Aller au contenu

#1 08-06-2019 16:14:08

Pif
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 22-03-2016

[Récit + liste] Une semaine dans les Baronnies provençales

Une semaine dans les Baronnies provencales de Sisteron au col de Cabre, frère et soeur, avril 2019

Voici le récit d'une randonnée que j'ai faite fin avril 2019 dans les baronnies provençales, en compagnie de ma soeur de 14 ans, que je vais appeler Szut pour les besoins de l'histoire.

Cela faisait un moment que j'avais envie de faire un tour dans les baronnies provençales. J'y étais déjà allé plusieurs fois en vacances avec mes parents, notamment près de Luc-en-Diois, mais c'était déjà il y a longtemps. Je crois bien que la lecture de Giono a aussi bien nourri cette envie d'y retourner. La moyenne montagne se prête bien au printemps : plus haut, il reste encore trop de neige, et l'été il risque d'y faire trop chaud, c'était donc le bon moment pour y aller.

L'itinéraire est grandement inspiré des promenades similaires de Florencia, Shanx, Rhomain et Denq sur le forum. Nous sommes partis de Sisteron et sommes remontés vers le nord, en suivant les crêtes qui bordent la vallée du Buëch. Nous sommes restés sagement sur des sentiers bien tracés, le gr946 pour la majorité du parcours, plutôt que de jouer au sanglier dans les buissons.

C'est la première fois que nous faisions une rando juste moi et ma soeur. Il y a deux ans, je l'avais emmenée avec mes deux autres frères et soeurs faire une randonnée de cinq jours dans les Pyrénées,  vers Cauterets, Gavarnie et le Néouvielle. Malgré une météo vraiment moche (un total de trois heures de soleil sur toute la semaine), des bivouacs 2300 à mètres avec du givre le matin dans des sacs pas chers décathlon à 10°C confort, cela avait été une chouette expérience, et je n'ai pas même réussi à les dégoûter ! Szut est donc très motivée pour repartir pour une une nouvelle balade, sans les autres cette fois, qui ne sont pas disponibles. Comme nous ne serons que deux et que ma collection de matos va toujours s'enrichissant, nous pourrons être plus confortables cette fois. Szut marche très bien, aucun souci à se faire là-dessus, mais on ne se fixe aucun objectif de distance, l'idée est de marcher marcher tranquillement.

Cette fois non plus la météo ne nous a pas épargnés, mais nous avons eu tout de même de beaux moments ensoleillés et de belles vues. Commençons à raconter tout cela sans plus tarder.


La trace suivie


Jour 1

Nous partons de Paris en train de nuit jusqu'à Veynes, puis train jusqu'à Sisteron. Nous sommes censés arriver à Veynes à 6h20 et Sisteron à 7h30, mais  ne va pas être si simple ! A trois heures du matin, tandis que j'essaye avec plus ou moins de succès de dormir dans le siège inclinable, je vois par la fenêtre que nous sommes à Valence-ville. Je sais bien commençant à avoir l'habitude, que le train va y faire une bonne pause avant de repartir, pour éviter d'arriver trop tôt. Je sommnole encore un moment, mais lorsque je regarde à nouveau l'heure, il est 6h et nous n'avons pas bougé ! Là ce n'est clairement plus normal. Le temps passe et rien ne se passe, au bout d'un très long moment on nous annonce, à travers un haut-parleur défectueux qui rend le tout incompréhensible, que le train de nuit en sens inverse est tombé en panne. Bien sûr, comme c'est voie unique entre Valence et Briançon, on ne peut pas croiser et dès qu'il y a un problème les retards prennent des proportions impressionnantes. Il est déjà clair que nous aurons plusieurs heures de retard. Heureusement la SNCF avait tout prévu, et nous fournit généreusement une boîte avec une bouteille d'eau, un biscuit et une crême vanille pas bons du tout, et un mot d'excuse qui nous apprend "Vous subissez actuellement un retard important".  Le train finit par repartir à 9h30. D'humeur joyeuse, le conducteur nous invite au micro à regarder le paysage. Le paysage est très joli, c'est vrai, d'habitude il fait encore nuit quand on est entre Valence et Luc-en-Diois, là on a l'occasion d'admirer la vallée de la Drôme, la muraille sud du Vercors. Aussi nous sommes nous aussi très joyeux, un peu d'imprévu est une bonne façon de commencer les vacances.

A Luc-en-Diois, nouvelle pause de trois quarts d'heure pour pouvoir croiser un train qui roule en sens inverse. Le personnel SNCF nous propose gentiment de descendre du train et d'aller à la boulangerie. Et voilà tout le monde en train de se promener dans le village. La boulangerie n'a pas l'habitude d'avoir autant de clients, elle est vite dévalisée, nous réussirons à avoir la dernière baguette.

10352_dsc09053_08-06-19.jpg
Il faut contourner le train avant de traverser la voie

10352_dsc09059_08-06-19.jpg


Le contretemps a rapproché les passagers : on discute, on partage ce qu'on a à manger. J'envisage même un instant de modifier la randonnée et de partir d'ici. Nous finissons par arriver à Sisteron avec 7h de retard, vers 14h30. La SNCF nous remboursera deux fois le prix du billet, ça nous fera le voyage aller-retour gratuit !

Il nous reste quand même du temps pour commencer à marcher. Après un coup d'oeil à la citadelle, nous commençons la montée du Molard qui rejoint la crête au-dessus de la ville.

10352_dsc09062_08-06-19.jpg
Vue sur Sisteron

10352_dsc09064_08-06-19.jpg
Du côté du Buëch

Quelques gouttes de pluie nous saluent quand nous arrivons en haut. La vue de la crête est très belle : à gauche la vallée du Jabron et la masse de la montagne de Lure, à moitié dans les nuages, à droite les vallées du Buëch et de la Durance. Le chemin au mileu des buis est très agréable.

10352_dsc09073_08-06-19.jpg
La suite de la crête

Au col Marie, le chemin quitte la crête et plonge du côté de la vallée du Jabron. Après le hameau de la Fontaine, le chemin suit une route en terre qui monte à un collet. Mais le sol détrempé est devenue une boue de gravillons qui colle horriblement aux pieds.

10352_dsc09074_08-06-19.jpg

10352_dsc09078_08-06-19.jpg
Montée au collet

10352_dsc09077_08-06-19.jpg
La montagne de Lure au fond

Ce n'est que le premier d'une série de passages où nos chaussures se mettront à peser des kilos. Le chemin se poursuit à mi-pente, et traverse plusieurs de ces ravins de marne noire fréquents dans la région. Nous nous posons pour bivouaquer dans un petit vallon juste avant le hameau de Vieux Noyers.

10352_dsc09081_05-05-19.jpg
Le X-mid flambant neuf


Jour 2

La nuit a été pluvieuse, avec beaucoup de vent. Au matin il pleut encore, assez fort, sans vraies accalmies, aussi nous restons faire la grasse matinée sous la tente. En mauvais muls, nous avons pris de quoi nous occuper : ma liseuse, et même, sacrilège, un jeu de cartes ! Je commence à lire à voix haute quelque chapitres du Voyage avec un âne dans les Cévennes de Stevenson. Le prénom de l'âne (no spoil) nous met déjà de bonne humeur. Puis nous jouons un peu aux cartes. Après avoir vainement attendu une éclaircie pour sortir popoter dehors, nous finissons par faire chauffer l'eau à l'intérieur. C'est moyennement pratique car le X-mid n'a pas d'auvent. Nous finissons par lever le camp héroïquement après 11h, grâce à une vague accalmie. En voulant replier la tente, je ne retrouve plus la housse. Je commence à me maudire, j'ai dû la laisser dehors et avec le vent qu'il y a eu c'est sûr qu'elle aura disparu. Miraculeusement, je la retrouve quelques mêtres plus loin, elle a passé toute la nuit accrochée à une plante épineuse.

Le hameau de Vieux Noyers est complètement à l'abandon, les maisons sont en ruine. A côté de l'église, un petit cimetière, où les pierres tombales vieilles de plus d'un siècle, sont penchées, et à demi effacées. Avec la pluie qui s'est remise à tomber, les bourrasques de vent, l'ambiance est lugubre, on se croirait dans les Hauts de Hurlevent.

10352_dsc09086_-_copie_08-06-19.jpg

10352_dsc09090_08-06-19.jpg

Un peu plus loin, on entre dans une maison abandonnée, couverte de quelques tags. A l'intérieur, dans la pièce du bas, un livre au pages collées par l'humidité. Szut n'est pas très rassurée. Soudain elle entend un bruit qui vient du grenier. Prudemment on sort de la maison, quand quelque chose déboule du haut de l'échelle et s'enfuit devant nous. Un chat... noir évidemment. Nous nous dépéchons de quitter cet endroit inquiétant.

Quelques minutes plus tard, passant devant une grange, une voix nous interpelle. Nous sommes surpris de voir un homme devant la porte, seul sur ce versant abandonné. La conversation s'engage, et l'homme nous invite à prendre le thé. Nous hésitons un peu, car nous venons à peine de partir et il s'agirait d'avancer un peu quand même, mais acceptons : l'homme a l'air content de discuter et ce serait dommage de manquer un bon moment pour faire quelques kilomètres de plus. Notre hôte, nous raconte qu'il habite dans cette grange qu'il a aménagée depuis 23 ans. Il n'y a pas d'éléctricité, l'eau est à la fontaine. Il capte quand même plus ou moins la radio. Il a l'air heureux de sa vie dans les collines. Auparavant, il avait eu une vie plus normale, avec femme et enfants, maison avec jardin. Il nous parle aussi de réincarnation, de chamanisme et d'expériences de mort imminente. Il est particulièrement impatient d'apprendre auprès d'une chamane qrécemment arrivée dans la région (une vraie chamane, pas comme une majorité de charlatans), à devenir pranique : ce sont ces gens qui parviennent disent-ils à ne se nourrir que de lumière. Etre pranique c'est pratique, il n'aurait plus besoin de redescendre à Sisteron pour se ravitailler. Citadins rationnels et obtus, Szut et moi avons du mal à être convaincus par toutes ces choses surnaturelles et à entretenir la conversation, nous nous contentons d'aquiescer respectueusement. Notre hôte eu le nez creux pour la météo, pendant que l'eau chauffe une violente averse de grêle arrive, heureusement que nous ne sommes pas dessous !

L'averse passée nous repartons, un peu étourdis par cette rencontre improbable, l'impression d'être en une journée passés dans un autre monde. Le soleil apparaît même tandis que nous passons à la chapelle Saint-Claude.

10352_dsc09092_08-06-19.jpg

10352_dsc09093_08-06-19.jpg

10352_dsc09098_08-06-19.jpg

10352_dsc09103_08-06-19.jpg
Un coin de ciel bleu !

Après le hameau des Brémonds, nous remontons vers les crêtes en directions du col Saint-Pierre.

10352_dsc09128_08-06-19.jpg
Arrivée sur la crête

10352_dsc09129_08-06-19.jpg

Au col de Branche, la vue s'étend loin sur les crêtes des Baronnies, jusqu'au Ventoux d'un côté, et aux Alpes de l'autre.

10352_dsc09135_08-06-19.jpg

10352_dsc09136_08-06-19.jpg

10352_dsc09142_-_copie_08-06-19.jpg

10352_dsc09141_-_copie_08-06-19.jpg

10352_dsc09145_08-06-19.jpg

10352_dsc09146_-_copie_08-06-19.jpg
Point carte

Puis, raide descente dans la forêt vers la vallée de la Méouge. Nous faisons une pause lessive au bord du torrent, pour laver nos pantalons complètement recouverts de boue.

Nous installons le bivouac plus bas dans une clairière, le temps est devenu beau et la soirée est agréable.

10352_dsc09151_-_copie_08-06-19.jpg

10352_dsc09157_08-06-19.jpg

Jour 3

La nuit a été calme et le matin, il fait beau. Nous repartons vers Barret-sur-Méouge où nous arrivons bientôt.

10352_dsc09168_08-06-19.jpg

10352_dsc09169_08-06-19.jpg
Le passage de la Méouge

10352_dsc09173_08-06-19.jpg


Après une pause pour refaire les réserves d'eau, nous repartons vers la crête de la montagne de Chabre.

Un peu au-dessus du village, une chapelle à l'abandon et son cimetière. Contrairement à la veille, il fait beau et le lieu dégage une impression paisible.

10352_dsc09185_08-06-19.jpg

10352_dsc09179_08-06-19.jpg

10352_dsc09190_08-06-19.jpg

10352_dsc09188_08-06-19.jpg


10352_dsc09194_08-06-19.jpg
dans la montée

10352_dsc09207_08-06-19.jpg
en arrivant sur la crête

Nous pique-niquons au Col Saint-Ange, où nous croisons nos premiers randonneurs depuis le début.

10352_dsc09209_08-06-19.jpg
La crête de la montagne de Chabre


10352_dsc09211_08-06-19.jpg

10352_dsc09218_08-06-19.jpg
Vers la montagne de Céüse

10352_dsc09220_08-06-19.jpg


10352_dsc09219_08-06-19.jpg
Vers le nord

En descendant vers Orpierre, le chemin longe une sorte de canyon impressionnant, que je compare de façon poétique au paysage du générique des Visiteurs.

10352_dsc09227_08-06-19.jpg

10352_dsc09229_08-06-19.jpg


Nous arrivons à Orpierre vers 15 heures, mais l'épicerie n'ouvre qu'à 16h. En attendant, nous allons à la plage au bord du torrent. Nous trempons courageusement nos mollets dans l'eau froide, et j'apprends à Szut à faire des ricochets.

10352_dsc09232_08-06-19.jpg
Le rocher d'Orpierre

10352_dsc09241_tournee_08-06-19.jpg
Une rue d'Orpierre

L'épicerie est grande et on trouve tout ce qu'il faut, il y a même des fruits secs en vrac. Il faut dire que le village a l'air d'accueillir beaucoup de grimpeurs.

J'ai repéré sur la carte un pré au lieu-dit la Chaups, qui semble un bon endroit pour bivouaquer. Nous nous remettons en route sans plus tarder car la météo a prévu de la pluie pour ce soir, tandis que les grimpeurs finissent leur journée et vont prendre une bière au bar. Une douleur est apparue à mon tendon d'Achille, cela m'inquiète un peu car j'avais souffert de cela l'été dernier, au point de devoir abandonner une rando. Arrivés au pré, nous trouvons un endroit à peu près plat dans le pré pour planter la tente, sur un sol bien détrempé par les pluies des jours précédents.

A peine la tente plantée, la pluie se met à tomber, accompagnée de rafales très violentes. Je fais deux fois le tour de la tente pour enfoncer les sardines au maximum. On tente de faire chauffer de l'eau depuis l'intérieur, mais on n'arrive pas à trouver un emplacement stable pour la popote et à retenir les deux pans de la porte de la tente pour faire un auvent, à cause de la force des rafales. Au bout d'un moment l'eau bout finalement, mais j'ai mis trop alcool dans le top notch stove, et je suis obligé de laisser la popote sur le réchaud jusqu'à ce que l'alcool s'épuise sous peine d'avoir une grande flamme incontrôlable. Je dois même rajouter de l'eau car ça bout trop fort. Ce faisant je lâche quelques instants la popote qui se renverse ! il ne reste qu'un tout petit fond d'eau, pas de quoi faire gonfler la semoule. Découragés, nous prenons une barre de céréales et des fruits secs comme dîner. Je m'en veux d'avoir si mal géré la cuisine dans ces conditions délicates.

(Au passage question : comment feriez-vous dans ces conditions ?  Y-a-t-il un moyen d'éteindre un top notch stove s'il reste de l'alcool. Est-ce éventuellement possible en faisant très attention de faire la cuisine sous la tente avec la toile fermée pour se protéger du vent, ou est-ce totalement stupide ? )

Mais les ennuis ne sont pas finis. La météo avait prévu de la pluie dans la nuit, et des orages demain après-midi, mais dans la nuit l'orage arrive. Des éclairs tombent à proximité de nous. Szut a très peur, elle s'inquiète beaucoup des bâtons qui pointent vers le ciel, risqueraient d'attirer la foudre. Je suis moins paniqué mais pas du tout serein pour autant, j'essaie de me souvenir de ce que j'avais lu sur le sujet pour pouvoir la rassurer, mais je n'ai pas les idées très clair, j'ai du mal à être très convaincant. Je me promets de mieux étudier la question en rentrant. Szut voudrait plier bagage et redescendre dans la vallée, mais je trouve plus sage de ne pas sortir sous ces conditions. Au bout d'un moment l'orage finit par passer. Mais les bourrasques continuent toute la nuit, et les averses de grêle se succèdent.


Jour 4

Le lendemain matin, le vent s'est calmé et la pluie a cessé. Mais le pré est détrempé et il y a du brouillard. L'abri a parfaitement résisté. Heureusement que le X-mid est arrivé à juste temps pour cette rando ! Sans cela j'envisageais de prendre un tarp, je crois qu'on n'aurait pas trop apprécié la nuit dernière...

Nous partons rapidement sans faire chauffer d'eau. Nous montons vers le sommet du Suillet en pataugeant dans les flaques. La grèle fine qui est tombée fait comme de la neige.

10352_dsc09257_08-06-19.jpg
L'abri au matiin

Le brouillard se lève peu à peu, et en arrivant près du sommet le soleil se montre et la vue se dégage.

10352_dsc09259_08-06-19.jpg

10352_dsc09261_08-06-19.jpg

10352_dsc09265_08-06-19.jpg

Elan d'enthousiasme après les épeuves de la nuit.

10352_dsc09266_08-06-19.jpg

10352_dsc09269_08-06-19.jpg

10352_dsc09273_08-06-19.jpg

En face de nous le rocher de Beaumont, notre destination du jour, a l'air enneigé. Au sommet lui-même la vue est cachée par les arbres, peu après un panneau indique un belvédère. C'est un rocher qui surplombe la vallée du Buëch, nous nous posons là pour faire le petit déjeuner.

10352_dsc09287_08-06-19.jpg

J'essaie d'identifier tous les massifs, notamment vers le sud, le coin de la tête de l'Estrop, le Grand Coyer, le Cheval blanc...

10352_dsc09288_08-06-19.jpg

10352_dsc09292_08-06-19.jpg

10352_dsc09293_08-06-19.jpg

10352_dsc09295_tournee_08-06-19.jpg

Le chemin se poursuit sur la crête.

10352_dsc09300_08-06-19.jpg

10352_dsc09307_08-06-19.jpg

Nous resdescendons vers Trescléoux.

10352_dsc09310_08-06-19.jpg

10352_dsc09314_08-06-19.jpg

Le soleil brille maintenant, nous faisons sécher nos affaires sur un pré à côté du village.

10352_dsc09318_08-06-19.jpg


Puis c'est de nouveau la montée, vers le rocher de Beaumont.

10352_dsc09324_08-06-19.jpg

10352_dsc09328_08-06-19.jpg

10352_dsc09332_08-06-19.jpg


Le ciel a déjà l'air de se couvrir à nouveau, nous observons les nuages d'un oeil vigilant. Il ne faudrait pas être surpris par l'orage sur la crête. Il y a bien une option alternative pour redescendre rapidement de vers Montclus, mais nous sommes obligés de passer un moment sur la crête. 

Nous pique-niquons sur une pente herbeuse, au milieu de la montée.

10352_dsc09341_08-06-19.jpg


La pluie se met à tomber alors que nous arrivons sur la crête.

10352_dsc09349_08-06-19.jpg

10352_dsc09352_08-06-19.jpg



On dirait qu'il y a de l'orage au loin, aussi nous pressons la pas pour atteindre rapidement le départ de la variante qui redescend.

Nous voici donc dans la forêt, sur les flancs de la montagne. A l'occasion d'une pause je me fais cette réflexion : somme toute j'aime beaucoup ces endroits de moyenne montagne, Comparés aux crêtes, aux sommets ils sont moins spectaculaires. Mais sur ces versants où la vue ne porte pas loin, sur ces routes forestières où personne ne semble jamais passer, c'est là qu'on peut se sentir vraiment perdu. Ces endroits donnent l'impression de se ressembler tous, aussi on a l'impression d'être nulle part. Je sais qu'on est en France, mais on pourrait tout aussi bien imaginer être ailleurs, en Italie, en Grêce peut-être, pourquoi pas quelque part en Asie centrale même ?

Nous rejoignons quand même vaguement la civilisation en retombant sur une petite route au lieu-dit Arlaud. Le vallon n'est pas large, aussi nous installons le bivouac dans un pré, juste à côté de la route. Nous ne serons pas génés par le trafic. La soirée est plus tranquille qu'hier, même s'il y a la petite pluie réglementaire.


Jour 5

Le lendemain, oh joie il fait beau.

10352_dsc09359_08-06-19.jpg
Oui il fait beau !

La météo a prévu du beau temps pour aujourd'hui et demain. Nous passons à Montclus, où nous refaisons le plein d'eau. Puis commence la montée vers le rocher de Jardanne et la crête du Serre de la Bouisse.

10352_dsc09365_08-06-19.jpg

10352_dsc09367_08-06-19.jpg
vers Serres

10352_dsc09371_08-06-19.jpg
le rocher de Beaumont maintenant derrière nous

10352_dsc09382_tournee_08-06-19.jpg

Au rocher de Jardanne, nous entendons les cloches des vaches, mais nous ne les voyons pas, elle sont bien cachées dans les buissons. Nous finirons par voir une vache, ainsi que deux veaux qui s'enfuient devant nous.

Le chemin qui suit le fil de la crête est très beau, mais assez interminable.  Le sommet de Banne que nous devrons atteindre demain avant de reprendre le train, me semble tout à coup très loin.

10352_dsc09378_08-06-19.jpg

10352_dsc09387_08-06-19.jpg

10352_dsc09391_08-06-19.jpg

10352_dsc09408_08-06-19.jpg

Nous pique-niquons avant d'avoir atteint le point culminant de la crête.

10352_dsc09412_08-06-19.jpg

10352_dsc09419_08-06-19.jpg

Au collet, du Champlat, qui porte bien son nom, nous obliquons en direction de la bosse du Dufre.

10352_dsc09426_08-06-19.jpg

Nous n'allons pas repasser à un village avant ce soir, aussi j'aimerais bien trouver la source de Fontfroide  pour reprendre de l'eau. Mais c'est sans succès. L'endroit, avec cette bergerie abandonnée et tous ces arbres morts est un peu glauque et Szut est pressée de quitter ces lieux tandis que je fais vainement une dernière tentative.

10352_dsc09430_tournee_08-06-19.jpg
Il va falloir monter là-haut ?


Szut est un peu fatiguée, et n'a pas très envie de monter la grosse bosse sommitale du Dufre. Je suis un peu déçu car nous y étions déjà montés plusieurs fois autrefois avec mes parents, et j'avais envie de réveiller mes souvenirs, de refaire les mêmes photos. Szut s'en fout elle, elle était trop petite et ne se souvient plus ! Mais bon la journée a déjà été longue et je ne veux pas l'épuiser, et je repère sur la carte une autre possiblité qui nous fera monter moins haut : passer par le pas de la Lauze. Je ne sais pas encore que la montagne va me venger.

Car le sentier qui monte au col de la Lauze commence bien, en partant très raide droit dans la pente d'une combe. En fait il n'y a pas de sentier du tout malgré le balisage jaune bien présent. La pente se redresse, je donne les bâtons à Szut. Bientôt, c'est tellement raide que je dois monter à quatre pattes en plantant les mains dans la terre. Je dois même faire certains passages à flanc le ventre contre la pente. Szut s'aide en posant ses pieds dans les marches que mes pas ont fait dans la terre. On dirait un sentier italien. On a pris ce trajet pour avoir une fin de journée plus tranquille, ça nous apprendra. Je suis un peu tendu d'avoir emmené Szut dans un plan pareil, d'autant que le chemin ne semble pas coïncider pas avec la trace indiquée sur la carte ign, qui partait après la combe. J'aurais dû sentir le piège dès le départ du chemin. J'allume le gps de mon portable, qui me confirme cette obsrvation. Pour autant le balisage est bien marqué et on poursuit sur la trace, qui commence à ressembler à un sentier après le premier raidard dans la combe. Finalement, on arrive bien au pas de  la Lauze. D'en haut il semble qu'il y ait une autre trace qui pourrait correspondre au sentier indiqué sur la carte (si jamais des spécialistes du coin me lisent, je serais curieux de savoir si c'est le cas). Mais nous n'avons pas le temps de nous remettre de nos émotions car la pluie arrive accompagnée d'un vent glacial. Nous ne restons pas sur la crête et plongeons vers la station de Valdrôme en suivant un téleski.

La station est fermée en cette saison, il n'y a personne. Nous continuons en direction du col du Charron. On est fin avril, mais les arbres n'ont pas encore leurs feuilles. Il fait froid, on se croirait en novembre dans cette forêt lugubre. On trouve un coin plat pour poser la tente au col du charron à côté de la route forestière.

Jour 6

La météo avait prévu du beau temps, mais il a plu pendant la nuit, il y a eu beaucoup de vent mais nous étions bien protégés par les arbres. Au matin ce n'est toujours pas la joie, la pluie tombe par  intermittence. Nous sommes bien plus en altitude que les jours précédents et il a fait bien froid, au matin les gouttes sur la tente ont gelé. Heureusement nos matelas et nos duvets ont été assez chaud et nous avons bien dormi. Nous restons un moment dans nos sacs de couchage à écouter de la musique. Pour ne pas trop nous refroidir nous préférons ne pas cuisiner et partir rapidement. Le repliage de la tente est difficile, nos doigts sont gelés.

Nous repartons vers le col de Carabès. Dans les bois, la grêle fine qui est de nouveau tombée pendant la nuit fait comme de la neige. Szut a du mal à se réchauffer les mains, moi-même je n'ai pas très chaud, je pense que nous avons dû manger insuffisamment ces derniers jours, à cause de ces quelques repas chauds sautés.

10352_dsc09431_08-06-19.jpg
C'est le printemps !

10352_dsc09440_08-06-19.jpg
fashion week

Nous continuons sur les crêtes vers le sommet de Banne. J'espérais que le temps se lèverait, mais le ciel ne se dégage pas vraiment. Après le Roc la Tour, il y a un joli passage en crête, avec de la vue sur le Dévoluy.

10352_dsc09444_08-06-19.jpg
sur la crête

J'ai prévu de terminer la rando au col de Cabre et de redescendre en stop jusq'à Veynes, mais depuis la crête on voit qu'il y a très peu de voitures sur la route. Le train est tard ce soir mais cela nous préoccupe quand même peu.

J'aurais bien aimé pouvoir faire une longue pause au sommet de Banne, balade à la journée classique d'autrefois avec les parents, mais la météo en a décidé autrement.

10352_dsc09448_08-06-19.jpg
Au sommet de Banne

C'est sous la pluie que nous redescendons vers le col de Cabre. Nous profitons d'un répit faire pour une courte pause déjeuner, pendant laquelle je trouve le moyen de me couper un peu avec le couteau suisse, sans m'en rendre compte tout de suite car j'ai les doigts froids.

Nous arrivons au col vers 14h. C'est donc la fin de la rando. Avant de se mettre au bord de la route pour faire du stop, c'est la petite pause pour se faire beaux, enfin moins sales. Szut me prête sa brosse pour donner une allure moins absurde à mes mêches de cheveux gras.

En fait nous avons le choix pour la direction à prendre : d'un côté nous descendons à Veynes d'où part notre billet, mais nous pourrions aussi descendre de l'autre côté à Luc-en-Diois. Je préfère aller à Veynes, c'est plus grand et il y aura probablement plus de choses à faire en attendant le train. Je lève donc le pouce direction Veynes. Mais j'avais surestimé la fréquentation de la route, il n'y a qu'une voiture toutes les 5 minutes vers Luc-en-Diois, encore moins vers Veynes. Après une demi-heure sans succès dans le froid, on teste une nouvelle tactique insolite, profitant d'être deux : faire du stop dans les deux sens à la fois ! Je me mets direction Luc-en-Diois, pendant que Szut reste côté Veynes. Et ça ne rate pas, la première voiture qui passe du côté de Szut s'arrête.

Arrivés à Veynes, nous faisons un petit tour dans la ville. C'est dimanche et il n'y a personne dans les rues, ça fait bizarre, on dirait une ville fantôme. Même ici dans la vallée, il y a encore un vent glacial.

10352_dsc09452_08-06-19.jpg
Les Champs-Elysées après la finale de la coupe du monde

Nous nous réfugions vite au Snack-bar, le seul endroit ouvert, et nous passons l'après-midi à jouer aux cartes. Puis c'est le retour à Paris après avoir mangé une énorme pizza et des frites.



la liste à ajouter bientôt...

Dernière modification par Pif (10-06-2019 08:33:26)

Hors ligne

#2 09-06-2019 20:32:14

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] Une semaine dans les Baronnies provençales

Et bien, moi qui suis parti 2 semaines plus tard, j'ai eu un meilleur temps que vous !
Beaucoup de photos sont floues. Quel appareil photo avais-tu ? Un Smartphone ?


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

Hors ligne

#3 09-06-2019 23:24:39

thanjuzo
επίδοξος συνταξιούχος
Lieu : IdF
Inscription : 21-08-2015
Site Web

Re : [Récit + liste] Une semaine dans les Baronnies provençales

Jaime bien ce bocal du Buëch, c'est calme. Dommage de rater Monfroc !
Merci pour les images et le récit.

Hors ligne

#4 10-06-2019 08:29:42

Pif
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 22-03-2016

Re : [Récit + liste] Une semaine dans les Baronnies provençales

tolliv a écrit :

Et bien, moi qui suis parti 2 semaines plus tard, j'ai eu un meilleur temps que vous !
Beaucoup de photos sont floues. Quel appareil photo avais-tu ? Un Smartphone ?

C'est fou, à chaque fois que j'emmène mes frères et soeurs en rando, la météo est pourrie  smile J'aurais dû oublier la crème solaire, il aurait sans doute alors fait très beau d'après la loi de Murphy.

D'habitude je prends des photos avec un smartphone basique, mais là ce n'est même pas le cas. C'est ma soeur qui a fait les photos avec son appareil (un compact Olympus). Mais c'est vrai que je suis un peu déçu, j'espérais qu'elles seraient plus belles  smile

Hors ligne

#5 10-06-2019 10:44:17

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
Site Web

Re : [Récit + liste] Une semaine dans les Baronnies provençales

Pif a écrit :

D'habitude je prends des photos avec un smartphone basique, mais là ce n'est même pas le cas. C'est ma soeur qui a fait les photos avec son appareil (un compact Olympus). Mais c'est vrai que je suis un peu déçu, j'espérais qu'elles seraient plus belles  smile

Sur un smartphone, le capteur est plus petit, la profondeur de champ plus grande ce qui autorise plus d'erreurs de mise au point (elles seront nettes quand même).
Sur un compact, il y a moins de latitude. Elle avait peut être activé le mode manuel ? Ou l'appareil a un défaut et ne fait plus la mise au point ? Ou alors elle prend les photos en sautillant ?
C'est un appareil étanche ? Il y a des gouttes d'eau sur certaines photos ..
Le flou peut quand même se corriger à postériori et dans une certaine mesure, avec un logiciel dédié.

Il y a quand même des photos nettes. Celles avec les sommets enneigés et les branches en premier plan est top.

En tous cas, les Baronnies c'est super grand car il n'y a aucune partie en commun avec ce que j'ai parcouru !


"La vie est trop courte pour être petite"

Mes récits , mes bricolages et quelques idées saugrenues : ---->> ICI <<----

Hors ligne

#6 10-06-2019 11:55:30

Pif
Membre
Lieu : Paris
Inscription : 22-03-2016

Re : [Récit + liste] Une semaine dans les Baronnies provençales

Je ne sais pas trop comment elle s'y est prise pour prendre les photos, je crois que l'appareil était en mode auto. Tout à coup il me vient un doute : si ça se trouve elle n'a pas compris qu'il faut appuyer à moitié pour faire la mise au point, ou bien elle oublie (c'est vrai qu'avec les smartphones il n'y a plus ça smile )

Oui c'est grand les Baronnies ! un des bon côtés de l'itinéraire qu'on a suivi est qu'on est sur les crêtes au bord des vallées du Buëch et de la Durance, du coup on a de belles vues sur les montagnes plus hautes en face, qui étaient bien enneigées en avril.

Pour les autres coins c'est simple il faudra revenir smile

Hors ligne

Pied de page des forums