Aller au contenu

#101 11-10-2018 08:35:09

*randoscopie06*
Banni(e)
Inscription : 24-09-2018

Re : Un sac léger est un sac bourré d'angoisses...

Redfish a écrit :

Bon, après, il me semble qu'on est sur ce topic pour ça...
tongue

Bonjour à tous et à toutes,
J'ai longuement hésité à participer à ce sujet, par crainte d'être taxé de "troublemaker" ou encore de "troll" infiltré pour faire des vagues au sein d'une communauté paisible qui partage la même passion. Comme le souligne justement Redfish, ce topic est en effet destiné à discuter de nos conceptions de la randonnée dans sa forme la plus aboutie, celle qui prend en compte la problématique de l'allègement dans une recherche du meilleur compromis agrément/efficacité. Par ailleurs, ce topic invite à réfléchir, à se questionner sur le thème du "toujours plus léger", comme l'indique 
le préambule "votre interprétation, vos réflexions sur la mul". C'est donc à ce titre que je me suis immiscé dans ce fil pour faire part de mes propres observations.
Je suppose que l'intérêt d'un tel débat est d'écouter les avis différents ou légèrement divergents, la discussion entre soi, dans l'entre soi par des membres d'emblée acquis à la cause n'apportant rien de constructif au débat sauf si l'on cherche à se rassurer ou tomber dans l'autosatisfaction.
Comme je l'ai déjà écrit précédemment, je me considère comme étant un randonneur léger qui se fixe des limites, considérant qu'il y a un seuil au-delà duquel un excès d'allègement a forcément des répercussions néfastes sur le plaisir de marcher et/ou sur la sécurité et/ou la qualité de vie et/ou la préservation de l'intégrité physique. Je me répète:"après tout, nous sommes tous le mul ou le mulet de quelqu'un d'autre !
Je tiens une nouvelle fois à rappeler que je prends beaucoup de plaisir sans arrière-pensée à lire vos récits et comptes rendus et qu'à l'exception d'un manche de brosse à dents raccourci, nous partageons les mêmes valeurs.

Je vais être franc: au cours de mes lectures, j'ai parfois été interpellé par les décisions prises par certains (pas tous, certains) randonneurs expérimentés qui font délibérément l'impasse sur l'eau en quantité suffisante pour une question de poids et qui déclarent arriver à l'étape éreinté (choix de partir à l'heure la plus chaude de la journée au plus fort de la saison estivale sur la Côte d'Azur), cramé par la déshydratation. C'est un exemple ultime qui, bien entendu, ne reflète pas la majorité des UL.
En même temps, je voudrais saluer l'honnêteté intellectuelle de ces randonneurs qui narrent leur aventure avec force précision sans rien édulcorer dans leurs états d'âme,  leurs impressions, leur ressenti,  qui se livrent et donc s'exposent, dans les bons comme dans les mauvais moments que nous connaissons tous en randonnée. Qu'ils en soient vivement remerciés.

Mon regard neuf sur cette discipline me permet (peut-être) d'exprimer non pas des "idées préconçues" (et autres clichés !) mais de relever parfois des incohérences. C'est tout le sens de mon intervention. Des erreurs ou de mauvais choix, nous en commettons tous, sans exception.

En conclusion, je voudrais vous raconter cette anecdote absolument véridique, des faits survenus il y a environ un mois !
En septembre dernier, je monte en direction d'un sommet des Alpes-Maritimes par une belle journée aux conditions estivales. Alors que j'approche du sommet, je croise un randonneur qui entame sa descente, me dit bonjour très courtoisement (ce à quoi je réponds) m'observe et m'interpelle assez sèchement sur le volume de mon sac à dos ! (?!) à la limite de l'ironie, voire de l'agressivité.
Partagé entre l'envie de lui répondre ou de l'envoyer balader, je décide d'attirer son attention sur le modèle du sac, un 70+10 pris pour l'occasion car je n'avais que ce sac de disponible ce jour-là...tout le monde sait qu'un sac de ce modèle, même vide, est volumineux ! Il contenait un fond de sac pour la journée et un repas complet pour midi.

Contre toute attente, la situation devient assez surréaliste.

Je me prête donc à son jeu et lui dis ce que je viens d'écrire et décrire.
Mon sac contenait un repas conséquent (demi-saucisson, pâté, cake, chocolat, pain, une orange et deux bananes), une polaire légère, une cape de pluie, 1,5l d'eau minérale. Rien d'extraordinaire ni d'épuisant à porter, même après 1000m de d+ avec un sac récent adapté aux exigences de la randonnée moderne. Un bon repas, parfois arrosé d'un soda ou d'une mignonette de vin rouge selon la difficulté de la randonnée et le degré de concentration à y apporter, c'est le plaisir et la récompense après l'effort !
Sans me démonter, je l'invite à me montrer le contenu de son baise-en-ville de 20L contenant un pull de ville et 3 minuscules bouteilles d'eau de 25cl.
Voila tout le contenu d'un sac de randonneur en montagne, seul, sur des sentiers tourmentés très caillouteux où il est facile de se faire des torsions de chevilles si l'on est pas attentif. J'ai attiré son attention sur ce qui me semblait être un manquement aux fondamentaux de la sécurité, ce à quoi il a répondu qu'il n'était pas un spécialiste de ces questions. Il m'a à nouveau salué et a poursuivi son chemin. Avant de prendre congé, j'ai pris soin de lui demander s'il avait bien profité du sommet et si la pratique en ascète l'avait comblé et avait répondu à ses attentes dans un cadre magnifique propice à la rêverie, au farniente et à la contemplation !!....
Je l'ai salué comme il se doit et l'ai abandonné à la gestion programmée de ses bouteilles d'eau, convaincu que ce marcheur était plus attentif et préoccupé par des questions matérielles qu'à l'environnement et une pratique construite sur une approche sereine et détendue de la randonnée. 
Bien entendu, ce cas n'est pas représentatif de la majorité des pratiquants (du moins je l'espère !) mais est toutefois révélateur d'un état d'esprit chez certains et de comportements qui s'exonèrent de règles au détriment de leur bien-être ou, plus grave, de leur sécurité dès lors que tout va bien.

Je vous remercie de m'avoir laissé le temps et l'espace pour m'exprimer sur un thème qui nous est cher et nous rassemble malgré nos quelques différences.

Très cordialement

Dernière modification par *randoscopie06* (11-10-2018 11:46:27)

Hors ligne

#102 11-10-2018 12:25:21

Popop
Membre
Lieu : Arcueil
Inscription : 29-09-2014

Re : Un sac léger est un sac bourré d'angoisses...

Il y a visiblement méprise sur ce qu'est la démarche MUL (ie adéquation matos/bonhomme/terrain).
Les excès décrits sont davantage ceux du fast & light qui est dans un esprit de performance.
Attention au "stupid light", l'allègement doit toujours se faire en connaissance de cause

Hors ligne

#103 11-10-2018 15:43:56

tacheton
Membre
Inscription : 05-09-2018

Re : Un sac léger est un sac bourré d'angoisses...

clair, on est quelque part tous les mulets des trailers.
Ils n'ont même pas de saucisson sur eux (mesure de sécurité pourtant minimale en cas d'apparition de cacahuètes ou d'olives accompagnées d'une mousse devant un panorama avec des inconnus).

Hors ligne

#104 11-10-2018 19:49:55

Manche
Membre
Inscription : 27-08-2018

Re : Un sac léger est un sac bourré d'angoisses...

Magic Manu a écrit :

Tout à fait d'accord!
Traversée de la Vanoise, novembre 2016, avec un peu de "poids supplémentaire" apporté par l'ami You!
6257_vanoise_nov_2016_23-04-18.jpg

Pour un réchaud spécial feu de tourbe Laphroig 10 ans et Talisker brut de fût ?

Hors ligne

Pied de page des forums