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#1 14-06-2019 12:23:30

Naxh
Marmotte Pyrénéenne
Lieu : Bordeaux
Inscription : 28-07-2015
Site Web

[Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Reconnaissance camp itinérant 2019

Dates : 8, 9 et 10 juin 2019

Participants :

  • Eloi

  • Highpictv

  • Naxh

  • Richardu63

  • Zaack77

Ma liste : https://lighterpack.com/r/f73jg3

Itinéraire :
Trace étape 1 - Trace étape 2 - Trace étape 3

L’idée de ce week-end était donc d’effectuer une reconnaissance des trois premiers jours du camp itinérant de juillet. Vérifier que les points de bivouac puissent accueillir presque 40 tentes, que l’itinéraire soit adapté à tous et qu’il n’y ai pas de surprise qu’il serait malvenu de découvrir en étant un groupe de… 40 !

Nous nous sommes donc tous rejoints vendredi soir au parking de la Fruitière. Quelques brefs échanges, pendant que certains parlent retrouvailles, d’autres font connaissance.
Les bras de Morphée seront rejoint à une heure bien précoce par rapport à mon rythme habituel. Mais le programme de demain est chargé et je sens déjà qu’il va falloir que je m’encorde au groupe si je ne veux pas les perdre !

Samedi, réveil à 5h40. Le réveil n’aura pas eu le temps de sonner. La nuit a été fraîche mais ce matin le ciel est clair. Tant mieux, les prévisions météos ne savaient s’accorder sur le climat du week-end. Commencer sous le soleil a au moins le mérite d’être motivant.
Nous démarrons à 7h pétantes, en remontant par un large sentier le gave du Lutour. Une marche d’approche assez roulante et plate, qui permet de se mettre en jambe avant d’attaquer une petite grimpette dans la forêt qui nous mènera au refuge de Russell.

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La montée en lacets se fera à mon rythme puisque je “mène” le groupe. Lentement mais sûrement, le refuge se dessine devant nous.
Après quelques minutes de pause pour avaler quelques graines, nous reprenons notre chemin en direction du replat herbeux au dessus du refuge, qui devrait accueillir notre premier bivouac dans un mois. Replat herbeux qui a plus l’air d’un terrain vague bossu… Ca ne semble pas évident de caser 40 tentes confortablement ici. Nous repartirons pour le moins… Interrogateurs.

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Direction le col de Culaus maintenant. Je commence à me distancer du groupe qui part devant. Le terrain évolue petit à petit, l’herbe laissant de plus en plus de place aux cailloux et les premiers névés faisant leur apparition.

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Nous suivons un sentier qui s’interrompt régulièrement sur des petites portions de pierrier. Le minéral a maintenant pris le pas sur le végétal. Nous ne croisons personne en cette première journée, le lieu semble sauvage et préservé, ce qui est loin d’être déplaisant.
Au loin, notre objectif se montre. Le reste du groupe s’arrête régulièrement pour me laisser les rattraper.

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Vers 11 heures, nous arrivons au col. Sur l’autre versan, la neige domine clairement et métamorphose le paysage. Nous avons déjà fait 1200 m de dénivelé, en 4 heures.
Si ça ne fait pas frémir les machines qui m’accompagnent, moi je suis plutôt fière ! Et j’ai faim aussi.
Habituée à prévoir des itinéraires plus courts, avec du temps en rab pour les pauses (décidément, ils en font des choses cette marque !), je me confronte à un rythme bien différent de ce que je connais. Je ne serai tout de même pas trop maltraitée (pas encore) et on me laissera avaler quelques graines et tranches de saucisson pour refaire le plein d'énergie, avant d’attaquer la descente. “Il n’y a plus rien à faire” qu’on me disait. Ha, ha, ha.

Je décide de chausser les crampons afin d’être assurée et à l’aise pour la descente du col. La neige ne nécessitera en réalité pas d’équipement spécifique. Elle est un peu molle, juste ce qu’il faut pour descendre confortablement.
Mais au moins, je n’aurais pas fait que les porter sur mon dos.

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La zone semble très minérale, sous la neige se trouve certainement un immense pierrier moins agréable à franchir que cette crème glacée accueillante. Mais en l’occurrence, on avance bien en direction d’un petit lac sans nom en amont du ravin du lac noir.
Le groupe fait un peu l’accordéon et les premiers arrivés commenceront à s’installer en étendant tarp et tentes qui étaient encore humides de la nuit.

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Nous nous installons donc au bord de ce petit lac, jonché d’une jolie banquise qui va et vient au gré du vent. Le spot est parfait pour tremper les pieds et tester mes aigües grâce à des herbes bien piquantes qui permettent de prendre conscience de l’utilité d’un sit pad lol

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Nous finirons par quitter ce petit lieu paradisiaque sans que je n’ai osé tremper plus que mes chevilles dans l’eau glaciale mais revigorante du lac.
Un dernier tour d’horizon pour vérifier que l’on n’oublie rien. Rien ne sera oublié tout au long de ce week-end, sauf moi quelques fois lol

Nous nous engouffrons donc dans le ravin du lac noir. Le nom de ce lieu est aussi sombre que ce qu’il nous réserve. Enfin, de mon point de vue …
Mes trois comparses semblent évoluer comme des isards sur ce terrain minéral, tandis que je peine à trouver le bon jeu de jambe pour avancer à un rythme acceptable.

Plus les cailloux passent, plus je m’éloigne du groupe. Une succession de gros blocs en descente légère me met à rude épreuve. Il ne fait pas bon d’avoir de petites jambes en montagne et il fait encore moins bon de ne pas avoir suffisamment confiance en lesdites jambes.

Je vois régulièrement une tête se retourner pour voir où j’en suis. Toujours trop loin mais toujours là, c’est le principal. Je ne me sens pas perdue, ni même épuisée au fond. J’ai du mal à décrire ce que je ressens sur le moment, si ce n’est de l’agacement. En haute montagne les pierriers sont fréquents, mais celui-ci est particulièrement long et éprouvant. La solitude ne m’aide pas à voir le verre à moitié plein et je me prête à des pensées plus ou moins sombres et pessimistes quant à cet itinéraire. Clairement, je n’ai AUCUNE envie de repasser deux heures dans cet horrible ravin.

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Deux heures, c’est le temps qu’il m’aura fallu pour le traverser. A la fin, le groupe m’attend sur un petit promontoir herbeux. Ma mine déconfite à l’arrivée en dit long sur mes pensées. Et ma facilité à m’exprimer aussi lol
Quoi, moi, je râle ? Jaaaaaamais.

Nous discutons un peu, et débriefons à propos de l’itinéraire que nous avons fait jusqu’à présent. Nous sommes là pour reconnaître les lieux, et vérifier si tout est ok pour y emmener 40 personnes, de niveau variable et surtout, qui sont là pour profiter (et nous aussi…).
Malheureusement, le tableau est plutôt mitigé. La perspective de passer un premier bivouac dans une zone sans endroit plat puis d’enchaîner sur deux heures de pierrier plutôt pénible ne nous met pas en joie. Si cela m’agace, il est fort probable que sur 40 personnes, je ne sois pas la seule à l’être.

En regardant un peu nos GPS et le terrain autour de nous, nous apercevons un sentier qui s’élève en direction de la crête. Selon la carte, ce sentier permettrait d’éviter une grande partie du pierrier. Voilà une plutôt bonne nouvelle. Toutefois, nous ne savons pas ce que réserve ce sentier. La crête semble plutôt large, il ne s’agit pas d’une arête aérienne, donc ça devrait être envisageable.
Ca ne résoud pas la question du premier bivouac pourri, mais ça offre au moins la perspective d’un itinéraire plus agréable pour la deuxième étape.

Nous nous remettons en route, à présent nous sommes sur un sentier et apercevons en contre-bas un immense replat herbeux qui semble être un spot de bivouac parfait. Nous laissons derrière nous le sublime lac suspendu d’Antarrouyes qui se déverse dans la vallée.

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Nous franchissons une petite portion de sentier en balcon, qui s’élève au dessus de la vallée. Le paysage est splendide, nous sommes à une vallée de Gèdre, où j’étais deux semaines auparavant. Ca a un côté un peu magique je trouve, d’imaginer cet enchaînement de sommets, qui abritent des vallées plus belles les unes que les autres.

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Nous apercevons la cabane de Cestrède, le lac du même nom et le fameux spot de bivouac qui sera notre point final pour cette première journée de reconnaissance. Je confie à mes comparses que ces quelques minutes dans cette vallée suspendue suffisent à me faire oublier les deux longues heures dans le pierrier. On me charrie en me demandant si je veux y retourner. NON ! Faut pas déconner quand même tongue

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Nous faisons le plein d’eau à la cabane de Cestrède, qui semble d’ailleurs occupée, mais à part du matériel laissé tel quel, pas de signe de vie à l’horizon…

Arrivés sur notre replat herbeux, pas de mauvaise surprise, le coin est parfait ! Il y a de l’eau (mais pas sous nos fesses !), le sol est plat, l’herbe est douce (je ne pourrai pas travailler mes aigües ce soir). La recette est complète pour s’adonner à une délicieuse sieste sous les derniers rayons de soleil.

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Vers 18 heures, nous entamons le montage des abris, la toilette pour les gens propres et la préparation de l’apéro. Ah ben non finalement, pas d’apéro de prévu. Tout ce sérieux en est presque inquiétant lol
Nous en profiterons pour débattre des divers moyen de chauffe. Gaz, alcool et Esbit sont représentés lors de cette sortie. La trailstar servira de salle à manger où, comme à chaque sortie MUL, des échanges de nourriture divers et variés seront engagés.
Si ma vitesse de progression n’aura pas fait l’unanimité, le partage de ma mousse au chocolat semble me faire gagner des points.
Yes ! Ils ne vont pas essayer de m’abandonner près d’un arbre tout de suite tongue

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Nous regagnerons chacun nos abris, à une heure des plus raisonnables. Rendez-vous demain matin à 6 heures, pour de nouvelles aventures …

Dernière modification par Naxh (14-06-2019 15:16:39)


« L'homme qui va à pied, préparé à camper à toute place et par tout temps est le plus indépendant sur terre. »
Mon trombi de Marmotte ici.

Liste de base, 3 saisons : https://lighterpack.com/r/7km93j

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#2 14-06-2019 13:17:12

highpictv
dit "Hichpyche"
Lieu : Talence, Bidart ou Aragnouet
Inscription : 01-06-2005
Site Web

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Naxh a écrit :

Yes ! Ils ne vont pas essayer de m’abandonner près d’un arbre tout de suite

Faut dire qu'il n'y avait plus d'arbre à cet endroit big_smile


- Mieux vaut être mort en vallée d'Aure que vivant en vallée de Campan (proverbe local) -
Mes randos dans mon trombino.

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#3 14-06-2019 13:51:17

Eloi
Bigfoot
Lieu : Toulouse
Inscription : 27-04-2010

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

@Naxh : Merci de t'être lancée dans la rédaction du récit.
C'est intéressant de lire ton ressenti à tête reposée. C'est vrai qu'on ne se rend pas forcément compte quand on gambade 500m devant, de la solitude et du sentiment d'abandon qu'on peut ressentir quand on est à l'arrière.

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#4 14-06-2019 15:11:46

Naxh
Marmotte Pyrénéenne
Lieu : Bordeaux
Inscription : 28-07-2015
Site Web

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Dimanche, ouverture des yeux à 5h50, le réveil n’aura pas le temps de sonner encore une fois. Il faut croire que le rythme de la semaine est bien ancré et puis … je n’ai pas envie d’être la dernière à plier.

La nuit a été sèche, il n’y a pas une seule goutte d’eau sur les abris. J’ai eu trop chaud cette nuit, je me suis endormie avec ma doudoune (Rab Infinity Jacket) dans mon duvet fermé (Valandré Mirage). Autant dire que j’étais parée à des températures négatives, alors que le mercure n’est probablement pas descendu sous les 7°.

Nous nous retrouvons tous pour le petit déjeuner. On termine de remballer et peu avant 7h, nous sommes prêts à nous mettre en route, jupes de pluies enfilées pour certains. Le ciel laisse apparaître quelques nuages et nous crache une ou deux gouttes par moment.

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Le soleil s’élève doucement au dessus des sommets, le paysage est somptueux.

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Nous retrouvons rapidement un paysage minéral et un point sur la carte nous fait réaliser que nous sommes du mauvais côté du torrent. Nous avançons dans l’espoir de trouver un endroit où la traversée sera plus simple, mais il va en s’élargissant.
Mes 4 comparses se décident donc à prendre un peu d’élan pour sauter de rocher en rocher, mais je m’en sens totalement incapable…
Je suis paralysée par une peur irrationnelle avec cette impression que je vais tomber et me faire mal. (Note à moi-même : faire des trucs débiles un peu plus souvent, se sortir les doigts du c** et m’entraîner au saut en longueur).

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Zaack77 se dévoue donc pour m’accompagner sur une portion où l’eau n’est pas très profonde. Nous nous déchaussons et traversons ainsi.
Ca réveille, de bon matin. Il n’est même pas 7h30 et nos pieds sont déjà gelés. Remettre les chaussettes chaudes procure une sensation de bien-être immédiate. Nous nous remettons en route.

Mon moral est un peu dans les chaussettes, avec le recul j’ai même du mal à comprendre pourquoi ce court épisode m’a tant ébranlée. Je me souviens regarder l’heure à un instant, et constater que “punaise, il est 8h30 et je suis déjà KO”. La vallée est pourtant magnifique, au loin un cirque nous attend et nous évoluons sur un sentier.
Je regretterais de ne pas avoir pris plus de plaisir sur cette portion si … Non en fait, vous verrez plus tard pourquoi je ne regrette finalement pas tongue

D’autres sont bien loin de ces considérations et profitent du cheminement pour parfaire leurs postures de Yoga tongue

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Arrivés au dessus du lacot d’Era Oule, nous faisons une courte pause près d’un rocher, qui semble agir en antenne relai. Nous avons tous du réseau ! Nous en profitons donc pour nous reconnecter rapidement et donner des nouvelles à nos proches.
R’gardez moi ces geeks…

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Le col de Malh(eur !) Arrouy se dessine au loin. Il me semble encore bien loin, pourtant on me rassure “après le col, la journée est finie, il ne reste plus rien à faire !”. Voilà une phrase qui m’encourage. Je nous imagine déjà flâner au grès de nos envies après ce col, avancer dans le but de faire un repérage des lacs et de choisir celui qui sera le plus adapté pour notre futur bivouac, un mois plus tard.

Nous nous remettons donc en marche, sacs sur le dos et bâtons aux mains, pour monter en direction de ce col. Nous commençons par une pente herbeuse sans sentier et plutôt raide, qui se termine sur une langue de neige avec un léger dévers.

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Les photos écrasent les pentes, mais l’endroit est assez impressionnant. Aucun sentier ne se dessine, seulement un immense pierrier bien croulant dans lequel nous sommes censés évoluer pour atteindre un col qui semble des plus abrupts.

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Une fois sur le pierrier, la progression devient de plus en plus délicate. Les pierres ne tiennent pas sous nos pieds, on a toutes les chances de glisser ou mieux, d’assommer un de nos coéquipiers.
En visu, nous avons plusieurs cols et il nous est difficile de déterminer l’endroit par lequel le franchissement sera le plus aisé. Highpich part donc en éclaireur, pendant que nous restons perchés sur nos nids d’aigle.

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Je ne suis vraiment pas à l’aise sur mon perchoir alors on essaie de se détendre en parlant de choses et d’autres. Nous ne voyons plus Highpich, les minutes semblent durer une éternité. Nous choisissons donc de nous avancer et de commencer à progresser dans le pierrier pour le rejoindre. “S’il ne nous a rien dit c’est que c’est bon”.
Chaque pas nécessite une réflexion particulière, chaque fois que j’entends qu’un caillou commence à glisser, mon corps tressaille. Je suis pétrifiée à l’idée de me prendre une pierre à pleine vitesse dans les tibias.
Soudain, nous revoyons Highpich ! Quelle bonne surprise. Ou pas.
Il nous dit que ça ne passe pas, qu’il faut faire demi-tour. Haha, qu’il est taquin, nous prenons son affirmation pour une blague. En revanche, si c’est une blague, pourquoi redescendrait-il vers nous ?
Non, ce n’est pas une blague. Malh(eur!) Arrouy ne passe pas. Ce col à 2745 mètres d’altitude est encore enneigé et la pente est impressionnante de l’autre côté.
Face à la diminution de l’enneigement, une grande partie du groupe n’est chaussé que de trails et ne porte dans son sac que des petits crampons alu 6 pointes et pas de piolet.
Le franchissement ne serait pas des plus prudents dans ces conditions, en plus je ne suis pas franchement à l’aise.

Il me faudra quelques secondes pour comprendre que “ça ne passe pas” signifie “faire demi-tour”. Demi-tour : Le pierrier croulant, le ruisseau, le pierrier de gros blocs, le pierrier de gros blocs et encore le pierrier de gros blocs. J’hésite un instant entre rire et pleurer.
Et je déciderai finalement de pleurer. Mais pas longtemps, faut pas déconner quand même, juste de quoi m’embuer les yeux et devoir m’arrêter un pas, le temps de les sécher.

Nous voilà donc à rebrousser chemin, en descendant ce pierrier croulant et instable. A cet instant, je songe vraiment à remplacer ma passion pour la randonnée par une passion pour le scrabble. Pourquoi diable, avons-nous besoin de sortir de notre petit confort sécurisant pour venir se mettre dans des situations si improbables et flippantes ?

Peut-être parce que dans ces situations, on se sent vraiment vivre, parce qu’à côté de ces situations ubuesques, il y a des heures et des heures de partage, de fous-rires, de rencontres. Parce qu’il y a des hectares de paysages à couper le souffle, parce qu’il se créé des souvenirs inoubliables qui marquent notre esprit à jamais. Peut-être parce que finalement, c’est ça qui me rend le plus heureuse ?

Sur le moment en tous cas, ce n’est pas ce que je me dis. Je peste intérieurement sur la situation et je n’ai qu’une hâte : retrouver un sol palpable, qui ne croule pas sous nos pieds et qui me procure à nouveau un tout petit sentiment de sécurité.
L’arrivée à la langue de neige sera libératrice, il faudra quelques secondes pour la traverser avant de rejoindre un téton herbeux sur lequel on fera une pause debriefing.
“Do you want a hot beverage ?”

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Nous sommes tous assez déçus de ne pas avoir pu franchir ce col. Toutefois, c’est bien le coeur de notre “mission” ici. Vérifier si cet itinéraire sera adapté pour un camp itinérant à 40. Et clairement, dans un mois, le col ne sera pas déneigé, et il n’est pas question de s’y engager sans équipement.
Nous allons devoir trouver une alternative. Pour l’heure, il faut surtout faire demi-tour. Aucun autre col ne nous permettrait de rejoindre la prochaine étape, notre mission se termine ici.

La descente herbeuse se franchit rapidement, je m’autoriserai même une petite session de “fesses” pour rendre ce demi-tour un peu plus fun. Nous passerons tous la cinquième une fois arrivés sur le sentier.
Si mon état d’esprit à l’aller ne m’avait pas permis de profiter du lieu, au retour il en est autrement. Une fois la déception du demi-tour digérée, je profite de ce sentier assez roulant pour me délier les jambes et accélérer le pas. Il y a juste ce qu’il faut de pente et de cailloux pour y prendre du plaisir et se vider un peu la tête !

Nous apercevrons rapidement le spot de bivouac qui nous avait accueilli pour la nuit. Il faut toutefois retraverser le torrent pour le rejoindre.

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Rebelotte… Je me pétrifie à l’idée de sauter.
Zaack se dévouera à nouveau pour traverser avec moi, tels des va-nu-pieds  ! L’eau est toujours aussi froide et cette fois-ci, les chaussettes chaudes ne me procurent pas tout de suite du confort. J’ai l’impression qu’on me transperce les pieds avec des aiguilles. J’admire ceux qui randonnent dans des endroits où les traversées de torrent sont continuelles  roll

De retour aux replats qui nous ont accueilli pour la nuit, nous décidons de faire notre pause repas. J’en profiterai pour réclamer le “hot beverage” promis quelques minutes plus tôt. (Note à moi même : penser à prendre du café soluble, c’était une petite minute de bonheur !).

Nous ferons d’ailleurs la découverte d’un étrange insecte à l’allure d’une fourmie agrandie X50. Si quelqu’un sait de quoi il s’agit, je serais curieuse d’en connaître le nom wink

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L’arrivée de la pluie nous fera décamper et permettra d’expérimenter encore ce fameux sortilège : il suffit de s’équiper contre la pluie pour la faire fuir.
Eloi prendra ce rôle avec sérieux et pertinence, puisque la pluie ne nous embêtera plus de la journée !

Passage à la cabane de Cestrède où nous refaisons le plein d’eau. L’eau n’est VRAIMENT pas un problème sur cet itinéraire. Il y en a de partout, un simple gobelait suffirait. J’ai même fait le pari de laisser mon filtre à la voiture. Ruisseaux, torrent, lac l’eau fut claire de partout et personne ne fut malade wink

Nous remontons ensuite jusqu’au lac d’Antarrouyes, le paysage y est toujours aussi somptueux, on ne peut pas se lasser de cela.

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La veille, à la sortie du pierrier infernal, nous avions remarqué un sentier qui s’élevait vers la crête. Nous décidons donc d’emprunter ce sentier afin d’éviter le pierrier. Nous ne savons pas vraiment combien de temps le sentier durera, ni même s’il se termine sur une zone accessible. Le comble serait qu’il s'interrompt brutalement sur une barre rocheuse, nous obligeant à faire demi-tour et rejoindre le pierrier.
Je dois être consciente que c’est une éventualité. Challenge accepted.

Le sentier s’élève donc progressivement nous offrant des vues plongeantes sur la vallée sauvage que nous venons de traverser. L’endroit est vraiment unique, préservé et très intimiste. Je ne peux m’empêcher d’avoir le coeur serré de devoir amputer le programme de ces trois premières étapes (qui seront évidemment remplacées, pas d’inquiétude wink ).

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Des petites retenues d’eau se sont formées au creux de cette large crête.

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Toutes les bonnes choses ont une fin, et la crête ne pourra pas nous mener jusqu’au petit lac sans nom où nous avions mangé la veille et sur lequel nous comptons jeter notre dévolu pour le bivouac de ce soir.
Le sentier de crête touche à sa fin et nous devons redescendre dans ce ravin. Pas de barre rocheuse à l’horizon, nous pouvons redescendre dans le pierrier sans encombre. La distance à parcourir en son sein reste bien raisonnable par rapport à la veille et nous avançons groupé.
Nous ne tarderons pas non plus à retrouver des zones enneigées, qui permettent de casser la monotonie de l'enchaînement de gros blocs.

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La bonne humeur est de la partie, le soleil nous chauffe les pommettes et le dos. C’est avec une idée commune d’aller faire trempette que nous approchons notre bivouac du soir.
La fin du pierrier se franchie effectivement plus facilement en montée, que la veille en descente. Ne pas être seule 300 mètres derrière change aussi considérablement l’état d’esprit.

Notre petit lac sans nom se dévoile enfin, derrière quelques gros blocs qui semblent le protéger.
Trois zones à peu près plates semblent n’attendre que nos abris. Mais le montage sera pour plus tard. Le soleil tape et une brise chaude nous encourage à nous rapprocher de l’eau.
Les premières secondes demanderont un peu de courage mais je ne tarderai pas à rentrer dans l’eau jusqu’à la taille. L’instant est savoureux… L’eau froide saisissante de prime abord, laisse ensuite place à un relâchement complet des muscles. Le vent chaud nous sèche instantanément et une pierre chaude m’accueillera pour l’heure à suivre afin de parfaire mon bronzage  cool

Chacun trouvera sa place pour profiter d’une sieste des plus agréables…

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Nous profiterons de ce moment délicieux jusqu’aux derniers rayons de soleil avant de s'atteler à monter chacun nos abris.

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A nouveau, nous nous regrouperons dans la trailstar pour ce dernier dîner du week-end. Demain, nous prévoyons de terminer tôt, pour manger au restaurant à Cauterets. Nous partageons donc ce qu’il nous reste.
Saucisson, fromage, bresaola, pain en apéro, puis soupes ou lyophilisés… Voilà un repas qui devrait nous tenir au corps un petit moment !

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Le brouillard monte au fur et à mesure que le soleil se couche, la nuit s’annonce plus humide que les précédentes…
Après notre copieux repas et quelques litres de thé, nous regagnons nos abris pour la dernière nuit de ce week-end. Cette fois-ci, je prends soin d’enlever ma doudoune avant de me faufiler dans mon duvet.
Je m’endormirai comme un bébé en quelques minutes seulement.

Vers 2h, un bruit métallique suivi d’un claquement de toile me sort des bras de Morphée. Oui, vous avez tous reconnu le bruit typique d’une sardine qui décide de se faire la malle ! J’allume ma loupiotte pour trouver la coupable mais … Toutes les sardines sont bien en place. J’en déduis donc que ça ne vient pas de mon abris.
Le vent souffle et très rapidement, la pluie s’en mêle. N’ayant pas pensé à resserrer la capuche de ma Gatewood avant de me coucher, je ne tarderai pas à me prendre de grosses gouttes sur la tronche. Je resserre rapidement la capuche en daignant enfin me hisser hors de mon duvet.
Soudain, le ciel s’illumine, je vois le lac comme en plein jour… Trois secondes plus tard, un grondement annoncera le début de l’orage.
Une frontale s’allume dans la trailstar, je ne suis donc pas la seule à être réveillée. La pluie est de plus en plus forte et les éclairs sur multiplient, tandis que le temps entre l’éclair et le grondement est de plus en plus maigre. L’orage se rapproche, ce n’est que le début …
Je ressens un mélange de peur et d’excitation. C’est mon premier orage en montagne et l’orage m’a toujours fascinée, donc je suis presque ravie d’être aux premières loges pour l’admirer. Pour autant, un petit brin de raison me rappelle que c’est dangereux tout de même et qu’aussi fascinant soit-il, ce serait mieux qu’il passe rapidement !

J’entends alors les voix de Zaack et Highpich, ok ils sont réveillés (et vivants lol ) eux aussi ! Je me demande tout de même combien de temps mon abris va tenir… Ce n’est jamais qu’un montage avec un bâton retourné et je n’ai jamais essuyé de nuit aussi perturbée avec. Je me demande s’il ne ferait pas meilleur d’être dans une “vraie tente”.
Highpich me demande alors si tout va bien, ce à quoi je m’empresse de répondre avec une pointe de sarcasme que c’est une nuit très reposante. Je leur demande à mon tour si tout va bien… Ils prennent l’eau !
Finalement, il fait meilleur rester sous mon abris.

A plusieurs reprises, j’essaie de me rendormir, mais les grondements incessants et les éclairs gardent mon esprit en alerte. Sans compter que toute cette eau qui coule, ça donne envie de faire pipi bon sang. Mais vu le temps, aucune envie de sortir de l’abris.
Vers 4 heures, le temps commencera à se calmer. Quelques répliques orageuses viendront briser le silence par moment mais je ne tarderai pas à regagner les bras de Morphée, pour profiter de deux heures de sommeil supplémentaires…


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#5 14-06-2019 15:28:36

Shanx
Sanglier MUL
Lieu : Probablement au boulot :(
Inscription : 22-04-2012
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Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Naxh a écrit :

Nous voilà donc à rebrousser chemin, en descendant ce pierrier croulant et instable. A cet instant, je songe vraiment à remplacer ma passion pour la randonnée par une passion pour le scrabble. Pourquoi diable, avons-nous besoin de sortir de notre petit confort sécurisant pour venir se mettre dans des situations si improbables et flippantes ?

Si ça peut te motiver, une petite anecdote perso : il y a quelques années, alors que je commençais tout juste la rando en montagne, j'ai décidé de faire une traversée du Vercors qui passait notamment par les Moucherolles. Or, la montée nord de la grande Moucherolle est quelque peu... aérienne. Je me suis forcé à monter, mais j'ai terminé avec les jambes flageolantes et avec beaucoup d'interrogations quant à la descente (heureusement plus facile). Je me suis promis quelque chose du genre "plus jamais ça".

Depuis, je refais cette rando au moins une fois par an et c'est un passage que j'apprécie beaucoup. big_smile On a tous nos faiblesses, mais en pratiquant on progresse et rapidement on laisse nos peurs derrière.

(Bon, par contre c'est peut-être bien si vous changez ce parcours pour le camp tongue )


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#6 14-06-2019 15:37:40

Stéphane_33
Membre
Lieu : Bordeaux
Inscription : 05-12-2018

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Ça c'est de la reconnaissance  yikes
Dommage, l'itinéraire avait l'air vraiment sympa, mais c'est vrai que le col de Malh Arrouy et ses courbes de niveau bien resserrées ne doit pas être une partie de plaisir ... Je suis le nez sur la carte, avez-vous déjà réfléchi à des alternatives ?

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#7 14-06-2019 16:17:09

Naxh
Marmotte Pyrénéenne
Lieu : Bordeaux
Inscription : 28-07-2015
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Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Lundi, 5h40 mes yeux s’ouvrent. L’envie de faire pipi ne m’accordera pas les vingt minutes restantes jusqu’à ce que mon réveil sonne. Je ne l’aurai décidément pas entendu du week-end.
Je m’extirpe donc de mon duvet et enfile mes chaussures péniblement. Je suis vaseuse, j’ai les yeux qui collent, les quelques pas pour s’éloigner des abris sont très approximatifs. Serait-ce dû à la nuit perturbée ? Ou juste un réveil dans une mauvaise phase de sommeil ? Quoi qu’il en soit, je suis un véritable zombie.

A partir de 6h, je vois de l’activité sous les autres abris. Nous sommes dans la purée de pois, les abris sont trempés, la nuit a effectivement été mille fois plus humide que les précédentes.
Nous nous retrouvons pour la dernière fois sous la trailstar afin de prendre nos petits déjeuner au sec. Je peine à avaler quoi que ce soit, j’ai l’impression de me payer une gueule de bois sauf … que je n’ai pas bu !

Une fois nos petits déjeuner engloutis, nous nous attelons à plier notre bazar. Tout est humide, les duvets, les matelas, les toiles des abris.

9866_rangement_lundi_matin_14-06-19.jpeg

Notre objectif du jour : arriver aux alentours de 11h au parking, afin d’avoir le temps de se changer pour finir au restaurant. Pour la première fois du week-end, nous nous mettrons en route un peu après l’heure de départ convenue : 7h10 !

Nous entamons la montée vers le col de Culaus, qui débute dans un éboulis avant de rejoindre la partie enneigée.

9866_22_-_lundi_matin_14-06-19.jpeg

Je suis sur les talons d’Highpich, qui m’aide à trouver mon rythme. Effectivement, des petits pas plus réguliers et une montée en lacets sont bien plus économiques qu’une montée tout droit, trop vite où je me mets dans le rouge en moins de 20 secondes…
Je le suis alors sagement et agréablement puisque ce rythme me convient vraiment bien et me permets de monter agréablement.

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Nous atteindrons assez rapidement la partie enneigée, que je suis ravie de retrouver. La neige a une consistance parfaite, nul besoin de s’équiper pour y progresser et évidemment, le sol est lissé. L’effort pour les jambes est bien moindre, il n’y a qu’à tirer tout droit, le col s’élève face à nous.

9866_vue_col_culaus_14-06-19.jpeg

Le ciel semble dégagé de l’autre côté du col, nous espérons redescendre avec le ciel bleu ! Pour l’instant, le brouillard ne nous lâche pas d’une semelle, l’ambiance est particulière mais reste appréciable.

9866_montee_col_culaus_14-06-19.jpeg

9866_24_14-06-19.jpeg

Une heure après notre départ, nous arrivons au col. Il ne nous reste maintenant plus que de la descente pour rejoindre le parking. Malheureusement, le brouillard semble bien décidé à nous suivre, encore…
Nous poursuivons donc sur le sentier qui descend en lacets avant de rejoindre une vaste zone où s’alternent gros blocs et zones enneigées.

9866_27_14-06-19.jpeg

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On me suggérera à un moment de traverser une étendue de neige “à la brasse”. Ce n’est qu’une fois dedans que je comprendrais pourquoi wink

Vidéo ici

La neige se fera de plus en plus moribonde et nous atteindrons rapidement un sentier se faufilant entre des buissons détrempés. Nos jambes de pantalon n’y résisteront pas longtemps et il ne faudra que quelques minutes pour qu’on soit tous trempés des genoux aux pieds !

Richard et Highpich rejoindront les premiers le refuge de Russell, où ils feront la rencontre d’un couple qui venait d’y passer la nuit, après avoir fait un peu de grimpette dans les alentours.
Eloi, Zaack et moi les rejoindront quelques minutes plus tard. Nous nous y accorderons une courte pause, durant laquelle j’avalerai un cracker pour me faire patienter jusqu’au resto.

Le temps est vraiment pourri, nous sommes dans le brouillard ET sous la pluie. Chacun pense aux vêtements secs qu’ils vont pouvoir enfiler en regagnant les voitures. Sauf moi, qui n’ai pas prévu de rechange. Erreur de noob tongue
C’est à la queue-leu-leu que nous quitterons le refuge de Russell. Le sentier forestier permet de passer la cinquième. Les jambes se délient à nouveau après des heures de retenue et de concentration entre les éboulis rocheux. De plus, le temps ne prête pas à la flannerie, nous sommes pressés d’en terminer.

Quelques vaches nous regarderont passer, contemplatives comme à leurs habitudes...

9866_30_14-06-19.jpeg

Assez rapidement, nous retrouverons le sentier long et plat longeant le gave du Lutour. A partir de là, le groupe jouera à l’accordéon, chacun partant à son rythme à destination du parking.

9866_31_14-06-19.jpeg

Vers 11h30, l’ensemble du groupe aura rejoint le parking. Je me flagelle intérieurement de ne pas avoir prévu de tenue de rechange quand je vois tout le monde enfiler des fringues sèches et confortables… Mon pantalon est froid et humide, mes chaussures sont remplies d’eau et chacun de mes pas fait “floc floc”. Je retiendrai la leçon pour la prochaine fois !

Nous nous mettons alors en route direction Cauterets, en quête d’un restaurant qui serait prêt à nous sustenter.
Les torrents le long de la route sont déchaînés, il s’écoule des milliers de litre d’eau, la puissance de tout ça est à peine imaginable.

9866_32_-_cauterets_14-06-19.jpeg

Notre choix s’arrêtera sur une crêperie, consciencieusement gardée par un sublime patou. Nous nous installerons près du radiateur afin de profiter de cet ultime moment de convivialité après ces trois jours passés loin de la civilisation.

9866_resto_14-06-19.jpeg

Je tiens à remercier du fond du coeur mes quatre comparses qui m’ont accompagnée tout au long de ce week-end. A plusieurs reprises, le mental m’a fait défaut mais je n’en tire que du positif. Chaque randonnée est riche en apprentissage et en découvertes. Sortir de sa zone de confort permet de se dépasser et de progresser.
Je ne compte pas les instants de convivialités qui en quelques minutes éradiquent toutes les pensées négatives qui peuvent nous passer par l’esprit en chemin.
Nous avons découvert une vallée sauvage et préservée, de toute beauté, dans laquelle je me ferais un plaisir de retourner...

Et maintenant, nous vous préparons sagement une alternative à ces premières étapes amputées au camp itinérant wink
Les nouvelles étapes seront communiquées très prochainement.

Dernière modification par Naxh (14-06-2019 16:18:54)


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#8 14-06-2019 16:43:55

Archimboldi
Membre
Lieu : Ch'nord
Inscription : 12-03-2012

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Elles n'ont pas l'air bien cuites ces frites, je crois que le 2e bain à 180° a été oublié une fois. Qu'en pensent les belges ?  tongue

Merci de la reconnaissance, et aussi du récit, toujours aussi plaisant à lire Naxh. Pour les baisses de moral, mais quelle idée de se lever à 5h40 ! 2h de sommeil supplémentaires permettent de démarrer la journée sur une bien meilleure base.  cool

Dernière modification par Archimboldi (14-06-2019 16:45:13)


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#9 14-06-2019 16:48:26

Eloi
Bigfoot
Lieu : Toulouse
Inscription : 27-04-2010

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Naxh a écrit :

Nous ne tarderons pas non plus à retrouver des zones enneigées, qui permettent de casser la monotonie de l'enchaînement de gros blocs.

... et un de mes bâtons sad

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#10 14-06-2019 16:58:08

highpictv
dit "Hichpyche"
Lieu : Talence, Bidart ou Aragnouet
Inscription : 01-06-2005
Site Web

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Archimboldi a écrit :

Elles n'ont pas l'air bien cuites ces frites, je crois que le 2e bain à 180° a été oublié une fois. Qu'en pensent les belges ?  tongue

Je ne suis qu’a 1/4 belge mais je les ai trouvé bonnes après 4h dans le brouillard. big_smile

Archimboldi a écrit :

Pour les baisses de moral, mais quelle idée de se lever à 5h40 ! 2h de sommeil supplémentaires permettent de démarrer la journée sur une bien meilleure base.  cool

Discussion que nous avons eu sur les heures de départ en rando :  se lever tôt c’est l’assurance de finir la journée quelques soit les aléas. Une blessure, une erreur d’itinéraire, un changement de temps, un col qui ne passe pas ... finir la journée a 15h n’est jamais un problème (petite sieste, repos, lavage, ...). La finir à 22h a la frontale c’est moins rigolo surtout quand l’orage arrive dans 2h !
Et de toute façon nous nous sommes tous réveillés avant le réveil : inutile de glander dans le duvet. (Bon on se couchait à 20h30 aussi)

Vous savez ce qui vous attend pour le camp itinérant wink

Dernière modification par highpictv (14-06-2019 16:59:44)


- Mieux vaut être mort en vallée d'Aure que vivant en vallée de Campan (proverbe local) -
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#11 14-06-2019 17:42:04

sonicflood777
l'Eternel est mon rocher, ma forteresse
Lieu : pessac et budapest
Inscription : 16-01-2009

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

C'est vrai qu'on ne se rend pas forcément compte quand on gambade 500m devant, de la solitude et du sentiment d'abandon qu'on peut ressentir quand on est à l'arrière.

Pourtant, je t'ai mis à bonne école! lol
Blague à part, il n'est pas évident de se mettre à la place de quelqu'un d'autre, de ses capacités, de son ressenti.
Celui qui avance avec difficulté a tout autant de mal à comprendre le lièvre qui est 500m devant.
L'essentiel, c'est de le réaliser et d'y être sensible, et toi comme bcp ici sur ce forum le sont. C'est précieux dans un groupe aux allures disparates smile

Merci Naxh pour ce super récit comme d'hab, je regrette vivement de n'avoir pu être des vôtres comme prévu...

Peut-être parce que dans ces situations, on se sent vraiment vivre, parce qu’à côté de ces situations ubuesques, il y a des heures et des heures de partage, de fous-rires, de rencontres. Parce qu’il y a des hectares de paysages à couper le souffle, parce qu’il se créé des souvenirs inoubliables qui marquent notre esprit à jamais. Peut-être parce que finalement, c’est ça qui me rend le plus heureuse ?

Et tu as le don de trouver les mots justes... ^^


Un chemin de 1000 lieues commence toujours par un pas. Confucius

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#12 14-06-2019 19:01:40

Bolton
Membre
Inscription : 02-07-2012

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Merci pour le récit. A sa lecture j'étais impatient de lire la conclusion.

Naxh a écrit :

Sortir de sa zone de confort permet de se dépasser et de progresser.

Tout à fait d'accord mais je pense qu'il faut y aller étape par étape pour que cela reste un plaisir smile. Une trop grande différence d'allure (ou plus généralement de niveau) peut être une source de frustration pour tout le groupe.

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#13 14-06-2019 19:24:15

highpictv
dit "Hichpyche"
Lieu : Talence, Bidart ou Aragnouet
Inscription : 01-06-2005
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Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

sonicflood777 a écrit :

je regrette vivement de n'avoir pu être des vôtres comme prévu...

Bah non, Naxh aurait du t’attendre tout le temps big_smile

Bolton a écrit :

Une trop grande différence d'allure (ou plus généralement de niveau) peut être une source de frustration pour tout le groupe.

Sur du long terme mais sur une petite rando comme celle là ce n’est pas désagréable. Je pense que nous avons eu du plaisir à crapahuter par moment, à s’amuser dans le terrain à isards, à contempler la montagne en attendant naxh ou en l’accompagnant à son rythme.

En tout cas elle a assuré et elle a été un parfait mètre étalon pour jauger les difficultés de ce parcours que nous n’aurions certainement pas mesuré sans elle smile


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#14 14-06-2019 19:33:12

nomadecueilleur
Long cours, plaine, Europe
Inscription : 24-01-2015

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Bolton a écrit :

Merci pour le récit. A sa lecture j'étais impatient de lire la conclusion.

Naxh a écrit :

Sortir de sa zone de confort permet de se dépasser et de progresser.

Tout à fait d'accord mais je pense qu'il faut y aller étape par étape pour que cela reste un plaisir smile. Une trop grande différence d'allure (ou plus généralement de niveau) peut être une source de frustration pour tout le groupe.

La notion de zone de confort et de niveau, j'ignore ce que c'est. Cela ne correspond pas à l'expérience de la rando que j'ai.
On peut parler de "niveau" pour des techniques de franchissements, des astuces en montagne oui.
Pour de la marche, y'a pas.

Une différence de taille entraîne évidemment des écarts dans le rythme de marche. C'est ce qui fait qu'un grand groupe se scinde, pas économie, en plusieurs après un moment. C'est naturel.

Après, vu les émotions du récit, perso je dirais que c'est parce que tu ne t'étais pas assez hydratée, que tu as marché avec des chaussettes humides et que tu n'es peut-être pas allé aux toilettes autant qu'il aurait fallu. Cela paraît peu, pourtant c'est la clé. C'est ptt pas class, pas agréable à lire sauf que cela fait partie des contreparties de randonner en groupe. Ce que, perso, j'exclue complètement, comme les chaussures fermées.

Si je randonnais avec des fermées, je devrais pouvoir changer de chaussettes très régulièrement et les mettre à sécher sur le sac sans recevoir de sarcasme. Avaler plusieurs litres et m'arrêter tant que je veux au beau milieu de la plus large des vallées avec personne à des km, pour uriner tranquillou la nouille au vent.

J'avais amené deux personnes en rando qui parlaient "d'entraînement" et étaient certains d'abandonner après 3km. Ils ont accepté le mode despote et avaler autant de flotte que je disais, fait beaucoup d'arrêts chaussettes et toilettes et bilan, à leur étonnement, ils ont marché la journée entière aussi agréablement qu'une promenade dans le jardin.

D'autre part, pour le résultat de la reco... quelqu'un a réservé pour 40 personnes au Club Med de Marrakech ?

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#15 14-06-2019 19:47:13

Bolton
Membre
Inscription : 02-07-2012

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

nomadecueilleur a écrit :

La notion de zone de confort et de niveau, j'ignore ce que c'est. Cela ne correspond pas à l'expérience de la rando que j'ai.

Tu as tout dit en écrivant : "Cela ne correspond pas à l'expérience de la rando que j'ai", il y a d'autres expériences possibles.
Il me semble que tu ne randonnes pas en montagne (je crois avoir lu ça dans un post). big_smile wink

Progresser dans un pierrier, sur la neige, en descente abrupte, etc. c'est technique (c'est pas de l'alpinisme non plus, on est d'accord smile) et cela demande de l'expérience.

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#16 14-06-2019 19:51:17

highpictv
dit "Hichpyche"
Lieu : Talence, Bidart ou Aragnouet
Inscription : 01-06-2005
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Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

N’oubliez pas
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#17 14-06-2019 20:19:12

tolliv
Sérénitude
Lieu : Toulouse
Inscription : 06-09-2016
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Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

nomadecueilleur a écrit :

Ce que, perso, j'exclue complètement, comme les chaussures fermées.

Va marcher dans la neige en sandale et on en reparle après .. quand on t'aura amputer des 2 pieds !


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#18 14-06-2019 20:33:26

Naxh
Marmotte Pyrénéenne
Lieu : Bordeaux
Inscription : 28-07-2015
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Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

C'est gentil de s'en soucier mais en tous cas j'ai passé un très bon weekend et il semblerait que mes 4 comparses aussi. C'est bien là le principal wink


« L'homme qui va à pied, préparé à camper à toute place et par tout temps est le plus indépendant sur terre. »
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#19 14-06-2019 21:13:38

Richardu63
Membre
Inscription : 30-03-2015

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Oui en effet super week-end avec les gens et les paysages qui vont bien  smile
Super récit Naxh bravo  wink

« Nous voilà donc à rebrousser chemin, en descendant ce pierrier croulant et instable. A cet instant, je songe vraiment à remplacer ma passion pour la randonnée par une passion pour le scrabble. Pourquoi diable, avons-nous besoin de sortir de notre petit confort sécurisant pour venir se mettre dans des situations si improbables et flippantes ?
Peut-être parce que dans ces situations, on se sent vraiment vivre, parce qu’à côté de ces situations ubuesques, il y a des heures et des heures de partage, de fous-rires, de rencontres. Parce qu’il y a des hectares de paysages à couper le souffle, parce qu’il se créé des souvenirs inoubliables qui marquent notre esprit à jamais. Peut-être parce que finalement, c’est ça qui me rend la plus heureuse ? »

Oui faut vivre ces moments pour le comprendre.
J’ajoute qu’en se détachant un peu de notre confort quotidien dans ces endroits encore un peu sauvage on recolle au naturel. Dans ces moments de randonnée pas toujours facile on inspire à une vie plus sauvage plus simple et sans manières.

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#20 14-06-2019 21:22:41

clems190
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Lieu : Vers Pau
Inscription : 02-10-2013

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Sympa récit Naxh, je dois dire qu'à certains passages le souvenir d'une phrase imprudemment prononcée il y a quelques temps (ça change de la montagne) m'a bien fait rire  tongue  lol   lol


"Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple."  Jacques PREVERT

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#21 14-06-2019 22:17:18

JLG
Mi MUL
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Inscription : 09-10-2012

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Merci. roll


"Personne n'est clandestin. Dans nos montagnes, il n'y a que des hôtes de passage." Erri de Luca

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#22 14-06-2019 22:37:04

Balipit
Membre
Lieu : Sud
Inscription : 05-02-2017

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

nomadecueilleur a écrit :

Si je randonnais avec des fermées, je devrais pouvoir changer de chaussettes très régulièrement et les mettre à sécher sur le sac sans recevoir de sarcasme. Avaler plusieurs litres et m'arrêter tant que je veux au beau milieu de la plus large des vallées avec personne à des km, pour uriner tranquillou blabla....
D'autre part, pour le résultat de la reco... quelqu'un a réservé pour 40 personnes au Club Med de Marrakech ?

Dsl je quote pour pouvoir me marrer avec  les délires de notre ami qui - c’est quasi certain - mélange des plantes et de l‘alcool dans les 5L du matin  lol

Dernière modification par Balipit (14-06-2019 22:37:46)

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#23 14-06-2019 23:12:22

trois flèches
Invité

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Super retour, merci Naxh, c'était très agréable de te lire et très instructif sur l'aventure humaine à venir. J'ai beaucoup apprécié ton honnêteté et ta sincérité sur tes aptitudes et ressentis. Tu as peut être une propension à te sous estimer, ce n'est facile pour personne de marcher en montagne derrière des cabris  smile . En tout cas tes craintes te rendent prudente ce qui n'est pas un mal. Merci encore...

#24 14-06-2019 23:13:57

Magne2
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Lieu : Vitry sur Seine
Inscription : 23-09-2013
Site Web

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Balipit a écrit :
nomadecueilleur a écrit :

Si je randonnais avec des fermées, je devrais pouvoir changer de chaussettes très régulièrement et les mettre à sécher sur le sac sans recevoir de sarcasme. Avaler plusieurs litres et m'arrêter tant que je veux au beau milieu de la plus large des vallées avec personne à des km, pour uriner tranquillou blabla....
D'autre part, pour le résultat de la reco... quelqu'un a réservé pour 40 personnes au Club Med de Marrakech ?

Dsl je quote pour pouvoir me marrer avec  les délires de notre ami qui - c’est quasi certain - mélange des plantes et de l‘alcool dans les 5L du matin  lol

lol


kalo taxidi alias bon voyage en Grec bien sur

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#25 15-06-2019 07:38:54

Seraph'
Randonneur occasionnel et léger.
Lieu : St Maurice La Souterraine
Inscription : 08-02-2011

Re : [Récit + liste] Reconnaissance camp itinérant - 8, 9 et 10 juin 2019

Naxh a écrit :

Et je déciderai finalement de pleurer. Mais pas longtemps, faut pas déconner quand même, juste de quoi m’embuer les yeux et devoir m’arrêter un pas, le temps de les sécher.

wink

Et jamais deux sans trois? Moi, j'aime bien quand tu pleures. tongue
Beau travail que ces larmes…


Au moins vous avez vu le sentier ( lol ), la météo était correcte dans l'ensemble.


"MULisez"-vous l'esprit, vous aurez gagné la moitié de votre vie.

"L'essentiel dans la vie n'est pas de faire ce qu'on veut mais de faire ce qu'il faut. Et des fois ça prend plus qu'une vie".

"La moitié du monde rit de l'autre et la sottise gouverne tout. Selon votre point de vue, tout est bon ou tout est absurde. Ce qui passionne l'un, l'autre le méprise. Celui qui juge de toutes choses à l'aune de ses propres opinions est un insupportable idiot." Baltasar Gracián

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