, ces 5 journées partagées avec l'unique MUL croisé dans cette traversée furent un vrai plaisir !


Après toutes ces journées partagées entre HRPistes, me voilà donc de nouveau marcheur solitaire. Ce détour par le GR11 m'oblige à descendre le Barranco d'Arrabio, une belle gorge calcaire qui représente tout de même 700 m de D- … qu'il faudra remonter demain matin pour basculer dans la Vallée de Pineta et y retrouver mon itinéraire initial.


beaucoup de regrets dans cette vue depuis le Col de Goriz : à cette heure, j'aurai dû me trouver de l'autre côté ...
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descente dans les Gorges d'Arrabio
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Dans les Gorges je croiserai le berger avec qui j'échangerai un peu (lui en Espagnol et moi en Français sans que l'un sache parler la langue de l'autre …), juste assez pour comprendre que j'ai encore une longue descente d'une part, qu'il préfèrerai que je contourne son troupeau d'autre part …


je trouverai des Edelweiss par champs entiers
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regard en arrière sur ma descente dans les (belles) Gorges d'Arrabio
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Je vise un bivouac au débouché des Gorges et leur confluence avec le torrent Bellos qui descend du Col d'Anisclo (où je devrai remonter demain). Sur ce site nommé Fuenblanca sur ma carte, j'aperçois de belles vasques à la confluence des 2 torrents, qui m'incitent à y descendre chercher un emplacement de bivouac. Je délaisse donc la cabane qui aurait pu me fournir un excellent abri.


à Fuenblanca, j'aurai pu choisir la Cabane
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de belles vasques, je choisirai la dernière de cet alignement
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En explorant les lieux je doute un moment pouvoir trouver l'emplacement plat de mes rêves. Sur la pente en face un couple s'est réservé un morceau de pré et attend encore un peu avant de monter sa tente. Entre les 2 torrents avant la confluence le terrain est généralement en pente, jusqu'à ce que j'aperçoive un espace de hautes herbes qui après vérifications se révèlera parfait, avec une belle vasque où je pourrai me baigner, rincer mon linge et dîner cool .


je planterai la tente ici : malgré les apparences, c'est plat ...
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"home for tonight", au pied de la Cascade de Fuen Blanca sortant de nulle part
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Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Total 22/23 km (incertitude liée à tous nos détours …) - Marche 9h30


Ce que j'ai aimé : le Cirque de Gavarnie sans partage aux petites heures, l'Echelle des Sarradets, la Brèche de Roland … et mon très beau bivouac final de Fuenblanca, bien qu'en dehors de mon itinéraire prévisionnel.


Ce que j'ai regretté : une séparation un peu abrupte avec Leo, mais chacun devait désormais reprendre son propre rythme.


Si c'était à refaire : le plan était-il trop ambitieux ? les choses étaient-elles moins compliquées plus avant sur le trajet ? Au vu du détour qui me coûtera quasiment une pleine journée (et tous les regrets qui vont avec), peut-être avec mon inexpérience de la neige eut-il été préférable d'emprunter l'itinéraire Espuguettes / Tuquerouye … Mais en tout cas aucun regret du formidable panorama de la Brèche de Roland.


Le matériel :
- Les mini-crampons offrent une vraie accroche. La solidité du titane leur permet aussi de ne pas se déformer lorsqu'on a à passer sur du rocher (mais attention au dérapage …).
- Je souffre aussi d'une cartographie "perdue" depuis mon changement de téléphone : lphiGénIe est idéal lorsqu'on y a téléchargé toutes les cartes de son itinéraire, mais cela prend beaucoup de temps et exige un bon réseau. Sur le tronçon où Leo et moi avons souffert, il m'a manqué des portions à la bonne échelle pour un repérage correct. Il est possible que cela nous ait handicapés.


Le bonhomme : à marcher à flanc dans la neige toujours sur le même versant, j'ai senti mon genou gauche commencer à fatiguer. Je le ressentirai encore le lendemain, générant quelques craintes.


EDIT : la Vidéo J15


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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:18:43)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#112 06-09-2018 19:28:27

Hervé27
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J16 - mercredi 2 août - Fuenblanca - Pietramulla (bivouac)

Ce matin malgré une nuit en fond de vallée et au bord de deux torrents, je remballe une tente sèche à l'extérieur. Seule ma condensation intérieure a humidifié la toile : il a manqué un peu de vent pour aérer tout ça. Ce sont les effets de la canicule qui prend alors ses pleins effets en plaine, mais que je ne ressens alors pas sur mon trajet (j'en aurai un aperçu quelques jours plus tard).

Le temps d'un café et de quelques photos supplémentaires dans ce très beau site, et me voici en route à 7h50 pour reprendre l'altitude perdue hier. Mes voisins de l'autre rive sont encore moins matinaux que moi, et émergent tout juste lorsque je passe en contrebas de leur tente.


mon fidèle compagnon prêt au départ, au bord de ma piscine d'un soir
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La montée vers le Col d'Anisclo est facile et agréable. Les vues en cette matinée sans nuages sont toutes en contraste d'ombre et de lumière, mélangeant calcaires gris et grès jaunes selon de quel flanc de montagne ils ont dévalé. Le jeu des cascades, des vasques et des replats herbeux révèlent de magnifiques bivouacs possibles. Je croise un espagnol parti en mode GR11, mais ayant St Jacques de Compostelle comme terminus … Il a dormi encore un peu plus haut au pied du Col d'Anisclo, trop court hier soir pour rejoindre la Cabane de Fuenblanca où j'avais hésité à m'installer. Le site était beau, mais il admet avoir eu un peu froid par cette nuit très sèche et dégagée.

Deux jeunes marmottes curieuses m'observent et jouent à cache-cache selon que je m'approche ou m'immobilise. Je les filme quelques instants avant de me remettre en chemin (mais ça ne rend rien pour publier ici hmm )


Mariage de gris et de jaune
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Jeux d'ombre en direction du Col
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un peu de botanique
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J'arrive au Col d'Anisclo un peu avant 10h00 après avoir pris mon temps dans la montée. Je découvre bien entendu un nouveau panorama magnifique sur la Vallée et le Cirque de Pineta, mais surtout toute la difficulté des heures de marche devant moi : mon plan est de descendre par le GR11 jusqu'à mi-pente, puis suivre le sentier en balcon que m'indique OpenTopo pour faire le tour du Cirque et rattraper mon itinéraire initial au pied de la descente du Lac de Marboré. Je me dis alors qu'un peu de marche à flanc de montagne m'évitera le surcroît de dénivelé de la descente vers le Refuge de Pineta puis de la remontée vers la Ribereta.


Collado de Anisclo
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Un regard en arrière ...
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… et un autre en avant : le grand plongeon !
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en face, le Rio Larri et la Ribereta : ça parait si proche ...
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Le moins que l'on puisse dire est que la descente est raide, à la mode espagnole. Je regrette les bons sentiers muletiers des Alpes du Sud, et je commence à réaliser à quel point l'histoire des Alpes a poussé au désenclavement des vallées, notamment à l'époque du Duché de Savoie et du Royaume de Piémont, ne serait-ce que pour des raisons administratives et militaires. Je suis peut-être (probablement ?) dans l'erreur, mais mon ressenti des Pyrénées espagnoles est qu'il n'y a pas eu cette même volonté centrale d'établir des voies de communications "latérales". Le résultat en est (toujours d'après mon ressenti) ces mauvais chemins, car les populations locales ne disposaient pas des moyens humains et matériels d'une part, du besoin économico/administratif d'autre part, de développer des axes de communication aussi élaborés. Théorie toute personnelle ...

Dans la descente mon genou gauche (contre le droit l'année dernière) commence à me faire mal. Cela va au-delà de la gêne et me handicape. La douleur survient brusquement, sans que j'ai fait un mouvement particulier. Sur le coup je commence à craindre pour la suite de ma traversée. J'essaye d'amortir les chocs avec mes bâtons pour moins solliciter l'articulation douloureuse, mais ma crainte est évidemment que tout cela ne se reporte sur l'autre … Finalement la douleur passera après 20 mn, ce n'était probablement qu'une "remise en place" après les épreuves sur neige de la veille. La douleur ne reparaitra plus, ouf wink !

Je croise quelques randonneurs en pleine transpiration à la montée : ils ont 1 200 m de dénivelé brutal à franchir depuis Pineta, les 600 derniers étant les plus durs, car tirant raide vers le Col. Le mode mulet n'arrangeant rien, évidemment.

Arrivé à l'intersection du GR11 et de ma sente "à flanc", un panneau m'indique en espagnol "attention : sentier très dangereux", sans que je sache avec certitude s'il s'agit de mon itinéraire ou de la montée très raide du GR11 … Je m'engage sur "mon" chemin (où je ne croiserai personne) pour rapidement constater qu'au moins dans sa première partie ce n'est qu'une sente plus ou moins reconquise par la végétation. Les vues en balcon sont cependant très belles et la marche agréable.


des bouquets d'Edelweiss en toute splendeur
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une belle marche en balcon. On entr'aperçoit à peine la trace en face
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Je marque une belle longue pause à côté d'une cascade, qui m'offrira ravitaillement en eau, douche rafraichissante, lessive et sieste brumisée. Un aplomb rocheux m'offrira un peu d'ombre à cette heure de soleil vertical. Ma petite alerte au genou m'incite à la prudence et à m'octroyer de confortables pauses réparatrices, même si cela ne contribue pas au temps de marche roll .


à la douche !
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Ce petit sentier à flanc que je craignais de voir s'effacer et se perdre sous mes pieds, se révèle finalement bien formé passé la première 1/2 h de marche. Je m'avance petit à petit vers le Cirque de Pineta, tout en mesurant en arrière le chemin parcouru.


un regard en arrière
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Le trajet est néanmoins long, plus que je ne l'avais estimé, et ce n'est que passé 13h00 que j'amorce ma descente vers le Cirque. C'est alors seulement que je comprends que l'avertissement "sentier dangereux" que j'avais aperçu m'était bien destiné. Il n'y a que ~150 m de dénivelé à franchir, mais il faut trouver son itinéraire, jouer des pieds et des mains à multiples reprises, faire quelques pas de désescalade … sans compter les endroits où l'on se demande s'il est bien raisonnable de s'engager.

Dans une ultime portion il y a 15 m de falaise à descendre, certes pourvus d'une ligne de vie, mais je vous invite à réfléchir sur la sécurité d'une chaine en inox toute neuve et lisse agrippée par une main trempée de sueur. Je n'étais pas fier dans cette descente solitaire, mais, bon, ce n'était finalement pas si compliqué …


est-ce bien un cairn qui me dit de me jeter dans le vide ?
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certes il y a une chaîne, mais je n'arrivais pas à m'y tenir ...
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Pour couronner ce final, le sentier m'amène vers le torrent en contrebas de la cascade où les touristes s'agglutinent. Sur le coup je crois avoir fait erreur, il ne doit s'agir que d'un promontoire pour touristes, mais non, c'est bien une passerelle qui s'arrête au milieu du torrent. Avec cette fonte des neiges tardive, je dois mouiller les chaussures pour gagner mon passage ...


un pont pour nulle part
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des vacances les pieds dans l'eau
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Il est 14h00 et je rejoins enfin mon itinéraire. Si hier Leo et moi avions atteint comme prévu le Lac du Marboré, nous serions passés ici à 9h00 du matin. Le détour aura coûté une 1/2 journée.

Je pense pouvoir désormais accélérer l'allure. Une fontaine bienvenue me permet de marquer une courte pause dans la chaleur, mais je me rends vite compte que mon chemin descend vers le fond de la vallée (et la chaleur que je cherche à éviter) au lieu de remonter. Il y a erreur et je fais demi-tour : il me faudra utiliser le GPS pour trouver le sentier OpenTopo que j'avais repéré, et dont l'embranchement avec le GR11 est aujourd'hui totalement invisible.


une fontaine bienvenue, mais je suis sur le mauvais chemin
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Je réalise vite que ce chemin que j'avais cru à flanc de montagne est une pure production des Pyrénées espagnoles : ce n'est en fait qu'un raidillon qui m'impose 300 m de dénivelé sur une mauvaise trace, le tout pour contourner par le haut un profond ravin avant de redescendre vers le plateau du Rio Larri. Après avoir pesté à la montée et arrivé au point le plus élevé, je blêmis car selon toutes les apparences le ravin en question n'est pas franchissable. Un important névé recouvre le chemin et forme un fragile pont de neige où il serait téméraire de s'engager. Je pense un moment être contraint au demi-tour mais décide d'y voir d'un peu plus près avant une décision aussi démoralisante (1 h de montée en pleine chaleur pour rien ?!).

Je longe la rimaye et me paye ma première gamelle de cette HRP. Rien de grave, sauf que l'un de mes bâtons se met à glisser sous la rimaye et je crains ne plus le revoir. Il s'arrêtera juste assez loin pour que son rattrapage soit acrobatique, mais heureusement juste assez près pour qu'il soit encore possible roll .

Si le sentier est visible de l'autre côté, il faudra une prudente approche pour réaliser que ce qui m'apparaissait comme impossible vu à 20 m est finalement faisable, et je franchirai prudemment le torrent, après avoir traité de grands malades les concepteurs (ancestraux) de l'itinéraire ...


option 1 : le pont de neige vu d'en-dessous
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option 2 : avouez qu'on pouvait avoir un doute
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A partir de là le chemin se révèle de meilleure qualité et descend progressivement vers le plateau du Rio de la Larri, quoique sous un soleil de plomb et une végétation beaucoup plus méditerranéenne que tout ce que j'avais rencontré jusqu'ici.

Je commence à fatiguer de cette journée interminable, car j'ai l'impression désagréable de ne pas progresser voire de revenir sur mes pas. Le Col d'Anisclo est juste en face de moi, apparemment si proche et cela fait 6 h que je l'ai quitté ! J'ai l'impression que de nouvelles ampoules se forment à mes pieds, et je suis lessivé lorsque j'atteins le Rio de la Larri.

Je pose une première fois le sac à l'ombre d'un rocher, puis décide de traverser le torrent pour squatter un replat herbeux qui me ferait un très bon bivouac.

Il n'est que 16h mais j'en ai marre. Entre journée de repos, itinéraire raté de la veille, choix contestables d'aujourd'hui, je ne suis à vol d'oiseau qu'à 8 km de mon point de départ de la veille. Si j'ajoute la journée de repos à Gavarnie, c'est la 3ème journée "dépensée" sans progression notable vers la Méditerranée. Je commence à douter de mon expédition, et si je continue ainsi je n'arriverai à Cerbère qu'en septembre. Là où j'avais planifié des journées de 9h00 de marche (moins que ma moyenne de l'an dernier dans les Alpes), voilà encore une étape à seulement 6h00 ...

Le coin de bivouac que je me suis trouvé est plaisant, encerclé par les buis, tout proche du torrent où je me baigne et rince mes affaires. Tout à mes ruminations, je me réconforte avec un café, puis un chocolat, quelques barres de céréales … Un lézard me rend visite et je fais comme lui, je lézarde wink


home for tonight ?
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Après 1h30 de ce régime, un peu reposé et rasséréné, il me survient une réaction d'orgueil : je ne vais pas me laisser démonter par quelques errances. Il n'est pas si tard et il y a encore plusieurs heures de jour devant moi, avec a priori de bons chemins et de la piste. Et me voilà remis en selle à 17h30 pour quelques heures de marche supplémentaires qui vont me redonner le moral et remettre ma HRP sur les rails du soleil levant cool .

La montée régulière sur un GR11 bien formé, avec les températures reposantes du soir, me réconcilie finalement avec mon itinéraire. Après 400 m de dénivelé avalés sans trop de fatigue sur un souffle régulier, le chemin reste à niveau à flanc de montagne ou dans d'agréables vallons où il conviendra juste de zigzaguer entre les vaches veillants sur leur progéniture.


Le Pla du Rio de la Larri, où j'aurai pu passer la nuit, et le beau Cirque de Pineta en arrière plan
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du chemin qui chemine ...
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Je bivouaquerai finalement au creux du vallon de Pietramulla, non loin du torrent et de la piste que j'emprunterai demain pour un ravitaillement matinal à Parzan. Avec respectivement 18 km et 7h40, distance et temps de marche sont nettement inférieurs à ce que je m'étais programmé, mais plus honorables que si je m'étais arrêté à 16h00… Je garde néanmoins de cette journée un souvenir ébloui (que les vues étaient belles sous ce beau soleil !) mais épuisant sur des itinéraires interminables … Je commence à me programmer pour des départs plus matinaux d'une part, des journées de marche plus longues d'autre part, s'appuyant sur des marches du soir si agréables. J'aurai toutefois souvent du mal à mettre en œuvre ces bonnes résolutions.


encore 200 m de dénivelé, et bivouac à 19h30 au creux du vallon
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Itinéraire :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Progression :
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Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
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Crédit www.calculitineraires.fr

TOTAL 18 km - Marche 7h40


Ce que j'ai aimé : la météo, la géologie, la vue, les cascades, mes belles pauses ...

Ce que j'ai regretté : mon interminable itinéraire en demi-cercle dans le Cirque de Pineta, malgré sa beauté

Si c'était à refaire : j'aurai pu accélérer / améliorer l'itinéraire de 2 manières
1) descendre le GR11 jusqu'au fond de la Vallée de Pineta, mais :
- mon genou réclamait du plat et une interruption de cette douloureuse descente d'une part
- cela m'aurait aussi imposé une marche en fond de vallée en pleine chaleur d'autre part.
Ma marche en balcon valait donc la peine, pour peu qu'on sache en apprécier le final acrobatique.
2) au lieu d'opter pour mon itinéraire OpenTopo depuis le fond du Cirque, j'aurai du redescendre un peu plus et remonter au replat du Rio de la Larri / Ribereta par la piste. C'eut été plus rapide et certainement moins éreintant que mon mauvais sentier et son dénivelé excessif (+300 m puis -350), et peut-être plus ombragé.

Le matériel : avec ces chaudes journées et ces gros efforts, vous aurez noté les multiples lessives / rinçages imposés à mon T-shirt et à mon short. En pleine journée j'apprécie la rapidité avec laquelle ces deux éléments vestimentaires sèchent, c'est une autre affaire avec la lessive du soir. L'un comme l'autre cumulent peu les mauvaises odeurs, et c'est nouveau pour le T-shirt en partie en laine que je n'avais pas l'an dernier. Pour les chaussettes c'est une autre histoire lol !

Le bonhomme :
- mon alerte au genou ne se renouvellera pas, mais m'amènera à rester vigilant
- ma baisse de moral du jour n'était pas une baisse de motivation, mais la crainte d'avoir surestimé mes capacités à franchir la distance dans le temps imparti (capacités autant physiques que relatives à mes choix d'itinéraires). Ma seule vraie baisse de motivation interviendra quelques jours plus tard, mais patience, une journée à la fois ...

EDIT : la Vidéo J16


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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:19:28)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#113 06-09-2018 19:55:35

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Il n'est que 16h mais j'en ai marre. Entre journée de repos, itinéraire raté de la veille, choix contestables d'aujourd'hui, je ne suis à vol d'oiseau qu'à 8 km de mon point de départ de la veille. Si j'ajoute la journée de repos à Gavarnie, c'est la 3ème journée "dépensée" sans progression notable vers la Méditerranée. Je commence à douter de mon expédition, et si je continue ainsi je n'arriverai à Cerbère qu'en septembre. Là où j'avais planifié des journées de 9h00 de marche (moins que ma moyenne de l'an dernier dans les Alpes), voilà encore une étape à seulement 6h00 ...
Le coin de bivouac que je me suis trouvé est plaisant, encerclé par les buis, tout proche du torrent où je me baigne et rince mes affaires. Tout à mes ruminations, je me réconforte avec un café, puis un chocolat, quelques barres de céréales … Un lézard me rend visite et je fais comme lui, je lézarde wink

... et tu as bien fait !

quelle importance si tu vois autre chose que ce que tu as planifié ?
n'es-tu pas en vacances ?

smile

L.

Ps:on suit toujours même si on n'intervient pas chaque fois hein  smile

Dernière modification par laxmimittal (06-09-2018 19:56:47)


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#114 06-09-2018 21:17:30

Adrienne
Apprentie MULe
Lieu : Région parisienne
Inscription : 27-10-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

laxmimittal a écrit :

Ps:on suit toujours même si on n'intervient pas chaque fois hein  smile

Pareil smile

On suit, on apprécie, on admire, on souffre avec toi quand c'est dur et on apprécie quand tu as de si beaux paysages pour te récompenser !

Merci de ce récit palpitant et riche (et bien écrit !) que je viens lire fidèlement chaque jour smile

J'ai l'impression que cette HRP est un peu l'itinéraire mythique des MUL et de ce forum, et j'avoue que ça commence à me titiller...


Si tu n'arrives pas à penser : marche. Si tu penses trop : marche. Si tu penses mal, marche encore.
(Jean Giono)

Trombi

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#115 06-09-2018 21:54:13

You
Ptit lapin givré
Lieu : RP
Inscription : 27-08-2005

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Je me suis permis d'indexer ton récit dans le wiki il y a quelques jours.
Merci pour le partage, belle balade !


There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...

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#116 06-09-2018 22:08:42

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Adrienne a écrit :
laxmimittal a écrit :

Ps:on suit toujours même si on n'intervient pas chaque fois hein  smile

Pareil smile

On suit, on apprécie, on admire, on souffre avec toi quand c'est dur et on apprécie quand tu as de si beaux paysages pour te récompenser !

Merci de ce récit palpitant et riche (et bien écrit !) que je viens lire fidèlement chaque jour smile

J'ai l'impression que cette HRP est un peu l'itinéraire mythique des MUL et de ce forum, et j'avoue que ça commence à me titiller...


Merci Laxmimittal & Adrienne cool

Je suis intimidé par les compteurs de visite qui me font bien comprendre qu’il y a de nombreux lecteurs réguliers, bien plus que je ne l’aurai imaginé. Encore 18 épisodes, va falloir tenir la distance roll

Itinéraire emblématique certainement, car rassemblant les meilleurs critères de distance, d’environnement, de difficultés... mais aussi de proximité géographique et sans atteindre la démesure des (magnifiques) trails « trans-continentaux ». C’est à la fois grandiose et à portée de de la plupart d’entre nous.

Rétrospectivement je vois aussi la HRP comme un rite de passage, après lequel on n’a plus rien à se prouver et l’on peut alors se consacrer à la recherche de ce qui nous motive vraiment.

Pour moi, l’envie va maintenant plus vers le vagabondage, ou plutôt la marche dans une direction générale mais sans itinéraire pré-établi. L’envie également de ne pas suivre « mon » chemin, mais d’aller vers les autres le demander ... Que de belles rencontres peut-on faire alors ...

J’ai ainsi déjà quelques idées pour d’autres aventures, à la recherche des chemins de traverse smile , je continuerai de les partager ici wink


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#117 06-09-2018 22:09:07

Balipit
Membre
Lieu : Sud
Inscription : 05-02-2017

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Si c'est pour aller a Parzan tu aurais pu continuer à descendre sur l'ancien Gr 11 jusqu'au refuge de Pineta (1h ) et de là remonter  vers Parzan c'est plus rapide et moins exposé   big_smile
Sinon j'aime bien aussi l'improvisation dans mes pérégrinations.

Dernière modification par Balipit (06-09-2018 22:17:31)

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#118 06-09-2018 22:21:28

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

You a écrit :

Je me suis permis d'indexer ton récit dans le wiki il y a quelques jours.
Merci pour le partage, belle balade !

Merci You, je ne savais pas qui remercier smile

Je ne voulais pas le faire avant de l’avoir achevé, mais à vue de nez il y en a encore pour 3 à 4 semaines d’écriture...

Note aux impatients : il y aura une interruption de publication d’une semaine du 13 au 20 pour cause d’escapade vers une île ensoleillée ...


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#119 06-09-2018 22:28:16

You
Ptit lapin givré
Lieu : RP
Inscription : 27-08-2005

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Hervé27 a écrit :

(...)
Note aux impatients : il y aura une interruption de publication d’une semaine du 13 au 20 pour cause d’escapade vers une île ensoleillée ...

Tu as bien raison : c'est très joli les îles Kerguelen à cette saison big_smile


There is a curse. They say : "May You Live in Interesting Times" (Terry Pratchett)
"Le froid est pour moi le prix de la liberté" (Elsa, Reine des Neiges) / "La météo, c'est dans la tête" / φ / (⧖)
Si Edition sans raison indiquée : GolgOrth, Sainte Axe, petites précisions diverses...

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#120 06-09-2018 22:48:02

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

You a écrit :
Hervé27 a écrit :

(...)
Note aux impatients : il y aura une interruption de publication d’une semaine du 13 au 20 pour cause d’escapade vers une île ensoleillée ...

Tu as bien raison : c'est très joli les îles Kerguelen à cette saison big_smile

Damned, je suis éventé ! Moi qui voulait faire la surprise à mon épouse lol


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#121 08-09-2018 17:05:02

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
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Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

J17 - jeudi 3 août - Pietramulla - Añes Cruces (cabane)

Ce matin la lumière est sublime et le dernier quartier de Lune est encore éclatant au Soleil levant. Avec un départ à 7h45, je n'ai pas encore totalement renoué avec la matinalité, mais il y a du progrès.

Aujourd'hui s'annonce essentiellement comme une étape de liaison et avant tout de ravitaillement. Je me félicite de ma marche additionnelle en soirée de la veille, qui va me permettre d'être à Parzan dès l'ouverture des commerces (après 800 m de D-), et aborder la longue remontée de la vallée d'Urdiceto (1 200 m de D+) à l'ombre et avant la chaleur. Un complément de mon ravitaillement "de fond" est indispensable, car passé Parzan je n'aurai plus d'opportunité substantielle sur l'itinéraire (prévisionnel …) avant l'Hospitalet, hors refuges et quelques restaurants.

Dans ma préparation j'avais envisagé des itinéraires par Barroude, Port-Vieux etc. mais avais trouvé cela tortueux et rallongeant de beaucoup ma portion sans ravitaillement. L'option Parzan s'était donc imposée (préférée à Bielsa). Du fait de cette contrainte, de mon bivouac à Pietramulla jusqu'au col au-dessus du lac d'Urdiceto ce sont 21 km de piste qui m'attendent roll ... Au moins je sais que je vais avancer vite et franchement progresser vers l'Est hmm .

Déjà une première voiture arrive en haut du vallon. J'échange avec son conducteur qui profitera d'Iphigénie pour identifier la direction du Pic de la Munia, sa destination de la journée.


le vallon de Pietramulla au lever du Soleil, et les premières voitures
11652_2018-08-03-07-38_08-09-18.jpg


dans l'axe du vallon, le massif de la Punta Suelza
11652_2018-08-03-07-37-1_08-09-18.jpg


puis beaucoup plus bas, presque à Parzan
11652_2018-08-03-08-42_08-09-18.jpg



Après des journées de "piétinement" et de quasi surplace, la marche rapide dans la fraicheur sur la piste n'est pas si désagréable, malgré les quelques voitures montantes que je croise. Je trouve presque cela reposant pour mes articulations déjà bien sollicitées ces 2 dernières semaines. En revanche, c'est long, long, long … Il n'est possible de couper la route qu'à l'abord des derniers virages, mais cela ne fait pas gagner grand'chose, sauf un peu de variété pour des voûtes plantaires qui chauffent …

Dans mon esprit je visais le rayon épicerie de la station-service de Parzan, mais finalement je découvre le supermarché tout neuf, où je m'engouffre pour renouer avec avidité avec les joies de la consommation … Je remplis un carton d'articles divers, avant de m'installer à l'extérieur pour reconditionner tout ça dans mon KS. Finalement, les 10 cm de rehausse proposés par Kinpu San spécialement pour ce genre de circonstance s'avèrent bienvenus (merci Laurent wink ).

J'ai désormais un fond de sac pour 5 jours d'autonomie complète, charge à moi et avec l'aide des refuges de le faire durer les ~8 jours que je prévois jusqu'à l'Hospitalet.

Afin de m'alléger tout de suite lorsque je me remets en chemin, j'engloutis tout en marchant un assortiment de produits frais : une tomate, une (grosse) prune, une grappe de raisins, une banane, un pain ...


un KS à géométrie variable
11652_2018-08-03-10-16_08-09-18.jpg


Après une courte portion de route, me voilà à 11h00 de retour sur une piste, pour une longue, très longue remontée. De même que pour la descente sur Parzan, je n'en garde pas un souvenir désagréable, car l'essentiel de la montée se fait sous le couvert des arbres, sur un versant Ouest qui n'a pas encore eu le temps d'être brûlé par le Soleil de l'après-midi. De plus, de multiples sources fraîches coupent le chemin, offrant l'occasion de rapides arrêts buvette.

C'est d'une traite et en ~2 heures que je parviens au petit lac de retenue avec son unité hydroélectrique. Je me pose sur sa rive pour un déjeuner sur l'herbe, une lessive, une toilette et enfin un roupillon, tout en profitant de l'ombre d'un pin. Depuis mon réveil ce matin, je n'ai pas encore aperçu le moindre nuage significatif : la lumière est euphorisante.

Durant mon déjeuner je suis rejoint par un couple de français qui me demandent si le lac d'Urdiceto est encore loin. Ils viennent de grimper la piste depuis Parzan sur un coup de tête, après avoir aperçu le panneau "Lac d'Urdiceto : 11 km". Quand je leur réponds que selon moi ils en ont encore pour 1h / 1h15 max, ils se regardent et décident de se contenter de cette version réduite et s'installent pour le déjeuner.


mon coin d'herbe au bord de la retenue d'Urdiceto
11652_2018-08-03-12-53_08-09-18.jpg


Durant ma pause je fais le point de mon avancement sur cette journée : aidé par la marche facile sur piste, j'ai déjà 21 km au compteur, autant sinon plus que chacune de mes 10 dernières journées. Je renoue spectaculairement avec la progression vers la Méditerranée ! Je réalise alors que si je pousse jusqu'au refuge de Viados pour ce soir, je peux atteindre demain le Col des Gourgs Blancs et être à mi-parcours dans ce que j'imagine (à raison) être la plus belle partie de l'itinéraire.

Il n'est que 14h00, je repars avec un moral à bloc et en pleine forme. Un peu avant le col je renoue avec le sentier et laisse la piste derrière moi. Ouf, de nouvelles sensations pour mes pieds bien sollicités depuis ce matin ...


Col d'Urdiceto, nouveaux paysages (Pic des Posets à droite ? plein centre : merci Zorey)
11652_2018-08-03-14-57-1_08-09-18.jpg


Avec 800 m de D-, la descente vers le fond de la vallée du Rio Cinqueta est longue, mais exceptionnellement belle sous cette lumière. J'enchaîne des paysages de roches, de verdure, de torrents, de forêt dispersée puis plus dense. Le chemin est bon et je déroule les km à bonne allure, doublant quelque rares mulets sur le GR11 que je largue littéralement derrière moi. Je prends quand même le temps de quelques photos dont je ne peux partager qu'une petite partie avec vous.

Un trait marquant de ces paysages se trouve dans les sources chargées en fer qui teintent de rouille les zones où elles s'écoulent. C'est pratique pour repérer les points d'eau, si on aime l'eau ferrugineuse, bien sûr lol !


l'eau ferrugineuse, oui !
11652_2018-08-03-15-33_08-09-18.jpg


te souviens-tu naguère, du petit pont de bois, par-dessus la rivière et deux piquets tous droits ?
(rigolez pas, j'ai eu cet air en tête toute la suite de la journée, à votre tour maintenant !)

11652_2018-08-03-15-42-1_08-09-18.jpg


le "passage" pour randonneurs : 30 cm et du barbelé partout. Sympa, on apprécie !
11652_2018-08-03-16-25_08-09-18.jpg



C'est un peu avant 18h00 que j'atteins Viados, où je m'adosse à un mur pour souffler, me désaltérer et me chauffer un café (ou un chocolat ? je ne sais plus …). J'ai bien avancé mais je commence maintenant à ressentir la fatigue de cette journée de marche rapide. Je n'ai pas beaucoup d'heures de marche au compteur (~7h00), mais grâce à la qualité des chemins j'ai avancé de plus de 30 km depuis ce matin !

J'affine la lecture de mon itinéraire en prévision de ma journée de demain. Si je m'arrête à Viados, je vais probablement être trop court pour passer les Gourgs Blancs demain, ce qui ferait un surlendemain avec les Gourgs Blancs + Literole, ce qui me parait beaucoup. Je me dis que si j'avance encore un peu ce soir (et j'aime bien les marches en soirée), je vais gagner les 1 ou 2 heures qui autrement risqueraient de me manquer pour atteindre demain soir le Refuge du Portillon à temps pour y dîner.

Entre les prés que je vois et les cabanes que m'indique ma carte dans le vallon d'Añes Cruces, je devrais bien arriver à trouver un endroit où passer la nuit.


Et me voilà reparti de Viados !
11652_2018-08-03-17-53-1_08-09-18.jpg


D'abord bien ensoleillée, ma marche sur un bon sentier régulier dans le vallon d'Añes Cruces bascule vite à l'ombre du soir. Assez vite je constate que le vallon se rétrécit et canalise le vent pour un effet assez désagréable. J'enfile ma veste imper-respi pour faire coupe-vent, et commence à scruter les alentours dans l'espoir de trouver le replat qui me permettra de me poser, mais les pentes sont franches et mon seul espoir est de passer le goulet au-delà duquel la vallée s'élargit à nouveau.


d'abord sous un franc soleil ...
11652_2018-08-03-17-54_08-09-18.jpg


… puis à l'ombre et surtout au vent
11652_2018-08-03-18-52_08-09-18.jpg



Presque au milieu de la photo qui précède, sur la crête à l'ombre vous pouvez apercevoir ce qui ressemble à un abri. Est-ce celui que m'indique OpenTopo ? Est-il occupé par le berger ? Est-ce bien un abri ? Serait-ce juste un rocher carré ?

C'est avec cette motivation que j'atteins le replat derrière cette crête, et que je commence à remonter la pente pour trouver cette cabane aperçue. Le vent souffle de plus en plus fort et je n'ai aucune envie de devoir planter la tente.

Il s'avère que la cabane que m'indique ma carte n'est pas celle que je crois avoir aperçu. Celle d'OpenTopo est une ruine dont il reste un morceau de toiture pouvant à l'extrême offrir un abri précaire par temps calme mais pas avec ce vent. Cela ne me tente guère.

Je poursuis vers la crête pour découvrir la Cabane des Hauts de Hurlevent ! Une vraie cabane en dur, offrant un petit 2 pièces, un couchage, des bancs de pierre cimentés et une cheminée. Des efforts de réfection sont visiblement en cours, toiture et charpente sont neufs, tandis qu'il reste à obturer quantité de trous à courant d'air autour du chambranle de la porte et autres endroits rembourrés de papier journal. Par rapport aux bourrasques qui soufflent dehors, ces quelques flux d'air ne sont rien et je suis heureux de pouvoir poser mes affaires entre des murs épais et une toiture solide.


les Hauts de Hurlevent
11652_2018-08-03-19-42-1_08-09-18.jpg


le séjour
11652_2018-08-03-19-43-2_08-09-18.jpg


la chambre
11652_2018-08-03-19-43-1_08-09-18.jpg


la vue au Soleil couchant (et au vent !)
11652_2018-08-03-19-42-2_08-09-18.jpg


Après repérage des lieux, je referai un A/R au torrent pour ramener un plein d'eau, lequel me permettra de me revigorer sans retenue par de bonnes soupe, semoule et chocolat chaud tongue . Ma réserve d'alcool refaite à Gavarnie me permet de voir venir.

Je dormirai sur un matelas mousse et un sommier métallique, heureux de mes bouchons d'oreille pour atténuer le ronflement du vent (il soufflera tout aussi fort jusqu'au matin).


Itinéraire :
11652_j17_08-09-18.jpg
Crédit www.calculitineraires.fr


Progression : ça bouge !
11652_j17-global_08-09-18.jpg
Crédit www.calculitineraires.fr


Profil :
11652_j17-profil_08-09-18.jpg
Crédit www.calculitineraires.fr


TOTAL : 36 km (!) - Marche 8h24


Ce que j'ai aimé : la lumière (que de vitamine D !), ma belle progression, ma Cabane des Hauts de Hurlevent

Ce que j'ai regretté : il eut été possible de nettement raccourcir la journée et profiter du très beau vallon du Barranco Montarruegos pour un bivouac, mais j'avais hâte de progresser et des ailes aux pieds … possible également de faire le plein de calories en dînant à Viados, mais même cause, mêmes effets …

Si c'était à refaire : j'ai porté beaucoup trop de ravitaillement depuis Gavarnie et aurait pu me contenter de la moitié, Parzan étant désormais amplement pourvu.

Le matériel :
- la rehausse de 10 cm du KS a finalement bien servi alors que je la pensais surfaite pour cette HRP.

Le bonhomme :
- très grande forme physique aujourd'hui, aidée par une alimentation "sans limite" grâce au ravitaillement de Parzan, et un moral revenu après mon "trou d'air" de la veille.
- à ma grande surprise, je n'utilise plus du tout ma crême solaire (dernière utilisation 10 jours avant à Ansabère), tant ma peau s'est bien adaptée. Il est vrai qu'avec toutes mes sorties footing, vélo et marche du printemps (ainsi que quelques séances de bronzette sur ma terrasse wink ), j'avais aussi préparé cet aspect-là. A l'avenir et pour des sorties similaires, je prendrai encore moins de crême solaire, sachant que c'est quelque chose que l'on trouve assez facilement lors des ravitaillements. Sur l'ensemble de ma HRP, le bout de mon nez donnera juste quelques signes d'avoir un peu chauffé (malgré un large chapeau). Mon seul franc coup de soleil sera lorsque je me mettrai à porter mon short plus haut (car finalement plus confortable ainsi), découvrant une bande de 5 cm de cuisses vierges de tout bronzage préparatoire lol .


EDIT : la Vidéo J17

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Dernière modification par Hervé27 (13-11-2019 09:20:07)


Sans peurs à surmonter, l'aventure n'est que promenade

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#122 08-09-2018 19:46:59

zorey
HRP addict
Lieu : Pyrénées, Aure et Louron
Inscription : 07-06-2011

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Salut Hervé ! smile

Hervé27 a écrit :

(Pic des Posets à droite ?)

Ce sont les Eriste à droite, les Posets sont plein centre. smile

Je me régale, la suiteuuuuuuuuuuuuuuuh ! tongue


La nature nous a donné deux oreilles et une bouche pour écouter le double de ce que l'on dit.

Ourson Power

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#123 09-09-2018 13:51:14

Etimul
Membre
Inscription : 13-03-2013

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

SAlut.

Et bien moi aussi je me régale. J'en salive même un peu.

A chaque récit de la HRP, ses particularités.
A les lire, on imagine facilement que la région est différente.
MAis non.
Seuls les noms deviennent familiers  smile

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#124 09-09-2018 16:12:16

Magne2
Membre
Lieu : Vitry sur Seine
Inscription : 23-09-2013
Site Web

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

Merci de ce retour que je suis avec grand plaisir


kalo taxidi alias bon voyage en Grec bien sur

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#125 09-09-2018 17:54:40

kodiak
Pas assez léger, mon fils!
Inscription : 09-06-2014

Re : [Récit + liste] HRP Hendaye - Cerbère - 35j - été 2018

zorey a écrit :
Hervé27 a écrit :

(Pic des Posets à droite ?)

Ce sont les Eriste à droite, les Posets sont plein centre. smile

L'anti-sèche absolue pour ce genre de questions : PeakFinder (qui confirme bien -quelqu'un en aurait-il douté?- les infos de zorey).
Je n'ai rien dit et consommé en silence, mais moi aussi je me régale!  smile


Lâche ce clavier, attrape ton sac et pars marcher!
Il y a toujours un objet plus léger que celui que tu portes dans ton sac : celui que tu as eu le courage de laisser chez toi.
« Strong, light, cheap, pick two » (*)

| k

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