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#76 26-08-2019 15:45:46

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

J08 - 30 juillet : Lac des Babarottes - Colle delle Munie

Nuit excessivement humide aux Babarottes où j'ai dormi portes fermées pour tenter d'empêcher l'air humide du lac et de la brume du soir de s'accumuler dans l'abri, mais finalement autant de condensation qu’au Lac Lausfer où j'avais dormi portes ouvertes. Mes moments d'insomnie sont consacrés à un essuyage au gant microfibre, je commence à avoir l'habitude … Je vous rassure, j'ai aussi eu des nuits sèches (et pour l'avenir je mettrai en œuvre les bons conseils de laxmimittal, car je ferme les portes de mon abri en les attachant à un seul piquet, ce qui fait qu'elles sont jointives et ne permettent pas de circulation d'air. Avec deux piquets que je pourrai alors espacer à mon gré, j'aurai plus de réglages possibles. A suivre)

Petit matin humide aux Babarottes
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Il y a décidément corrélation entre conditions de la nuit et heure de démarrage : si la nuit est sèche je suis motivé pour me lever, m'habiller et remballer … si elle a été humide, je procrastine à sortir du duvet, enfiler mes vêtements mouillés et froids … je traîne à replier polycree et toile du pioulou avec mes doigts mouillés engourdis par le froid … Le constat est d'une différence d'1/2 h, et c'est donc à 6h30 que je quitte mon campement où j'ai fait place nette. Huit jours après mon départ, je constate que le soleil se lève déjà sensiblement plus tard.

Les pieds rapidement trempés par les herbes surchargées de rosée, je suis le chemin qui serpente entre les multiples petits lacs de Vens, nichés entre les mamelons rocheux parsemés des derniers mélèzes avant la limite des arbres. Je longe quelques cascades, essaye de ne pas déranger quelques dormeurs à la belle étoile encore dans leurs duvets, avant de finalement longer le plus grand des lacs et atteindre le Refuge de Vens qui le surplombe.

1 lac, 2 lacs, 3 lacs ...
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… 4 lacs, 5 lacs ...
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… 6 lacs, 7 lacs … (à moins que ce ne soient les mêmes ?)
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Ceux-là ont dormi aux étoiles, je passe sur la pointe des pieds pour ne pas déranger ...
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Il compte aussi, celui-là ?
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Il y avait aussi quelques tentes sur l'aire de bivouac du refuge, mais je n'ai cadré que les ânes
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Je procède à un arrêt au stand sur les extérieurs du refuge de Vens : depuis plusieurs jours j'avais entouré mes gros orteils d'élastoplaste pour prévenir la formation d'ampoules pour cause de manque d'aération des chaussures, et au pied droit c'est finalement le 2ème orteil qui chauffe à frotter sur le pansement du 1er. Qu'à cela ne tienne, je strappe aussi le 2ème orteil … Je repars comme sur des pneus neufs !

Refuge de Vens encore engourdi avant que le soleil ne le réchauffe et permette à son contenu de s'épandre
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Je m'élève rapidement vers le collet de Tortisse (2 592 m), doublant un couple de randonneurs que je ne recroiserai plus. Le soleil monte et commence à illuminer le vallon, je suis content de le retrouver à cette heure encore fraîche (8h00). En me retournant je m'interroge sur mon projet initial par le Mont Tenibre, non visible mais plus haut de ~100 m que les cimes visibles sur la photo ci-dessous. Si j'étais parti ce matin à sa conquête depuis Rabuons, n'aurai-je pas rencontré quelque névé mal placé ? A noter que je n'entendais pas rejoindre Vens par les passages de cette photo, mais redescendre sur le Chemin de l'Energie, histoire de croiser quelques lacs ...

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Au moment de passer de l'ombre à la lumière. Celui-là, je le baptise "le baiser de la lionne" (à son gros nounours ?) big_smile
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Arrivée au soleil au très doux Collet de Tortisse
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Adeptes de la paréïdolie, voici vôtre terrain de jeux !
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La douceur est vraiment le souvenir que je garde de cette portion entre le Collet de Tortisse, le Col du Fer et le Pas de Morgon. Avec un faible dénivelé, le chemin est tantôt à flanc, tantôt en crête, toujours facile. Dans les belles lumières rasantes du matin et sous un ciel d'azur sans partage, je vous laisse deviner à quel point j'étais content d'être là.

Je crois que c'est à partir de ce jour-là que s'opère la transition de mon régime alimentaire. Jusqu'ici et à l'identique de mon mode de vie à la maison, je n'ai pas pris de petit déjeuner et attendais la première grosse pause vers 10 ou 11h, sinon 12h, pour commencer à m'alimenter. C'était même avec légèreté, puisque pour plusieurs journées je n'avais eu besoin que d'une barre d'Isostar toutes les 2 ou 3 heures pour tenir jusqu'au soir, enrichies d'un peu de café-chocolat, soit seulement 8/900 kCal prises en journée, et peut-être 1 200 à 1 500 kCal au dîner. C'est dire si j'ai dû tirer sur mes réserves sur cette première semaine ! Maintenant c'est dès 9 h que j'ai besoin d'un apport d'énergie, que je satisfais avec une barre de céréales, en même temps que je commence (enfin) à puiser dans mes noix et fruits secs. Peu à peu je passe donc à un mode où je me nourris toute la journée, pour un total de ~3 000 kCal. Détail pratique : le transit intestinal s'en ressentira, avec des dépôts de petits cairns discrets plusieurs fois par jour roll

Au Col du Fer, tandis que le Viso se rapproche, je retrouve mes chères bornes ...
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Facile passage mi-crête mi-flanc jusqu'au Pas de Morgon (tout droit vers le névé)
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Au Pas de Morgon le Salso Moreno se dévoile. Nouveaux horizons, dernières heures dans les Alpes Maritimes … c'est une étape importante de la Traversée !
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Pour rejoindre le Col de Pouriac j'hésite à tenter un itinéraire hors sentier beaucoup plus direct qui m'éviterait une bonne part de redescente dans le Salso Moreno et de la remontée qui s'ensuit. Finalement j'en reste sans regrets à la paresse de suivre le sentier (un peu paumatoire dans le labyrinthe rocheux des innombrables petits lacs Morgon). C'est un enchantement, chaque petit lac étant une invitation à la pause, la baignade, le farniente … Ayant tout de même un horaire à tenir (ah bon ? t'es sûr ? il est pas joli le lac ?), je résiste aussi longtemps que possible et passe avec moi-même le compromis de ne concéder la pause qu'au plus grand et dernier des lacs. Je tiens aussi à caler la pause avec un horaire où le soleil sera pleinement efficace à sécher le matériel bien, bien mouillé par la nuit. Il est temps aussi de permettre à mes pieds détrempés par la rosée du matin collectée dans l'herbe de sécher … Fichues chaussures !

1 lac ...
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2 lacs, 3 lacs, 4 lacs ...
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5 lacs, 6 lacs, 7 lacs, 8 lacs,  lacs, 10 lacs, 11 lacs … EH HO ! C'est pas bientôt fini, non ?!
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Bon, un dernier, mais vraiment parce que vous insistez ...
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Des rochers bien exposés pour étendre les affaires au séchage, un rocher plus gros que les autres pour me donner de l'ombre : j'ai trouvé ma pause !
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Tandis que j'étale mon barda (la toile de tente, le duvet, le sursac, le polycree) calés par des pierres pour que le vent léger ne les emporte pas (c'est que c'est du super-léger, tout ça !), que je chauffe mon café, que je reviens retourner mon barda pour faire sécher l'autre face etc. je réalise à quel point la pause n'en est pas une et tourne à la corvée lol !

Alors que je m'affaire arrive un randonneur (Jean-Pierre) avec qui démarre une belle conversation, occasion aussi de partager un café (et du chocolat !). Evidemment on parle matos, et la légèreté dont il n'est encore qu'un demi-adepte l'intéresse beaucoup. Pendant nos échanges tout un groupe (10 personnes ?) est arrivé, et avant que je ne m'en rende compte je suis en train de faire une revue de sac MUL à un public curieux mais incrédule roll !

Je crois que tout a commencé quand l'un d'eux, voyant mon Cumulus X-Lite vert pomme ayant repris tout son gonflant sur son rocher de séchage, s'est écrié "Tiens, voilà ces fameux matelas de plage qu'on voit partout !" (il l'a dit sérieusement, si, si lol lol lol …).

Piégé par ma courtoisie à répondre et mon enthousiasme pour La Cause, il me faudra 1h30 pour m'extraire et reprendre le chemin… En nous séparant sympathiquement avec Jean-Pierre, il m'offre 4 œufs durs en surnombre dans ses victuailles (je décline en revanche l'offre de 2 boîtes de sardines …), qui vont heureusement compléter mon ordinaire. J'ai en effet réalisé que je n'avais ravitaillé que pour 6 jours à Valdeblore / St Martin, alors que j'en calcule 7 pour atteindre Montgenèvre …

Je retrouve de plus en plus la chaleur alors que je descends dans le Salso Moreno, d'autant que le soleil est monté tandis que je bavassais … Au milieu des troupeaux et avec les clôtures qui m'induisent en erreur, je rate la bifurcation pour remonter vers Pouriac et suis obligé de faire demi-tour après 10 mn de contre-sens. Je réalise que j'ai mal aux pieds, et qu'avec tout ce que j'avais à faire durant ma pause j'en ai oublié de me déchausser roll sad ! Peut-être aurai-je eu moins de voisinage lol ?

Le chemin est parfois un peu incertain en remontant le torrent par sa rive gauche, mais au pire on prend son azimut et on atteint sa cible de toute façon. Je croise quelques marcheurs une fois que j'attaque la partie mieux conservée du chemin qui monte en lacets vers le col, mais il y a de la place pour tout le monde.

Entre moutons et clôtures, j'en ai un bref instant perdu mon chemin.
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Je passe le petit lac (vaseux) en contrebas du Col de Pouriac pour retrouver de belles vues sur l'Italie, et refaire une pause au col pour aérer mes petons martyrisés, le dos au mur d'un vieil (et tout petit) abri en pierres. Durant cette nouvelle pause café - chocolat - grignotage, j'observe mon environnement et procède aux arbitrages quant à la suite de l'itinéraire. J'avais inscrit la Tête de l'Enchastraye au programme, et je vois bien le chemin qui monte jusqu'à la crête qui y mène. Il y a un peu de passage, et vu la météo parfaite du jour, il n'est pas envisageable de contourner ce phare. Ce sera d'ailleurs l'occasion, à 2 954 m, de repousser un peu plus l'altitude maxi atteinte sur le parcours. Pour la suite cela dépendra de l'humeur, la forme et l'horaire, mais j'ai bien l'intention d'avoir dépassé le Col de Larche ce soir.

C'est petit, je me contenterai de m'adosser au mur ...
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Observation de la Tête de l'Enchastraye pendant que je sirote mon jus de chaussettes et que mon café sèche … euh ...
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Il est 13h30 quand je redécolle, après avoir déjà accumulé 2h30 de pauses depuis mon départ des Babarottes, presque mon quota de la journée. Et bien quoi ? On n'a pas le droit d'être en vacances ?

La montée est très facile avant de se raidir pour atteindre le collet décrit plus haut. Là je croise et salue un couple de randonneurs français qui ont le temps de me dire que c'est animé, là haut ! Pas certain d'avoir saisi le sens de la remarque, je commence à croiser des ados italiens par 2, puis par 3, puis toute une colonne … Les premiers descendent presque en courant, les derniers littéralement sur les fesses. Visiblement je monte plus vite que la plupart ne descend, petite fierté personnelle … Tous saluent d'un "salve" ou d'un "buongiorno", j'obtiens de l'un d'eux le chiffre d'une cinquantaine de participants à la sortie, histoire de savoir pendant combien de temps je vais devoir prendre garde à ne pas me faire éjecter du chemin …

et vous êtes combien en tout ?
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Juste en-dessous du collet (à gravir avec les mains) on bifurque à gauche pour rejoindre la cime. Il est préférable de ne pas glisser, et je suis content d'avoir (enfin) croisé les derniers descendeurs. Le sommet est tout en longueur, et je n'ose imaginer l'ambiance quand tout ce petit monde s'y trouvait. Je ne le partage plus qu'avec un jeune couple de français, qui après les formalités d'usage m'entraine (évidemment !) vers mon penchant naturel et un prêche MUL  roll ! Comme je leur parle de RL, un téléphone est dégainé (ah, tiens, il y a du réseau ?) et les aventures d'Hervé27 s'étalent en direct  lol .

Puisqu'il y avait du réseau, je vous avais envoyé cette carte postale depuis la porte l'antichambre encore très loin du Queyras ( wink  @azerty)
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Le Chambeyron et les Ecrins se sont bien rapprochés depuis hier … Je dormirai au pied du 1er cité ce soir ...
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Derrière moi c'est le Tenibre (3 031 m) qui domine, mais à sa gauche et en arrière-plan, le Mercantour proprement dit couronné par l'Argentera et le Gélas, qui s'éloignent inexorablement. Cet angle de vue inhabituel pour moi (j'ai grandi sur leur flanc Sud) m'a laissé un instant interrogatif sur ce que j'observais ...
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Il parait que pour descendre côté Lauzanier on peut bifurquer sur les flancs de l'Enchastraye depuis la Cime. A l'observation cela ne me parle guère et je préfère redescendre vers le collet par où passe ma trace référencée. Aussitôt celui-ci franchi, je suis pris de regrets et me demande si je ne tenterai pas la 1ère option … J'envisage une évolution matérielle MUL pour renforcer d'une plaque de titane le fond de culotte de mon cuissard Under Armour … Alea jacta est !

viser le col à gauche du lac avant d'ouvrir le parachute
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A moins que d'appartenir à la gente féline et que mon quota d'existences soit encore approvisionné, c'est bien moi qui parvient en vue du Lac de Derrière la Croix, une petite demie-heure après avoir engagé la descente. Commençant à prendre goût au hors sentier et voyant à l'évidence qu'aucun obstacle substantiel ne me sépare du lac, je décide de tirer direct vers le lac, plutôt de que de revenir en direction du chemin qui descend du Pas de la Cavale. Il n'y a pas de petites économies d'itinéraire ...

à l'évidence, c'est tout droit
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Ben en fait, fallait pas. La vue ci-dessus masque une pente / falaise rocheuse qu'il faut contourner, ce que je suis contraint de faire sans le chemin prévu à cet effet, quelques dizaines de mètres plus haut. J'improvise un tracé pour rattraper un lacet du GR5, et me retrouve obligé de crier "pierre !" pour avertir d'un gros caillou que je viens de faire rouler dans la pente et qui traversera le GR 50 m en contrebas. Il n'y avait personne même pour m'entendre, mais la fierté n'est pas le terme que j'emploierai pour qualifier mon sentiment de l'instant sad .

Content d'enfin rattraper le tracé roulant du GR, j'amorce vite la descente dans le Vallon du Lauzanier, pour une redite de mon passage de 2017. Je profite des nombreuses sources pour me réhydrater (l'Enchastraye était par nature un peu sèche …), et par principe m'attarde quelques instants là où j'avais planté la tente (ma belle NEMO jaune) il y a 2 ans. Je marche un peu dans le lac jusqu'à hauteur des cuisses, puis rechausse et redécolle.

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Il est 17h30, c'est donc dans un nouveau trip du soir comme je les affectionne dans lequel je me lance pour aller chercher mon bivouac de l'autre côté du Col de Larche. La descente du Vallon du Lauzanier est express (large chemin bien aménagé pour canaliser un flux soutenu de randonneurs), et je passe le Pont Rouge 45 mn après avoir rechaussé.

Admirez la performance d'avoir attendu le 8ème épisode pour évoquer Marmota marmota
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Les batteries à bloc j'avais laissé mon téléphone en GSM pour pouvoir "entendre" le retour du réseau. En effet je pressens que la traversée du Chambeyron et du Queyras ne sera guère propice au réseau, et il me faut anticiper l'organisation du RDV avec ma fille qui doit me rejoindre à Modane pour la traversée de la Vanoise. Dûment averti par un "ping" incongru, on s'appelle et se parle tout en marchant, jusqu'à ce qu'il me faille faire demi-tour pour retrouver les précieuses ondes …  La date de retrouvailles est estimée au 6 août, que je ne pourrai confirmer qu'en fonction de mon passage à Montgenèvre ~48h avant.

Le doux Lauzanier vu en marche arrière. Quand te reverrai-je ? (pays merveilleux)
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Il est presque 19h quand je coupe la route du Col de Larche et me lance à l'assaut du vallon de l'Orrenaye. La chaleur est retombée et l'organisme est bien plus à l'aise. J'en ressens un retour d'énergie qui rend ces heures du soir très agréables pour la marche.

Plein sud, le vallon de l'Orrenaye en parait aride
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L'heure avançant je suis à l'affût des éléments clés pour l'établissement de mon bivouac : un terrain plat (2 m par 3 environ, SVP) et de l'eau. Si le terrain est encore bien trop raide et caillasseux pour planter les piquets,  je guette les recoins plus chargés en végétation qui me signalent une circulation d'eau proche de la surface (c'est que le terrain redevient calcaire !). Me lançant dans l'exploration d'une ravine où j'ai entendu le précieux liquide, je remonte jusqu'à une belle source captée … juste sous le chemin qui a confortablement fait le tour du creux où je viens de crapahuter. J'y remplis tous mes contenants (4 litres !), afin de me donner tout le confort voulu dès que j'aurai trouvé mes 6 m²  cool . Ce sera chose faite légèrement passé 20h00, à temps pour profiter du coucher du soleil depuis mon duvet.

Au Col de la Gipière de l'Oronaye, je me retourne pour apercevoir au loin le lac de l'Oronaye ...
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… et bifurque en direction du Colle delle Munie tout proche (et de la frontière italienne)
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Brochette de 3 000 à l'apéro. Je ne crois pas que le Brec du Chambeyron soit sur la photo de famille, mais il est dans l'axe ...
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Pour l'heure, je n'ai eu que du très beau pour mes spots de bivouac  smile . Le sol est bien plat, tout de mousses et d'herbes, et pourtant c'est plutôt une bosse qu'un creux, et quelle vue ! J'utilise mon stock d'eau pour une lessive et une toilette, puis miam-miam et dodo, une porte ouverte vers les étoiles …


Au compteur : 31 km / D+ 2 300 m / D- 2 259 m / marche ~9h20

J'ai aimé smile : la lumière !

J'ai détesté sad :
- mes chaussures
- mes premiers excès de confiance sur le chemin (quand j'ai voulu tracer direct vers le Lac de Derrière la Croix)

Si c'était à refaire hmm : pareil (sauf le point précédent)!

Le matériel : ce coup-ci ma nuit est sèche, même mon linge

Le bonhomme : mes multiples départs d'ampoules nés de l'absence de respirabilité de mes chaussures commencent à former de la corne et je ne m'en inquiète plus guère.


Itinéraire / Profil / Progression
Crédits : www.calculitineraires.fr

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La Vidéo J08

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EDIT :

- correction des dénivelés et temps de marche effectifs sur base des enregistrements Iphigénie
- liens vers l'Index, la vidéo

Dernière modification par Hervé27 (01-12-2019 08:21:29)


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#77 26-08-2019 16:15:04

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

@Guiloup

Quand je disais harassants je ne pensais pas difficiles, mais fatigants comme par exemple de la piste sous la chaleur (votre arrivée à St Dalmas le Selvage) où le sentier de descente du Boréon à St Martin (tant qu'à faire, c'est là que j'aurai payé un taxi pour aller faire des courses en A/R, et rejoindre le lendemain la Gordolasque par Trécoulpes / Fenestre / Colomb. Je pense même qu'on vous aurait pris en stop, en particulier depuis le parking entre Salèse et Le Boréon : il y a du trafic susceptible de s'apitoyer sur 2 pôv'randonneurs qui tendent le pouce, surtout sous l'orage). On peut aussi remonter en forêt de St Martin vers la Madone en évitant la route (je t'aurai donné les coins à framboises  tongue ) ou en crête par la Palud et les lacs de Prals (ok, c'est long mais tellement beau) etc. Il existait aussi ici et là des raccourcis, mais on sème tellement d'interdits de nos jours que je ne me permettrai pas d'en parler  wink


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#78 26-08-2019 16:24:29

Hervé27
éMULe
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Amateur38 a écrit :

Parce que la quantité de détails est étonnante !
Désolé de ne pas avoir imprimé à la lecture de tes précédentes frasques et merci d'avoir pris la peine de répéter (bonnet d'âne !)

Ne l'ayant jamais fait après mes (petites) virées, il ne m'en reste que les photos et des impressions. C'est vrai que c'est un peu du gâchis...

N'empêche, c'est un sacré boulot que tu t'es mis sur le dos.
Bon courage et merci d'avance
Signé : un lecteur lambda parmi d'innombrables

Merci smile  !

Du boulot, je confirme ... mais aussi beaucoup de plaisir. Revenir ainsi sur son propre périple permet d'en prendre la mesure, et d'en "imprimer" durablement la mémoire.

Si tu te lances, tu verras qu'il te reviendra plus de madeleines enfouies que tu ne pourras en savourer. C'est bon, les madeleines tongue ...

Chaque récit doit aussi se suffire à lui-même : tu t'imagines devoir lire TOUTES les oeuvres d'un auteur chaque fois que tu en ouvres UN livre ? Ou écouter TOUT Florent Pagny après en avoir par mégarde siffloté 3 notes sous la douche ?


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#79 26-08-2019 16:39:42

Lutosa
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Hervé27 a écrit :

#537219J08 - 30 juillet : Lac des Babarottes - Colle delle Munie

Nuit excessivement humide aux Babarottes où j'ai dormi portes fermées pour tenter d'empêcher l'air humide du lac et de la brume du soir de s'accumuler dans l'abri, mais finalement autant de condensation qu’au Lac Lausfer où j'avais dormi portes ouvertes. Mes moments d'insomnie sont consacrés à un essuyage au gant microfibre, je commence à avoir l'habitude … Je vous rassure, j'ai aussi eu des nuits sèches (et pour l'avenir je mettrai en œuvre les bons conseils de laxmimittal, car je ferme les portes de mon abri en les attachant à un seul piquet, ce qui fait qu'elles sont jointives et ne permettent pas de circulation d'air. Avec deux piquets que je pourrai alors espacer à mon gré, j'aurai plus de réglages possibles. A suivre)

Quand il fait très humide dehors, j'ai l'impression que portes fermées ou ouvertes, le résultat est toujours le même... malheureusement  sad


« Il semble que la perfection soit atteinte, non quand il n'y a plus rien à ajouter mais quand il n'y a plus rien à retrancher » Saint-Exupéry

"Sutor, ne supra crepidam"

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#80 26-08-2019 17:10:44

pmnx
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Inscription : 28-04-2006

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Hervé27 a écrit :

#537082 Je n'ai pas de plan précis quand j'arrive au refuge de Rabuons. Je refais un plein d'eau et me pose brièvement à une table pour reconfigurer mon sac, tout en entamant une discussion avec plusieurs marcheurs attablés aux alentours. A 18h c'est la fin de journée et déjà l'attente du repas. On regarde mon sac avec curiosité, on m'interroge sur ma destination … Certains sortent leur téléphone et prennent une photo. J'ai l'impression d'être une bête de foire.

Je trouve qu'il est encore un peu tôt pour m'arrêter, mais que d'un autre côté la suite de mon programme par le Mont Ténibre n'est pas envisageable à cette heure avancée, ne serait-ce que pour m'en rapprocher puisque le plafond nuageux accroche maintenant les reliefs. Dois-je attendre ici de pouvoir m'y engager demain ? Finalement germe une autre option, qui est d'exclure cette portion d'altitude de l'itinéraire, et me faire un "trip" en soirée le long du très facile et roulant Chemin de l'Energie pour me rapprocher le plus possible des Lacs de Vens. Ainsi je m'avancerai efficacement dans ma Traversée, certes au prix de l'abandon d'un "3 000 m", mais avec la récompense d'un bivouac dans l'environnement plus attractif des lacs de Vens. Si je marche encore 3 h sur du bon chemin direct et jusqu'à la tombée du jour, c'est presque 1/2 journée que je gagnerai sur l'arrivée finale, me donnant ainsi plus de marge de manœuvre.

Emballé c'est pesé, me voilà parti ! A peine quitté le refuge, je croise une randonneuse qui y arrive et me souhaite "Bonne descente !". "Euh, ben non … " mais à quoi bon vouloir rectifier …

Je suis averti que le Chemin de l'Energie est coupé sur une longue portion, suite à l'accident qui en 2013 (je crois) avait causé la mort d'un ouvrier travaillant à la consolidation de la voûte de l'un des tunnels. Une déviation fait contourner cette portion marquée de plusieurs effondrements (techniquement franchissables, mais trop dangereux à autoriser à l'intense fréquentation de randonneurs de la pleine saison). En conséquence un arrêté préfectoral interdit le passage. La déviation fait remonter jusqu'au lac du Fer puis redescendre pour reprendre la section ouverte.

Tant que je suis sur le Chemin de l'Energie j'avance avec célérité, avec des vues en soirée sur la Tinée de toute beauté. Il y avait longtemps que je n'avais plus emprunté ce chemin, qui m'avait fait rêver tant il est à la fois facile (large chemin à flanc pratiquement sans dénivelé), scénique (en balcon sur la Tinée, parfois taillé à flanc de rocher) et ludique (des tunnels pour les randonneurs !).

Après Rabuon, il était possible de monter aux deux petits lacs très tranquilles en bas du pas du rabuon, juste avant le Mont Ténibre. Je l'ai fait la semaine dernière en sortie à la journée au départ de saint-Etienne et j'ai dégusté après le mont Ténibre (mix entre terrible et ténébres) a me perdre, errer et essayer de retrouver un chemin entre de multiples cairns, pierriers énormes et toiles d'araignées au fil plus solide que des cheveux. Pour l'anecdote, la montée sur la crête des Barbarottes, dans l'autre sens pour moi, bien qu'anecdotique a aussi été éprouvante. Bref, le choix du chemin de l'énergie par une lumière rasante du soir était un choix judicieux.

Hervé27 a écrit :

#537082Le matériel :
- besoin de chaussures plus larges, plus légères et plus respirantes

Les Merrell sont-elles en tissu respirant ou doublées de cet épouvantable membrane soit disant imper/respirante ?
Il existe des alternatives. En mode radical pour les pieds larges, des trails Altra peut-être un peu fragiles. En mode rapport qualité prix, des D4 MH500 avec le concept isofit efficace pour les pieds larges et surtout des semelles exceptionnelles.

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#81 26-08-2019 17:40:04

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

pmnx a écrit :
Hervé27 a écrit :

#537082Le matériel :
- besoin de chaussures plus larges, plus légères et plus respirantes

Les Merrell sont-elles en tissu respirant ou doublées de cet épouvantable membrane soit disant imper/respirante ?
Il existe des alternatives. En mode radical pour les pieds larges, des trails Altra peut-être un peu fragiles. En mode rapport qualité prix, des D4 MH500 avec le concept isofit efficace pour les pieds larges et surtout des semelles exceptionnelles.

Merrell Chameleon 7 : membranées, plus jamais : déjà que j'évitais, mais avant de partir ma priorité première était la tendinite, et de ce seul point de vue c'était effectivement beaucoup mieux.

En Merrell pour le chaussant large, les All Out Blaze 2 en cuir étaient bien plus respirantes et agréables.

Trouvé depuis lors des Scarpa Mescalito grâce à un très bon échange / conseil dans un magasin réputé à Besançon. Pas suffisamment éprouvées pour en parler encore, mais un très bon ressenti sur les premières (petites) marches. Egalement une bonne mesure des pieds faite en magasin et semelles plus adaptées (soutien "haut" plutôt que "moyen").


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#82 26-08-2019 17:56:21

Lutosa
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Méfiance avec les Altra, elles ont un très gros défaut: je les ai portées sur 500 kms cet été (lone peak 4.0) et le reste du temps j’étais en sandales. Ayant repris le taf, j’ai les plus grandes difficultés à supporter des chaussures fermées, même après deux semaines sad

Altra fait aussi quelques chaussures de ville, mais à un tarif toujours aussi salé et elles sont encore plus difficiles à trouver que les modèles de sport. 

Donc oui, chaussant exceptionnel... mais addictif et rapport qualité prix de la chaussure (construction) très moyen.


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#83 26-08-2019 18:09:51

Guiloup
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Ne pensez vous pas qu'il y ai également un phénomène de mode autour de Altra?

C'est une vraie question hein pas une fausse polémique cachée smile

Je veux dire par la: j'en vois tellement de tous les côtés et surtout au pieds des gros Youtubers (genre Darwin) que ne peut m'empêcher de me demander si la hype est justifiée.

Edit: désolé ça me semble totalement HS sur ton thread Hervé, j'irais voir sur le forum si des gens s'écharpent à ce sujet lol

Dernière modification par Guiloup (26-08-2019 18:11:13)

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#84 26-08-2019 18:17:22

Shanx
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Je me permets de répondre : avant de commencer le CDT, je trouvais inconcevable de mettre plus de 100$ dans une paire de chaussures de trail, que je conçois comme des consommables. Une fois mes deux paires de Kalenji usées, il a fallut que je les remplace. Et c'est simple : les Altra (plus spécifiquement les Lone Peak) sont de très loin les chaussures les plus utilisés par les thru-hiker aux USA. Je me suis dit qu'il fallait que je teste : ce fut une révélation. Elles furent les chaussures les plus confortables que j'aie jamais eues. Bon, le 0 drop m'a causé des soucis de tendons d'Achille, mais ça se corrige (avec des semelles), et ensuite c'est que du bonheur.

Par contre, est-ce qu'elles sont adaptées à des terrains techniques ou abrasifs ? Je ne suis pas sûr...


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#85 26-08-2019 18:36:03

Lutosa
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

@Guilloup

L’effet de mode explique sans doute pourquoi les gens les essayent (c’est mon cas et apparemment celui de Shanx également), mais pas pourquoi ils ne parviennent plus à les quitter après, même en cherchant vraiment des alternatives (ce qui est aussi mon cas), notamment à cause de leur fragilité dans la caillasse.

Mais effectivement cela mériterait un fil séparé...


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#86 26-08-2019 18:57:33

Guiloup
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

J'avais lu un retour intéressant sur les Altra (j'ai un doute mais je crois que c'était grande loutre... mais à confirmer car pas sur de moi du tout) qui expliquait que certe, super chaussures mais bien adapté aux terrains "roulants" et peu technique des états-unis unis et pas forcement sur les terrains alpins.

A creuser, on en parlera dans un autre thread smile

@Hervé désolé pour la pollution lol

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#87 26-08-2019 19:07:18

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Guiloup a écrit :

@Hervé désolé pour la pollution lol

Pas de souci, ça fait tourner les compteurs et je reçois une comm' sur le trafic lol

Pour recentrer le sujet et pour info, j'ai corrigé dans chaque post les dénivelés et temps de marche en repartant des enregistrements IphiGéNie. A comparer, plus il y a de plat / crêtes / balcons etc. et plus calculitineraires.fr "s'envole". En revanche je trouve souvent IphiGéNie très conservateur mais à tout prendre les enregistrements sur base d'altitudes mesurées sur le terrain me paraissent plus fiables que les calculs issus d'une trace théorique ...

Je m'en tiendrai à ces données pour toutes les journées où j'en ai réalisé.


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#88 26-08-2019 19:34:01

pmnx
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Pour ta tendinite, j'imagine que tu as testé des étirements le soir et des petits échauffements le matin ?
Ainsi que des bains d'eau froide, faciles à trouver en montagne, pour faire circuler le sang et anésthésier la douleur ?
J'ai depuis toujours le tendon d'achille aussi souple que du frêne et c'est ce que je fais. Avec des résultats corrects. Sachant que quand tu grimpes, tu tires forcément sur ce tendon.

Autre question physique : tu n'as pas de coup de barre au bout de 10-15 jours de grosses journées en montagne ?
Perso, ça me tombe inévitablement dessus au bout de 10-12 jours, j'ai plus de jus. Et pourtant, je suis endurant (course à pied toute l'année), je fais attention à mon alimentation, mon sommeil, etc.

Une autre question physique (allons-y!) : est-ce que tu génères de l'adrénaline (et des endorphines) lors de courses difficiles en montagne, ce qui permet de passer au-dessus des difficultés physiques et de trouver une sorte de bien-être en montagne ? (moi, oui et je pense que ça explique ma question 2)

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#89 26-08-2019 19:59:58

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Salut pmnx,

pmnx a écrit :

#537266Pour ta tendinite, j'imagine que tu as testé des étirements le soir et des petits échauffements le matin ?
Ainsi que des bains d'eau froide, faciles à trouver en montagne, pour faire circuler le sang et anésthésier la douleur ?
J'ai depuis toujours le tendon d'achille aussi souple que du frêne et c'est ce que je fais. Avec des résultats corrects. Sachant que quand tu grimpes, tu tires forcément sur ce tendon.

Ma tendinite est apparue durant mes mois d'activité physique intensive depuis le début de l'année, mise sur le compte de choix de chaussures inadaptées. Dans cette période j'ai pratiqué quotidiennement des étirements, ajusté ma façon de lacer les chaussures, essayé plusieurs semelles etc. jusqu'à trouver un compromis acceptable pour que les symptômes - sans tout-à-fait disparaitre - ne deviennent pas chroniques.

Durant mon périple les symptômes se sont estompés totalement, et ce n'est que 10 jours après mon retour et après quelques footings qu'une très légère douleur est réapparue … tiens, tiens … C'est de ce côté-là que je vais chercher la cause (chaussures, intensité etc.) et donc le remède.

Pendant ma Traversée j'ai pratiqué des étirements (de moins en moins au fur et à mesure que j'avançais), et effectivement immergé mes articulations dans l'eau froide (rhâaaa, ça fait du bien, tendinite ou pas …)

pmnx a écrit :

#537266Autre question physique : tu n'as pas de coup de barre au bout de 10-15 jours de grosses journées en montagne ?
Perso, ça me tombe inévitablement dessus au bout de 10-12 jours, j'ai plus de jus. Et pourtant, je suis endurant (course à pied toute l'année), je fais attention à mon alimentation, mon sommeil, etc.

L'année dernière je t'aurai dit oui, avec un gros coup de mou psychologique après avoir mis derrière moi ce que j'avais catégorisé comme les grosses difficultés de ma HRP. Cela a pris la forme d'une chute (très momentanée) de motivation, le "meilleur" étant derrière moi.

Rien de cela cette année : j'ai certes eu une étape "scoumoune" (à suivre) et une autre "bérézina" (à suivre aussi), toutes deux surmontées mais il s'agissait d'éléments extérieurs, pas de ma forme qui est restée excellente et en progression constante.

Tu ne dois pas exclure que le coup de barre que tu évoques soit alimentaire : pour avoir beaucoup réfléchi / observé / théorisé / mesuré sur le sujet, tes sources d'énergie changent au fur et à mesure que tu progresses dans ton périple et la répétition des efforts. Si tu n'ajustes pas l'alimentation au bon moment (en calories comme en apport nutritionnel), tu risques de "caler". C'est d'ailleurs ce genre de transition que j'ai évoqué sur cette journée n°8.

pmnx a écrit :

#537266Une autre question physique (allons-y!) : est-ce que tu génères de l'adrénaline (et des endorphines) lors de courses difficiles en montagne, ce qui permet de passer au-dessus des difficultés physiques et de trouver une sorte de bien-être en montagne ? (moi, oui et je pense que ça explique ma question 2)

Certainement et comme tout le monde, le corps récompense les efforts par des endorphines, et c'est pour ça qu'on y retourne wink ! Cela m'a amené à pêcher par excès de confiance à certains moments (dont un évoqué dans l'épisode du jour). Je me rends compte en particulier que je suis devenu capable de rajouter presque facilement 3 ou 4 heures d'efforts sur des fins de journée, là où d'autres auraient planté le bivouac, et en terme de ressenti ce sont le plus souvent les meilleurs moments de mes journées cool , alors que je devrais être rincé.


EDIT : typo

Dernière modification par Hervé27 (26-08-2019 20:03:18)


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#90 26-08-2019 20:42:28

pmnx
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Pour la tendinite et la course à pied, c'est peut-être à cause d'une mauvaise posture. Ma vie de coureur a changé quand j'ai découvert la foulée médio-pied, que je m'y suis adapté facilement alors qu'avant je talonnais et je ne pouvais pas courir plus de 5kms.

Pour l'alimentation, c'est possible mais en montagne, j'ai une alimentation pour sportif : bon petit dej, barres/biscuits 2 fois la journée et repas soir, toujours sain/digeste. A noter que depuis deux ans, je prends aussi des boissons de récupération avant de commencer mes étirements. Je fais pas des sorties énormes en montange mais je les vis à fond, donc un moment je fatigue.

Une autre question sur le sommeil. Je suis plus jeune que toi mais pas tant que ça et depuis plusieurs années, j'arrive plus à bivouaquer et dormir correctement sur un petit matelas nousse ou gonflable alors qu'à 20 ans je dormais comme un bébé sur un matelas de 0.5cm d'epaisseur. A noter que je dors très bien en camping sur un matelas mousse 5cm.
Tes premières nuits en bivouac sont-elles difficiles, réussis-tu à t'adapter et dormir correctement au bout de quelques nuits ? C'est quoi la clé ?

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#91 26-08-2019 21:27:38

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

pmnx a écrit :

#537281Une autre question sur le sommeil. Je suis plus jeune que toi mais pas tant que ça et depuis plusieurs années, j'arrive plus à bivouaquer et dormir correctement sur un petit matelas nousse ou gonflable alors qu'à 20 ans je dormais comme un bébé sur un matelas de 0.5cm d'epaisseur. A noter que je dors très bien en camping sur un matelas mousse 5cm.
Tes premières nuits en bivouac sont-elles difficiles, réussis-tu à t'adapter et dormir correctement au bout de quelques nuits ? C'est quoi la clé ?

1) Volet psychologique.

C'était compliqué de faire une nuit correcte aussi longtemps que je me suis préoccupé de trouver la solution pour passer une nuit correcte: tente fermée, boules quiès, chercher la bonne position … Un peu comme la barbe du capitaine Haddock ("au-dessus de la couverture ou sous la couverture ?"). Sur les 5 semaines de Pyrénées je n'ai pas ressenti d'amélioration avec l'accumulation des nuits sous tente. Au retour il m'a fallu 3 semaines pour retrouver un sommeil normal, soit au total 2 mois de sommeil perturbé ...

Et puis à un moment donné cette année au cours de ma préparation j'ai arrêté de gamberger, à tel point que je m'endors même à des moments où je voudrais rester éveillé (coucher mes notes de la journée, bricoler une réparation, regarder les étoiles …). Je ne l'ai pas "décidé", ça a fini par se faire, peut-être à force d'intérioriser la logique MUL : dépasser ses angoisses … Zéro problème de sommeil au retour.

2) Volet technique

Ce qui me gênait le plus l'année dernière c'était un froid ressenti en fin de nuit, venant de l'humidification du duvet d'une part, de la baisse du métabolisme d'autre part. Ajouté à une isolation thermique insuffisante, c'était souvent très désagréable. Fort de cette expérience, les changements apportés à mon couchage et qui m'ont donné satisfaction ont été :
- un petit complément thermique avec un bout d'Arkmat de 80 cm, placé sous le dos ou sous les jambes selon les circonstances
- un changement de sac de couchage pour un Cumulus X-Lite 200 (avec le prix !) : duvet plus performant avec plus de gonflant, tissu respirant mais dont l'air n'est pas instantanément chassé à chaque changement de position : tu restes enveloppé dans une bulle d'air chaud. J'ai divisé par 2 le poids et très nettement amélioré la performance ressentie. Vu les nuits très humides subies dans un abri mono-toile, je suis agréablement surpris que même quand le tissu était extérieurement mouillé, le duvet ne semblait pas atteint et la performance pas ou peu impactée.
- Sursac SOL Escape Bivy Lite : comme sursac pour les conditions humides (configuration privilégiée cette année, en tout cas en début de traversée), ou comme drap de sac avec effet thermique substantiel : +3 à +5°C de mieux sur le duvet d'après mon ressenti

Je n'irai pas jusqu'à dire que je dors comme un bébé : ou alors si, je dors 2 h, je pleure, je me rendors, je dors 2 heures … Mais c'est beaucoup mieux que mes quasi nuits blanches du passé.

Avoir une légère activité physique avant de se coucher (quelques étirements, des flexions, des pompes …) mais surtout sans transpirer, aide à bien chauffer le couchage et à bien démarrer la nuit, ainsi qu'à générer une détente agréable juste après l'effort qui aide à l'endormissement.

Tu peux aussi compter les moutons (attention aux patous !)


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#92 26-08-2019 22:13:22

laxmimittal
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Lutosa a écrit :

#537043

Hervé27 a écrit :

#537034… J'espère retranscrire un peu de l'exaltation que m'apportent ces moments de vie itinérante depuis (seulement !) 2 ans, contribuer un peu à faire franchir le pas à d'autres, ou juste vous emmener en promenade…

Salut Hervé,

Je te confirme que tu as fortement contribué, par tes récits, à ce que je franchisse le pas cet été.

Un TOUT GRAND MERCI, ainsi qu’à RL.


+ 1

smile  smile  smile  smile

@ pxmn,

s'agissant du sommeil (perso, je dors littéralement comme dans mon lit en bivouac mais j'ai un poste couchage assez lourd) une question me vient : as-tu un bon oreiller pour caler ta tête ?

L.



L.

Dernière modification par laxmimittal (27-08-2019 19:02:27)


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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#93 27-08-2019 11:50:06

NikoJorj
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Juste pour info itinéraire, dans le Salso Moreno, la traversée depuis le lac Morgon à peu près du haut (2470m) jusqu'au sentier du col de Pouriac passe bien, c'est du hors sentier dans les alpages avec qq drayes à moutons, à peu près à flanc entre 2400 et 2500m (peut-être 50m de D+-?). Et il y a aussi des lacs à compter!

Dernière modification par NikoJorj (27-08-2019 11:50:27)


Quotation, n: The act of repeating erroneously the words of another.”
― Ambrose Bierce, The Unabridged Devil's Dictionary

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#94 27-08-2019 16:35:08

Hervé27
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Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

J09 - 31 juillet : du Colle delle Munie (Col des Monges) aux Granges dell'Autaret

Cette fois-ci la nuit a été sèche mais le vent tournant dans le vallon était désagréable, j'aurai pu monter l'abri un peu plus bas (on ne peut pas tout avoir …). Le bon côté c'est que le linge est sec, c'est plus agréable à enfiler. Dans la nuit je n'ai profité qu'une minute d'une pleine voûte étoilée lors d’une sortie technique, sous un ciel bien noir exempt de pollution lumineuse, ainsi que de la Nouvelle Lune. Quelle merveille !

Je m'attarde un peu sur mon café et la vue de mon environnement dans l'aube avant de redémarrer à 6h20. C'est que je me (dé)cale sur le lever du Soleil, lequel se retarde de 1 à 2 mn tous les jours …

Les Monts Viraysse et Sautron aux lueurs de l'aube
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Je suis au Col et de retour sur la frontière en quelques minutes et engage ma première ascension du jour … par erreur. Je visite donc le Mont Soubeyran (2 701 m), où je constate qu'il ne fait pas partie de mon itinéraire et que j'aurai dû le contourner en contrebas par le versant français. Le temps de quelques belles photos au soleil levant, j'engage la marche arrière pour reprendre ma trace.

Les mêmes que précédemment, en chemin vers le Col et Soleil levé
7wy5Xx1HW.2019-07-31-06.jpeg

Fleur de Lys et Croix de Savoie : la frontière affiche son âge (1823, sous Louis XVIII) ...
7wy66tNct.2019-07-31-06.jpeg7wy6cQ7Bw.2019-07-31-06.jpeg

Une heureuse erreur : la montée au Soubeyran ...
7wy6yVOIs.2019-07-31-07.jpeg

… l'occasion d'ausculter ce qui m'attend : je vise le col de la Forcellina, à droite du Mont Sautron qui domine la gauche de l'image
7wy6KS8YZ.2019-07-31-07.jpeg

Une fois de retour sur la bonne trace (balisage rouge et bleu), le chemin devient plus évanescent, se confondant avec les drailles des troupeaux. Je dois régulièrement remonter ou descendre de quelques crans à flan d'alpage pour reprendre la trace que je ne cesse de perdre. Au lac de la Reculaye, toujours dans l'ombre au pied du Mont Soubeyran, tout un groupe commence à émerger de ses tentes et à s'affairer, mais mon chemin passe trop loin au-dessus d'eux pour permettre le moindre échange. Après quelques circonvolutions pour passer une barre rocheuse et malgré mon erreur initiale d'itinéraire, il m'aura fallu à peine 2 heures pour être au sommet du Mont Viraysse. Je ne m'y attarde pas à cause du vent, mais immortalise les très belles vues qu'il m'offre dans la lumière du matin.

La peinture compte plus que la trace au sol
7wy7owT51.2019-07-31-07.jpeg

du Mont Viraysse, revoilà le Viso, toujours plus proche ...
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du Mont Viraysse, le Mont Sautron écrase la vue
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La descente vers le Col de Sautron se fait tranquillement, et après y avoir photographié une autre belle vieille borne frontière, je m'engage rapidement sur le chemin (relativement) à flanc qui passe au pied des Monts Vallonasse et Sautron. J'aperçois un VTTiste se dirigeant vers le Col, et avant que de bifurquer j'ai presque envie de m'arrêter pour l'attendre, histoire de taper la discute … jusqu'à ce que des sonorités déplaisantes ne parviennent à mes oreilles : monsieur pédale dans la montagne en faisant profiter les marmottes de sa playlist, sans convergence aucune avec la mienne ==> direction ailleurs, et vite mad sad !

Le calme retrouvé, la promenade à flanc est sympatoche, longeant des éboulis, quelques petits névés, d'anciennes fortifications italiennes ...

Ancien fortin (à gauche, dans le rocher) et citerne (à droite)
7wy91bglH.2019-07-31-09.jpeg

ne pas oublier de lever les yeux sur les à-pics du Mont Sautron
7wy9dRZJI.2019-07-31-09.jpeg

La donne change radicalement une fois passé le collet (panneau de la photo précédente). La marque rouge et bleue descend dans l'éboulis au pied d'une barre rocheuse … puis disparait ! Le passage de la Forcellina est en face (un goulet d'apparence très raide, mais traitons les problèmes dans l'ordre) et aucune trace, cairn, sente ne semble y mener. La conclusion semble simple : il n'y a pas d'autre itinéraire que de franchir la distance (300 m?) à flanc d'éboulis, lequel est creusé de quelques ravines antipathiques … C'est ce que confirme ma trace GPS, laquelle semblait se situer au-dessus du point où m'ont fait descendre les marques de peinture : entre un marquage sur le terrain et un itinéraire théorique sur une carte, que choisiriez-vous ?

Je m'engage donc à flanc d'éboulis pour une progression lente et prudente. Une fois bien avancé (c'est le cas de le dire), je le juge peu stable et redouble encore de prudence. Plus je progresse et plus les pierres débaroulent par plaques entières sous mes pas : je suis en train de sortir de ma zone de confort et ne dispose plus d'aucune échappatoire. Je m'efforce de repérer des endroits où un peu d'herbe apparait, signe d'un sol plus stable, mais il n'y en a quasiment pas. Je me rabats sur la recherche des pierres les plus grosses, celles qui ont le plus de chance d'être "ancrées" et de résister à mon poids. Alors que j'en ai une dans le viseur, je commence à dévisser avec une plaque instable, et j'ai juste le temps de l'atteindre avant d'être entrainé. Heureusement qu'elle n'a pas suivi le même chemin ! Un autre moment délicat sera le franchissement de la ravine centrale de l'éboulis : si on arrive toujours à descendre dans le trou, en ressortir peut s'avérer compliqué … Pas à pas, mètre après mètre, je finis par atteindre l'îlot de solidité formé par le rocher saillant au pied du passage de la Forcellina … ouf !

Sans voir personne j'entends crier derrière moi, avant qu'émerge un jeune couple sortant à son tour de la ravine, lesquels me rejoignent pour la prochaine étape. Bien mulets tous les deux mais visiblement plus à l'aise que moi, ils m'ont pris dans le viseur et ont suivi mon itinéraire à travers l'éboulis. Même s'ils reconnaissent que c'était "délicat", monsieur prendra la peine de dire qu'il n'y avait pas de véritable danger. Mouais …

Le passage de la Forcellina est en face, mais où est le chemin ?
7wy9vnuJS.2019-07-31-09.jpeg

je vise tout droit, pas à l'aise
7wya0p1iq.2019-07-31-09.jpeg

en me retournant une fois "arrivé", histoire de me souvenir de "l'angle d'attaque" … je dirai proche de 40°, et vous ?
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Je n'ai pas repéré de "bonne" solution pour franchir cet obstacle. Descendre au pied de l'éboulis pour remonter le long de la falaise serait une possibilité, mais elle suppose quand même de remonter dans l'éboulis … Ma trace GPS était plus haute, peut-être l'éboulis y-est-il plus stable qu'en son milieu ? Douteux … Bref, soyez avertis …

Il me faut maintenant lever les yeux pour voir comment faire l'ascension de ce goulet, mais la réponse est toute simple : une chaîne court sur toute sa longueur, solidement ancrée dans le rocher. Pour une fois ce sont les biceps qui vont travailler : il y faudra tout de même 20 mn de traction. Je préconiserai à mes suiveurs de garder leurs distances, car les pierres instables sont très obligeantes envers les lois de la gravité ...

heureusement il y a la chaîne ...
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Du Col de la Forcellina. Les chemins pour ce nid d'aigle accrochés au flancs du Sautron ont disparu il y a longtemps.
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Vu d'en haut, tout l'itinéraire depuis le Mont Viraysse (certes, l'image pourrait être redressée)
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MUL éprouvé
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Mes compagnons d'un instant trouve la Forcellina trop ventée pour un arrêt prolongé, ils me quittent donc rapidement pour chercher un autre lieu de détente. Pour ma part je m'adosse au muret d'un bivouac et me trouve bien à l'abri du vent. Dommage, je leur aurai volontiers offert le café pour me remettre de mes émotions. Je ressens un peu plus chaque jour le besoin de briser ma solitude, compagne encombrante de mon périple.

La découverte du vallon (le cirque ? la caldeira ?) de Stroppia est impressionnante. Enclos de toute part sauf au niveau d'une échancrure sur l'Italie, ce vaste ovale est occupé en son centre par le Monte Baueria (2 960 m tout de même), tel le piton central d'un cratère lunaire. Le fond de cette "caldeira" est principalement calcaire, ce qui y rend la présence d'eau courante improbable : il ne faut compter que sur les névés, ou bien sur les petits lacs produits par leur fonte, là où les circonstances se prêtent à retenir cette eau. Avec un soleil "assommoir" comme aujourd'hui, je dois mettre mes lunettes de soleil car les reflets de la pierre blanche me fatiguent vite les yeux.

La "Caldeira" de Stroppia et son piton central
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Je continue de suivre la marque rouge et bleue attrapée au Colle delle Munie, laquelle coïncide avec mon itinéraire choisi sur cartes. Il s'agit du "Sentiero Roberto Cavallero" (SRC), relativement facile à naviguer dans le val de Stroppia (hormis peut-être une section de gros blocs, terrain que personnellement j'aime bien mais je peux comprendre que cela rebute). Mon plan initial était de rejoindre le Col de la Gipière, pour de là passer en France au Lac des 9 couleurs. Le hic c'est que pour repasser en Italie il faudrait franchir la Tête de l'Homme (3 202 m) et je manque d'informations sur la redescente de ce sommet versant italien. Dans l'environnement que je peux observer, je crains quelque chose de légèrement trop technique pour moi, et potentiellement chronophage (je privilégie la Traversée sur les ascensions). J'ai cependant un plan B, qui n'est pas un itinéraire de repli, mais le chemin que j'aurai voulu suivre en 2017 en arrivant par le Col de Stroppia (de Nuberia vu de l'Italie), si je ne m'étais pas ravisé au dernier moment pour rallier Fouillouse. Il faut pour cela que je monte comme prévu au lac Vallonasse, pour ensuite rejoindre le Col de Marinet par le Colle dell'Infernetto (tout un programme) et le Colle Ciaslaras. Je ne serai pas déçu !

Brec de Chambeyron (3 389 m) ?
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Lac Vallonasse (2 810 m), Col de la Gipière (2 948 m) et Aiguille de Chambeyron (3 412 m). C'est là que je bifurque pour rester un peu plus longtemps en Italie
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Je comptais sur la fontaine du Bivacco Barenghi au-dessus du Lac Vallonasse… elle est à sec ! Je devrais m'en remettre à l'eau des lacs
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Il est presque 13h, et si on ciblait une petite pause ?
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Aussitôt dit, aussitôt fait ! La nuit précédente était sèche, seuls mes pieds ont besoin d'aération ...
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En l'absence d'ombre je consomme ma pause dos au soleil pour ne pas frire. Pour une fois (d'habitude, j'évite) je refais le plein d'eau au lac (1 litre pour voir venir) que je consommerai à travers le filtre. Tandis que je refais le plein de caféine, de cacao, de barres de céréales, d'un œuf dur (merci Jean-Pierre !) de noix et fruits secs etc., un trio de français passe brièvement sur les rives du lac sans s'y arrêter. Rêvant d'un peu de compagnie, même brève, cela me décide à me remettre en chemin vers ce fameux Col de l'Enfer ...

Vous aviez aperçu un trou tout à l'heure ? Voici l'autre côté !
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Je suis agréablement surpris de la qualité de ce chemin malgré son altitude (entre 2 700 et 2 800 m) et ses oscillations entre des sommets à 3 000 m et +. Je rattrape rapidement un premier membre du trio, lequel se jetterai presque dans la pente pour me laisser passer : je n'en demande pas tant ! Il y a visiblement le père (~75 ans), la fille et le gendre, sur une sortie à la journée et qui retournent à Maljasset par le Col de Marinet (pas certain de leur itinéraire de montée, mais forcément passés par la Gipière). Pour le père qui avance posément mais lentement, je mesure que le circuit ne sera pas bouclé avant une heure tardive (il est presque 14h). Nous cheminons un peu ensemble avant qu'ils ne fassent leur pause un peu avant l'Infernetto, en bord de chemin alors qu'à peine avant nous avions longé de jolis petits lagots. Visiblement il faut ménager le papa …

L'Infernetto en ligne de mire. Vu de ce côté, c'est fastoche !
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L'Infernetto in situ : ouvrez les parachutes !
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Les premières dizaines de mètres à la descente de l'Infernetto sont un peu raides à descendre, mais c'est ainsi pour beaucoup de cols. On y est aidé par quelques cordes et chaînes (il y a même une bêche pour réparer soi-même le chemin !), avant que de retrouver un sentier d'éboulis tout ce qu'il y a de plus classique. Le D- total n'est même pas de 200 m. N'empêche, j'ai une pensée pour le doyen du trio qui me suit, et j'espère être toujours en mesure de me lancer dans de telles équipées dans 25 ans !

Une petite remontée tranquille dans le vallon de l'Infernetto Occidentale, modulo un troupeau de moutons et ses patous qu'il faut largement contourner (un couple italien en sens inverse m'a prévenu d'une certaine agressivité des chiens). La chose est d'autant plus facile qu'un petit chemin alternatif est disponible pour contourner la moraine sur laquelle le sentier maintenant moutonisé traçait sa route. La montée au Col Ciaslaras est un raidillon de 250 m de D+ : je fais un pari sur moi-même de l'avaler en 1/2 h, ce sera 30 mn et pas une de plus !

A l'approche du pied du Col Ciaslaras (2 948 m : pour un col, c'est beaucoup), j'essaye de repérer le chemin. Essaye à ton tour ...
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De plus près, la démarcation entre éboulis de calcaires gris et grès (?) jaunes est étonnante
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Après cet extraordinaire (demi) tour du Chambeyron par l'Italie, le passage du Col Ciaslaras marque l'ouverture vers un relief plus doux. Je traverse quelques névés (sans crampons wink ) en direction du Col de Marinet, que j'atteins très tranquillement à 16h00. Il est temps d'envisager l'atterrissage de cette belle mais éprouvante journée, et à la lecture de ma carte et de mon itinéraire prévisionnel (que j'ai à nouveau rejoint), les Lacs du Roure sont à un jet de pierre et semblent bien alléchants, d'autant que j'ai besoin de me poser. J'y arrive en un rien de temps (20 mn), et m'installe sur une rive où je ne serai pas dérangé par le passage des randonneurs (qui se raréfient rapidement à cette heure avancée …). Un peu de repos me fait beaucoup de bien, et même si le cadre prête au farniente, passé une toilette rapide (sans savon), un café et quelques calories, je me sens d'attaque pour un nouveau trip vespéral tongue  !

Du Col Ciaslaras, vue vers les Col et Lac de Marinet (à gauche) et la France
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17h30 : je repars du Lac du Roure
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Même si je suis à juste titre un peu fatigué, le chemin devant moi pour rejoindre le Vallon dell'Autaret (mon nouvel objectif pour combiner eau et espace possible de bivouac) compte peu de dénivelé, et les lumières du soir promettent d'être euphorisantes. Je reprends de l'eau au lac (Platypus 1 l + filtre) et me voilà parti. Ma trace relevée sur OpenTopo ne semble au premier abord pas être un chemin très évident sur le terrain. Il y a bien des cairns mais ils me font passer dans un environnement "casse-pattes" un peu pénible. Je corrige le tir en réalisant que je suis en train de longer un grand lac intermittent, à sec en cette saison, et que le chemin ne passe sur la moraine que pour l'éviter lorsqu'il est plein. Redescendu dans le lit du lac asséché, tout est plus facile …

Si le lac est à sec, quittez la moraine pour marcher dans son lit ...
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L'itinéraire vers un large col est évident, on atteint ce dernier avec un dénivelé ridicule. De là on est guidé par de rares petits cairns, car il n'y a pratiquement pas de chemin lisible au sol. Il faut être très attentif et il est préférable d'avoir un GPS et une trace préenregistrée pour se retrouver, ce qui est mon cas. Si au global on navigue à flanc, il faut faire un peu de yoyo pour passer quelques ravins et barres rocheuses sans difficultés tant qu'on est sur la trace.

On vise le pied de la bosse jaune la plus à gauche, en serrant à flanc toujours sur la gauche
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La même une fois rejointe. On plonge à gauche dans le vallon dell'Autaret
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Avant de descendre et que la mer de nuages ne l'enveloppe, le Viso / Montagne Solitaire s'est encore sensiblement rapproché
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Je descends dans le Vallon dell'Autaret tandis que celui-ci plonge lentement dans l'ombre du soir. J'en atteins le fond vers 19h et fait aussitôt le plein d'eau pour mon bivouac à la large source du torrent de Bellino (en fait le torrent sort du pied de la falaise déjà constitué. Cela me fait penser un peu aux sources du Marmitou sous le Col d'Anaye au-dessus de Lescun, pour les pyrénéistes qui connaissent). Sur ma carte un abri est mentionné, mais ce n'est qu'un gros rocher offrant un petit volume pour s'abriter d'un orage, rien à voir avec une cabane ouverte comme je l'avais imaginé. Je remonte un peu dans les estives en direction du Coll dell'Autaret, et jette mon dévolu sur un mamelon herbeux où je parviens à identifier les quelques m² plats que je convoite.

Cela n'en a pas l'air, mais à 2 660 m c'est mon plus haut bivouac depuis le départ. Les limites de végétation ne sont plus les mêmes au fur et à mesure que je progresse vers le Nord.
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Humide ou venté ? J'ai senti le vent du soir et monté bas. Devinez la suite  roll … En tout cas, pleine vue sur le Viso.
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Au compteur : 27 km / D+ 2 368 / D- 2 219 / marche ~9h30

J'ai aimé smile :
- la lumière, encore
- l'exceptionnelle beauté du Val de Stroppia
- mon trip du soir en quasi hors-sentier

J'ai détesté sad :
- le pierrier pour atteindre la Forcellina, et d'y avoir dépassé ma limite de confort . J'admets néanmoins une certaine fierté d'avoir surmonté l'épreuve, mais cela valait-il le risque ?

Si c'était à refaire hmm :
- avoir lu / chargé un topo sur les itinéraires du massif eut été utile pour savoir à quoi m'attendre. Une trace numérique ne suffit pas ...

Le matériel :
- c'est peut-être là que j'ai constaté les 1ers signes d'usure de mes chaussures, avec un début de décollement d'un renfort latéral au pied gauche.

Le bonhomme :
- très satisfait d'enquiller les grosses journées sans ressentir d'épuisement. J'écoute mon organisme pour me poser ou m'alimenter, et l'énergie est toujours au rendez-vous lorsqu'il faut y aller. Conséquence évidente du régime physique que je me suis imposé cette année (du sport tous les jours, quoiqu'il arrive)
- toute la journée s'est déroulée entre 2 500 et presque 3 000 m smile


Itinéraire / Profil / Progression
Crédits www.calculitineraires.fr

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La Vidéo J09


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Dernière modification par Hervé27 (01-12-2019 20:56:17)


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#95 27-08-2019 17:12:31

Doomlike
Membre
Inscription : 03-05-2016

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Toi, Laxmimittal  et bien d'autres, vous me donnez tellement envie de partir dans la montagne pendant un mois !

Je suis fan de ton récit !

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#96 27-08-2019 18:02:39

pmnx
Membre
Lieu : Haute Marne - Langres
Inscription : 28-04-2006

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Tu enchaines des journées impressionnantes.
Quand tu montes des cols scabreux, tu sais toujours ce qu'il y a derrière, à savoir un passage pratiquable ou tu t'aventures ? (la traversée en éboulis fins, je l'aurais pas faite sui je savais pas ce qu'il y avait derrière).
Sinon, l'anecdote du type avec son enceinte portable, je l'ai vécue l'année dernière près du mont Viso avec un groupe de jeunes touristes italiens qui se croyaient à la plage. J'ai même retrouvé des mégots. Que font les patous ?

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#97 27-08-2019 18:23:49

Hervé27
éMULe
Lieu : Normandie
Inscription : 01-11-2017
Site Web

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Merci encore à tous de tous vos mots gentils smile !

@Doomlike : le temps est ce qu'il y a de plus précieux et de plus volatil. Il ne faut pas attendre qu'il vienne à toi, car il s'échappera toujours : il faut le prendre wink !

@pmnx : j'ai bâti mon itinéraire là où mes cartes me disaient qu'il y avait un passage. Dans des lieux un peu connus j'ai parfois une vague idée de ce que je vais rencontrer, appuyée par la lecture des multiples fonds de carte disponibles, mais en général c'est la découverte à chaque pas, chaque virage, chaque col … Depuis ma découverte de RL il y a moins de 3 ans, mon mantra est que puisque d'autres le font, pourquoi pas moi, si je m'en donne les moyens (matériels d'une part, d'aptitude physique d'autre part) ? En revanche l'important est de rester conscient de ses possibilités personnelles, et il y a eu des moments où j'ai estimé que ce que j'avais programmé pour mon itinéraire n'était pas pour moi : RDV à l'épisode 10  wink !


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#98 27-08-2019 18:54:03

NikoJorj
Oeil émerveillé
Inscription : 10-09-2008
Site Web

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Bon choix d'itinéraire pour le Colle dell'Infernetto vs. Col de la Gypière, je pense!
Nous étions passés il y a 2 ans de France en Italie par le Pas des Terres Noires sous la Tête de l'Homme, et c'est en fait un peu de la via ferrata : il y a une chaîne comme pour la Forcellina, mais ça passe dans un rocher un peu surplombant avec les pieds sur une vire, donc pas mal sur les bras ; le passage n'est pas très long (qq dizaines de mètres), mais impressionnant (traversée au-dessus d'un bon gaz d'aussi qq dizaines de mètres, de tête).
Je ne sais comment passe la traversée de la Tête de l'Homme, du coup : du Pas, sans voir le passage en question, elle nous avait impressionnés, mais on s'est dit après coup que ça n'aurait peut-être pas été pire (et plus paysager).

Pour la Forcellina, on l'avait passée à la descente, dans l'autre sens, que je pense nettement plus commode... j'ai le vague souvenir d'une vague trace dans l'éboulis jusqu'au Collet mais peut-être pas, et ça doit évoluer à chaque saison ou après les orages.

Enfin, dans le vallon de l'Autaret, le bivouac au petit lac est un de mes meilleurs souvenirs.

Dernière modification par NikoJorj (27-08-2019 18:54:51)


Quotation, n: The act of repeating erroneously the words of another.”
― Ambrose Bierce, The Unabridged Devil's Dictionary

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#99 27-08-2019 19:00:32

pmnx
Membre
Lieu : Haute Marne - Langres
Inscription : 28-04-2006

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

Hervé27 a écrit :

#537389Depuis ma découverte de RL il y a moins de 3 ans, mon mantra est que puisque d'autres le font, pourquoi pas moi, si je m'en donne les moyens (matériels d'une part, d'aptitude physique d'autre part) ?

J'en parlais encore la semaine dernière avec d'autres randonneurs mulets, le poids de ce que l'on porte est un critère majeur de sécurité pour moi. On se fatigue beaucoup moins et on est pas deséquilibrés avec un sac léger.
Après, il y a la technique et la psychologie individuelle et là, on était d'accord, seul, ou sans assurage, on doit rester en dessous de 70% de ses capacités.

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#100 27-08-2019 19:18:34

laxmimittal
Membre
Inscription : 23-10-2016

Re : [Récit + liste] Menton-St Gingolph par les frontières 24j

(du sport tous les jours, quoiqu'il arrive)...

ah bon !!!! il faut faire ça ?!!!

c'est horrible.

tongue  tongue  tongue  tongue  tongue

L.


La touche Majuscule de mon ordinateur fonctionne mal.

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